AIH- Le monde des agents infectieux
Dans les années 70, on a découvert que parmi ces bactéries, il existait des bactéries vivant dans des conditions
extrêmes. Ces bactéries étaient appelées extrêmophiles. Quand les moyens d'identification moléculaires sont
apparus dans les années 60, Woese a remarqué que parmi les bactéries extrêmophiles (notamment les
thermophiles) il y avait une origine génétique complètement différente de celle des bactéries, et qui était même
plus proche de celle des eucaryotes. Il définit alors un troisième groupe en plus des eucaryotes et bactéries : les
Archées.
NB: le nom « archées » est une construction fausse, car basée sur les organismes extrêmophiles. Et selon la
théorie disant que la vie a commencé lorsque la terre était très chaude, avec des températures extrêmes, les
premiers organismes vivants étaient donc les thermophiles, et il les a nommées en disant qu'ils étaient des
organismes archaïques.
Il faut noter qu'il existe toujours des exceptions (il existe des bactéries avec noyau et histones)
Basés sur ces éléments, on a pu identifier l'existence dans le ribosome des gènes communs aux trois groupes,
ce qui a amené à dire que tous les êtres vivants, du moins les cellulaires, avaient un ancêtre commun, parce
qu'ils ont ces gènes ribosomaux en commun et qu'ils sont très conservés. L'idée qui a été véhiculée est que l'on
dérive tous d'un ancêtre commun, ce qui est ignorer les fusions, les créations de gènes, les parasites, etc... On ne
peut donc pas définir un ancêtre commun unique de manière stricte.
En suivant l'évolution du gène ribosomal (gène de l'ARNr 16S), on voit qu'1% de différence entre ces gènes
correspond à environ 50 millions d'années. Les eucaryotes, pour ce qu'on sait maintenant, ne peuvent pas avoir
plus d'un milliard d'années (car ils ont des mitochondries donc des bactéries, et elles ont moins d'un milliard
d'années).
II. Les bactéries
Elles sont pratiquement toutes invisibles à l’œil nu (encore une fois il y a une exception d'une bactérie sous-
marine de 2 mm). Elles ont d'abord été définies selon leur apparence au microscope :
–apparence ronde → coque (diplocoque= deux coques, staphylocoques= raisin, streptocoques=
chaînette)
–apparence allongée → bacille
–apparence intermédiaire → coccobacille, spirochètes, vibrium, fusobacterium (pointues)…
C'est donc la base de la classification.
Ensuite on a utilisé des colorations dont principalement la coloration de Gram (en gros on colore en violet
ensuite on passe de l'alcool puis on colore en rouge) : les bactéries retenant le violet sont Gram+, les bactéries
rouges (donc ne retenant pas le violet) sont Gram-. Les mycobactéries ne sont ni Gram+ ni Gram-. Il y a aussi
les bactéries intracellulaires et les spirochètes (très étroits), qui sont invisibles au microscope et donc les
colorations sont inutiles.
On se base aussi sur le type de respiration de l'organisme : anaérobie, aérobie, mixte, etc...
On a isolé environ 2000 espèces définies chez l'Homme (sur les 12000 connues), dont seulement une dizaine
sont responsables de 90% des infections : le plus fréquent est le staphylocoque doré, ensuite E. coli,
pseudomona aeruginosa, Klebsiella pneumoniae, enterococcus feacalis, morganella, Streptococcus agalactiae...
a. Phylogénie
Le classement est basé actuellement sur un arbre phylogénétique sur les gènes ribosomaux, et plus en fonction
du Gram. Cette utilisation de la séquence du gène de l'ARNr 16S est devenu essentielle comme outil de
classification et également diagnostique.
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