Actes du 25e Congrès International de l’AFM – Londres, 14 et 15 mai 2009 Le renforcement de la fidélité à la marque par l’instrumentalisation des communautes virtuelles : usage du marketing viral et de l’action collective Fethi KLABI Docteur et assistant en marketing L’I.S.E.A.H.M, Université de Monastir, Tunisie [email protected] Mohsen DEBABI Maître de Conférences Ecole Supérieure de Commerce de Manouba, Tunisie [email protected] Actes du 25e Congrès International de l’AFM – Londres, 14 et 15 mai 2009 Le renforcement de la fidélité à la marque par l’instrumentalisation des communautes virtuelles : usage du marketing viral et de l’action collective Résumé (FR): Cet article a pour principal objectif de tester l’effet de l’instrumentalisation postmoderne des communautés virtuelles par marketing viral et action collective sur la fidélité des membres à la marque. Cet effet se décompose en un effet direct, celui des outils d’instrumentalisation, totalement validé par la recherche empirique et en un effet indirect, celui des variables constitutives des communautés virtuelles partiellement validé. Il a l’intérêt de tester l’aptitude du marketing viral combiné à l’action collective à transformer des dynamiques communautaires sur Internet en relation positive des membres avec la marque et à mettre en relief les piliers d’un marketing communautaire en ligne. Mots clés: communautés virtuelles, marketing viral, action collective, postmodernité, émancipation du nouveau consommateur. Reinforcing loyalty to brand by instrumentation of on-line communities : use of viral marketing and collective action Abstract (EN): This article aims at testing the effect of a postmodern on-line community instrumentation by viral marketing and collective action on loyalty of members to the brand. This effect is decomposed on a direct effect of instrumentation tools, completely affirmed by empirical research and an indirect effect of variables constituting on-line communities, partially affirmed. This article describes the aptitude of viral marketing and collective action to transform on-line community dynamics into positive relation to the brand and form the pillars of a on-line community marketing. Key words: on-line communities, viral marketing, collective action, postmodernity, emancipation of the new consumer Actes du 25e Congrès International de l’AFM – Londres, 14 et 15 mai 2009 Introduction Les communautés virtuelles représentent le signe le plus emblématique de la révolution médiatique et de l’époque postmoderne. Elles concrétisent la fragmentation des publics en groupes d’usagers aux intérêts particuliers et constituent un nouvel espace local où « l’interconnectivité planétaire » se combine à la proximité émotionnelle et sociale entre leurs membres (Harvey, 2001). Les communautés virtuelles objectivent les piliers de la « technosocialité », un courant sociologique qui présente la virtualité comme « une simulation hyperrationnelle du monde » (Saint Martin, 2001). Ce concept très amorphe, demeure au centre d’un débat incessant sur sa réelle portée sociologique et sa véritable nature (Fernback & Thompson, 1995). D’une part, nous retrouvons des auteurs tels que Marcotte (2001a, 2001b), Hiltz et Turoff (1993) ou encore Rheingold (1993) qui attestent que les communautés virtuelles sont des corpus sociaux à part entière remembrant des interactions sociales relativement durables, un langage de communication particulier, la partage d’un ensemble de valeurs et un système complexe de relations. D’autre part, Stoll (1995) et Young (1998) affirment que les communautés virtuelles sont des « pseudo-communautés » ne créant qu’un semblant de liens sociaux. Selon eux, Internet isole plus qu’il réunit les agents sociaux. En sciences de gestion, la notion communautés virtuelles s’intègre dans une typologie incluant les communautés de pratique, les communautés épistémiques, les communautés thématiques et les communautés affectuelles (Guérin, 2004). En marketing, elle s’apparente à des phénomènes sociaux et culturels de consommation tels que le marketing tribal et le néotribalisme (Firat & Verkatesh, 1993 ; Maffesoli, 1996 ; Firat & Shultz II, 1997 ; Cova & Cova, 2001), les sous-cultures de consommation (Schouten & Alexander, 1995 ; Kozinets R. , 2001 ; Kozinets R. , 2002) et les communautés de marque (Muniz & O'Guinn, 2001 ; Mc Alexander, Schouten, & Koenig, 2002). Les travaux réalisés au sujet de la marchandisation des communautés virtuelles ont traité le plus souvent des cas isolés (marques prestigieuses par exemple) difficilement généralisables (Mc Williams, 2000 ; Kozinets, 1999) ou limités à des aspects isolés de leur fonctionnement (Hagel & Armstrong ,1997 ; Champy, 1996). 1 Actes du 25e Congrès International de l’AFM – Londres, 14 et 15 mai 2009 Le présent article présente un cadre conceptuel de l’effet d’une marchandisation ou instrumentalisation postmoderne des communautés virtuelles1 sur la fidélité (relationnelle) des membres à la marque. Deux outils d’instrumentalisation ont été sélectionnés : le marketing viral et l’action collective. Le marketing viral se base sur le principe de la gestion par une entreprise de la communication interpersonnelle entre les internautes ou du processus du bouche-à-oreille électronique (Souris, 2001 ; Boase & Wellman, 2001). Il s’adapte au contexte des réseaux informatiques et sociaux et donc à celui des communautés virtuelles puisque la rapidité de diffusion d’un message viral est plus grande entre personnes qui se connaissent et qui départagent une plateforme commune de communication électronique (Stambouli & Briones, 2002). L’action collective fait référence à l’implication des membres dans une tâche commune impulsée par l’entreprise. Cette tâche déclenche normalement un ensemble d’échanges et une collaboration entre les membres et suscite leur intérêt pour la marque. L’action collective met l’accent sur « l’émancipation du nouveau consommateur » et va de paire avec la recherche par les internautes et spécifiquement les membres des communautés virtuelles d’un rôle plus actif dans leurs relations avec les entreprises (Kozinets, 2002 ; Hemetsberger, 2002, 2003). L’objectif principal poursuivi serait donc d’étudier l’aptitude du marketing viral et de l’action collective (outils d’instrumentalisation) à transformer les dynamiques informationnelles, psychologiques, sociales et culturelles contenues dans les communautés virtuelles en fidélité des membres à la marque. Nous présentons dans ce qui suit la méthodologie poursuivie dans le cadre de cet article ainsi que ses objectifs. Son aboutissement est la formulation d’un cadre conceptuel de l’effet de l’instrumentalisation des communautés virtuelles sur la fidélité des membres à la marque. Les composants de ce cadre conceptuel et qui feront l’objet des parties qui suivent sont : les communautés virtuelles, le marketing viral, l’action collective (variables explicatives) ainsi que la fidélité à la marque (variables à expliquer) et la relation à la marque (variables médiatrices). Après le test de l’effet total et ainsi des hypothèses de recherche, nous commentons les résultats et concluons ce travail. 1 Le terme instrumentalisation fait référence en fait à l’aptitude donnée à l’entreprise à travers différents moyens de transformer une communauté virtuelle d’un corpus purement social en un outil « manipulable ». Ce terme nous a été inspiré des travaux de Galibert (2000). 2 Actes du 25e Congrès International de l’AFM – Londres, 14 et 15 mai 2009 La Méthodologie La méthodologie poursuivie dans le cadre du présent travail, est destinée à atteindre deux objectifs principaux : Objectif 1 : La définition d’une conceptualisation multidimensionnelle des communautés virtuelles et des variables relatives au marketing viral et à l’action collective (les outils d’instrumentalisation). Les échelles de mesure ainsi dégagées n’ont pas été explicitement définies dans la littérature. Objectif 2 : Le test de l’effet total de l’instrumentalisation des communautés virtuelles sur la fidélité des membres à la marque. Cet effet est décomposé en un effet indirect (effet des composants des communautés virtuelles pris dans un contexte d’instrumentalisation) et un effet direct (effet des outils d’instrumentalisation à savoir le marketing viral combiné à la proposition aux membres d’une action collective). Deux phases composent cette méthodologie : - Une phase exploratoire : nous avons dans un premier temps réalisé des entretiens semi-directifs avec 10 membres de communautés virtuelles. Ces entretiens articulés autour de onze thèmes liés aux spécificités de la vie communautaire en ligne et aux réactions des membres à l’instrumentalisation proposée, ont permis de constituer une batterie de 86 items constitutifs d’échelles de mesure des communautés virtuelles, du marketing viral et de l’action collective. Dans un deuxième temps, un questionnaire exploratoire sur la base des items dégagés, a été administré auprès d’un échantillon de 63 membres. Une analyse en composantes principales et le calcul de l’Alpha de Cronbach ont permis de réduire le nombre d’items à 53 et de définir 7 variables générales ou contextuelles et 8 variables individuelles constitutives des communautés virtuelles, 1 variable de marketing viral et 3 variables de l’action collective. Ces variables forment a priori, le corps explicatif de la fidélité à la marque (via la relation à la marque) des membres des communautés virtuelles. - Une phase confirmatoire : cette phase fait suite à l’administration d’un deuxième questionnaire confirmatoire contenant les items extraits de la phase exploratoire, auprès d’un échantillon de 220 membres de communautés virtuelles. Cette phase est consacrée tout d’abord à la validation des échelles de mesure extraites de la phase exploratoire à travers l’analyse factorielle confirmatoire (AFC). Par la suite, nous avons testé par la méthode des relations structurelles : l’effet « indirect » des variables générales sur la fidélité des membres à la marque (hypothèse n°1), l’effet « indirect » 3 Actes du 25e Congrès International de l’AFM – Londres, 14 et 15 mai 2009 des variables individuelles (hypothèse n°2) et l’effet « direct » du marketing viral et de l’action collective c’est-à-dire les outils d’instrumentalisation (hypothèse n°3). Une sélection des procédures et des résultats de cette méthodologie, inscrite dans le cadre d’une recherche doctorale, a été entreprise. En effet et faute d’espace, nous nous limitons dans ce travail à la présentation des données les plus essentielles. La présentation des concepts théoriques sera donc annexée de celle des résultats empiriques. Cette approche permet un exposé plus clair et plus simplifié de notre modèle conceptuel. La Conceptualisation Multidimensionnelle des Communautés Virtuelles Deux types de variables constitutives des communautés virtuelles émergent de nos résultats empiriques : des variables générales ou contextuelles reflétant la vie communautaire en ligne et les interactions inter-membres et des variables individuelles plus axées sur les membres. Les variables générales constitutives des communautés virtuelles Trois concepts reflètent le contexte général dans les communautés virtuelles : les échanges interpersonnels, les relations sociales et la culture commune. Les échanges interpersonnels Les échanges interpersonnels permettent de créer et de maintenir l’esprit communautaire en ligne (Marcotte, 2001a ; Rheingold, 1993). Notre étude empirique a permis de dégager trois types d’échanges interpersonnels : les échanges informationnels EINF (3 items, ρ=0,642) , les échanges sociaux positifs ESP (1 item3) et les échanges sociaux négatifs ESN (2 items, ρ=0,79). Les relations sociales Les relations en ligne sont jugées par certains comme étant vides ou réduites de tout sens social (Sproull & Kiesler, 1991 ; Lea & Spears, 1995 ; Keyton, 1999). D’autres perçoivent Internet comme un espace capable d’englober des relations tout à fait naturelles et psychologiquement consistantes (Reid, 1991 ; Rheingold, 1993 ; Byrne, 1994 ; Wellman & Gulia, 1996; Chiu, Hsu, & Wang, 2006 ; McMillan, 2006). Deux variables ont été extraites 2 Nous utilisons pour mesurer la fiabilité de cohérence interne des variables extraites, le « rho de Jöreskog » dans le cadre de l’Analyse Factorielle Confirmatoire (AFC). Nous ajoutons que la validité convergente et la validité discriminante de toutes les variables théoriques définies, ont été validées. 3 L’usage de l’AFC a permis de garder un seul item décrivant les échanges sociaux positifs parmi deux items extraits à l’origine de l’analyse factorielle exploratoire. 4 Actes du 25e Congrès International de l’AFM – Londres, 14 et 15 mai 2009 dans la phase empirique : l’amitié AM (3 items, ρ=0,82) et l’intimité INTIM (4 items4, ρ=0,70). La culture commune La création d’une culture communautaire en ligne est la résultante de l’intensification des échanges et par conséquent des relations sociales de tout genre entre les membres (Lysloff, 2003). D’après Reid (1991), une culture commune en ligne prend corps à travers deux processus : la destruction des normes culturelles classiques (à travers l’anonymat et l’autorégulation réduite) suivie de la construction d’une culture commune à caractère postmoderne (par l’usage d’un langage propre et l’établissement d’un Netiquette). Le rôle de la culture tient au fait qu’elle constitue un élément de maintien et de cohésion de la communauté et forme l’ensemble des références délimitant les comportements acceptables et fixant les règles et de valeurs à suivre. Nos constatations empiriques nous révèlent trois variables de la culture commune : le cyberlangage CYB (2 items, ρ=0,72) (Hert, 1999 ; Anis, 1999 ; Arino, 2001 ; Herbet, 2001) et l’ouverture culturelle OC (3 items, ρ=0,68)5 (Di Maggio, Hargittai, Neuman, & Robinson, 2001 ; Van Alstyne & Brynjofsson, 1997). Les variables individuelles constitutives des communautés virtuelles Les variables individuelles sont regroupées en cinq concepts qui sont : les motivations, les centres d’intérêt, l’implication envers la communauté, le sentiment communal et la satisfaction envers l’expérience communautaire. Les motivations Différents types de motivations peuvent inciter les individus à naviguer sur Internet et par la suite à intégrer les communautés virtuelles : la recherche d’information, la communication sociale, l’achat, l’exploration et la découverte (Eighmey, 1997 ; Korganonkar & Wolin, 1999 ; Papacharissi & Rubin, 2000 ; Ferguson & Perse, 2000 ; Rodgers & Sheldom, 2002 ; Rainie & Horrigan, 2005 ; Boase, Horrigan, Wellman, & Rainie, 2006). L’analyse statistique nous permet de discerner deux types de motivations dans les communautés virtuelles étudiées : les motivations orientées MO (2 items, ρ=0,81), des motivations à objectifs précis et les motivations sociales et hédonistes MSH (3 items, ρ=0,59) concrétisées chez le membre, dans la volonté de bavarder avec les autres et de s’exprimer librement. 4 5 Un item de la variable de l’intimité a été éliminé par l’AFC. Une ouverture vers la culture européenne et essentiellement française 5 Actes du 25e Congrès International de l’AFM – Londres, 14 et 15 mai 2009 Les centres d’intérêt Les communautés virtuelles se créent par le départage par leurs membres de centres d’intérêt communs (Jones.S , 1995 ; Kozinets, 1999) tels qu’une passion pour les animaux, pour un sport ou pour une marque particulière. Nous définissons à ce sujet deux types d’intérêts dans les communautés virtuelles : l’intérêt d’ordre individuel et social IIS (2 items, ρ=0,74) et l’intérêt pour les produits/marques IPM (3 items, ρ=0,59). L ’implication envers la communauté L’implication reflète l’existence chez le membre d’un sens identitaire et d’une responsabilité publique ressentis envers ses pairs et envers sa communauté (Flora, Flora, Spears, & Swanson, 1992). Nos résultats nous permettent de dégager deux variables liées à l’implication : le respect et la crédibilité RC (2 items, ρ=0,74) et l’assistance inter-membres ASSIST (3 items, ρ=0,61), un concept évoqué par Muniz & O'Guinn (2001) dans leur recherche réalisée sur les communautés de marque. Le sentiment communal Le sentiment communal (Turkle, 1984 , 1997 ; Reid, 1991 ; Coon, 1998 ; Muniz & O'Guinn, 2001) reflète une sensation d’appartenance à un groupe auquel l’individu se sent attaché. Les résultats empiriques révèlent l’unidimensionalité de ce concept et donc l’existence d’une seule variable le sentiment communal SENT (3 items, ρ=0,70) reflétant ce phénomène. la satisfaction envers l’expérience communautaire Une seule variable SATEXP (3 items, ρ=0,70), reflète d’après nos résultats empiriques, la satisfaction envers l’expérience communautaire. Les types de satisfactions dégagés sont relatifs à l’accroissement du niveau des connaissances, à la création de nouvelles relations sociales et aux spécificités interactives et divertissantes de l’Internet. Ces sources de satisfactions sont moins variées et structurées que celles conceptualisées par Langerak, Verhoef, Verlegh, & Valck (2003). Les Outils d’instrumentalisation des Communautés Virtuelles : le Marketing Viral et L’action Collective Les outils d’instrumentalisation des communautés virtuelles proposés à savoir le marketing viral et l’action collective s’inscrivent dans une logique postmoderne coupant avec la domination par l’entreprise de sa communication envers les consommateurs (la publicité au sens classique du terme, sur ou hors Internet) et de la globalité de ses processus de décision. 6 Actes du 25e Congrès International de l’AFM – Londres, 14 et 15 mai 2009 Le marketing viral Le marketing viral instaure des processus de communication horizontale entre les consommateurs. Il est, à travers essentiellement le principe de recommandation (utilisé dans notre recherche), capable de créer des dynamiques informationnelles et comportementales au sein des communautés d’acheteurs (Leskovec, Adamic, & Huberman, 2007). La recommandation virale s’articule en trois étapes : une première étape marque >> consommateurs ou influenceurs ou encore leaders (Stambouli & Briones, 2002), une deuxième étape influenceurs >> consommateurs (le bouche-à-oreille électronique, pilier de la logique virale) et une troisième étape consommateurs >> marque dans laquelle cette dernière récolte les fruits de son action initiale (accroissement de notoriété, dynamique autour de la marque, accroissement des ventes, etc.) (Silverman, 2001). Une seule variable l’adhésion à la campagne virale VIRAL (3 items, ρ=0,76) a été extraite de nos résultats empiriques. L’action collective Le contexte communautaire s’accorde avec l’esprit de l’action collective. Les communautés de pratique par exemple combinent, sociabilité avec réalisation de projets communs (Charbit & Fernandez, 2002; Guérin, 2004). De même, les communautés virtuelles, par une possible structuration rationnelle interne (langage commun, plateforme d’échange, système disciplinaire ou Netiquette, leaders et organisation hiérarchique) sont sujettes à la création d’un environnement propice à l’adoption par leurs membres d’actions communes, parfois de grande envergure (Kollock & Smith, 1998 ; Bezroukov, 1999 ; Mc Alexander, Schouten, & Koenig, 2002 ; Füller, Bartl, Ernst, & Muhlbacher, 2004). Dans notre recherche, nous avons proposé aux membres d’imaginer recevoir de la part d’un ami un message de recommandation (marketing viral) les invitant à proposer en collectif, à une entreprise une idée pour sa campagne publicitaire. Un cadeau est offert par la simple participation (en groupe) et un autre plus important en cas de gain. Les résultats d’analyses exploratoires et confirmatoires nous mènent à définir deux types de variables relatives à l’action collective : deux variables motivationnelles (les motivations liées à la cohésion du groupe et aux relations sociales MCGRS avec 3 items (ρ=0,63) et les motivations utilitaires et de valorisation sociale MUTVS avec 3 items (ρ=0,72)), concordant avec ceux de Hemetsberger (2003) et une variable d’engagement dans l’action (les réactions comportementales REACT avec 3 items (ρ=0,67)). Le modèle structurel reliant les motivations à la réaction comportementale, a été validé par la méthode des équations structurelles : MCGRS >> REACT et MUTVS >> REACT (voir tableau 1). 7 Actes du 25e Congrès International de l’AFM – Londres, 14 et 15 mai 2009 Indice d’ajustement du modèle de structure RMSEA = 0,070 ; χ2(p)= 34,79(0,006) ; χ2/ddl = 2,04 ; NNFI = 0,92 ; CFI = 0,96 Les équations à tester du modèle : REACT = γ1 MCGRS + ζ1 REACT = γ2 MUTVS + ζ2 Les indices de l’ajustement des équations relationnelles Coefficients Estimations t P γ1 0,62 2,86 0,22 γ2 0,28 2,50 2,50 ζ R2 0,31 0,69 Tableau 1 : Les indices d’ajustement du modèle de l’action collective Nous présentons dans ce qui suit les variables à expliquer de notre modèle (la fidélité à la marque) et les variables médiatrices (la relation à la marque). La Fidelite à la Marque Nous tranchons à ce niveau, pour une approche relationnelle de la fidélité à la marque (Fournier, 1998), plus harmonieuse avec le cadre postmoderne de notre recherche. Au niveau empirique, nous choisissons un modèle qui met à l’épreuve la fidélité du consommateur dans deux situations critiques : l’insatisfaction ponctuelle envers le produit et la contre persuasion caractérisée par l’apparition d’une offre de valeur supérieure proposée par la concurrence (N'Goala, 2003). Pour le premier cas (insatisfaction), les réponses peuvent être : la tolérance à l’insatisfaction (TOL), la réclamation constructive (REC) ou le bouche-à-oreille négatif (BAON). Pour la contre persuasion, elles varient entre la résistance à la contre persuasion (SCP), l’opportunisme (OPP) et la négociation intégrative (NEG) (Aurier, Benavent, & N.Goala, 2001). Les résultats de l’AFC (voir tableau 2) confirment la bonne qualité d’ajustement du modèle regroupant les six variables de la fidélité à la marque. 8 Actes du 25e Congrès International de l’AFM – Londres, 14 et 15 mai 2009 Les indices d’ajustement global χ (p)= 44,28(0,13) ; RMSEA = 0,036 ; NNFI = 0,99 ; CFI = 0,99 ; χ2/ddl= 1,26 2 Les indices d’ajustement des modèles de mesure Variables latentes Indice de Fiabilité (Jöreskog) Indice de validité convergente TOL (3 items) 0.81 0.67 REC (3 items) 0.82 0.67 BAON (3 items) 0.74 0.62 SCP (3 items) 0.79 0.63 OPP (3 items) 0.73 0.62 NEG (3 items) 0.81 0.68 Tableau 2 : Les indices d’ajustement du modèle de la fidélité à la marque La Relation à la Marque Nous utilisons dans ce cadre, la notion de la chaine relationnelle qui englobe la qualité perçue (QP), la valeur perçue (VP), la satisfaction (SAT), la confiance (CONF) et l’attachement (ATT)6, chaque variable ayant une influence sur celle qui la suit (Aurier, Benavent, & N.Goala, 2001). Après le test de la qualité d’ajustement du modèle de la chaine relationnelle à savoir QP >> VP >> SAT >> CONF, nous avons relié cette chaine aux variables de la fidélité à la marque pour les deux cas d’insatisfaction et de contre persuasion. Après élimination des liens non significatifs (par exemple CONF >> BAON) et des variables non logiquement corrélées aux autres (par exemple la corrélation entre REC et SCP est positive alors que la première reflète un comportement de loyauté et la deuxième est un signe d’infidélité), nous obtenons le modèle suivant : QP >> VP >> SAT >> CONF >> TOL (tolérance à l’insatisfaction) QP >> VP >> SAT >> CONF >> REC (réclamation constructive) Le test de l’effet de l’instrumentalisation des communautés virtuelles sur la fidélité des membres à la marque Trois hypothèses sont à tester dans ce sens. La première hypothèse est relative à l’effet indirect des variables générales sur la fidélité à la marque (cette hypothèse est traduite en 3 6 La variable « attachement » ne sera pas prise en compte en vue de simplifier le modèle et compte tenu du fait qu’il était difficile de mesurer cette notion auprès de sujets qui n’ont eu aucun contact palpable avec l’entreprise objet de l’étude. 9 Actes du 25e Congrès International de l’AFM – Londres, 14 et 15 mai 2009 hypothèses sous-jacentes relative chacune à une notion générale). La deuxième hypothèse est relative à l’effet indirect des variables individuelles (cette hypothèse est traduite par 5 hypothèses sous-jacentes). La troisième hypothèse, traduite en 2 hypothèses sous-jacentes, concerne l’effet direct des outils d’instrumentalisation (marketing viral et action collective). Nous proposons de tester à chaque niveau, les deux équations suivantes : Variable explicative >> QP >> VP >> SAT >> CONF >> TOL Variable explicative >> QP >> VP >> SAT >> CONF >> REC Test de l’effet des variables générales sur la fidélité à la marque La figure ci-dessous met en relief les variables générales ayant un effet significatif sur la fidélité des membres à la marque : EINF TOL 0.42 0.20 0.92 AM QP 0.43 0.83 VP SAT 0.99 CONF 0.21 0.24 REC CYB Variables générales La chaine relationnelle Fidélité à la marque Figure 1 : Les variables générales influentes positivement sur la fidélité des membres à la marque Les résultats dégagés de l’application de la méthode des relations structurelles montrent que les individus qui préfèrent les échanges informationnels (EINF) et les relations amicales (AM) dans leurs communautés, sont sensibles aux efforts d’instrumentalisation de l’entreprise et expriment envers celle-ci un plus haut niveau de fidélité. En effet, le marketing viral est une stratégie qui stimule l’échange et la communication horizontale entre amis. L’action collective constitue aussi un facteur propulseur de la communication interpersonnelle et des relations sociales dans le sens où la participation à une tâche collective enrichit par la collaboration, les niveaux de connaissances des parties engagées et les liens d’amitié qui les unissent. Les deux outils d’instrumentalisation s’adaptent donc à certaines attentes des membres des communautés virtuelles (échanges d’informations, amitié) et transforment les dynamiques générées en fidélité à la marque. L’effet significatif du cyberlangage sur la 10 Actes du 25e Congrès International de l’AFM – Londres, 14 et 15 mai 2009 fidélité des membres à la marque peut être expliqué par le fait que ceux qui privilégient ce type de langage recherchent le plus de contacts sur la toile, donc seraient plus sensibles aux efforts d’instrumentalisation de l’entreprise et par conséquents plus fidèles à celle-ci. A la lumière de ces résultats, nous dirons que l’hypothèse n°1 selon laquelle les variables générales influent positivement sur la fidélité à la marque via la relation à la marque est partiellement validée. Test de l’effet des variables individuelles sur la fidélité à la marque La figure ci-dessous illustre les variables individuelles qui ont une influence positive sur la fidélité à la marque : IPM MO 0.41 IIS 0.28 0.16 TOL 0.42 0.37 0.92 ASSIST QP RC 0.99 0.83 VP SAT CONF 0.22 REC 0.21 0.32 0.32 SENT SATEXP figure 2: Les variables individuelles influentes positivement sur la fidélité des membres à la marque Les résultats empiriques illustrés ci-dessus nous suggèrent les conclusions suivantes: - Les membres ayant des motivations orientées sont sensibles aux outils d’instrumentalisation puisque ces outils impliquent une participation active de leur part dans la transmission d’un message de recommandation et par la suite, la participation dans une action collective. Ces membres expriment ainsi (à un niveau moyen) une certaine forme de fidélité à l’entreprise. - Le marketing viral et l’action collective dynamisent les intérêts des membres pour les relations sociales et pour les produits et marques et transforment ces membres en clients potentiellement fidèles. Ces outils constitueraient ainsi des occasions pour 11 Actes du 25e Congrès International de l’AFM – Londres, 14 et 15 mai 2009 enrichir l’exploration par les membres de nouvelles relations sociales et des connaissances sur les marques. - L’implication des membres envers leurs communautés influe positivement sur la fidélité à la marque dans un contexte d’instrumentalisation. Le marketing viral et l’action collective, plus que des outils de communication et de partenariat entre les membres et l’entreprise, sont porteurs de cohésion sociale au sein des communautés virtuelles. - Le marketing viral et l’action collective transforment le sentiment communal et la satisfaction envers l’expérience communautaire en fidélité à la marque. Plus on ressent un attachement à sa communauté et plus on en est satisfait, plus on participe à des actions qui renforcent ces sensations et plus on est fidèle à l’entreprise. Globalement, nous dirons que l’instrumentalisation des communautés virtuelles par le marketing viral et l’action collective pénètre les membres et transforment en majorité, leurs motivations, centres d’intérêt et sentiments en une relation positive envers l’entreprise initiatrice de l’action. L’hypothèse n°2 selon laquelle les variables individuelles influent positivement, dans un contexte d’instrumentalisation, sur la fidélité des membres à la marque via leur relation à la marque est donc majoritairement validée. Il est à signaler que toutes les variables générales et individuelles ayant un effet positif sur la fidélité des membres à la marque sont positivement corrélées à l’adhésion à la campagne viral et aux réactions comportementales dans l’action collective. Qui plus est, les sujets de l’étude ne connaissent d’aucune façon l’entreprise en question. L’effet de ces variables ne peut être donc envisagé que dans un contexte d’instrumentalisation. Test de l’effet des outils d’instrumentalisation sur la fidélité à la marque Il est question dans ce cadre de l’effet direct des deux outils d’instrumentalisation combinés à savoir la campagne virale (par recommandation) et l’action collective (participation à un jeuconcours pour la proposition d’une idée publicitaire). La figure ci-dessous illustre cet effet direct : VIRAL 0.36 MCGRS TOL 0.62 0.42 0.92 QP REAC 0.83 VP SAT 0.99 CONF 0.59 MUTVS 0.28 0.21 12 REC Actes du 25e Congrès International de l’AFM – Londres, 14 et 15 mai 2009 figure 3 : L’effet direct des outils d’instrumentalisation sur la fidélité à la marque Au niveau du marketing viral, le fait d’initier un processus de recommandation entre ‘amis’ permet la circulation d’une information crédible et à forte connotation sociale. L’image de l’entreprise y est soigneusement et discrètement entretenue et l’absence de procédés publicitaires contribuerait à créer et à renforcer une fidélité des membres à la marque. Une entreprise qui offre aussi la possibilité aux membres de jouer ensemble, de renforcer la cohésion de leurs groupes et de se valoriser individuellement, serait perçue positivement et bénéficierait d’un comportement fidèle de leur part. Nous ajoutons dans ce sens qu’il existe une forte corrélation entre l’adhésion à la campagne et la participation à l’action collective de l’ordre de 0.70. Ceci démontre que leur succès est indissociable puisque guidés par une logique post-moderne alliant la communication horizontale et sociale à l’implication dans les processus d’action des entreprises. A la lumière de ces résultats, nous dirons que l’hypothèse n°3 selon laquelle les outils d’instrumentalisation influent positivement sur la fidélité des membres à la marque via leur relation à la marque est totalement validée. Conclusion La présente recherche a l’intérêt de présenter une conceptualisation théorique multidimensionnelle des communautés virtuelles. Elle met en exergue aussi l’aptitude des entreprises à transformer ces organes sociaux en groupes d’individus qui leur sont fidèles. Les communautés virtuelles sont des lieux nouveaux de rencontres, d’échanges et de liens sociaux de diverses natures. Les entreprises sont aptes aujourd’hui, à les ‘manipuler’ et à les utiliser dans une logique postmoderne. Le choix des outils d’approche de ces communautés doit tenir compte des spécificités du nouveau consommateur : plus d’implication envers l’activité de consommation, plus de méfiance envers les entreprises et leurs campagnes publicitaires et une quête continue d’informations. D’après les résultats empiriques dégagés de cette recherche, l’effet sur la fidélité à la marque d’une telle approche s’avère palpable. Outre l’effet direct d’une sollicitation par un processus de bouche-à-oreille à jouer pour le 13 Actes du 25e Congrès International de l’AFM – Londres, 14 et 15 mai 2009 compte de l’entreprise, l’instrumentalisation renferme un autre effet tout aussi important. Cet effet résulte de la création par l’action de l’entreprise d’un contexte social et culturel favorable qui transforme des notions qui relèvent de sphères purement humaines (échanges, amitié, assistance, implication, sentiments, satisfaction, etc.) en fidélité à la marque. Au niveau managérial, ce travail propose aux entreprises un nouveau mode postmoderne d’instrumentalisation des communautés virtuelles. Certaines recommandations sont ainsi à préciser : intervenir discrètement auprès des communautés virtuelles par l’évitement des procédés publicitaires, l’usage des techniques de recommandation (marketing viral) et la proposition d’actions collectives qui sollicitent la contribution des membres au processus d’action des entreprises (création de nouveaux produits par exemple). Les entreprises doivent aussi transformer les communautés virtuelles en espaces interactifs et sociaux plaisants : créer des plateformes d’échanges informationnels, de formation de relations sociales amicales et d’assistance de tous genres. Plus les membres y se sentent impliqués et satisfaits, plus il sera facile de transformer les variables qui décrivent leur vécu communautaire en ligne, en fidélité envers les entreprises engagées. Ces entreprises doivent donc saisir le fait qu’une manipulation judicieuse, dans le sens positif du terme, des dynamiques sociales, informationnelles, culturelles, psychologiques contenues dans les communautés virtuelles, aboutirait à la stimulation d’une adhésion des membres à leurs actions et ainsi à leurs produits et services. Globalement, nous dirons que ce travail met en relation des notions d’ordre humain et social avec des notions managériales par l’instauration d’une communication marketing conçue sur les principes du marketing viral et de l’action collective. La communication marketing est ainsi annexée d’une dimension axée sur l’homme, ses motivations, ses désirs et ses attentes. Bien que ceci n’est pas totalement nouveau avec l’émergence depuis des années, du marketing tribal et d’autres notions proches, notre recherche a le mérite de proposer de formuler une conceptualisation empirique de ce que nous pouvons appeler « le marketing communautaire en ligne ». BIBLIOGRAPHIE Anis, P. (. (1999). Internet, communication et langue française. Paris: Hermes science publications. Arino, M. (2001). L'écran comme nouveau territoire des relations sociales. Esprit Critique , 3 (10). 14 Actes du 25e Congrès International de l’AFM – Londres, 14 et 15 mai 2009 Aurier, P., Benavent, C., & N.Goala, G. (2001). 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