Le reste de l’organisation articule des sources de variation (nouvelles voies ou moyens), de
sélection et de rétention (ratification de ce qui doit être officialisé).
Les initiatives stratégiques (projets, produits, process nouveaux…) sont soumises à des
processus concurrentiels externes et à des processus politiques internes. 4
Elles viennent enrichir les connaissances et compétences mais aussi les valeurs et les liens
sociaux.
La qualité et l’intensité des interactions entre les savoirs et les relations constituent les
capacités dynamiques de l’organisation et leur évolution.
Les implications de ce modèle sont : la visée de long terme, l’attention à l’équilibrage
variété/cohérence, le développement qualitatif des compétences, le couplage souple et la réduction du
risque systémique, une gestion du corps social allant au-delà du contrat, une décentralisation et une
autonomie fortes des individus et équipes au contact des parties prenantes externes.
La prise en compte délibérée des préoccupations écologiques, sociales et sociétales dans une optique
de D-D accuse et déploie ces caractéristiques :
La multiplication des « gatekeepers » (par ex. : correspondants environnement) invités à
établir des relations, recueillir et coder les données émanant des « stakeholders », participer à
la gestion des conflits avec ces derniers.
L’assimilation des préoccupations, modes argumentaires, logiques des stakeholders par
l’acceptation de la complexité qu’ils introduisent.
La mise en place de procédures conversationnelles respectant des critères d’équité afin
d’accroître la confiance et la qualité de la lutte-coopération entre l’entreprise et les parties
prenantes.
Le développement d’une capacité d’apprentissage d’ordre 2 grâce au nombre de parties
prenantes fréquentées, à la gestion des controverses, à l’affichage de cette préoccupation
majeure par les dirigeants… Au-delà de l’apprentissage en simple boucle améliorant le
contrôle de la pollution, participant à la baisse de certains coûts (assurances, procès…), cet
apprentissage de type 2 peut aller jusqu’à la modification des « modèles d’affaires » qui
gouvernent l’entreprise.
Ainsi, la propension à « enacter » un environnement complexe, à tisser et entretenir des relations
fréquentes avec des stakeholders obéissant à des logiques différentes, à assimiler, traiter voire
absorber leurs préoccupations, bref à tenir compte d’un contexte riche et diversifié contribue à
l’accroissement des capacités dynamiques de l’entreprise d’autant plus spécifiques et difficilement
imitables qu’elles sont construites sur des réseaux inter personnels et sociaux et des critères de justice
procédurale.
BIBLIOGRAPHIE
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Charreaux (G), Desbrires (P), (1998), "Gouvernance des entreprises : valeur partenariale contre valeur
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Christian (D), (1997), Art de Diriger et Art de Peindre, DIFER Editions, Paris.
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