Cours de Math´
ematiques
Polynˆ
omes et fractions rationnelles
Sommaire
Polynˆomes et fractions rationnelles
Sommaire
I Polynˆomes `a coefficients dans K .................... 2
I.1 Suites de K `a support fini ......................... 2
I.2 L’anneau K[X] ............................... 3
I.3 Degr´e et valuation ............................. 4
I.4 Evaluation des polynˆomes ......................... 6
I.5 D´erivation des polynˆomes ......................... 8
II Division dans K[X], Pgcd et Ppcm . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
II.1 Divisibilit´e dans K[X] ........................... 11
II.2 Division euclidienne ............................ 12
II.3 Algorithme d’Euclide, Pgcd ........................ 13
II.4 Polynˆomes premiers entre eux ....................... 17
II.5 Equation AU+BV=C ........................... 18
II.6 Ppcm de deux polynˆomes ......................... 19
II.7 Br`eve extension au cas de plusieurs polynˆomes ............. 19
III Racines des polynˆomes, factorisations . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
III.1 Racines d’un polynˆome .......................... 20
III.2 Racines distinctes, polynˆomes scind´es .................. 21
III.3 Identification entre polynˆomes et fonctions polynomiales . . . . . . . . 22
III.4 Relations coefficients-racines pour un polynˆome scind´e ......... 23
IV Polynˆomes irr´eductibles et factorisations . . . . . . . . . . . . . . . 25
IV.1 Polynˆomes irr´eductibles .......................... 25
IV.2 Factorisation dans C[X] et dans R[X] ................... 26
V Fractions rationnelles ........................... 28
V.1 Le corps des fractions rationnelles .................... 28
V.2 Op´erations diverses sur fractions rationnelles .............. 29
V.3 Degr´e, partie enti`ere ............................ 30
V.4 oles et partie polaires ........................... 31
V.5 ecomposition en ´el´ements simples .................... 34
V.6 Pratique de la d´ecomposition en ´el´ements simples ............ 35
V.7 Exemples de r´ef´erence ........................... 36
Dans tout ce chapitre IK d´esigne un corps commutatif (le plus souvent IR ou lC).
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omes et fractions rationnelles
Partie I : Polynˆomes `a coefficients dans K
I Polynˆomes `a coefficients dans K
I.1 Suites de K `a support fini
D´efinition
Soit a= (ak)k0un ´el´ement de IKIN, c’est-`a-dire une suite `a valeurs dans IK.
On appelle support de al’ensemble (´eventuellement vide) des indices ktels que ak6= 0.
On note IK(IN)l’ensemble des suites de IK qui sont `a support fini.
Remarques
La suite a= (ak)k0est `a support finiil existe un ndans IN tel que : k > n, ak= 0.
On peut alors noter symboliquement a= (a0, a1, . . . , an,0,0, . . .).
Soient a= (ak)k0et b= (bk)k0deux ´el´ements de IK(IN).
a+b= (ak+bk)k0est encore un ´el´ement de IK(IN).
Pour cette loi, IK(IN)a une structure de groupe commutatif :
L’´el´ement neutre est la suite nulle.
L’oppos´e de la suite (ak)k0est la suite (ak)k0.
Si a= (ak)k0est dans IK(IN), et si λest dans IK on pose λa = (λak)k0.
La suite λa est encore un ´el´ement de IK(IN).
Pour d´esigner cette op´eration (λ, a)7→ λa, on parle de la loi externe sur IK(IN).
On peut d´efinir ce qu’on appelle des combinaisons lin´eaires dans IK(IN).
Par exemple si a= (ak)k0,b= (bk)k0et c= (ck)k0sont trois ´el´ements de IK(IN), et si
α, β, γ sont trois scalaires (c’est-`a-dire trois ´el´ements de IK), alors d=αa +βb +γc esigne
la suite `a support fini dont le terme g´en´eral est dk=αak+βbk+γck.
On dit que dest une combinaison lin´eaire de a, b, c, avec les coefficients α, β, γ.
Pour tout ndans IN, notons en= (ak)k0l’´el´ement de IK(IN)d´efini par an= 1
ak= 0 si k6=n
Ainsi e0= (1,0,0. . .), e1= (0,1,0,0, . . .), e2= (0,0,1,0,0, . . .).
On remarque par exemple que a= (3,0,1,2,0,0,4,0,0, . . .) s’´ecrit a= 3e0+e22e3+ 4e6.
Plus g´en´eralement, soit a= (a0, a1, . . . , an,0,0, . . .) un ´el´ement de IK(IN).
Alors as’´ecrit a=a0e0+a1e1+··· +anen=
n
P
k=0
akek.
On notera aussi a=P
k0
akekou a=
+
P
k=0
akek, en se souvenant que cette somme est finie.
L’´ecriture de acomme combinaison lin´eaire des enest unique, `a l’ordre pr`es.
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Partie I : Polynˆomes `a coefficients dans K
I.2 L’anneau K[X]
D´efinition (un produit sur IK(IN))
Soient a= (ak)k0et b= (bk)k0deux ´el´ements de IK(IN).
On d´efinit une suite `a support fini c=ab en posant : nIN, cn=P
j+k=n
ajbk.
Remarques et propri´et´es
La d´efinition pr´ec´edente peut aussi s’´ecrire : nIN, cn=
n
P
k=0
ankbk=
n
P
k=0
akbnk.
En particulier c0=a0b0,c1=a0b1+a1b0,c2=a0b2+a1b1+a2b0, etc.
On sait qu’il existe mIN tel que jmaj= 0 et pIN tel que kpbk= 0.
On en d´eduit que si n=j+km+p1, alors :
Ou bien jmet alors aj= 0.
Ou bien jm1 et alors km+p1jp, donc bk= 0.
Ainsi nm+p1cn= 0, ce qui prouve que la suite cest `a support fini.
La loi produit sur IK(IN)est commutative, associative, distributive par rapport `a l’addition.
La suite e0= (1,0,0, . . .) est ´el´ement neutre pour ce produit.
Pour tous indices jet k, on remarque que ejek=ej+k.
On en d´eduit que pour tout nde IN, on a en=en
1(en posant e0
1=e0).
D´efinition
Muni de la loi + “naturelle” et de la loi ×pr´ec´edente, IK(IN)est donc un anneau commutatif.
Les ´el´ements de cet anneau sont appel´es polynˆomes `a coefficients dans IK.
Notation d´efinitive des polynˆomes
L’application ϕ: IK IK(IN)d´efinie par ϕ(λ) = λe0est un morphisme injectif d’anneaux.
ϕest donc un isomorphisme de IK sur son image {P=λe0, λ IK}.
On peut ainsi identifier λe0et λ. On posera donc e0= 1 et on ´ecrira P=λe0=λ.
On pose X = e1= (0,1,0,0, . . .).
Avec cette notation, Xn=en= (0,...,0,1,0,0, . . .), et en particulier X0=e0= 1.
P= (ak)k0s’´ecrit donc P=P
k0
akXk=
+
P
k=0
akXk=a0+a1X + ··· +anXn+···
Une telle somme, toujours finie, repr´esente Pde fa¸con unique (`a l’ordre pr`es).
On dit que les aksont les coefficients de P.
Si nest un entier tel que k > n ak= 0, on notera aussi P=
n
P
k=0
akXk.
L’unicit´e de l’´ecriture P=P
k0
akXkpermet de proc´eder `a des identifications.
En particulier, Pest le polynˆome nul si et seulement si tous ses coefficients sont nuls.
De mˆeme, on a l’´equivalence : P
k0
akXk=P
k0
bkXk⇔ ∀kIN, ak=bk.
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Partie I : Polynˆomes `a coefficients dans K
On notera maintenant IK[X] l’anneau des polynˆomes `a coefficients dans IK.
Les lois sur IK[X] sont donc d´efinies par :
Produit d’un polynˆome par un scalaire : λP
k0
akXk=P
k0
(λak)Xk
Somme de deux polynˆomes : P
k0
akXk+P
k0
bkXk=P
k0
(ak+bk)Xk
Produit de deux polynˆomes : P
k0
akXkP
k0
bkXk=P
k0P
i+j=k
aibjXk
Soit Pun ´el´ement de IK[X].
On dit que Pest un monˆome s’il s’´ecrit P=λXn, avec λIK et nIN.
On dit que Pest un polynˆome constant si P=λ, avec λIK.
Dans la notation IK[X], on dit que le polynˆome X est l’ind´etermin´ee. Il est ´evident que le
choix de la lettre X est assez arbitraire (quoique classique) et qu’on peut tr`es bien travailler
sur des polynˆomes de l’ind´etermin´ee Y par exemple.
On peut mˆeme d´efinir l’anneau IK[X,Y] des polynˆomes aux ind´etermin´ees X,Y (c’est-`a-dire
des sommes de monˆomes λm,nXmYn, comme P= 1 X + X4Y + 2XY2+ Y3) mais cette
notion est hors-programme.
I.3 Degr´e et valuation
D´efinition
Soit P=P
k0
akXkun polynˆome non nul de IK[X].
On appelle degr´e de Pet on note deg(P) l’entier kmaximum tel que ak6= 0.
On appelle valuation de Pet on note val (P) l’entier kminimum tel que ak6= 0.
Par convention, on pose deg(0) = −∞ et val (0) = +.
Exemples et remarques
Le polynˆome P= 3X2+ X32X5+ X7est de valuation 2 et de degr´e 7.
Si P=P
k0
akXk, on dit que akest le coefficient du terme ou du monˆome de degr´e kdans P.
On dit que a0est le coefficient constant de P.
Les polynˆomes sont en g´en´eral ´ecrits suivant les degr´es croissants (P= 3X2+ X32X5+ X7)
ou suivant les degr´es d´ecroissants (P= X72X5+ X3+ 3X2). Ce choix n’est souvent qu’une
question de “confort” (identification de coefficients, division de deux polynˆomes, etc.)
On a val (P) = 0 si et seulement si le coefficient constant de Pest non nul.
´ecrire que deg(P) appartient `a IN, c’est ´ecrire que Pest non nul.
´ecrire que deg(P)1, c’est ´ecrire que Pn’est pas un polynˆome constant.
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Partie I : Polynˆomes `a coefficients dans K
Soit P=P
k0
akXkun polynˆome non nul, et soit n= deg(P)0.
On dit que anest le coefficient dominant de P.
On dit que le polynˆome Pest normalis´e (ou encore unitaire) si an= 1.
Proposition (degr´e et valuation d’une somme ou d’un produit)
Soient Aet Bdeux ´el´ements de IK[X]. On a les r´esultats suivants :
deg(A+B)max(deg(A),deg(B)), avec ´egalit´e si deg(A)6= deg(B).
val (A+B)min(val (A),val (B)), avec ´egalit´e si val (A)6= val (B).
deg(AB) = deg(A) + deg(B).
val (AB) = val (A) + val (B).
Proposition (int´egrit´e de l’anneau IK[X])
L’´egalit´e deg(AB) = deg(A) + deg(B) montre que si A6= 0 et B6= 0 alors AB 6= 0.
Autrement dit AB = 0 (A= 0 ou B= 0).
Plus g´en´eralement, si A1A2. . . An= 0, alors l’un au moins des Akest nul.
Autre interpr´etation : tout polynˆome non nul est simplifiable pour le produit.
Conclusion : IK[X] est un anneau int`egre.
Proposition (´el´ements inversibles de IK[X])
Soient Aet Bdeux ´el´ements de IK[X].
On a AB = 1 si et seulement si Aet Bsont des constantes inverses l’une de l’autre.
Les seuls ´el´ements inversibles pour le produit dans l’anneau IK[X] sont donc les polynˆomes
de degr´e 0, c’est-`a-dire les polynˆomes constants non nuls.
Remarques
Les r´esultats de la proposition pr´ec´edente sont valables y compris si Aou Best nul, avec les
conventions deg(0) = −∞, val (0) = +et les r`egles de calculs habituelles avec ±∞.
Si deg(A) = deg(B) = n, on peut avoir deg(A+B)< n.
Il suffit pour cela que les termes de plus haut degr´e de Aet Bse “neutralisent”.
Par exemple, si A= X3+ X
B=X3+ 1, alors A+B= X + 1 et deg(A+B) = 1 <3.
On peut aussi prendre l’exemple extrˆeme B=A, car alors deg(A+B) = −∞.
De la mˆeme mani`ere, on peut avoir val (A+B)> n si val (A) = val (B) = n.
Par exemple, si A= X3+ X
B= X2X, on a A+B= X3+ X2et val (A+B) = 2 >1.
De mˆeme, si on choisit B=A, alors val (A+B) = +.
Pour tout Adans IK[X] et pour tout λdans IK, on a deg(λA) = deg(A) si λ6= 0
deg(λA) = −∞ si λ= 0
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