Les travaux qui ont permis de réaliser ce document, ont débuté fin 2001. Les orientations présentées ont été validées par le Comité Régional des Politiques de Santé du 9 juillet 2003. Dans les prochains mois, elles seront intégrées au Plan Régional de Santé Publique, cadre de cohérence des priorités régionales qui sera construit en application de la Loi de Santé Publique attendue courant 2004. Ce document a pu être réalisé grâce à l’appui méthodologique du CRAES-CRIPS, Mathilde Moradell - Coordinatrice du projet SREPS - Juillet 2004 nnn SREPS - Juillet 2004 L es différents travaux sur la morbidité et la mortalité prématurée évitables, les rapports du Haut Comité de Santé Publique, les recommandations des Conférences Nationales de Santé successives ont confirmé le rôle croissant qu'il convient de donner à la prévention et notamment à l'éducation pour la santé. La circulaire DGS/SD6/2001/504 du 22 octobre 2001 définit la méthodologie d'élaboration des schémas régionaux d'éducation pour la santé (SREPS) en les inscrivant dans une politique de promotion de la santé, telle que définie par l'Organisation Mondiale de la Santé dans la Charte d'OTTAWA. L'enjeu est un service public de qualité intégré au système de santé et au système éducatif. Ce service public qui a vocation à être organisé au sein d'un territoire donné, avec et pour les populations, doit être accessible à tous et contribuer à réduire les inégalités sociales de santé. SREPS - Juillet 2004 Dans le cadre d'un co-pilotage DRASS/Education Nationale et avec Le support d'un Groupe Technique Régional associant les principales structures institutionnelles et associatives impliquées dans le champ de l'éducation pour la santé, une démarche de travail a été engagée dès mars 2002 autour des principes suivants : La construction d'un schéma et non d'un programme : l'ambition était d'aller vers la construction d'un dispositif partagé entre l'ensemble des acteurs permettant de conjuguer les compétences de tous et d'articuler les problématiques régionale, départementales et locales ; n L'attention conjuguée aux priorités de santé publique et aux besoins exprimés et reconnus par la population ; n L'engagement d'une démarche appuyée sur un référentiel conceptuel partagé et évolutif. n Avec l'appui du CRAES-CRIPS1, la construction de ce SREPS s'est déclinée en plusieurs phases étroitement associées : Un travail conceptuel autour du champ de l'éducation pour la santé ; n Un diagnostic construit sur la base d'une enquête réalisée auprès de réseaux d'acteurs et auprès de plusieurs groupes de population ; n Un bilan de l'existant réalisé de façon partielle auprès des membres du Groupe Technique Régional ; n n Un approfondissement de certaines thématiques sous la forme de groupes de travail autour de la formation, de l'éducation du patient et du citoyen, de la nutrition, de l'éducation à la sexualité ; Un séminaire permettant à la fois d'approfondir la réflexion autour de problématiques soulevées par les acteurs interrogés mais aussi de prendre connaissance d'expériences de planification de l'éducation pour la santé en Italie, en Suisse ; n L'engagement d'un travail partagé autour des missions, outils et moyens sous la forme de séminaires de production. n Ce document a été construit sur la base de l'ensemble de ces productions. Il est décliné en plusieurs parties comme suit : n Vers une culture commune en éducation pour la santé n Déclinaison des missions de l'éducation pour la santé n L'éducation pour la santé, une responsabilité partagée n Un outil d'engagement privilégié : la Charte n Suivi et évaluation du dispositif SREPS Le travail de rédaction a été en particulier réalisé par Claude Bouchet, directeur et Mathilde Moradell, chargée de projet 1 SREPS - Juillet 2004 Sommaire VERS UNE CULTURE COMMUNE EN EDUCATION POUR LA SANTE p9 Un champ de valeurs sous la forme d'une Charte des acteurs L'éducation pour la santé, un champ de valeurs partagées L'éducation pour la santé, une responsabilité à mieux prendre en compte dans la société L'éducation pour la santé, un domaine où il faut renforcer les compétences des acteurs et la qualité des interventions L'éducation pour la santé, un enjeu partagé entre institutions, collectivités et population p10 p10 LES MISSIONS EN EDUCATION POUR LA SANTE p15 MISSION 1 LE DEVELOPPEMENT DES CAPACITES D'INTERVENTION 1 Renforcer l'équité sociale 2 Renforcer l'équité géographique 3 Favoriser l'identification des intervenants p17 p17 p19 p20 MISSION 2 LE SOUTIEN METHODOLOGIQUE 1 Développer l'appui au montage de programme et à la participation aux appels d'offre 2 Développer l'appui à la conduite de programme p22 MISSION 3 LA FORMATION 1 Assurer la pérennité des équipes de professionnels 2 Professionnaliser les acteurs d'éducation pour la santé 3 Développer les formations conjointes 4 Associer la formation et la recherche en Education pour la santé 5 Impulser la mise en place d'un "espace-observatoire" régional p24 p25 p25 p25 p26 p26 MISSION 4 LA COORDINATION 1 Renforcer la coordination autour des programmes institutionnels 2 Développer les modalités de coopération aux différents échelons 3 Mieux articuler l'éducation pour la santé avec le soin, le médico-social, l'insertion p27 p27 p28 MISSION 5 LA RECHERCHE 1 Développer la veille, l'observation des besoins 2 Développer la recherche au service de l'action 3 Soutenir l'innovation, l'évaluation, la qualité 4 Renforcer la coopération avec les acteurs réalisant une analyse critique de l'environnement de l'éducation pour la santé p30 p30 p31 p31 MISSION 6 LA REGULATION 1 Gérer les conflits entre opérateurs-décideurs-réseaux 2 Construire et faire respecter les repères éthiques de l'éducation pour la santé p33 p33 MISSION 7 LA DOCUMENTATION 1 Mettre à disposition des acteurs des référentiels méthodologiques et d'analyse pour l'action (en amont, pendant et après) 2 Mettre à disposition des acteurs des supports d'information et de prévention pour accompagner les actions p35 MISSION 8 LA COMMUNICATION 1 Favoriser l'information, la communication transversale et ascendante 2 Promouvoir les enjeux de l'éducation pour la santé auprès des médias régionaux et locaux 3 Relayer l'information communication descendante 4 Prendre en compte la responsabilité importante des élus dans le developpement de l'éducation pour la santé p36 p36 p12 p13 p14 p22 p23 p29 p32 p33 p35 p35 p36 p37 p37 SREPS - Juillet 2004 L'EDUCATION POUR LA SANTE, UNE RESPONSABILITE PARTAGEE p39 LES SYSTEMES D'ACTEURS Champs et institutions Approches thématiques et populationnelles p40 p40 p41 REPERES PAR SECTEURS L'Etat Les collectivités territoriales Le système éducatif Le "médico social", les institutions sociales et médico sociales Le système sanitaire Assurance maladie et mutualités Autres dispositifs essentiels Le dispositif associatif dédié à l'éducation pour la santé Les réseaux associatifs populationnels Les réseaux associatifs et institutionnels thématiques p42 p42 p42 p44 p45 p46 p51 p52 p54 p55 p57 UN OUTIL D'ENGAGEMENT PRIVILEGIE, LA CHARTE p61 SUIVI ET EVALUATION DU DISPOSITIF SREPS La mise en place d'un Comité de Suivi du SREPS Le suivi des objectifs définis pour chacune des missions identifiées L'instauration d'une dynamique d'échanges entre professionnels et avec la population p67 p68 p68 p69 ANNEXES Annexe 1 Education pour la santé et domaines d'activités Annexe 2 Groupes de travail et conclusions Formation Education à la sexualité Education du patient et du citoyen Nutrition Annexe 3 Personnes associées à l'élaboration du SREPS Annexe 4 Les sigles utilisés SREPS - Juillet 2004 p72 p73 p77 p86 p102 p109 p113 Vers une culture commune en EDUCATION POUR LA SANTE SREPS - Juillet 2004 9 Afin de construire ensemble un schéma régional sur des bases communes, la circulaire DGS 2001/504 du 22 Octobre 2001 relative à l'élaboration des SREPS recommande l'élaboration d'une " culture commune ", d'un " consensus de départ " autour des concepts, enjeux, méthodes et outils de l'éducation pour la santé. De ce débat, construit avec l'ensemble des acteurs, naîtra une " sorte de charte commune précisant ce que les acteurs entendent par éducation pour la santé, les conditions de mise en œuvre, la coordination nécessaire…et la présentation des résultats. ". Un champ de valeurs sous la forme d'une Charte des acteurs Dans la Région Rhône-Alpes, les acteurs signataires s'appuieront sur une charte2 définie par des grands principes identifiés lors du séminaire SREPS du 8 novembre 2002 : n Cette charte est pensée comme un outil de convergence, de contractualisation, entre les professionnels mais aussi entre les professionnels et les acteurs du quotidien, en particulier les parents. n Cette charte s'appuie de façon large sur les orientations données par la Charte d'Ottawa. n Cet outil est appelé à évoluer périodiquement pour refléter l'évolution d'une culture commune d'abord construite dans la préparation pluridisciplinaire de l'action. n Cette Charte est conçue comme un support et non comme un carcan, non comme une vision normative, réductrice de l'éducation pour la santé; un support à l'accroissement de la qualification des acteurs et à l'évolution de leurs pratiques. L'éducation pour la santé, un champ de valeurs partagées La référence explicite à la Charte d'Ottawa L'éducation pour la santé s'inscrit dans une politique de promotion de la santé telle qu'elle est définie par la Charte d'Ottawa en 1986. Cette référence concerne à la fois les cinq axes d'interventions prioritaires (politiques publiques saines, environnements favorables, actions communautaires, aptitudes individuelles et organisation des services de santé) mais également les trois fonctions dévolues aux intervenants : conférer les moyens, servir de médiateur, promouvoir l'idée. La Charte d'Ottawa " La promotion de la santé est le processus qui confère aux populations les moyens d'assurer un plus grand contrôle sur leur santé et d'améliorer celle-ci. Cette démarche relève d'une démarche définissant la " santé " comme la mesure dans laquelle un groupe ou un individu peut, d'une part, réaliser ses ambitions et satisfaire ses besoins et, d'autre part, évoluer avec le milieu et s'adapter à celuici. La santé est donc perçue comme une ressource de la vie quotidienne et non comme le but de la vie ; il s'agit d'un concept positif mettant en valeur les ressources individuelles et sociales ainsi que les capacités physiques. Ainsi donc, la promotion de la santé ne relève pas seulement du secteur sanitaire : elle vise les modes de vie sains pour viser le bienêtre. 10 SREPS - Juillet 2004 2 Charte placée en annexe L'élaboration d'une politique de santé publique sera ainsi attentive à ces notions : l Veiller à la mise en œuvre, dans tous les secteurs de la vie publique, de mesures respectueuses de la santé l Créer des milieux favorables, protéger l'environnement l Renforcer l'action communautaire, la " démocratie sanitaire ", c'est à dire la possibilité pour les individus et les groupes de participer aux décisions concernant leur propre santé l Développer l'acquisition d'aptitudes individuelles et sociales grâce à l'information et à l'éducation pour la santé l Réorienter les services de santé " La diversité des déterminants de la santé est importante à prendre en compte. Chaque individu n'a pas la capacité à agir seul sur l'ensemble des déterminants. Dans ce contexte, l'implication de l'ensemble des secteurs de la vie politique, économique et sociale devient incontournable. L'éducation pour la santé se construit d'abord en référence à la complexité du processus éducatif. Il s'agit de prendre en compte les personnes tels qu'elles sont pour leur donner les moyens de se définir autrement, d'anticiper une volonté et une conscience, d'étayer les personnes en terme de compétences, et ce, tout en sachant que leur construction identitaire n'est pas la simple somme de ces compétences. La dimension éducative au centre de la démarche L'éducation " L'éducation est le processus d'encouragement et d'accompagnement des personnes dans leur développement et leur perfectionnement, visant l'équilibre personnel et l'adaptation à la vie sociale. Elle concerne les individus comme les groupes et vise en outre à former des "citoyens", c'est à dire des personnes capables de prendre en compte à la fois l'intérêt général et leur propre bien-être pour participer activement à la construction collective d'une meilleure qualité de vie pour tous. "3 L’éducation pour la santé représente un ensemble de démarches, de méthodes au service de la prévention et de la promotion de la santé pour accroitre l’autonomie, la capacité de faire des choix favorables à la santé et les maintenir. L'éducation pour la santé " L'éducation pour la santé est un ensemble de méthodes, de démarches pédagogiques et de communication au service de la promotion de la santé et de la prévention, - pour accroître l'autonomie, la capacité de faire des choix favorables à la santé, - en respectant la liberté, en promouvant la responsabilité des personnes, - en développant les connaissances et les compétences, - en favorisant l'estime de soi et l'attention aux autres. " 4 " L'éducation pour la santé, pour nous, est un acte d'accompagnement de l'homme pris dans ses trois dimensions : de sujet individuel désirant et contradictoire, de sujet inséré dans une culture qui le modèle et le contraint, de sujet politique, collectivement responsable et tout à la fois dépossédé des choix de société qui conditionnent la qualité de la vie ".5 L'éducation pour la santé pose la participation de la population au centre de la démarche. La personne devient "sujet" et "acteur" de sa santé. Il s'agit alors de se donner les moyens de mieux identifier les besoins de la population et surtout, de permettre une plus large participation des personnes aux décisions qui concernent leur santé. On évoque alors "l'empowerment", la capacité de la population à réaliser des choix, à devenir responsable face à leur santé. Vers une citoyenneté de la santé : les citoyens posés au centre du dispositif Education pour la santé et place des personnes " L'éducation pour la santé a pour but de faciliter la rencontre entre les compétences des professionnels de santé et les compétences de la population : de cette rencontre naissent de nouvelles compétences qui contribuent à rendre plus autonomes les partenaires de l'action éducative. La connaissance scientifique de l'être humain ne trouve son sens qu'en étant confrontée à la connaissance que les gens ont d'eux-mêmes et de leur réalité de vie. L'éducation pour la santé vise donc l'amélioration des relations humaines plutôt que la modification des comportements. "6 Cores Basse Normandie, Glossaire sur les concepts en éducation pour la santé, juin 2001, p29 Bouchet 1 al. Zoom sur la prévention, l’éducation pour la santé, la promotion de la santé. oct. 2000 P. Lecorps, Ma santé, c’est aussi celle des autres ! Bloc Notes, juin 2001 6 D. Sandrin Berthon, Intervention au conseil scientifique du CFES, janvier 1999 3 4 5 SREPS - Juillet 2004 11 Le respect des principes de continuité, de précocité et de proximité L'éducation pour la santé se réalise d'abord dans une logique de proximité avec la population définie comme la capacité à réaliser des interventions en harmonie avec l'environnement immédiat de chacun. Les principes de continuité et de précocité sont également reconnus comme des exigences. Il s'agit de réaliser des actions dans la durée et de proposer celles-ci tout au long de la vie, dès le plus jeune âge. Promotion de la santé, prévention, éducation pour la santé Les termes de prévention, d'éducation pour la santé, de promotion de la santé sont souvent utilisés pour évoquer des manières d'agir en santé publique, en général en amont des problèmes de santé. Au préalable, la clarification de ces termes apparaît utile pour limiter les confusions. Deux niveaux sont distingués, d'une part celui du cadre d'intervention, où sont dissociés la promotion de la santé et la prévention, et les méthodes, les outils dont fait partie l'éducation pour la santé. Un cadre large : la promotion de la santé Un cadre plus spécifique : la prévention Une politique globale orientée vers le bien être La Charte d'Ottawa 1986: "processus qui confère aux populations les moyens d'assurer un plus grand contrôle sur leur propre santé et d'améliorer celle ci" .Une attention à la santé dans les différents lieux de vie. La promotion de comportements et d'environnements "sains". Une dynamique de résolution des risques de maladies et d'accidents auxquels est exposée la population. Une volonté d'agir sur les grandes causes de morbidité et de mortalité évitable (éviter, réduire le nombre et la gravité des maladies et des accidents). Une intervention à trois étapes : primaire, pour en éviter l'apparition, secondaire, pour en réduire le développement, tertiaire, pour en réduire les conséquences. Des outils communs : Promotion de la santé et prévention ont des outils communs : observation et diagnostic des besoins, réglementations, planification des ressources, organisation des acteurs, implication des décideurs, intersectorialité… Parmi ces outils, l'éducation pour la santé représente un ensemble de démarches, de méthodes au service de la prévention et de la promotion de la santé pour accroître l'autonomie, la capacité de faire de choix favorables à la santé et de les maintenir. 7 L'éducation pour la santé, une responsabilité à mieux prendre en compte dans la société Inscription dans les priorités de santé publique La prévention, l'éducation pour la santé doivent devenir des dimensions de plus en plus incontournables dans le système de santé. Ce souci répond à la volonté d'agir en amont sur les déterminants de santé autant que sur la prise en charge des pathologies. Il s'agit, en premier lieu, de promouvoir les enjeux de l'éducation pour la santé auprès des élus, des médias. Il s'agit également de permettre une meilleure articulation du soin et de la prévention et, notamment, de renforcer le travail réalisé avec l'ensemble des acteurs de santé impliqués dans le soin. Cette articulation passe par la promotion de deux démarches : n l'éducation du patient, qu'il s'agisse de l'amélioration de la participation à la conduite et à l'observance d'un traitement mais aussi la prise en compte par chacun de ses facteurs de risque n l'amélioration des capacités du citoyen à utiliser de façon pertinente les ressources du système de santé : il s'agit alors de permettre à chacun de bénéficier de ses droits en matière d'accès à la prévention et aux soins tout en étant conscient de ses devoirs quant à l'utilisation de ces ressources. C. Bouchet, Eclairage sur la prévention, l’éducation pour la santé, la promotion de la santé et réflexions sur les conditions de leur efficacité. Lyon : CRAES-CRIPS, octobre 2000 7 12 SREPS - Juillet 2004 La santé est reconnue comme une dimension étroitement associée au contexte sociétal. Dans ce cadre, il apparaît nécessaire de mieux prendre en compte la problématique des inégalités, à la fois sur le plan social et territorial, et de poursuivre, de s'associer aux efforts engagés, notamment dans le cadre du PRAPS, pour adapter les interventions et les moyens déployés. Les ressources sont plutôt concentrées dans les villes principales de la région et fonctionnent plus particulièrement pour les classes moyennes et supérieures. Afin de favoriser l'équité sociale et géographique dans l'accès aux ressources, il est important de promouvoir le développement des capacités d'intervention dans les différentes unités géographiques et le maintien d'une stratégie d'accès à la prévention et à l'éducation pour la santé pour les populations les plus démunies. La place de la dimension locale dans la démarche d'observation doit être reconnue par tous, et notamment en favorisant le développement d'outils de veille permettant l'expression, la remontée d'informations des acteurs du quotidien (les intervenants de proximité, les élus, les parents, les professionnels du champ éducatif, …) en capacité d'identifier des demandes, des besoins de la population. L'inscription des programmes dans une dimension attentive au contexte sociétal, à la prise en compte des inégalités L'équité sociale et géographique renforcée La promotion d'une démarche d'observation, de veille territorialisée L'éducation pour la santé, un domaine où il faut renforcer les compétences des acteurs et la qualité des interventions Le développement des capacités d'intervention La professionnalisation des acteurs en éducation pour la santé est une demande croissante dans ce champ complexe faisant appel à plusieurs disciplines scientifiques. Il s'agit de favoriser la formation et de renforcer les compétences en éducation pour la santé, dans le cadre de la formation initiale des professionnels dédiée à l'éducation pour la santé mais aussi, dans le cadre plus large de la formation initiale et continue des professionnels sanitaires, sociaux, éducatifs et des bénévoles associatifs. La formation L'évaluation Afin de renforcer la qualité des actions d'éducation pour la santé, il apparaît nécessaire d'intégrer la démarche d'évaluation comme élément à part entière de chaque programme et à veiller à ce que celle-ci soit prévue dès le début du programme. Soutenir et développer la qualité des interventions Le développement d'un accompagnement méthodologique Il s'agit aussi de promouvoir le soutien, l'appui au montage et au suivi des programmes. Ce dispositif d'accompagnement apparaît essentiel à mettre en place pour permettre à des petites structures, peu familiarisées avec la méthodologie de projet, de répondre aux appels à projet. SREPS - Juillet 2004 13 L'éducation pour la santé, un enjeu partagé entre institutions, collectivités et population Identification et reconnaissance des ressources potentielles Travail en cohérence Il existe une très grande diversité des ressources qui interviennent dans le champ de l'éducation pour la santé. Se pose comme préalable celui de mieux identifier les compétences, les capacités d'intervention de ces acteurs potentiels. Il s'agit donc de contribuer à la mise en œuvre d'un système d'information commun sur les ressources disponibles. Développement des outils de médiation, d'échanges La promotion de la concertation, des échanges et de la régulation des conflits doit être travaillée autour des dimensions éthiques et prendre en compte les dimensions concurrentielles entre " opérateurs, décideurs et réseaux ". Coordination des moyens Respect de l'identité et complémentarité des niveaux d'intervention La coordination des moyens, humains et financiers, est facteur de progrès. Les acteurs de l'éducation pour la santé doivent s'engager dans des démarches de contractualisation à la fois entre opérateurs et entre financeurs. Une personne aura plus de facilité à modifier son comportement si elle reçoit l'aide de professionnels formés et motivés et si l'attitude de la collectivité dans laquelle elle vit évolue dans le même sens. Ceci milite pour l'inscription des politiques de santé dans des lieux proches des personnes et dans des programmes respectant l'identité, la façon de s'exprimer, le savoir-faire des habitants, des professionnels et des associations. L'enjeu est alors de définir les responsabilités des différents niveaux depuis le régional jusqu'au local. nnn 14 SREPS - Juillet 2004 Les Missions en EDUCATION POUR LA SANTE SREPS - Juillet 2004 15 Dans le cadre du SREPS, l'interrogation porte sur la définition de nouveaux dispositifs au service d'une politique régionale d'éducation pour la santé inscrite dans un réseau institutionnel. Cette politique concerne les services de l'Etat, le monde associatif, les collectivités territoriales ; s'insère dans le plan national d'éducation à la santé ; le décline au niveau régional, fédère et potentialise les politiques locales. Les axes forts en sont : n L'approche globale des questions de santé et plus particulièrement de la prévention et la promotion de la santé n La précocité des interventions en éducation pour la santé n La pérennité des actions n La prise en compte de l'ensemble de la population (tous les publics : scolarisés ou non, en situation de handicap, en situation de marginalisation ou d'exclusion...) A partir des éléments recueillis lors de l'enquête, lors du séminaire, dans le cadre des groupes de travail sur plusieurs thématiques, huit missions, dispositifs phare ont été répertoriés : n le développement des capacités d'intervention n le soutien méthodologique n la formation n la recherche n la coordination n la médiation n la documentation n la communication L'ensemble de ces missions est déclinée en objectifs généraux et spécifiques. Pour chacune d'entre elle, l'identification des moyens, des outils sur lesquels s'appuyer est précisé. 16 SREPS - Juillet 2004 Le développement des capacités d’intervention Si les ressources dans le champ de l'éducation pour la santé sont nombreuses, leurs capacités d'intervention doivent être développées, notamment au regard de ces trois objectifs : MISSION 1 INTERVENTION n Renforcer l'équité sociale n Renforcer l'équité géographique n Favoriser l'identification des intervenants 1- Renforcer l’équité sociale L'éducation pour la santé fonctionne bien pour les classes moyennes et supérieures, plus difficilement pour les autres. De nouvelles stratégies sont nécessaires, dans une logique du " aller vers " et d'une adaptation des méthodes. Il s'agit de toujours se préoccuper de la réduction des différentiels sous peine d'une part, de renforcer la marginalisation d'une population à la marge, éloignée des " normes " données autour de la santé, et d'autre part, de perpétuer un effet de ciblage des interventions sur les 80% les mieux lotis, là où sont présents les acteurs et non pas là où sont identifiés les risques. La nécessité de développer et de maintenir une dynamique d'accès à la prévention /éducation pour la santé des populations les moins touchées et ce, tout en veillant à ne pas stigmatiser la population concernée, apparaît comme un enjeu majeur. Développer et maintenir une dynamique d'accès à la prévention, à l'éducation pour la santé des populations les moins touchées Education pour la santé et précarité L'intervention en éducation pour la santé en direction de personnes en situation de précarité ne relève pas d'une spécificité et ne requiert pas de recours à des principes différents de ceux qui sont mobilisés au bénéfice d'autres catégories de population. Néanmoins, l'expérience acquise par les professionnels montre que toute action dans le champ de la précarité comporte des enjeux surdimensionnés par rapport à ceux que l'on rencontre par ailleurs, du fait d'une plus grande vulnérabilité des personnes. C'est pourquoi, les intervenants en éducation pour la santé dans le champ de la précarité doivent exercer une vigilance accrue quant au respect des principes éthiques et méthodologiques d'intervention. "Les principes éthiques et méthodologiques du réseau des comités d'éducation pour la santé appliqués au champ de la précarité" Groupe de travail CFES/CRES/CODES autour des "ateliers santé" Niveau et cadre d'intervention L'intervention auprès des populations en situation de précarité s'inscrit en référence étroite à la politique régionale de santé publique définie dans le cadre de la Loi contre les exclusions, le Programme Régional d'Accès à la Prévention et aux Soins (PRAPS) et tout particulièrement, en référence à l'axe 1 du PRAPS Rhône-Alpes " Prévention, promotion de la santé et éducation pour la santé ". Objectifs spécifiques 1 - 1 Développer les liens avec les professionnels exerçant dans le champ de la précarité Développer le partenariat avec les centres et fédérations ressources MRIE, CREAI, FNARS… n n Accompagner et développer le travail en réseau entre professionnels de l'éducation pour la santé, professionnels du social notamment en proposant des programmes de coformation avec les professionnels exerçant dans le champ de la précarité SREPS - Juillet 2004 17 MISSION 1 INTERVENTION LE PROGRAMME RÉGIONAL D'ACCÈS À LA PRÉVENTION ET AUX SOINS PRAPS Ancré dans la Loi d'Orientation relative à la lutte contre les exclusions du 29 juillet 1999, le PRAPS affiche résolument le nécessaire accès aux droits des personnes en situation de précarité ou exclues, première cible d'intervention identifiée dans les textes. Mais on le sait, le moyen incontournable à mobiliser pour atteindre cette cible, c'est le système de santé lui-même, c'est à dire l'ensemble des professionnels, institutions et associations de la santé (dans le sens le plus large, c'est à dire qui intègre les acteurs du domaine social). Le document de référence du PRAPS 20002003 arrêté par le Préfet de Région le 19 juillet 2000 comprend six axes prioritaires dont un centré sur la prévention, la promotion et l'éducation pour la santé (Axe 1). Pour élaborer les orientations du PRAPS 2003-2006, un bilan a été réalisé comme support une évaluation d'impact, une étude d'implantation, des travaux thématiques, …Il en ressort que l'axe 1 a représenté 60% des actions recensées. Ainsi, la priorité se confirme. D'autre part, sa déclinaison opérationnelle pourra être plus ciblée sur les questions de prévention et d'éducation pour la santé, grâce à une articulation nécessaire avec le SREPS, tout en gardant la dimension fondamentale de promotion de la santé. AXE I - PREVENTION, PROMOTION DE LA SANTE ET EDUCATION POUR LA SANTE Développer une culture professionnelle commune autour de la précarité - S'appuyer sur la Charte future du SREPS - Développer des formations, des rencontres et échanges de pratiques - Rechercher plus de cohérence et de continuité dans les actions, de précocité et d'adaptabilité des interventions Développer des capacités plus adaptées d’intervention - Apporter un appui aux acteurs de la région pour qu'ils répondent mieux aux besoins des publics - Renforcer la capacité des acteurs à travailler à partir des besoins et des demandes réels des publics - Communiquer avec des relais potentiels : élus, acteurs du quotidien, … sur l'offre de prévention, de promotion de la santé et d'éducation pour la santé adaptée aux personnes en situation de précarité - Développer les processus d'évaluation et de mutualisation des expériences - Faciliter l'adaptation continue des modalités d'intervention Augmenter l’accessibilité des dispositifs de prévention, de dépistage et des bilans de santé - Faciliter l'accès à la prévention des personnes en situation précaire ou exclues - Développer et améliorer les dépistages et la lutte contre le saturnisme infantile (inscrite dans la Loi de lutte contre les exclusions) - Faciliter l'accès aux bilans de santé dans une approche globale de santé en accompagnant si nécessaire des populations considérées comme particulièrement fragiles. 1 - 2 Accompagner et développer des programmes d'intervention adaptés S'appuyer sur les dispositifs précarité et en particulier le PRAPS, identifié comme un levier pour développer des approches différentes n n Prendre appui sur les expériences réalisées dans le cadre des Ateliers Santé, des Ateliers Santé Ville réalisés lors du PRAPS 2000-2003 Développer la logique de "l'aller vers". Pour être efficace, l'éducation pour la santé doit sortir de ses murs et aller au devant des populations les plus précaires n 18 SREPS - Juillet 2004 2- Renforcer l’équité géographique La planification en santé propose, de façon générale, d'organiser l'ensemble des ressources disponibles afin qu'elles soient accessibles par l'ensemble des usagers, des professionnels, des bénévoles et ce, en complémentarité des autres services publics. MISSION 1 INTERVENTION En région Rhône-Alpes, ce défi se pose avec d'autant plus d'acuité que la région se présente comme un espace vaste et différencié où les situations d'accessibilité peuvent être très différentes entre des zones où risquent de "s'empiler" dispositifs et réseaux d'intervenants, des zones "blanches", dépourvues de ressources, des zones enclavées éloignées des ressources des centres urbains, avec toutes les situations intermédiaires. L'accessibilité des ressources en éducation pour la santé pose ainsi la question d'un maillage du territoire régional permettant de réduire les inégalités géographiques et sociales d'accès à la prévention. Il s'agit d'organiser, à partir de l'existant, un service minimal dans les différentes unités géographiques (bassins de vie, bassins de santé,...) et ce, en s'appuyant sur les différents types de découpages territoriaux, de schémas de développement territorialisés, d'infrastructures existantes ou à créer Niveau et cadre d'intervention L'organisation d'une distribution équitable des services sur l'ensemble du territoire régional engage une réflexion à l'échelle du local, de l'infra départemental, pensée comme niveau de distribution des ressources adaptée aux particularismes locaux. L'échelle du département et de la région sont davantage des niveaux de coordination, de collaboration s'appuyant sur la constitution de pôles de ressources départementaux et régionaux. Permettre un maillage du territoire régional en capacité de permettre à l'ensemble de la population d'accéder aux ressources en éducation pour la santé Objectifs spécifiques 2 - 1 Organiser la mise en place, le renforcement du maillage du territoire régional et ce, depuis le niveau du local Préciser la nature, la répartition géographique des différents niveaux d'équipements et d'activités en permettant ainsi de clarifier le rôle des pôles ressources "local", "départemental", "régional" n Préciser les modalités de coopération, de subsidiarité entre ces différents niveaux d'intervention n Identifier, délimiter les territoires et ensembles cohérents pour concevoir des réponses adaptées aux besoins de la population n 2 - 2 Formaliser un cahier des charges détaillé des centres ressources locaux n Préciser et identifier l'existant : les ressources actuelles et l'organisation du dispositif S'appuyer sur les expériences de centres locaux en éducation pour la santé portées par des structures locales identifiées, reconnues (Associations départementales d'éducation pour la santé, Hôpital local...) où la coopération entre acteurs est pensée à l'échelle du bassin de vie n n Développer les moyens offerts pour les services de proximité Développer les ressources locales en s'appuyant sur un soutien méthodologique (cf mission 2, le soutien méthodologique) n Préciser et formaliser les démarches d'accompagnement assurées par les pôles ressources départementaux/régionaux, dont l'inventaire devra être réalisé n SREPS - Juillet 2004 19 MISSION 1 n Engager une réflexion autour de l'utilisation de nouvelles technologies n Développer l'accompagnement de réseaux d'acteurs relais INTERVENTION Réduire l’opacité du système en augmentant la connaissance respective des differents acteurs 3- Favoriser l'identification des intervenants Les conférences régionales de santé ont régulièrement attiré l'attention des responsables des politiques publiques sur l'enjeu d'une plus grande visibilité des dispositifs, des programmes, des actions, des acteurs. L'opacité liée en particulier à l'enchevêtrement des politiques, des dispositifs est en général repérée comme un frein pour l'implication nécessaire des acteurs, pour le développement des partenariats, pour la meilleure compréhension de l'apport possible de chacun, pour la mutualisation des ressources. La question de la transférabilité possible des pratiques pertinentes est perçue comme très difficile dans un système éclaté où chacun réinvente sans cesse ce que d'autres ont déjà mis en place. La logique de projets, qui resitue et coordonne les interventions, pose comme préalable la nécessité d'identifier des intervenants pertinents. L'identification des intervenants interroge en parallèle la définition de critères permettant de " labelliser " les opérateurs et la reconnaissance des compétences existantes au-delà des professionnels en éducation pour la santé. La question " qui fait quoi ? " pose ainsi en résonnance cette question " quels acteurs ? ". L'enjeu est d'identifier, de mutualiser les capacités d'intervention mais aussi de permettre la reconnaissance de l'ensemble des compétences associées à ce champ d'intervention. L'ensemble de ces compétences permettrait de conjuguer professionnalisation et engagement d'une démarche continue dans le cadre du quotidien. Niveau et cadre d'intervention Pour identifier les intervenants, la collaboration de l'ensemble des acteurs, depuis le local jusqu'au régional, est nécessaire. Objectifs spécifiques 3 - 1 Permettre une identification actualisée, actualisable de l'ensemble des intervenants n Développer une base de donnée intervenants - S'appuyer sur les ressources locales et l'identité des territoires - Aller vers la reconnaissance et l'identification réciproque des professionnels en éducation pour la santé, des professionnels de première ligne, des acteurs du quotidien Repérer les nouveaux acteurs, les nouvelles formes d'actions notamment en lien avec les nouvelles technologies, par exemple la téléphonie sociale n Permettre une identification actualisée des lieux où s'adresser, des partenaires mobilisables n Permettre de faire le point sur les modalités d'intervention des uns et des autres, de régulièrement savoir ce qui se passe sur le territoire et de repérer " qui fait quoi, avec quelles contraintes, quels objectifs, quels moyens, etc... n 20 SREPS - Juillet 2004 MISSION 3 - 2 Permettre l'élaboration d'un réel dialogue entre l'ensemble des acteurs participant à la démarche 1 INTERVENTION n Développer un site Internet régional permettant aux acteurs de prendre connaissance des différents programmes, de l'actualité, de développer cette culture commune en éducation pour la santé Réaliser un document pour que chacun des acteurs puisse décrypter l'ensemble des sigles utilisés n n Encourager le développement d'une dynamique locale, appuyée sur un potentiel connu, identifié d'ingénierie locale SREPS - Juillet 2004 21 MISSION 2 METHODO. Le soutien méthodologique Pour permettre aux compétences et aux dynamiques locales de s'inscrire dans cette politique régionale de santé, le soutien méthodologique des acteurs apparaît comme une nécessité. Cet objectif suppose en effet de développer la capacité des acteurs à répondre aux appels à projet et à définir un programme d'éducation pour la santé. Cette mission est ainsi déclinée autour de deux objectifs centraux : n Développer l'appui au montage de programme et à la participation aux appels d'offre n Développer l'appui à la conduite de programme L'engagement de cette démarche sera réalisée à la fois au niveau local, départemental et régional. Elle impliquera différents réseaux professionnels et, en particulier, les réseaux ayant une expérience d'accompagnement méthodologique des acteurs. La définition de référentiels sera d'abord réalisée au niveau régional et départemental, en s'appuyant sur d'éventuels supports nationaux, voire internationaux. 1 - Développer l’appui au montage de programme et à la participation aux appels d’offre Permettre à l'ensemble des acteurs de répondre aux appels d'offre en développer les ressources autour de la méthodologie de projet La mise en place de programmes d'éducation pour la santé suppose l'utilisation de la méthodologie de projet. Or, les compétences sont très inégales en la matière. Aussi, apparaît-il souhaitable d'engager une démarche de mutualisation des ressources permettant à l'ensemble des acteurs, et en particulier aux acteurs en proximité avec la population, de participer à la mise en oeuvre des programmes d'éducation pour la santé. Objectifs spécifiques 1 - 1 Mieux identifier les structures susceptibles de monter des programmes et de participer aux appels à projets n Repérer ces structures n Identifier les besoins en terme d'accompagnement méthodologique n Formaliser les savoirs, les savoir-faire, les savoir-être existants 1 - 2 Engager une démarche de communication autour des guides, des ressources mobilisables Utiliser l'outil internet pour diffuser les références bibliographiques disponibles n Proposer des formations permettant de se familiariser avec la méthodologie de projet n 1 - 3 Contribuer à favoriser la construction de réponses communes aux appels d'offre n Permettre une connaissance explicite des modalités de participation aux appels d'offre n Proposer un outil permettant d'identifier le calendrier et la nature des 22 SREPS - Juillet 2004 appels d'offre MISSION 2- Développer l’appui à la conduite de programme 2 METHODO. Les acteurs sont parfois peu informés sur les outils et les méthodes dans la réalisation de leur projet d'éducation pour la santé. Cette lacune est particulièrement exprimée par les acteurs de la proximité qui ressentent des difficultés de lisibilité, d'appréhension de l'existant, de temps disponible, …, autant d'éléments qui freinent l'engagement des acteurs de terrain dans une démarche de programmation. Il s'agit de développer la capacité des acteurs à conduire des programmes d'éducation pour la santé de qualité. Objectifs spécifiques 2 - 1 Promouvoir une dynamique d'accompagnement et de soutien méthodologique n Faire connaître les ressources en matière d'appui méthodologique n Identifier, mobiliser et diffuser des référentiels méthodologiques Engager une démarche de contractualisation autour de cette mission afin qu'elle soit formalisée et financée de façon propre n n Créer des enveloppes annuelles d'accompagnement des structures sur les questions globales de santé Développer la capacité des acteurs à conduire des programmes d'éducation pour la santé de qualité n Rédiger une charte de l'accompagnement méthodologique permettant aux acteurs d'identifier le contenu, les atouts, les perspectives de cette dimension Permettre un accompagnement adapté à la demande formulée par la structure n 2 - 2 Renforcer la capacité des acteurs à travailler à partir des besoins, des demandes réels des publics n Utiliser les outils pensés dans le cadre des réseaux Proposer des formations autour de l'engagement de démarches participatives, avec la population et non plus pour la population n 2 - 3 Renforcer la capacité des acteurs à conduire des projets dans une logique d'adaptabilité n Développer l'appui à l'évaluation n Construire cette démarche en articulation et en complémentarité avec l'ensemble des acteurs compétents au niveau local SREPS - Juillet 2004 23 MISSION 3 FORMATION La formation Mettre en place une politique régionale d'éducation pour la santé nécessite des professionnels formés. Il s'agit de vrais métiers, encore trop peu reconnus mais dont l'utilité sociale et les savoir-faire se fondent sur des référentiels de tâches et de compétences précis. Dans cette perspective, un groupe de travail s'est réuni autour de cette mission8, un atelier y a été spécifiquement consacré lors du séminaire. L'ensemble de ce travail permet de dégager plusieurs pistes déclinées en objectifs généraux comme suit : n n n n n Assurer la pérennité des équipes de professionnels Professionnaliser les acteurs d'éducation pour la santé Développer la recherche en Education pour la santé Développer les formations conjointes Impulser la mise en place d'un "espace-observatoire" régional Cette politique concerne les services de l'Etat, le monde associatif, les collectivités territoriales, s'insère dans le plan national d'éducation à la santé, le décline au niveau régional, fédère et potentialise les politiques locales. F ormation : Cont exte et rappel des principes d'une éducation pour la santé Le Plan National d'Education Pour la Santé pose le cadre de la réflexion nationale et régionale et permet d'introduire la question de l'éducation pour la santé dans la formation des personnels travaillant en éducation pour la santé (personnels éducatifs et personnels de santé). Il propose de fonder les approches en éducation pour la santé sur des dispositifs pluridisciplinaires et transversaux. La démarche éducative afférente nécessite une approche globale sur les niveaux éthiques, théoriques et méthodologiques. Cette démarche mise en œuvre dans les dispositifs et les actions d'éducation pour la santé sous-entend une rupture par rapport aux pratiques traditionnelles des instituts de formation et des Universités le plus souvent disciplinaires ou fortement cloisonnées. La démarche vise à permettre au sujet de se construire des savoirs en matière de santé et des compétences psychosociales lui permettant d'avoir une action sur ses comportements et sur son environnement. Cette démarche éducative nécessite des formations de formateurs. Les contenus (réf. OMS et CFES) appartiennent à différentes disciplines du monde médical (santé publique, épidémiologie…) et des sciences humaines (psychologie, sociologie, anthropologie communication, pédagogie, didactiques et sciences de l'éducation). En conséquences les programmes et les équipes de formation ne peuvent être que pluridisciplinaires. La question de l'ES fédère ces approches et nécessite de mettre en synergie une grande diversité de compétences. Ce schéma est valide à la fois pour les formations de formateurs, les formations de techniciens de différents niveaux (IV, III, II et I) mais également dans la conception et la mise en œuvre de dispositifs d'action dont les contenus font appels à des compétences transversales et des savoirs pluridisciplinaires. Des formations de différents niveaux (Cadres et techniciens) sont proposées. Deux axes paraissent s'imposer : le premier concerne la formation des acteurs d'éducation pour la santé (depuis les bénévoles associatifs jusqu'aux cadres associatifs jusqu'aux acteurs appartenant aux différents services de l'Etat) ; le second axe concerne l'éducation des patients. Il importe de souligner l'importance de la cohérence des formations qui pourraient s'inscrire dans un schéma régional définissant et labellisant différentes formations dans les axes et niveaux précités, et fédérant les schémas départementaux ou municipaux. Le schéma pourrait retenir d'impulser prioritairement: - Une formation de niveau 1 ou 2 ( Masters [professionnel et recherche], DESS) concernant des emplois de cadres (conceptions de programmes et de dispositifs, gestion et activités de recherche). - Des formations de niveaux 3 ou 4 ( bac et bac+2) concernant des praticiens en éducation pour la santé ou en éducation thérapeutique. Source : Synthèse groupe " Formation ", Groupe piloté par M. Berger, IUFM St Etienne Dans le cadre du Groupe Technique Régional, plusieurs groupes de travail ont été mis en place, notamment autour de la formation. Ce groupe de travail piloté par M. Berger, de l’IUFM de St Etienne, s’est réuni à pluseiurs reprises. La construction de ce chapitre prend largement appui sur la synthèse réalisée par M. Berger 8 24 SREPS - Juillet 2004 1 - Assurer la perennité des équipes de professionnels Le SREPS devrait définir des axes et un cadre pluriannuels d'actions et de priorités qui permettraient d'inscrire le travail des équipes travaillant en éducation pour la santé dans la durée mais également dans une perspective nationale et européenne. Ces axes se devraient d'éviter les effets d'annonce, d'affiche et l'aléa de décisions (locales ou régionales) parfois contingentes. Objectifs spécifiques Une politique régionale conventionnelle et partenariale paraît vivement souhaitée. Elle pourrait déterminer un cadre juridique et budgétaire régional associant les collectivités territoriales (élus et techniciens), les services de l'Etat et les associations. Elle servirait de cadre à la mise en place de dispositifs et d'actions de formation. 2- MISSION 3 FORMATION Définition d'axes et d'un cadre pluriannuel d'actions et de priorités Professionnaliser les acteurs d’éducation pour la santé Les métiers liés à l'éducation pour la santé sont de divers ordres et se caractérisent par la nécessité d'un réel professionnalisme à la fois sur le plan des contenus de savoir mais également dans les compétences mises en œuvres. Professionnaliser par l'intermédiaire de formations universitaires reconnues permettra d'asseoir la légitimité des intervenants et des dispositifs. De plus c'est une demande forte des " donneurs d'ordre " (par exemple, collectivités territoriales, Education nationale…) et des employeurs potentiels. Objectifs spécifiques 2 - 1 Mettre en place des formations initiales de niveau 1-2 (Masters) et 3-4 (DUT, Bac) Repérer et identifier l'existant, différentes institutions proposent des formations en éducation pour la santé (IFSI, IFAS, Rectorat, IUFM, Universités, associations…) Professionnaliser par l’intermédiaire de formations universitaires reconnues n n Etablir des liens et des cohérences et repérer les synergies possibles n Bâtir un référentiel de tâches et de compétences n Mettre en place une procédure d'accréditation notamment en lien avec les universités 2 - 2 Mettre en place des formations continues selon la même logique et en les inscrivant dans une procédure de validation des acquis de l'expérience. 2 - 3 Construire un réseau de formateurs dans les différentes disciplines et dans les différentes institutions. Impulser une culture commune permettant d'instaurer un travail en partenariat et en réseau autour des questions de santé 3 - Développer les formations conjointes Développer les formations conjointes des différents personnels qui seront amenés à mettre en œuvre des dispositifs d'éducation à la santé. L'éducation pour la santé fait partie des pratiques quotidiennes dans certaines professions. Impulser une culture commune permettant d’instaurer un travail en partenariat et en réseau autour des questions de santé SREPS - Juillet 2004 25 MISSION 3 FORMATION Il parait opportun de saisir l'occasion du schéma régional pour impulser une culture commune permettant d'instaurer un travail en partenariat et en réseau autour des questions de santé. Objectifs spécifiques Développer des formations conjointes au niveau des différents formateurs n Engager des échanges entre les différents lieux de formations initiales et continues. (intervention des sciences humaines en formation médicale et des approches médicales en formation des assistantes sociales et des professeurs, par exemple…) Développer des formations conjointes au niveau des personnes en formation n Engager des dispositifs d'appariement inclus dans les plans de formation ( travail sur projet commun entre IFSI, IFAS et IUFM, entre PCEM et IUFM…) n Favoriser le développement des projets et le travail en réseau 4- Associer la formation et la recherche en éducation pour la santé La recherche permet d'asseoir les formations et de les fonder sur le plan conceptuel. Il paraît opportun de la développer par une politique incitative et des aides à cet aspect sur le plan régional. Objectifs spécifiques 4 - 1 Appuyer la recherche fondamentale universitaire n dans ses aspects pragmatiques, recherche de faisabilité (transformer). La recherche stimule l'innovation et la formation s'enrichit directement de la recherche. dans ses aspects herméneutiques, recherche de significations (comprendre). La recherche s'appuie sur l'innovation et a pour conséquence la formation. n n dans ses aspects monothétiques, recherche de régularités (expliquer) La formation s'appuie sur la recherche. 4 - 2 Appuyer les recherches-actions reliant praticiens et universitaires et notamment les mémoires professionnels en éducation pour la santé des formations de niveau 1 et 2. 4 - 3 La mise en place d'un séminaire de recherche en Education pour la santé (Ispef, Université de Lyon II, de Grenoble et IUFM de l'Académie de Lyon, de Grenoble) 5- Impulser la mise en place “espace-observatoire” régional d’un Impulser la mise en place d'un " espace-observatoire " régional, pôle de ressources méthodologiques, de documentation et d'expertise des formations, des dispositifs et des actions d'éducation pour la santé. Pôle pluridisciplinaire et pluricatégoriel. 26 SREPS - Juillet 2004 La coordination Le foisonnement apparent des structures, des acteurs naturels, professionnels, des décideurs, engage une réflexion sur : MISSION 4 COORDINATION n les moyens de construire la complémentarité, la subsidiarité ; n l'articulation des niveaux d'intervention, depuis le régional jusqu'au local. Se conjuguent la régionalisation, comme impératif de coordination, et la proximité, comme réponse au défi de territorialisation ; n les moyens pour aller vers un système permettant l'accès à la parole et la régulation sont deux dimensions d'autant plus important que la diversité et l’inégalité entre acteurs est grande Autour de ce dispositif de coordination, trois objectifs généraux ont été identifiés : n Renforcer la coordination autour des programmes institutionnels n Favoriser le regroupement et la consolidation du tissu associatif portant l'éducation pour la santé n Mieux articuler l'éducation pour la santé avec le soin, le médico-social, l'insertion Niveau et cadre d'intervention L'engagement de cette démarche implique à la fois les financeurs, les opérateurs et les financeurs/opérateurs et ce à l'échelle locale, départementale et régionale. La prise en compte de ces différents niveaux permettra à la fois de proposer un cadre structurant à l'échelle régionale et d'adapter les dispositifs à la situation, au contexte local, départemental. 1- Renforcer la coordination autour des programmes institutionnels Les opérateurs "généralistes" en éducation pour la santé se répartissent en plusieurs grands réseaux : assurance maladie, mutualité, associations, enseignants, médecine du travail qui sont l'objet de sollicitations croisées. Les positions de concurrence s'opposent à la perception de contribution partagée au développement de l'éducation pour la santé en Rhône Alpes. Les institutions / décideurs sont eux-mêmes pris dans des logiques spécifiques différentes. Au foisonnement, à l'émiettement des structures, qui peut conduire à l'affaiblissement des actions, correspond un foisonnement des financeurs. Les missions des différents financeurs en matière d'éducation pour la santé n'ont pas toujours été clairement définies, leurs compétences n'ont pas été suffisamment arrêtées notamment au regard des lois de décentralisation. Certains acteurs sont également en position d'être à la fois décideurs, financeurs et opérateurs. Objectifs spécifiques Engager une démarche de concertation entre décideurs et permettre ainsi une meilleure lisibilité et complémentarité 1 - 1 Développer les dispositifs de concertation entre les décideurs n Evoluer vers une complémentarité des financements : guichet unique, "priorisation "commune des financeurs Instaurer une dynamique de gestion commune ou partagée avec évaluation et pilotage permanent notamment dans le cadre de la future Conférence Régionale de Santé. n n Aller vers une entente entre le réseau de financeurs pour une maîtrise d'ouvrage commune SREPS - Juillet 2004 27 MISSION 4 COORDINATION 1 - 2 Renforcer la lisibilité des procédures de financement et d'appels d'offre Préciser la hauteur des engagements financiers et les modalités de répartition entre les différentes priorités, d'évolution d'une année sur l'autre n n Engager une démarche de "priorisation" commune des financeurs n Construire un référentiel précisant les modalités de réponse aux appels d'offre (financeurs, calendrier, procédures, …) 1 - 3 Engager une démarche de concertation entre opérateurs et réseaux aux différents niveaux, depuis le local jusqu'au régional Augmenter les temps opérateurs/élus/financeurs n d'intelligence partagée entre n Permettre l'analyse critique de l'ensemble des projets n Proposer des formes de guichets uniques territorialisés : centres locaux en éducation pour la santé, pôles d'accompagnement et d'appui méthodologique départementaux, régional 2 - Développer les modalités de coopération aux differents échelons Favoriser la cohérence, la transparence, la continuité des interventions en éducation pour la santé La logique d'appels à projets et la verticalisation des financements peuvent mettre les opérateurs en concurrence. L'enjeu est de développer la cohérence, la transparence, la continuité des interventions en éducation pour la santé sur un territoire donné. Comment trouver une formule permettant de fédérer davantage les associations en préservant leur identité pour aller vers plus de cohérence et de solidité ? Objectifs spécifiques 2 - 1 Favoriser le regroupement et la consolidation du tissu associatif portant l'éducation pour la santé Favoriser les démarches de coordination et d'appui à la constitution, l'initialisation, la formalisation de réseaux n Trouver les moyens de stabiliser et d'assurer la pérennité des projets et des structures n n Augmenter les subventions de fonctionnement 2 - 2 Soutenir le travail en réseau n Financer le travail en réseau n Prendre appui sur des expériences dans le champ du soin, du social Faciliter une connaissance réciproque des acteurs pour engager des collaborations sur le long terme n 2 - 3 Développer les échanges, favoriser les rencontres entre les opérateurs n Organiser des carrefours de rencontres périodiques réunissant différents professionnels et acteurs du quotidien 28 SREPS - Juillet 2004 MISSION n Proposer des outils de travail à distance (internet…) Renforcer la qualité des pratiques par l'échange et la discussion de travaux d'experts n 4 COORDINATION 3 - 3 Renforcer l'intersectorialité autour de thématiques, d'approches populationnelles n Identifier les formes de complémentarité - Reconnaissance, identification réciproque des compétences et savoirs différenciés 3 - Mieux articuler l’éducation pour la santé avec le soin, le médico-social, l’insertion L'éducation pour la santé s'est plutôt construite dans une proximité avec le système éducatif. Les évolutions contemporaines dans les autres champs (participation des usagers, nécessité d'envisager l'avant et l'après) étendent le champ potentiel de l'éducation pour la santé. Objectifs spécifiques 3 - 1 Permettre une meilleure visibilité des coopérations dores et déjà engagées avec le soin, le médico-social, l'insertion en recensant : n les actions de prévention réalisées au sein des établissements de santé Construire des relations avec l'ensemble des acteurs des champs associés pour refléter les évolutions contemporaines de l'éducation pour la santé n les actions de prévention réalisées par les Centres de santé, les centres de Protection Maternelle et Infantile, les équipes éducatives des établissements scolaires les actions réalisées dans le cadre des dispositifs insertion (Missions Locales, CHRS, …) n 3 - 2 Mettre en place de nouvelles opérations en commun avec des opérateurs privilégiés de ces différents domaines Promouvoir une démarche d'éducation du patient en lien avec les établissements de santé et les professionnels de santé libéraux n n Construire un référentiel d'interventions sur la base et en concertation avec les structures s'étant d’ores et déjà engagé dans cette coopération 3 - 3 Organiser des rencontres -colloques- séminaires - journées d'étude permettant ces échanges Proposer des outils, des démarches (annuaires spécifiques à une problématique donnée, engagement d' un travail préalable autour de l'éthique, …) permettant de faciliter la communication inter-professionnelle n SREPS - Juillet 2004 29 MISSION 5 RECHERCHE La recherche Identifier la recherche comme une des missions fondamentales du SREPS correspond au défi posé à l'éducation pour la santé, cette jeune discipline, de se doter d'outils permettant de mesurer les progrès réalisés et le bénéfice des investissements des décideurs, des professionnels et des personnes. En référence au potentiel de connaissances acquis sur le terrain, la dynamique semble devoir d'abord s'instaurer dans une logique de recherche-action. L'éducation pour la santé fait référence à un corpus de connaissances variées, à des champs disciplinaires différents. L'implication universitaire demeure " ténue " et fragmentée : l'enjeu est de développer cette dimension dans un souci de lisibilité, de reconnaissance de ce champ d'intervention. La construction d'un dispositif de recherche propose ainsi de répondre à l'enjeu pluriel de mieux prendre en compte les besoins de la population, de proposer une éducation pour la santé de qualité qui soit en capacité de se renouveler, de s'adapter et de prendre en compte toute la complexité de la situation environnementale. La construction de ce dispositif, en lien étroit avec celui de la formation, associera les équipes universitaires de Rhône-Alpes, les réseaux locaux d'opérateurs, les fédérations régionales d'acteurs et les décideurs. L'ouverture vers des champs connexes pratiquant l'innovation, l'évaluation et l'approche qualité est proposée de même que l'instauration d'un travail en collaboration avec des partenaires européens. Quatre dimensions majeures sont développées : n Développer la veille, l'observation des besoins n Développer la recherche au service de l'action n Soutenir l'innovation, l'évaluation, la qualité n Renforcer la coopération avec les acteurs "critiques" de l'environnement de l'éducation pour la santé 1- Favoriser une formulation concertée et utilisable de l'observation des besoins pour permettre au système de toujours s'adapter à l'évolution des contextes Développer la veille, l’observation des besoins Si la nécessité de construire pour et à partir des besoins exprimés par la population est une dimension reconnue par les acteurs, le recueil de ces besoins est une dimension faiblement développée, en particulier à l'échelle du local. Les opérateurs, les élus, les institutions sont en situation d'identifier des besoins, des demandes de la population qui leur paraissent insuffisamment pris en compte par les dispositifs. L'enjeu est de favoriser une formulation concertée et utilisable de ces observations permettant à l'ensemble du dispositif d'être positionné en référence à un système de veille en capacité de proposer une définition de priorités adaptée à l'évolution des contextes. Objectifs spécifiques 1 - 1 Aider à la formulation des besoins Rencontrer le public en plus de ses relais (associations d'usagers, femmes relais, …) n n Associer la population au développement de la veille n Réaliser des enquêtes "ad hoc" sur les problématiques soulevées 30 SREPS - Juillet 2004 MISSION 1 - 2 Favoriser une remontée structurée de ces besoins non couverts n 5 RECHERCHE Développer la culture de l'écrit chez les professionnels de terrain Engager des rencontres régulières d'acteurs sous la forme de "parlements d'acteurs" n 2- Développer la recherche au service de l’action La promotion de la qualité en éducation pour la santé passe par le développement de recherches et en particulier de recherches actions. Le champ de la recherche en éducation pour la santé est en effet insuffisamment développé aujourd'hui. Objectifs spécifiques 2 - 1 Implanter, développer des activités de recherche en éducation pour la santé dans le milieu universitaire n Faire connaître les recherche-actions déjà mises en place Aller vers la construction d'un système de preuves " evidence base " permettant d'intégrer l'ensemble des dimensions n 2 - 2 Favoriser des réponses croisées (équipes de rechercheopérateurs) aux appels d'offre Promouvoir la qualité en éducation pour la santé en développant la recherche n Engager des liens avec les équipes de recherche n Promouvoir les stages passerelles inter réseaux 3 - Soutenir l’innovation, l’évaluation, la qualité L'éducation pour la santé est parfois accusée de se renouveler insuffisamment et d'être peu évaluée. Compte tenu du nombre important d'acteurs et du déficit de référentiels, elle associe des pratiques très différentes dont la qualité est parfois difficile à apprécier. Objectifs spécifiques 3 - 1 Identifier et diffuser les pratiques innovantes n Proposer des forums centrés sur l'innovation n Susciter la création de réseaux permettant le croisement d'expériences et d'expertises 3 - 2 Identifier et diffuser les référentiels Engager une démarche d'innovation, de qualité en particulier soutenue par l'évaluation 3 - 3 Mettre en place une démarche d'évaluation dynamique, partagée et en continu tout au long du SREPS Définir des critères et indicateurs d'évaluation transversaux en lien étroit avec les axes structurants de la démarche en éducation pour la santé n n Identifier les modalités de suivi de cette démarche SREPS - Juillet 2004 31 MISSION 5 RECHERCHE 3 - 4 Favoriser le recours aux professionnels de l'évaluation n Renforcer l'offre évaluative Développer des journées de sensibilisation, de formation autour de l'évaluation n 4- Renforcer la coopération avec les acteurs réalisant une analyse critique de l’environnement de l’éducation pour la santé Les " thématiques " de l'éducation pour la santé nécessitent de développer un regard critique sur les modalités de production des informations (acteurs économiques…). Au-delà, il apparaît nécessaire de développer une intervention sur l'environnement (politique et économique) et moins sur les publics, et ce en référence à la multiplicité des déterminants de santé. Ceci suppose un développement des capacités d'analyse critique du contexte socio-économique, socio-culturel, …, et l'identification parallèle des acteurs, des compétences utiles à mobiliser, par exemple les associations d'usagers, de consommateurs, … Développer la capacité d'analyse critique de l'environnement en référence à la multiplicité des déterminants 32 SREPS - Juillet 2004 Objectifs spécifiques 4 - 1 Identifier les associations et équipes scientifiques susceptibles de produire des informations validées 4 - 2 Mettre en place des relations suivies avec elles MISSION La régulation 6 REGULATION La création d'un dispositif de régulation s'impose dans un champ d'intervention caractérisé par la diversité de pratiques et de systèmes parallèles voire conflictuels. Comment concilier l'ambition conjuguée de conserver une capacité d'ouverture, de coopération avec des professionnels se référant à des dimensions autres, mais partageant un socle de valeurs commun, et la volonté de se référer à des critères idéologiques précis ? Comment dépasser ces incohérences ? Deux objectifs sont identifiés : n Gérer les incohérences et les conflits entre opérateurs-décideurs-réseaux n Construire et faire respecter les repères éthiques de l'éducation pour la santé 1 - Gérer les conflits entre opérateurs / décideurs / réseaux Les différences de conception, les positions concurrentielles, les responsabilités territoriales ou sectorielles sont sources de difficultés et de conflits. Objectifs spécifiques 1 - 1 Construire un lieu permettant une prise de distance, une réévaluation des problèmes, une sortie par le haut n Préciser les formes de délégation Disposer d'un outil, d'un lieu permettant de réguler les problèmes, les conflits n Proposer la construction d'un parlement d'acteurs 1 - 2 Accroître la sensibilisation des organismes politiques spécifiques de chaque réseau (CA…) et l'implication des instances portant les différents dispositifs (comités régionaux, comités de pilotage …) 2- Construire et faire respecter les repères éthiques de l’éducation pour la santé L'éducation pour la santé, dans sa volonté d'efficacité, de changement peut franchir des bornes éthiques. Intervenir dans le champ de la santé, c'est intervenir non seulement dans la profondeur de l'être biologique mais aussi dans le plus intime de sa personnalité, de ses manières d'être, de ses désirs, de ses représentations de lui-même et des autres.9 En conservant une place importante à la réflexion éthique, l'éducation pour la santé se situe clairement dans une perspective de responsabilisation des personnes et des institutions. Conserver une place importante à la dimension éthique et s'engager dans une perspective de responsabilisation des personnes et des institutions J-P. Deschamps, Ethique et éducation pour la santé : plus qu’un enjeu, un objectif. In CFES, Education pour la santé et ethique, Jan 2000 9 SREPS - Juillet 2004 33 MISSION 6 REGULATION Objectifs spécifiques 2 - 1 Construire collectivement les valeurs à promouvoir et les limites à se fixer n S'appuyer sur les repères éthiques formulés notamment dans le cadre du réseau CFES 2 - 2 Création d'un Comité d'Ethique n Mettre en place un Comité susceptible d'interroger les valeurs au regard d'éléments concrets et pratiques apportés par les acteurs 2 - 3 Contractualiser la coopération, et en particulier avec des opérateurs privés, sous la forme de Chartes de coopération Rédiger des chartes spécifiant un socle commun partagé avec un but commun et une nette différenciation des rôles n 34 SREPS - Juillet 2004 MISSION La documentation 7 DOC. Autour de la documentation, deux dimensions complémentaires sont observées : n Il s'agit d'une part de renforcer l'accès à la documentation d'analyse et de développer sa fonction d'outil d'accompagne ment de pratiques de qualité n Il s'agit d'autre part de permettre aux acteurs de disposer des supports d'information et de prévention ce qui pose la question de la gestion des flux L'organisation de ce dispositif repose à la fois sur les réseaux nationaux, régionaux de documentation et prend place dans une réflexion autour de l'organisation départementale et la mise en place de réseaux locaux d'offre de documents. 1 - Mettre à disposition des acteurs des référentiels méthodologiques et d’analyse pour l’action (en amont, pendant et après) Le recours à la documentation analytique est encore trop peu développé au niveau des acteurs de terrains. C'est une condition de la qualité des pratiques et un enjeu important pour crédibiliser la prévention, créer une " evidence base " dans ce domaine. Objectifs spécifiques 1 - 1 Professionnaliser les personnels en charge de la documentation Développer le recours à la documentation analytique 1 - 2 Identifier les centres de documentation et les modalités d'accès à l'information 1 - 3 Valoriser les informations produites et existantes 1 - 4 Renforcer la coopération entre les différents centres de documentation 2 - Mettre à disposition des acteurs des supports d’information et de prévention pour accompagner les actions L'éducation pour la santé se cantonne encore trop souvent à la diffusion de documents (brochures, affiches…). Dans ce type de fonctionnement les ruptures de stock sont toujours perçues comme "catastrophiques ". Or le principal producteur de documents est l'INPES dont les procédures sont liées à des contraintes organisationnelles très fortes ( validation politique d'un document, communication politique, financement pour la publication…). Permettre un suivi des flux de documents diffusés Objectifs spécifiques 2 - 1 Accompagner la diffusion des supports d'information 2 - 2 Identifier les producteurs de supports et diversifier les sources d'approvisionnement SREPS - Juillet 2004 35 MISSION 8 COM. La communication Les questions d'information et de communication sont toujours au centre de débats et de questionnements importants. L'enjeu est de faire savoir ce qu'on fait, d'articuler la communication-information et la communication- orientation, de mieux appréhender la dimension " sociale " de la communication, de mieux intégrer et travailler avec ce " cinquième pouvoir ", les médias. Dans ce cadre, le dispositif de communication développera en particulier ces objectifs : n Favoriser l'information, la communication transversale et ascendante n Promouvoir les enjeux de l'éducation pour la santé auprès des médias régionaux et locaux n Relayer l'information-communication descendante n Promouvoir les enjeux de l'éducation pour la santé auprès des élus 1 - Favoriser l’information, la communication transversale et ascendante Permettre un échange et une mutualisation des programmes mis en place en région La remontée d'information sur les programmes locaux comme la mutualisation des connaissances sur ce qui se fait est un enjeu important d'évaluation de l'efficacité des programmes cadre et de promotion de leur qualité en renforçant les échanges entre leurs promoteurs. Objectifs spécifiques 1 - 1 Favoriser la connaissance des programmes mis en place en région 1 - 2 Renforcer les échanges entre promoteurs de programmes dans un même domaine 2- Engager une démarche de collaboration avec les médias régionaux et locaux Promouvoir les enjeux de l’éducation pour la santé auprès des médias régionaux et locaux Les médias sont en général concernés par les grands programmes de prévention et par les dimensions les plus " spectaculaires " de la santé/ maladie. Or les démarches d'éducation pour la santé sont peu spectaculaires, souvent invisibles et à effet retardé. Objectifs spécifiques 1 - 1 Mettre en place une communication régulière sur l'actualité 1 - 2 Identifier et promouvoir des opérations "médiatisables" 1 - 3 Développer des opérations communes 36 SREPS - Juillet 2004 3- Relayer l’information communication descendante Le fonctionnement croissant sur appel d'offre suppose une information et une implication des structures relais en cascade. MISSION 8 COM. Objectifs spécifiques 3 - 1 Compléter le dispositif national d'information sur les grands programmes Diffuser l’information et l’implication des structures relais en cascade 3 - 2 Rendre plus visible les programmes régionaux 3 - 3 Assurer la diffusion des appels d'offre régionaux 4- Prendre en compte la responsabilité importante des élus dans le développement de l’éducation pour la santé La prévention, l'éducation pour la santé sont trop peu perçues dans leur apport aux différentes politiques locales. Parallèlement, la responsabilité des élus comme acteurs de développement de l'éducation pour la santé est encore insuffisamment perçue. Objectifs spécifiques Favoriser l’association des élus au développement de l’éducation pour la santé 4 - 1 Favoriser l'information et la formation des élus chargés de la santé dans les différentes instances représentatives (locale, départementales, régionales..) - Création d'un fichier régional des élus chargés de la santé, de la politique de la ville, de la culture, du sport, de la solidarité, de l'environnement, de l'enseignement… - Etude et préparation d'une formation spécifique en éducation pour la santé pour les élus et pour les administrateurs des organismes sociaux - Invitation systématique des élus aux évènements (colloques, séminaires…) SREPS - Juillet 2004 37 38 SREPS - Juillet 2004 L’EDUCATION POUR LA SANTE une responsabilité partagée Orientations pour un développement du partenariat SREPS - Juillet 2004 39 Le développement de l'éducation pour la santé, son efficacité, sa pertinence suppose que soient renforcées les relations avec les différents champs et réseaux concernés. Les propositions faites autour des missions à développer et des dispositifs à structurer aux plans régionaux, départementaux et locaux prennent leur sens dans ce contexte. Il est proposé ici d'inventorier sans exhaustivité les principaux systèmes d'acteurs impliqués, de mettre en avant des dominantes, des repères et d'aider à dégager des axes et des leviers de progrès. Ce travail est prospectif et demande à être amendé et complété et à être nourri par les propositions de certains groupes de travail. Il devra aussi tenir compte des évolutions à venir dans le champ de la santé publique avec la Loi d'Orientation Santé Publique (LOSP). Ce texte présente un tableau d'ensemble, puis dégage des axes de développement à partir des caractéristiques de chaque domaine. LES SYSTÈMES D’ACTEURS L'éducation pour la santé est une responsabilité partagée. Cette responsabilité est croissante pour de nombreuses institutions qui se distribuent autour de quatre grands domaines : Un système décliné en quatre grands domaines n L'éducatif n Le soin n L'insertion n Le médico-social Champs et institutions Ces institutions ressortent de différents statuts : Services publics, privés participant au service public, privé à but lucratif ou non, associatif. Les services de l'Etat (santé et action sociale) les collectivités territoriales les services de l'Education Nationale (dispositifs publics et privés) les établissements médico sociaux, l'intervention sociale en milieu ouvert n les établissements de soin n le dispositif spécialisé en santé mentale n les professionnels de santé en exercice ambulatoire, les réseaux de soins n la santé au travail n les équipes de prévention et les centres d'examens de santé des organismes de protection sociale n les organismes privés à but lucratifs n les fondations n n n n Des institutions de différents statuts Le réseau des associations d'éducation pour la santé 40 SREPS - Juillet 2004 Un rôle spécifique est joué par le réseau des associations d'éducation pour la santé, seul dispositif généraliste dédié à l'éducation pour la santé, organisé au plan régional et départemental et anciennement rattaché au CFES devenu INPES en 2002. On doit mentionner également la création en Rhône-Alpes de l'Espace Régional de Santé Publique, regroupant CRAES CRIPS, ORS, CNDT, SRSP, soutenu dans le cadre du plan Etat Région, et développant des services partagés qui recoupent certains enjeux de l'éducation pour la santé (documentation, observation, évaluation, soutien méthodologique, information). Concernant les acteurs institutionnels, les "décideurs", il est intéressant de rappeler certains éléments mis en lumière dans un document de cadrage sur les conditions d'efficacité de la prévention commandé par la DRASS pour être présenté à la conférence régionale de santé 2000 : Des éléments mis en lumière lors de la CRS 2000 autour des " décideurs " "construction d'un cadre stable et cohérent, mandats clairs et réalistes, soutien de la coopération contre la concurrence, culture de l'évaluation positive, soutien des temps d'échange et d'analyse de pratiques, soutien des dispositifs d'appuis, place pour des investissements hors des programmes structurés (ouverts vers des demandes à venir), coordination des financements et contractualisation pluriannuelle." Approches thématiques et populationnelles Les différents réseaux populationnels et thématiques en éducation pour la santé sont : Réseaux populationnels n les associations d'usagers de la santé qui regroupent les associations de malades n les associations de consommateurs et d'intervention sur le cadre de vie n les associations de parents n les associations s'occupant des publics migrants n les associations sportives n les associations liées au handicap et à la santé mentale n les organismes centrés sur l'accueil, l'insertion et le logement des jeunes n les associations centrées sur la lutte contre la précarité et les exclusions n les associations dédiés à des publics spécifiques (prostitués…) Réseaux thématiques n les associations de lutte contre le cancer n les associations et organismes spécialisés autour de la consommation de produits psychoactifs licites et illicites dont le réseau des CDPA, et les associations de prévention des toxicomanies n les associations et organismes spécialisés autour de la sexualité, contraception, grossesses, IVG, IST n les associations et organismes spécialisés autour de la nutrition SREPS - Juillet 2004 41 REPÈRES PAR SECTEURS L'Etat L’Etat , un rôle majeur L'Etat joue un rôle majeur d'initiative, de validation, de contrôle, d'animation. La prochaine loi de santé publique devrait renforcer sa position dans le cadre d'une logique nationale réaffirmée avec de nouveaux dispositifs de partenariat régionaux. Son implication conditionne fortement celles des autres institutions. Les programmes nationaux et régionaux de santé publique qui devraient se développer devraient comporter des volets "prévention" pour lesquels les acteurs d'éducation pour la santé devront se positionner. Le SREPS, même s'il n'y trouve pas un fondement juridique et financier, devra être un outil facilitant des propositions cohérentes. Les collectivités territoriales Des collectivités engagées dans la promotion de la santé Sous ce terme se retrouvent communes, départements, région ainsi que les "nouvelles collectivités" (communautés d'agglomérations…). Chaque collectivité joue en éducation pour la santé un rôle qui dépasse souvent ses compétences fixées par les textes du fait de ses responsabilités globales par rapport aux populations. Elles sont toutes engagées dans une démarche de promotion de la santé. Sans préjuger des évolutions portées par la nouvelle phase de décentralisation, les implications de ces collectivités en éducation pour la santé devraient croître. Les collectivités territoriales font souvent partie des premiers employeurs et peuvent mettre en œuvre des politiques internes de prévention et d'éducation pour la santé. n De nombreuses fonctions mobilisables, des outils existants et des expériences transférables Les communes Les communes, en particulier urbaines, ont plusieurs fonctions : n rôle d'observation des besoins et d'identification des pratiques dans la proximité ; n rôle de coordination et de soutien des acteurs ; réactivité et pouvoir d'initiatives pour promouvoir des programmes et des dispositifs adaptés aux réalités locales ; n n organisation de rencontres /formations. Du point de vue de l'éducation pour la santé, il s'agit sans doute d'utiliser pleinement les outils existants (notamment les ateliers santé ville), de valoriser, d'évaluer et transférer les expériences, de favoriser et d'optimiser les relations avec les services d'éducation pour la santé. Des services municipaux d'hygiène et de santé sont susceptibles de porter des centres locaux d'appuis et de ressources en éducation pour la santé (dispositif local en relation avec les centres de ressources départementaux et régionaux). Les communautés d'agglomération sont aussi des dispositifs pertinents pour développer la prévention/ promotion de la santé comme un des axes du contrat d'agglomération. 42 SREPS - Juillet 2004 Concernant les communes rurales, l' "accroche" éducation pour la santé pourrait être pensée dans le cadre des territoires de projets promus par l'Etat et la Région qui supposent charte d'engagement des acteurs sur des axes d'intervention partagés. Les communautés de communes, les "Comités de Développement Rhône Alpes" sont les nouveaux lieux où pourront être proposé et discuté une politique locale de prévention /éducation pour la santé dans le cadre de leurs responsabilités en terme de promotion de la qualité de vie et du développement des services à la population. n Des territoires de projet : une accroche EPS possible pour les communes rurales Les départements Gérant des responsabilités importantes par rapport aux enfants, aux jeunes, aux familles, personnes âgées, aux personnes en insertion et à certains programmes de prévention et de dépistage, les départements peuvent contribuer fortement au développement de l'éducation pour la santé, soutenir des politiques pluriannuelles dans ce domaine en renforçant : n l'observation des besoins au niveau des circonscriptions ; la contribution de professionnels spécialisés (PMI, CPEF) à des programmes de santé communautaire ; n Des responsabilités importantes auprès de publics, sur des thématiques l'intégration d'une préoccupation d'éducation pour la santé dans différents dispositifs dont ils ont la charge ; n l'appui aux associations spécialisées, au centre de ressources départemental en éducation pour la santé n Les services "actions de santé" des départements sont en situation favorable pour faire des propositions concernant le développement des ressources en éducation santé sur les territoires en favorisant la collaboration entre leur propre personnel, les services relevant d'autres institutions, les associations,… n La région Elle s'est investie en prévention /éducation pour la santé en partenariat avec l'Etat dans le cadre du CPER, en soutenant l'Espace Régional de Santé Publique, et en lançant un appel à projet annuel sur la santé des jeunes. Cette politique volontariste devrait se développer : n par le renforcement de pôles de compétences et de services ; par le conventionnement autour de la santé avec des dispositifs présents dans toute la région (missions locales, foyers de jeunes travailleurs…) ; n par une implication en terme de démarche de santé publique dans le cadre des territoires de projet (diagnostics territoriaux, programmes de santé) visant à réduire les inégalités territoriales; n L'engagement dans une politique volontariste en prévention/ éducation pour la santé par le renforcement de ses actions de santé en déclinaison de ses compétences (formation, insertion, lutte contre le handicap). n Compte tenu de l'évolution de la décentralisation, la Région peut accompagner le renforcement de l'offre de service en éducation pour la santé, en appuyant l'organisation d'un dispositif qui puisse couvrir l'ensemble du territoire régional. SREPS - Juillet 2004 43 Le système éducatif n Un dispositif essentiel qui recouvre la plupart des enjeux de l'éducation pour la santé Un dispositif essentiel Le système éducatif, public et privé, recouvre la plupart des enjeux de l'éducation pour la santé : n enjeux de continuité avec des objectifs liés à chaque cycle, à chaque âge enjeux sociaux : lutte contre les inégalités et handicaps n prise en compte des n enjeux intergénérationnels : rapports aux parents n couverture populationnelle et territoriale du fait de l'obligation scolaire Le système éducatif est un secteur essentiel dont l'importance pour le SREPS a été posée dès le départ. Il y a convergence des principes promus par l'éducation nationale dans les textes officiels avec les valeurs de l'éducation pour la santé : importance de la construction progressive de la personnalité, éducation non réductible à l'instruction, formation du citoyen. Une politique de promotion de la santé en faveur des élèves n Une politique de promotion de la santé en faveur des élèves déclinée en missions, dispositifs et pratiques Le développement d'une politique de promotion de la santé en faveur des élèves recouvre plusieurs missions : promotion du bien être, détection précoce des difficultés, facilitation de l'accès aux soins, prévention des conduites à risques, dynamique d'éducation pour la santé dans l'objectif global, faire de l'école un lieu de vie promoteur de santé avec des objectifs spécifiques pour les élèves en difficulté et l'implication des différents membres de la communauté éducative. On observe des niveaux de responsabilité différentiés par rapport aux politiques de prévention et de promotion de la santé. Les différents niveaux : académique, départemental, sites exposés, établissement/local impliquent différents types de relations à maintenir et à développer avec les autres acteurs et centres de ressources. Les différentes pratiques et dispositifs (bilans de santé, lieux d'écoute et de conseils, prévention précoce des troubles du développement, rencontres éducatives, dispositifs thématiques, lutte contre la violence, prévention de la consommations de produits, éducation à la sexualité, prévention des IST, promotion des compétences psychosociales…) supposent souvent un partenariat actif avec des ressources extérieures à l'Education Nationale qui pourront aider à renforcer de la cohérence des actions, à appuyer les volets santé des projets d'établissements, à favoriser le suivi des jeunes en difficulté /mal être à l'extérieur, à étayer les liens avec les familles. Le SREPS peut favoriser cette concertation, faciliter le travail en commun : Le SREPS, un outil possible de concertation et de facilitation du travail en partenariat 44 SREPS - Juillet 2004 n par les chartes et agréments qui légitiment intervenants et pratiques ; n par les formations organisées en partenariats ; par l'implication des professionnels de prévention et d'éducation pour la santé dans les projets d'établissements et dans les programmes qui en découlent ; n n par la prise en compte des dispositifs qui organisent ce partenariat, en particulier les CESC (Comités d'Education à la Santé et à la Citoyenneté) ; n par la proposition de rencontres thématiques ou territoriales autour de la santé des jeunes en croisant personnels éducatifs et autres acteurs dans une optique de responsabilité partagée dans un maillage public de prévention. Le “médico-social”, les institutions sociales et médico sociales Il s'agit ici d'un champ très composite entre protection de l'enfance, personnes handicapées, maisons de retraite, CHRS… ; très étendu avec un grand nombre de dispositifs et d'établissements et souvent frontière avec le sanitaire, l'insertion, le scolaire. C'est un champ en mutation avec de nouveaux dispositifs de régulation (en particulier la loi de janvier 2002) qui rapproche les cadres juridiques, recentre les modes de fonctionnement, avec en particulier les nouveaux outils liés au droit de l'usager et le passage d'un modèle médical à un modèle plus social. Un champ composite, très étendu et aujourd'hui en mutation Cette mutation se fait selon des principes qui se rapprochent des valeurs de la promotion de la santé : autonomie, citoyenneté, intégration dans la vie sociale ordinaire. Un défi important aujourd'hui semble être celui de la désinstitutionalisation avec la création de nouveaux dispositifs valorisant l'autonomie dans la vie sociale et proposant les services qui le permettent. L'enjeu pour le SREPS se pose à plusieurs niveaux n Au niveau local, celui des établissements La logique dominante a longtemps reposé une démarche qui privilégiait la relation individuelle( modèle d'inspiration psychologique). Les approches d'éducation pour la santé peuvent permettre : n De revaloriser les approches de groupe par rapport à la logique du cas par cas ; n De retrouver des approches somatiques (sommeil, nutrition, hygiène, sexualité...) en ne les rejetant pas vers les seuls professionnels du soin, mais en impliquant les différents professionnels de l'établissement ; D'accompagner les projets d'établissements en y intégrant un volet santé et les nouveaux outils prévus par la loi, (conseil de la vie sociale). L'éducation pour la santé peut être directement contributive de l'accès au droit commun de la prévention et de la promotion de la santé. n Autour des expérimentaux n nouveaux dispositifs (Sites pour la vie sociale autonome, services d'accompagnement à la vie sociale, services d'éducation et de soins à domicile…) Ces dispositifs s'inscrivent dans une logique de réseaux, répondent à des besoins sur des territoires, favorisent la liaison médico-social /sanitaire. Dans les établissements, un développement de l'EPS porteur de sens en terme de pratiques, de participation à l'accès au droit commun L'inscription possible dans une véritable ingénierie de réseau, autour des nouveaux dispositifs expérimentaux SREPS - Juillet 2004 45 Il s'agit donc d'inscrire l'éducation pour la santé dans une véritable ingénierie de réseau. Entre le social, le médico social, le sanitaire, elle peut s'inscrire dans une position pertinente de conseil, de "consultant" . Une des questions posées concerne le financement avec la possibilité d'accéder aux financements des réseaux pour des approches non thérapeutiques et plus populationnelles. La participation à la définition des politiques de santé au niveau départemental et régional n Au niveau départemental et régional Il serait important que des représentants des structures d'éducation pour la santé soit associés aux procédures et démarches de planification, à la concertation autour des schémas. La contribution actuelle aux politiques de santé de certains dispositifs (PJJ, FNARS) doit être poursuivie et amplifiée. La formation et le conseil méthodologique en sont les principaux outils. Il est important d'organiser les relations entre centres de ressources dans les deux champs (ex liens actuels entre le CRAES CRIPS et le CREAI). n Le défi de la précarité met en scène l'importance majeure du développement du partenariat Le défi de la précarité Certaines catégories de structures composantes du système médico-social sont fortement centrées sur les populations en précarité. Le partenariat entre les organismes en relation avec les populations précaires et les professionnels de l'éducation pour la santé est d'une importance majeure : n les professionnels travaillant au quotidien avec ces populations en ont une connaissance précise qui leur permet de dépasser les clichés et de faire reconnaître la complexité des situations et la réalité des besoins, son évolution. Ils peuvent valider des "modes d'agir avec" permettant de respecter les personnes ; n les professionnels de l'éducation pour la santé peuvent aider à travailler sur la santé au delà du curatif, à promouvoir la santé mentale, à contribuer aux démarches d'accompagnement vers la santé, à développer la protection et la promotion de la santé en tenant compte des contraintes du quotidien (logement, dettes, …) Le système sanitaire n Les établissements de santé Le système hospitalier est impliqué de multiples façons en matière de prévention et de promotion de la santé : Un système hospitalier impliqué mais dont le rapprochement avec l'EPS doit se poursuivre n La législation hospitalière le prévoit explicitement n Le SROS y fait référence n Des enveloppes spécifiques de santé publique, gérées par l'ARH (Crédits assurance maladie) permettent de financer des actions portées par les établissements hospitaliers de santé, lorsqu'elles ont un caractère innovant ou expérimental dans le domaine de la santé publique De nombreux professionnels hospitaliers ont pris des responsabilités dans les structures d'éducation pour la santé et la question de la liaison entre l'hôpital et son environnement est récurrente. n 46 SREPS - Juillet 2004 Cependant les logiques restent souvent très séparées en dehors de certains domaines ou la liaison avec l'extérieur s'impose (pathologies infectieuses, maladies chroniques…). On identifie plusieurs supports aux rapprochements : L'accès aux soins et à la prévention des populations en précarité, car pour elles, l'hôpital reste souvent le principal recours. La responsabilité de ce dernier est grande dans la mesure où les fonctions d'accueil, d'orientation, de prévention, de soin, de suivi, sont pour ces populations, plus que pour la population générale, très imbriquées. Les partenariats existent déjà en terme de formation, parfois de conseil et en particulier autour des PASS. n La question de la précarité, qui fait apparaître les limites des frontières entre soin, éducation, insertion, se pose aussi pour les responsabilités du système hospitalier concernant la population carcérale. La circulaire de 1995 qui remet les prisonniers dans le droit commun avec la création des UCSA est également à l'origine de programmes quadripartites d'éducation pour la santé dans les établissements pénitentiaires (associant l'administration, le service d'insertion, l'UCSA et des professionnels extérieurs). Les professionnels de l'éducation pour la santé sont en particulier attendus pour contribuer à la construction de programmes, à l'implication des différents partenaires, à l'accompagnement de ces programmes dans le respect d'une véritable démarche éducative et éthique. Des enjeux autour des PASS, autour de la population carcérale n Le renforcement du droit des usagers, en complément des positions de représentation dans les structures, d'accès à l'information, de dispositifs spécifiques de médiation en cas de conflits, suppose un renforcement des compétences et de la capacité d'intervention des patients-usagers, des patients-citoyens. Le droit des usagers : du patient usager au patient citoyen La participation de professionnels de la démarche éducative peut permettre d'enrichir une relation qui ne serait qu'informative et/ou prescriptive sans prendre suffisamment en compte les besoins des patients, particulièrement ceux qui sont en situation de forte infériorité par rapport à la parole et au pouvoir médical. n L'éducation du patient est une dimension de l'éducation pour la santé en développement, compte tenu en particulier de l'évolution des pathologies, de la réduction des temps d'hospitalisation et des constats sur l'insuffisante observance des traitements. Des compétences fortes ont été acquises dans certains champs particuliers (asthme, diabète…) qui peuvent être mieux identifiées et transférées dans d'autres champs (intérêt d'une base de donnée et de rencontres) Des compétences acquises à transférer, une démarche éducative à mieux prendre en compte La démarche éducative dans le champ du soin est encore insuffisamment prise en compte : types de relations à promouvoir, place de l'information, prise en compte du ressenti, prise en compte des distances sociales et culturelles, visée d'autonomie et de responsabilité… Des relations plus étroites entre équipes hospitalières multi-catégorielles et réseaux de prévention et d'éducation pour la santé devraient se construire : une des conditions en est la prise en compte et le financement de cette activité dans le cadre des budgets hospitaliers. SREPS - Juillet 2004 47 Les établissements de santé font partie (avec les collectivités territoriales) des premiers employeurs sur le territoire. Ce sont des unités de travail qui peuvent développer pour le personnel et leurs familles une politique de prévention, de promotion de la santé. Des expériences en ont montré l'intérêt. Ces expériences seront d'autant plus pertinentes qu'elles associeront des équipes internes et des compétences externes (professionnels de la prévention et de l'éducation pour la santé). n Des établissements employeurs en capacité de développer une politique de prévention pour le personnel et leurs familles Un certain nombre de dispositifs sont proposés par l'OMS : Hôpital sans tabac, hôpital promoteur de santé avec les outils correspondants et la possibilité de fonctionner en réseau. n Les établissements de santé sont également partie prenante des politiques nationales et régionales de santé publique, thématiques et populationnelles Une implication certaine dans de nombreuses priorités de santé publique, thématiques, populationnelles mais également inscrites dans une logique de territorialisation A coté de la question des toxicomanies et du VIH /hépatites, prises en compte de longue date, le système hospitalier est impliqué dans de nombreuses priorités de santé publique. Certains domaines, tabagisme, alcoolisme, nutrition… devraient pouvoir mieux se structurer dans le cadre du Plan National Tabac, du PRS alcool, du PNNS avec des notions de centres de référence, d'expertises, de documentation spécialisée, de dispositifs d'échanges de pratiques et dans le cadre de concertations et de partenariats avec les acteurs extérieurs à l'hôpital : réseaux et professionnels spécialisés, centres ressources en éducation pour la santé. Cette implication thématique /populationnelle peut concerner d'autres domaines sur lesquels le système hospitalier est en prise directe et qui relève de politiques qui dépassent les seuls soins : ainsi des traumatismes accidentels et intentionnels, de la prévention de la maltraitance, de la promotion des liens mères enfants, de la santé des adolescents… Dans le cadre des propositions concernant la politique de territorialisation de l'éducation pour la santé, centres de ressources, centres locaux d'appuis, les hôpitaux peuvent être des lieux de supports actifs pour de tels dispositifs. n Une dimension qui fait référence à un dispositif spécifique et à une notion plus globale d'équilibre psychique Le dispositif spécialisé en santé mentale La notion de santé mentale renvoie à deux dimensions souvent confondues n Un dispositif spécifique, avec des établissements organisés en secteurs, pour favoriser la continuité des soins, leur proximité vis à vis des usagers et la coopération avec d'autres acteurs. (la composante hospitalière de ce dispositif, représente le même enjeu que les autres structures de soins : comme lieu de travail, peuvent s'y mettre en place des programmes d'éducation pour la santé sur les principales thématiques) n Une notion plus globale d'équilibre psychique qui relève de nombreuses conditions individuelles et environnementales, et qui renvoie à des capacités relationnelles, à des relations de confiance en soi et dans les autres, à des défaillances possibles, à des étayages nécessaires Plusieurs dimensions sont à prendre en compte que le SREPS doit accompagner : La promotion de nouveaux dispositifs : un enjeu révélé par la reconnaissance de la souffrance psychique 48 SREPS - Juillet 2004 La promotion de nouveaux dispositifs L'importance de la souffrance psychique est largement reconnue depuis le rapport Strohl-Lazarus, qui a fait évoluer la réflexion sur la santé mentale en la découplant de la maladie mentale : la précarité, les difficultés sociales sont source de souffrance psychique et de nouveaux dispositifs sont nécessaires pour y répondre : les "points écoute accueil" en sont une des réponses. Le travail en réseau entre "psy", travailleurs sociaux, enseignants, le renforcement des dispositifs de coopération en est un autre, en particulier avec le développement des Conseils Locaux de Santé Mentale. Les programmes de prévention du suicide sont une troisième réponse. La "semaine de la santé mentale" a familiarisé la population générale avec les difficultés que chacun peut rencontrer et avec les systèmes d'aides spécialisés. Cette "déstigmatisation" de la santé mentale reste cependant relative et fonctionne plutôt pour les classes moyennes et supérieures. L'évolution de l'éducation pour la santé En aidant à mieux se comprendre, corps et esprit, à mieux gérer sa santé, à accepter l'autre, à s'accepter, à développer ses compétences de vie, c'est un outil de promotion de la santé mentale. Rien de plus partagé que les responsabilités pour la promouvoir : parents, enseignants, médecins… tous participent à construire cette confiance en soi, cette possibilité d'entrer en relation, cette confiance "en une vie suffisamment bonne", cette capacité à accepter les souffrances, les frustrations inévitables. Les nouveaux programmes d'éducation pour la santé développés dans de nombreuses écoles autour de la promotion des compétences psychosociales se situent dans cet axe. Les programmes de prévention des conduites à risque sont également à apprécier dans ce cadre : non "diabolisant", ils interrogent sur le sens des conduites et aident à construire des capacités de penser et d'agir. Le SREPS doit accompagner ces différentes dimensions. L'éducation pour la santé, un outil de promotion de la santé mentale notamment développé autour de la promotion des compétences psychosociales, de la prévention des conduites à risque Les professionnels de santé libéraux / l’activité ambulatoire / les réseaux de soins n Il est classique et légitime de reconnaître dans les professionnels de santé libéraux des acteurs de premières lignes de la prévention. Les différentes études attestent de leur crédibilité pour la population générale et du rôle important qu'ils peuvent jouer. Mais il est également fréquent de noter les difficultés qu'ils rencontrent, du fait de leur isolement relatif, des très fortes attentes de prise en charge par leurs patients, des conditions d'exercice professionnel qui réduisent le temps nécessaire à la relation, de la pression des médias qui valorisent les dernières offres du système. Le partenariat des structures d'éducation pour la santé avec les professionnels de santé libéraux peut se développer à plusieurs niveaux: n La formation autour de la démarche éducative : - formation généraliste sur la démarche éducative en éducation pour la santé - "thématiques du quotidien" : prévention et sevrage tabac /alcool, prévention du mal de dos, gestion du sommeil, problèmes de nutrition... à partir d'outils pédagogiques spécifiques - relations autour du dépistage… - approches des populations en difficultés, travail sur le rôle social du médecin… Des acteurs de première ligne à accompagner en terme de démarche éducative et d'aide à la connaissance des partenaires SREPS - Juillet 2004 49 L'aide à la connaissance des partenaires, institutions, associations et professionnels, de leurs missions et compétences… n - collaboration avec les structures spécifiques : UPML… autour de la promotion de la santé des populations, appuis méthodologiques éventuels Les propositions formulées dans le cadre du sous groupe "éducation du patient et du citoyen" des caisses d'assurance maladie piloté par l'URCAM Les propositions formulées s'organisent autour de trois blocs : 1. La responsabilisation du patient citoyen par l'éducation pour la santé - Mener des actions ciblées d'éducation pour la santé en direction de groupes de populations précis, femmes enceintes notamment. Une approche différenciée devra être recherchée pour les personnes en situation de fragilité ; - Engager un partenariat avec l'éducation nationale afin de cadrer un soutien aux actions menées en CM1, CM2, 6ème et 5ème ; - Faire des personnels des organismes sociaux des relais de la promotion de comportements positifs pour la santé ; - Dynamiser le rôle de médecin référent, expérimenter un contrat de santé publique sur une thématique d'éducation pour la santé (ex le dépistage du cancer du sein). 2. La responsabilisation par l'éducation thérapeutique Il s'agit de donner à chacun les moyens de gérer le mieux possible sa pathologie et la conduite de son traitement. L'éducation thérapeutique peut être individuelle ou collective, l'un n'étant pas exclusif de l'autre. Il s'agit d'un processus progressif d'acquisition de connaissances qui s'inscrit dans la durée. L'éducation thérapeutique est également pour la personne qui en bénéficie un facteur de responsabilisation en ce qu'elle a pour finalité d'améliorer l'observance du traitement en obtenant une gestion pro-active du patient dans la gestion de sa pathologie. Dans ce cadre, les propositions suivantes sont formulées : - Développer l'éducation thérapeutique pour améliorer la prise en charge des deux pathologies retenues, diabète et asthme, en favorisant notamment les actions de formation des professionnels de santé et les offres de service en direction des patients - Soutenir via le FAQSV et le FNPEIS les initiatives prises en région sur ces thématiques par les professionnels de santé libéraux et les associations de malades - Donner un plus grand rôle aux centres d'examens de santé dans le cadre d'actions d'éducation thérapeutique ; - Prendre en charge et concevoir des formations spécifiques dans le cadre de la FMC conventionnelle ; - Expérimenter l'éducation du patient lors de l'admission en affection de longue durée : à l'occasion du protocole interrégimes d'examen spécial (PIRES) et dans le cadre d'un dialogue médecin traitant/patient - D'une manière plus générale, permettre aux professionnels de santé de jouer un rôle accru dans l'éducation et la responsabilisation de leurs patients, par des outils juridiques et des une rémunération adaptée (contrats de santé publique). 50 SREPS - Juillet 2004 3. La responsabilisation du patient en tant qu'objectif Il s'agit de responsabiliser chacun par rapport à l'utilisation du système de soins. Les propositions sont : - Dans le cadre du SREPS, demander à ce que les CESC contribuent à une meilleure connaissance des principes fondateurs, des valeurs et des ressources du système de protection sociale ; - Développer également ces principes fondateurs, valeurs et ressources dans le guide de l'assuré social de Rhône-Alpes ; - Développer la prise en charge d'actes favorisant les comportements préventifs ; - Développer en partenariat avec les professionnels de santé les messages et outils destinés à améliorer une utilisation pertinente du système de soins Les propositions formulées par l'UPML figurent en annexe 2. Assurance maladie et mutualités n Les organismes de protection sociale Les organismes d'assurance maladie interviennent en éducation pour la santé à plusieurs titres : n dans le cadre de la politique nationale de l'assurance maladie (CNAM) à travers le FNPEIS qui précise des thématiques et des articulations avec d'autres dispositifs (PRS, PRAPS...) et qui est géré par l'URCAM en collaboration avec les autres caisses ; n dans le cadre d'un investissement des Caisses Primaires et de la Caisse Une intervention à plusieurs titres Régionale d'Assurance Maladie : en tant qu'opérateur en partenariat avec les associations spécialisées, par le financement de projets et des conventions d'objectifs ; dans le cadre d'actions soutenues par le Fonds d'Amélioration de la Qualité des Soins de ville (FAQSV) ou éligibles à un financement au titre des réseaux de santé. Les actions soutenues par ces dispositifs peuvent en effet comporter une dimension d'éducation du patient, voire d'éducation pour la santé. D'autre part, les nouveaux outils juridiques définis par la Loi de financement de la Sécurité sociale pour 2002, tels le contrat de santé publique, permettent également la promotion de ces dimensions dans le cadre de la politique conventionnelle entre assurance maladie et professionnels de santé libéraux n n dans le cadre du Programme Régional de l'Assurance Maladie conduit par l'URCAM et dont un des axes concerne la prévention. Les autres régimes que le régime général (MSA, CMR, régimes spécifiques) peuvent avoir des politiques spécifiques, ils se retrouvent au sein de l'URCAM pour décider du PRAM. La CRAM développe en accompagnement de ses missions de base autour du vieillissement et de la santé au travail, des activités de prévention qui concourent à une meilleure prise en compte de ces deux grands secteurs qui sont d'importance stratégique pour la santé publique de demain et qui nécessiteront des investissements croissant autour de programmes concertés que le SREPS devrait contribuer à organiser. La CRAM, un partenaire fondamental autour du vieillissement, de la santé au travail, des relations au secteur hospitalier SREPS - Juillet 2004 51 Ses responsabilités dans le champ hospitalier, dans le cadre de l'ARH, en font un partenaire privilégié pour le développement de l'éducation pour la santé dans ce secteur. L'assurance maladie , un promoteur important des programmes d'éducation pour la santé L'assurance maladie est aujourd'hui un promoteur important des programmes d'éducation pour la santé (avec l'Etat et les Collectivités territoriales). Sa politique associe des compétences dégagées en interne (chargés de prévention) et le partenariat avec des équipes extérieures qu'elle concourt à financer. L'évolution vers une gestion régionale renforcée, en tenant compte de spécificités départementales, est un facteur de cohérence pour le soutien à l'organisation de l'éducation pour la santé. Il est souhaitable que ce soutien s'articule à celui de l'Etat et des Collectivités territoriales pour assurer la continuité des dispositifs, des compétences sur le moyen terme (qui est celui de l'efficacité en santé publique). n Un acteur généraliste déclinant des activités plurielles Le dispositif mutualiste Ce dispositif, composé d'un grand nombre de mutuelles regroupées en unions départementales et en une union régionale, longtemps partagé en deux réseaux en voie de regroupement (Mutualité Française et Mutuelles de France) est un acteur généraliste en matière de prévention et de promotion de la santé articulé à ses missions dans le soin et ses partenariats avec d'autres réseaux (FJT…). Ses activités en matière de prévention et de promotion de la santé sont de trois types : Celles du réseau des "techniciens départementaux de l'activité promotion de la santé" centrées sur le développement social à travers l'accompagnement de projets favorisant souvent le lien social et la prise en compte des intérêts des usagers ; n n Celles des différentes mutuelles qui peuvent intégrer la communication en prévention dans leur politique en direction de leurs adhérents ; Celles des services de soins gérés par les organismes mutualistes qui peuvent développer une politique spécifique de prévention. n Le réseau régional des techniciens (comité technique régional) met en avant plusieurs points : La place des usagers, la valorisation des initiatives locales, le fonctionnement en réseau entre professionnels relevant de dispositifs différents, une alliance forte entre soin et prévention, la différentiation entre responsabilités techniques et politiques. Autres dispositifs essentiels n Un secteur essentiel La prévention en milieu du travail Le dispositif spécialisé de prévention santé est organisé autour de la médecine du travail qui joue un rôle important vis à vis des salariés comme de la direction. Elle implique également un certain nombre de dispositifs : CHSCT et plus largement les politiques de ressources humaines. Cette prévention concerne les conditions de travail, la prévention des risques et des maladies professionnelles mais aussi la santé globale du travailleur dans toutes ses composantes. 52 SREPS - Juillet 2004 C'est un secteur essentiel pour la santé compte tenu de ce que représente le travail dans la vie en terme de temps, d'investissement physique et psychique. De nouvelles relations sont à construire entre les acteurs internes et externes de cette prévention. n Des dimensions autour du SREPS formulées par le réseau régional des techniciens Les organismes privés à but lucratifs Le recours au financement privé des activités d'éducation pour la santé n'est pas nouveau. Il prend sans doute un enjeu supplémentaire aujourd'hui compte tenu de l'évolution des budgets publics. Il correspond à deux logiques complémentaires : n les besoins de financement des acteurs (associatifs) de la prévention l'intérêt pour les acteurs économiques d'associer leur image à des politiques publiques ou parapubliques, de montrer leur capacité et leur volonté de contribuer au "bien commun" n Le recours au financement privé : un enjeu dont le développement peut reposer sur des outils de connaissance, de contractualisation Dans le cadre du SREPS, il est proposé : d'identifier plus clairement les axes actuels et d'investissement en prévention des acteurs économiques n potentiels de prévoir les dérives possibles du système (instrumentalisation des acteurs de prévention) en préparant un modèle charte de partenariat (du type de celui élaboré au niveau national par l'ex CFES) n n Les fondations Elles représentent, à travers le mécénat, un mode d'intervention et de financement de la prévention sans doute de plus en plus important. La Fondation de France, organisme national de référence, disposant d'une délégation régionale et de représentants départementaux, met en œuvre des programmes dans le champ de la santé (santé des jeunes, accompagnement des malades et de leur famille...) avec des principes proches de l'éducation pour la santé : autonomie, insertion sociale, responsabilité, dignité. Elle développe une politique d'innovation sociale et d'appuis aux acteurs selon différentes modalités, financière, méthodologique, mise en réseau. La Fondation de France diffuse des appels à projets annuels autour de ces différents axes. La délégation régionale accompagne cette politique nationale et met en œuvre une politique complémentaire au plan régional. Les fondations un mode d’intervention et de financement de plus en plus important qu’il est important de mieux connaître Les autres fondations (fondations d'entreprises ou de particuliers) ont souvent des domaines d'investissement privilégiés en fonction des choix de leurs fondateurs ou des politiques des institutions qui les portent. Il serait intéressant que le SREPS : Propose une veille sur les politiques des différentes fondations mobilisables en région Rhône Alpes ; n n Favorise la diffusion des appels à projet concernant la prévention santé, propose éventuellement un dispositif (comme pour tous les appels à projets) d'aide à la formalisation ; n Aide à la diffusion des documents produits (rapports, synthèses…). SREPS - Juillet 2004 53 Le dispositif associatif dédié à l’éducation pour la santé Le réseau des associations départementales et régionales d'éducation pour la santé n Déjà mentionnées supra, ces associations créées dans une logique de complémentarité avec l'ex CFES, dans une optique de couverture territoriale, composent le seul réseau généraliste dédié à l'éducation pour la santé. Elles ont été légitimées dans leur positionnement d'opérateurs privilégiés en éducation pour la santé par différentes circulaires dans les 15 dernières années. Le réseau des associations départementales et régionales d'éducation pour la santé engagé dans une politique nouvelle d'intervention intégrée Du fait de l'inexistence d'une politique coordonnée dans ce domaine, ces associations se sont développées inégalement selon les départements en fonction de logiques associatives, d'implication différente des collectivités territoriales et des organismes de protection sociale. Leurs missions, même si elles sont inégalement assumées selon les départements reprennent nombre de dimensions étudiées dans le schéma fonctionnel présenté supra. Elles sont engagées pour la plupart depuis quelques années dans une politique nouvelle : adoption d'un cadre stratégique commun et d'une charte de fonctionnement en réseau n plus récemment évolution vers un dispositif régional intégré garantissant une meilleure mutualisation des compétences, un développement de la qualité des pratiques et une capacité nouvelle de réponse aux enjeux de la régionalisation n Tout réseau étant souvent jugé par ses maillons les plus faibles, il s'agit pour les associations d'éducation vers la santé d'évoluer vers un dispositif qui garantisse une capacité d'intervention reconnue sur l'ensemble du territoire régional. Le SREPS peut être un facteur essentiel de cette évolution du réseau d'EPS . Une composante de l'ERSP Espace Régional de Santé Publique n A travers le Collège Régional d'Education pour la Santé qui intègre en Rhône Alpes le Centre Régional d'Information et de Prévention du Sida, Ce réseau est en prise sur le dispositif régional de ressource soutenu par le Contrat de Plan Etat Région. L'ERSP, une mise en synergie de compétences en mesure de proposer des ressources nouvelles L'ERSP, composé du CRAES-CRIPS, du CNDT, de l'ORS et de la SRSP permet une mise en synergie des compétences spécifiques de chaque organisme et de proposer des ressources nouvelles autour de la documentation, de l'information, du soutien méthodologique, de l'évaluation, de l'observation. Une nouvelle étape là aussi est engagée autour d'un projet d'intégration croissante de différents services régionaux. 54 SREPS - Juillet 2004 Les réseaux associatifs populationnels L'éducation pour la santé s'inscrit dans la double logique de prévention et de promotion de la santé. Elle concerne donc un grand nombre de réseaux associatifs De manière non exhaustive, on peut citer : n Les associations d'usagers de la santé De mieux en mieux reconnues et organisées, avec une représentation régionale, le CISSRA, elles sont un acteur collectif nécessaire des politiques de prévention. L'ampleur des besoins au seul niveau du système de soin (représentation des usagers) mobilise encore leur énergie avec des besoins de formations importants pour devenir des interlocuteurs de plus en plus pertinents. L'éducation pour la santé, comme démarche citoyenne, devra rencontrer ces réseaux associatifs, en particulier dans l'interface soin -prévention (éducation du patient, programmes de dépistage…) ou dans l'interface médicosocial- prévention (handicap…) Un acteur collectif nécessaire étroitement associé à la démarche citoyenne de l'éducation pour la santé Les associations de consommateurs et d'intervention sur le cadre de vie n Autre dispositif de représentation des usagers, ces associations ont souvent représenté la "société civile" dans les conférences régionales de santé. Elles correspondent bien à la logique de promotion de la santé qui associe déterminants comportementaux et environnementaux. Le SREPS pourrait proposer : un renforcement des échanges au niveau des centres ressources régionaux(ex :CTRC- CRAES) et départementaux n n une meilleure identification des acteurs, des compétences, des besoins Des échanges à développer en lien avec la logique de promotion de la santé associant déterminants comportementaux et environnementaux n des formations communes Les associations familiales, associations de parents n La problématique des "acteurs cachés" de l'éducation pour la santé est fondamentale et les parents en font d'évidence partie. Les travaux réalisés autour de la santé des jeunes ont montré l'importance d'adultes référents capables de jouer leur rôle à bonne distance. Ces associations renforcent par ailleurs le lien social dans la proximité en luttant contre l'isolement et en proposant des démarches de mobilisation communautaires. Une dimension centrale comme "acteurs cachés" de l'éducation pour la santé Les activités d'éducation pour la santé sont un excellent support pour ces associations car elles répondent à des questionnements largement partagés au sein des familles. Le SREPS : n pourrait favoriser la connaissance réciproque et les échanges entre ces deux réseaux, d'autant que des organismes comme les écoles des parents sont en interface n pourrait appuyer au plan méthodologique et formatif l'implication des associations familiales dans les programmes de santé SREPS - Juillet 2004 55 Les associations orientées vers les jeunes, les associations sportives n Un potentiel d'investissement très fort compte tenu de l'importance du sport dans notre société Elles ont un potentiel d'investissement très fort compte tenu de l'importance du sport dans notre société. Elles présentent des enjeux à plusieurs niveaux : n Promotrices d'activités physiques favorables à la santé n Promotrice de compétences et de ressentis constructeurs Promotrice d'intégration sociale et de valorisation (en particulier pour les jeunes en difficulté) n Mais aussi : n Susceptibles de favoriser l'expression de la violence Supports de risques particuliers : traumatismes accidentels, surinvestissement corporel à travers le modèle compétitif, consommations de produits, dopage… n La démarche d'éducation pour la santé est un moyen de prévenir ces risques et de valoriser ce potentiel. Le SREPS, en lien avec les institutions de référence du monde sportif (ministère, fédérations sportives…) doit favoriser une politique coordonnée de prévention adaptée aux besoins de ces associations : n en capitalisant les expériences n en proposant des appuis méthodologiques n en favorisant les échanges Les associations centrées sur l'accueil, l'insertion et le logement des jeunes n Une implication en matière de santé à poursuivre Elles se sont impliqués en matière de santé en dégageant des postes de référents santé (ex des missions locales) en construisant des projets intégrés de l'étude de besoins à la réalisation (ex des FJT), en investissant des modèles proposés au plan national : petits déjeuners santé, passation santé… L'enjeu est souvent de retrouver une dynamique collective, de favoriser la capacité de gérer son "capital santé", de développer ses "compétences sociales" (communication, écoute et respect de l'autres, capacité à se faire aider, capacité à poser les problèmes et à rechercher des solutions…) de donner des repères pour une orientation dans le système social dont le système de soin fait partie. Là encore, le SREPS devrait aider : n à capitaliser les expériences n à renforcer les compétences n à faciliter l'ouverture sur les autres réseaux Les associations centrées sur la lutte contre la précarité et les exclusions Un partenariat engagé autour du PRAPS et à poursuivre 56 SREPS - Juillet 2004 Le partenariat avec les associations centrées sur la lutte contre la précarité et les exclusions est engagé depuis plusieurs années, en particulier dans le cadre du PRAPS. L'enjeu est de favoriser l'accès à la prévention et aux soins des populations en situation de précarité. Le partenariat avec les associations intervenant auprès des populations en difficulté apparaît d'autant plus central qu'elles permettent de souligner et de demeurer attentives à la diversité des situations, à la reconnaissance des décalages entre professionnels et populations mais aussi à la prise en compte des acteurs-tiers tels le cadre culturel, l'environnement politique, … Le SREPS devrait à ce titre : favoriser les échanges entre l'ensemble de ces acteurs à l'échelle régionale, départementale et infra départementale n n permettre de renforcer les compétences des acteurs n renforcer la prise en compte de la dimension "santé précarité" dans les réflexions sur les pratiques en EPS Les relations entre le SREPS et le PRAPS sont donc centrales. Les réseaux associatifs et institutionnels thématiques n Les associations de lutte contre le cancer Compte tenu de la priorité mise sur la prévention et le dépistage du cancer, et de l'implication croissante des associations spécialisées dans l'interface entre système de soin et population, il est important que les relations se développent entre ce réseau associatif et les professionnels de l'éducation pour la santé et de l'éducation des patients Les associations et organismes intervenant autour de la consommation de produits psychoactifs licites et illicites n Les travaux récemment conduits dans le cadre du PRS alcool fournissent des éléments importants sur les pratiques des réseaux d'acteurs, les enjeux méthodologiques et éthiques. Les acteurs de la prévention alcool se sont également "redéployés" autour des concepts d'addictivité en s'impliquant par rapport aux autres produits psychoactifs. Le réseau des CDPA ainsi que les autres acteurs : C2A, Contact, Aides alcool pourront faire des propositions complémentaires pour le SREPS. La prévention du risque alcool : des connaissances acquises dans le cadre du PRS Alcool, des acteurs en capacité de formuler des propositions complémentaires Plusieurs évolutions sont marquantes dans ce domaine : n le développement des consultations hospitalières et des consultations proposées par les centres de lutte contre les addictions n l'organisation régionale des tabacologues (PRAT IRAT) n l'importance des jeunes professionnels qualifiés recrutés pour 5 ans en prévention du tabagisme par le réseau d'éducation pour la santé dans le cadre du Plan National (convention Etat Assurance maladie) le renforcement de la réglementation /répression qui renforce les enjeux pour la démarche éducative auprès de populations potentiellement "résistantes" en particulier les jeunes, les classes populaires et les personnes en situation de précarité (compte tenu de l'apport de ce comportement) n La lutte contre le tabagisme : des évolutions notables et un contexte répressif renforçant les enjeux de la démarche éducative auprès de populations potentiellement "résistantes" SREPS - Juillet 2004 57 Le SREPS devra faciliter l'articulation entre ces différents professionnels en dégageant l'apport spécifique de l'éducation pour la santé par rapport aux pratiques thérapeutiques spécialisées. Concernant la prévention des toxicomanies Une attention toute particulière exercée sur la compétence des intervenants dans ce domaine "risqué" La majorité des acteurs associatifs et organismes intervenant dans ce domaine sont issus du soin, de la répression ou de la "société civile". La MILDT a impulsé une plus grande cohérence dans l'abord des problèmes, autour des savoirs utiles et des modes d'intervention. Compte tenu des risques spécifiques liés à ce type d'intervention, une vigilance particulièrement grande doit être exercée concernant la compétence des intervenants, leur positionnement professionnel et l'intégration des interventions dans la politique de prévention des institutions (cf en particulier celle de l'éducation nationale), les approches sectaires sont particulièrement à craindre dans ce domaine. L'identification des acteurs par les CIRDD est une ressource importante pour le SREPS. L'enjeu du dispositif des CIRDD Le renforcement de l'articulation des CIRDD entre eux, avec les autres dispositifs de ressource, la mise en cohérence des politiques de prévention des toxicomanies avec les autres politiques de prévention et de promotion de la santé sont un enjeu important pour le SREPS Les CIRDD, dispositifs visant à renforcer la cohérence des pratiques et la compétence des acteurs contribuent dans le champ des conduites addictives à certaines missions identifiées comme importantes pour le SREPS : n animation de réseaux d'acteurs de prévention n organisation de journées d'échange de pratiques n conseil technique / appui méthodologique n diffusion de l'information et de la communication n observation des pratiques d'usage Le partenariat établi entre le CRAES-CRIPS et le CNDT dans le cadre de l'ERSP autour du CIRDD Rhône Loire Ain, celui avec le CIRDD Drôme Ardèche porté par l'Association d'Education pour la Santé de la Drôme, la mission CIRDD portée par l'Association d'Education pour la Santé de l'Isère vont dans ce sens. Les associations et organismes spécialisés autour de la sexualité, contraception, grossesses, IVG, IST n Concernant la prévention du SIDA il paraît important de renforcer la mutualisation et les échanges sur les pratiques de prévention en tenant compte de la diversité des associations : associations en milieu gay, en milieux échangistes, en milieu prostitutionnel, auprès des migrants... n n de s'appuyer sur les expériences des réseaux et des centres ressources Des propositions formulées autour de la prévention du SIDA 58 SREPS - Juillet 2004 existants : ECLAS dans le Rhône, réseau Aides à l'échelle régionale, pôles Sida (ADMS, ODPS, Actis, Revih 73, 4S, …), de poursuivre les actions de formation et les échanges sur famille et VIH, sur l'accueil des familles dans les associations et les services de dépistage et hospitaliers, les lieux sociaux. n de renforcer les échanges de savoir, à partir du groupe régional des responsables de CIDAG (centres dépistage anonymes et gratuits) sur l'accès au dépistage auprès des publics en situation de précarité, en relation avec médecins généralistes, médecins du travail, travailleurs sociaux présents auprès de publics vulnérables n Concernant l'approche plus générale de l'éducation à la sexualité (qui englobe la contraception, la prévention des IST, des grossesses non désirées, du sexisme, de l'homophobie et des violences sexuelles) Le groupe de travail, qui a travaillé sur ce thème, constate: (cf rapport en annexe 2) n Une évolution du concept d'éducation à la sexualité, s'appuyant sur les circulaires et la loi et qui amène une harmonisation et une éthique des interventions autour des Chartes académiques de Lyon et de Grenoble. Les intervenants en binôme sont amenés, en partant de là où en est le groupe, à prendre en compte la sexualité dans ses dimensions socio-culturelles, psycho affectives et biologiques. Cette approche permet à des adultes formés, porteurs de repères sociaux et démocratiques d'aider les jeunes à se construire comme homme et femme en faisant des choix éclairés et responsables Des propositions formulées par le Groupe de travail réuni dans le cadre du GTR Une bonne implantation de l'éducation à la sexualité dans les classes de 4ème et 3ème des collèges de la région, réalisée pour les 2/3 par les personnels médico-sociaux et éducatifs de l'EN formés et pour 1/3 en collaboration avec les partenaires extérieurs en particulier les CPEF n L'intérêt des programmes d'éducation à la vie en primaire pour une meilleure intégration des principes d'éducation à la santé et à la sexualité n La création d'outils spécifiques à la région qui ont accompagné ces différentes implantations n Et de fait, la faisabilité et l'intérêt de la loi sur la généralisation de séquences du primaire en terminale pour l'implantation d'une culture de l'éducation à la santé et à la sexualité n Le groupe de travail propose deux axes : La formation n Intégration dans la filière formateur en éducation pour la santé (niveau master) d'un module spécifique éducation à la sexualité ainsi qu'au niveau licence, avec validation des acquis pour les professionnels de terrain Mise en place de formations continues communes EN-DRASS (CPEF, associations, enseignement privé, …) pour tous les personnels intervenant auprès de groupes sur le terrain tout en continuant les formations déjà programmées (EN) qui assurent la pérénité, la supervision et la généralisation des actions n n Développement d'actions spécifiques en formation initiale dans et par les centres de formation de la région (IUFM, IFSI, Educ Spé, université, …) La mise en place d'un collectif régional sur l'éducation à la sexualité n Identification des structures et des besoins n Développement des capacités d'intervention SREPS - Juillet 2004 59 n L'organisation de rencontres régulières entre intervenants (ex Journée méthodologique /outils rentrée 2003) n la mutualisation des expériences et des outils grâce à la création d'une outil thèque régional avec antennes locales Ces différents points se recoupent avec les propositions sur la formation, notamment la création d'un observatoire régional et d'une outilthèque. Est pointé l'enjeu pour atteindre ces objectifs de la mise en place de coordonnateurs de secteur. Par ses différentes missions et expériences, le CRIPS Rhône-Alpes pourra être un contributeur privilégié pour répondre à ces différents enjeux. Les autres associations et organismes spécialisés autour de thématiques n L'évolution de la santé publique par priorités thématiques dans le cadre de plans nationaux rendra nécessaire le développement de relations entre associations et organismes spécialisés autour de ces thématiques (nutrition…) et les professionnels en éducation pour la santé pour articuler connaissances spécialisées et démarches éducatives. nnn 60 SREPS - Juillet 2004 un outil d’engagement privilégié LA CHARTE SREPS - Juillet 2004 61 Préambule Afin de construire ensemble un schéma régional sur des bases communes, la circulaire relative à l'élaboration des SREPS, recommande l'élaboration d'une "culture commune", d'un "consensus de départ" autour des concepts, enjeux, méthodes et outils de l'éducation pour la santé. De ce débat, construit avec l'ensemble des acteurs, naîtra une "sorte de charte commune précisant ce que les acteurs entendent par éducation pour la santé, les conditions de mise en œuvre, la coordination nécessaire et la présentation des résultats.". Dans la Région Rhône-Alpes, les acteurs signataires reconnaissent l'importance de ce document contractuel défini par des grands principes identifiés lors du séminaire SREPS du 8 novembre 2002 : Cette charte est d'abord pensée comme un outil de convergence, de contractualisation, entre les professionnels mais aussi entre les professionnels et les acteurs du quotidien, en particulier les parents. n Cette charte s'appuie de façon large sur les orientations données par la Charte d'Ottawa. n n Cet outil est appelé à évoluer périodiquement pour refléter l'évolution d'une culture commune d'abord construite dans la préparation pluridisciplinaire de l'action. n Cette Charte est d'abord conçue comme un support et non comme un carcan, comme une vision normative, réductrice de l'éducation pour la santé ; un support à l'accroissement de la qualification des acteurs et à l'évolution de leurs pratiques. n Les signataires de cette charte reconnaissent l'ensemble des dimensions développées et s'engagent, au regard de leur interdépendance et de leur complémentarité dans ce champ, à respecter l'ensemble des principes énoncés pour parvenir à répondre efficacement aux besoins des populations. L'éducation pour la santé, un champ de valeurs partagées 1. La référence explicite à la Charte d'Ottawa L'éducation pour la santé s'inscrit dans une politique de promotion de la santé telle qu'elle est définie par la Charte d'Ottawa en 1986. Cette référence concerne à la fois les cinq axes d'interventions prioritaires (politiques publiques saines, environnements favorables, actions communautaires, aptitudes individuelles et organisation des services de santé) mais également les trois fonctions dévolues aux intervenants : conférer les moyens, servir de médiateur, promouvoir l'idée. La diversité des déterminants de la santé est importante à prendre en compte. Chaque individu n'a pas la capacité à agir seul sur l'ensemble des déterminants. Dans ce contexte, l'implication de l'ensemble des secteurs de la vie politique, économique et sociale devient incontournable. 2. 62 SREPS - Juillet 2004 La dimension éducative posée au centre de la démarche L'éducation pour la santé se construit d'abord en référence à la complexité du processus éducatif. Il s'agit de prendre en compte les gens tels qu'ils sont pour leur donner les moyens de se définir autrement, d'anticiper une volonté et une conscience, d'étayer les personnes en terme de compétences, et ce, tout en sachant que leur construction identitaire n'est pas la simple somme de ces compétences. En conservant une place importante à la réflexion éthique, l'éducation pour la santé se situe clairement dans une perspective de responsabilisation des personnes et des institutions. 3. Vers une citoyenneté de la santé : les usagers posés au centre du dispositif L'éducation pour la santé pose la participation de la population au centre de la démarche. La personne devient "sujet" et "acteur" de sa santé. Il s'agit alors de se donner les moyens de mieux identifier les besoins de la population et surtout, de permettre une plus large participation des personnes aux décisions qui concernent leur santé. On évoque alors "l'empowerment", la capacité de la population à réaliser des choix, à devenir responsable face à leur santé. 4. Le respect des principes de continuité, de précocité et de proximité L'éducation pour la santé se réalise d'abord dans une logique de proximité avec la population définie comme la capacité à réaliser des interventions en harmonie avec l'environnement immédiat de chacun. Les principes de continuité et de précocité sont également reconnus comme des exigences. Il s'agit de réaliser des actions dans la durée et de proposer celles-ci tout au long de la vie, dès le plus jeune âge. L'éducation pour la santé, une responsabilité à mieux prendre en compte dans la société 5. Inscription dans les priorités de santé publique Les notions de prévention, d'éducation pour la santé doivent devenir des dimensions de plus en plus incontournables dans le système de santé. Ce souci répond à la volonté d'agir en amont sur les déterminants de santé autant que sur la prise en charge des pathologies. Il s'agit, en premier lieu, de promouvoir les enjeux de l'éducation pour la santé auprès des élus, des médias. Il s'agit également de permettre une meilleure articulation du soin et de la prévention et, notamment, de renforcer le travail réalisé avec l'ensemble des acteurs de santé impliqués dans le soin. Cette articulation passe par la promotion de deux démarches : n l'éducation du patient, qu'il s'agisse de l'amélioration de la participation à la conduite et à l'observance d'un traitement mais aussi la prise en compte par chacun de ses facteurs de risque n l'amélioration des capacités du citoyen à utiliser de façon pertinente les ressources du système de santé : il s'agit alors de permettre à chacun de bénéficier de ses droits en matière d'accès à la prévention et aux soins tout en étant conscient de ses devoirs quant à l'utilisation de ces ressources. 6. L'inscription des programmes dans une dimension attentive au contexte sociétal, à la prise en compte des inégalités La santé est reconnue comme une dimension étroitement associée au contexte sociétal. Dans ce cadre, il apparaît nécessaire de mieux prendre en compte la problématique des inégalités, à la fois sur le plan social et territorial, et de poursuivre, de s'associer aux efforts engagés, notamment dans le cadre du PRAPS, pour adapter les interventions et les moyens déployés. SREPS - Juillet 2004 63 L'équité sociale et géographique renforcées Les ressources sont plutôt concentrées dans les villes principales de la région et fonctionnent plus particulièrement pour les classes moyennes et supérieures. Afin de favoriser l'équité sociale et géographique dans l'accès aux ressources, il est important de promouvoir le développement des capacités d'intervention dans les différentes unités géographiques et le maintien d'une stratégie d'accès à la prévention et à l'éducation pour la santé pour les populations les plus démunies. 7. La promotion d'une démarche d'observation, de veille territorialisée La place de la dimension locale dans la démarche d'observation doit être reconnue par tous, et notamment en favorisant le développement d'outils de veille permettant l'expression, la remontée d'informations des acteurs du quotidien (les intervenants de proximité, les élus, les parents, les professionnels du champ éducatif, …) en capacité d'identifier des demandes, des besoins de la population. L'éducation pour la santé, un domaine ou il faut renforcer les compétences des acteurs et la qualité des interventions. 8. Le développement des capacités d'intervention La formation La professionnalisation des acteurs en éducation pour la santé est une demande croissante dans ce champ complexe faisant appel à plusieurs disciplines scientifiques. Il s'agit de favoriser la formation et de renforcer les compétences en éducation pour la santé, dans le cadre de la formation initiale des professionnels dédiés à l'éducation pour la santé mais aussi, dans le cadre plus large de la formation initiale et continue des professionnels sanitaires, sociaux, éducatifs. 9. Soutenir et développer la qualité des interventions L'évaluation Afin de renforcer la qualité des actions d'éducation pour la santé, il apparaît nécessaire d'intégrer la démarche d'évaluation comme élément à part entière de chaque programme et à veiller à ce que celle-ci soit prévue dès le début du programme. Le développement d'un accompagnement méthodologique Il s'agit aussi de promouvoir une démarche de soutien, d'appui au montage et au suivi des programmes. Ce dispositif d'accompagnement apparaît essentiel à mettre en place pour permettre à des petites structures, peu familiarisées avec la méthodologie de projet, de répondre aux appels à projet. 64 SREPS - Juillet 2004 10. Travail en cohérence Identification et reconnaissance des ressources potentielles Il existe une très grande diversité des ressources qui interviennent dans le champ de l'éducation pour la santé. Se pose comme préalable celui de mieux identifier les compétences, les capacités d'intervention de ces acteurs potentiels. Il s'agit donc de contribuer à la mise en œuvre d'un système d'information commun sur les ressources disponibles. Développement des outils de médiation, d'échanges Il apparaît également pertinent de promouvoir des logiques de concertation, d'échanges, de régulation des conflits autour des dimensions éthiques, des dimensions concurrentielles entre opérateurs-décideursréseaux. 11. Coordination des moyens La coordination des moyens, humains et financiers, est facteur de progrès. Les acteurs de l'éducation pour la santé doivent aller vers des documents de contractualisation à la fois entre opérateurs et entre financeurs. 12. Respect de l'identité et complémentarité des niveaux d'intervention Une personne aura plus de facilité à modifier son comportement si elle reçoit l'aide de professionnels formés et motivés et si l'attitude de la collectivité dans laquelle elle vit évolue dans le même sens. Ceci milite pour l'inscription des politiques de santé dans des lieux proches des personnes et dans des programmes respectant l'identité, la façon de s'exprimer, le savoir-faire des habitants, des professionnels et des associations. L'enjeu est alors de définir les responsabilités des niveaux depuis le régional jusqu'au local. Les signataires reconnaissent l'ensemble des dimensions développées cidessus, et s'engagent à respecter les principes énoncés. SREPS - Juillet 2004 65 66 SREPS - Juillet 2004 Suivi et Evaluation du dispositif SREPS SREPS - Juillet 2004 67 Le SREPS est arrêté pour une période de cinq années. Comme toute conduite de projet, il implique des modalités de suivi concrètes permettant d'avoir une lisibilité dans le temps sur ce qui a été fait, sur ce qui reste à faire, mais également sur les modifications éventuelles à apporter. L'objectif de ce dispositif de suivi et d'évaluation est de permettre l'engagement d'un processus vivant, inscrit dans la durée., attentif aux échelles de temps différentes. Sur la base des principes, des missions identifiées, il est proposé de nourrir de façon continue ce processus d'organisation d'un champ d'intervention. complexe, l'éducation pour la santé. Le développement de l'évaluation apparaît comme un enjeu majeur permettant d'organiser le changement et de donner place à la prévention, à l'éducation pour la santé dans la politique régionale de santé publique. Le dispositif de suivi et d'évaluation proposé dresse les grandes lignes d'une construction à poursuivre. Plusieurs dimensions sont cependant identifiées pour permettre de faire vivre l'accompagnement de ce Schéma Régional d'Education Pour la Santé, articulé autour de la mise en place d'un Comité de Suivi, de la construction d'un outil de suivi des objectifs précisés pour chacune des missions, de l'instauration d'un dispositif partagé associant l'ensemble des acteurs participant à l'éducation pour la santé. La mise en place d’un comité de suivi du SREPS La composition de ce Comité de Suivi sera réalisée en cohérence avec les modalités de construction du SREPS et avec les instances autres de suivi de la Politique Régionale de Santé Publique qui seront notamment définies dans la future Loi de Programmation de Santé Publique. Le suivi des objectifs définis pour chacune des missions identifiées Sur la base des critères d'intervention précisés dans la Charte, l'objectif est de suivre la mise en œuvre de ces recommandations et d'organiser un suivi réel des objectifs déclinés pour chacune des missions identifiées. La construction d'un tableau de bord, à l'image de ce qui a pu être instauré dans le cadre du SROS, sera un premier outil, document de cadrage permettant un suivi périodique. Pour chacun des objectifs, il sera précisé à la fois les indicateurs, les ressources et moyens afférents, les niveaux territoriaux d'intervention. Pour chacune des missions, des groupes de suivi pourraient être formalisés permettant ainsi l'instauration d'un travail soutenu, partagé, porté par un, plusieurs référents. En terme de calendrier, l'un des premiers objectifs de ces groupes de travail serait de préciser à la fois les indicateurs de suivi, les modalités précises d'intervention avec un calendrier précis et l'identification des compétences sollicitées dans une logique d'emboitement des territoires, depuis l'infra départemental jusqu'au régional. Dans le cadre de la construction de ce dispositif d'évaluation, la participation d'organismes compétents en évaluation apparaît nécessaire. 68 SREPS - Juillet 2004 Financement Coordination Médiation Documentation Appui méthodologique Développement et soutien d'actions adaptées : aux besoins de la population aux politiques de santé publiques Développement Formation Communication Recherche L'instauration d’une dynamique d’échanges entre professionnels et avec la population La capacité à organiser la rencontre d'acteurs de terrain, d'institutionnels, d'élus a été identifiée comme un enjeu majeur dans le cadre du SREPS pour permettre à l'ensemble de ces acteurs de se présenter, de se définir, de se connaître les uns les autres pour pouvoir travailler ensemble, articuler les actions, être cohérents et complémentaires. La construction de cette dynamique permettrait à la fois de mutualiser les expériences sur l'ensemble de la région Rhône-Alpes mais aussi de permettre l'instauration d'une dynamique locale, attentive au potentiel d'ingénierie locale. L'instauration d'un parlement d'acteurs pourrait être le support de cette dynamique d'échanges. Au-delà de l'engagement d'une politique de communication autour de l'éducation pour la santé auprès de l'ensemble de la population, l'enjeu est de formaliser une dynamique d'échanges avec la population et permettre ainsi de construire avec la population, de partir de leurs savoirs et de construire non pas pour eux mais avec eux. SREPS - Juillet 2004 69 Tableau de suivi à compléter 1 Développement capacités intervention 1 Renforcer l'équité sociale 2 Renforcer l'équité géographique 3 Favoriser l'identification des intervenants 2 Appui méthodologique 1 Développer l'appui au montage de programme et à la participation aux appels d'offre Définition indicateurs en lien aux objectifs spécifiques déclinés 2 Développer l'appui à la conduite de programme 3 Formation 1 Assurer la pérennité des équipes de professionnels 2 Professionnaliser les acteurs d'éducation pour la santé 3 Développer les formations conjointes 4 Associer la formation et la recherche en éducation pour la santé Précision échéancier 5 Impulser la mise en place d'un "espace-observatoire" régional 4 Coordination 1 Renforcer la coordination autour de programmes institutionnels 2 Développer les modalités de coopération aux différents échelons Identification ressources et moyens mobilisables en lien notamment avec les orientations proposées autour du développement du partenariat 3 Mieux articuler l'éducation pour la santé avec le soin, le médicosocial, l'insertion 5 Recherche 1 Développer la veille, l'observation des besoins 2 Développer la recherche au service de l'action 3 Soutenir l'innovation, l'évaluation, la qualité 4 Renforcer la coopération avec les acteurs l'environnement de l'éducation pour la santé 6 "critiques" de Régulation 1 Construire et faire respecter les règles éthiques de l'éducation pour la santé 2 Gérer les conflits entre opérateurs-réseaux-décideurs 7 Documentation 1 Mettre à disposition des acteurs des référentiels méthodologiques et d'analyse pour l'action 2 Mettre à disposition des acteurs des supports d'information et de prévention pour accompagner les actions 8 Communication 1 Favoriser l'information, la communication transversale et ascendante 2 Promouvoir les enjeux de l'éducation pour la santé auprès des médias 3 Relayer l'information communication descendante 4 Prendre en compte la responsabilité importante des élus 70 SREPS - Juillet 2004 Annexes... Annexes... Annexes... Annexes... Annexes... Annexes 1 - Education pour la santé et domaines d'activités 2- Composition des groupes de travail et principales conclusions 3 - Personnes associées à l'élaboration du SREPS (GTR, personnes enquêtées, personnes invitées au séminaire, ...) 4 - Liste des sigles utilisés SREPS - Juillet 2004 71 Annexe 1- Education pour la santé et domaines d’activité Education pour la santé et domaines d’activités Les principaux domaines d'activité sont, traditionnellement, explicités sous trois rubriques : n thématique n populationnelle n situationnelle (lieux de vie) L'approche thématique (liste non exhaustive) n l'usage de produits psychoactifs (tabac, alcool, drogues, médicaments ...) n la santé au quotidien : nutrition, sommeil… la prévention des traumatismes et la promotion de la sécurité (maison, sport, route, loisirs) n n la promotion de la santé mentale : la prévention des dépressions et des suicides n la promotion des dépistages (cancers, hépatites ...) n la promotion des vaccinations n l'éducation sexuelle et affective avec la prévention des IFC et des IVG n la prévention des maladies infectieuses (VIH, VHC…) n la prévention des pathologies respiratoires (allergies, asthmes…) n l'accompagnement des maladies chroniques (diabète, …) L'approche populationnelle s'intéresse n aux différents ages de la vie n au gradient social n aux populations spécifiques (handicapées, issues de l'immigration, incarcérées…) n à d'autres caractéristiques, sexe, orientation sexuelle …. L'approche par lieux de vie Resitue les personnes dans leur contexte de vie 72 SREPS - Juillet 2004 n quartier / structures d'hébergements n école n dispositifs d'insertion n milieu de travail n structures de soins (hôpitaux) Annexe 2 - Groupes de travail et conclusions : FORMATION Composition du Groupe de travail Monsieur D. BERGER, Maître de Conférences à l'IUFM de l'Académie de Lyon, Monsieur M. BOUSSOUAR, ADES de la Loire; Madame le Dr D. BUTHEAU, médecin conseiller technique de Mr le Recteur; Madame T. CACHERA, Association des diabétiques de Rhône-Alpes; Monsieur le Dr J.M. DEFAYOLLE, UTDT CHRU de Saint-Etienne ; Monsieur P. PELEGE, CRIPS-ERSP-Lyon; Madame C. LAPOSTOLLE-DANGREAUX, ADES de l'Isère; Madame M.C. LAURENT, Infirmière conseiller technique de Mr l'IA de la Loire; Madame le Dr Le GOAZIOU; Madame le Dr C. LOMBARD-LEGRAND, Médecin conseiller technique de Mr l'IA de Chambéry; Monsieur le Dr P. MICHELETTI, Politique de la ville Mairie de Grenoble; Madame J. MORAND, Infirmière Conseiller technique de Mr le Recteur; Madame E. OJARDIAS, Association pour le soutien aux malades; Madame C. PICOD, Conseiller technique auprès de Mr le Recteur; Madame C. SEURET-FAUGIER, DRASS Rhône-Alpes; Monsieur Philippe VACHER, Chef d'Etablissement, Collège Marc Seguin à Saint-Etienne. Conclusions du Groupe de Travail Un dispositif de formation apparaît d'emblée au service d'une politique régionale d'ES inscrite dans un réseau institutionnel. Cette politique concerne les services de l'état, le monde associatif, les collectivités territoriales, s'insère dans le plan national d'éducation à la santé, le décline au niveau régional, fédère et potentialise les politiques locales. Les axes forts en sont : L'approche globale des questions de santé et plus particulièrement de la prévention et la promotion de la santé n n La précocité des interventions en éducation pour la santé n La pérennité des actions La prise en compte de l'ensemble de la population ( tous les publics, scolarisés ou non, en situation de handicap, en situation de marginalisation ou d'exclusion). n Mettre en place une politique régionale d'ES nécessite des professionnels formés. Il s'agit de vrais métiers, encore trop peu reconnus mais dont l'utilité sociale et les savoir-faire se fondent sur des référentiels de taches et de compétences précis. Les principes d'une éducation pour la santé Le plan national d'éducation pour la santé Il pose le cadre de la réflexion nationale et régionale et permet d'introduire la question de l'éducation pour la santé dans la formation des personnels travaillant en éducation pour la santé (personnels éducatifs et personnels de santé). Il réaffirme la prééminence de la charte d'Ottawa notamment dans la dimension du nécessaire développement de la prévention primaire et secondaire (réduction de la phase de latence) et de la promotion de la santé. Il souligne la remise en question nécessaire des relations entre professionnels et usagers. Il propose de fonder les approches en éducation pour la santé sur des dispositifs pluridisciplinaires et transversaux. SREPS - Juillet 2004 73 Annexe 2 - Groupes de travail et conclusions : FORMATION La démarche éducative afférente Elle nécessite une approche globale sur les niveaux éthiques, théoriques et méthodologiques. Cette démarche mise en œuvre dans les dispositifs et les actions d'ES sous-entend une rupture par rapport aux pratiques traditionnelles des instituts de formation et des Universités le plus souvent disciplinaires ou fortement cloisonnées (notons cependant que le dispositif LMD, mis en ouvre par les universités permet des fonctionnements plus souples et des approches pluridisciplinaires). La démarche vise à permettre au sujet de se construire des savoirs en matière de santé et des compétences psychosociales lui permettant d'avoir une action sur ses comportements et sur son environnement. Cette démarche éducative nécessite des formations de formateurs. n Les contenus (réf. OMS et CFES) Ils appartiennent à différentes disciplines du monde médical (santé publique, épidémiologie…) et des sciences humaines (psychologie, sociologie, anthropologie communication, pédagogie, didactiques et sciences de l'éducation). En conséquences les programmes et les équipes de formation ne peuvent être que pluridisciplinaires. La question de l'ES fédère ces approches et nécessite de mettre en synergie une grande diversité de compétences. Ce schéma est valide à la fois pour les formations de formateurs, les formations de techniciens de différents niveaux (IV, III, II et I) mais également dans la conception et la mise en œuvre de dispositifs d'action dont les contenus font appels à des compétences transversales et des savoirs pluridisciplinaires. n Des formations de différents niveaux (Cadres et techniciens) Deux axes paraissent s'imposer : le premier concerne la formations des acteurs d'éducation pour la santé (depuis les bénévoles associatifs jusqu'aux cadres associatifs, depuis les acteurs appartenant aux différents services de l'état ou des CT qu'ils soient techniciens ou cadres) ; le second concerne l'éducation des patients. Il importe de souligner l'importance de la cohérence des formations qui pourraient s'inscrire dans un schéma régional définissant et labellisant différentes formations dans les axes et niveaux précités. Schéma fédérant les schémas départementaux ou municipaux. Le schéma pourrait retenir d'impulser prioritairement: n Une formation de niveau 1 ou 2 ( Masters [professionnel et recherche], DESS) concernant des emplois de cadres (conceptions de programmes et de dispositifs, gestion et activités de recherche). n Des formations de niveaux 3 ou 4 ( bac et bac+2) concernant des praticiens en éducation pour la santé ou en éducation thérapeutique. Des propositions… n Assurer la pérennité des équipes de professionnels Le SREPS devrait définir des axes et un cadre pluriannuels d'actions et de priorités qui permettraient d'inscrire le travail des équipes travaillant en ES dans la durée mais également dans une perspective nationale et européenne. Ces axes devraient d'éviter les effets d'annonce, d'affiche et l'aléa de décisions (locales ou régionales) parfois contingentes. Une politique régionale conventionnelle et partenariale paraît vivement souhaitée. Elle pourrait déterminer un cadre juridique et budgétaire régional associant les collectivités territoriales (élus et techniciens), les services de l'état, les associations et l'URCAM. Et servirait de cadre à la mise en place de dispositifs et d'actions de formation. 74 SREPS - Juillet 2004 Annexe 2 - Groupes de travail et conclusions : FORMATION n Professionnaliser les acteurs d'éducation pour la santé Les métiers liés à l'éducation pour la santé sont de divers ordres et se caractérisent par la nécessité d'un réel professionnalisme à la fois sur le plan des contenus de savoir mais également dans les compétences mises en œuvres. Professionnaliser par l'intermédiaire de formations universitaires reconnues permettra d'asseoir la légitimité des intervenants et des dispositifs. De plus c'est une demande forte des donneurs d'ordre (par exemple, collectivités territoriales, éducation nationale…) et des employeurs potentiels. n Mettre en place des formations initiales de niveau 1-2 (Masters) et 3-4 (DUT, Bac) Repérer et identifier l'existant, différentes institutions proposent des formations en éducation pour la santé (IFSI, IFAS, rectorat, IUFM, universités, associations…) n n Etablir des liens et des cohérences repérer les synergies possibles n Bâtir un référentiel de taches et de compétences n Mettre en place une procédure d'accréditation notamment en lien avec les universités n Mettre en place des formations continues selon la même logique et en les inscrivant dans une procédure de validation des acquis de l'expérience. n Construire un réseau de formateurs dans les différentes disciplines et dans les différentes institutions. n Développer les formations conjointes des différents personnels qui seront amenés à mettre en œuvre des dispositifs d'éducation à la santé. L'éducation pour la santé fait partie des pratiques quotidiennes dans certaines professions. Il parait opportun de saisir l'occasion du schéma régional pour impulser une culture commune permettant d'instaurer un travail en partenariat et en réseau autour des questions de santé. au niveau des différents formateurs, par des échanges entre les différents lieux de formations initiales et continues. (Intervention des Sciences humaines en formation médicale et des approches médicales en formation des AS et des prof. par exemple…) n au niveau des personnes en formation par des dispositifs d'appariement inclus dans les plans de formation (travail sur projet commun entre IFSI, IFAS et IUFM, entre PCEM et IUFM…) n n n par le développement des projets et le travail en réseau Développer la recherche en éducation pour la santé La recherche permet d'asseoir les formations et de les fonder sur le plan conceptuel. Il paraît opportun de développer par une politique incitative et des aides à cet aspect sur le plan régional au niveau de : La recherche fondamentale universitaire n dans ses aspects pragmatiques, recherche de faisabilité (transformer). La recherche stimule l'innovation et la formation s'enrichit directement de la recherche. n dans ses aspects herméneutiques, recherche de significations (comprendre) La recherche s'appuie sur l'Innovation et a pour conséquence la formation. n dans ses aspects monothétiques, recherche de régularités (expliquer) SREPS - Juillet 2004 75 Annexe 2 - Groupes de travail et conclusions : FORMATION La formation s'appuie sur la recherche. Les recherches-actions reliant praticiens et universitaires et notamment les mémoires professionnels en ES des formations de niveau 1 et 2. La mise en place d'un séminaire de recherche en éducation pour la santé (Ispef, Université de Lyon II et IUFM de l'Académie de Lyon). n Impulser la mise en place d'un "espace-observatoire" régional, pôle de ressources méthodologiques, de documentation et d'expertise des formations, des dispositifs et des actions d'ES. Pôle pluridisciplinaire et pluricatégoriel. 76 SREPS - Juillet 2004 Annexe 2 - Groupes de travail et conclusions : EDUCATION A LA SEXUALITÉ Composition du Groupe de travail Mme PICOD, Rectorat de l'Académie de Lyon ; Mme le Dr COMMUNAL, DRASS Rhône Alpes ; Mme BLAISE-KOPP, Institut des Sciences de la Famille Université Catholique de Lyon ; Mme BOUTIN-CHATOUILLON M. FORMANTO, Actis Loire ; Mme MORAND, Rectorat de l'Académie de Lyon Service infirmier ; CISSRA ; M. PELEGE, CRAES-CRIPS ; Mme PUZIN, DDASS de la Drôme ; Mme BOUTIN, Chatouillon ; Mme le Dr ROZIER, Service de promotion de la Santé en faveur des élèves Crest ; M. Le Dr GUIGNE, Service de promotion de la santé en faveur des élèves Annecy ; Mme MEO Inspection Académique Service de Promotion de la Santé en Faveur des Elèves Valence ; Mme FLAVEN, Délégation Régionale aux Droits des Femmes ; Mme MAGAND- GRANGIER, Collège Honoré Durfé ; Mme DRIDI, MFPF ; Mme BERGER, CPEF; Mme le Dr JACQUET - FRANCILLON, DIPAS; Mme le Dr PERRIN-PRE, Responsable des CPEF de l’Isère ; Mme RIBAULT, Ecole des Parents et des Educateurs; Mme DENEL, Infirmière Service Actions de Santé, Conseil Général Haute Savoie; Mme FRESNAIS, Infirmière Conseillère technique Comite Régional Santé Direction Régionale de la Protection Judiciaire de la Jeunesse ; Mme SOMMER-PEYTAVIN; Mme RENAUD, Ville de Lyon Service Médico-social scolaire; Mme le Dr RABA-JUENET, Conseil Général du Rhône Service Prévention Santé; Mme RODE, CAP Ecoute ; Madame MAZEAU. Conclusions du Groupe de Travail Synthèse des trois journées de travail du groupe et des enquêtes menées dans le cadre de l’Education Nationale Nous vous proposons ici une synthèse au plus près des informations et des débats que nous avons pu recueillir. Pour plus de précisions vous trouverez ci joint les comptes rendus des trois journées de travail et les résultats des bilans que nous avons cherchés à faire sur la réalité de la mise en oeuvre des séquences d'éducation à la sexualité dans les collèges, la pérénité de actions, ses acteurs, les bénéfices et les difficultés rencontrées, et enfin les perspectives. Au niveau de la méthode : pour avoir des traces écrites sur lesquelles nous pourrions réfléchir et revenir, nous avons En même temps que les convocations envoyées à chacun une fiche signalitique sur son institution/organisme..et de son engagement en éducation à la sexualité n Pour les enquêtes un questionnaire à été envoyé dans tous les collèges Rhône Alpes avec un retour a 67% pour l'académie de Lyon et 50% pour l'académie de Grenoble, n pour les lycées 20 ont été contactés et 15 ont répondus soit 377 jeunes de 2nde (général/techno/pros) n pour les Centres de Planification et d’Education Familiale et les Etablissements de Conseil Familial, le bilan n’a pu être réalisé. Beaucoup de données sont manquantes dans les documents de synthèse et les bilans d’activité transmis par les Conseils Généraux et les DDASS (qui sont leurs institutions de tutelle). Une enquête spécifique auprès de ces structures devra être menée. n SREPS - Juillet 2004 77 Annexe 2 - Groupes de travail et conclusions : EDUCATION A LA SEXUALITÉ n Définition de l'éducation à la sexualité Nous nous sommes rendus à un consensus sur" l'éducation à la sexualité.", à partir des différents textes OMS, circulaires EN et Loi tout en donnant chaque fois qu'il est nécessaire des explications complémentaires sur notre définition de la sexualité, afin de définir le cadre éthique des interventions. "Il convient de rappeler les différentes composantes de la sexualité. Si la sexualité humaine est inséparable de données biologiques, elle intègre également des dimensions psychologiques, affectives, socioculturelles et morales qui, seules, permettent un ajustement constant aux situations vécues des hommes et des femmes, dans leurs rôles personnels, parentaux et sociaux. Dans ce cadre, l'éducation à la sexualité a pour principal objet de fournir aux élèves les possibilités de connaître et de comprendre ces différentes dimensions de la - et de leur - sexualité, dans le respect des consciences et du droit à 1' intimité. Cette éducation, qui se fonde sur les valeurs humanistes de tolérance et de liberté, du respect de soi et d' autrui, doit en outre aider les élèves à intégrer positivement des attitudes de responsabilité individuelle, familiale et sociale." Circulaire EN 98/2003 Ces textes que l'on peut considérer comme fondateurs de l'éducation à la sexualité dans l'institution regroupent les différentes définitions du tour de table qui s'accordaient de plus sur des notions : D'accompagnement par des adultes encadrants, porteurs de repères sociaux et de valeurs démocratiques, de groupes de réflexions sur la sexualité à partir des interrogations et des attentes des jeunes ( respect de leur niveau de développement). n Ces adultes encadrants doivent avoir bénéficiés d'une formation leur permettant en plus de la gestion de groupes d'ados, d'apporter des connaissances nécessaires à la compréhension de la complexité de la sexualité humaine défini ci dessus...afin d'aider les jeunes à construire leur sexualité en faisant des choix éclairés et responsables. n n Prise en compte et application des textes dans la région (au sein de l’Education Nationale). n Bilan des interventions en éducation à la sexualité en collège Deux bases de données nous ont servies : l'enquête nationale 97/ 2000 sur le bilan de la mise en place des heures d'éducation sexuelle et les formations des personnels et l'enquête menée par Mathilde Carrara - étudiante stagiaire en Sciences de l’éducation - à partir du rectorat de Lyon où elle était en stage d'éducation à la santé auprès de Mme Morand infirmière conseillère technique du recteur. Ces enquêtes sont disponibles soit en pièces jointes soit au rectorat/ Drass/Craes. n Les réponses Les établissement publics 138 /207 établissements pour l'académie de Lyon et 114 / 237 pour celle de Grenoble ont répondus Pour le privé 11 établissement privés et 14 de l'agriculture nous ont répondus : les 3/4 avaient mis en place les 2 H ( difficultés hiérarchiques pour faire parvenir et revenir les questionnaires) Nombre d'établissements publics ayant mis en place les 2h et reconduites d'une année sur l'autre: 132 / 138 pour Lyon et 109 / 114 Grenoble, et 19/25 pour le privé 78 SREPS - Juillet 2004 Annexe 2 - Groupes de travail et conclusions : EDUCATION A LA SEXUALITÉ n Mise en place en 4ème et 3ème des séquences d'éducation sexuelle en Rhône alpes 93% des collèges de la région les ont mises en place ( ce qui est correlé par les réponses des lycéens) plus des 3/4 des élèves de 4 et 3 ème, ont bénéficiés d'au moins une séquence par an 9 fois sur 10 les segpa 4è et 3éme des collèges concernés ont bénéficiés de ces actions ce qui représente au total 50 000 élèves/ an On peut noter que l'accent est mis plus sur les 4ème à Grenoble et plus sur les 3 ème à Lyon Ces séquences viennent toutes en plus du cours de biologie sur la reproduction et durent entre 1h30 et 2h selon l'emploi du temps des jeunes. Depuis 96 les chiffres sont en augmentation constante et l'on peut espérer que sous 2 ans tous les établissements rempliront ce contrat. n Qui fait ces interventions ? Ce sont les équipes éducatives qui organisent et prennent en charge (pour les 2/3) ces interventions. Elles sont composées pour une grande partie du personnel médico social (88% infirmières, 47% AS et 40% de médecins) des personnels d'éducation (65% enseignants, 16% Cpe, 15% d'autres adultes) et de partenaires extérieurs à 75 % (selon l’enquête auprès des collèges, ce qui représenterait 1/3 des interventions ; mais cette donnée n’a pu être recoupée avec les données des bilans d’activité des CPEF). n Les formations Les personnels des équipes ont a 80% suivi une formation en éducation à la sexualité dans le cadre de la formation continue de L'EN c'est ainsi que 2800 personnes ont été formées en Rhône Alpes entre 97 et 2003, à raison de 6 à 10 formations par an et par académie. ces formations sont en progression constantes depuis 97 et ceci grâce aux moyens donnés aux académies par une convention DGS/EN pour la formation de formateurs et la mise en place des formations. Actuellement la région bénéficie de 4 formateurs à mi temps sur ce sujet et d'autant en postes qui interviennent en vacations. Il est à noter que seulement 10 académies en France se sont dotées de formateurs à mi temps., ce qui représente une reconnaissance d'un nouveau statut . n n Les partenaires A 70% les équipes travaillent avec des partenaires extérieurs Ces partenaires varient d'un département à l'autre, mais la plus grande partie de ce partenariat 60%, se fait avec les CPEF toutes tendances confondues n La participation des CPEF n’a pu être correctement évaluée du fait du manque de données relatives à l’activité de ces structures. Le partenariat s'organise de façon différente d'un département à l'autre. On peut noter par exemple en haute Savoie une volonté de travailler ensemble dans un cadre structuré tel que les associations Atout vie et Mosaïque qui permettent une synergie des potentiels de chacun, une économie d'énergies et de moyens en coordonnant les actions, et de plus un espace de créativité pédagogique bénéfique à tous. SREPS - Juillet 2004 79 Annexe 2 - Groupes de travail et conclusions : EDUCATION A LA SEXUALITÉ Bénéfices, aspects qualitatifs "extrait enquête Mathilde Carrera" n "Enfin, le bénéfice notable de ces actions est que le personnel semble parvenir à toucher les élèves. Ils se sentent concernés par rapport à leur vie personnelle, sont curieux, et par conséquent, se développe lors de ces séances une dynamique de groupe que l'on retrouve peu ailleurs. Leurs préoccupations sont récurrentes: la première fois, la contraception, les MST, et sont spécifiques d'un sexe à l'autre : les garçons sont soucieux de normalité, de virilité et parlent de performance, de pornographie; les filles quant à elles se préoccupent plus de leur première fois, de la virginité et de leur corps, et semblent plus axées sur la relation à l'autre." Ceci prouve s'il en était besoin que les médias et les copains ne suffisent pas à répondre à leurs questions, c'est pourquoi, même s'ils en ont déjà eu à 95% ( cf enquête des lycéens). ils sont toujours demandeurs de groupes de paroles sur ce sujet que ce soit à l'interne et/ ou avec les partenaires extérieurs . Les thèmes les plus demandés sont : relations H/F,la relation amoureuse, le désir et le plaisir, les IST, les lois et l'Ivg, les difficultés sexuelles. La mise en place de la loi ( 3 séquences par an ) ne pose donc pas un problème de contenu mais sans doute un problème de moyens humains. Difficultés rencontrées n Par ordre et que se soit du côté interne ou en partenariat les difficultés sont récurrentes : n organisation dans l'emploi du temps des jeunes et des adultes n rencontre des adultes autour du projet et pour travailler ensemble n difficultés des co animation souvent peu préparées n manque de moyens (bénévolats des personnels, peu ou pas de possibilités de rémunérer les externes) n Utilisation outils et méthodes L'enquête et les travaux communs ont permis de voir que de nombreux outils et méthodes étaient utilisés par tous et qu'une certaine créativité était même développée sur le plan régional, avec des outils comme" chez toi, chez moi" Atout vie, photolangage "amour et sexualité" DASS Rhône, "éducation à la sexualité au collège" CRDP grenoble ( cf journée outils et programmes). n En dehors des collèges ? Ce bilan ne tenait compte que de la mise en place de l'éducation sexuelle en 4 et 3 ème mais nous avons pu relever que de nombreuses interventions avaient lieu de façon organisée ou plus ponctuelle auprès de différents publics. Ainsi en primaire La ville de Lyon (DPSE) à mis en place depuis 10 ans un programme " pour une éducation à la vie" qui s'adresse aux grandes sections de maternelles, ce2, cm2 à raison de 6 séquences par an réalisées par les personnels médico sociaux formés, et qui concerne 82 classes soit 1714 enfants par an et livret et des fiches pédagogiques ont été édités .par la DPSE ville de Lyon La Haute Savoie s'est inspiré de ce programme et touche à peu près 17% des enfants du primaire. Les CPEF interviennent aussi par ex Vaulx en Velin couvre tous les CM2 des 14 établissements. D'autres interviennent auprès de handicapés. 80 SREPS - Juillet 2004 Annexe 2 - Groupes de travail et conclusions : EDUCATION A LA SEXUALITÉ L'enquête lycée fait apparaître 20% de séquences pour les classes de 2nde, par ailleurs la campagne contraception à permis de nombreuses interventions ponctuelles et d'organiser le partenariat en ce qui concerne par ex le norlevo ( cf bilan à la fin de l'enquête collège). n n n En région Rhône Alpes, l'éducation à la sexualité tend à bien s'implanter si l'on en croit les enquêtes, tout n'est pas acquis pour autant, puisque de nombreuses demandes ne sont pas satisfaites faute de moyens et que la loi nous en demande plus à l'avenir. Ce qui semble particulièrement intéressant c'est que l'on tende vers une harmonisation des interventions et une évolution vers le travail en partenariat (interventions voir formations communes) qu'il va falloir continuer à développer car elles font l'unanimité de ceux qui ont été amenés à les pratiquer. n n Les propositions du groupe Formation des acteurs Constats et propositions (le détail de notre travail se trouve dans les comptes rendus d'atelier) Les formations initiales des intervenants en éducation à la sexualité sont transdisciplinaires (infirmières, médecins, enseignants, cons conjugaux, sages femmes, Cpe., éducateurs., psychologues...) et très peu, comportent une approche de la sexualité humaine. Tous les intervenants ont donc dûs se former en plus pour intervenir en éducation à la sexualité. C'est sans doute pourquoi la majorité des formations proposées actuellement, relèvent de la formation continue. Ces formations sont mises en place le plus souvent par la structure elle même, en lien avec l'université (sexo), l'ISF, et des structures de formation en éducation à la santé (ADES, EPE, CNDT, CRIPS). Seule l'EN à mis en place des formations de formateurs et gère à l'interne la formation continue de ses personnels. Il résulte ces différentes formations des contenus variés et par là même des intervenants qui ont parfois des difficultés à intervenir ensembles. Difficultés d'accéder aux formations diplomantes. Propositions Formation de Formateurs d'adultes : créer une fillière en éducation à la sexualité reconnue. n n Formations communes en formation continue Une harmonisation des objectifs et des contenus des formations des intervenants en éducation à la sexualité en institution, faciliterait des interventions en binômes ( internes / externes). L'idéal étant de réaliser des formations communes comme celles réalisées en 2002 entre les CPEF et l'EN avec une convention DASS / EN. Cette formule permet aux intervenants de mieux se connaître, d'intervenir ensemble et ainsi de créer un véritable réseau. Elles pourraient être développées dans le cadre du SREPS SREPS - Juillet 2004 81 Annexe 2 - Groupes de travail et conclusions : EDUCATION A LA SEXUALITÉ n Groupe de pilotage et /ou Instance régionale de réflexion sur l'Education à la sexualité Pour celà il y a nécessité d'un pilotage inter institutionnel ou d'un collectif, qui permettrait aussi des rencontres et une réflexion au niveau régional, sur l'éducation à la sexualité. n Reconnaissance professionnelle : validation des acquis La reconnaissance professionnelle des intervenants est un autre point fort - Tant dans nos institution en terme de reconnaissance d'un temps de travail spécifique et rémunéré, -Que sur le marché de l'emploi (à voir peut être avec la commission formation ( validation des acquis) n Formations initiales Si le concept d'éducation à la santé et à la sexualité semble acquis en terme d'éducation (sic) en tous cas au niveau des textes (loi et nouvelle circulaire), une initiation minimun en formation initiale pour tous les personnels en fonction éducative ne semble pas encore aller de soi. Le SREPS pourrait avoir une fonction d'impulsion dans les centres de formation de la région (IUFM, IFSI,éduc, universités). Un ou des centres de ressources semblent être attendus,et coïncide avec une attente largement exprimée par rapport au SREPS " Meilleure connaissance des structures, des partenaires, des outils et des expériences en action " La connaissance des missions, champs d'interventions des différents intervenant est médiocre, même à l'interne dans les grandes institutions (Conseils Généraux, Education Nationale). La plupart du temps, on fonctionne sur la base des représentations que chacun se fait du rôle des autres. L'expérience montre que les " collectifs " regroupant institutionnels et associations qui fonctionnent dans la durée reposent sur des attentes largement exprimée par rapport au SREPS. La connaissance des acteurs, des besoins et des actions menées n Un état des lieux doit permettre : D'identifier chaque structure (fiche signialitique pour chacune) et d'y trouver un référent reconnu comme représentatif de sa structure n Ces structures peuvent se décliner suivant trois grands groupes : - Ceux qui demandent les interventions - Ceux qui offrent des prestations (intervenants) - Ceux qui offrent des moyens financiers n D'identifier les besoins n D'identifier les réponses possibles (possibilités d'interventions, moyens et outils) Pour que ce schéma puisse prendre corps le groupe a pointé quelques étapes indispensables 82 SREPS - Juillet 2004 Annexe 2 - Groupes de travail et conclusions : EDUCATION A LA SEXUALITÉ n n Une coordination des structures Un coordonnateur / des coordonnateurs de secteur Il apparaît nécessaire qu'une volonté institutionnelle lance le processus avec un coordonnateur au moins provisoire(puis coopté ensuite si le groupe fonctionne)ou une équipe de coordonnateurs de secteurs( afin d'éviter la toute puissance), des possibilité financières et logistiques d'autant C'est le/ les coordonnateurs qui faciliterons : - les rencontres inter référents, - la mise en relation de l'analyse des besoins des interventions, des formations et des moyens n Des rencontres régulières L'expérience montre que les " collectifs " regroupant institutionnels et associations qui fonctionnent dans la durée reposent sur des actions fédératrices telles que : - travail en commun sur le Concept d'Education à la Sexualité, élaboration d’une Charte de l'Intervenant, - mise en place de formations communes pour les membres, - mise en place d'actions communes vers le public jeune / participation aux temps forts (1er déc,...) - mise en place d'une supervision commune, - échange d'outils, élaboration d'outils communs, etc ... n Une mutualisation des expériences et des outils - Création d'une outilthèque régionale avec antennes locales - Mise en ligne d'un site régional : attentes largement exprimées par rapport au SREPS Ce bilan de l'éducation à la sexualité en Rhône Alpes nous a permis d'énoncer un certain nombre de propositions et d'attentes par rapport au SREPS, nous espérons que ce travail n'aura pas été inutile et que le SREPS tout en pérennisant les acquis nous donnera les moyens de faire progresser l'éducation à la santé et à la sexualité. Plus les personnes pourront être formées ensembles et seront amenées à se rencontrer, plus le partenariat pourra prendre corps et s'enrichir pour devenir source de plaisir plutôt que de compétition. SREPS - Juillet 2004 83 Annexe 2 - Groupes de travail et conclusions : EDUCATION A LA SEXUALITÉ Documents joints à la conclusion Les Chartes du Rectorat de Lyon et de Grenoble sur les intervenants en éducation à la sexualité et à la vie. CHARTE ACADEMIQUE DES PARTENAIRES EXTERIEURS INTERVENANT EN EDUCATION A LA SEXUALITE ET A LA VIE RECTORAT de LYON Service Infirmier groupe de pilotage éducation à la sexualité Préalable Cette charte concerne tous les adultes intervenant en éducation à la sexualité dans les établissements scolaires. Dans un souci d'harmonisation et de cohérence il est indispensable que les partenaires extérieurs en prennent connaissance et y adhèrent. Les rencontres autour de l'éducation à la sexualité et à la vie sont l'occasion de créer un temps et un espace de parole et d'écoute. L'éducation à la sexualité ne doit pas prendre la forme d'un discours sur la sexualité mais celle d'une invitation au dialogue, ces rencontres s'inscrivent dans un projet de l'équipe éducative construit en partenariat. Objectifs : n Donner aux jeunes la possibilité de connaître et de comprendre les dimensions de leur sexualité, de les intégrer positivement à leur développement. n Leur permettre de se réaliser de façon harmonieuse et responsable dans leur projet de vie personnel et social en tant que citoyen et être sexué. A cette fin les intervenants veilleront à : n intervenir en petit groupe pour les garçons comme pour les filles, en binôme.Le binôme doit être constitué d'une personne de l'équipe éducative et d'une personne extérieure.Il aura pris le temps d'évaluer les compétences, la complémentarité et les limites de chacun pour répondre au mieux et de façon adaptée au niveau des enfants. n poser et respecter les règles de fonctionnement du groupe : n respect de la parole de chacun, n Respect de la sphère intime : permettre aux jeunes de poser les limites entre leur intimité qui relève de l'espace privé et ce qui peut être dit, vu, entendu et exercé de la sexualité dans l'espace public. En effet, il ne s'agit pas pour les jeunes comme pour les adultes de parler de leur intimité, ni d'être dans la transparence. Chacun est libre de s'exprimer ou de se taire. Ce qui est dit dans le groupe peut être entendu par tous, relève de la confidentialité mais en aucun cas du secret. n partir des préoccupations et questions des jeunes. n amener le groupe à élaborer ses propres réponses. n respecter les valeurs laïques et les lois qui les sous-tendent. Nous nous portons garants de ce cadre. Signature des intervenants Cette charte a été envoyée par le recteur a tous les chefs d'établissement. 84 SREPS - Juillet 2004 Annexe 2 - Groupes de travail et conclusions : EDUCATION A LA SEXUALITÉ CHARTE ACADEMIQUE DE L'INTERVENANT EN EDUCATION A LA SEXUALITE ET A LA VIE RECTORAT DE GRENOBLE Les rencontres autour de "l'Education à la Sexualité et à la Vie" sont l'occasion de créer un temps et un espace de parole et d'écoute. L'éducation à la sexualité ne doit pas prendre la forme d'un discours sur la sexualité mais celle d'une invitation au dialogue. Objectifs: n Donner aux jeunes la possibilité de connaître et de comprendre les dimensions de leur sexualité, de les intégrer positivement à leur personnalité n leur permettre de se réaliser de façon harmonieuse et responsable dans leur projet de vie personnel et social en tant que citoyen et être sexué. A cette fin, l'éducateur veillera à: n intervenir autant que faire se peut, en binôme et si possible dans la mixité homme - femme. n assurer la confidentialité des échanges n prendre de la distance par rapport à sa propre sexualité et maîtriser la part de séduction qui entre dans la relation éducative. n entendre les enfants, les adolescents, en fonction de leur niveau de développement dans leur complexité et dans leur recherche d'identité. n aider les enfants, les adolescents à discerner leurs propres repères. n respecter les enfants, les adolescents entre besoin d'expression et besoin de pudeur n respecter la nécessaire ligne de partage entre vie privée et vie publique. n être ouvert à la diversité des orientations sexuelles dans les limites de la loi et être capable d'en tenir compte dans la relation éducative sans porter de jugement. n n manifester le même intérêt aux différentes tranches d'âges, aux filles et aux garçons. développer une attitude d'écoute, de disponibilité et neutralité dans la démarche d'éducation à la sexualité et à la vie. L'éducateur connaîtra ses propres limites et possédera suffisamment de compétences pour apporter des réponses étayées aux enfants et aux adolescents. Il sera à l'aise dans les échanges. Il ne s'agit ni de travailler "pour" ou "sur" nos jeunes interlocuteurs mais "avec" eux dans une démarche basée sur la confiance dans leurs capacités visant à développer l'estime de soi et la capacité à faire des choix personnels. SREPS - Juillet 2004 85 Annexe 2 - Groupes de travail et conclusions : EDUCATION DU PATIENT ET DU CITOYEN EDUCATION DU PATIENT ET DU CITOYEN Composition et conclusions des Groupes de travail PILOTAGE UPML Dr Caton, UPML, Dr Audran, UPML, Dr Barrois, UPML, Dr Berthet, UPML, Dr Derrien, UPML, Dr Eglinger, UPML, Dr Gourmelen, UPML, Dr Rouhier, UPML, Dr Staganara, UPML, Mme Beyragued, CRAES-CRIPS, Mr Bouchet, CRAES-CRIPS, Mr Boursier, URIOPS, Mme Buchs, Association Réseau Santé, Dr Butheau, Rectorat de Lyon, Mme Canard, CAF de Vienne, Dr De Goer, CH Chambéry, Dr Garrigou-Grandchamp, CPAM Bourg en Bresse, Mr Kepenekian, Groupe Forum des Usagers, Mme Kerkhove, Association PEEP, Mr Le Boulaire, CPAM St Etienne, Mr Lefebvre, Fédération APPEL Bourg en Bresse, Dr Menard, Hôpital Givors, Mr Ravel, Association Lyonnaise des insuffisants respiratoires, Mr Réquillart, Mutualité Rhône Alpes, Mr Verhlac, CPAM Bourg en Bresse, Mme Vermont, Courlygones. PILOTAGE ASSURANCE MALADIE Mr Dorme, URCAM Rhône-Alpes, Mme Perez, CPAM Vienne, Mme Guilhot, MCR Adjoint, Mr Le Boulaire, CPAM St Etienne, Mr Verlhac, CPAM Bourg en Bresse, Mr Combe, CMR du Rhône, Mr Heres, AROMSA, Mme Guillaud, CPAM Chambéry, Mr De Angelis, URCAM 86 SREPS - Juillet 2004 Annexe 2 - Groupes de travail et conclusions : EDUCATION DU PATIENT ET DU CITOYEN Diaporama présenté par l'UPML RA lors du GTR du 25 juin 2003 Diapo 1 Le Schéma Régional Le Schéma Régional d'Éducation pour la Santé en d'Éducation pour la Santé en Rhône Alpes n À la demande du Ministère est organisé par la DRASS dans le organisé par la DRASS dans but de promouvoir la santé. n C'est un programme plus qu'un schéma strict Diapo 2 SREPS n Il a été élaboré au sein du au sein du GTR (Groupe Technique Régional) grâce à l'aide du CRAES (Collège Rhône Alpes d'Éducation pour la Santé) n Il comprend de nombreux intervenants de la région concernés par la concernés par la "Santé" et sa promotion Diapo 3 SREPS n DDASS n Éducation Nationale n Médecine Hospitalière n Union Professionnelle des Médecins Libéraux n Mutualité n Conseils Départementaux (PMI Conseils Départementaux (PMI - - CAF) CAF) n Collectivités Locales n CPAM n Représentants d'Associations de Patients n ADES (Association Départementale d'Éducation pour la Santé) Diapo 4 Quatre sous groupes ont plus travaillé en parallèle n Formation sous la responsabilité de sous la responsabilité de l'Éducation Nationale n Nutrition sous la responsabilité de la sous la responsabilité de la DDASS n Sexualité sous la responsabilité du sous la responsabilité du Rectorat de Lyon n Éducation citoyen sous la responsabilité de l'UPLM RA Diapo 5 Le sous groupe Education citoyen était composé n De Membres de l'UPML Les docteurs AUDRAN docteurs AUDRAN - BARROIS ; BERTHET ;EGLINGER ; ROUHIER ; STAGNARA n Du docteur BUTHEAU, Responsable de la médecine scolaire au rectorat n Du responsable de la mutualité Mr REQUILLART de Grenoble n De médecins urgentistes, Docteur MENARD, Docteur de GOERS n De médecin de CPAM Mme GARRIGOU GRANDCHAMP de Bourg en Bresse n De responsables d'associations de malades n De responsables d'associations de parents n D'un membre de COURLYGONES Diapo 6 Cinq réunions de travail ont été échelonnées sur 8 mois Le travail de réflexion a consisté : n Un état des lieux concernant les conséquences de la mauvaise éducation pour la santé et de l'insuffisance de prévention la santé n Nécessité d'un choix Diapo 7 Trois Items ont été développés : n Beaucoup de consultations en urgence pourraient être évitées n L'information des usagers est insuffisante pour une bonne utilisation du système de soins n Les difficultés sociales et les distances culturelles sont des freins difficiles à contourner Diapo 8 L'éducation pour la santé a ensuite été analysée en fonction de la consultation médicale fonction de la consultation médicale En amont de la consultation n Utilisation ou non du savoir du Patient citoyen n Réaction adaptée ou non ? Pendant la consultation n Relation d'écoute De confiance Après la consultation n Éducation concernant la maladie n Observance du traitement et des conseils n Hygiène de vie SREPS - Juillet 2004 87 Annexe 2 - Groupes de travail et conclusions : EDUCATION DU PATIENT ET DU CITOYEN Diapo 9 Trois facteurs de "mal" consommation ont été identifiés Sur consommation n Inquiétude (favorisée quelquefois par les médias …) n Angoisse n Manque d'expérience n Déficit de transmission familiale Sous consommation n Peur de la maladie, du médecin n Barrière économique n Négligence Mal consommation n "Tout, tout de suite" n Hiérarchisation des acteurs Diapo 10 Une analyse a été débutée n Besoin de cohérence des messages n Enjeu d'une participation active des patients n Enjeu du partage entre les patients n Complexité des relations avec les patients n Nécessité pour les médecins d'échanger sur leurs patients n Intérêt et risque des documents remis pendant la consultation n Utilisation de la salle d'attente Diapo 11 Une des missions des Unions est n L'analyse et les études relatives au fonctionnement du système de santé, à la coordination avec les autres professionnels de santé, à l'information, et à la des médecins et des Usagers Diapo 12 Éducation citoyen est donc encore un vaste champ d'action dans lequel l'UPML peut s'investir n Actuellement, grâce à COURLYGONES, n L'éducation pour la santé concernant la fièvre est un chantier en cours n Enquête sur la fièvre faite à "froid " n Pharmacie, enquête téléphonique n Enquête sur la fièvre fait à "chaud " n Médecin urgentiste, SAMU n Discordance entre les deux réponses n Diffusion d'une plaquette précise en cours d'élaboraiton Diapo 13 Prévention de l'obésité de l'enfant Dr S.TREPPOZ ; Dr A. SERBAN Mise en place d'un réseau Ville Hôpital Groupe de travail avec des professions variées et différentes, concernées par l'obésité de l'enfant Début des travaux automne 2003 Diapo 14 Échanges possibles avec l'Éducation Nationale n Connaissance de leurs programmes n Connaissance des actions de prévention en cours Diapo 15 Échanges avec les médias : n Ils sont avides d'informations précises n Mais un échange sur le fond concernant l'impact de leur message et leur responsabilité pourrait être intéressant Échanges avec les associations de patients/de parents n Ceci pourrait se faire grâce au concours du CRAES Diapo 16 L'échange, la communication permettent n Le début d'une prise de conscience, d'une action n L'éducation quelle qu'elle soit n'est jamais terminée 88 SREPS - Juillet 2004 Annexe 2 - Groupes de travail et conclusions : EDUCATION DU PATIENT ET DU CITOYEN Groupe de travail " éducation du patient citoyen " dans le cadre de l'élaboration du SREPS Rhône-Alpes RAPPORT FINAL - URCAM RHONE ALPES Dans le cadre de l'élaboration du Schéma Régional d'Education pour la Santé en Rhône-Alpes et en complément d'une phase initiale d'état des lieux, quatre groupes de travail ont été constitués sous l'égide de la DRASS : formation, nutrition (dans le cadre de la mise en œuvre du plan national nutrition santé), éducation à la vie affective et sexuelle et éducation du patient citoyen. Ce dernier groupe avait été conçu initialement par la DRASS comme devant permettre d'aborder la question de la responsabilité du consommateur de soins, à travers un échange en forme de diagnostic partagé, problématique et esquisses de solutions entre professionnels de santé libéraux et l'assurance maladie. Par courrier en date du 24 février 2003, le DRASS a cependant souhaité qu'un groupe de travail spécifique à l'Assurance Maladie puisse traiter de cette question de l'éducation du patient citoyen et livrer ses conclusions pour le mois de juin, ce document permettant ensuite une confrontation des analyses et propositions présentées par l'assurance maladie avec celles du groupe de médecins libéraux travaillant sur le même sujet. Dans ce cadre, la mission du groupe de travail URCAM a consisté à : n formuler le point de vue des organismes d'assurance maladie en région sur les notions d'éducation du patient citoyen, n faire des propositions d'actions qui permettent d'aller dans le sens d'une utilisation plus pertinente du système de santé par le patient citoyen. 1 - Composition du groupe et méthode de travail Composition du groupe de travail : Georges DORME Michèle PEREZ Joëlle GUILHOT Eric LE BOULAIRE Vincent VERLHAC Pierre COMBE Juan Manuel HERES Martine GUILLAUD Gilles DE ANGELIS Directeur de l'URCAM Rhône-Alpes Directeur CPAM de Vienne MCR Adjoint Directeur CPAM de Saint-Etienne Directeur CPAM de Bourg Directeur CMR du Rhône Médecin-Conseil Chef AROMSA Directeur CPAM de Chambéry Chargé de Mission URCAM Le groupe de travail s'est réuni trois fois, le 2 avril, le 6 mai et le 12 juin. Les réunions ont été complétées par un questionnaire d'état des lieux auprès des organismes et une réunion avec un panel d'assurés menée par la CPAM de Saint-Etienne. SREPS - Juillet 2004 89 Annexe 2 - Groupes de travail et conclusions : EDUCATION DU PATIENT ET DU CITOYEN Méthode de travail : n Définition des termes d'éducation, éducation du patient, éducation du patient citoyen. n Brain-storming sur ces définitions afin d'obtenir une vision commune à la fois de leur contenu et du positionnement de l'assurance maladie par rapport aux actions qu'elles sous-tendent. n Recherche des thèmes, publics et méthodes d'actions prioritaires ou, a contrario, exclusion de certaines approches. Cette recherche s'est appuyée notamment sur un état des lieux d'actions significatives menées par les organismes dans ce champ. n Catégorisation en trois domaines d'intervention possibles : éducation pour la santé, éducation thérapeutique, éducation du patient citoyen, avec sélection des thématiques ou pathologies prioritaires, populations-cibles retenues et type d'actions proposées. Pour chacune des notions d'éducation pour la santé, éducation thérapeutique et éducation à l'utilisation pertinente des ressources du système de santé, le groupe de travail s'est attaché à donner une définition de ces notions et à préciser quelles actions conduites dans chacun de ces trois champs peuvent contribuer à la responsabilisation de chacun. 2- Problématique, constats et choix opérés, segmentation en trois champs d’actions La notion d'éducation du patient citoyen recouvre deux dimensions : une dimension individuelle, en donnant à chacun les moyens de gérer son capital santé, n n une dimension collective, par la responsabilisation vis-à-vis du système de soins et de son bon usage. Pour situer le niveau possible d'action de l'assurance maladie, on peut se référer à trois "blocs" : n ce qui est donné à chacun par la naissance : patrimoine génétique hors champ de l'assurance maladie ; n les déterminants de santé : l'assurance maladie peut agir dans une certaine mesure via l'éducation pour la santé, mais n'intervient pas sur les aspects sociétaux stricto sensu ; n l'éducation thérapeutique, domaine dans lequel l'assurance maladie a clairement un rôle à jouer. Ces trois "blocs" ne sont pas étanches et s'inscrivent dans un continuum où l'assurance maladie se positionne ou pas, avec un va-et-vient entre le collectif et l'individuel et une population non homogène. De plus, dans les facteurs environnementaux, on peut également prendre en compte ce qui relève d'une activité professionnelle spécifique. Cette dimension prévention des accidents et maladies professionnelles relève d'une réflexion et de modalités de gestion spécifiques. En revanche, la question de la conciliation du traitement d'une pathologie avec une activité professionnelle peut relever de l'éducation thérapeutique : quels conseils par exemple donner à un diabétique déjeunant en restaurant d'entreprise ? 90 SREPS - Juillet 2004 Annexe 2 - Groupes de travail et conclusions : EDUCATION DU PATIENT ET DU CITOYEN Les actions menées par les organismes : Le questionnaire adressé aux organismes de l'Union visait à recenser leurs initiatives en matière d'éducation pour la santé, d'éducation thérapeutique et toutes actions allant dans le sens d'une meilleure utilisation du système de santé par le public. Les réponses permettent de décrire l'existant en 5 grandes catégories d'actions : (voir synthèse en annexe 1) n Mise en œuvre d'une médecine préventive via des bilans de santé proposés à des assurés en fonction de leur âge ou d'un ciblage particulier (publics précaires, adolescents 1624 ans en MSA pour dépistage des troubles du comportement par exemple). Cette médecine préventive peut être complétée de séances collectives d'information, voire d'éducation thérapeutique. n Actions d'accompagnement aux droits et aux soins : ces actions destinées à permettre à chacun de bénéficier de ses droits en matière d'assurance maladie intègrent également une dimension d'accès aux soins, voire à la prévention. n Diffusion d'informations santé, par campagnes de communication, mise à disposition d'informations personnalisées, voire rencontres-débats. n Prise en charge d'actes ou actions de prévention, éducation comportementale. n Implication et /ou formation des professionnels de santé à l'éducation du patient et du citoyen. Cet état des lieux a été complété par le questionnement d'un panel d'assurés sur ces notions d'éducation du patient citoyen (annexe 2). De l'état des lieux ressortent plusieurs constats : n un éparpillement des actions, faute de choix clairs, n une nécessité et une capacité à agir inégales pour l'assurance maladie (refus de l'instrumentalisation, action sur ce qui relève de choix individuels ou de société), n S'il n'appartient pas à l'assurance maladie d'agir sur les déterminants de santé, elle peut cependant inciter les individus à faire eux-mêmes des efforts pour maîtriser et améliorer leur propre santé ; pour cela, elle peut se doter en région de programmes dans trois champs : n l'éducation pour la santé l'éducation thérapeutique ciblée sur la prise en charge d'une pathologie n l'éducation à une utilisation pertinente des ressources du système de santé n Dans ces trois champs, le groupe s'est attaché à définir ce que peut proposer l'assurance maladie pour favoriser les comportements allant dans le sens d'une plus grande responsabilisation de chacun vis-à-vis de sa santé et vis-à-vis du système de santé. SREPS - Juillet 2004 91 Annexe 2 - Groupes de travail et conclusions : EDUCATION DU PATIENT ET DU CITOYEN DOMAINE 1 : la responsabilisation par l'éducation pour la santé Dans le cadre de la préparation de la future loi quinquennale en santé publique, il est annoncé une structuration renforcée des politiques de prévention et la mise en œuvre de dispositifs et de priorités avec un pilotage accru de l'Etat. La création de l'INPES et les missions qui lui incombent en sont une des manifestations récentes. Dans ce contexte, l'assurance maladie a récemment (CA de la CNAMTS mars 2003) précisé les modalités d'intervention propres à l'assurance maladie dans le champ de la prévention. A notamment été réaffirmée l'intégration de la prévention dans la gestion du risque et d'une façon plus générale dans l'objectif de régulation dont elle constitue un volet à part entière en contribuant à rationaliser et optimiser les dépenses ( exemple : la campagne consacrée au bon usage du médicament, l'accord de bon usage du test de dépistage rapide de l'angine). Dans cette démarche, les interventions de l'assurance maladie n'isolent pas les démarches de prévention mais au contraire favorisent leur inscription dans une politique d'ensemble d'accès aux soins. Dans cet esprit, l'investissement du réseau de l'assurance maladie sur des programmes de prévention s'inscrira dans deux axes : le dépistage de pathologies lourdes aux conséquences graves en termes de dépendance et de handicap, n des programmes de prévention globaux orientés vers des catégories populationnelles spécifiques (petite enfance, adolescents, femmes enceintes, personnes âgées). n Ce positionnement suppose, a contrario, que l'assurance maladie ne s'inscrira pas dans les campagnes nationales à vocation généraliste destinées à modifier les modes comportementaux sociétaux, comme les pratiques addictives ou la prévention de certaines maladies sexuellement transmissibles dont le pilotage relève des pouvoirs publics. Dans le cadre de ce positionnement stratégique, le groupe de travail s'est donc attaché à définir sur quelles thématiques et selon quelles modalités l'éducation à la santé soutenue par l'assurance maladie pouvait contribuer à la responsabilisation du patient citoyen. En l'occurrence, dans le champ de la prévention primaire, la responsabilisation passe par une éducation la plus précoce possible ou la plus adaptée à un contexte de vie particulier. Dans ce contexte, trois domaines d'intervention ont été jugés prioritaires : n la prévention du tabagisme, n la nutrition ( prévention de l'obésité), n dans une moindre mesure, la prévention de l'alcoolisation excessive. Ces trois problématiques sont en effet des facteurs causals ou aggravants dans la plupart des grandes pathologies. Pour autant, ces trois thématiques sont à traiter en direction des populations prioritaires que sont les jeunes et les femmes enceintes, en excluant les approches grand public pour les raisons indiquées plus haut. 92 SREPS - Juillet 2004 Annexe 2 - Groupes de travail et conclusions : EDUCATION DU PATIENT ET DU CITOYEN La prise en compte de ces orientations est conditionnée par : n un choix interne à l'assurance maladie sur le partage entre actions menées avec des moyens dédiés et les actions déléguées par l'assurance maladie à des associations. n La mise en œuvre de programmes basés sur des référentiels solides et évalués. Comme précisé plus haut, plutôt que des grandes campagnes ou actions " sociétales ", l'assurance maladie entend désormais agir sur des groupes " à risques "et dans des contextes bien précis, ce qui permet de bien dimensionner l'action et d'en évaluer les résultats (exemple : l'aide à l'arrêt du tabac chez les femmes enceintes). Il est proposé également de conduire un programme ciblé de prévention du tabac et de l'alcool dans les entreprises du secteur de la santé : les salariés des organismes sociaux pourraient ainsi être les premiers relais des comportements positifs que l'assurance maladie entend promouvoir sur le sujet. Les populations-cibles retenues : les jeunes, en étant conscient et attentif sur la difficulté à interpeller et motiver les adolescents sur ces questions, n n les femmes enceintes, S'agissant des publics précaires, il n'est pas jugé opportun de conduire des actions spécifiques en leur direction, mais plutôt de rechercher une approche différenciée au sein d'actions généralistes. Les modalités possibles d'action : n Pour les actions en direction des jeunes : élaboration d'un cahier des charges cadrant les modalités d'action dans les classes de CM1-CM2, 6ème et 5ème, au travers d'un appel à projets en partenariat avec l'Education Nationale. Pour l'action en direction des salariés des organismes : mise en œuvre coordonnée au niveau régional et simultanée dans les organismes des trois régimes d'assurance maladie, mais aussi sections locales mutualistes. n Le groupe a considéré également que dans le champ de l'éducation pour la santé, l'implication des professionnels de santé doit être facilitée ; pour l'instant, seuls les contrats de santé publique permettraient de les associer aux actions prévues, mais ces contrats restent pour l'instant sans déclinaison régionale possible et s'avèrent plus adaptés à l'éducation thérapeutique qu'à l'éducation pour la santé. Le groupe considère cependant que les médecins référents, par leur engagement dans des actions de santé publique, doivent pouvoir devenir des vecteurs de responsabilisation par l'éducation. Dans le système du médecin référent, il y a en effet un engagement tant du médecin que du patient, engagement du patient quant à son parcours dans le système de soins, engagement du médecin dans la participation à des actions de santé publique. Propositions du groupe : mener des actions ciblées d'éducation pour la santé en direction de groupes de population précis, femmes enceintes notamment. Une approche différenciée devra être recherchée pour les personnes en situation de fragilité ; n engager un partenariat avec l'éducation nationale afin de cadrer un soutien aux actions menées en CM1,CM2,6éme et 5ème ; n faire des personnels des organismes sociaux des relais de la promotion de comportements positifs pour la santé ; n dynamiser le rôle du médecin référent, expérimenter un contrat de santé publique sur une thématique d'éducation pour la santé (ex : dépistage du cancer du sein). n SREPS - Juillet 2004 93 Annexe 2 - Groupes de travail et conclusions : EDUCATION DU PATIENT ET DU CITOYEN DOMAINE 2 : la responsabilisation par l'éducation thérapeutique Il s'agit de donner à chacun les moyens de gérer le mieux possible sa pathologie et la conduite de son traitement. L'éducation thérapeutique peut être individuelle (le plus souvent) ou collective, l'un n'étant pas exclusif de l'autre ; il s'agit d'un processus progressif d'acquisition de connaissances, s'inscrivant dans la durée. L'éducation thérapeutique est également pour la personne qui en bénéficie un facteur de responsabilisation en ce qu'elle a pour finalité d'améliorer l'observance du traitement en obtenant une attitude pro-active du patient dans la gestion de sa pathologie. Le corps médical n'est à ce jour pas rémunéré pour pratiquer l'éducation thérapeutique qui réclame du temps et un protocole précis. Seul le contrat de santé publique ou des dispositions spécifiques de la Classification Commune des Actes Médicaux (CCAM) permettront à terme la rémunération de l'éducation thérapeutique en prestations légales. S'agissant de la stratégie de prévention de l'assurance maladie citée plus haut, l'éducation du patient en constitue un des axes stratégiques, ce concept étant soutenu par l'arrivée de nouveaux outils juridiques de contractualisation avec les professionnels de santé (contrats de bonne pratique et contrats de santé publique) ; les illustrations les plus récentes en sont les accords sur le bon usage de la visite et l'utilisation du test de dépistage rapide de l'angine. L'éducation du patient est cependant par définition une interaction entre médecin et patient dans laquelle il est difficile de s'immiscer. On peut pourtant faciliter cette relation par la proposition d'une formation des médecins à l'éducation thérapeutique, une offre de services particulière faite aux patients en lien avec le médecin traitant (intégrer une association de malades, bénéficier de conseils dispensés par un CES par exemple). Cela nécessite que cela soit bien cadré et n'empiète pas sur les prérogatives du médecin (offre de services par exemple dans le cadre de l'examen conjoint médecin conseil médecin traitant dans le cadre d'une admission en ALD). Ces préalables posés, les propositions suivantes ont été formulées : Pathologies retenues : n l'asthme (en cohérence notamment avec le développement de l'ambroisie observé en Rhône-Alpes), n le diabète (à la fois en raison de la prévalence et de l'incidence de cette pathologie, mais aussi en raison de la pérennité de l'investissement de l'assurance maladie pour une meilleure prévention, dépistage et prise en charge de cette pathologie). N'a pas été retenue l'éducation thérapeutique dans le cadre du traitement de l'HTA car outre le fait que cette pathologie est souvent intriquée avec d'autres, l'éducation thérapeutique y est moins protocolisée et relève encore du domaine de la recherche. Acteurs : 94 SREPS - Juillet 2004 n les CES, n les praticiens libéraux via les CSP, n les associations de malades, n les médecins référents, n les médecins-conseil pour appui et aiguillage. Annexe 2 - Groupes de travail et conclusions : EDUCATION DU PATIENT ET DU CITOYEN Propositions du groupe de travail : Développer l'éducation thérapeutique pour l'amélioration de la prise en charge des deux pathologies diabète et asthme, en favorisant notamment les actions de formation des professionnels de santé et les offres de service en direction des patients. n n Soutenir via le FAQSV et le FNPEIS les initiatives prise en région sur ces thématiques par les professionnels de santé libéraux et les associations de malades. Donner un plus grand rôle aux centres d'examens de santé dans le cadre d'actionsd'éducation thérapeutique n Prendre en charge et concevoir des formations spécifiques dans le cadre de la FMC conventionnelle n Expérimenter l'éducation du patient lors de l'admission en affection de longue durée : à l'occasion de l'élaboration du protocole interrégimes d'examen spécial (PIRES) et dans le cadre d'un dialogue médecin traitant/patient/médecinn D'une manière plus générale, permettre aux professionnels de santé de jouer un rôle accru dans l'éducation et la responsabilisation de leurs patients, par des outils juridiques et une rémunération adaptée (contrats de santé publique). n DOMAINE 3 : la responsabilisation du patient en tant qu'objectif Il s'agit de responsabiliser chacun par rapport à l'utilisation du système de soins, ce qui recouvre deux types d'actions : n Faire connaître les valeurs et ressources qui sous-tendent le système de santé. La sécurité sociale est peut-être insuffisamment ressentie comme un bien commun ; les valeurs de solidarité et d'équité qui la fondent méritent d'être rappelées ; le principe selon lequel chacun contribue selon ses possibilités et reçoit selon ses besoins doit rester connu et partagé. L'élaboration du SREPS en Rhône Alpes peut être l'occasion de demander une plus grande inscription de ces notions dans les thèmes abordés par les comités d'éducation à la santé et à la citoyenneté des collèges et lycées. Par ailleurs les supports de communication de l'assurance maladie restent avant tout axés sur la notion de droits ; ces supports pourraient faire œuvre de pédagogie en soulignant ces notions. n Favoriser des comportements éclairés et responsables Les messages de type moralisateur, ou même l'aspect sanction de comportements supposés déviants n'auront que peu de chances d'avoir un réel impact, même si le rôle de contrôle et de sanction de l'assurance maladie ne doit pas être délaissé quand il s'avère nécessaire. Deux axes complémentaires sont en revanche à privilégier : La discrimination positive dans la prise en charge d'actes ne relevant pas du droit commun. Il s'agit de prendre en charge des actes qui favorisent un comportement préventif (exemple : prévention bucco-dentaire) n n L'élaboration de messages à valeur pédagogique L'objet des messages ciblés est alors de faire connaître et comprendre par la personne la solution la mieux adaptée à sa situation. La campagne récente sur le bon usage des antibiotiques, couplée à la prise en charge du test de dépistage rapide de l'angine, en est une bonne illustration. SREPS - Juillet 2004 95 Annexe 2 - Groupes de travail et conclusions : EDUCATION DU PATIENT ET DU CITOYEN D'autres problématiques d'actualité se prêtent à cette approche pédagogique : le rôle des maisons médicales de garde là où elles existent, la prescription des médicaments génériques ou en dénomination commune internationale. A cet égard, un document élaboré en Basse-Normandie illustre bien cette approche ; intitulé " campagne d'éducation à la santé pour une bonne utilisation des services d'urgence ", il est distribué par les médecins et illustre la conduite à tenir dans un certain nombre de cas courants. Dans ce cadre, l'admission en affection de longue durée et le colloque médecin traitant/médecin conseil/assuré engagé lors de l'élaboration du protocole d'examen spécial constituent un moment privilégié pour ce type d'action pédagogique. Propositions du groupe de travail : dans le cadre du SREPS, demander à ce que les CESC contribuent à une meilleure connaissance des principes fondateurs, des valeurs et des ressources du système de protection sociale, n développer également ces principes fondateurs, valeurs et ressources dans le guide de l'assuré social de Rhône-Alpes, n n développer la prise en charge d'actes favorisant les comportements préventifs, n développer en partenariat avec les professionnels de santé les messages et outils destinés à améliorer une utilisation pertinente du système de soins. En conclusion, on peut souligner que les propositions formulées dans ce rapport s'inscrivent pleinement dans la stratégie de services de l'assurance maladie 2003-2005 ; cette stratégie visant en effet à structurer une offre de service santé dans le cadre des politiques de prévention et de régulation d'une institution sociale et solidaire. 96 SREPS - Juillet 2004 Annexe 2 - Groupes de travail et conclusions : EDUCATION DU PATIENT ET DU CITOYEN Synthèse des réponses des organismes au questionnaire adressé le 15 avril 2003 Rappel du questionnement adressé à l'ensemble des caisses adhérentes : Dans le cadre de l'élaboration du schéma Régional d'Education pour la Santé, la DRASS Rhône-Alpes a confié à l'URCAM l'animation d'un groupe de travail interne à l'Assurance maladie dont la mission est double : n formuler le point de vue des organismes d'assurance maladie en région sur les notions d'éducation du patient et du citoyen, n faire des propositions d'actions qui permettent d'aller dans le sens d'une utilisation plus pertinente du système de santé par le patient/consommateur/citoyen, Vous trouverez, ci-joint, le compte-rendu des premiers travaux de ce groupe dont les propositions sont attendues pour le mois de juin. Afin d'alimenter la réflexion et les propositions de ce groupe de travail, il nous serait utile de connaître les initiatives conduites en région par les caisses, qu'il s'agisse de l'éducation pour la santé, de l'éducation thérapeutique ou plus globalement de toutes les actions innovantes allant dans le sens d'une meilleure utilisation du système de santé par le public. Sans prétendre à l'exhaustivité, ce recueil pourra permettre de repérer les actions ou projets susceptibles d'être mis en lumière dans le cadre des propositions de l'assurance maladie. Je vous remercie donc de me transmettre par mail un descriptif succinct des actions ou projets que vous menez dans ce champ. " Ont répondu : la CMR du Rhône, l'AROMSA, les CPAM de Lyon, Bourg, Saint Etienne, Valence, Annonay, Villefranche, Privas. A l'intérieur du champ relativement large décrit lors de la première réunion du groupe de travail le 4 avril, on peut décrire ainsi les actions des organismes : 1 - mise en œuvre d'une médecine préventive via des bilans de santé proposés à des assurés en fonction de leur âge ou d'un ciblage particulier (publics précaires, adolescents 16-24 ans en MSA pour dépistage des troubles du comportement par exemple). Ces bilans sont réalisés dans les trois régimes selon des modalités différentes : pré-bilan suivi d'une consultation chez le généraliste en MSA, bilans réalisés par des structures spécialisées dans le régime général et AMPI. A noter que parfois ces bilans individuels sont complétés de séances d'information collective proposées en petits groupes sur des thèmes de santé qui concernent directement la personne : par exemple le CES de la CPAM de Lyon propose des séances sur chacun des thèmes suivants : n l'aide au sevrage tabagique, n la fatigue, n le diabète, n la prévention des troubles de la mémoire, n la consommation excessive d'alcool, n l'équilibre alimentaire, n la diététique, n l'exercice physique et le sport, n la prévention des troubles de la mémoire, n la prévention du stress, n le mal de dos, n le sommeil, n l'asthme, n l'hypertension artérielle. A l'issue de ces séances, chaque participant doit être mieux armé face à ses facteurs derisque. Le CMP de Bourg, s'il propose une action similaire sur l'aide au sevrage tabagique (Consultations individuelles et collectives), s'inscrit en outre clairement dans l'éducation thérapeutique au travers de deux actions en direction de diabétiques de type 2 : n séances collectives organisées en vue d'apporter un soutien aux patients diabétiques volontaires : équilibre alimentaire, nécessité de l'activité physique, n conseils pour un meilleur suivi médical (dosage HbA1C, consultations du podologue et de l'ophtalmologiste ...). Il s'agit de mieux armer le patient face à sa pathologie, de l'aider à gérer son capital santé et à identifier les professionnels de santé incontournables pour un bon suivi desa maladie. n démarche innovante visant les diabétiques d'origine étrangère : Elle vise essentiellement les malades d'origine maghrébine. De par leurs spécificités alimentaires, il est apparu pertinent de leur proposer des séances collectives : aide à la préparation de repas équilibrés, conseils nutritionnels, conseils dans la façon de cuisiner. n La CPAM de Saint Etienne, en collaboration avec l'association Dedicas (réseau diabète), mène également des actions de dépistage du diabète, des séances d'éducation thérapeutique et d'accompagnement du patient. Ces séances portent sur l'alimentation et l'hygiène de vie. SREPS - Juillet 2004 97 Annexe 2 - Groupes de travail et conclusions : EDUCATION DU PATIENT ET DU CITOYEN 2 - actions d'accompagnement aux droits et aux soins Ces actions destinées à permettre à chacun de bénéficier de ses droits en matière d'assurance maladie intègrent également une dimension d'accès aux soins, voire à la prévention. On peut citer à titre d'illustration : n à Valence, les actions menées par le service social du régime général en partenariat avec les CPAM : jeu santé n une action d'éducation pour la santé auprès de la clientèle d'une épicerie solidaire (Lyon) : elle s'adresse à un public en grande difficulté sociale. Le travail d'élaboration de supports et d'animation (groupes de parole) a été réalisé par les animatrices en éducation pour la santé de la caisse avec un médecin nutritionniste hospitalier. Des panneaux d'information sur les différents groupes alimentaires ont été adaptés au public (éléments visuels importants). Il s'agit de souligner les équivalences par rapport à la dépense énergétique en tenant compte de bas prix. Cette action éducative permet d'informer une population que l'on imagine mal pouvoir toucher par des moyens de communication traditionnels ou novateurs (internet, plate forme de service…). n L'espace santé jeunes (Lyon) : Il s'agit d'un lieu d'information, d'écoute et d'accompagnement, confidentiel et gratuit, centré sur la santé physique, psychologique et sociale des jeunes. L'éducation pour la santé pratiquée en ce lieu consiste également à favoriser l'accès aux droits et à la prévention (sensibilisation CMU et au bilan de santé) des jeunes qui viennent là seuls ou accompagnés. n la participation à des coordinations d'acteurs sur des thématiques données : semaine santéà Villefranche sur Saône par exemple. n A noter également que dans le cadre des actions soutenues en 2003 en Rhône-Alpes au titredu FNPEIS du régime général, une soixantaine s'inscrit dans le PRAPS et concourre donc à cet objectif. 3- mise à disposition d'informations santé Il s'agit : n de relayer des campagnes nationales ou régionales (ex : diabète), ou de conduire des actions d'initiative locale (campagne de sensibilisation des parents au risque d'obésité infantile dans le Rhône par exemple). n de fournir ou mettre à disposition des informations personnalisées en fonction de la situation de la personne : courriers de sensibilisation, dépliants adressés aux femmes enceintes ou aux jeunes mères par exemple. La CANAM met au point un calendrier virtuel devaccination, accessible sur Internet par mot de passe protégé par assuré. Ce calendrier virtuel permettra, selon les déclarations et réponses faites par les assurés, l'émission en direct de courrier d'invitation à se faire vacciner avec l'émission de bon de vaccination. Ce calendrier virtuel rappellera également les échéances à respecter en matière de vaccination. Dans le cadre du PRAM, un groupe de travail dirigé par la CPAM de Saint Etienne travaille notamment à la mise au point de la diffusion de messages ciblés sur la nutrition ainsi qu'unecampagne d'appels sortants sur le même thème par les plate-formes de services. n de susciter le débat et/ou la recherche d'information de la part du public sur des thèmesciblés : soirées organisées par la CPAM de Saint Etienne sur le sevrage tabagique (" six jours pour décrocher ") avec suivi thérapeutique, réunions -débats organisées par la MSA sur les thèmes du bon usage du médicament et des éléments clés du " bien vieillir ",conférences, actions d'éducation voire groupes de parole sur des thèmes divers (sommeil, tabac, mal de dos, alcool, etc.). 4 - prise en charge d'actes ou actions de prévention, éducation comportementale Il s'agit dans le cadre de protocoles bien définis de prendre en charge des actes de prévention mais aussi d'en faire la promotion pour améliorer le recours de chacun à la prévention et au dépistage ; on peut citer ainsi le bilan bucco-dentaire des adolescents, les vaccinations (grippe, ROR, tétanos), le dépistage du cancer du sein. Les actions des organismes, outre la gestion de ces actes, peuvent ainsi porter sur la promotion des comportements favorables à ces actes de prévention (ainsi la CPAM de Lyon pour la promotion du ROR en partenariat avec la PMI, ou la CPAM de Privas- réalisation d'un CD-ROM ). A cet égard, les campagnes pour la promotion du test rapide de l'angine procèdent de la même démarche. En complément de ces démarches nationales, sont conduites des actions locales ou régionales par la prise en charge du dépistage et de l'éducation thérapeutique auprès de certains publics : ainsi dans le champ de l'hygiène bucco-dentaire, un partenariat est en cours avec l'UFSBD pour la réalisation de dépistages et séances d'éducation individuelles à la santé bucco-dentaires dans une centaine d'écoles primaires de Rhône-Alpes classées en REP. 98 SREPS - Juillet 2004 Annexe 2 - Groupes de travail et conclusions : EDUCATION DU PATIENT ET DU CITOYEN 5- Implication et /ou formation des professionnels de santé à l'éducation du patient et du citoyen Plusieurs dimensions sont à prendre en compte : n l'éducation thérapeutique du patient n'a pas été citée directement car elle relève de protocoles bien précis et d'une rémunération spécifique qui reste expérimentale dans lecadre de réseaux de santé n le conseil thérapeutique que tout professionnel est à même de donner pour conseiller ou aider son patient fait l'objet de peu d'initiatives des organismes : à titre d'exemple, deux actions : - un projet de réalisation d'un CD-ROM en partenariat avec l'ANPA et l'UMPL à destination des généralistes sur l'intervention brève en alcoologie et tabacologie - une campagne de sensibilisation par la CPAM de Lyon sur le thème de l'obésité chez l'enfant et l'adolescent : elle a pris la forme en 2002 d'une information des professionnels de santé, médecins généralistes et pédiatres endocrinologues (avec référentiels médicaux validés, mise en évidence des complications thérapeutiques induites par l'obésité, formulation de conseils et recommandations, liste indicative de centres prenant en charge cette pathologie) . Cette information sera complétée par une campagne de sensibilisation des assurés ayant à charge des enfants de moins de 16 ans et par la création et mise en œuvre d'un module d'éducation pour la santé à destination des enfants de 10 ans (nutrition et activité physique) . On peut souligner d'autre part que la mise en œuvre d'actions sur l'éducation du patient et du citoyen suppose préalablement un processus de formation des professionnels intervenant dans ce domaine. La CPAM de Lyon souligne ainsi deux actions qu'elle met en œuvre : n Une action de formation des infirmières puéricultrices de l'école Rockefeller : assurée par 2 animatrices en EPS de la CPAM de Lyon, il s'agit d'une formation technique et méthodologique qui consiste en 2 modules : techniques d'animation en éducation pour la santé et comment réaliser une affiche en éducation pour la santé. Cette formation doit ainsi permettre à ces futures professionnelles d'intégrer une dimension éducative dans leur pratique. n L'expérimentation de démarches d'éducation pour la santé en médecine générale et en officine auprès d'un public "adolescents" : cette action, à caractère national, qui a débuté fin 2001, mérite d'être citée dans la mesure où elle a permis de faire émerger des besoins spécifiques de formation de la part des médecins généralistes et pharmaciens impliqués dans le projet, afin d'acquérir des compétences en éducation pour la santé. Dans sa phase opérationnelle, ces professionnels (6 médecins référents et 6 pharmaciens) mettent en œuvre actuellement chacun une démarche éducative auprès d'une dizaine d'adolescents. L'évaluation portera aussi bien sur le déroulement de cette expérimentation que sur la démarche éducative et ses effets. De même, la CPAM de Saint Etienne conduit une action " Maternités sans Tabac " en partenariat avec la Ligue contre le Cancer, le CODES 42, la Mutualité de la Loire et un tabacologue, le Dr Mathern. En 2002, des séances de sensibilisation et d'information ont été organisées dans les 5 maternités de la circonscription auprès des équipes soignantes. Ces séances visaient à sensibiliser les professionnels de l'établissement à leur propre tabagisme, à détruire certaines idées dangereuses mais courantes sur le tabagisme maternel (ex. réduire la consommation de tabac pendant la maternité suffit) et à leur donner les éléments nécessaires au conseil minimal pour la future maman comme pour son entourage. En 2003, une journée de séminaire est envisagée afin de sensibiliser les gynécologues obstétriciens et les médecins généralistes qui sont en contact avec la patiente dès le début de la grossesse. Plus généralement, on peut constater que quelques réseaux de santé incluent une dimension d'éducation comportementale dans le cadre de leur action et ne pointent pas uniquement sur l'éducation thérapeutique au sens strict, dans le cadre de la prise en charge d'une pathologie lourde : par exemple les réseaux gérontologie portent également sur la prévention des chutes et l'hygiène de vie. Dernier point à évoquer : les actions d'éducation du patient citoyen qui visent à responsabiliser tant les assurés que les professionnels de santé dans l'utilisation du système de santé ( promotion du générique, applications des majorations de nuit par les infirmières prescriptions redondantes à la CMR). Ce domaine a été très peu cité par les organismes, peut-être parce que la frontière entre éducation et contrôle est malaisée à définir. SREPS - Juillet 2004 99 Annexe 2 - Groupes de travail et conclusions : EDUCATION DU PATIENT ET DU CITOYEN CPAM de Saint-Etienne : Réunion avec le panel d'assurés sur les thèmes de l'éducation à la santé et du patient citoyen Suite à l'invitation lancée aux membres du panel, 13 personnes ont répondu positivement mais 7 ont été effectivement présentes à la soirée, âgées de 45 ans à 78 ans. Parmi ces membres du panel, 2 sont responsables d'entreprise, 3 sont retraités (dont une mère au foyer), 1 salarié de la métallurgie et 1 salarié de la grande distribution. Si cet échantillon est quelque peu représentatif en terme de Catégorie SocioProfessionnelle, il ne l'est pas en terme d'âge. Ils se sont exprimés librement ce qui a conduit parfois à des digressions hors sujet. Ils se sont exprimés en deux temps : n n une première partie sur l'éducation à la santé du patient, une deuxième phase sur le patient citoyen. L'éducation à la Santé Toutes les personnes présentes à l'unanimité sont d'accord sur le rôle important de l'information et de la prévention dans le domaine de la santé. Questionnées sur le rôle de l'Assurance Maladie dans le domaine de la santé, aucune n'a pu spontanément citer une campagne ou une action locale. De façon " aidée " ils parviennent à citer les campagnes s'appuyant sur des spots TV. La mission prévention de l'Assurance Maladie n'est pas encore clairement identifiée. Au-delà des domaines classiques de prévention (conduites addictives), a été pointée la nécessité de l'éducation dans le domaine de l'alimentation, de l'hygiène, des gestes de premiers secours. Questionnées sur l'utilité d'une information sur les médicaments, traitements et les règles d'observance de ceuxci, une majorité des personnes pensent que cela relève du domaine privé : " Chacun a le droit de se soigner comme il l'entend ". A été pointé le problème des inactifs (femmes au foyer principalement) qui n'ont pas de suivi médical en dehors d'une démarche personnelle et sont souvent isolés et sous-informés. Les actions concrètes à mettre en place Spontanément et de façon assez unanime, les assurés présents préconisent : n La mise en œuvre de consultations gratuites à différentes époques de la vie, pour toute la population. n De renforcer le rôle de la Médecine du Travail qui, une fois par an, est à même de faire le point sur la santé des salariés. (ce rôle du médecin du travail est revenu à plusieurs reprises). n De renforcer le rôle de la Médecine scolaire. n De remettre au " goût du jour " l'usage du Carnet de santé. n Spontanément, les assurés ont également cité les Centres d'examens de santé comme pouvant assurer la réalisation des consultations médicales périodiques mentionnées précédemment. Le rôle de l'Assurance Maladie Dans l'esprit de cet échantillon d'assurés, l'assurance maladie reste le gestionnaire des dépenses. Ils mentionnent la mission prévention/éducation de l'Assurance Maladie, plutôt d'une façon globale et collective : poursuite des campagnes de communication, desensibilisation et de dépistage. Lorsqu'on aborde l'aspect individuel, le panel envisage toujours des conseils de portée générale à la demande du patient. Spontanément, aucun n'a évoqué la possibilité d'obtenir des infos ou conseils sur une pathologie dont il pourrait souffrir. A L'évocation de cette possibilité, il ressort une réticence très marquée à ce que l'Assurance Maladie donne des conseils individualisés aux assurés, sur les pathologies dont ils sont affectés, même si ces informations sont faites par un Médecin Conseil.Pour eux, visiblement, ce type de conseil personnalisé ne peut être fourni que par unMédecin qui devrait être le Médecin traitant. Ils sont conscients qu'il y a des lacunes à ce niveau-là, mais n'envisagent pas qu'une personne n'ayant pas une compétence médicale puisse le faire. Arguments mentionnés n L'assuré n'a peut-être pas connaissance de sa maladie. n Le patient peut être effrayé de connaître certains aspects de sa maladie que le médecin lui aurait sciemment cachés. n Des compétences médicales sont nécessaires pour donner ces infos. n Ce n'est pas le rôle de l'assurance maladie. n C'est le rôle du médecin traitant uniquement, le seul à bien connaître le dossier et le patient. n Seuls les Médecins des Centres d'Examens de Santé sont également mentionnés comme acteurs crédibles dans ce domaine. 100 SREPS - Juillet 2004 Annexe 2 - Groupes de travail et conclusions : EDUCATION DU PATIENT ET DU CITOYEN Le patient citoyen n D'une façon unanime, a été pointée une ère de déresponsabilisation collective et la difficulté de faire changer cette situation. n On note un lien étroit dans leur esprit entre le sanitaire et le social. Les membres présents n'ont pas trouvé "amoral" qu'une mère de famille avec un salaire faible, sollicite un congé maladie pendant les vacances scolaires pour garder ses enfants. Ils ne trouvent pas choquant que le régime d'Assurance Maladie pallie les déficiences d'équipement ou de structures sociales de la Ville ou du Département par référence à des situations personnelles qu'ils connaissent ou ont pu connaître. Ils pointent deplus la complaisance des médecins qui les prescrivent. n Même chose concernant les arrêts de travail en fin de carrière quand "on ne peut pas partir en préretraite". n Ont été également mentionnées les aberrations du système : conditionnement des médicaments inadéquat parfois, redondance de certains examens sollicités par les médecins ou hôpitaux, mauvais remboursements ou non remboursements de certains actes (opération myopie par exemple) qui à terme génèrerait des économies. Actions préconisées n A L'unanimité, ils pensent que seuls des contrôles et la sanction des abus permettront de modifier la situation. Cette phase "répressive" leur apparaît incontournable pour modifier les comportements actuels des assurés sociaux et leur redonner le sens des responsabilités. n L'aspect coercitif par la mise en place de contrôles doit s'appliquer également au corps médical forcément complaisant pour certaines situations. n Ce rôle doit être assumé par l'assurance maladie. n Du point de vue pédagogique, souhait d'intégrer dans la scolarité la présentation du système de santé d'une façon économique. L'école doit réapprendre le civisme aux enfants : "ne pas abuser du bien public". n Une personne a également mentionné la nécessité d'inculquer systématiquement à partir d'une classe d'âge les notions de secourisme élémentaires permettant de sauver des vies ou de limiter les séquelles suite à des accidents cardio-vasculaires notamment ce qui se traduirait à terme par des économies importantes. n A été énoncée, à nouveau, l'idée d'accepter de passer des consultations médicales ou dentaires systématiques à certains âges de la vie concernant certains domaines fondamentaux de santé publique comme un acte de citoyenneté. CONCLUSION Tous sont unanimes sur l'importance de l'information et l'éducation du patient. Les assurés reconnaissent un rôle à l'Assurance Maladie pour des campagnes ou conseils généralistes mais ils émettent des réserves en ce qui concerne le conseil individuel fourni par une personne non-médecin. Un rôle pour le médecin conseil n'est absolument pas évoqué dans le domaine de l'information ou éducation du patient. Le patient citoyen semble un leurre sans contrôle et sanction des abus. Dans le domaine de la consommation de soins (comme dans d'autres domaines) souhait de voir le système éducatif reprendre l'enseignement de "l'instruction civique". SREPS - Juillet 2004 101 Annexe 2 - Groupes de travail et conclusions : NUTRITION Le groupe de travail sur la nutrition a été divisé en deux thématiques : n promotion de l'allaitement maternel n restauration collective SOUS GROUPE "PROMOTION DE L'ALLAITEMENT MATERNEL" Composition du Groupe de travail Mme le Dr Communal, DRASS Rhône Alpes, Mme le Dr Schelstraete, Médecin généraliste consultant en lactation, M. De Angelis, URCAM, Mme Beaupoil, ADES Drôme, Mr le Dr Gabrielle, ADES Drôme, Mme le Dr Le Roy, Hôtel Dieu Information pour l'allaitement, Mme le Dr Loras-Duclaux, Hôpital E. Herriot, Mme Martial, Association Ecoute Lait, Mme Lagrut, ADES Rhône, Mme Branchet, CHU La Tronche, Mme Giraud, Ecole de Sage femmes, Mme le Dr Simon-Ghediri, Société de pédiatrie ambulatoire, Mme le Dr Baudino, Société de pédiatrie ambulatoire, Mme Baratie, Conseil général du Rhône, Mme le Dr Regnier, Ville de Lyon Direction Prévention Santé de l'Enfant Conclusions du Groupe de Travail 1 - "Epidémiologie de l'allaitement" Les taux d'allaitement en France sont essentiellement connus par : n les données figurant sur le certificat de santé de l'enfant, dit du 8ème jour, mais en fait rempli au 3ème ou 4ème jour. La distinction allaitement maternel exclusif - A. Mixte n'est pas faite. Les autres certificats de santé (9-24ème mois) qui donneraient des informations sur les durées d'allaitement sont très mal remplis. n Des enquêtes ou travaux ponctuels (enquêtes périnatales, thèses, mémoires). Certains départements n'exploitent pas les certificats de santé (ex. : l'Ardèche). Une action pour bénéficier de meilleures données serait de motiver les médecins afin qu'ils remplissent mieux les conseils de santé, et les renvoient. Pour cela, il y aurait besoin de leur simplifier la tâche/notamment au niveau du formatage du certificat de santé plus enveloppe de renvoi). Le retour d'information vers les médecins peut aussi être très bénéfique. Le souhait est également émis de compléter les données disponibles en Rhône-Alpes. n Travail à faire avec les conseils généraux : joindre des enveloppes de renvoi des certificats, n En milieu hospitalier : coupler l'enquête sur l'allaitement maternel avec l'enquête faite par le CLIN par exemple, 30 jours après le séjour en maternité. 2 - Actuellement, la demande d'allaiter est forte, les taux tendent à remonter mais essentiellement dans les milieux favorisés. L'information et la sensibilisation fait par exemple au niveau des séances de préparation à l'accouchement sont certes bénéfique, mais doivent être nuancées dans leur impact. Les femmes des milieux précaires sont peu touchées : les personnes qui ont été en échec scolaire rejettent la préparation à l'accouchement, qu'elles vivent comme une école. L'explication de niveaux bas d'allaitement dans les milieux précaire ou peu favorisés est complexe ; pour ces femmes, acheter du lait et consacrer ainsi une partie importante du budget familial à son enfant, c'est montrer aux autres que l'on s'occupe de lui, et que l'on s'en occupe bien. 102 SREPS - Juillet 2004 Annexe 2 - Groupes de travail et conclusions : NUTRITION Une réflexion est à mener avec ATD quart Monde, les Restos Bébés et d'autres associations pour voir comment agir pour favoriser l'AM dans cette population. 3 - Dans les maternités, il n'y a pas véritablement un professionnel de santé chargé de suivre l'allaitement de par sa formation, notamment parmi les médecins. Personne n'est formé à suivre le couple mère-enfant, l'interaction Mère- Enfant qu'implique l'allaitement . Le gynéco-obstétricien suit la femme jusqu'à son accouchement et après la naissance de l'enfant, s'occupe certes de la femme mais non de l'enfant. L'allaitement n'est pas son problème, pas même la préparation à un allaitement pendant la grossesse. C'est la sagefemme qui pendant la préparation à l'accouchement l'aborde, et selon un temps très variable selon les professionnelles. La position du GO est plutôt du style : "Et puis allaitez, si cela vous fait plaisir !". Le pédiatre de maternité : son problème, c'est le poids de l'enfant. S'il grossit, pas de problème, l'allaitement maternel peut se faire ; mais s'il ne semble pas retrouver ou s'acheminer vers son poids de naissance, le complément est donné. En général, le pédiatre est pour l'allaitement, mais il est peu ou pas porteur. Il n'est pas formé sur la pratique de l'allaitement, particulièrement pour cette période de mise en route. Les sages-femmes, les infirmiers diplômés d'Etat, les aides soignantes, les auxiliaires de puériculture : certain(e)s sont formé(e)s ou ont eu un début de formation, sont motivé(e)s, d'autres non. Mais parfois les conseils donnés sont contradictoires. De toutes façons, en maternité, toute l'équipe paramédicale, les sages-femmes et le pédiatre peuvent vouloir favoriser l'allaitement, mais le dernier mot sera toujours pour le médecin gynéco-obstétricien. (Ainsi l'exemple de cette maternité importante de l'agglomération lyonnaise lors d'un mois d'août chaud : pour éviter la déshydratation des nouveaux nés, le chef de service de gynéco-obstétrique a décrété l'administration d'un biberon d'eau à tous les enfants, allaités ou pas). Parmi les médecins, les gynécologues obstétriciens et les pédiatres de maternité, les pédiatres responsables des services de néonatalogie doivent être sensibilisés et formés à l'allaitement. 4 - De plus en plus de femmes enceintes sont suivies par des sages-femmes libérales ou de maternité : leur rôle peut être essentiel. Les personnes relais manquent à l'extérieur de l'hôpital : n médecins généralistes formés, n agents de PMI formés, n associations de promotion de l'allaitement maternel : les actions menées sont en général totalement le fait de bénévoles ( femmes ayant allaité, quelques professionnels de santé). Elles font un travail d'accompagnement important auprès des futures mères et des mères (réunions, réponses téléphoniques). Cependant, la région Rhône-Alpes est plutôt mieux placée que les autres régions en matière d'agents de PMI formés ou sensibilisés ou de présence d'associations de promotion de l'allaitement maternel. n le Conseil Général du Rhône, celui de l'Isère mène des actions, n chaque département a au moins une association . L'image des associations aux yeux des professionnel(les) de santé reste encore majoritairement celle d'associations " écolo " gentille, ou " d'association conservatrice de droite, voire intégriste ". Cette image doit changer. Les associations doivent être reconnues comme des partenaires à part entière par les professionnel(le)s de santé. A noter que les Délégations Régionales des Droits des Femmes ne se sont jamais préoccupées du Droit des Femmes à l'information à l'allaitement. La constitution de réseaux, où ces associations ont leur place, est une solution. SREPS - Juillet 2004 103 Annexe 2 - Groupes de travail et conclusions : NUTRITION 5 - Des actions sont à mener à différents niveaux: Côté future mère, et mère, futurs parents encore plus en amont : au niveau des écoles n Côté professionnels de santé. Le fil conducteur pourrait être le besoin d'un continuum d'information, de communication (de formation) sur l'allaitement maternel " longitudinalement " au long de l'existence, " transversalement " dans son environnement. n Outre l'environnement médical et paramédical des femmes, futures mères et mères, il y a lieu de s'intéresser à leur environnement familial : quels sont les soutiens possibles, où sont les freins, quelles propositions faire ? n Favoriser l’allaitement dans la durée Le taux d’allaitement maternel à la naissance en France augmente régulièrement mais doucement selon les différentes études disponibles (50.1% Inserm 1998, 56.3% d’après les premiers certificats de santé de 2002, remplis au 3ème ou 4ème jour de vie et sans distinction du caractère exclusif ou non de l’allaitement). La durée de l’allaitement pourrait être étudiée lors du certificat du 9ème mois malheureusement cet item est souvent peu renseigné. Il existe cependant quelques enquêtes, dont celles menées par l’Inserm en 1994, en 1995 qui montrent une durée médiane de l’allaitement du 8 semaines et celle de la Coordination Française pour l’Allaitement Maternel (COFAM) en 2001 qui note que seulement 35% des enfants allaités depuis la naissance le sont encore à 15 semaines, soit environ 12 à 15% des enfants. La principale cause d’arrêt de l’allaitement après 9 semaines est la reprise du travail par la mère, alors même qu’un pourcentage important de mères aurait souhaité poursuivre l’allaitement au sein. n Concilier allaitement et travail est pourtant possible. Des actions seraient à mener - auprès des structures de garde et des assitantes maternelles pour favoriser l’accueil d’enfants allaités : têtées possibles sur place lorsque la mère travaille en proximité, recueil et administration à l’enfant du lait tiré et apporté par la mère ; - auprès des entreprises et autres employeurs, afin que le droit à poursuivre un allaitement soit reconnu à toute femme revenant d’un congé de maternité et que les conditions soient reconnues pour qu’elles puissent le faire : possibilité de tirer son lait sur le lieu de travail, sur le temps de travail, aménagement d’un lieu convivial pour ce faire, et possibilité de conserver ce lait dans un réfrégirateur, soutien apporté dans l’entreprise par une “marraine d’allaitement” formée. S'intéresser aussi au rapport " qualité-prix " des formations actuellement dispensées, notamment au personnel de maternité. n Pourquoi notamment malgré le bon niveau des formateurs, les conséquences au niveau d'une maternité sont-elles si peu "perceptibles, visibles ? n Pourquoi les professionnelles formées retournent-elles dans leurs services battues d'avance ? n Comment les motiver pour qu'elles puissent mettre en œuvre ce qu'elles ont entendu ou acquis ? n Faut-il un " audit d'un accouchement " pour voir où sont les points faibles pour un bon démarrage de l'AM ? n L'audit d'une journée à la maternité ? Etablir une coordination régionale autour de l'allaitement, faisant intervenir tous les acteurs potentiels (mères, professionnels, entourage des mères, milieux scolaires, centre de planification et d'éducation familiale, instituts de formation….) 104 SREPS - Juillet 2004 Annexe 2 - Groupes de travail et conclusions : NUTRITION SOUS GROUPE RESTAURATION SCOLAIRE ET EDUCATION NUTRITIONNELLE Composition du groupe de travail Mme Le Dr Argaud, DDASS de l'Ardèche; Mme Le Dr Communal, DRASS Rhône-Alpes; M. Guye, ORS; M. Bouchet, CRAES-CRIPS; M. Martin, AFSSA; Pr Laville, CRNH, Hôpital E. Herriot; M. Goulois, Service CAFA, Rectorat de Lyon; M. Jond, Service CAFA - Rectorat de Grenoble; Mr Blond, Collège Louis Lumière Echirolles; M. Coudurier, Lycée Vaucanson Grenoble; Mr Roux, INSA de Lyon; M. Bascoul,, Direction de la Restauration scolaire, Lyon; Mr Vincent, Restauration scolaire municipale, ANNECY; Me Vercellino, Restauration scolaire municipale St Martin d'Hères; Mme Balfin, Mairie de Givors et de Vienne; Mme Coissard, Féderation Conseils Parents Elèves (FCPE) ; Mr Janet, Grenoble ; Mme Demongodin, Infirmière conseillère technique de la Rectrice Rectorat de Grenoble; Mme Morel, Inspection académique Service de promotion de la santé GRENOBLE; Mme Laurant, infirmière conseillère technique scolaire St Etienne; Mme Sourbier, Inspection académique Service de promotion de la santé Centre Médico-Scolaire PRIVAS; M. le médecin directeur Service Communal d'Hygiène et de Santé St Martin d'Hères; Mme le Dr Petre, Conseil Général du Rhône Service Prévention Santé; Mme Cavalier, ADES 69; M. Darnis Réseau Santé - ABC Diététique. GROUPE RESTAURATION SCOLAIRE et EDUCATION NUTRTIONNELLE Compte rendu de la réunion du 14 janvier 2003 Objet : Mise en place du PNNS en région RA avec pour objectif une cohérence entre éducation nutritionnelle et équilibre alimentaire en restauration scolaire. Textes de cadrage: Programme national Nutrition-Santé (PNNS) 2001-05 Circulaire DGS 2002/13 du 9 janvier 2002 relative à la mise en œuvre du PNNS Circulaire MEN 2001/118 du 24 juin 2001 relative à la composition des repas servis en restauration collective Un rapide tour de table permet d'identifier les représentants manquant au groupe pour avoir une représentativité de l'ensemble de la chaîne éducative et de la restauration scolaire. n Un inspecteur de l'éducation nationale (en particulier des SVT) pour la partie éducation nutritionnelle du côté enseignant (Me MOREL) n Un représentant du CROUS pour la restauration en milieu universitaire (Mr GOULOIS). n Un représentant de la DGCCRF pour préciser son rôle dans le contrôle des cahiers des charges en restauration scolaire (Me ARGAUD). n Renforcer la représentativité des parents d'élèves au groupe (PEEP Isère). n Les représentants des syndicats des fruits et légumes et autres représentants des producteurs seront à inviter à une réunion spécifique. SREPS - Juillet 2004 105 Annexe 2 - Groupes de travail et conclusions : NUTRITION Restauration collective scolaire 1 - Présentation de la restauration scolaire en RA : Dans les collèges et lycées publics la restauration est gérée par l'éducation nationale (nombre d'élèves). Au niveau national, seulement 5 % des établissements publics du secondaire ont recours à des sociétés de restauration collective contre 61 % des établissements privés. Dans la région Rhône-Alpes, pour les établissements publics, le pourcentage de sous-traitance s'élève à 0.54 % pour l'Académie de Lyon et de 1 % pour l'académie de Grenoble. Chaque établissement a sa propre cuisine, sauf pour l'académie de Grenoble où une partie de la restauration est réalisée par trois cuisines centrales (Chambéry, Valence, Echirolles) qui desservent 31 établissements. Le nombre d'établissements " publics " possédant un lieu de restauration est de 400 pour l'Académie de Grenoble et de 325 pour l'académie de Lyon. Les achats de denrées alimentaires sont réalisés par l'intermédiaire de groupements d'achat (% des achats et combien de groupements par département) qui établissent les cahiers des charges. Dans les écoles élémentaires, la restauration est gérée par les municipalités. Le pourcentage de sous traitance est plus important. 2 - Organisation de la validation des menus : Des commissions de menus existent, mais il est difficile de savoir aujourd'hui, le nombre d'établissements scolaires qui en est pourvue. Le fondement réglementaire de ces commissions est inconnu à l'ensemble du groupe de travail. Quand elles existent, leur composition comprend rarement une diététicienne. La validation des menus est donc rarement réalisée par une diététicienne. 3 - Formation des gestionnaires et chefs de cuisine : Au sein de l'éducation nationale, les formations des personnels techniques (gestionnaires et chefs de cuisine) sont réalisées par les centres académiques de formation de l'administration rectorats (CAFA ou DIFOP) situés au sein des rectorats. Les effectifs de professionnels de cuisine sont 1357 en 2002 pour l'Académie de Lyon. Seule la formation initiale à l'emploi est obligatoire pour les personnels de la restauration. Sur l'Académie de Lyon cela représente 247 personnels formés sur 3 ans. La formation comprend un module sur les grands principes de la circulaire (1 journée à 2 heures). Pour l'Académie de Grenoble c'est 30 gestionnaires par an pour une formation de 2 heures sur la circulaire. Dans le cadre de la formation continue, depuis la sortie de la circulaire MEN 2001/118 du 24 juin 2001, le rectorat de Grenoble formera en 2003, 45 gestionnaires ou chefs de cuisine sur un effectif de 800 à l'application de la circulaire via une formation sur site de 2 jours. Les ressources techniques du rectorat reposent sur une diététicienne à 0.1 ETP qui assurent ces formations. Dans le cadre de la cuisine centrale en Isère, une formation a été organisée pour les 15 gestionnaires d'établissements et une diététicienne a été recrutée. Pour le rectorat de Lyon, deux thèmes de formation continue sur 3 jours: " les grands principes de la nutrition " et " les menus dans un restaurant scolaire ". Entre 2000 et 2002, la première formation à représenter 92 établissements sur 320 et 125 stagiaires ont été touchés par la formation (soit 30 %) ; la deuxième a touché en trois ans 48 établissements et 27 gestionnaires. L'évaluation de cette formation est en cours. Un guide d'application de la circulaire a été réalisé utilisable en formation de 3 jours. Pas de diététicienne au rectorat de Lyon. Au total pour arriver à former l'ensemble du personnel de la restauration de l'éducation nationale au rythme de la formation continue, il faudrait au moins 10 ans. 106 SREPS - Juillet 2004 Annexe 2 - Groupes de travail et conclusions : NUTRITION 4 - Ressources techniques des rectorats : Pas de diététicienne au rectorat de Lyon, et 0.1 ETP d'une diététicienne au rectorat de Grenoble. Elle est en fait chef de cuisine, mais elle est mobilisée pour assurer la formation continue. 5 - Application de la circulaire en milieu scolaire 18 mois après sa sortie: Constat du groupe PNNS RA: La circulaire reste peu appliquée, les freins à son application sont : n Son caractère de recommandation et non d'obligation pour le gestionnaire concernant la qualité nutritionnelle des repas. n Une méconnaissance de la circulaire par des gestionnaires de la restauration mais aussi de l'ensemble de leurs partenaires internes à l'éducation nationale (instituteurs, professeurs SVT, médecins et infirmières scolaires) et extérieurs (les parents). n Sa complexité du fait de l'absence de plans alimentaires et de fiches techniques dans la restauration scolaire. n Son coût financier. n Le manque de formation des gestionnaires et chefs de cuisine en matière de nutrition et l'absence d'un entourage technique compétent (diététicienne). Constat de la presse spécialisée : Deux articles publiés par le journal Néorestauration (septembre et décembre 2002) font le point sur l'application de la circulaire en milieu scolaire élémentaire et collèges-lycées. La région Rhône-Alpes obtient un des plus mauvais score. La question principale est un état des lieux complémentaire sur l'application de la circulaire est-il nécessaire pour comprendre les freins à son application ou utilise t-on ce constat pour déjà faire des propositions visant à améliorer son application ? Le groupe a décidé qu'un état des lieux plus poussé était nécessaire. Une étude action sur 2 ans , financée dans le cadre de l'appel à projet national PNNS, a été confiée à l'observatoire régional de la santé RA et au CRAES (Cf encadré page suivante) , elle comprend : n un état des lieux sur l'application de la circulaire relative à la composition des repas servis en restauration collective en Rhône-Alpes (équilibre alimentaire uniquement) n et des actions à mener en direction de l'ensemble des partenaires de la restauration municipale et de la restauration dépendante de l'éducation nationale Education à la Santé : Comment renforcer la cohérence entre le lien entre l'éducation nutritionnelle et la restauration scolaire ? Les axes forts à développer pourraient être : n Les actions d'éducation à la santé doivent avant tout : - Favoriser la consommation de fruits et légumes. - Améliorer la connaissance des jeunes en matière d'étiquetage des produits. - Augmenter leur sens critique face aux messages publicitaires. PJ : Circulaire DGS 2002/13 du 9 janvier 2002 relative à la mise en œuvre du PNNS aux membres du groupe. Les deux articles de Néorestauration . Les extraits du PNNS et de la circulaire 2002/13 du 9 janvier 2002 qui concernent plus particulièrement nos domaines d'intervention. SREPS - Juillet 2004 107 Annexe 2 - Groupes de travail et conclusions : NUTRITION Exposé du projet CRAES/ORS dans le cadre du PNNS Constitution d' un comité de pilotage inter institutionnel (groupe technique réuni en Rhône Alpes dans le cadre du PNNS) contribuant à identifier les freins, chargé de suivre le projet et de travailler les leviers d'action pour faire évoluer les comportements. Ce groupe de pilotage accompagnera la phase d'étude en contribuant à la validation des questionnaires et des grilles analyses, et à l'analyse des informations recueillies. Il contribuera à l'implication des décideurs, des associations de parents, à la mobilisation des médias. Il supervisera le développement de l'assistance technique et la proposition de formations. n Réalisation d'un état des lieux de l'application des recommandations de la circulaire au niveau des différents types d'établissements scolaires (primaire, collèges), établissements publics et privés. Cette enquête se divise en deux volets indépendants mais complémentaires correspondant aux écoles élémentaires, et aux collèges. La restauration dans les lycées n'est pas étudiée du fait que l'affichage d'un menu conseillé demandé par les recommandations du GPEM/DA suppose un autre un outil de contrôle inapplicable dans notre étude (visite sur site). n une enquête auprès d'une sélection de communes de la région pour le niveau élémentaire n une enquête auprès d'un échantillon représentatif de collèges Cette enquête réalisée au début du projet sera reproduite de manière identique en fin de projet dans l'optique de réaliser une évaluation avant-après. n Mobiliser les résultats de cette étude dans une campagne de communication pour faire évoluer les comportements des responsables institutionnels et techniques. -Présenter les résultats et les enjeux dans les médias régionaux et locaux, organiser une conférence de presse régionale, promouvoir la reprise des informations dans les différents bulletins professionnels, associatifs des partenaires mobilisables -Organiser deux rencontres interdépartementales sur les difficultés et les leviers permettant de renforcer la qualité de l'alimentation scolaire associant les services de promotion de la santé en faveur des élèves les responsables techniques (gestionnaires, responsables des DIFOP….) les élus et responsables administratifs les associations de parents d'élèves les syndicats d'enseignants les plus concernés par le PNNS (instituteurs, professeurs de biologie, de sciences de la vie….) -Appuyer l'intégration de cette dimension dans les plans académiques de formation -Appuyer l'intégration de cette dimension dans les projets d'établissements adoptés par les conseils d'administration -Proposer un accompagnement pour les établissements désirant s'impliquer (constitution d'une commission des menus, redéfinition des plans alimentaires…) en favorisant en particulier le recours à une diététicienne n Réaliser la seconde phase de l'étude sur les mêmes bases permettant d'évaluer les changements de comportements institutionnels (des gestionnaires de restauration communale et dépendant du rectorat) dans la mise en pratique de la circulaire n n 108 Etudier les conditions de faisabilité de ce programme dans d'autres zones géographiques SREPS - Juillet 2004 Annexe 3 - Personnes associées à l’élaboration du SREPS PERSONNES ASSOCIEES A L'ELABORATION DU SREPS Les membres du Comité de Pilotage, associant DRASS/Education Nationale n MR BENEVISE, DRASS, LYON n MME LE DR BUTHEAU, Rectorat Académie de Lyon n MME LE DR LOMBARD LEGRAND, Rectorat de l'Académie de Grenoble, Service Promotion de la santé Chambéry n Mme MARTY, DRASS, Lyon n Mme N'DJIN, DRASS Lyon n Mr LE DR ZORMAN, Rectorat Académie de Grenoble Cette liste recense l'ensemble des personnes ayant participé à l'élaboration du SREPS : n Les membres du GTR (noms en gras) n Les membres des groupes de travail, n Les personnes présentes aux séminaires (séminaire du 8 novembre 2002 et séminaires de production autour de l'analyse fonctionnelle), n Les personnes enquêtées Plus de 200 personnes sont recensées et associées à leur organisme MME ABONDANCE MME AMPHOUX MR ANDREA MME ARGAUD MR ARIAS MR ARRAGAIN MME ARTAUD MR AUBERT DR AUDRAN MR AUGER DR BAGUET MME BALFIN MME BARATIE MME BARISON DR BARROIS MR BASCOUL MME BASTARBO CORREIA MME LE DR BAUDINO MR BELAROUCI MR BERGER MR BERNIER DR BERTHET MME BEAUPOIL MME BEYRAGUED MR BIHEL MR BLOND MME BLONDEAU MME BOBAN MME BOIGE-FAURE MME BOLLON MME BONNARD MR BOUCHET MME BOUR MME BOURRET MR BOURSIER MR BOUSSOUAR MR BOUTHIER MME BOUVARD MME BRANCHET MME BRISSET MR BRISSON MME BRUN MME BUCHS MME BULOT PR BURY MR BUTALI MME CACHERA MME CANARD Le Pélican CHAMBERY Caisse de Mutualité Sociale Agricole du Rhône LYON DDASS Isère GRENOBLE DDASS Ardèche PRIVAS Conseil Général de l’Isère GRENOBLE Lycée de l’Albanais RUMILLY ADESSA PRIVAS Association Nord Isère Prévention Spécialisée BOURGOIN JALLIEU UPML BOURG EN BRESSE UFSBD LYON Service Communal d’Hygiène et de Santé FONTAINE Mairie de Givos et Vienne GIVORS Conseil Général du Rhône LYON CRAES-CRIPS LYON UPML LYON Direction restauration scolaire, ville de Lyon LYON Le Pélican CHAMBERY Société de Pédiatrie Ambulatoire CHAMBERY Le Pélican CHAMBERY IUFM Saint Etienne SAINT ETIENNE Le pays Beaujolais, Maison du tourisme VILLEFRANCHE SUR SAONE UPML GRENOBLE ADES Drôme VALENCE CRAES-CRIPS LYON Rectorat de Lyon PELUSSIN Collège Louis Lumière ECHIROLLES ADES Rhône LYON Inspection Académique de Haute Savoie ANNECY Service Communal d’Hygiène et de Santé VALENCE ADESSA PRIVAS DRASS LYON CRAES-CRIPS LYON CPAM Lyon centre Massena LYON Inspection Académique Loire SAINT ETIENNE URIOPSS Rhône-Alpes LYON CODES Loire SAINT ETIENNE Avenir Santé LYON Mission Locale rurale Nord Ouest Rhône TARARE CHU la Tronche GRENOBLE ADESSI GRENOBLE ODPS Centre Départemental de Santé GRENOBLE Education Nationale LYON Association Réseau Santé BRON ANPA Délégation Régionale Rhône-Alpes LYON Fondation du Devenir, cellule de développement et perspectives auprès de la DGS CANTON GENEVE, SUISSE CPAM PRIVAS Association des diabétiques de Rhône-Alpes LYON CAF Vienne VIENNE SREPS - Juillet 2004 109 Annexe 3 - Personnes associées à l’élaboration du SREPS MR CANTARUTTI MR CARLIER MR CARRIE DR CATON PR CAVALLO ITALIE MME CHAIZE DR CHAPUIS MME CHARBONNEL MME CHARDONNEL MME CHAVANNE MME CLARAZ MME COFFANO ITALIE MR COMBE DR COMMUNAL DR CONVERS MME COISSARD MR COUDURIER MME LE DR DANJOU MR DANTRESSANGLE MME DARNIS MR DAVEZIES Espace social et culturel de Die et du Diois AGEMETRA, Service santé du travail CDPA Ain UPML Département de Santé Publique et de Microbiologie DIE LYON BOURG EN BRESSE LYON UNIVERSITE DE TURIN, Inspection Académique de l’Ain CODERPA Education Nationale Inspection Académique du Rhône Mission Locale Mission Locale Département de Santé Publique et de Microbiologie BOURG EN BRESSE LYON SAINT PRIEST LYON ANNECY CROLLES UNIVERSITE DE TURIN, CMR Du Rhône LYON DRASS LYON UTDT Hôpital de Bellevue SAINT ETIENNE FCPE VILLEURBANNE Lycée Vaucanson GRENOBLE Conseil Général de Haute-Savoie ANNECY CPAM Du Haut Vivarais ANNONAY Réseau Santé ABC diététique CALUIRE Institut de médecine du travail, faculté de médecine lyon-Laënnec LYON MR DE ANGELIS URCAM LYON DR DE GOER Centre Hospitalier de Chambéry CHAMBERY DR DEFAYOLLE UTDT CHRU Saint Etienne ST ETIENNE MR DEMEULEMEESTER INPES PARIS MME DELORME-HUILLIER CRAM LYON MME DEMICHELLE Direction Régionale des services pénitentiaires LYON MME DEMONGODIN Education Nationale, Rectorat de Grenoble GRENOBLE MR DESSEZ CNDT LYON DR DERRIEN UPML LYON MR DOKI-THONON DDASS Savoie CHAMBERY MR DORME URCAM Rhône-Alpes MR DOUILLER ADES Rhône LYON MME DOXIS ADES Rhône LYON MME LE DR DUCOS Conseil Général Rhône LYON MR DUMONTILLET CPAM VILLEFRANCHE SUR SAONE MR DUPRAT Lycée Vincent d’Indy PRIVAS DR EGLINGER UPML BALBIGNY MME EPIS UFJT Rhône-Alpes LYON MME ERPELDING AIDES LYON PR FABRY LYON MR FANTINO CPAM LYON MME FARIGOULE Mouvement Français Pour le Planning Familial SAINT ETIENNE DR FAYARD Conseil Général du Rhône LYON MR FAYARD UFJT LYON MR FOURNIER Conseil Général de l’Isère GRENOBLE MME FOVET ADESSA BOURG EN BRESSE MME FRESNAIS DRPJJ LYON DR FURTOS ORSPERE, Centre Hospitalier le Vinatier LYON DR GABRIELLE ADES Drôme VALENCE MME GADIOLET Mutualité du Rhône, service promotion de la santé LYON MME GARRIGOU-GRANDCHAMP CPAM Bourg en Bresse BOURG EN BRESSE MR GENOU DDASS Rhône LYON MME GILQUIN CPAM de Lyon LYON MR GIORNADO CRIJ Rhône-Alpes GRENOBLE MME GIRAUD Ecole de sage femmes, Hôtel Dieu LYON MME LE DR GOMES Conseil Général de la Savoie CHAMBERY MME GONDOUIN Promotion de la santé en faveur des élèves PRIVAS MR GOULOIS Rectorat de Lyon, service CAFA LYON DR GOURMELEN UPML CHAMBERY MME GRABARSKY DDASS Ardèche PRIVAS MME LE DR GUERRIER-SAGNES Direction Hygiène et Santé Publique VILLEURBANNE DR GUIGNE Inspection Académique ANNECY MME GHUILHOT MCR LYON MME GUILLAUD CPAM Chambéry CHAMBERY MME GUILLAUD-BATAILLE Conseil Général du Rhône LYON MR GUILLOT ATD Quart Monde LYON DR GUYE ORS RA LYON DR HERES Association des organismes de MSA Rhône-Alpes(AROMSA) LYON MME HUGUES DDASS Savoie CHAMBERY MME HUILLIER CRAM LYON MME JACOB CRAES-CRIPS LYON MME JACQUET-FRANCILLON Conseil Général Ain DIPAS BOURG EN BRESSE MR JANET PST National de la PEEP, membre de la CNA GRENOBLE MME JEANDOT CRAM LYON MR JOND Rectorat de Lyon, service CAFA LYON 110 SREPS - Juillet 2004 Annexe 3 - Personnes associées à l’élaboration du SREPS MR KEPENEKIAN Groupe Forum des usagers MME KERKHOVE Association PEEP MME KERRIOU Mission Locale du Bassin Chamberien DR KNOPF Conseil de l’ordre des médecins MR KRETZSCHMAR Economie et Humanisme MR LAGRANGE DDASS Rhône MME LAGRASTA DDASS Loire MME LAGRU ADES Rhône MME LALLEMAND Migration Santé Rhône-Alpes MME LAPOSTOLLE DANGREAUX ADESSI MME LAURANT Inspection Académique Loire MME LE PR LAVILLE CRNH Hôpital Edouard Herriot MR LE BOULAIRE CPAM Saint Etienne MME LECOURVOISIER Inspection Académique de Grenoble MME LE DR LE GOAZIOU MR LEJARD ADESSI MR LELUDEC Hospices Civiles de Lyon MME LEPERS CPAM MME LEPONNER CRAES-CRIPS MME LE DR LE ROY Hôtel Dieu MR LIZE ADES Drôme DR LIZE-GUILHOT Conseil Général Drôme MME LE DR LOCARD ADES Rhône MME LE DR LOMBARD LEGRAND Rectorat de Grenoble, MME LE DR LORAS-DUCLAUX Hôpital Edouard Herriot MME LUNG DDASS Ain MR MACHON Mutualité de la Loire MME MADEC Ville de Lyon DR MAGAUD-CAMUS DRTEFP MME MANENT CMR Ddes Alpes MME MANGIER Collège Anne Frank MME MANICACCI CRAES-CRIPS MME MARTIAL Association Ecoute Lait, Mutualité de la Loire MR MARTIN AFSSA MME MARTINON Centre d’examen de santé MME MARZIN IUFM Grenoble MR MEIRIEU IUFM Lyon DR MENARD Hôpital de Givors MR MENDELSOHN IUFM de Grenoble MR MENDES-LEITE CIRDD-CNDT MME MIACHON CNDT DR MICHELETTI Service de Santé Publique Ville de Grenoble MME MILLOT CRAES-CRIPS MME MINOLA CRAM Direction de l’Action Sociale MR MONNOT Hôpital Saint Jean de Dieu MME MORADELL CRAES-CRIPS MR MOREL DDASS MME MOREL Inspection Académique de l’Isère MME MOULIN CPAM de la Drôme MR NAVET Mutualité de Savoie MME OJARDIAS Association de soutien aux malades MME ORESTA CISSRA MR OUILLON DRDJS Rhône-Alpes MME PADOUANI Direction Régionale Jeunesse et Sports MME PAMBET Conseil Général de la Savoie MME PAQUET Mairie de Caluire et Cuire MR PARODI DDASS Drôme MR PELEGE CRAES-CRIPS PR PELLET CHU Saint Etienne MME PELOSSE CRAES-CRIPS MME PEREZ CPAM Vienne MME PERROT INPES MME PERROT Conseil Général, Direction de la protection sociale MME PETRE Conseil Général du Rhône MME PICOD Rectorat de Lyon MME PINAT DDASS Haute Savoie MR PINOT ADES Haute Savoie MME POTIE GISME Centre d’alcoologie et de tabacologie MR POURTAU Sisa Info Service MR PREVERT CONTACT Centre d’addictologie MME PROSSER Collège Côte Rousse MME PUZIN DDASS Drôme MR RABEL CRIJ Rhône-Alpes MR RAVEL Association Lyonnaise des Insuffisants Respiratoires MME LE DR REGNIER Ville de Lyon, Direction prévention santé de l’enfant MR REOCREUX CPAM de Vienne MR REQUILLART Mutualité Rhône-Alpes MME RIBAULT UREPERA MME ROBIN-TERNIER URML PAIO Rhône-Alpes LYON LYON CHAMBERY GRENOBLE LYON LYON SAINT ETIENNE LYON LYON GRENOBLE SAINT ETIENNE LYON SAINT ETIENNE GRENOBLE GRENOBLE LYON LYON LYON LYON VALENCE VALENCE LYON CHAMBERY LYON BOURG EN BRESSE SAINT ETIENNE LYON LYON LA TRONCHE MIRIBEL LYON ST ETIENNE LYON CHAMBERY GRENOBLE LYON GIVORS GRENOBLE STE FOY LES LYON LYON GRENOBLE LYON LYON LYON LYON BOURG EN BRESSE GRENOBLE VALENCE CHAMBERY LYON LYON LYON LYON CHAMBERY CALUIRE VALENCE LYON SAINT ETIENNE LYON VIENNE PARIS SAINT ETIENNE GIVORS LYON ANNECY ANNECY SAINT MARTIN D'HERES GRENOBLE GRENOBLE CHAMBERY VALENCE LYON FRANCHEVILLE LYON VIENNE GRENOBLE LYON VIENNE SREPS - Juillet 2004 111 Annexe 3 - Personnes associées à l’élaboration du SREPS DR ROUHIER UPML VALENCE MR SAFAURE Association Interentreprises de Santé au Travail (AST) du Grand Lyon LYON MME LE DR SCHELSTRAETE Consultante en lactation CHAMBERY MME SCHUTZ SAMSON CABIRIA LYON MME SEURET-FOGIER DRASS LYON MR SIMEONE ISPEF (Université Lumière) LYON MME LE DR SIMON-GHEDIRI Société de pédiatrie ambulatoire FONTAINES MME SOMMER-PEYTAVIN DPSE, Service santé scolaire, ville de Lyon LYON MME SOURBIER Inspection Académique de l’Ardèche PRIVAS MR STAGNARA UPML LYON MR THIELLET DDASS Ain BOURG EN BRESSE MME LE DR TISSOT GUERAZ Faculté de Médecine, Hôpital Edouard Herriot, Laboratoire d’hygiène LYON MME TOULLIER CPCAM LYON MR VACHET Collège Marc Seguin SAINT ETIENNE MR VALLETTE AIDES ALCOOL TABAC, Espace Prévention Santé LYON MR VAN DEN BERG ARH LYON MME VERCELLINO Restauration scolaire municipale ST MARTIN D'HERES MR VERCOUTERE URACS ROMANS MR VERLHAC CPAM Bourg en Bresse BOURG EN BRESSE MME VERMONT COURLIGONES LYON MME VIALA ADES Haute-Savoie ANNECY MME LE DR VIDAL Médecins du Monde GRENOBLE MR VIDON Collège La Mure LA MURE DR VIGNAT Hôpital Saint Jean de Dieu LYON MR VINCENT Restauration scolaire municipale ANNECY MR VINCENDET Hôpital local de Modane MODANE MME VIRY-GIRARDOT Service promotion de la santé Mutualité Haute-Savoie ANNECY MME le DR VOCANSON Conseil Général du Rhône LYON MR VOLKMAR CREAI LYON MME WARENGHEM Inspection Académique de la Savoie CHAMBERY 112 SREPS - Juillet 2004 Annexe 4 - Les sigles utilisés LES SIGLES UTILISES ADES ADESSA ADESSI ADMS ALS ARH CA CCAS CDPA CFES CESC CHRS CHSCT CIRDD CISSRA CPEF CPER CLSM CMR CMU CNAM CNDT CODES CPAM CRAES-CRIPS CRAM CREAI CRES CRIJ CTRC DDASS DGS DRASS DRTEFP DRPJJ ERSP FAQSV FJT FNARS FNPEIS GTR IFAS IFSI ISPEF IST IRAT INPES IUFM MFPF MILDT MRIE MSA OMS ORS ORSPERE PASS PCEM PRAM PRAAT PMI PRAPS PRS REVIH 73 SROS SRSP UCSA UFJT UFSBD URML PAIO UPML URACS URCAM UREPERA URIOPSS URRAM ASSOCIATION DEPARTEMENTALE D'EDUCATION A LA SANTE ASSOCIATION DEPARTEMENTAL D'EDUCATION POUR LA SANTE DE L'AIN, DE L'ARDECHE ASSOCIATION DEPARTEMENTALE D'EDUCATION A LA SANTE DE L'ISERE ASSOCIATION DROMOISE MST SIDA ASSOCIATION DE LUTTE CONTRE LE SIDA AGENCE REGIONALE DE L'HOSPITALISATION CONSEIL D'ADMINISTRATION CENTRE COMMUNAL D'ACTION SOCIALE COMITE DEPARTEMENTAL DE PREVENTION DE L'ALCOOLISME COMITE FRANÇAIS D'EDUCATION POUR LA SANTE COMITE D'EDUCATION A LA SANTE ET A LA CITOYENNETE CENTRE D'HEBERGEMENT ET DE REINSERTION SOCIALE COMITE D'HYGIENE ET DE SECURITE, ET DES CONDITIONS DE TRAVAIL CENTRE D'INFORMATION ET DE RESSOURCES SUR LES DROGUES ET LES DEPENDANCES COLLECTIF INTER ASSOCIATIF DE LA SANTE EN RHONE ALPES CENTRE DE PLANIFICATION ET D'EDUCATION FAMILIALE CONTRAT DE PLAN ETAT REGION CONSEIL LOCAL DE SANTE MENTALE CAISSE MUTUELLE REGIONALE COUVERTURE MALADIE UNIVERSELLE CAISSE NATIONALE D'ASSURANCE MALADIE CENTRE REGIONAL DE PREVENTION DES CONDUITES A RISQUES COMITE DEPARTEMENTAL D'EDUCATION POUR LA SANTE CAISSE PRIMAIRE D'ASSURANCE MALADIE COLLEGE RHONE-ALPES D'EDUCATION POUR LA SANTE, CENTRE REGIONAL D'INFORMATION ET DE PREVENTION DU SIDA CAISSE REGIONALE D'ASSURANCE MALADIE CENTRE REGIONAL POUR L'ENFANCE ET L'ADOLESCENCE INADAPTEE COMITE REGIONAL D'EDUCATION POUR LA SANTE CENTRE REGIONAL INFORMATION JEUNESSE CENTRE TECHNIQUE REGIONAL DE LA CONSOMMATION DIRECTION DEPARTEMENTALE DES AFFAIRES SANITAIRES ET SOCIALES DIRECTION GENERALE DE LA SANTE DIRECTION REGIONALE DES AFFAIRES SANITAIRES ET SOCIALES DIRECTION REGIONALE DU TRAVAIL, DE L'EMPLOI ET DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE DIRECTION REGIONALE DE LA PROTECTION JUDICIAIRE DE LA JEUNESSE ESPACE REGIONAL DE SANTE PUBLIQUE FONDS D'AMELIORATION DE LA QUALITE DES SOINS DE VILLE FOYER JEUNE TRAVAILLEUR FEDERATION NATIONALE DES ASSOCIATIONS D'ACCUEIL ET DE READAPTATION SOCIALE FONDS NATIONAL DE PREVENTION , D'EDUCATION ET D'INFORMATION SANITAIRE GROUPE TECHNIQUE REGIONAL INSTITUT DE FORMATION DES ASSISTANTS SOCIAUX INSTITUT DE FORMATION DES SOINS INFIRMIERS INSTITUT DES SCIENCES ET DES PRATIQUES DE L'ENSEIGNEMENT ET DE LA FORMATION INFECTION SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLE INSTITUT RHONE ALPES DE TABACOLOGIE INSTITUT NATIONAL DE PREVENTION ET D'EDUCATION POUR LA SANTE INSTITUT UNIVERSITAIRE DE FORMATION DES MAITRES MOUVEMENT FRANÇAIS POUR LE PLANNING FAMILIAL MISSION INTERMINISTERIELLE DE LUTTE CONTRE LA DROGUE ET LES TOXICOMANIES MISSION REGIONALE D'INFORMATION SUR L'EXCLUSION MUTUALITE SOCIALE AGRICOLE ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTE OBSERVATOIRE REGIONAL DE LA SANTE OBSERVATOIRE REGIONAL SUR LA SOUFFRANCE PSYCHIQUE EN RAPPORT AVEC L'EXCLUSION PERMANENCE D'ACCES AUX SOINS DE SANTE PREMIER CYCLE DES ETUDES MEDICALES PROGRAMME REGIONAL D'ASSURANCE MALADIE POLE RHONE ALPES AUVERGNE DE TABACOLOGIE PROTECTION MATERNELLE ET INFANTILE PROGRAMME REGIONAL D'ACCES A LA PREVENTION ET AUX SOINS PROGRAMME REGIONAL DE SANTE RESEAU VILLE HOPITAL DE LA SAVOIE SCHEMA REGIONAL D'ORGANISATION SANITAIRE SOCIETE REGIONALE DE SANTE PUBLIQUE UNITE DE CONSULTATION ET DE SOIN AMBULATOIRE UNION DES FOYERS DE JEUNES TRAVAILLEURS UNION FRANÇAISE DE LA SANTE BUCCO DENTAIRE UNION REGIONALE DES MISSIONS LOCALES ET PERMANENCES D'ACCUEIL, D'INFORMATION ET D'ORIENTATION UNION PROFESSIONNELLE DES MEDECINS LIBERAUX UNION REGIONALE RHONE ALPES DES CENTRES SOCIAUX UNION REGIONALE DES CAISSES D'ASSURANCE MALADIE UNION REGIONALE DES ECOLES DE PARENTS ET DES EDUCATEURS RHONE ALPES UNION REGIONALE DES INSTITUTIONS ET DES OEUVRES PRIVEES SANITAIRES ET SOCIALES UNION REGIONALE RHONE-ALPES DE LA MUTUALITE SREPS - Juillet 2004 113