La région Rhône – Alpes.
La Région Rhône-Alpes est un espace de contact, entre le monde hercynien du Massif central à l'ouest et le monde alpin à l'est, et entre l'Europe du Nord, à
laquelle elle confine dans sa partie septentrionale, et l'Europe méditerranéenne, dans laquelle on pénètre à Valence. L'unité de cet ensemble hétérogène tient au réseau
hydrographique qui dessine de larges couloirs de plaines, dont le Sillon rhodanien, ce qui fait de la Région un carrefour d'échanges de premier ordre. C'est aussi le contact
entre le Massif central et la plaine et la confluence Saône-Rhône qui donnent à la position de Lyon des qualités stratégiques remarquables.
Deuxième ensemble économique national après l’Ile-de-France, la Région Rhône-Alpes est entourée de régions françaises au dynamisme plus modeste. Mais elle est en prise
sur des espaces européens puissants comme l’Ile-de-France, les pays rhénans, la Suisse et l'Italie du Nord. Elle entretient plus de rapports avec Paris, Genève, Milan, qu'avec
Marseille ou Clermont-Ferrand. Le pôle lyonnais est éloigné de la mégalopole européenne, mais il s'impose comme une plaque tournante du Vieux Continent, suffisamment
éloignée de l’Ile-de-France pour assurer un développement dynamique et autonome.
Étendue sur huit départements, la Région Rhône-Alpes est peuplée de plus de 5 millions d'habitants concentrés dans des couloirs de plaines intensément
aménagés, où les densités sont très fortes. Avec prés de 30 % de ses actifs dans le secondaire, elle est une grande région industrielle offrant une palette complète de
productions. Les piliers de cette industrie sont la pétrochimie, l'informatique, l'électromécanique, la pharmacie, les équipements pour les sports d'hiver, le tout épaulé par des
laboratoires de recherche de dimension internationale.
La région Rhône-Alpes est le deuxième ensemble tertiaire du pays après l’Ile-de-France et dispose, outre Lyon, de pôles urbains comme Grenoble et Annecy, bien pourvus en
fonctions de direction et d'encadrement. Lyon présente toutes les fonctions métropolitaines : place financière, deuxième pôle universitaire français, premier technopôle
provincial après celui de Paris-Sud. La ville dispose d'équipements de rang national et européen : elle a bénéficié de la décentralisation de l'Ecole normale supérieure de Saint-
Cloud et de l'École nationale des travaux publics ; elle abrite le siège d'Interpol et, depuis 1993, la chaîne de télévision Euronews. Ces atouts permettent à la région Rhône-
Alpes de prétendre à devenir une eurorégion.
Région de contact et de passage obligé entre le Sud et le Nord, la Région Rhône-Alpes s'articule sur le couloir rhodanien que contrôle Lyon. Dés le XV ème siècle,
Lyon était un important pôle commercial et bancaire, et au XVIII ème siècle, les manufactures lyonnaises livraient leurs produits, en particulier la soie, dans toute l'Europe.
L'industrialisation s'est développée sur ces bases, la production de teinture et d'apprêts pour les besoins de la soierie donnant naissance à une puissante industrie chimique et
celle des métiers à tisser suscitant le développement de l'industrie mécanique.
L'équipement en voie de communication est remarquable. L'axe Paris-Lyon-Marseille, créé au XIX ème siècle, a été doublé en 1981 par le TGV. qui met Lyon à deux heures
de Paris, concurrençant ainsi l'avion et assurant à la région une connexité (capacité qu'a un lieu d'entretenir des rapports étroits avec les autres lieux qui l'entourent ; elle
dépend des performances du système de transport ) et une accessibilité remarquable ; Lyon, comme Paris, commande un réseau autoroutier en étoile. Le Rhône et la Saône
sont aménagés pour le transport fluvial au gabarit européen depuis vingt ans, mais l'absence d'une liaison Rhin-Rhône moderne en amont (régions Bourgogne et Franche-
Comté) ne permet guère le développement du trafic fluvial. Dans le contexte actuel, l'intérêt de cette liaison est d'ailleurs contesté. Mais il ne faut pas oublier que cette région
est aussi en étroit contact avec l’Italie grâce aux tunnels du Mont-Blanc et du Fréjus.
Depuis les Romains qui rectifièrent la confluence Saône-Rhône, en passant par le préfet Vaïsse qui initia les premiers aménagements urbains modernes dans les années
1860, Lyon n'a cessé d'être l'objet d'opérations d'urbanisme, comme toute grande métropole. En 1969, la Communauté urbaine de Lyon, la Courly, a été créée pour gérer la
croissance et les aménagements de l'ensemble de l'agglomération, qui s'étend sur 60 communes. Des aménagements de premier plan ont été réalisés, comme le quartier de
la Part-Dieu, qui abrite la gare TGV : le centre actif de Lyon migre donc vers l'est, de Fourvière, sur la rive droite de la Saône, a la Part-Dieu sur la rive gauche du Rhône. Le
remodelage urbain se poursuit : les quartiers anciens restaurés deviennent de hauts lieux du tourisme (quartier Saint-Jean) et Lyon se dote de technopôles d'envergure
européenne (La Doua au nord Gerland au sud). Les deux tunnels routiers sous Fourvière étant saturés, l'aménagement d'une vaste rocade autoroutière contournant
l'agglomération par l'est a été réalisé. Après les efforts consentis sur le centre, il reste à réaménager plus systématiquement les périphéries urbaines, en particulier les grands
ensembles de banlieue en difficulté, notamment les ZUP de Vénissieux et de Vaulx-en-Velin.
L'agriculture n'est pas une activité majeure de la Région et emploie moins de 4 % des actifs. Dans les plaines et sur les piémonts, la polyculture recule, mais la
Région Rhône-Alpes est à présent la première de France pour les abricots, les pêches, les petits fruits. Le vignoble, sur le rebord du Massif central principalement, produit des
vins de qualité : beaujolais et vins de la vallée du Rhône. Sur les hautes terres, élevage et sylviculture dominent, mais les agriculteurs de montagne ont besoin d'autres
ressources et développent les activités agro-touristiques.
Les sports d'hiver de masse ont renouvelé l'économie alpine, s'ajoutant au thermalisme plus ancien des vallées (Aix-les-Bains, Évian) et à l'alpinisme, dont le centre mondial
est à Chamonix. Le plus grand domaine skiable du monde est aménagé dans les Alpes du Nord qui assurent les trois quarts du chiffre d'affaires des sports d'hiver en France.
L'activité touristique a créé plus de 100 000 emplois et des ressources financières importantes. Les jeux Olympiques d'Albertville en 1992 ont renforcé, vingt-quatre ans après
ceux de Grenoble, le prestige de l'«or blanc » dans la région. De plus, la présence de parcs régionaux (Vercors, Chartreuse, Bauges, du Pilat) et nationaux (Vanoise, Ecrins)
favorise le tourisme estival. Dans la moyenne montagne du Massif central, à l'ouest, l'attrait est moindre et se limite au tourisme vert et de passage.
La Région Rhône-Alpes oppose deux ensembles régionaux contrastés. La bordure orientale du Massif central surplombe à l'ouest le couloir Saône-Rhône.
Enrichie par l'activité minière et métallurgique au XIX ème siècle, elle est aujourd'hui en déclin. Le département de la Loire perd des habitants ; des villes comme Saint-Etienne,
grand pôle industriel au début de ce siècle, et Roanne, sont durement touchées par la crise. L’Ardèche a une faible densité, très peu de villes, mais les atouts climatiques
attirent touristes et retraités, ce qui la revitalise quelque peu. Donc ces périphéries sont souvent en difficulté : les vieilles régions industrielles de l’Ouest, fondées sur le
charbon, la sidérurgie et le textile sont en déclin. Le Sud (montagnes du Vivarais ou de la Drôme) est peu peuplé et vit d’une agriculture spécialisée avec quelques industries à
Valence ou à Romans.
Par contre, tout l'est, de l'Ain à l'Isère, est dynamique et bien encadré par les villes. Les montagnes, fortes de leurs ressources touristiques et hydroélectriques (première zone
productrice de France), sont animées par des vallées actives où se sont développés d'importants pôles urbains : Annecy, Chambéry et Grenoble, seule vraie rivale de Lyon
avec plus de 400 000 habitants. Capitale de l'hydroélectricité et des industries mécaniques et électriques, c'est un pôle universitaire et de recherche qui fait rang égal avec
Lyon et occupe même le premier rang national dans la recherche nucléaire, avec le super-synchrotron, construit dans le cadre d'un programme européen regroupant 11 pays.
Au nord-est de la ville, le technopôle de Meylan accueille 200 entreprises et 5 000 salariés dans les industries de haute technologie. Mais c’est le Nord, sur l’axe savoyard,
entre Lyon et Genève, qui se développe le plus, stimulé par les récents jeux Olympique d’hiver à Albertville en 1992.
D’après le manuel de Géographie Bordas de Première, 1997.
Population de quelques unités urbaines rhône-alpines en 1999.
Lyon 1 348 832 Roanne 80 272
Grenoble 419 334 Bourg-en-Bresse 57 198
St Etienne 288 244 Vienne 42 000
Annecy 136 815 Montélimar 40 000
Valence 117 448 Albertville 26 000
Chambéry 113 457 Aubenas 24 500
Annemasse 99 000 Annonay 24 500
1) Qu'est-ce qui structure la région (lui donne une unité) ?
2) Où se concentre la population ?
3) D'après ce texte, combien trouve-t-on de sous-ensembles régionaux ? Lesquels ? Caractérisez-les.
4) Ne peut-on pas en définir un autre ? Lequel ? Caractérisez-le.
5) Choisissez des informations vous permettant de réaliser une carte expliquant les contrastes de l'espace de la région Rhône-Alpes.
6) A l'aide de l'annexe 15, choisissez des figurés.
7) Réalisez la légende et la carte.