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Les soins primaires
Désinfection et antisepsie
Soigner une plaie commence par la réduction maximale de la quantité de micro-
organismes présents sur la peau. La désinfection est la troisième phase de ces soins.
Utile pour certaines plaies aiguës, elle est controversée pour certaines plaies chroniques.
Plaies et cicatrisation
Professions Santé Infirmier Infirmière - No35 - mars 2002
Antiseptiques et principes de base
•Vérifier les dates de péremption.
•Respecter les modes d’emploi quant aux dilu-
tions et aux temps de contact indiqués.
•Ne toucher ni les bouchons ni les orifices des
flacons avec les outils stériles ou les compresses,
bien reboucher après usage.
•Ne pas transvaser les antiseptiques dans
d’autres flacons mal identifiés.
•N’utiliser que trois ou quatre produits que l’on
sait bien manier.
Le plateau de soins
•Une boîte à instruments stériles avec pince de
type Kocher, ciseaux, pinces à bec.
•Compresses stériles.
•Adhésifs.
•Filet ou bande de type gaze.
•Antiseptiques préférés en petits flacons.
•Sérum physiologique en petites unités.
•Pansements hydrocolloïdes et secs.
•Une paire de gants stériles.
•Haricot pour les déchets de soin.
Désinfecter une peau lésée
Il s’agit de suivre l’ordonnance établie par le mé-
decin qui doit décrire précisément la procédure à
respecter, les différents produits à utiliser.
Devant une plaie propre ou peu souillée, l’application
des soins est préventive, afin d’éviter une infection.
Devant une plaie souillée, une escarre, la pratique
est alors curative.
Dans les deux cas, la phase de désinfection doit faire
suite à celles de détersion puis de rinçage. L’atten-
tion doit être portée sur le choix de savons et d’an-
tiseptiques de même gamme. Dans tous ces cas, un
lavage de mains soigneux est indispensable, ainsi
que le port de gants stériles et d’un masque.
O
n peut dire qu’une plaie, en général, se soigne
en trois étapes. Grâce à un détergent, on so-
lubilise les matières organiques et grasses dans
l’eau. Ainsi sont éliminés les micro-organismes
présents sur la peau. Le détergent le plus clas-
sique est le savon. Afin d’éliminer souillures et
restes de détergent, le rinçage-séchage soigneux
est le deuxième temps. Grâce à un film d’eau,
sont ainsi éliminés les squames, germes et rési-
dus de produits utilisés.
Le troisième temps est celui de la désinfection ou
de l’asepsie elle-même. Par son action de contact
propre, le désinfectant utilisé permet de réduire
le nombre de germes présents. Ou, du moins,
ceux qui restent après les deux premiers temps.
Est considéré comme antiseptique un produit
qui, grâce à son application sur une zone lésée,
permet de réduire ou de faire disparaître les mi-
cro-organismes pathogènes présents.
Il en existe plusieurs types ayant tous obtenu,
une AMM (Autorisation de mise sur le marché).
Ce sont ceux à base de chlorhexidine, les dérivés
iodés, les produits chlorés, les ammoniums qua-
ternaires, les mercuriels, ceux à base de triclo-
carban, les produits à base d’hexamidine. Ce sont
aussi les dérivés anioniques, les colorants (bleu
de méthyle, éosine...). En revanche, ne sont pas
considérés comme antiseptiques les permanga-
nates de potassium, le nitrate d’argent ou l’eau
oxygénée. Pas plus que les produits moussants
utilisés en chirurgie.
Le choix de l’antiseptique se fait en fonction de
ses propriétés : de son caractère moussant, par
exemple, mais aussi de sa présentation (solution
alcoolique ou aqueuse), de son pH et de son
spectre d’action par rapport au germe craint ou
à la localisation de la lésion.
L’utilisation est guidée également par la localisa-
tion de la plaie, les éventuelles allergies présen-
tées par le patient. On doit éviter d’employer les
mélanges d’antiseptiques, utilisés ensemble ou
successivement sur la même zone. On doit évi-
ter aussi d’associer dérivés iodés et mercuriels.
Un rinçage insuffisant peut rendre l’antiseptique
inefficace.
J.B.