Domaine : Arts visuels, arts de l’espace Thématique : Art, état et pouvoir NOM : Prénom : En relation avec le sujet.2.du trimestre.3. En classe de 3ème Ernest PIGNON-ERNEST Intervention images 1971. Métro Charonne, centième anniversaire de la commune. 2000 sérigraphies dans Paris 1.Contexte historique et artistique : Le 08 février 1962, une manifestation pour la paix en Algérie et contre l'OAS est organisée à Paris autour de la place de la Bastille et de la place de la République. Prévue depuis une semaine, le rassemblement est interdit par le préfet de Police, Maurice Papon. La répression policière est violente. Les CRS chargent les manifestants qui s'engouffrent dans une bouche de métro fermée, station Charonne. 8 personnes meurent écrasées contre les grilles. On dénombre une centaine de blessés. Ernest PIGNON-ERNEST, né à Nice en 1942, intervient de nuit en collant des dessins et sérigraphies sur les murs des espaces urbains. Ce sont des œuvres in situ, visibles directement par les usagers du lieu et conçues spécifiquement pour cet endroit là, la relation œuvre- espace donne sens au travail de l’artiste, il dit lui-même qu’il cherche « L’image la plus juste apposée au juste lieu »… « Je travaille sur les villes, ce sont mon vrai matériau, je m’en saisis pour leurs forme, leurs couleurs mais aussi pour ce que l’on ne voit pas : leur passé ou leurs souvenirs qui les hantent ».Ces œuvres sont anonymes, non signées. Elles sont éphémères et se dégradent avec le temps. 2. Analyse (d’une description formelle à la signification) : Ernest PIGNON-Ernest en 1971, centième anniversaire de la commune de Paris.1871 (insurrection contre le gouvernement issu de l’assemblée nationale qui vient d’être élue au suffrage universel, ce mouvement établit une organisation proche de l’autogestion pour la ville, plusieurs autres villes font de même mais ces insurrections furent toutes violemment réprimées) décide d’intervenir directement dans la ville et d’élargir le thème de la commune de Paris, de l’inscrire dans l’espace réel et dans un temps qui prenait en compte les évènements survenus depuis dans la cité. Il choisit de manière précise les lieux où il colle ces « gisants » (sculpture funéraire représentant un personnage couché), grandeur nature. En 1962 le métro Charonne a été le lieu d’une répression forte. Confrontant ainsi les usagers du lieu à ces représentations de personnages couchés sur les escaliers, il désire susciter leur questionnement : « pourquoi ça, ici? Et qu’est-ce que je choisis de faire ? Marcher dessus ou les contourner? ». Le fait que ces images se trouvent sur les escaliers donne une sensation de glissement ce qui renforce l’idée d’anéantissement de ces formes humaines en mémoire aux huit êtres humains écrasés contre les grilles sous la pression policière de l’époque. Cet artiste engagé interpelle les habitants et suscite leurs réactions en les réinscrivant dans l’espace de leur ville chargée d’Histoire et de multiples histoires humaines. 3. Mise en relation avec d’autres œuvres : Domaine : Arts du langage Thématique : Arts, Etats et pouvoir L. ARAGON. 1955. Strophes pour se souvenir Domaine : Arts visuels Thématique : Arts, espace, temps C.BOLTANSKI. 1989. Monument Odessa Domaine : Thématique : RECHERCHE PERSONNELLE : .L’élève cherche un objet d’étude (œuvres, publicité, B.D, Architecture, film, poème, morceau musical… cela peut-être également une réalisation personnelle) Il colle la reproduction, s’il s’agit d’une œuvre visuelle. L’élève présente cet objet et surtout il explique en quoi il peut être mis en relation avec l’œuvre étudiée. Il fait une analyse comparée entre les deux ; rapprochements et différences.