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Le premier critère fait référence au moment de formation effective de la valeur au cours du
processus d’achat et de consommation (Woodall, 2003). Trois types de valeurs perçues,
correspondant à trois moments clés de formation de la valeur, peuvent être distingués : la
valeur d’achat, la valeur de magasinage et la valeur de consommation. La valeur d’achat a été
définie, par Zeithaml (1988), comme le résultat d’une confrontation entre les bénéfices et les
sacrifices perçus associés à l’achat d’un produit. Ce type de valeur, se manifestant avant
l’acquisition finale de l’offre, reflète une évaluation de nature essentiellement utilitaire. Dans
le contexte particulier de la distribution de détail, de nombreux travaux académiques se sont
intéressés à une valeur spécifique : la valeur de magasinage (Babin, Darden et Griffin, 1994 ;
Mathwick, Malhotra et Rigdon, 2001). Ce type de valeur résulte de l’expérience que le
chaland retire de sa visite au magasin, cette dernière étant considérée comme source de
valorisation en soi. La valeur de consommation a quant à elle été définie par Holbrook (1999)
comme une préférence relative, caractérisant l’expérience d’interaction entre un sujet et un
objet. Cette approche conduit à proposer une conceptualisation plus symbolique de la valeur.
Parallèlement, les différentes approches développées en B2C peuvent être classées selon la
nature de la conceptualisation de la valeur (Sanchez-Fernandez et Iniesta-Bonillo, 2009).
Dans un premier cas, la valeur perçue peut être représentée selon une approche agrégée
(Zeithaml, 1988). Celle-ci, consistant à obtenir une évaluation globale du niveau de
valorisation d’une offre, a pendant longtemps abordé la valeur d’un produit au travers d’un
simple ratio qualité / prix et a donc été considérée comme un construit unidimensionnel
(Dodds, Monroe et Grewal, 1991). Toutefois, la nature des bénéfices et des sacrifices perçus
pris en compte s’étant diversifiée, des mesures agrégées multidimensionnelles de la valeur
perçue ont également été proposées (Lai, 1995 ; Aurier, Evrard et N’Goala, 2004). Dans un
second cas, la valeur perçue a pu également être conceptualisée selon une approche analytique
(Holbrook, 1999). Cette dernière consiste, non pas à évaluer un niveau général de valeur, mais