
© AFD Document de travail - La formation professionnelle en secteur informel - Maroc • Avril 2006 / 16 4
L’étude sur la formation en secteur informel repose sur
des enquêtes terrains dans trois grands types de zones
géographiques de l’Afrique : celle du Maghreb, celle de
l’Afrique subsaharienne et celle de l’Afrique australe. Le
but est d’aborder les possibles développements de la
formation professionnelle en milieu informel dans des
contextes qui soient les plus représentatifs possibles de la
diversité à la fois économique, sociale et culturelle du
continent africain.
Le Maroc a été choisi comme l’un des cinq pays analysés
dans le cadre de l’étude AFD en cela qu’il représente un
type d’économie et d’organisation du monde du travail
spécifique aux pays du Maghreb. Cette spécificité est
définie par le fait que le Maroc, tout en développant des
stratégies de renforcement de compétitivité et de mise à
niveau qui ont pour finalité de les insérer efficacement
dans l’économie mondiale, possède encore des pans
entiers de production et de services qui le rattachent aux
économies en développement. La permanence d’une
économie informelle significative tant au niveau de sa
contribution à la richesse nationale que de sa fonction de
régulation du marché du travail, en est le signe le plus
évident.
Cette permanence va de pair avec le maintien, hors des
secteurs de l’économie moderne, d’une structuration
sociale marquée par des réseaux familiaux qui sont
fortement présents dans l’organisation de l’activité
économique informelle et en conditionnent autant les
modes d’accès que les règles explicites ou tacites de
fonctionnement.
Le choix du Maroc procède de la volonté des auteurs de
l’étude d’aboutir à des analyses et des conclusions qui
soient valables pour le pays lui-même tout en étant
représentatives, par extrapolation, des mutations à
l’œuvre dans l’ensemble de la région.
1. Introduction : le Maroc, un pays illustrant les défis du Maghreb
1.1 Les limites de l’enquête terrain
L’enquête terrain, qui s’est déroulée du 5 au 12 mars 2006,
a permis de rencontrer la plupart des acteurs :
représentants des institutions chargées de formation
professionnelle, représentants des organisations
professionnelles, partenaires sociaux, bailleurs de fonds,
experts…. Il a cependant été impossible d’interviewer des
groupes de bénéficiaires d’une action de formation en
secteur informel. Ceux-ci ont pu être approchés par des
intermédiaires institutionnels ou associatifs engagés dans
le montage ou la mise en œuvre d’actions de formation qui
leur étaient destinées. De même, il a été difficile de
rencontrer des prestataires directs de formation engagés
dans le secteur. Ont pu être entendus des acteurs publics
engagés dans le développement social (Agence de
développement social et entraide nationale) et, par ce biais,
dans la formation des jeunes et adultes les plus démunis
scolairement et professionnellement, de même qu’une
institution de microcrédit, financeur et organisatrice de
formation (Al Amana) à destination des micro-entreprises.
L’enquête a buté sur d’autres difficultés : difficulté des
acteurs institutionnels à aborder explicitement le domaine
enquêté et à désigner les acteurs les plus significatifs
impliqués dans ce domaine ; difficulté des acteurs de