Revue économique hebdomadaire Par les Stagiaires avec les Chargés de Missions Economique Faut-il « formaliser » le secteur informel à Madagascar ? Depuis plusieurs années, le secteur informel prend de l’envergure dans les pays en voie de développement, notamment en Afrique. Madagascar n’est pas épargné dans ce fléau (près de 2 280 500 unités de productions sont classées informelles en 20121). Dans le pays, cet ensemble d’unités de production qui ne tient pas de comptabilité et qui n’est pas enregistré dans la statistique nationale s’avère de plus en plus pesant dans le PIB. En effet, la valeur ajoutée créée par ces Unités de Productions Informelles représente environ 24% du PIB, soit près de 4 840 Milliards MGA. Malgré cette importance, ce secteur est un véritable handicap pour l’économie car la grande majorité de ses activités échappent à la fiscalité, créant ainsi un manque à gagner important dans la Recette Totale de l’Etat. De plus, les données concernant le secteur informel sont difficiles à obtenir. Par conséquent, les politiques économiques courantes sont aussi difficiles à mettre en œuvre. Faut-il donc « formaliser » ce secteur résoudre tous ces problèmes ? pour considérablement permettant ainsi de dépenser plus pour l’amélioration de l’infrastructure, la productivité nationale connaîtrait aussi une hausse car de nouveaux capitaux seraient disponibles grâce à la régularisation des différents actifs,… bref, l’économie se rétablira. Cependant, la réalisation de cette transformation suscite beaucoup de débats car une telle action est très délicate pour le pays. Les enjeux Entreprendre une telle action n’est pas chose aisée. Premièrement en raison de la taille et de la diversité des Unités de Production Informelles à Madagascar : elles sont si nombreuses qu’il faudrait un temps considérable pour toutes les régulariser. Pourtant, cette « régularisation » ne devrait pas être lente car, en attendant d’être régularisées, les travailleurs n’auront pas d’emploi et cela va conduire à une crise généralisée de chômage. Deuxièmement, la fiscalisation de ces activités qui rapportent relativement peu pourraient susciter de la frustration au sein de ces personnes. Cette situation pourrait ainsi résulter en une nouvelle crise sociale. La solution serait donc de trouver l’équilibre entre une mesure efficiente et qui n’est pas trop pesant pour cette grande partie de la population active. A première vue, une réponse affirmative paraît évidente. Transformer ce secteur en formel, du moins une grande partie, serait une relance assurée pour l’économie malgache: les recettes fiscales de l’Etat augmenteraient 1 Enquête sur le secteur informel à Madagascar, INSTAT 2012 1