Dossier de candidature à la désignation d`Institut universitaire en

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Le 5 octobre 2010
Monsieur Yves Bolduc
Ministre de la Santé et des Services sociaux
Édifice Catherine-de-Longpré
1075, chemin Sainte-Foy, 15e étage
Québec (Québec) G1S 2M1
Objet : Candidature pour la désignation au titre d'institut universitaire de santé mentale et de réadaptation
de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine avec le soutien de ses partenaires
Monsieur le Ministre,
Au cours des dernières années, nous avons été heureux de constater que la santé mentale figurait parmi les axes
prioritaires d’intervention du Gouvernement du Québec. Dans la foulée des actions découlant de cette priorité, en
juin 2005, votre ministère dévoilait son Plan d’action en santé mentale, La force des liens.
Cette préoccupation pour la santé mentale apparaît des plus pertinentes si l’on considère la prévalence des maladies
mentales : un montréalais sur quatre souffrira au cours de sa vie d'un problème de santé mentale. Cette situation
n’est pas sans conséquences sur les familles, les proches et, plus largement, sur l’organisation de la vie en société.
Afin d’améliorer sans cesse les soins et les services à ces personnes et à leurs proches, l’Hôpital Louis-H.
Lafontaine a pris l’initiative de présenter sa candidature, avec ses partenaires du Réseau universitaire intégré de
santé de l’Université de Montréal, en vue de l’obtention d’un statut d'institut universitaire en santé mentale.
La reconnaissance formelle à titre d’institut universitaire constitue un levier majeur pour assurer la qualité et
l’accessibilité des soins et des services spécialisés et ultraspécialisés en santé mentale. Elle permettra de soutenir le
développement des services de première ligne, conformément aux orientations du Plan d’action en santé mentale.
Elle constitue également un levier essentiel au développement de la recherche, de l’enseignement et de l’évaluation.
L'Hôpital Louis-H. Lafontaine est affilié à l’Université de Montréal depuis 1972 et est agréé par le Conseil canadien
d'agrément des services de santé. Il est devenu aujourd’hui un centre hospitalier moderne et dynamique qui, avec
des partenaires reconnus pour la qualité de leurs prestations, se situe à la fine pointe des soins et services en santé
mentale. Ils rejoignent ensemble les jeunes, les adultes et les personnes âgées aux prises avec des problèmes de
santé mentale ou les personnes ayant des problèmes de santé mentale en lien avec la justice, la toxicomanie ou la
déficience intellectuelle. Ces établissements forment un réseau original dont l'action se déploie sur les plans local,
régional, suprarégional et provincial.
Leurs activités d’enseignement, de recherche et d’évaluation bénéficient, par la qualité de ceux et celles qui y
travaillent, d’une grande notoriété. Cette réputation n’est pas étrangère à l’effort soutenu de l’Hôpital et de ses
partenaires pour intégrer les différents volets de sa mission universitaire.
Au plan académique, sur la base des orientations déterminées par l’Université de Montréal, l'Hôpital et ses
partenaires contribuent à la formation initiale et continue ainsi qu’au développement de nouvelles approches
pédagogiques dans les différents milieux où se retrouve une grande diversité d'expertises et d'expériences. Ces
orientations touchent notamment l’expertise médicale et professionnelle dans le contexte de l’évolution des
professions, les modes de collaboration interprofessionnelle et l’augmentation du nombre d’étudiants.
En matière de recherche et d’évaluation des technologies et des modes d’intervention, l’Hôpital et ses partenaires
profitent des avantages indéniables du Centre de recherche Fernand-Seguin de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine
reconnu internationalement et financé notamment par le Fonds de la recherche en santé du Québec, la Fondation
canadienne pour l’innovation et les Instituts de recherche en santé du Canada.
Les acquis de l’Hôpital et de ses partenaires en matière de soins, d’enseignement, de recherche et d’évaluation
donnent une assise solide à la demande de désignation à titre d’institut universitaire en santé mentale.
La candidature de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine est soutenue par l’Université de Montréal, l’Agence de la santé et des
services sociaux de Montréal ainsi que par ses nombreux partenaires.
Recevez, Monsieur le Ministre, l'expression de nos meilleurs sentiments.
Le président du conseil d’administration,
Le directeur général,
Gilles Lépine
André Lemieux
p.j. dossier de candidature
c.c. Dr Jean L. Rouleau, doyen de la Faculté de médecine de l’Université de Montréal et président du Réseau universitaire intégré de santé
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DOSSIER DE CANDIDATURE À LA DÉSIGNATION
D’INSTITUT
UNIVERSITAIRE DE SANTÉ MENTALE ET DE RÉADAPTATION
Prévention – Traitement – Réadaptation - Réhabilitation
PRÉSENTÉ
AU MINISTRE DE LA SANTÉ ET DES SERVICES SOCIAUX DU QUÉBEC
PAR
L’HÔPITAL LOUIS-H. LAFONTAINE AVEC LE SOUTIEN DE SES PARTENAIRES
OCTOBRE 2010
Ce troisième élan de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine
vers le statut d’institut universitaire
reflète particulièrement les évolutions majeures
qu’il a connues depuis quelques années,
de même que son ouverture accrue,
synergique et équilibrée
à l’endroit de ses nombreux partenaires naturels
qui s’associent à cette demande et la soutiennent.
La grande institution psychiatrique francophone
de l’Est de Montréal
s’est définitivement extraite de son lourd passé
sans le trahir.
Elle joue dorénavant un véritable rôle
d’institut universitaire de santé mentale et de réadaptation
sur son territoire,
dans son réseau régional et suprarégional
et de plus en plus sur les plans national et international.
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SOMMAIRE
L’Hôpital Louis-H. Lafontaine et ses partenaires actuels sont fiers de soumettre cette demande de
désignation complètement renouvelée au ministère de la Santé et des Services sociaux. En effet, ce
troisième élan vers le statut d’institut universitaire reflète particulièrement les évolutions majeures qu’a
connues l’institution depuis quelques années, de même que son ouverture accrue, synergique et
équilibrée à l’endroit de ses nombreux partenaires naturels. Ces partenaires s’associent ainsi à cette
demande et la soutiennent. Ce document illustre aussi le fait que la grande institution psychiatrique
francophone de l’Est de Montréal s’est définitivement extraite de son lourd passé sans le trahir et qu’elle
joue dorénavant un véritable rôle d’institut universitaire en santé mentale et en réadaptation sur son
territoire, dans son réseau régional et suprarégional et de plus en plus sur les plans national et
international.
L’amorce de cette nouvelle demande, que nous voyons comme un troisième élan de maturité et
d’ouverture, est venue à la fois de l’institution elle-même et de l’Université de Montréal qui souhaitent
disposer enfin d’un institut dans le domaine de la santé mentale et de la réadaptation. Un comité de
rédaction a été constitué, à la fois hospitalier et facultaire. Ce comité a orchestré une vaste démarche
interne à l’institution mais également externe auprès de ses partenaires naturels du réseau afin
d’expliquer le projet, d’obtenir leur appui et d’identifier des domaines de synergies et de complémentarités
dans les pratiques de pointe, la recherche, l’évaluation des pratiques et l’enseignement.
Le dénominateur commun de l’ensemble des chapitres est à l’effet que l’Hôpital Louis-H. Lafontaine
considère sa désignation à titre d’Institut universitaire de santé mentale et de réadaptation comme un
levier pour aller plus loin et faire progresser encore plus ce qui a animé et motivé toute l’équipe au cours
des dernières années à savoir la détermination d’améliorer les soins et services aux personnes atteintes
de troubles mentaux, de développer l’enseignement, la recherche et l’évaluation dans un souci de
poursuite de l’excellence.
Le présent document démontre avec preuves à l’appui que l’Hôpital Louis-H. Lafontaine et ses
partenaires rencontrent en tous points les critères du Ministère en ce qui regarde les caractéristiques d’un
institut universitaire et va même au-delà de ses exigences. Dans les lignes qui suivent, nous allons
souligner brièvement les points névralgiques de chaque chapitre.
Premier critère : l’orientation de l’action
L’Hôpital Louis-H. Lafontaine est résolument engagé dans l’actualisation des orientations ministérielles en
santé mentale. Depuis plus de 30 ans, il a posé de nombreux gestes pour inscrire ses actions et ses
services dans une approche systémique, respectueuse de la personne dans sa globalité. Plan de
transformation, planifications stratégiques, mise en œuvre du Plan d'action en santé mentale, travaux de
réflexion autour de trois demandes de désignation comme institut universitaire en collaboration avec ses
partenaires ont été réalisés avec la participation des usagers et de leurs proches, des organismes
communautaires, des services de première ligne, des partenaires hospitaliers, intersectoriels et
universitaires.
Les révisions successives de la mission de l’Hôpital ont été effectuées avec un nombre imposant
d’instances et d’organismes en santé mentale et réadaptation afin de « voir au mieux-être des personnes
en offrant les meilleurs soins et services spécialisés et surspécialisés en santé mentale, contribuer à
repousser les limites de la maladie par la recherche et l’évaluation des modes d’intervention, former les
intervenants par l’enseignement et diffuser des savoirs en collaboration avec ses partenaires »
(Planification stratégique 2009-2012).
Les priorités d’action de l’Hôpital visent surtout l’accroissement de l’accessibilité des soins et services, le
développement de services spécialisés et surspécialisés à la fine pointe de la recherche, le renforcement
des liens entre la recherche et la clinique particulièrement par le projet Signatures biologique,
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psychologique et sociale de la maladie mentale, l’augmentation de la capacité d’accueil des stagiaires et
le déploiement d’efforts pour démystifier la maladie mentale.
Deuxième critère : l’organisation des services
En harmonie avec l’approche populationnelle et la hiérarchisation préconisées par le Plan d’action en
santé mentale, l’Hôpital dessert la population des trois centres de santé et de services sociaux de l’Est de
Montréal avec l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont: St-Léonard/St-Michel, Pointe-de-l’Île et Lucille-Teasdale.
Au niveau de sa mission universitaire et de ses services ultraspécialisés, son territoire est celui du
Réseau universitaire intégré en santé de l’Université de Montréal : Montérégie, Laval, Laurentides,
Lanaudière et Mauricie.
Sous la direction des services cliniques, les services de l’Hôpital sont organisés en sept programmes
(troubles psychotiques, évaluation et interventions brèves, troubles anxieux et de l’humeur,
gérontopsychiatrie, troubles relationnels et de la personnalité, dépendances et santé mentale, psychiatrie
et déficience intellectuelle) et deux mesures transitoires (ambulatoire et intrahospitalière). La direction des
services de réadaptation et d’hébergement dans la communauté regroupe six services : centre de soutien
à l’intégration sociale, hébergement individualisé, hébergement des résidences de groupe, hébergement
transitoire, hébergement de psychiatrie gériatrique et programmes de réadaptation vocationnelle.
Six autres directions contribuent à l’offre de service de l’Hôpital : deux directions conseil : la direction des
services professionnels et la direction des soins infirmiers ; deux directions soutien : la direction des
services administratifs et la direction des ressources humaines ; la direction de l’enseignement qui assure
la formation des partenaires et des futurs intervenants ainsi que le ressourcement et le perfectionnement
des intervenants et enfin la direction de la recherche avec ses trois axes : signatures biologique
psychologique et sociale, traitement et réadaptation adaptés aux populations ainsi que développement
technologique et transfert des connaissances.
De nombreuses ententes lient l’Hôpital avec ses partenaires : services de première ligne, établissements
du réseau de l’Université de Montréal, Réseau universitaire intégré en santé de l’Université de Montréal,
réseau des instituts universitaires en santé mentale, centres de réadaptation en déficience intellectuelle et
sur les dépendances, agences de la santé et des services sociaux, instances régulatrices, organismes du
réseau intersectoriel.
Plusieurs réalisations témoignent du leadership de l’Hôpital dans l’Est de Montréal et à Montréal:
participation à la Table de concertation de santé mentale de l’Est de Montréal, rencontres multiples avec
des partenaires, signature d’ententes avec des dispensateurs de services intrarégionaux, régionaux et
nationaux, travail intense avec les trois centres de santé et de services sociaux et l’Hôpital MaisonneuveRosemont, rehaussement des services de première ligne, mise en place de l’approche par programmes
clientèles, positionnement de l’offre de service en deuxième et troisième lignes, désignation de l’Hôpital
par l’Agence comme organisme gestionnaire de plus de la moitié des ressources résidentielles de
Montréal, organisation de quatre éditions du Salon des ressources en santé mentale et bien d’autres.
L’Hôpital offre une gamme étendue de services de première, deuxième et troisième lignes aux différents
réseaux d’adultes, de personnes âgées et de jeunes ayant des problèmes de santé mentale, aux réseaux
de la psychiatrie légale, à celui de la santé mentale et de la toxicomanie ainsi qu’au réseau de la santé
mentale et de la déficience intellectuelle.
Les mécanismes de coordination, de planification et d’évaluation sont nombreux : tables sous-régionales
de concertation en santé mentale avec des représentants d’utilisateurs de services, d’intervenants et de
gestionnaires de plusieurs organisations, secteurs d’activités et partenaires intersectoriels; tables
régionales ou comités régionaux regroupant des représentants d’utilisateurs de services et des
collaborateurs des première, deuxième et troisième lignes ; Table de concertation en santé mentale de
l’Est de Montréal à l’exécutif de laquelle siège un représentant de l’Hôpital ; table réunissant les trois
centres de santé et de services sociaux de l’Est de Montréal, l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont et l’Hôpital
Louis-H. Lafontaine sur la mise en œuvre du Plan d’action en santé mentale et coprésidée par le directeur
général du Centre de santé et de services sociaux Lucille-Teasdale et le directeur général de l’Hôpital
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Louis-H. Lafontaine.
La qualité des services et processus de gestion a été reconnue par plusieurs instances : une cinquième
accréditation du Conseil canadien d’agrément des services de santé, l’attribution d’un certificat
d’agrément sans condition pour une durée de trois ans, l’évaluation du site hospitalier en milieu de vie de
l’établissement et des partenaires de l’Hôpital par le ministère de la Santé et des Services sociaux, des
visites d’inspection de partenaires, d’ordres professionnels, du Curateur public, etc. L’Hôpital déploie
beaucoup d’efforts pour une gestion intégrée de la qualité des processus continus et systématiques de
gestion de l’organisation et a fait sien le programme Qmentun d’Agrément Canada.
Troisième critère : les pratiques de pointe
Vitrines locales, nationales et internationales, solidement établies ou en émergence, les pratiques de
pointe de l’Hôpital et de ses partenaires illustrent le potentiel d’innovation, la recherche d’excellence et la
culture d’évaluation de l’établissement.
Les forces de l’Hôpital sont unanimement reconnues pour ses réalisations touchant les troubles
psychotiques (premiers épisodes psychotiques, troubles complexes et résistants, troubles psychotiques
prolongés), l’approche cognitivo-comportementale et intégrative des troubles anxieux, la
psychopharmacologie, le monitoring thérapeutique de la concentration plasmatique des psychotropes
ainsi que la réadaptation des personnes avec des troubles mentaux psychotiques graves et persistants.
L’Hôpital a sollicité la collaboration de ses partenaires du réseau de l’Université de Montréal pour faire
mieux et davantage avec eux. Citons à titre d’exemples la Table de santé mentale du Réseau
universitaire intégré en santé de l’Université de Montréal, la collaboration inter-Réseau universitaire
intégré en santé (comme celui de McGill) vers un niveau tertiaire en troubles de la personnalité, la
gérontopsychiatrie avec le Service de gérontopsychiatrie du Pavillon Albert-Prévost de l’Hôpital du SacréCœur de Montréal à l’intérieur de la Table de santé mentale du Réseau universitaire intégré en santé de
l’Université de Montréal.
D’autres pratiques de pointe sont en lien avec des partenaires, tels le Centre de réadaptation en
déficience intellectuelle et le réseau/centre régional tertiaire en déficience intellectuelle de Montréal pour
les troubles graves du comportement et la déficience intellectuelle ou l’apport de la psychiatrie à la
réhabilitation dans la déficience intellectuelle, le Centre Dollard-Cormier – Institut universitaire sur les
dépendances pour les troubles concomitants de santé mentale et de conduites addictives à la Clinique
Cormier-Lafontaine, l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont pour les soins partagés en santé mentale avec la
première ligne. De plus, l’Hôpital soutient de façon particulière l’organisme Les Impatients de Montréal
ainsi que la Société québécoise de schizophrénie.
D’autres partenaires ont proposé de joindre leurs pratiques de pointe à celles de l’Hôpital : l’Hôpital
Rivière-des-Prairies avec les troubles envahissants du développement, le Pavillon Albert-Prévost de
l’Hôpital du Sacré-Coeur de Montréal avec le service de pédopsychiatrie, la médecine psychosomatique,
la consultation-liaison, l’axe des troubles psychotiques, le CHU Ste-Justine avec la pédopsychiatrie.
Quelques pratiques de pointe sont en émergence à l’Hôpital : les troubles anxieux et de l’humeur
comorbides et réfractaires, l’approche biologique de la dépression résistante et les troubles de la
personnalité. Comme institut universitaire, l’Hôpital veut se laisser surprendre par de nouvelles questions
et propositions émergeant de la pratique clinique, de la recherche, de l’enseignement et de l’évaluation.
Quatrième critère : l’enseignement
La mission d’enseignement a toujours été et demeure intimement liée à la mission de service de l’Hôpital
Louis-H. Lafontaine. Affilié à l’Université de Montréal depuis 1972, l’Hôpital a assumé un leadership
indéniable dans la formation de plusieurs générations de médecins, d’infirmières et par la suite d’équipes
interdisciplinaires. Avec 53 membres détenteurs d’un titre universitaire, le département de psychiatrie de
l’établissement regroupe le plus important corps professoral du département universitaire de psychiatrie
de la Faculté de médecine de l’Université de Montréal. Depuis la fin des années ’80, deux de ses
professeurs, Grunberg et Lalonde, ont publié trois éditions du principal manuel de psychiatrie du monde
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francophone et en préparent la quatrième édition pour 2013. Ce manuel regroupe les textes de dizaines
de psychiatres du département de psychiatrie universitaire de Montréal sous le titre Psychiatrie clinique :
approche bio-psycho-sociale. Sur le plan international, le leadership assumé par l’Hôpital dans le domaine
de la diffusion des connaissances en santé mentale se confirme de plus en plus. En font foi le nombre de
demandes de stages en provenance de l’international et le rayonnement de nos chercheurs, médecins et
professionnels, membres du corps professoral, sur des tribunes prestigieuses.
Au fil des ans, l’Hôpital a développé des liens étroits de collaboration avec plusieurs établissements.
Quatre autres universités québécoises ont des contrats avec l’Hôpital. Chaque année, l'Hôpital accueille
des étudiants en provenance de plusieurs universités et établissements collégiaux du Québec, d’ailleurs
au Canada, d’Europe et d’Afrique francophone. L’établissement s'est doté d'une politique de formation et
a mis au point des programmes et des activités de formation et de perfectionnement qui lui permettent
d’atteindre un niveau d’excellence dans le transfert des savoirs. Quelque 800 stagiaires sont accueillis
chaque année dans le cadre de stages formels dans le domaine des soins et des services spécialisés et
surspécialisés en santé mentale. Des mécanismes de planification, de coordination et d’évaluation des
stages ont été mis en œuvre avec les universités en tenant compte des attentes et des points de vue des
superviseurs et des stagiaires. L'Hôpital a également initié un mouvement d’ouverture à l’ensemble de
ses partenaires du réseau. Chef de file en téléformation et en visioconférence dans le domaine de la
santé mentale, l’Hôpital diffuse annuellement une centaine de téléconférences et de téléformations et
assume depuis le début de ce projet un leadership incontestable dans le domaine de la télépsychiatrie
donnant ainsi accès aux établissements en région ou en périphérie de Montréal à une formation de pointe
dans le domaine de la santé mentale.
Cinquième critère : la recherche
La structure de recherche du futur institut est basée sur le Centre de recherche Fernand-Seguin de
l’Hôpital Louis-H. Lafontaine qui agit en partenariat avec deux autres institutions comprenant le service
de recherche de l'Hôpital Rivière-des-Praires (depuis 2001) et le Centre de recherche de l'Institut PhilippePinel de Montréal (depuis 2003). Le Centre de recherche a été reconduit au printemps 2010 par le Fonds
de recherche en santé du Québec. Dans la structure organisationnelle du Centre de recherche FernandSeguin, les trois sites sont indissociables. Un directeur de la recherche est présent à chaque site et les
trois directeurs siègent au comité de direction du Centre. Cette structure permet d'avoir accès à un large
éventail d’expertises multidisciplinaires. Le Centre (incluant ses trois sites) regroupe 40 chercheurs
équivalents temps plein ainsi que trois nouveaux chercheurs qui ont été recrutés pour l’année 2010-2011.
À chaque trimestre, une assemblée des chercheurs regroupe les chercheurs des trois sites dans le but de
les informer des nouveaux développements et d'échanger sur les besoins et les succès du Centre de
recherche. Chaque site a son propre comité d’éthique spécialisé dans l’analyse des projets portant sur
ses populations cibles. Par son organisation en trois sites, le Centre de recherche a accès à une masse
critique de populations de patients allant de l’enfance (site Hôpital Rivière-des-Prairies) à l’adulte (site
Hôpital Louis-H. Lafontaine) ainsi qu’à des patients criminalisés (site Institut Philippe-Pinel de Montréal)
qui peuvent tous bénéficier de l’apport d’une recherche scientifique de pointe pour le développement de
meilleurs traitements et de processus de réadaptation. En effet, plus de 3 000 patients sont admis
annuellement sur les trois sites hospitaliers associés au Centre de recherche, ce qui permet d’avoir accès
à la plus grande population de patients psychiatriques au Canada (évaluation de la firme McKinsey,
2009).
Le Centre de recherche Fernand-Seguin table sur trois axes de recherche : l’Axe 1 : signatures
biologique, psychologique et sociale de la maladie mentale; l’Axe 2 : traitement et réadaptation adaptés
aux populations; l’Axe 3 : développement technologique et transfert des connaissances en santé mentale.
Les deux premiers axes portent sur des forces déjà en place et reconnues. Le troisième est en croissance
et le Centre vise le développement du plein potentiel de cet axe à la fin du prochain mandat. La
production scientifique des chercheurs et des activités de diffusion, de transfert et d’utilisation des
connaissances associées à ces recherches est bien démontrée : 115 articles en 2006; 121 en 2007; 104
en 2008; 163 en 2009. Les octrois reconnus par axe montrent une très bonne moyenne pour l’année
2009 : 3.1 M $ (Axe Signatures 1.9 M $; Axe Traitement 803 000 $ ; Axe Développement technologique
et transfert des connaissances : 436 000 $), ce qui indique que les efforts des comités de chercheurs et
du Bureau de projets pour diversifier les demandes de subventions des chercheurs ont porté fruit. La plus
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importante richesse du Centre de recherche est la spécialisation des chercheurs en santé mentale
humaine pour tous les groupes d’âge et pour toutes les grandes pathologies, une spécialisation reconnue
à l’échelle locale, nationale et internationale. La formation d’étudiants au niveau des études prégraduées
et graduées, de résidents et de chercheurs en formation postdoctorale constitue l’une des priorités du
Centre de recherche. Au cours des quatre dernières années, plus de 200 étudiants ont poursuivi leur
formation sous la supervision des chercheurs du Centre. Les chercheurs supervisent également des
résidents et des professionnels de la santé sur une base régulière.
Sixième critère : l’évaluation des technologies et des modes d’intervention
L’évaluation des technologies et des modes d’intervention en santé existe depuis une décennie par le
module du soutien évaluatif au développement des services psychiatriques fondé en 1997. Déjà à cette
époque, l’Hôpital reconnaissait que le développement de l’évaluation et des meilleures pratiques visait
autant la clinique que l’organisation des services. Des travaux de l’Hôpital ont été récupérés au niveau
régional et national et ont trouvé écho entre autres dans le Plan d’action en santé mentale, par exemple la
ligne d’écoute en santé mentale avec le rôle majeur des infirmières, les normes de ressources
résidentielles supervisées basées sur les meilleures pratiques, l’évaluation de l’impact du suivi intensif
dans le milieu et les normes adoptées. Pour diffuser et surveiller ces meilleures pratiques, le ministère de
la Santé et des Services sociaux a mis en place et basé à l’Hôpital Louis-H. Lafontaine, avec l’Institut
universitaire en santé mentale Douglas, le Centre national d’excellence en santé mentale.
À Montréal, ces travaux ont conduit à confier tant au secteur public qu’aux organismes communautaires le
suivi d’intensité variable. La recherche clinique et la réadaptation se sont illustrées par le développement
de technologies de domotique et de soutien au déficit cognitif : pilulier électronique, agenda intelligent,
maison intelligente. Cliniciens et gestionnaires ont contribué au développement de documents, d’outils sur
les contentions et contraintes, sur la sexualité des patients hospitalisés ou en régime de protection, sur
l’électroconvulsivothérapie par l’Agence d’évaluation des technologies et des modes d’intervention, etc.
Cette culture d’évaluation continuera d’être soutenue par les trois axes du Centre de recherche FernandSeguin et la plateforme du Réseau universitaire intégré en santé de l’Université de Montréal en évaluation
des technologies et modes d’intervention en santé. La formation continue du personnel, des patients et
des gestionnaires, les stratégies transversales d’échanges de connaissances et de formation à
l’évaluation favoriseront l’implantation, l’évaluation et la diffusion des meilleures pratiques. Une
communauté de pratique a été mise en place dernièrement à l’Hôpital avec le soutien de l’Agence
d’évaluation des technologies et des modes d’intervention pour favoriser le plus rapidement et le plus
efficacement possible l’évaluation des meilleures pratiques dans le cadre d’une gouvernance clinique
renforcée. L’Hôpital s’oriente résolument vers la création officielle d’une unité d’évaluation des
technologies et des modes d’intervention en santé mentale qui rejoindrait au Réseau universitaire intégré
en santé de l’Université de Montréal les unités d’évaluation des technologies et des modes d’intervention
du CHU Ste-Justine et du Centre hospitalier de l'Université de Montréal. Les deux premiers objets de
cette unité d’évaluation de l’Hôpital seraient : 1. de prendre le relais des recommandations de l’Agence
d’évaluation des technologies et des modes d’intervention sur l’électroconvulsivothérapie et d’établir un
centre d’étude des indications et des issues de cette pratique ; 2. de revoir la littérature sur les équipes
mobiles d’intervention de crise et de soutenir, par le futur institut et ses partenaires de Montréal,
l’implantation d’une première équipe mobile d’intervention de crise en gérontopsychiatrie au Québec.
Septième critère : l’intégration des missions
Depuis quelques années déjà, l’intégration des soins, de l’enseignement, de la recherche et de
l’évaluation est une préoccupation constante de l’Hôpital ainsi qu’un des concepts clés qui ont structuré
ses actions. Il est possible d’observer cette intégration des missions à l’intérieur même de l’intervention
interdisciplinaire auprès des personnes atteintes de troubles mentaux. On la voit aussi à l’œuvre à
l’intérieur de la structure administrative et l’organisation des services de l’Hôpital.
Le cheminement de deux patients depuis leur entrée par l’une des deux portes de l’Hôpital, la porte du
Module évaluation-liaison et celle de l’urgence, démontre de quelle façon les missions s’interpellent et se
coordonnent.
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Un premier exemple présente le parcours d’une personne ayant un problème complexe d’anxiété et de
dépression et qui, depuis le guichet d’accès de son centre de santé et de services sociaux, est orientée
par son médecin de famille vers le programme des troubles anxieux et de l’humeur par le module
d’évaluation-liaison. Tout au long des soins et services, les membres de l’équipe interdisciplinaire :
psychiatre, infirmière, chercheur clinicien, résident en psychiatrie, superviseur de stage, travailleur social
et autres coordonnent leurs interventions. Les soins interpellent l’enseignement, la gestion de la qualité et
la recherche. Le psychiatre transmet ses connaissances au résident en psychiatrie. On fait appel à
l’équipe de recherche du Centre d’étude des troubles obsessionnels-compulsifs et des tics ainsi que des
cercles de qualité. Des chercheurs contribuent à évaluer les services reçus.
Le deuxième exemple raconte l’histoire médicale d’une personne atteinte d’un trouble psychotique et qui
se présente à son médecin de famille accompagnée de ses parents. Après évaluation, le médecin réfère
le patient à l’urgence de l’Hôpital. Le patient est hospitalisé pour environ quatre semaines. Tout au long
des deux années qui suivent, les missions s’interpellent et se coordonnent tout au long du continuum de
soins et services, de la première, à la deuxième et à la troisième lignes, assurant la collaboration
constante de la personne, de ses proches, de l’équipe traitante, de la recherche clinique, de
l’enseignement et de l’évaluation.
La restructuration des services de l’Hôpital en programmes clientèles a permis d’intégrer les cliniciens,
professionnels, chercheurs, superviseurs de stages dans une même équipe interdisciplinaire. Des
mécanismes de coordination et de liaison des missions empêchent le fonctionnement en silo. L’offre de
service est constamment révisée à partir de la littérature et en fonction des meilleures pratiques. Les
pratiques de pointe de l’Hôpital et de ses partenaires sont aussi des lieux privilégiés d’intégration des
missions de même que les tables de concertation en santé mentale.
La gouvernance
La gouvernance de l’Institut de santé mentale et de réadaptation relève des dispositions de la Loi sur les
services de santé et les services sociaux du Québec et de sa modification (2005) par la Loi 83 fondant les
réseaux universitaires intégrés en santé. Lors de la désignation, le conseil d’administration et le directeur
général deviennent les instances supérieures de la nouvelle entité administrative. Les comités du conseil
d’administration sont les suivants : deux comités obligatoires - le comité des ressources matérielles et
financières responsable de la vérification des états financiers et le comité de vigilance et de la qualité - et
ainsi que d’autres comités qui existent déjà dans la structure de l’Hôpital : services à la clientèle et
développement de la recherche, ressources humaines et enseignement, éthique de la recherche, gestion
des risques, évaluation et application du protocole d’isolement-contentions, éthique appliquée et
évaluation du directeur général et des gestionnaires. Le siège social de l’Hôpital devient le siège social de
l’institut.
Deux nouvelles instances administratives d’importance majeure ayant toutes deux des fonctions conseil,
évaluation et recommandation seront ajoutées à la structure : le comité sur la gouvernance, mécanisme
interne créé par le conseil d’administration pour évaluer son propre fonctionnement en fonction d’une
gouvernance optimale, pour garantir que l’intérêt supérieur de l’Institut soit assuré et pour apprécier
l’exécution de ses directives par la direction de l’Institut ; le comité des partenaires de l’Institut, rattaché au
directeur général, avec le mandat de rassembler ses partenaires, de faire progresser et d’évaluer le
partenariat en accord avec la mission du Réseau universitaire intégré en santé de l’Université de
Montréal.
La désignation d’institut universitaire sous-entend un niveau d’excellence et introduit une nouvelle
imputabilité sur l’organisation de l’Hôpital et sur les programmes pour le maintien, le renforcement d’une
qualité et d’une expertise en clinique, en recherche, en transfert des connaissances et en évaluation.
Les perspectives d’avenir
En attendant sa désignation comme institut universitaire, l’Hôpital poursuivra la réalisation de sa
planification stratégique 2009-2012 autour de quatre priorités d’action soutenues par une culture de la
mesure et de l’évaluation de la qualité : l’amélioration de l’accès aux soins et services, le développement
d’activités d’enseignement, des projets novateurs en recherche clinique, la mobilisation des ressources
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humaines, dans le but de repousser les limites de la maladie mentale. L’Hôpital tient aussi à développer
un plan de communication interne et externe pour soutenir entre autres la réalisation de projets, favoriser
son nouveau positionnement et démystifier la maladie mentale. De plus, il compte poursuivre ses
ententes actuelles avec ses partenaires et en développer de nouvelles en vue d’une meilleure
concertation des établissements du territoire en ce qui a trait à l’offre de services aux personnes atteintes
de problèmes de santé mentale.
Tous ces projets sont en cours de réalisation et contribuent sans équivoque à la qualité de la candidature
de l’Hôpital au titre d’Institut universitaire de santé mentale et de réadaptation.
Conclusion
La désignation de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine comme Institut universitaire de santé mentale et de
réadaptation représente une valeur ajoutée pour les soins, la recherche, l’enseignement et l’évaluation,
pour nos partenaires, pour l’Université de Montréal et pour le réseau de la santé et des services sociaux
de Montréal et d’ailleurs au Québec.
Cette nouvelle demande, mature et réaliste, propose un projet dynamique, évolutif et flexible appuyé sur
de fortes assises. L’Hôpital a fait évoluer son organisation de soins en programmes, il s’est doté de
mécanismes d’évaluation et d’imputabilité et il entend promouvoir le continuum du développement des
personnes et l’abolition des silos. Le Centre de recherche Fernand-Seguin est en plein essor et son
rapprochement de la clinique ne fait pas de doute. L’enseignement et la transmission des connaissances
de même que l’évaluation des soins et services en fonction des meilleures pratiques sont acquis. Les
ententes de services et les collaborations avec les partenaires sont solides et prometteuses. Les
domaines de compétence et les niveaux d’intervention du département de psychiatrie de l’Université de
Montréal, de l’institut et du Réseau universitaire intégré de santé de l’Université ont été clarifiés.
La création de l’Institut consolidera les alliances entre les partenaires et contribuera à la cohésion et à la
cohérence du réseau francophone de la santé et des services sociaux. Le leadership de l’Hôpital en santé
mentale s’en trouvera accru sur les plans local, national et international. Son expertise rayonnera
davantage au Québec et ailleurs dans le monde à l’honneur de tout le réseau public québécois de santé
et services sociaux et pour le mieux-être des personnes atteintes de maladie mentale.
Quelques mots clés
Santé mentale. Organisation des soins et services de santé mentale. Réadaptation.
Institut universitaire. Partenariats.
Interdisciplinarité. Coordination de l’épisode de soins.
Approche par programmes clientèles.
Pratiques de pointe. Enseignement et transfert des connaissances. Recherche.
Centre de recherche Fernand-Seguin. Signatures de la maladie mentale.
Évaluation des technologies et des modes d’intervention. Intégration des missions. Gouvernance.
9
PARCOURS DU DOSSIER DE DÉSIGNATION DEPUIS JANVIER 2010
Depuis janvier 2010, plusieurs personnes ont été rencontrées à une ou plusieurs reprises par le comité de
rédaction à l’interne et à l’externe de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine pour des demandes d’information, des
consultations et pour l’exploration de scénarios de rapprochement dans le contexte d’une éventuelle
désignation de l’Hôpital comme Institut universitaire de santé mentale et de réadaptation. Plusieurs
personnes de l’Hôpital, du Centre de recherche Fernand-Seguin, de l’Université de Montréal ainsi que des
représentants de nos partenaires ont collaboré à des degrés divers avec les membres du comité de
rédaction à l’élaboration de ce document. Nous leur adressons nos plus vifs remerciements.
A. Rencontres d’information, consultations et exploration de scénarios de rapprochement
Centre Dollard-Cormier – Institut universitaire sur les dépendances
Madame France Lecomte
Directrice des services à la clientèle
Centre hospitalier universitaire de Montréal
Dr François Lespérance
Directeur de la recherche clinique au Centre de recherche
Chef du département de psychiatrie
Vice-doyen à la recherche clinique à la Faculté de médecine de
l’Université de Montréal
Centre hospitalier universitaire Ste-Justine
Dre Johanne Boivin
Dre Patricia Garel
Monsieur Fabrice Brunet
Chef adjointe du département de psychiatrie
Chef du département de psychiatrie
Directeur général
Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal
Dr Paul-André Lafleur
Dr Yvan Pelletier
Monsieur Michel Larivière
Chef du département de psychiatrie
Médecin psychiatre à l’Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal
Chef de la Table de santé mentale du Réseau universitaire intégré en
santé de l’Université de Montréal
Directeur général
Hôpital Maisonneuve-Rosemont
Dre Odette Bernazzani
Dr Jacques Bernier
Dr Daniel St-Laurent
Madame Suzanne Soulières
Médecin psychiatre responsable du service de clinique externe
Directeur de l’enseignement
Chef du département de psychiatrie
Chef clinico-administrative du programme de santé mentale
Hôpital Rivière-des-Prairies
Dr Alain Lévesque
Monsieur Jean-Pierre Duplantie
Président du Conseil des médecins, dentistes et pharmaciens
Directeur général par interim
Institut Philippe-Pinel de Montréal
Dr Jocelyn Aubut
Dre Jocelyne Brault
Dr Frédéric Millaud
Directeur général
Chef du département de psychiatrie
Directeur de l’enseignement
Institut universitaire en santé mentale de Québec
Dr Hubert Wallot
Médecin psychiatre
Institut universitaire en santé mentale Douglas
Monsieur Jacques Hendlisz
Directeur général
Université de Montréal
Dr Denis Roy
Vice-doyen exécutif
Faculté de médecine de l’Université de Montréal
Dr Pierre Boyle
Vice-doyen à la recherche
Faculté de médecine de l’Université de Montréal
Dr Renaldo Battista
Directeur du département d’administration de la santé de la Faculté de
médecine
Directeur de l’Institut d’évaluation en santé
Titulaire de la Chaire de recherche du Canada en évaluation des
technologies et des modes d’Intervention en santé
Responsable de la table Évaluation des technologies et des modes
d’Intervention en santé du Réseau universitaire intégré en santé de
l’Université de Montréal
Dr Emmanuel Stip
Dr François Borgeat
Dr Yvan Pelletier
Présentation d’un diaporama à l’exécutif du RUIS de l’Université de
Montréal pour la création d’une Table en santé mentale du RUIS de
l’Université de Montréal
Université McGill
Dre Mimi Israel
Directrice du département universitaire de psychiatrie à la Faculté de
médecine
Chef du département de psychiatrie de l’Institut universitaire de santé
mentale Douglas
Université de Sherbrooke
Dr Pierre Beauséjour
Chef du département de psychiatrie universitaire du Centre hospitalier
universitaire de Sherbrooke
Directeur du département de psychiatrie de la Faculté de médecine et
des sciences de la santé
Collaboration à l’écriture ou à la critique de certains textes
Dr Patrick Barabé
Médecin psychiatre
Chef médical de la Clinique Cormier-Lafontaine
Dre Odette Bernazzani
Médecin psychiatre à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont
Madame Line Boudreault
Adjointe à la direction de l’enseignement de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine
Madame Lise Corbin
Coordonnatrice par intérim à la Clinique Cormier-Lafontaine
Dre Johanne Cyr
Chef médicale adjointe
Programme des troubles anxieux et de l’humeur à l’Hôpital Louis-H.
Lafontaine
11
Dre Patricia Garel
Médecin psychiatre
Chef du département de psychiatrie au CHU Ste-Justine
Dr Sylvain Laniel
Chef du service des troubles psychotiques du Pavillon Albert-Prévost de
l’Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal
Chef du Service de pédopsychiatrie du Pavillon Albert-Prévost de
l’Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal
Dr Alain Lebel
Monsieur Jean-Jacques Leclerc
Directeur des services de réadaptation et d’hébergement dans la
communauté de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine
Dr André Lelièvre
Médecin psychiatre
Chef du service de médecine psychosomatique et consultation-liaison à
l’Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal
Monsieur Jean Lepage
Conseiller aux communications et aux relations avec la communauté
Membre du comité exécutif de la Table de concertation de l’Est de
Montréal en santé mentale
Dre Sonia Lupien
Directrice scientifique du Centre de recherche Fernand-Seguin à l’Hôpital
Louis-H.Lafontaine
Directrice du Centre d’études sur le stress humain
Titulaire de la chaire en santé mentale des femmes et des hommes de
l’Institut de santé des femmes et des hommes des Instituts de recherche
en santé du Canada
Professeure agrégée au département de psychiatrie de l’Université de
Montréal
Dr Raymond Morissette
Médecin psychiatre à la Direction des services de réadaptation et
d’hébergement dans la communauté de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine
Dr Laurent Mottron
Médecin psychiatre à Hôpital Rivière-des-Prairies
Professeur titulaire au département de psychiatrie de la Faculté de
médecine de l’Université de Montréal
Madame Marie-Josée Prévost
Chef médicale du programme de déficience intellectuelle et santé
mentale à l’Hôpital Louis-H. Lafontaine
Dr Daniel St-Laurent
Médecin psychiatrie
Chef du département de psychiatrie à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont
Dre Nathalie Shamlian
Médecin psychiatre au Pavillon Albert-Prévost de l’Hôpital du SacréCœur de Montréal
Chef du service de gérontopsychiatrie
Présidente du comité de gérontopsychiatrie de l’Université de Montréal
Dre Valérie Tourjman
Médecin psychiatre à l’Hôpital Louis-H. Lafontaine
Directrice clinique du Centre de recherche Fernand-Seguin
12
Comité de rédaction
Dr François Borgeat
Médecin psychiatre à l’Hôpital Louis-H. Lafontaine
Professeur titulaire de clinique au département de psychiatrie de la
Faculté de médecine de l’Université de Montréal
Professeur honoraire à l’Université de Lausanne
Monsieur André Lemieux
Directeur général de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine
Dr Alain Lesage
Médecin psychiatre à l’Hôpital Louis-H. Lafontaine
Directeur scientifique adjoint au Centre de recherche Fernand-Seguin de
l’Hôpital Louis-H. Lafontaine
Directeur scientifique adjoint du réseau québécois de recherche sur le
suicide du Fonds de la recherche en santé du Québec.
Professeur titulaire au département de psychiatrie de la Faculté de
médecine de Université de Montréal
Dr J. André Luyet
Médecin psychiatre à Hôpital Louis-H. Lafontaine
Chef du département de psychiatrie de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine
Co-directeur médical de la direction des services cliniques à l’Hôpital
Louis-H. Lafontaine
Professeur adjoint au département de psychiatrie de la Faculté de
médecine de l’Université de Montréal
Dr Luc Nicole
Médecin psychiatre à l’Hôpital Louis-H. Lafontaine
Chef médical du programme des troubles psychotiques à l’Hôpital LouisH. Lafontaine
Directeur de l’enseignement à l’Hôpital Louis-H. Lafontaine
Professeur agrégé de clinique au département de psychiatrie de la
Faculté de médecine de l’Université de Montréal
Dr Emmanuel Stip
Directeur du département de psychiatrie de la Faculté de médecine de
l’Université de Montréal
Titulaire de la chaire de recherche Eli Lilly en schizophrénie à l’Université
de Montréal
Professeur agrégé au département de psychiatrie à la Faculté de
médecine de l’Université de Montréal
Chercheur clinicien au Centre de recherche Fernand-Seguin de l’Hôpital
Louis-H. Lafontaine
Psychiatre à l’Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal
Psychiatre à l’Hôpital Louis-H. Lafontaine
Consultants
Monsieur Marcel Villeneuve
Madame Christiane Sirois
13
TABLE DES MATIÈRES
Sommaire
p. 3
Parcours du dossier de désignation depuis janvier 2010
p. 10
Comité de rédaction
p. 13
Table des matières
p. 14
Liste des tableaux
p. 16
Liste des abréviations et des sigles
p. 17
INTRODUCTION
p. 18
Chapitre premier : L’orientation de l’action
A.
Approche globale de la personne et vision systémique des services
B.
Services intégrés et force des partenariats
C.
Mission inspirante et leadership reconnu
D.
Valeurs partagées et participation à l’évolution de la santé mentale
p. 20
Chapitre II : L’organisation des services
A.
Territoire de desserte
B.
Mode d’organisation des services à la clientèle
C.
Partenaires de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine
D.
Organisation des services offerts aux réseaux
E.
Mécanismes de coordination, de planification et d’évaluation
F.
Qualité des services et des processus de gestion
p. 24
Chapitre III : Les pratiques de pointe
A.
Les forces de l’Hôpital en santé mentale et en réadaptation
B.
Faire mieux et davantage avec nos partenaires
C.
Quelques pratiques de pointe en émergence
p. 35
Chapitre IV : L’enseignement
A.
Leadership de l’Hôpital
B.
Contrats et ententes
C.
Politiques et programmes de formation et de perfectionnement
D.
Stages
E.
Supervision des stages
F.
Formation et perfectionnement des partenaires et intervenants
p. 55
Chapitre V : La recherche
A.
Structure de recherche
B.
Programmation de recherche
C.
Direction d’étudiants de deuxième et troisième cycles
p. 66
Chapitre VI : L’évaluation des technologies et des modes d’intervention
A.
Place de l’évaluation à l’Hôpital
B.
Récupération régionale et provinciale des travaux
C.
Vers une plus grande culture de l’évaluation
D.
De la consolidation à l’expansion de l’évaluation des technologies
et des modes d'intervention en santé
p. 73
14
Chapitre VII : L’intégration des missions
A.
À travers l’itinéraire de deux patients
B.
Dans la structure administrative et l’organisation des services
p. 78
Chapitre VIII : La gouvernance
A.
Structure de gouvernance
B.
Responsabilités des instances supérieures
p. 83
Chapitre IX : Les perspectives de développement
p. 87
CONCLUSION
p. 89
LETTRES D’APPUI
p. 91
BIBLIOGRAPHIE ET ANNEXES (gravées sur disque compact)
15
LISTE DES TABLEAUX
Tableau I
Réalisations de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine en fonction
des orientations ministérielles
p. 22
Tableau II
Services de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine
p. 24
Tableau III
Partenaires et objets des partenariats
p. 26
Tableau IV
Collection des Impatients de Montréal en 2010-07
p. 47
Tableau V
Nombre de jours/stages par discipline en 2009-2010
p. 58
Tableau VI
Nombre d’articles scientifiques de 2006 à 2009
p. 71
Tableau VII
Évaluation des technologies et modes d’intervention
p. 73
Tableau VIII
Structure de gouvernance de l’Institut
p. 84
16
LISTE DES ABRÉVIATIONS ET DES SIGLES
ACFAS
AETMIS
AMPQ
ASSSM
CHSLD
CHU
CHUM
CLSC
CRFS
CSSS
CUSM
ECT
ERIC
ESPEUM
ESPT
ETC
ETMIS
FRSQ
HEC
HLHL
HMR
HPLC
HRDP
HSCM
INESSS
IPPM
IRSC
IUGM
IUSMD
MSSS
PACT
PAP
PASM
PEP
RMNF
RUIS
UETMIS
UETMISSS_SM
Association canadienne française pour l'avancement des sciences
Agence d’évaluation des technologies et des modes d’intervention en santé
Association des médecins psychiatres du Québec
Agence de santé et des services sociaux de Montréal
Centre d’hébergement et de soins de longue durée
Centre hospitalier universitaire
Centre hospitalier universitaire de Montréal
Centre local de santé communautaire
Centre de recherche Fernand-Seguin
Centre de santé et de services sociaux
Centre universitaire de santé McGill
Électroconvulsivothérapie
Équipe rapide intervention de crise
Étude de suivi longitudinal des psychoses émergentes du réseau de l’Université de
Montréal
État de stress post-traumatique
Équivalent temps complet
Évaluation des technologies et des modes d'intervention en santé
Fonds de recherche en santé du Québec
Hautes études commerciales
Hôpital Louis-H. Lafontaine
Hôpital Maisonneuve-Rosemont
High Performance Liquid Chromatography ou chromatographie en phase liquide à haute
performance
Hôpital Rivière-des-Prairies
Hôpital du Sacré-Coeur de Montréal
Institut national d'excellence en santé et services sociaux
Institut Philippe-Pinel de Montréal
Instituts de recherche en santé du Canada
Institut universitaire de gériatrie de Montréal
Institut universitaire en santé mentale Douglas
Ministère de la Santé et des Services sociaux
Program for Assertive Community Treatment
Pavillon Albert-Prévost
Plan d'action en santé mentale
Premier épisode psychotique
Imagerie cérébrale résonnance magnétique fonctionnelle
Réseau universitaire intégré de santé
Unité d'évaluation des technologies et des modes d'intervention en santé
Unité d'évaluation des technologies et des modes d'intervention en santé et services
sociaux en santé mentale
Note sur les abréviations et les sigles
Pour faciliter la lecture, l’utilisation de sigles et d’abréviations a été limitée aux termes les plus connus et les plus utilisés dans les
textes officiels du réseau de la santé et des services sociaux. Pour ne pas alourdir le texte avec des répétitions fastidieuses, on a
utilisé des sigles et abréviations lorsqu’une locution désignant un organisme, un projet ou programme ou encore une technologie
revenait fréquemment (plus de deux fois) dans le texte. De plus, comme la liste des sigles et des abréviations n’apparaît qu’après le
sommaire et la table des matières, il n’y a de sigles et abréviations qu’à partir de l’introduction.
17
INTRODUCTION
De l’Université de l’Est à l’Institut universitaire de santé mentale et de réadaptation…
L’Hôpital Louis-H. Lafontaine (HLHL) fait partie de l’histoire du Québec et du Montréal francophone depuis
136 ans. Le présent document démontrera que cette institution maintenant reconnue nationalement et
internationalement a assumé un passé lourd et à maints égards ingrat avant de pouvoir jouer le rôle
majeur qu’elle remplit actuellement dans la dispensation des soins cliniques, dans le développement des
connaissances en psychiatrie, dans la formation des intervenants en santé mentale, dans l’ouverture vers
la communauté préconisée par le Plan d’action en santé mentale (PASM) et dans les services de
réadaptation pour patients lourdement handicapés.
Longtemps appelée « Université de l’Est » d’une façon dérisoire par les Montréalais, l’énorme institution
de Gamelin ou St-Jean-de Dieu, située alors loin des regards de la ville, était perçue de façon très
ambivalente : elle faisait peur mais garantissait aussi l’accueil et la sécurité des marginaux incapables de
fonctionner dans la société. Les chanceux allaient à l’Université de Montréal et les malheureux devaient
se contenter de « stages, souvent longs, dans l’Université de l’Est ».
Cette institution, qu’on a longtemps préféré oublier en la confiant aux religieuses et qui valorisait plus
l’asile que le traitement des malades, a choisi de se construire à partir de son histoire à la fois riche et
lourde et d’aller résolument vers l’avenir en développant son centre de recherche et ses domaines
d’expertise clinique incluant la réhabilitation des personnes atteintes de maladies graves et persistantes.
Rappelons que, même dans ses années difficiles, elle a su alimenter la créativité de ses usagers et de
ses soignants. Pensons à Émile Nelligan pour les uns et à Jacques Ferron pour les autres.
Soulignons aussi que l’étincelle de la révolution tranquille de la psychiatrie québécoise s’est allumée dans
ses murs avec l’écriture du pamphlet Les fous crient au secours ! et ses conséquences bien connues :
création des Services psychiatriques du ministère de la Santé, formation facilitée et accrue de
psychiatres, puis désinstitutionnalisation. L’HLHL fut aussi un laboratoire d’expérimentation de la
psychiatrie sociale et communautaire avec des maîtres d’oeuvre comme Denis Lazure qui deviendra par
la suite un des ministres influents du Québec puis directeur général de l’Office des personnes
handicapées du Québec avant de retourner à l'HLHL et d’y terminer sa carrière.
Puis la ville et la modernité ont rejoint l’institution. La clôture encerclant l’Hôpital s’est dissoute. Même les
murs, les portes d’accès et les corridors changent, témoignant d’une ouverture accrue à la société. Des
liens se tissent avec les centres de santé et de services sociaux de l’Est de Montréal et des collaborations
se développent avec la première ligne et les ressources communautaires. La recherche également prend
de l’ampleur à travers de fructueux partenariats avec d’autres institutions universitaires ayant une mission
complémentaire. Le Centre de recherche est créé en 1976 puis trouve sa localisation actuelle en 1990
sous l’impulsion du Dr Yves Lamontagne, président actuel du Collège des médecins. Le Centre de
recherche prend le nom de Fernand-Seguin en mémoire du vulgarisateur scientifique renommé qui y avait
travaillé. La collaboration avec l’Université de Montréal dans ses missions d’enseignement et de formation
pratique des diverses professions concernées par la santé mentale ne cesse de s’accentuer d’année en
année.
La désignation de l’HLHL comme institut universitaire est perçue par beaucoup d’acteurs à la fois comme
la reconnaissance officielle de la stature acquise désormais par cette institution sur la scène québécoise
et le stimulant nécessaire pour continuer d’aller de l’avant avec ses partenaires dans les domaines des
soins, de l’évaluation, de la recherche et de l’enseignement en santé mentale et en réhabilitation au
Québec. En somme, un signal pour extraire définitivement l’HLHL d’un statut asilaire dérisoire
d’ « Université de l’Est » et pour favoriser le déploiement de ses partenariats et de sa mission clinique et
universitaire aux niveaux national et international en tant qu’institut universitaire de santé mentale et de
réadaptation psychiatrique.
18
L’amorce de cette nouvelle demande, que nous voyons comme un troisième élan de maturité et
d’ouverture, est venue à la fois de l’institution elle-même et de l’Université de Montréal qui souhaitent
disposer enfin d’un institut dans le domaine de la santé mentale et de la réadaptation. Un comité de
rédaction à la fois hospitalier et facultaire a été constitué. Ce comité a orchestré une vaste démarche à
l’interne de l’institution mais également à l’externe auprès des partenaires naturels du réseau afin
d’expliquer le projet, d’obtenir leur appui et d’identifier des domaines de synergies et de complémentarités
dans les pratiques de pointe, la recherche, l’évaluation des pratiques et l’enseignement.
Ce document présente la requête de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine et de ses partenaires pour être désigné
Institut de santé mentale et de réadaptation. Le premier chapitre rend compte de l’orientation de l’Hôpital
en santé mentale et le deuxième de l’organisation des soins et services. Dans le troisième chapitre, sont
décrites les pratiques de pointe de l’Hôpital, celles des partenaires auxquelles il participe ainsi que
quelques pratiques en émergence. Le quatrième chapitre traite de l’enseignement et du transfert des
connaissances, le cinquième de la recherche, le sixième de l’évaluation des technologies et des modes
d’intervention et le septième de l’intégration des missions. Ces sept premiers chapitres correspondent aux
sept critères exigés par le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) pour ce type d’exercice.
Le comité de rédaction a pris l’initiative d’ajouter deux chapitres aux critères exigés par le Ministère : le
huitième porte sur la gouvernance de l’Institut et le neuvième sur les perspectives d’avenir.
19
Chapitre premier.  L’orientation de l’action en santé mentale
Premier critère
L’établissement qui sollicite une reconnaissance au titre d’institut universitaire en santé mentale et ses partenaires souscrivent à un
énoncé de mission commun. Cet énoncé traduit leur engagement à mettre en œuvre un programme intégré de services,
d’enseignement, de recherche et d’évaluation des technologies et des modes d’intervention axés sur des objectifs dont la poursuite
permet d’actualiser les orientations ministérielles en matière de santé mentale, notamment en ce qui a trait aux clientèles
prioritaires, aux soins et services offerts dans les milieux de vie et aux approches interdisciplinaires et intersectorielles.
Ce premier chapitre veut démontrer l’engagement continu de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine (HLHL) dans
l’actualisation des orientations ministérielles en santé mentale et le rôle de leader et de précurseur qu’il a
assumé en ce domaine durant de nombreuses années. Il fait état aussi des sources d’inspiration qui l’ont
guidé dans son évolution.
A. Approche globale de la personne et vision systémique des services
Bien au fait de l’importance de prendre en compte l’être humain dans sa globalité et comme un acteur en
interaction avec son milieu, l’HLHL a depuis plus de 30 ans posé de nombreux gestes pour s’ouvrir et
inscrire ses actions dans une approche plus systémique :
• déplacement de ses services plus près des gens avec l’approche communautaire ;
• virage ambulatoire avec investissements dans le rehaussement de ses services professionnels en
contrepartie de la fermeture de lits ;
Sur ce plan, l’Hôpital a souvent été précurseur au cours des années et a développé une expertise
dans les soins complets de traitement et de réadaptation livrés dans la communauté en collaboration
et en partenariat selon les orientations renouvelées des plans d’action en santé mentale depuis
plusieurs décennies. Il est pionnier pour la création de ressources intermédiaires pour les personnes
âgées alors que le MSSS a mis un moratoire au développement des places en centres
d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) et le développement de ressources
intermédiaires en plus du soutien dans la communauté.
• développement des services de réadaptation et d’hébergement dans la communauté ;
• ententes de service avec l’ensemble des centres locaux de services communautaires (CLSC) de l’Est
de Montréal (2002) ;
• mise sur pied d’une table de concertation des principaux acteurs en santé mentale dans l’Est de
Montréal.
B. Services intégrés et force des partenariats
Cette prise de conscience de la nécessité d’une ouverture et de la nécessité d’inscrire notre contribution
dans un réseau intégré de services a imprégné chacun des pas franchis au cours des années.
À chaque étape, (plan de transformation, travaux entourant la création d’un institut en santé mentale,
planifications stratégiques 2002-2007 et 2009-2012, planification et mise en œuvre du PASM pour notre
population, etc.), des usagers, leurs proches et leurs familles, des représentants des organismes
communautaires et des services de première ligne, des partenaires hospitaliers, intersectoriels et
universitaires ont toujours été associés à nos travaux dans le but, d’une part, d'en arriver à une
20
compréhension partagée du rôle de chacun et, d’autre part, d'arrimer nos services sans dédoublement ni
oubli de clientèle.
Dans cet esprit, les révisions successives de notre mission ont toujours associé nos partenaires dans la
réflexion sur nos orientations et la redéfinition de notre évolution. Ces derniers ont appuyé nos démarches
par leur implication et par la production de documents d’appui ou la signature d’ententes de collaboration.
C. Mission inspirante et leadership reconnu
Comme il sera illustré plus loin dans le deuxième chapitre, l’HLHL peut compter en 2010 sur l’appui d’un
nombre imposant d’instances et d’organismes pour énoncer et poursuivre sa mission de voir au mieuxêtre des personnes en offrant les meilleurs soins et services spécialisés et surspécialisés en santé
mentale, contribuer à repousser les limites de la maladie par la recherche et l’évaluation des modes
d’intervention, former les intervenants par l’enseignement et diffuser des savoirs en collaboration avec ses
partenaires. (Planification stratégique 2009-2012)
Fort de sa mission et de ses réalisations, l’HLHL - Institut universitaire peut compter sur ses forces, ses
compétences et ses ressources pour assumer un rôle de leader dans les dimensions suivantes :
•
•
•
•
•
•
•
•
Dépistage, traitement, réadaptation, rétablissement et soutien à l’intégration sociale (formation, travail,
logement, etc.) ;
Soutien au développement des services et enrichissement des compétences en santé mentale dans
les CSSS ;
Travail en partenariat avec les organismes du milieu ;
Accessibilité pour le Réseau universitaire intégré de santé (RUIS) de l’Université de Montréal et
l’ensemble du Québec à des services ultraspécialisés, coordonnés, continus et en soutien aux
services et aux intervenants locaux en recourant aux technologies de l’information. À titre
d’exemples : accueil de patients provenant de la Côte-Nord aux soins intensifs psychiatriques ;
participation à l’établissement de plans d’intervention individualisés en recourant aux possibilités de la
télémédecine ; Centre d’expertise pour la sismothérapie avec plus de 50% des services dispensés
pour des patients provenant de l’extérieur de l’Hôpital ;
Enseignement, formation, transfert de connaissances ;
Recherche ;
Évaluation des modes d’intervention ;
Rayonnement national et international.
D. Valeurs partagées et participation à l’évolution de la santé mentale
Des travaux menés au cours des dernières années à l’HLHL (énoncé des valeurs éthiques, planifications
stratégiques, plan de transformation, etc.) ont permis de circonscrire un ensemble de valeurs qui guident
nos actions et qui sont partagées et endossées par tous : participation des usagers et de leurs proches,
appropriation du pouvoir par l’usager, poursuite de l’excellence, respect de la personne, fonctionnement
en réseau, interdisciplinarité, innovation.
Les grands mouvements nationaux en santé ont été inspirants dans notre évolution. Mentionnons la
création des CSSS, les orientations ministérielles pour la transformation des services de santé mentale, la
création des RUIS, le PASM. Les avancées scientifiques au Québec et ailleurs dans le monde ont aussi
contribué à notre développement.
21
De ces documents jalons, des concepts clés ont servi de base structurante à nos actions : approche
populationnelle, hiérarchisation des services, arrimage des niveaux de services, organisation des
programmes par clientèles, fonctionnement en réseau, interdisciplinarité, épisodes de soins plutôt que
suivi psychiatrique indéfini, intégration des différents volets de mission, prévention, dépistage et
interventions précoces.
Le tableau suivant présente l’actualisation des orientations ministérielles en matière de santé mentale à
l’HLHL pour chaque niveau de service.
Tableau I
Réalisations de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine en fonction des orientations ministérielles
Niveaux de
services
Orientations ministérielles
Réalisations de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine
Coprésidence de l’HLHL et du CSSS Lucille-Teasdale
pour l’organisation des services en santé mentale dans
l’Est de Montréal*
Soutien
Première
ligne
Participation à la mise en place des guichets d’accès de
1re et 2e lignes dans trois CSSS *
Formation
Participation régulière à la Table de concertation des
organismes oeuvrant en santé mentale de l’Est de
Montréal *
Arrimage
Médecin spécialiste
psychiatrie
répondant
en
Organisation d’activités de formation destinées aux
médecins de familles du territoire (Intervisions cliniques)
qui se tiennent régulièrement depuis 2008
Organisation de colloques visant la formation des
intervenants de l’Hôpital mais également celle des
intervenants de première ligne. Ex. : Toxicomanies et
santé mentale 2008
Réorganisation des services par programmes clientèles en
2007
Services spécialisés de qualité,
accessibles et reposant sur les
meilleures pratiques
Développement de pratiques de pointe,
novatrices
Deuxième
ligne
Enseignement, recherche et évaluation
des modes d’intervention
Révision de nos mécanismes d’accès en ambulatoire avec
un accueil centralisé, le Module d’évaluation-liaison et
l’urgence de l’Hôpital
Création de trois postes d’agents de planification,
programmation et recherche
Coordination de l’épisode de soins et services (CESS)
visant à optimiser le séjour intrahospitalier en coordonnant
les interventions interdisciplinaires (2007)
Établissement de plans d’intervention interdisciplinaire
Création de la Clinique Cormier-Lafontaine avec le Centre
Dollard-Cormier* - Prix Innovation et leadership de
l’Association des hôpitaux du Québec en 2003
Troisième
ligne
Services ultraspécialisés pour
problématiques rares ou complexes
offerts au RUIS puis à l’ensemble de la
nation
Création de la ressource Le Jalon, créée conjointement
avec l’Institut Philippe-Pinel de Montréal (IPPM) destinée
aux problématiques psychiatrie/justice - Prix PersillierLachapelle en 2005
Réseau de recherche réunissant les équipes de recherche
22
de l’Hôpital Rivière-des-Prairies (HRDP), l'IPPM et de
l'HLHL sous l’égide du Centre de recherche FernandSeguin (CRFS)
L’HLHL établissement gestionnaire des ressources
d’hébergement en santé mentale fondé sur une expertise
de réadaptation (2010)
Troisième
ligne
Enseignement, recherche et évaluation
des modes d’intervention
(suite)
Reconnaissance par les partenaires,
l’Agence et le Ministère
Mandat suprarégional pour la 3e ligne en psychiatrie de la
déficience intellectuelle à cause de son expertise de
pointe, de l’équipe mobile, des services ultraspécialisés
(2008)
Participation à l’HLHL du Centre national d’excellence en
santé mentale pour soutenir l’implantation et la formation
au suivi intensif en équipe et d’intensité variable au
Québec
Unités de réadaptation intensive à l'HLHL et à l’Institut
universitaire de santé mentale Douglas et ententes avec le
CHUM, l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont (HMR), l’Hôpital
du Sacré-Cœur de Montréal (HSCM), le CSSS
Ahuntsic/Montréal Nord, le CSSS/Cœur de l’Île et la
Montérégie
* Voir description au chapitre 2
Dans notre récent exercice de planification stratégique 2009-2012, nous avons précisé la vision 2012 que
nous souhaitons pour notre Hôpital : « chef de file grâce à nos pratiques performantes, à une recherche
« centrée sur le patient » et à nos activités de transfert des connaissances, nous sommes à même d’offrir
les meilleurs services afin de soutenir la personne dans son rétablissement et être un employeur de
choix. »
Forts de notre nouvelle organisation de services par programme et de la consolidation de nos partenariats
notamment avec les organismes présents en première ligne dans la foulée du PASM, nous sommes en
position pour incarner la vision de notre planification stratégique.
Nos priorités d’action sont les suivantes:
• accroître l’accessibilité aux soins et services : prise de rendez-vous en 30 jours post hospitalisation,
évaluation initiale en moins de deux semaines au Module évaluation-liaison, prise en charge à
l’intérieur de 60 jours en ambulatoire, réduction de la durée moyenne de séjour ;
• offrir des services spécialisés et surspécialisés reposant sur les meilleures pratiques et à l’affût des
tendances émergentes, éléments clés de la recherche de pointe : approche interdisciplinaire,
coordination de l’épisode de soins et services, élaboration de plans d’intervention interdisciplinaire;
• renforcer les liens entre la recherche et la clinique : projet « Signatures biologique, psychologique et
sociale de la maladie mentale », instauration d’une approche systématique afin d’assurer une
participation maximale des usagers et des populations à risque ;
• tirer profit de la richesse de notre programme d’enseignement afin d’augmenter notre capacité
d’accueil de stagiaires et miser sur ces cohortes pour recruter les candidats les plus prometteurs :
soutien accru aux superviseurs de stage, attraction de la relève, fidélisation et rétention de
professionnels;
• déployer des efforts pour démystifier la maladie mentale.
23
Chapitre II.  L’organisation des services
Deuxième critère
L’établissement et ses partenaires présentent un mode d’organisation dont la nature est conforme au profil défini dans les
orientations ministérielles et dont la qualité est démontrée tant en ce qui a trait à son fonctionnement qu’aux services offerts.
Ce chapitre présente le territoire desservi par l’Hôpital, le mode d’organisation des services à la clientèle,
nos partenaires et les différents réseaux de services aux adultes, aux jeunes et aux personnes âgées
ainsi que ceux de la santé mentale en psychiatrie légale, de la toxicomanie, de la déficience intellectuelle.
Puis il est question des mécanismes de coordination, de planification et d’évaluation générale des
services ainsi que de la qualité des services et des processus de gestion.
A. Territoire de desserte
En harmonie avec les balises du PASM en ce qui a trait à l’approche populationnelle et la hiérarchisation
des services, l’HLHL dessert la population des trois CSSS de l’Est de Montréal : St-Léonard/St-Michel,
Pointe de l’Île et Lucille-Teasdale en partage avec l’HMR.
Au niveau de la mission universitaire et des services ultraspécialisés, l’Hôpital dessert le territoire du
RUIS de l’Université de Montréal qui comprend en partie les régions de Montréal, de la Montérégie, de
Laval, des Laurentides, de Lanaudière et de la Mauricie.
B. Mode d’organisation des services à la clientèle
Tableau II
Services de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine
Directions
de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine
Services
1. Troubles psychotiques
Cliniques externes, hôpital de jour, suivi intensif en équipe du
Program for Assertive Community Treatment (PACT), suivi
d’intensité variable, unités d’hospitalisation
Direction des services cliniques
2. Évaluation et interventions brèves
Urgence, unité d’intervention brève, Module évaluationliaison, soins intensifs
7 programmes
3. Troubles anxieux et de l’humeur
et
Cliniques externes, unité d’hospitalisation, équipes rapides
d’intervention de crise (ERIC)
4. Gérontopsychiatrie
24
Clinique externe, hôpital de jour, unités d’hospitalisation
5. Troubles relationnels et de la personnalité
Clinique externe, hôpital de jour, lits unité d’interventions
brèves
6. Dépendances et santé mentale
Clinique externe
7. Psychiatrie en déficience intellectuelle
Clinique externe, unités d’hospitalisation, équipe mobile
2 mesures de transition
1. Mesure de transition ambulatoire
2. Mesure de transition intrahospitalière
Actualisation du PASM
1. Centre de soutien à l’intégration sociale
2. Hébergement individualisé
Direction des services de réadaptation et
d’hébergement dans la communauté
3. Hébergement des résidences de groupe
4. Hébergement transitoire
6 services
5. Hébergement de psychiatrie gériatrique
6. Programmes de réadaptation vocationnelle
1. Direction des services professionnels
Directions conseils
Disciplines professionnelles
2
Services transversaux (pharmacie, etc.)
2. Direction des soins infirmiers
1. Formation des partenaires et des futurs intervenants
Direction de l’enseignement
2. Ressourcement et perfectionnement des intervenants
1. Axe Signatures biologique, psychologique et sociale de la
maladie mentale
Direction de la recherche
2. Axe Traitement et réadaptation adaptés aux populations
3. Axe Développement technologique et transfert des
connaissances sur la santé mentale
Direction des services administratifs
Directions soutien
Direction des ressources humaines
25
Des mécanismes de coordination, de liaison et d’arrimage sont prévus à tous les niveaux de la structure
pour éviter les fonctionnements en silos. À titre d’exemples :
• Comité de direction de l’Hôpital ;
• Comité interdirections (direction des services cliniques et direction des services de réadaptation et
d'hébergement dans la communauté) ;
• Comité de coordination des programmes et des disciplines ;
• Comité de direction dans chacune des directions ;
• Comité de gestion de chaque programme ;
• Comité de programmation clinique à l’intérieur de chaque programme.
Sur le plan clinique, l’enrichissement mutuel passe par trois canaux privilégiés :
1. Hospitalisation : coordination de l’épisode de soins et services ;
2. Ambulatoire : établissement de plans d’intervention individualisés ;
3. Réseau de partenaires : établissement de plans d’intervention ;
À chaque niveau, la participation des patients et de leurs proches est fortement sollicitée.
C. Partenaires de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine
Depuis plusieurs années, l’HLHL a été partie prenante d’un nombre important d’ententes de services avec
différents organismes et établissements pour mieux répondre aux besoins de la clientèle. Le tableau
suivant présente ces partenaires ainsi que l’objet du partenariat. La grande majorité d’entre eux ont signé
un énoncé de mission commun en 2003 et ont depuis contribué à son actualisation en dépit du fait qu’il
n’y a pas eu désignation comme institut universitaire.
Tableau III
Partenaires et objets de partenariats
Catégories
Partenaires
Objets du partenariat
Cabinets de médecins
Consultation-liaison, soutien,
formation
Polycliniques médicales
Consultation-liaison, soutien,
formation
Organismes communautaires
Meilleure connaissance des rôles
respectifs, arrimage des offres de
services, concertation
Services de première ligne
Soutien à l’organisme Les Impatients
de Montréal * en partenariat avec
l’Agence de la santé et des services
sociaux de Montréal, l’Institut
universitaire en santé mentale
Douglas, l'IPPM et l’HRDP
3 CSSS de l’Est de Montréal :
•
CLSC
•
CHSLD
26
•
Arrimage des services de 1re et
2e lignes
•
Protocole de liaison HLHL et
CLSC
•
Mise en place des guichets
d’accès
•
Psychiatre répondant
•
Consultation gérontopsychiatrie
•
Infirmier de liaison
•
Séminaire d’enseignement aux
pré et post gradués
•
Projets de recherche
multicentres
•
Organisation d’activités de
développement professionnel
continu
•
Pédopsychiatrie
•
Psychiatrie légale
•
Participation à la Table du RUIS
en santé mentale
•
Collaborations inter-RUIS
•
Accessibilité aux services
ultraspécialisés pour les
établissements du RUIS de
l’Université de Montréal : par
exemple, les services en santé
mentale et toxicomanie, en
déficience intellectuelle et santé
mentale
•
Colloques interétablissements
•
Centre national d’excellence en
santé mentale
•
Déficience intellectuelle
•
Équipe mobile
•
Clinique Cormier-Lafontaine
troisième ligne en cooccurrence
toxicomanie/santé mentale
•
Unités suprarégionales de
traitement et de réadaptation
intensifs
Montréal
•
Hébergement réadaptatif
Curateur public
•
Représentation des usagers
Ordres professionnels
•
Visites d’établissement
•
Inspection professionnelle
CHUM
Hôpital Maisonneuve-Rosemont
HRDP
Établissements du réseau de
l’Université de Montréal
Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal
– Pavillon Albert-Prévost (PAP)
CHU Ste-Justine
IPPM
RUIS de l’Université de Montréal
Institut universitaire en santé
mentale de Québec
Réseau des instituts universitaires
en santé mentale
Institut universitaire de santé
mentale Douglas
Centre de réadaptation en déficience
intellectuelle (Gabriel Major)
Centres de réadaptation
Agences de la santé et des services
sociaux
Instances régulatrices
Centre de réadaptation DollardCormier
Montréal et Montérégie
27
Agence de santé et de services
sociaux de Montréal
•
Participation à des comités et
groupes de travail mis en place
par l’Agence
MSSS
•
PASM
Agrément Canada
•
Qualité continue
Collège royal des médecins et
chirurgiens du Canada
•
Agrément de l’enseignement
postdoctoral
Commissions scolaires
•
Accueil de stagiaires
•
Réinsertion scolaire
Service de police de la Communauté
urbaine de Montréal
•
Protocole de collaboration HLHL
et poste de quartier 48
Ministère de la Justice
•
Psychiatrie justice
•
Hébergement réadaptatif
Office d’habitation de Montréal
•
Hébergement réadaptatif
Ministère du Travail
•
Réinsertion sur le marché du
travail
•
Développement de
l’employabilité
Instances régulatrices (suite)
Intersectoriel
* Voir chapitre 3
Dans le dessein d’assurer un leadership dans l’organisation des services en santé mentale, l’Hôpital a
travaillé au cours des dernières années à revoir puis à arrimer son offre de service avec l’ensemble des
intervenants oeuvrant en santé mentale, en précisant sa contribution, en reconnaissant la mission et les
valeurs des partenaires, en recherchant une complémentarité, une communauté dans la compréhension
globale des services à la population, en respectant l’apport de chacun, en jouant bien son rôle en
deuxième et troisième lignes et en s’efforçant de desservir l’ensemble des clientèles vulnérables.
Dans cette perspective, des actions bien concrètes ont été réalisées. À titre d’exemples :
•
Participation à la Table de concertation de santé mentale de l’Est de Montréal. Le représentant de
notre établissement siège d’ailleurs à l’exécutif de cette table de concertation ;
•
Rencontres multiples avec des partenaires invités à chacune des étapes importantes de notre
évolution récente : groupe de travail sur la désignation de l’HLHL comme institut universitaire en
santé mentale ; groupe de travail entourant la planification stratégique 2009-2012 ;
•
Signature d’ententes avec différents dispensateurs de services intrarégionaux, régionaux et
nationaux : centres de réadaptation en déficience intellectuelle, CHSLD, Centre de réadaptation,
organismes communautaires, CSSS, centres hospitaliers, service de police.
Dans la foulée du PASM lancé concurremment à notre réorganisation clinique en programmes clientèles,
nous avons fait nôtres l’approche populationnelle et la hiérarchisation des services.
L’HLHL a travaillé intensément avec les trois CSSS Lucille-Teasdale, Pointe-de-l’Île et St-Léonard/StMichel et avec l’Hôpital général de son territoire, l’HMR, à l’harmonisation de nos efforts collectifs pour
28
offrir une réponse intégrée à la population de l’Est de Montréal. Le directeur général de l’HLHL a
coprésidé avec le directeur général du CSSS Lucille-Teasdale les travaux d’implantation du PASM dans
l’Est de Montréal en plus de contribuer de plusieurs façons au rehaussement des services de première
ligne : transfert de ressources, participation à la construction commune des guichets d’accès des CSSS,
formations (intervisions cliniques) offertes aux médecins et intervenants de première ligne, avancement
des travaux menant au déploiement du concept de médecin spécialiste répondant en psychiatrie, etc.
En fait, l'HLHL est soucieux depuis longtemps d'accroître la collaboration entre ses psychiatres et les
omnipraticiens du territoire dans l'esprit du PASM. En atteste une enquête publiée en 2002 par plusieurs
de ses chercheurs (Lucena, Lesage, Elie, Lamontagne et Corbière) sur les stratégies appropriées pour
faciliter cette collaboration et qui a obtenu un taux de participation exceptionnel de 86% des
omnipraticiens et psychiatres consultés. Cette enquête démontra que les activités de formation continue
organisées conjointement et ciblant les situations cliniques rencontrées par les omnipraticiens dans leur
clinique devraient être favorisées. De là découlent depuis environ trois ans les activités conjointes
appelées "intervisions cliniques" initiées par trois psychiatres (Borgeat, Lesage et Todorov) en
collaboration avec trois médecins omnipraticiens du territoire (Prévost, Roederer et Lassonde) et basées
sur une expérience lausannoise. Ces intervisions réunissent périodiquement de six à huit médecins
généralistes qui présentent leurs cas préoccupants pour discussions et avis. Cette expérience pourra
ainsi servir de tremplin au déploiement sur une plus grande échelle des activités de psychiatres
répondants pour la première ligne.
Notre centre hospitalier a mis en oeuvre son virage en programmes clientèles en octobre 2007, selon un
échéancier rigoureusement suivi. Cette démarche a été évaluée par une recherche menée parallèlement
avec le Centre universitaire de santé McGill (CUSM) qui effectuait aussi une réorganisation, et elle a été
présentée au colloque biannuel de santé mentale de mai 2010. Tous les impacts ont été mesurés tant
auprès des usagers et de leurs proches qu’auprès des intervenants, employés, professionnels et
médecins.
Cette réorganisation par programmes clientèles a mené à la création de sept programmes et de deux
mesures de transition (ambulatoire et intrahospitalière) (voir tableau II). La mesure de transition
ambulatoire vise à desservir temporairement, dans la continuité, nos usagers (environ 1700) ayant un
requis de service devant dorénavant relever de la première ligne, le temps que ces services se mettent en
place (deux ans) dans la foulée des travaux de la mise en œuvre du PASM. La mesure de transition
intrahospitalière regroupe des usagers pour qui la très grande majorité des services reçus relève de
l’hébergement et qui sont gardés en milieu hospitalier le temps que se développent les alternatives
appropriées pour répondre à leurs besoins.
De nos sept programmes clientèles – troubles psychotiques, troubles anxieux et de l’humeur,
gérontopsychiatrie, troubles relationnels et de la personnalité, psychiatrie en déficience intellectuelle,
toxicomanie/santé mentale et évaluation/intervention brève –, le programme Évaluation/intervention brève
a été particulièrement impliqué dans les travaux entourant nos liens avec les guichets d’accès des CSSS.
Cette transformation a permis de positionner notre offre de service en deuxième et troisième lignes, de la
consolider sur le plan de la qualité, de l’accessibilité et de l’inclusion des meilleures pratiques.
Nos travaux avec nos partenaires ont permis de faire connaître et accepter notre rôle, de mieux
comprendre le leur et d’aborder le tout d’une manière systémique et fluide en évitant les dédoublements
et les zones à découvert.
Une deuxième ligne forte, efficace et efficiente devient le terreau fertile où se développent les pratiques
innovantes, les services de pointe et les services de troisième ligne avec recherche, enseignement,
évaluation des modes d’intervention et reconnaissance par l’Agence et le Ministère. À son tour, cette
troisième ligne vient enrichir les services de deuxième ligne par la création et la diffusion des savoirs.
Notre planification stratégique 2009-2012 mise d’ailleurs sur la recherche de l’excellence et le
développement d’une culture de l’évaluation comme leviers pour le développement du savoir et sa
diffusion à l’intérieur du RUIS de l’Université de Montréal. Sur cette voie, l’Université de Montréal et
29
l’HLHL ont convenu de faire une priorité de la recherche clinique en santé mentale et de son recentrage
sur la population desservie par le Centre hospitalier : recrutement de chercheurs, nominations
professorales, création de trois postes d’agent de planification, de programmation et de recherche dont le
rôle est d’enrichir l’interface clinique et de la recherche, etc.
Notons enfin que l’HLHL a initié en 2002 un Salon des ressources en santé mentale. Ce Salon accueille
une quarantaine d’exposants et près de 500 visiteurs. Alors que les deux premières éditions se sont
tenues à l’HLHL, les éditions 2007 et 2009 ont eu lieu dans des lieux publics de la Pointe-de-l’Île et de StLéonard.
D. Organisation des services offerts aux réseaux
1. Réseau des services aux adultes ayant des problèmes de santé mentale
Une gamme étendue de services de première, deuxième et troisième lignes s’offre aux adultes ayant
besoin de services.
Réseau de première ligne : porte d’entrée des services, on y offre des services médicaux, psychosociaux
et communautaires sous la responsabilité de médecins de famille, de professionnels en bureaux privés,
d’organismes communautaires et des CSSS en plus des familles et des proches. Les policiers, la Ville de
Montréal, les commissions scolaires, l’Office municipal d’habitation de Montréal, représentent quelquesuns des partenaires intersectoriels souvent interpellés.
L’accès à la deuxième ligne se fait maintenant sur référence en provenance des guichets d’accès des
CSSS qui font office de filtres des demandes de soins et services en plus d’être fournisseurs de services
de première ligne.
L’accès à la troisième ligne se fait sur référence de la deuxième ligne. Ces services reposent sur le
développement d’une expertise médicale et professionnelle. À l’HLHL, des services de troisième ligne
sont offerts aux personnes présentant des troubles complexes ainsi que des troubles graves et
réfractaires.
2. Réseau des services aux personnes âgées ayant des problèmes de santé mentale
Les CSSS du territoire sont la porte d’entrée principale des services de santé et de services sociaux pour
les personnes âgées. Des services de première ligne sont offerts : évaluation, consultation, liaison,
intervention de crise, traitements généraux, soutien, réadaptation, hébergement et maintien à domicile.
L’Hôpital et ses partenaires entretiennent des liens avec des organismes et professionnels de première
ligne dont les omnipraticiens et professionnels de bureaux privés. Les CHSLD offrent un milieu de vie
substitut important pour la clientèle. Des ententes de services existent entre l’Hôpital et 12 CHSLD pour la
consultation sur place de psychiatres ainsi qu’un soutien aux CHSLD Émilie-Gamelin/Armand-Lavergne et
De mon quartier. Avec le soutien de l’Hôpital, des centres ont développé des unités spécifiques pour les
clientèles ayant des profils plus lourds en termes de déficits cognitifs et de troubles graves de
comportement surajoutés aux problèmes liés au vieillissement. L’accès à ces établissements se fait par le
mécanisme régional d’admission, sous la responsabilité de l’Agence de santé et des services sociaux de
Montréal.
L’accès à la deuxième ligne se fait sur référence médicale et les demandes sont dirigées au Module
d’évaluation-liaison du programme de gérontopsychiatrie. Parmi les services offerts, on retrouve
l’évaluation, le traitement dispensé en clinique externe, en hôpital de jour ou en hospitalisation. Si
l’hébergement nécessite une révision, le suivi d’intensité variable, le suivi intensif ou l’orientation en
CHSLD ou en ressource intermédiaire sont alors explorés.
L’Hôpital a développé deux ressources particulières pour des personnes âgées ayant des problèmes
graves de santé mentale : La Tourterelle et Charlemagne. Des services de troisième ligne, offerts par
30
l’Hôpital pour les situations plus complexes, peuvent être dispensés en ambulatoire, en intrahospitalier ou
en unité de réadaptation offrant un milieu de vie approprié. En association avec les partenaires du réseau,
le programme de gérontopsychiatrie dispense aussi un continuum de soins original par son organisation
de soins, sa diversité et sa capacité à offrir des services complets et adaptés aux besoins des personnes.
3. Réseau des services aux jeunes ayant des problèmes de santé mentale
Bien que n’ayant pas à proprement parler de service de pédopsychiatrie, l’HLHL est conscient que les
problèmes de santé mentale connaissent leur pic d’incidence à l’adolescence ou au début de l’âge adulte
et que les enfants de nos usagers adultes vivent souvent une détresse importante. Des données
scientifiques soutiennent la pertinence de la détection et des interventions précoces, ainsi que de
l’importance d’une transition harmonieuse des services de pédopsychiatrie vers les services de
psychiatrie adulte.
Ces constats nous amènent à nous arrimer aux services hiérarchisés de première, deuxième et troisième
lignes, à mettre en place des mécanismes de liaison, à convenir des protocoles de transfert, à mettre sur
pied des projets spéciaux, à bâtir des partenariats avec le Centre jeunesse de Montréal – Institut
universitaire (Résidence Paul-Pau) et autres organismes offrant des services aux jeunes tels les
ressources de toxicomanie. De plus en plus les données probantes qui soutiennent la pertinence des
interventions précoces dans les troubles mentaux commandent un rapprochement, une coordination et
une intégration des services offerts aux adolescents et aux jeunes adultes. L’HLHL est pleinement
conscient de ce défi à relever et manifeste sa volonté de s’y consacrer.
4. Réseau de la psychiatrie légale
Élément important dans l’organisation des services de santé mentale, le réseau de la psychiatrie légale
s’adresse aux personnes suivantes : celles qui, ayant commis des délits ou des crimes, présentent des
problèmes de santé mentale ; celles qui ne sont pas encore judiciarisées mais qui affichent une
dangerosité active ne pouvant être gérée dans les centres hospitaliers de soins généraux et spécialisés ;
celles qui, en raison de troubles mentaux, sont reconnues non criminellement responsables ou inaptes à
subir leur procès et qui sont sous la responsabilité du MSSS pour leur garde, leur traitement et leur
réinsertion sociale.
Ce réseau régional regroupe des services de première, deuxième et troisième lignes. Il interpelle les
services policiers, les services de l’urgence psychosociale Justice du CSSS Jeanne-Mance, les centres
hospitaliers de soins généraux et spécialisés, la Sécurité publique, les cours de justice, divers organismes
communautaires spécialisés, les centres hospitaliers de soins psychiatriques et le Tribunal administratif
du Québec. À l’HLHL, 14 lits sont occupés sur une base continue par les patients détenus par
ordonnance du Tribunal. L’établissement a développé 180 places d’hébergement psychiatrie-justice dans
la communauté. De façon prépondérante, la troisième ligne des services de psychiatrie légale est
assumée par l’IPPM qui, en plus de services sur le site hospitalier, effectue des évaluations en centres de
détention. Ces organismes interviennent auprès de la clientèle dans les différentes étapes du processus
de préjudiciarisation, de judiciarisation et de postjudiciarisation.
5. Réseau de la santé mentale et de la toxicomanie
Le réseau de la toxicomanie est constitué d’une grande variété d’organismes de première ligne (Centre
de recherche et d’aide pour narcomanes, Alcooliques anonymes, médecins de famille, etc.), de deuxième
ligne (centres de réadaptation en dépendances) et de troisième ligne Centre Dollard-Cormier – Institut
universitaire sur les dépendances. Toutefois la répartition des première et deuxième lignes dans ce
réseau est moins bien définie. La cooccurrence de troubles mentaux et de conduites addictives a
longtemps empêché à la fois la psychiatrie et la toxicomanie de dispenser des services intégrés et
adaptés aux problèmes de comorbidité. Constatant la prévalence déjà élevée et croissante de la
toxicomanie chez les personnes atteintes de troubles mentaux et vice versa, l’HLHL et le Centre de
réadaptation Dollard-Cormier ont mis sur pied la Clinique Cormier-Lafontaine qui offre des services
d’évaluation, de consultation, de liaison aux première et deuxième lignes ainsi que des traitements
ultraspécialisés en santé mentale et toxicomanie. Cette clinique qui dessert plus de 300 personnes
annuellement contribue à développer les connaissances dans le domaine de la comorbidité par
31
l’enseignement et la formation. En 2003, cette Clinique a été récipiendaire du prix Innovation et
Leadership de l’Association des hôpitaux du Québec.
6. Réseau de la santé mentale et de la déficience intellectuelle
Depuis plus de cinq ans, les réseaux de la déficience intellectuelle et de la santé mentale travaillent à
l’amélioration des services pour les personnes présentant des symptômes de troubles graves de
comportement incluant des problèmes de santé mentale. Jusqu’à présent, les efforts ont porté sur la
place du Programme régional d’expertise multidisciplinaire en troubles graves du comportement, le
rehaussement des qualifications du personnel des centres de réadaptation et l’adaptation de leurs
ressources.
La responsabilité des services aux personnes ayant une déficience intellectuelle relève principalement de
centres de réadaptation en déficience intellectuelle et des CSSS. Les centres de réadaptation en
déficience intellectuelle, qui se situent en deuxième ligne, doivent assurer aux autres réseaux et
partenaires le soutien et l’expertise nécessaires pour adapter leurs services aux besoins de cette
clientèle. Ils offrent des services d’accueil et d’évaluation, des programmes résidentiels,
socioprofessionnels et de soutien à la personne, à la famille et à la communauté.
Les services de deuxième ligne au niveau psychiatrique sont offerts par les services ambulatoires et
hospitaliers de psychiatrie générale des centres hospitaliers de soins généraux et spécialisés et des
centres hospitaliers de soins psychiatriques ayant un département de psychiatrie de secteur. Les services
de troisième ligne ont la particularité de relever tant du réseau de la déficience intellectuelle que de celui
de la santé mentale. Le Programme régional d’expertise multidisciplinaire en troubles graves du
comportement a été mis sur pied en 1998 et relève du Service québécois d’expertise en troubles graves
du comportement. Le contenu de ce programme comporte l’évaluation approfondie, la consultation, les
interventions intensives conjointes avec les diverses instances, la formation et le soutien aux intervenants.
La troisième ligne psychiatrique est partagée entre l’HRDP pour sa clientèle (cliniques externes
ultraspécialisées et services d’hospitalisation de courte et moyenne durées pour des personnes en
troubles graves du comportement ou en troubles associés en rupture de fonctionnement) et l’HLHL pour
la clientèle des sous-régions Est et Nord (hospitalisation, soutien à la transition lors de la réinsertion
sociale et hébergement en ressources intermédiaires). L’IPPM offre des services d’hospitalisation pour la
clientèle adulte ayant une déficience intellectuelle et présentant des problèmes graves de dangerosité.
E. Mécanismes de coordination, de planification et d’évaluation
Les tables sous-régionales de concertation en santé mentale regroupent des représentants d’utilisateurs
de services, leurs familles et leurs proches, des intervenants et des gestionnaires de différentes
organisations et secteurs d’activités, incluant des partenaires intersectoriels: Ville de Montréal,
commissions scolaires, services policiers, etc. Ces tables sont des lieux de concertation, d’échange et de
recherche de solutions pour améliorer les services aux jeunes, aux adultes et aux personnes âgées. Elles
peuvent être un lieu de démarrage de projets ou de démarches concertées de prévention, de promotion,
de soutien à l’intégration et à la participation sociale de la personne dans sa communauté. Divers projets
sont présentés aux membres de la table afin de solliciter leur collaboration dans la mise en œuvre de ces
initiatives. Les tables sous-régionales constituent une instance de concertation privilégiée pour répondre
aux besoins de la population du territoire, afin d’offrir des services accessibles, continus et
complémentaires. Les travaux des tables sous-régionales tiennent compte à la fois des préoccupations
locales concernant la santé mentale de la population et de la planification régionale triennale du
continuum de services en santé mentale sous la responsabilité de l’Agence de la santé et des services
sociaux de Montréal. La coordination de ces tables est sous la responsabilité d’une organisation du milieu
désignée par les participants. Ont droit de vote à ces tables les représentants d’utilisateurs de services,
les familles et les proches ainsi que les organisations représentées. Les décisions sont habituellement
prises par consensus ou, au besoin, selon la majorité des votes.
32
Les tables régionales ou comités régionaux regroupent des représentants d’utilisateurs de services, de
leurs familles et de leurs proches ainsi que des collaborateurs des première, deuxième et troisième lignes
directement interpellés par une organisation de services plus adaptée aux besoins des personnes ayant
un problème de santé mentale associé à un problème particulier. Pour les partenaires, c’est un lieu de
coordination régionale pour un meilleur accès aux services à la clientèle. Le fait d’être centré sur les
besoins d’une seule clientèle facilite l’identification d’activités de recherche, d’enseignement et
d’évaluation de services. Ces tables, ou comités régionaux, sont une source importante d’information et
un lieu favorable à la validation de travaux de planification régionale. Généralement l’Agence de la santé
et des services sociaux coordonne ces tables ou comités régionaux ou elle mandate une organisation
pour s’acquitter de cette fonction. Chaque membre a un droit de vote. Les décisions sont habituellement
prises par consensus ou, au besoin, selon la majorité des votes.
L’HLHL et ses partenaires sont membres actifs de la Table de concertation en santé mentale de l’Est de
Montréal. Ils reconnaissent le leadership que devraient assurer ces instances et voient en elles un levier
important pour l’amélioration des soins et services ainsi que pour le développement d’activités de
recherche, d’enseignement et d’évaluation. La coordination de la Table de santé mentale de l’Est repose
sur un comité exécutif où siège un représentant de l’Hôpital. Une autre table réunit les trois CSSS de l’Est
de Montréal, l’HMR et l’HLHL qui travaillent en étroite collaboration à la mise en œuvre du PASM. Comme
mentionné précédemment, cette table est coprésidée par le directeur général du CSSS Lucille-Teasdale
et le directeur général de l’HLHL.
La planification stratégique 2009-2012 de l’HLHL a débuté par un important exercice diagnostique qui a
été fait sans complaisance afin d’identifier les forces et faiblesses de notre organisation. Une centaine de
personnes ont été associées à cette démarche et des consultations auprès d’instances consultatives
formelles ont été réalisées. L’exercice de planification ainsi que la définition des objectifs et des priorités
des directions de l’Hôpital nous ont obligés à préciser les mécanismes de liaison et de référence entre les
première et deuxième lignes pour l’orientation des utilisateurs et les dispensateurs de services. La
précision de ces mécanismes se fait toujours avec des représentants des milieux concernés.
Dans chaque programme spécifique de la direction des services cliniques et à la direction des services de
réadaptation et d’hébergement dans la communauté, on retrouve des comités de programmation de
composition multidisciplinaire comprenant des usagers et des représentants d’organismes offrant des
services de première ligne. Dans une perspective d’amélioration continue, ces comités révisent
constamment la littérature, recensent les meilleures pratiques, évaluent les programmes par rapport à leur
efficacité, leur efficience, leur qualité, leur accessibilité et leur innovation. Ces comités sont soutenus par
les trois agents de planification, programmation et recherche embauchés en 2009 afin de soutenir la
gestion de l’interface de la clinique et de la recherche ainsi que le développement d’une culture de la
mesure et de l’évaluation pour favoriser l’intégration des missions.
Parmi les réalisations importantes de l’Hôpital, il faut citer la mise en place de la nouvelle organisation de
services par programmes, la réduction du nombre de portes d’entrée de 17 à deux (urgence et Module
évaluation-liaison), la mise en place du PASM, la consolidation de partenariats avec les organismes
communautaires de l’Est, l’organisation de nombreux colloques, journées scientifiques et forums et la
désignation de l’Hôpital comme gestionnaire des ressources d’hébergement en santé mentale.
F. Qualité des services et des processus de gestion
Accrédité pour la cinquième fois par le Conseil canadien d'agrément des services de santé, l'HLHL s'est
vu décerner en 2007 un certificat d’agrément sans condition pour une durée de trois ans. Il y est fait état
de la qualité des soins et services et des processus de gestion : « Les dirigeants et tous les employés
doivent être félicités pour le travail accompli dans les trois dernières années.» Le rapport synthèse et le
33
rapport complet présentent les recommandations d'amélioration de la qualité pour les 21 équipes
multidisciplinaires visitées ainsi que les priorités organisationnelles en matière de gestion de la qualité. La
politique et le programme d'amélioration continue de la qualité et les tableaux de bord de gestion sont
disponibles.
D'autres évaluations de la qualité ont été réalisées par des organismes externes. En 2009, le MSSS a
effectué une importante évaluation du site hospitalier en milieu de vie de l'établissement et des
partenaires de l’Hôpital. Il conclut que la qualité de vie des personnes qu'il représente est très bonne (86
%) et que la qualité des services dispensés est excellente (93 %). Plusieurs ordres professionnels ont
aussi effectué des évaluations au cours des dernières années : le Collège des médecins du Québec,
l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec, l’Ordre des psychologues du Québec, l’Ordre
professionnel des ergothérapeutes, l’Ordre professionnel des travailleurs sociaux, l’Ordre des dentistes du
Québec, l’Ordre professionnel des techniciens de laboratoire et quelques autres.
De la même façon, les partenaires ont fait l’objet de différentes formes d'évaluation de la qualité des soins
et services dans leurs domaines respectifs: à titre d’exemples les visites d'inspection des ordres
professionnels, l'évaluation du Curateur public, etc.
Cette recherche constante de la qualité des services trouve écho dans les processus de gestion mis en
place. Au début de la présente décennie, la préparation de la planification stratégique de 2002-2007 a mis
à contribution les ressources internes ainsi que les partenaires de l’HLHL. Un suivi rigoureux des projets
et des initiatives visant la réalisation des orientations stratégiques retenues a été assuré au moyen d’un
tableau de bord par le conseil d’administration et le comité de gestion. Ces efforts ont été de nature à
rassembler les conditions permettant de faire face aux problèmes liés à la santé mentale et de soutenir la
mise en place formelle d’un institut universitaire de santé mentale et de réadaptation.
L’Hôpital déploie beaucoup d’efforts et fait les investissements requis pour une gestion intégrée de la
qualité aux processus continus et systématiques de gestion de l’organisation et fait sien le nouveau
programme d’agrément Qmentum d’Agrément Canada, notamment sur sa performance au niveau des
soins et services, le développement de la recherche clinique et d’une culture d’évaluation, l’accueil d’un
plus grand nombre de stagiaires, ses communications et son image auprès de la population, la
mobilisation de ses ressources humaines autour de la qualité des soins et services et de projets
novateurs.
34
Chapitre III.  Les pratiques de pointe
Troisième critère
L’établissement qui sollicite une reconnaissance au titre d’institut universitaire en santé mentale et ses partenaires démontrent
qu’ils ont mis au point et qu’ils appliquent des pratiques à la fine pointe des connaissances dont la portée et l’efficacité sont
attestées par des résultats de recherche et confirmées par des pairs possédant une expertise dans le même domaine. Des
innovations sont démontrées à la fois dans des pratiques communautaires et psychosociales et dans des pratiques cliniques,
psychothérapeutiques ou pharmacologiques ainsi qu’en matière de développement, de planification et d’évaluation de politiques
sectorielles et intersectorielles relatives au champ de la santé mentale.
Ce troisième chapitre décrit de façon sommaire les pratiques de pointe du futur Institut universitaire de
santé mentale et de réadaptation, certaines ayant évolué à l’intérieur de l’HLHL et d’autres avec ses
partenaires. Ces vitrines locales, nationales et internationales, solidement établies ou en émergence,
illustrent le potentiel d’innovation, la recherche de l’excellence et la culture de l’évaluation de l’Hôpital.
Fort heureusement, nous présentons un tableau en évolution plutôt qu’une description définitive. En effet
la démarche liée à cette demande de désignation a mobilisé une énergie vive tant au sein de l’Hôpital que
de ses partenaires et fait ressortir des volontés nouvelles de collaboration ainsi que des potentiels de
synergie très motivants. Nous sommes convaincus que la désignation du futur institut catalysera
davantage encore cette créativité et permettra d’affermir sa cohésion et sa cohérence au long cours.
A. Les forces de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine en santé mentale et en réadaptation
1. Programme des troubles psychotiques
Le développement et la diffusion des connaissances dans le domaine du traitement et de la réadaptation
de la psychose sont depuis longtemps des préoccupations centrales de notre établissement. L’un des
changements récents et fondamentaux dans l’intervention auprès des personnes atteintes d’un trouble
psychotique est que nous devons dépasser le niveau des symptômes, signes et conditions morbides
associées. La personne atteinte d’un trouble psychotique doit atteindre le rétablissement (Lieberman et
al. 2008).
Les soins et services, tout autant que l’enseignement et la recherche, doivent concourir à aider plus de
2000 personnes atteintes d’un trouble psychotique déjà inscrites au programme (en plus des 160 qui s’y
ajoutent annuellement) sur la voie du rétablissement par un système ouvert sur les services offerts par les
partenaires des réseaux spécialisés, de la première ligne et du milieu communautaire. L’enseignement y
est déjà solidement implanté : le programme représente le plus important pôle d’enseignement de tout
l’Hôpital en termes d’heures-stages avec un total de 43,000 pour l’année 2009-2010. Pour cette même
période 44 externes et résidents ont effectué un stage dans notre programme. Les activités de recherche
qui sont diversifiées, visent prioritairement la recherche clinique et évaluative en accord avec le plan de
développement stratégique du CFRS.
Les guides de pratiques récents (APA 2004, RANZP 2004, APC 2005, NICE 2009, PORT 2009) ont servi
à établir cette structure de services sur laquelle reposent l’enseignement et la recherche. Trois volets ont
donc été définis : 1) Les premiers épisodes psychotiques, 2) Les troubles psychotiques prolongés, 3) Les
troubles psychotiques complexes et résistants. Deux d’entre eux se distinguent davantage par leurs
pratiques de pointe.
35
Volet des premiers épisodes psychotiques (PEP)
Fondée en 1988 par le Dr Pierre Lalonde, la Clinique des jeunes adultes de l’HLHL a été la première
clinique québécoise à se dévouer au traitement et à la réadaptation des jeunes atteints de psychose. Le
travail interdisciplinaire y a été, dès son origine, l’un des éléments clés. La réorganisation des services en
programmes spécialisés a entraîné son évolution en octobre 2007 vers la Clinique pour premiers
épisodes psychotiques. Cette clinique a pour mission de fournir traitement et réadaptation spécialisés
dans les cinq premières années de la maladie. Les pratiques basées sur l’évidence tant au plan
biologique (investigation complète et traitement pharmacologique optimal), psychologique (évaluation
neuropsychologique, intervention cognitivo-comportementale individuelle et de groupe) que social
(intervention uni- et multifamiliale, suivi intensité variable, réinsertion au travail-études) ; des
collaborations avec des ressources spécialisées (ex : Centre Dollard-Cormier – Institut universitaire sur
les dépendances, Centre Le Portage) et le milieu communautaire (ex : projet PART, Société québécoise
de la schizophrénie, Les Impatients) sont solidement implantées. Avec une entrée de 160 patients par an,
500 patients y sont actuellement suivis par trois équipes multidisciplinaires (incluant ergothérapeutes,
travailleurs sociaux, conseillers d’orientation, infirmières, neuropsychologue, agents de suivi intensité
variable) dans une continuité interne externe. Une unité de 24 lits et un lien soutenu avec l’hôpital de jour
ainsi qu’avec le service de réadaptation vocationnelle ont été établis.
La clinique PEP est un lieu très actif d’enseignement. La clinique accueille des résidents en psychiatrie
générale, réadaptation et recherche clinique. Pour l’année 2009-2010, cinq résidents en psychiatrie, sept
externes et les stagiaires des disciplines professionnelles y ont cumulé près de 13,000 heures de stage.
Les psychiatres traitants sont les Drs Emmanuel Stip (titulaire de la chaire de schizophrénie Eli Lilly de la
Faculté de médecine de l’Université de Montréal ), Luc Nicole (président fondateur et actuel viceprésident de l’Association québécoise pour programmes premiers épisodes psychotiques et chef médical
du programme des troubles psychotiques de l’HLHL), Pierre Landry (psychiatre responsable du module
de psychopharmacologie), Constantin Tranulis (psychiatre et chercheur boursier junior FRSQ) et Marie
Villeneuve. Les Drs Tania Lecomte (professeure du département de psychologie de l’Université de
Montréal), Stéphane Potvin (chercheur en psychologie spécialisé dans le domaine des dépendances et
chercheur boursier junior FRSQ), Catherine Briand (professeure en ergothérapie à l’École de réadaptation
de l’Université de Montréal et responsable du Centre d’études sur la réadaptation au CRFS) mènent
différents projets de recherche et contribuent ainsi à l’innovation au sein de cette clinique. Au nombre des
projets en cours, citons l’étude de suivi longitudinal des psychoses émergentes du réseau de l’Université
de Montréal (ESPEUM) en collaboration avec la clinique des jeunes adultes psychotiques du CHUM
(Nicole L., Abdel-Baki et al.), une étude sur l’intervention thérapie cognitivo-comportementale groupe et
famille (Lecomte et al), une étude sur la perception des mécanismes de la douleur dans la schizophrénie
(Potvin S. et Stip E.) et une étude ethnographique sur les cliniques de premiers épisodes psychotiques
(Tranulis, C.).
Le développement de la clinique PEP se fait donc dans la poursuite de sa mission de troisième ligne. La
recherche de modalités d’intervention clinique innovatrices, jumelées à des processus évaluatifs rigoureux
et à une diffusion efficace en sont des éléments centraux. De façon plus globale, le développement d’une
base de données biologiques et psychosociales pour les patients admis dans ce volet pourra aussi
favoriser au long cours l’intégration de la recherche. La clinique PEP a été choisie comme l’un des sites
pour l’implantation d’une telle base de données par un projet pilote du Centre Signatures du CRFS.
Volet des troubles psychotiques complexes et résistants
La vocation historique de psychiatrie tertiaire a évolué au cours des années vers une mission de soins et
services en traitement et réadaptation ultraspécialisés. La mission de ce volet est clairement établie au
sein de notre établissement sur les plans régional et supra-régional. Environ 500 patients y sont suivis en
clinique externe par une équipe de psychiatres et sept professionnels, 86 patients sont hospitalisés.
L’enseignement dispensé (10,000 heures de stages en 2009-2010) s’effectue auprès des résidents,
externes et stagiaires des différentes disciplines. Des activités de recherche évaluative touchent
l’ensemble de cette population grâce à l’équipe du Dr Alain Lesage. Les services ultraspécialisés offerts
aux troubles psychotiques complexes et résistants comportent :
36
Une équipe PACT :
Deux psychiatres et l’équivalent de 10 professionnels assument le suivi de patients répondant strictement
aux critères de sélection décrits dans la littérature. Le Centre national d’excellence en santé mentale, qui
bénéficie de ressources matérielles (locaux dans notre établissement) et humaines (agent de recherche
et administratif), est impliqué de très près pour maintenir la spécificité et l’efficacité de ce service.
L’enseignement y occupera dès juillet 2010 une place importante avec l’accueil de résidents en
psychiatrie à l’intérieur de leur stage en réadaptation mais également grâce à une collaboration des
psychiatres du PACT au séminaire en réadaptation. Ces derniers ont d’ailleurs collaboré activement à
l’élaboration de ce projet novateur d’enseignement en séminaire réseau par visio-conférence.
L’implication de stagiaires des disciplines professionnelles est une prochaine étape pour s’assurer d’une
évolution des pratiques.
Deux unités de traitement et réadaptation intensifs.
Ces unités qui regroupent 36 lits ont une vocation régionale (ententes de services avec le CHUM et les
hôpitaux Sacré-Cœur de Montréal, Maisonneuve-Rosemont, CSSS Cœur de l’Île (Jean-Talon), CSSS
Ahuntsic/Montréal Nord (Fleury) et supra-régionale (ententes de services avec la Montérégie). Elles
accueillent les patients pour lesquels une résistance aux traitements pharmacologiques et/ou aux
approches de réadaptation dispensées dans la communauté (suivi multidisciplinaire, hébergement
réadaptatif, suivi PACT) se sont avérées insuffisantes. Elles permettent d’offrir un milieu inspiré par
l’espoir, par les principes de réadaptation psychosociale et de rétablissement. Elles bénéficient de
l’expertise du module de psychopharmacologie, de thérapies cognitivo-comportementales appliquées aux
symptômes psychotiques et d’autres modules manualisés comme la remédiation cognitive, la gestion des
émotions et les habiletés sociales.
Une équipe spécialisée de consultation pour la résistance au traitement et aux approches de
réadaptation
Initiés dans la dernière année, les travaux de cette équipe coordonnée par M. Stéphane Gagnon
psychologue impliquent plusieurs psychiatres (Drs Jocelyne Cournoyer, Maryse Gervais, Marie-Ève
Cotton, Pierre Landry et Luc Nicole) et professionnels (ergothérapeute, pharmacien, travailleuse sociale)
et un représentant de la direction des services de réadaptation et d’hébergement dans la communauté.
L’implication de Dre Catherine Briand dans l’élaboration d’un volet recherche intégrée a été faite dès le
départ, avec le soutien d’une agente de planification, programmation et recherche, Mme Kathe
Villeneuve. Une participation des résidents et stagiaires à ces consultations permettra une exposition à
une approche systématique et basée sur l’évidence des personnes présentant une résistance non
seulement aux traitements pharmacologiques mais également aux approches de réadaptation.
Volet des troubles psychotiques prolongés
Bien que n’étant pas identifié comme porteur d’une pratique de pointe dans l’immédiat, le volet des
troubles psychotiques prolongés est une pièce importante du programme principalement au plan de la
clinique et de l’enseignement. Il assure à 1000 patients dont la maladie est en cours depuis plusieurs
années, dont le niveau de fonctionnement est pauvre et la qualité de vie diminuée, un traitement et une
réadaptation basés sur l’évidence, au-delà des cinq premières années de la maladie.
Le volume d’activité clinique (1000 patients externes) et l’expertise professionnelle (quatre équipes
interdisciplinaires, une unité de 24 lits de courte durée) génèrent le plus grand nombre d’heures-stages
(total : 20,000 pour l’année 2009-2010) de tout le programme. Les questions relatives à l’organisation des
services sont au cœur des préoccupations pour ce volet et constituent un enjeu de recherche. Des
travaux, auxquels la Dre Catherine Briand est associée, sont actuellement en cours pour établir le niveau
de services requis pour l’ensemble de cette population et ainsi permettre une meilleure articulation avec
les partenaires de la première ligne.
2. Approche cognitivo-comportementale et intégrative des troubles anxieux
L’HLHL possède une longue tradition dans le traitement de l’anxiété pathologique ainsi que dans la
recherche sur les troubles anxieux et leurs traitements allant des approches pharmacologiques à des
interventions psychologiques particulièrement cognitivo-comportementales. Parmi les pionniers de la
recherche et de la clinique cognitivo-comportementale à l’HLHL, notons les Drs Jean-Marie Boisvert
37
psychologue et Yves Lamontagne ex-directeur du Centre de recherche Fernand-Seguin. Les recherches
en thérapie cognitivo-comportementale constituent un des axes du Centre de recherche Fernand-Seguin
avec des scientifiques reconnus comme K. O’Connor et M. Lavoie (troubles obsessionnels compulsifs), A.
Stravynski (phobie sociale), S. Guay et A. Marchand (État de stress post-traumatique: ESPT) qui
collaborent avec des psychiatres et des psychologues cliniciens-chercheurs investis de longue date dans
la problématique anxieuse : C. Todorov, chef médical du programme des troubles anxieux et de l’humeur,
F. Borgeat, chef médical adjoint et les psychologues G. Gaudette, M.-A. Richard, J. Labrecque et A.
Letarte.
Éléments majeurs du dispositif de l’HLHL dans le domaine des troubles anxieux, le Centre d’études sur le
trauma et le Centre d’études sur les troubles obsessionnels-compulsifs et les tics sont reconnus comme
des lieux de référence suprarégionaux pour les troubles concernés. Le Centre d’études sur le trauma
fondé en 2004 et codirigé par S. Guay et A. Marchand constitue un milieu de recherche, de clinique et
d’enseignement multidisciplinaires qui inclut des chercheurs provenant de la psychologie, la criminologie,
la psychiatrie, la neurobiologie, les sciences cognitives et la santé/sécurité au travail. Les recherches du
Centre portent sur l’évaluation de l’efficacité de différentes modalités d’évaluation et de traitements
psychologiques et pharmacologiques du trouble d’origine post-traumatique et sur la prévention primaire et
secondaire de ce trouble. Le Centre d’études sur les troubles obsessionnels-compulsifs et les tics codirigé
par K. O’Connor et F. Aardema est reconnu à l’échelle internationale pour la qualité des travaux portant
sur les mécanismes à la base de l’efficacité de la thérapie cognitivo-comportementale dans le trouble
obsessif-compulsif et le trouble de Gilles de la Tourette. En 2007, le Centre a organisé deux conférences
internationales sur ce sujet (World Congress of Behavioral and Cognitive Therapy et le International
Symposium on Tourette Syndrome). Les chercheurs du Centre sont maintenant à étendre leur expertise
auprès des enfants, par le biais de collaborations avec la Clinique des troubles anxieux du site de l’HRDP.
Le Centre d’interventions cognitivo-comportementales de l’HLHL s’est bâti pendant 25 ans une réputation
au-delà de la métropole comme centre de traitement de deuxième ligne des troubles anxieux et a formé
au fil des ans des stagiaires de diverses disciplines et universités, lesquels exercent maintenant dans
diverses institutions québécoises. Depuis la réorganisation clinique de 2007, le Centre d’interventions
cognitivo-comportementales est devenu une composante du programme des troubles anxieux et de
l’humeur.
La nouvelle organisation clinique de l’Hôpital favorise un rapprochement des soins et de la recherche, et
permet un regroupement fonctionnel des forces concernées par l’anxiété pathologique. Au plan clinique,
l’approche se fait intégrante tant par rapport aux lignes de soins qu’entre la clinique et la recherche. Ainsi
une collaboration se développe avec la première ligne par des intervisions cliniques pour les
omnipraticiens du territoire et par des séances psycho-éducatives pour les patients souffrant d’anxiété
pathologique, incluant ceux qui sont dirigés en première ligne. Des efforts se déploient pour améliorer la
collaboration avec les CSSS du territoire, avec les nouveaux guichets d’accès et les associations
communautaires afin que les patients soient orientés vers le niveau de soins le plus adéquat et pour
assurer complémentarité et fluidité entre les ressources de première ligne et celles de deuxième et
troisième lignes.
L’Hôpital offre essentiellement des soins de deuxième et troisième lignes pour les patients présentant des
troubles anxieux complexes ou résistants et une porte d’entrée vers la recherche clinique en anxiété. Une
collaboration est en discussion avec le CHU Ste-Justine (Dre P. Garel) pour le traitement continu des
troubles anxieux et du trouble obsessionnel compulsif en particulier avant et au-delà de la frontière
artificielle de 18 ans. Cet effort d’intégration de la pédopsychiatrie et de la psychiatrie adulte inclura aussi
les troubles de l’humeur souvent comorbides avec l’anxiété pathologique et qui apparaissent aussi
fréquemment avant l’âge de 18 ans. Des interventions novatrices ont émergé depuis quelques années: en
particulier l’équipe pour les pathologies résistantes en raison d’une comorbidité à l’axe II dirigée par la Dre
J. Cyr, l’équipe rapide d’intervention de crise (ÉRIC) spécialisée en lien avec la première ligne et dirigée
par le Dr P.-M. Couture-Trudel. L’ensemble des interventions psychologiques dans l’anxiété pathologique
est coordonné par Andrée Letarte, psychologue-psychothérapeute et auteure reconnue dans le traitement
de l’anxiété.
38
3. Psychopharmacologie
La tradition de la recherche psychopharmacologique à l’HLHL est reconnue internationalement et
bénéficie d’une infrastructure reliant la pratique clinique et les essais de nouveaux psychotropes. Ainsi
c’est à l’Hôpital que fut découverte la potentialisation des antidépresseurs par le lithium (DeMontigny,
Cournoyer, Grunberg), que furent mises en évidence les synergies des antidépresseurs et la thérapie
cognitivo-comportementale dans les troubles paniques avec agoraphobie (Fontaine, Marchand). Il n’y a
pratiquement pas un seul antipsychotique qui soit commercialisé au Canada sans que son évaluation pré
phase 3 ou 4 n’ait été effectuée à l’Hôpital: risperidone, quetiapine, olanzapine, aripiprazole, ziprasidone.
L’établissement bénéficie d’une clinique de psychopharmacologie pour tous les programmes en
recherche et de la présence de deux infirmières rémunérées par l’Hôpital. Le recrutement pour les essais
en psychopharmacologie a permis de gagner six prix pour les essais les meilleurs ou les mieux complétés
dans des études canadiennes (Stip). Les chercheurs cliniciens ont ajouté des dimensions nouvelles aux
variables traditionnelles: l’imagerie cérébrale (RMNF), les données cognitives (création et validation de
l’échelle Subjective Scale to Investigate Cognition in Schizophrenia traduite en sept langues, l’inhibiteur
des cholinestérases), les mesures de compliance (DoPill: pillulier électronique), les données sur les abus
de substance (Potvin). Dr Stip a été sollicité comme expert pour le Conseil du médicament du Québec en
ce qui a trait aux antipsychotiques et à la polypharmacie et comme expert international sur les effets
procognitifs des psychotropes. Il a obtenu de ce même organisme en association avec le FRSQ une
subvention de 300 000$ pour l’utilisation du Dopill et du Mobus. Ces éléments technologiques sont utilisés
au programme des premiers épisodes psychotiques et désormais en gérontopsychiatrie. Le Dr Stip a été
nommé par l’Association des médecins psychiatres du Québec (AMPQ) responsable du consensus
québécois sur l’usage des antipsychotiques longue action dans les psychoses.
Sur le plan clinique, une équipe dirigée par le Dr P. Landry offre depuis une quinzaine d’années aux
niveaux local et régional des services de consultation et de recommandation pour des situations
complexes et réfractaires au traitement pharmacologique. Cette équipe s’est affirmée comme un lieu de
formation en recevant régulièrement des résidents en psychiatrie et des pharmaciens. En outre, chacun
des programmes de l’Hôpital bénéficie de la présence de pharmaciens-cliniciens qui oeuvrent dans le
milieu en tant que membres des équipes multidisciplinaires.
4. Monitoring thérapeutique de la concentration plasmatique des psychotropes
Le laboratoire de biochimie de l’HLHL est une plateforme essentielle pour la psychiatrie. En effet, les
analyses des psychotropes à index thérapeutique étroit, soit le lithium, le valproate et la carbamazépine,
sont effectuées quotidiennement du lundi au vendredi. Les résultats parviennent aux médecins traitants
en moins de 24 heures. Ensuite, les analyses des antidépresseurs tricycliques sont effectuées aux 7 ou
aux 14 jours en raison de la faible demande. La fierté du laboratoire est d’offrir le meilleur service
d’analyse de la clozapine au Québec. Les analyses sont effectuées par High Performance Liquid
Chromatography ou chromatographie en phase liquide à haute performance (HPLC) tous les mardis
matins. Les requêtes pour cette analyse hautement valorisée en clinique ont triplé depuis que l’offre de
service a augmenté de bimensuelle à hebdomadaire en décembre 2008. Une bonne partie de cette
augmentation parvient d’hôpitaux du Québec qui profitent de notre expertise.
Il est projeté pour 2010-2011 que les analyses de la clozapine soient effectuées deux fois par semaine et
que les analyses de l’olanzapine et de la quétiapine soient intégrées dans une routine hebdomadaire. Une
deuxième phase du projet sera d’implanter l’analyse de quelques antidépresseurs tels que la venlafaxine,
la paroxétine et le citalopram. L’implantation de méthodes d’analyse ultrarapides et simultanées par HPLC
avec extraction des principes actifs en ligne est la méthode privilégiée pour sa simplicité et son faible
coût.
Le développement de ces services est primordial pour promouvoir l’évolution du monitoring thérapeutique
de la concentration sanguine des psychotropes au Québec. En tant que centre hospitalier ultraspécialisé
en santé mentale, ces nouveaux services uniques au Québec devront continuer d’être partagés avec
d’autres hôpitaux afin d’optimiser la pharmacothérapie des patients souffrant de maladies mentales. Les
partenaires de l’Institut auront accès à ce programme et déjà on prévoit des conséquences importantes
pour des projets de recherche clinique.
39
5. Réadaptation des personnes avec des troubles mentaux psychotiques graves et persistants
Un ensemble de pratiques de pointe en réadaptation des personnes avec troubles psychotiques graves et
persistants émergent constamment depuis plus de deux décennies à l’Hôpital. Certaines sont devenues
des meilleures pratiques de réadaptation au Québec. Cet ensemble de pratiques se fonde sur les deux
programmes clientèles majeurs de l'HLHL : la direction des services de réadaptation et d’hébergement
dans la communauté et le programme des troubles psychotiques de la direction des services cliniques.
Avec un budget annuel de plus de 40 millions, la direction des services de réadaptation et d’hébergement
dans la communauté a été désignée en 2009 par l’Agence de la santé et des services sociaux de
Montréal comme organisme gestionnaire de plus de 50% des ressources résidentielles et de réadaptation
en psychiatrie de Montréal, essentiellement reliées aux établissements hospitaliers du RUIS de
l’Université de Montréal. Au niveau résidentiel, la Direction offre un large éventail de types des ressources
et gère près de 1400 places, des centres de soutien à l’intégration sociale et de réadaptation au travail.
Elle a collaboré à la standardisation des meilleures pratiques et la qualité de ses services a été reconnue
par trois mentions lors de la dernière visite d’agrément des hôpitaux, entre autres au niveau de
l’administration des médicaments, de l’autogestion de la médication et des codes de vie. Son expertise
est reconnue au niveau provincial. Elle y exerce un leadership au niveau du Regroupement des
établissements gestionnaires du Québec reconnus par le MSSS pour veiller à la qualité des pratiques en
milieu résidentiel pour les personnes souffrant de troubles mentaux psychotiques graves et persistants.
Elle soutient financièrement un projet de recherche pour le développement d’outils de mesure de la
qualité et de la nature des interventions en milieu résidentiel supervisé, selon les principes d’optimisation
des interventions de traitement, réadaptation et rétablissement et selon les perspectives des patients, des
responsables des ressources et des professionnels des organismes gestionnaires. Tel que décrit
précédemment, le programme des troubles psychotiques comprend un volet majeur pour la clientèle
présentant des troubles complexes et résistants. Ce volet comprend entre autres une équipe PACT et
deux unités (total de 36 lits) à vocation régionale et supra-régionale pour un traitement et une
réadaptation intensifs des patients avec un trouble psychotique résistant à l’ensemble des autres
approches disponibles. Ces moyens d’intervention se joignent à ceux disponibles à la direction des
services de réadaptation et d’hébergement dans la communauté assurant ainsi une complémentarité et
une intégration. Dans cette même perspective, l’équipe de consultation pour la résistance au traitement et
aux approches de réadaptation du programme des troubles psychotiques a intégré un conseiller de la
direction des services de réadaptation et d’hébergement dans la communauté.
L’évaluation de programme et la recherche ont accompagné constamment la réadaptation dans les deux
programmes de l’Hôpital mentionnés plus haut. Depuis plus de 20 ans, le Dr Alain Lesage a mené des
travaux appuyés par les deux programmes sur les besoins de soins et de services des personnes
souffrant de troubles mentaux graves et persistants. Ces travaux ont associé des étudiants maintenant
devenus chercheurs actifs: Marc Corbière (Université de Sherbrooke, campus Longueuil, champ de
l’occupation) ; Stéphane Potvin (Université de Montréal, comorbidités) ; Catherine Briand (École de
réadaptation de l’Université de Montréal) ; Jean-Pierre Bonin (Faculté des sciences infirmières, Université
de Montréal). D’autres chercheurs se sont joints à ces travaux : Myra Piat (Institut universitaire de santé
mentale Douglas, Service social de l’Université McGill, domaine services résidentiels), Emmanuel Stip
(chaire de schizophrénie, Université de Montréal, domaine cognitif et technologies comme la maison
intelligente, les agendas électroniques intelligents), Gilles Côté (directeur scientifique, IPPM, spécificité de
la réadaptation des personnes avec troubles mentaux graves et judiciarisation à cause des
comportements embarrassants ou violents), Tania Lecomte (Psychologie, Université de Montréal ;
traitements psychosociaux et cognitivo-comportementaux des personnes avec troubles mentaux graves).
Dans cet ensemble, ont constamment émergé des pratiques de pointe de niveau tertiaire, parmi
lesquelles il faut signaler:
•
Les 180 places en psychiatrie justice qui accueillent les patients en provenance de l’IPPM ou du
milieu de la justice du Québec dans les deux langues;
40
•
Le développement d’une nouvelle ressource, Paul-Pau, pour favoriser la transition entre les milieux
spécialisés pédopsychiatriques et adultes, pour les 16-20 ans (conjointement avec le Centre jeunesse
de Montréal – Institut universitaire et l’HRDP);
•
Le développement des ressources Charlemagne et Tourterelle pour les personnes âgées avec
troubles mentaux graves. Elles pourraient servir de modèle pour les CHSLD qui doivent développer
des ressources intermédiaires comme alternatives à leurs ressources sollicitées par des usagers
toujours plus handicapés;
•
Les unités de traitement et de réadaptation intensifs du programme des troubles psychotiques où les
patients sont admis à partir d’un comité régional conjoint avec l’Institut universitaire de santé mentale
Douglas, autre organisme gestionnaire des ressources résidentielles de Montréal. Par ententes de
services, ces unités accueillent également des patients de la Montérégie. Les patients admis se sont
montrés réfractaires aux tentatives de traitements et de réadaptation intensifs dans la communauté
entre autres avec le PACT ou avec les ressources résidentielles supervisées de type foyer de groupe;
•
La domotique et le soutien électronique pour les déficits cognitifs favorisant l’autonomie résidentielle
des personnes souffrant de troubles psychotiques sont développés par l’axe de développement
technologique du CRFS et les travaux du Dr Emmanuel Stip.
En réadaptation, la récupération des pratiques de pointe et l’assurance qualité des meilleures pratiques
se font par une articulation entre la recherche, l’enseignement, les meilleures pratiques et les pratiques
du programme des troubles psychotiques de la direction des services de réadaptation et d’hébergement
dans la communauté, mais aussi à l’extérieur de l’établissement. Elles sont soutenues par les conseillers
cliniques en évaluation, programmation et recherche, et maintenant par des agents de planification,
programmation et recherche. La direction des services de réadaptation et d’hébergement dans la
communauté avait déjà pris les devants il y a quelques années en engageant un tel agent. Depuis cinq
ans, elle a développé un mode d’évaluation standardisé pour l’admission dans les unités de traitement et
réadaptation intensifs, tout en effectuant les évaluations à Montréal et en Montérégie. Le module de
soutien évaluatif a prêté il y a deux ans son principal réviseur de la littérature en réadaptation
psychosociale au Centre national d’excellence en santé mentale créé il y a deux ans par le MSSS
conjointement avec l’Institut universitaire en santé mentale Douglas et l'HLHL pour soutenir l’implantation
et la formation du personnel des équipes de suivi intensif en équipes et de suivi d’intensité variable au
Québec
La formation du personnel non universitaire et des professionnels est une préoccupation constante et sert
à alimenter les meilleures pratiques. L’Hôpital a fait appel à la Dre Myra Piat pour assurer la formation aux
principes des pratiques favorisant le rétablissement, tel que prescrit par le PASM 2005-2010. La direction
des services de réadaptation et d’hébergement dans la communauté a été parmi les premières au
Québec à adopter des pairs aidants pour les soutenir tant dans la programmation que dans le travail en
milieu résidentiel supervisé, après avoir obtenu une formation reconnue par la direction de la santé
mentale. L’engagement de tels pairs aidants à l’intérieur du secteur public est une expérience et une
pratique de pointe en soi. Cette initiative est éclairée par les revues de littérature réalisées au module de
soutien évaluatif, encouragées par la Direction des services de réadaptation et d’hébergement dans la
communauté et publiées dans Le partenaire, le journal de l’Association québécoise de réadaptation
psychosociale, dont plusieurs professionnels de l’Hôpital avaient favorisé la formation et qu’ils continuent
de soutenir par leur expertise.
Les psychiatres impliqués en réadaptation à la direction des services cliniques de l'HLHL se sont montrés
proactifs pour définir l’enseignement de la réadaptation des résidents en psychiatrie dans le cadre des
nouvelles exigences émises en 2008 par le Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada pour la
formation en réadaptation des personnes avec troubles mentaux graves et persistants. L’Hôpital sera le
meneur d’un séminaire réseau en réadaptation destiné d’abord à la formation des résidents; seront invités
des psychiatres de l’Université de Montréal et du RUIS de l’Université de Montréal regroupés dans une
véritable communauté de pratique. Une chaire de réadaptation, actuellement inscrite au Fonds de
développement de l'Université de Montréal, a déjà reçu un appui d’un demi-million de dollars de la
Fondation de l’Hôpital sur les 1.5 millions recherchés.
41
B. Faire mieux et davantage avec nos partenaires
L’HLHL a sollicité ses partenaires du réseau de l’Université de Montréal leur demandant de quelles façons
spécifiques et complémentaires ils souhaitaient collaborer avec le futur institut. Leurs propositions sont
présentées ci-dessous et reflètent une volonté de synergie aux plans des soins, de l’enseignement et de
la recherche. Une description émanant de deux organismes communautaires est aussi incluse en raison
de leur potentiel thérapeutique et de leur rayonnement social et inter-établissements.
Ces propositions sont en sus des collaborations plus spécifiquement de recherche avec le Centre de
recherche Fernand-Seguin qui regroupe l’HLHL, l’IPPM et l’HRDP. Le RUIS en santé mentale constitue ici
un métapartenaire permettant à l’HLHL, qui entend y jouer un rôle très actif, d’intégrer ces collaborations
et de les étendre à d’autres établissements du RUIS de l’Université de Montréal.
1. Réseau universitaire intégré de santé (RUIS) de l’Université de Montréal et autres RUIS
a) Table de santé mentale du RUIS de l’Université de Montréal
Une table spécifique en santé mentale est en développement rapide au sein du RUIS de l'Université de
Montréal. Cette table est présidée par le Dr Yvan Pelletier de l'HSCM et regroupe toutes les institutions
affiliées au département de psychiatrie de l'Université de Montréal ainsi que leurs partenaires régionaux et
suprarégionaux. Les objectifs sont d'améliorer les collaborations entre les première et deuxième lignes de
soins dans le sens des orientations du PASM et de favoriser les synergies entre les partenaires tant au
niveau des activités cliniques que dans la création de réseaux de recherche.
b) Vers un niveau tertiaire en troubles de la personnalité grâce à une collaboration inter-RUIS
La valeur ajoutée du RUIS en santé mentale est illustrée par la création récente d’une table inter-RUIS
regroupant des représentants du RUIS de l’Université de Montréal et de l’Université McGill et des liens
envisagés avec celui de l’Université Laval autour de la mission tertiaire dans le traitement des troubles de
la personnalité avec des objectifs de partage, de synergie, d’amélioration de l’offre de soins et de
stimulation de la recherche clinique. Les Drs P. David et F.-A. Bérubé de l’HLHL participent activement
aux travaux de cette table avec des délégués des quatre RUIS du Québec.
Ces cliniciens et l’agent de planification, programmation et recherche du programme des troubles de la
personnalité limite de l’HLHL sont ainsi activement engagés depuis plus d’un an dans une approche
concertée des troubles de personnalité limite autour de cette table inter-RUIS. On y développe les
contours de première, deuxième et troisième lignes pour le traitement des troubles de personnalité limite;
on y fait l’examen d’indicateurs de performance depuis les banques jumelées de l’Agence et le
développement d’un recueil de données minimales dans toutes les cliniques spécialisées des deux
réseaux universitaires. Ce dernier est éclairé par le développement de l’axe Signatures du Centre de
recherche Fernand-Seguin. Y participent une autorité mondiale dans le traitement des troubles de
personnalité limite, Dr Joel Paris, des chercheurs et cliniciens des sites de McGill comme l’Hôpital général
juif de Montréal, le CUSM, l’Institut universitaire de santé mentale Douglas ; des chercheurs et cliniciens
des sites de l’Université de Montréal comme le CSSS Jeanne-Mance, l’HSCM, l’HRDP et l’HLHL. La
Table et ses chercheurs soutiennent la formation d’une jeune psychiatre intéressée au développement
d’une clinique pour les adolescents et l’arrimage à l’âge adulte avec les cliniques spécialisées à partir de
l’HSCM.
c) Gérontopsychiatrie avec le Service de gérontopsychiatrie du Pavillon Albert-Prévost
La psychogériatrie prend une importance croissante dans la société québécoise avec les changements
démographiques. À l’HLHL, cette surspécialité s’est beaucoup développée depuis une vingtaine
d’années. Plus récemment, une synergie nouvelle s’est manifestée entre les institutions du réseau de
l’Université de Montréal et de la table de santé mentale de son RUIS. Dans ce contexte le PAP de
l’HSCM propose une collaboration spécifique au futur institut.
42
Le service de gérontopsychiatrie du Pavillon Albert-Prévost offre une gamme étendue de services à la
population âgée grâce à une unité d’hospitalisation de 10 lits et un hôpital de jour de six places, un
service de consultation-liaison dans trois milieux de gériatrie active (HSCM, Hôpital Notre-Dame de la
Merci et le Centre ambulatoire régional de Laval), un travail de psychiatre répondant dans trois CSSS et
dans deux unités prothétiques, un service de consultations et de suivis en externe le plus souvent
directement à domicile, dans les ressources intermédiaires, dans les résidences ou en CHSLD. Des
services sont offerts en externe à la clinique de la mémoire. Il existe aussi un projet pilote d’hôpital de jour
pour cette clientèle. Le service est présent à l’urgence psychiatrique pour les patients âgés à qui sont
offertes des interventions de crise lors de leur séjour.
Le fonctionnement du service est basé sur un travail d’équipe interdisciplinaire et permet une grande
efficience : en externe seulement, le service répond à 600 à 700 consultations par année avec 3.2
gérontopsychiatres ETC (équivalents à temps complet). Actuellement, cinq gérontopsychiatres font partie
de l’équipe. Le service attend avec impatience l’arrivée de deux collègues qui terminent actuellement leur
formation complémentaire pour septembre 2010. Deux médecins de famille travaillent à temps partiel à
l’interne et à l’hôpital de jour du PAP. Le service bénéficie du cadre d’un hôpital général ce qui favorise les
liens de collaboration essentiels avec les collègues médecins de famille et spécialistes. Il a aussi accès à
la neuroimagerie de façon rapide et bientôt un SPECT (Single Photon Emission Computed Tomography)
d’une grande précision (le premier au Canada) sera disponible.
Le développement de la recherche est une des priorités. Déjà des liens de collaboration existent avec
l’Institut universitiaire de gériatrie de Montréal (IUGM) (Dr Rainville, Mme Ducharme) et avec l’HLHL (Dr
Stip) sur des projets en cours. Au sein du centre de recherche de l’Hôpital, le service entretient des liens
privilégiés avec le laboratoire du sommeil et le Dr Montplaisir (axe de neurosciences); ainsi, un projet de
collaboration débute sur certains troubles du sommeil comme prédicteurs du passage de l’infarctus
cérébromultiple au déficit cognitif léger (minimal cognitive impairment) vers la démence, en lien avec
l’IUGM (Dr Kergoat) et le centre du vieillissement de McGill (Dr Gauthier).
Le développement professionnel continu est une des forces du Service de gérontopsychiatrie. Ce dernier
a organisé un colloque en 2007 qui a réuni plus de 300 participants et est à préparer son sixième colloque
pour le mois d’octobre 2010. Entre temps, il a dispensé une fois par mois sur deux ans une formation
longitudinale qui se terminera cet été. Des conférences scientifiques mensuelles en gérontopsychiatrie qui
s’adressent aux professionnels de la santé sont retransmises par télépsychiatrie dans dix régions du
Québec. Un journal club et un séminaire de lecture sont offerts à tous les mois aux externes, résidents et
membres du service.
Le Service tient à travailler en lien et en collégialité avec des collègues de divers horizons. Ainsi, le PAP
et donc le service sont jumelés avec l’hôpital Le Vinatier de Lyon et sous peu avec l’hôpital psychiatrique
de Genève. Il fait partie du RUIS des cliniques de la mémoire de l’Université de Montréal, participe au
programme de la télépsychiatrie dans le cadre du RUIS, représente l’Université de Montréal à la table de
gérontopsychiatrie de l’AMPQ et assume la présidence du comité de gérontopsychiatrie de l’Université de
Montréal. Très impliqué en enseignement, le Service reçoit de façon constante deux à trois externes par
rotation et de deux à quatre résidents par six mois (stages obligatoires et optionnels). Il recevra une
première fellow à partir du mois de juin 2010. Des stagiaires des différents corps professionnels
(neuropsychologie, nursing, travail social, ergothérapie, psychologie) sont accueillis et formés dans le
Service.
Dans le futur, on aimerait pouvoir intégrer les différents services offerts dans un même lieu et développer
des collaborations encore plus étroites avec les gériatres, les neurologues, les spécialistes du sommeil et
les psychosomaticiens de l’Hôpital; développer un hôpital de jour pour les cas graves et persistants, un
autre pour la clinique de la mémoire et une unité d’hospitalisation pour les patients avec symptômes
comportementaux et psychologiques des démences. Le développement d’une expertise dans les
différentes formes de thérapie d’une recherche solide, dynamique et en lien avec ses partenaires sont
d’autres priorités pour les années à venir.
43
Le Service est déterminé à offrir un lieu d’enseignement et de pratique permettant aux collègues de
devenir des leaders dans différents domaines liés à la gérontopsychiatrie, assurant ainsi le rayonnement
nécessaire à cette toute jeune surspécialité. Il faudra ainsi s’impliquer au niveau du Collège royal et faire
des demandes pour pouvoir offrir cette formation complémentaire dans les milieux, sans oublier de
maintenir l’accréditation. A l’intérieur du RUIS, il pourra collaborer au partage des responsabilités et au
développement de services de troisième ligne nécessaires pour soigner les aînés et former les collègues
des première et deuxième lignes. Il sera possible de s’impliquer avec plus de force et d’efficacité afin
d’influencer l’élaboration de politiques de soin pour que la santé mentale des aînés ne soit plus «oubliée».
(Source : Dre Nathalie Shamlian, Chef du service de gérontopsychiatrie et présidente du comité de gérontopsychiatrie
de l’Université de Montréal)
2. Pratiques de pointe en lien avec des partenaires
a) Troubles graves du comportement et déficience intellectuelle ou l’apport de la psychiatrie à la
réhabilitation dans la déficience intellectuelle en lien avec le Centre de réadaptation en déficience
intellectuelle et le réseau/centre régional tertiaire en déficience intellectuelle de Montréal
Le programme de psychiatrie en déficience intellectuelle est un programme clientèle surspécialisé qui,
selon sa mission universitaire, combine des activités cliniques, d’enseignement et de recherche
appliquée. Il est le fruit d’un partenariat étroit avec le réseau de la déficience intellectuelle,
particulièrement les centres de réadaptation en déficience intellectuelle, à qui nous offrons notre expertise
en psychiatrie, et le réseau de la santé mentale et de la psychiatrie, à qui nous offrons notre expertise en
déficience intellectuelle et en troubles graves de comportement.
Notre programme dispense des services cliniques d’évaluation, de traitement et de réadaptation
surspécialisés aux adultes ayant une déficience intellectuelle ou une déficience intellectuelle avec un
trouble envahissant du développement et des troubles mentaux graves, accompagnés de troubles graves
de comportement. Ce programme de troisième ligne a toute son importance car il est maintenant reconnu
que les personnes déficientes intellectuelles peuvent présenter toute la gamme des troubles
psychiatriques et qu’elles ont une prévalence de deux à quatre fois plus élevée de ces troubles que la
population générale (Fletcher et al., 2007). Ces difficultés ont des impacts considérables pour les
personnes et leur entourage et comportent des coûts importants au plan humain, social et financier. Il est
donc crucial que les personnes présentant ces difficultés de même que leur entourage aient accès à des
services de pointe.
Les services cliniques dispensés aux usagers s’inscrivent dans les meilleures pratiques tant en regard
des services psychiatriques qu’en regard des services visant à intervenir au niveau des troubles graves
parfois extrêmes de comportement qui peuvent se manifester chez les personnes. Du fait de la
complexité de notre mandat, nos services sont dispensés par des équipes interdisciplinaires élargies afin
d’assurer des résultats probants et une satisfaction de nos usagers, de leurs proches et de nos
partenaires. Les services innovateurs de l’équipe mobile via la consultation clinique, la liaison clinicoadministrative et la formation favorisent un transfert d’expertise et un soutien à nos divers partenaires et
permettent d’agir rapidement afin d’offrir les meilleurs services à la clientèle. Dans une perspective
d’appropriation du pouvoir et de reconnaissance de la capacité des personnes souffrant d’un trouble
mental de participer activement aux décisions qui les concernent, le programme travaille en collaboration
soutenue avec l’usager, son représentant, sa famille et ses proches, à toutes les étapes du continuum de
soins et services (de la pré-admission au suivi post-transfert).
En recherche, le programme collabore avec d’autres réseaux (déficience intellectuelle, centres de
réadaptation en déficience intellectuelle). Les intérêts sont très présents pour la recherche,
particulièrement sur le partenariat avec les familles, les traitements psychiatriques chez les personnes DI
ayant des troubles graves du comportement, la gestion du stress chez les intervenants travaillant auprès
d'une clientèle DI avec des troubles graves du comportement, la contribution de la douleur et des
problématiques médicales aux manifestations comportementales problématiques, etc.
Des démarches sont en cours pour le recrutement de chercheurs intéressés à la clientèle du programme
et aux objets de recherche priorisés par le programme. Des projets sont possibles à court terme avec des
44
chercheurs externes. L’arrivée récente des agents de planification, programmation et recherche à l’HLHL
devrait permettre le déploiement d’activités de recherche en lien avec la clinique et l’enseignement.
Source : madame Marie-Josée Prévost, chef médicale du Programme de déficience intellectuelle et santé mentale,
Hôpital Louis-H. Lafontaine
b) Troubles concomitants de santé mentale et conduites addictives à la Clinique CormierLafontaine en lien avec le Centre Dollard-Cormier – Institut universitaire sur les dépendances
Fondée en 2001 par deux leaders reconnus dans leurs domaines respectifs : l’HLHL en santé mentale et
le Centre Dollard-Cormier en dépendances, la Clinique Cormier-Lafontaine offre un programme intégré et
surspécialisé de troisième ligne aux personnes ayant des problèmes concomitants, graves et persistants
de santé mentale et de conduites addictives. La Clinique privilégie une approche basée sur les
recommandations des meilleures pratiques et met de l’avant une programmation clinique intégrée. Parmi
les problématiques auxquelles elle s’intéresse, mentionnons notamment les troubles psychotiques et les
troubles de la personnalité. Elle contribue à rapprocher les deux réseaux de la santé mentale et des
dépendances par le partage des connaissances et des expertises grâce à des services de consultation
aux intervenants de ces réseaux. La Clinique Cormier-Lafontaine est impliquée dans des activités de
formation et de rayonnement, assurant ainsi le transfert des expertises acquises au cours des années.
Elle collabore également à différents projets de recherche.
Source : madame Lise Corbin coordonnatrice et Dr Patrick Barabé, chef médical de la Clinique Cormier-Lafontaine.
c) Soutien à la première ligne en lien avec l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont (HMR)
Le soutien à la première ligne constitue une priorité de l’HLHL : tous les programmes sont concernés mais
les programmes Évaluation et interventions brèves et Mesures de transition le sont particulièrement. Cette
activité constitue un secteur de pointe en expansion à l'HMR. Elle se situe en continuité directe avec les
deux priorités établies par le programme de santé mentale de cet hôpital voisin : 1- La mise en œuvre du
PASM en collaboration avec le CSSS Lucille-Teasdale dont l’HMR desservira environ les deux tiers de la
population; 2- Le maintien d’une vocation de psychiatrie générale à laquelle se greffe une préoccupation
majeure pour l’organisation des soins avec trois valeurs fondamentales qui constituent la base du soutien
à la première ligne: l’interdisciplinarité, la qualité des soins et la continuité des soins.
Le programme de soutien à la première ligne de l’HMR vise tout particulièrement trois types de
partenaires : 1- les omnipraticiens du territoire avec l’offre d’une expertise reconnue en soins partagés; 2le CSSS Lucille-Teasdale avec la poursuite d’une collaboration clinique bien amorcée et la mise en place
à court terme d’un soutien de médecin spécialiste répondant en psychiatrie, incluant le guichet d’accès en
santé mentale; 3- l’Unité de médecine familiale de l’HMR avec un soutien clinique de même qu’une
implication directe sur le plan de l’enseignement.
Dans le soutien à la première ligne, ce contexte particulier permet d’intégrer de façon originale des
services cliniques solides, des activités d’enseignement auprès des externes, des résidents en psychiatrie
et des résidents en médecine familiale, ainsi que des activités de recherche en organisation des soins en
collaboration avec les Hautes études commerciales (HEC) Montréal.
En conformité avec le souhait du Collège Royal, l’HMR s’illustre par son engagement dans le maintien
d’un enseignement en psychiatrie générale tant auprès des externes, résidents juniors et seniors en
psychiatrie et des résidents en médecine familiale. Ainsi, l’HMR propose aux résidents, tant à l’interne
qu’en ambulatoire, un milieu clinique de psychiatrie générale non subdivisé en diverses cliniques
spécialisées. Cela permet aux résidents juniors en psychiatrie d’y faire un stage en continuité avec les
mêmes moniteurs pendant 12 mois. De plus, l’HMR est à l’avant-plan concernant l’implantation de
l’enseignement pyramidal, le modèle de psychiatrie générale permettant aux résidents seniors de
développer des connaissances cliniques plus poussées, de trouver un encadrement sur le plan de leurs
compétences pédagogiques et d’être sensibilisés à l’enjeu majeur de la continuité des soins.
L’enseignement dans le secteur de pointe du soutien à la première ligne s’effectue de façon plus marquée
à deux niveaux: 1- Dans le cadre de stages en soins partagés destinés aux résidents en psychiatrie,
stages maintenant optionnels mais devenant obligatoires dès l’année académique débutant en juillet
2011. Les résidents sont formés à leur futur rôle de consultant auprès des omnipraticiens grâce à une
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équipe de moniteurs de stage qui possède maintenant une solide expérience en ce domaine; 2- Lors
d’activités d’enseignement spécifiques auprès des résidents de l’Unité de médecine familiale de l’HMR
sous forme de supervision clinique directe lors d’entretiens-patients en médecine familiale même et à
l’urgence psychiatrique. Cela contribue à former les futurs médecins de famille à l’évaluation et au suivi
adéquat des patients ayant un problème de santé mentale.
Enfin, la mission de psychiatrie générale à l’HMR se double d’une préoccupation et d’une réflexion
marquées pour la continuité des soins. Pour les externes, résidents en psychiatrie et en médecine
familiale, l’HMR prévoit développer un enseignement original en organisation des soins et gestion pouvant
répondre, entre autres, aux objectifs de la Canadian Medical Education Directions for Specialists.
Des activités de recherche sont en cours de développement en collaboration avec le Professeur Alain
Rondeau, directeur du Centre d’études en transformation des organisations et directeur du Pôle Santé
aux HEC Montréal. Ces activités de recherche visent, d’une part, à soutenir la mise en place du PASM,
tout particulièrement l’arrimage avec la première ligne, et d’autre part, à consolider la continuité des soins
entre les services du programme de santé mentale de l’HMR. Plus spécifiquement, le projet de recherche
en cours d’élaboration consiste en une étude de cas prospective sur les patients présentant une
problématique complexe mettant en échec les services offerts en première ligne au CSSS LucilleTeasdale ou en deuxième ligne à l’HMR.
Source : Dr Daniel St-Laurent, médecin psychiatrie, chef du département de psychiatrie et Dre Odette Bernazzani,
psychiatre, Hôpital Maisonneuve-Rosemont
d) Soutien de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine à l’organisme Les Impatients de Montréal avec l’Agence
de la santé et des services sociaux de Montréal (ASSSM), l’Institut universitaire en santé mentale
Douglas (IUSMD), l’Institut Philippe-Pinel de Montréal (IPPM) et l’Hôpital Rivière-des-Prairies
(HRDP)
« Les Impatients de Montréal » est un organisme à but non lucratif qui a vu le jour dans les murs de
l’HLHL en 1989 sous l’impulsion de la Fondation des maladies mentales et de l’Association des galeries
d’art contemporain de Montréal. En 1992, un nouvel atelier est ouvert à Pointe-aux-Trembles au moment
de la mise sur pied de la Fondation pour l’art thérapeutique et l’art brut du Québec. En 1999, cette
Fondation se fait connaître sous le nom des Impatients de Montréal qui ouvre un atelier au centre-ville de
Montréal et offre des ateliers d’art-thérapie et de musicothérapie. En 2002, un réseau de partenaires se
forme autour du Centre Les Impatients avec l’HLHL, l’ASSSM, l’IUSMD, l’IPPM et l’HRDP.
Depuis plus de vingt ans, l’Hôpital soutient cet organisme qui offre des ateliers de création à des
personnes atteintes de maladie mentale et qui diffuse les productions artistiques dans le but de
démystifier la maladie mentale. Une des plus grandes collections d’art brut au monde est conservée dans
les locaux du Pavillon Bédard de l’HLHL. Ce sont 12 000 œuvres répertoriées, sur supports
bidimensionnels (papier, carton, toile, panneaux) ainsi que tridimensionnelles (assemblages de matériaux
de récupération, sculptures de papier mâché, de bois, de plâtre, de fil métallique et de textiles) : une
collection unique au Canada. Plus de 400 personnes participent aux ateliers de création répartis en cinq
lieux différents à Montréal. Au moins quatre expositions temporaires sont réalisées annuellement dont
l’exposition encan Parle-moi d’amour qui invite depuis maintenant 12 ans une centaine d’artistes
professionnels et les participants des ateliers du Centre Les Impatients situé au centre-ville rue
Sherbrooke. Les Impatients assure également l’adaptation de certaines expositions pour la mise en
circulation des œuvres. Les expositions itinérantes sont présentées dans des centres d’expositions avec
lesquels Les Impatients a établi des partenariats durables.
De cette collection, plus de 2000 œuvres ont été archivées (numérisées et identifiées à l’aide d’un NAC)
dans le cadre de différents projets, tels Une collection en marche subventionné par le ministère de
l’Emploi et de la Solidarité sociale en 2001 et le projet de recherche Les voix de l’art mené depuis 2005
par Ellen Corin, psychanalyste et anthropologue à l’Université McGill avec Emmanuel Stip, psychiatre à
l’HLHL et à l’HSCM. Des œuvres sont aussi conservées dans la réserve du centre-ville de Montréal et se
retrouvent sur le réseau Info-Muse de la Société des musées québécois ainsi que sur Artéfact Canada du
Réseau canadien d’information sur le patrimoine dont les Impatients est membre. Une dizaine d’œuvres
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de la collection est conservée dans la Collection de l’Art Brut à Lausanne en Suisse. Riche en contenu, la
collection des Impatients est accessible à la communauté scientifique.
Sources d’inspiration pour les artistes contemporains, les œuvres d’art brut, réalisées principalement par
des personnes atteintes de maladie mentale et le plus souvent sans connaissances artistiques, forment
aujourd’hui un corpus d’œuvres uniques, internationalement reconnues et esthétiquement bouleversantes
qui force le public à revoir autrement sa conception même de l’art. Des collections constituées dans les
institutions psychiatriques comme la collection Prinzhorn en Allemagne, la collection du Musée Dr
Guislain en Belgique ou encore la Collection de l’Art Brut en Suisse mise sur pied par l’artiste Jean
Dubuffet sont des exemples de collections qui font aujourd’hui figure d’une grande richesse et d’une
originalité toute particulière. Un travail considérable reste à faire afin qu’elle obtienne la reconnaissance
qu’elle mérite.
Pour en tirer profit et constituer une véritable mémoire de la démarche des Impatients, il faut poursuivre le
travail de classement, de conservation et entreprendre la numérisation et l’identification des œuvres en
plus de développer des scénarios de diffusion. La gestion de cette collection est en défi de taille tant par
la quantité d’œuvres qu’elle regroupe que par la croissance continuelle que les ateliers hebdomadaires
imposent. Il s’agit d’établir une politique d’acquisition, de gestion et de conservation des collections. Plus
concrètement, il s’agit de conserver les œuvres le plus adéquatement possible, de réaliser un inventaire
et de les cataloguer. Les œuvres doivent survivre au temps et nous devons pouvoir les consulter à des
fins de recherche ou de diffusion. Cette tâche est primordiale puisque Les Impatients possède la seule
banque d’œuvres d’art brut au Canada et fait figure de chef de file en ce domaine. Ce projet déjà initié et
en développement partenarial devrait mobiliser encore un futur Institut en santé mentale et en
réadaptation qui trouve là une responsabilité exceptionnelle de protection d’un héritage psychiatrique et
qui devra favoriser le maintien de ce rayonnement, utile à la déstigmatisation.
L’HLHL comme établissement spécialisé en psychiatrie et comme futur Institut a une grande et unique
responsabilité pour continuer à faire de cette collection unique au Canada un lieu de stage, de recherche
et d’une certaine modalité de soins, témoignant de plus d’une organisation en partenariat exemplaire.
Tableau IV La collection des Impatients de Montréal en chiffres
Œuvres totales de la collection des Impatients de Montréal en 2010
Œuvres numérisées possédant un NAC (entreposées au centre-ville de Montréal)
12 000
2 594
Œuvres disponibles pour la location
345
Œuvres louées ou prêtées à ce jour
120
Œuvres faisant partie d’une exposition
300
Expositions itinérantes disponibles ou en circulation
4
Œuvres visibles sur le réseau Info-Muse de la SMQ
1 288
Œuvres visibles sur Artéfact Canada du RCIP
1 096
Œuvres de la collection obtenues par donation (Guy Joussemet, Gabor Szilasi et Pierre Henry)
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e) Soutien de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine à la Société québécoise de la schizophrénie
À l’initiative de deux travailleuses sociales de l’HLHL et d’un groupe de parents ayant un enfant atteint de
schizophrénie, naît en 1988 l’Association des parents de jeunes adultes schizophrènes qui deviendra en
1995 l’Association québécoise de schizophrénie puis en 2001 la Société québécoise de schizophrénie,
cette dernière appellation marquant son affiliation à la Société canadienne de schizophrénie.
La mission de la Société québécoise consiste à contribuer à l’amélioration de la qualité de vie des
personnes touchées par la schizophrénie et les psychoses apparentées, par le biais d’activités éducatives
et de soutien, de participations aux politiques gouvernementales et de contributions à la recherche.
47
La Société québécoise réunit environ 500 membres et est régie par un conseil d’administration. Elle offre
à ses membres (environ 500 personnes issues des différentes régions du Québec) plusieurs services :
entrevues individuelles, orientation et référence, accompagnement des familles, prêt de livres et autres
documents. Un bulletin de liaison Défi schizophrénie est publié six fois par année et distribué aux
membres ainsi qu’aux institutions et organismes de santé mentale.
Ses activités se déploient sous forme de conférences mensuelles, de soirées de ressourcement, d’un
programme d’éducation : L’entraide : la force des familles, d’activités sociales.
Depuis sa fondation, l’HLHL héberge dans ses murs la Société québécoise de schizophrénie et met à sa
disposition l’expertise de ses cliniciens et chercheurs.
3. Quelques pratiques de pointe de nos partenaires
Quelques-uns de nos partenaires principaux nous ont proposé des pratiques de pointe complémentaires
aux activités cliniques propres à l’HLHL. Il s’agit de domaines d’activités absents à l’Hôpital. Le futur
Institut s’appuiera sur ces partenaires et favorisera le développement des activités décrites.
a) Troubles envahissants du développement à l’Hôpital Rivière-des-Prairies (HRDP)
Le Centre d'expertise des troubles envahissants du développement de l'Université de Montréal est le
centre d’expertise de troisième ligne du RUIS de l’Université de Montréal des troubles envahissants du
développement. Il est constitué des forces vives en troubles envahissants du développement de deux
établissements, l’HRDP (2/3 des évaluations) et le CHU Sainte-Justine (1/3 des évaluations). Il forme le
centre d’un réseau de collaborations de recherche et de partenaires cliniques visant l’amélioration des
services cliniques à cette population, l’optimisation de l’enseignement à toutes les catégories
professionnelles œuvrant en troubles envahissants du développement, et le progrès des connaissances
dans ce même domaine. Il est articulé avec les services de première ligne offerts par les centres de santé
et de services sociaux et les services spécialisés de réadaptation, offerts par les centres de réadaptation
en déficience intellectuelle. Il est également articulé avec les services offerts par un ensemble de
partenaires, dont les écoles et les garderies, les sociétés de parents d’autistes et les centres de
réadaptation pour la déficience intellectuelle. Il comprend des cliniques d’évaluations diagnostiques pour
tous âges et niveaux de développement, des entrées spécifiques pour l’exploration des comorbidités
particulières à cette population ainsi que des services d’intervention et d’hospitalisation courte. Une de
ses forces est de regrouper plusieurs dizaines de professionnels ayant une expertise en troubles
envahissants du développement. Plus de dix d’entre eux sont formés à la pratique du diagnostic par outils
standardisés et maintiennent leur expertise par des séances de fiabilité inter-juge.
Au niveau clinique, le Centre réalise le projet initial de la régie régionale d’il y a quinze ans, qui avait
abouti à créer des hôpitaux désignés sur l’Île de Montréal et à tenter d’uniformiser leurs pratiques. En
uniformisant les pratiques d’évaluation et de soin aux personnes souffrant de troubles envahissants du
développement, il optimise l’utilisation des ressources humaines en veillant à leur formation et à la
répartition optimale de leur temps pour une qualité de service donnée. Un effort particulier vise la
formation et la mise à niveau des cliniques de deuxième ligne dans l’ensemble du Québec, avec la
formation des médecins spécialistes qui œuvrent dans ces cliniques.
Au niveau de la recherche, le Centre comprend plusieurs chercheurs ayant un leadership international
dans le domaine des troubles envahissants du développement, particulièrement en cognition, en
perception visuelle, en sommeil et en génétique. Huit subventions des Instituts de recherche en santé du
Canada (IRSC) ont été obtenues par les chercheurs en autisme du Centre, et plus de soixante articles,
dont une bonne proportion dans des revue prestigieuses (Brain, Annals of neurology, Neurology,
Molecular psychiatry, New England J. of Medicine, Nature, Biological Psychiatry, J. of cognitive
neuroscience, Human Brain mapping). La recherche est rendue possible et efficace grâce à sa base de
données populationnelles et à la masse critique d’expertise de son personnel. Le Centre régule en effet
l’accès à une base de données populationnelles permettant l’avancement de la recherche en troubles
envahissants du développement dans de multiples domaines, depuis la génétique moléculaire jusqu’à la
recherche sur les signes et le traitement de l’information des autistes. Celle-ci contient les données sociodémographiques de plus de 1000 personnes souffrant de troubles envahissants du développement. Le
Centre représente (selon les critères choisis) la première ou seconde concentration de chercheurs,
48
d’étudiants et de financement en recherche en autisme au Canada. Enfin, il est associé à une chaire de
dotation consacrée à la recherche sur l’autisme et à ses applications pour l’amélioration de la qualité de
vie de cette population.
Au niveau de l’enseignement en chaire et au lit du patient, nous donnons les cours sur l’autisme dans
toutes les spécialités (psychiatrie, médecine, orthophonie, ergothérapie). Les cliniques du Centre
reçoivent des médecins et d’autres professionnels de toute la francophonie, à raison de plusieurs par
mois. Un programme de formation médicale continue agréé par l’Université de Montréal permet la
formation des équipes médicale et professionnelle de deuxième ligne et de résidents qui viennent se
perfectionner ici. Cette pratique uniformise et forme aux meilleures pratiques les équipes d’évaluation et
de soins des troubles envahissants du développement du Québec. Nous recevons quotidiennement des
demandes d’avis téléphoniques sur de questions surspécialisées concernant des troubles envahissants
du développement, venant de tout le Québec. Des réunions de professionnels traitent des grandes
questions cliniques, scientifiques et diagnostiques autour des troubles envahissants du développement,
assurant une ambiance d’effervescence des connaissances et de perfectionnement continu des cliniciens.
La quasi totalité des chercheurs et étudiants en recherche ont effectué un stage clinique de formation au
diagnostic qui leur donne une connaissance ‘’sentie’’ et réaliste de leur population d’étude. Enfin,
l’essentiel des chapitres sur l’autisme des ouvrages didactiques francophones sur les troubles
envahissants du développement sont réalisés au Centre (e.g. Lalonde et Grunberg, Psychiatrie clinique :
approche bio-psycho-sociale, numéro spécial du Médecin du Québec, Traité de neuropsychologie de
l’enfant, L'autisme, de la recherche à la pratique, Neuropsychologie clinique et neurologie du
comportement, Pediatric Neurology Handbook) et des entrevues avec les médias (plus de cinquante en
cinq ans).
Enfin, le Centre est le partenaire académique francophone de l’agence et des décideurs politiques, pour
faire connaître l’influence des contenus scientifiques sur les prises de décisions concernant les troubles
envahissants du développement, et pour l’évaluation de l’impact des décisions politiques, financières et
organisationnelles sur la qualité des services données aux personnes autistes. Nous sommes
régulièrement consultés par les décideurs (sénat canadien, assemblée nationale) sur ces questions.
Nous avons donc la fierté d’avoir réalisé un lieu d’échange, de soin, de formation et de recherche sur
l’autisme où chaque spécialité professionnelle tire bénéfice de la présence de toutes les autres, et qui
peut représenter un pôle fort de psychiatrie et neurosciences dans les troubles neuro-développementaux
au sein d’un institut de psychiatrie.
Source : Dr Laurent Mottron, médecin psychiatre, HRDP et professeur, département de psychiatrie, Faculté de
médecine, Université de Montréal
b) Pédopsychiatrie avec le Service de pédopsychiatrie du Pavillon Albert-Prévost à l’Hôpital du
Sacré-Cœur de Montréal (HSCM)
Le service de pédopsychiatrie du Pavillon Albert-Prévost (HSCM) fait partie d’une tradition pour les soins
cliniques et l’enseignement à l’Université de Montréal et désire vivement poursuivre sa collaboration avec
le futur Institut. Sur le plan de l’enseignement, le Service de pédopsychiatrie contribue activement à la
formation de plusieurs médecins et professionnels de disciplines diverses comme les résidents en
pédopsychiatrie juniors et seniors, les externes en médecine et ceux du niveau du pré-gradué; il est aussi
impliqué dans les comités universitaires. Le rayonnement universitaire se fait aussi via l’organisation de
formation continue mensuelle et l’organisation de colloques très appréciés dans le réseau. De plus,
plusieurs membres du Service ont l’occasion de publier ou présenter leurs travaux dans leurs champs de
compétence respectifs comme l’ado-psychiatrie, la psychiatrie des très jeunes enfants ou les approches
transculturelles. La recherche se fait au niveau des premiers épisodes de psychose chez les adolescents;
des collaborations sont déjà effectives avec des psychologues Ph. D. pour développer la recherche dans
les domaines de l’attachement et de la thérapie basée sur la mentalisation appliquée aux enfants.
L’organisation des soins et les approches ont grandement évolué au cours des dernières années en
pédopsychiatrie et le service a su s’ajuster à ces nouvelles façons de faire. Il a développé une
collaboration étroite avec les services de première ligne de santé mentale d’un vaste territoire de façon à
rendre le travail de soins partagés des plus efficaces. La deuxième ligne pédopsychiatrique se consacre
aux cas complexes par le biais de cliniques externes pour les enfants de 0 à 18 ans, par le centre de jour
pour les 0-5 ans et l’hospitalisation, court et moyen termes, ou de jour, des adolescents. Aussi, aux
49
approches traditionnelles de psychothérapie d’orientation psychanalytique et aux thérapies familiales, les
professionnels du service, appuyés par les pédopsychiatres, ont greffé des thérapies de groupe, des
thérapies cognitives et comportementales et des approches spécialisées avec les très jeunes enfants
comme le « Watch, Wait and Wonder ». Les approches pharmacologiques font l’objet de rencontres
mensuelles dans le service et une infirmière assure avec le Service de pédopsychiatrie un suivi serré des
paramètres métaboliques des médications prescrites : une innovation.
Le Service de pédopsychiatrie croit être en mesure d’apporter une contribution des plus significatives au
volet pédopsychiatrique de l’Institut à venir, fort de son expertise et de son engagement soutenu tant dans
la dispensation et l’organisation des soins cliniques que dans l’enseignement tant médical que
professionnel.
Source : Dr Alain Lebel, chef du Service de pédopsychiatrie du Pavillon Albert-Prévost, Hôpital du Sacré-Cœur de
Montréal
c) Collaboration en pédopsychiatrie avec le CHU Ste-Justine
Le département de psychiatrie du CHU Sainte-Justine propose au futur institut un partenariat unique de
par sa position privilégiée dans un programme réunissant génétique, pédiatrie du développement,
neurologie et physiatrie. Ce programme se situe au sein d’un hôpital ayant toutes les spécialités
médicales et chirurgicales pédiatriques et s’articule avec le programme Mère-Enfant (néonatalogie et
obstétrique tertiaires); ce secteur périnatal représente un atout rare pour un CHU pédiatrique. Un
département d’imagerie médicale doté d’un équipement de pointe (RMN 3T, PET, SPEC, etc.) complète
l’infrastructure nécessaire au développement d’une psychiatrie moderne.
Tel que mentionné en pages 31 et 32 du présent document, les progrès considérables de la psychiatrie
dans les dernières années ont mis en évidence l’importance des enjeux génétiques, de l’interaction
précoce des facteurs environnementaux (épigénétique), de la neuro-imagerie, de la valeur d’une
approche développementale des troubles soulignant l’aspect essentiel de la prévention, d’un dépistage et
d’une intervention précoces. Le suivi longitudinal de l’enfance à l’adolescence puis à l’âge adulte nourrit
l’espoir d’enrichir notre compréhension de ces troubles complexes.
La direction du CHU s’étant donné comme priorité la modernisation et la restructuration du département
de psychiatrie pour répondre à sa mission tertiaire, des investissements majeurs sont prévus à court
terme pour aménager un service d’hospitalisation réunissant deux unités 6-12 ans et 12-18 ans
ultramodernes répondant aux critères d’excellence en terme d’espace, d’humanisation des soins, de
sécurité et de technologie. Ces unités d’hospitalisation s’articuleront avec les services d’urgence
fonctionnels depuis de nombreuses années ainsi qu’avec les cliniques spécialisées couvrant toute la
gamme de pathologies de l’enfant et de l’adolescent.
L’enseignement et la formation continue étant déjà des secteurs forts du département, tous les efforts
sont actuellement orientés vers le développement de la recherche clinique grâce au soutien du centre de
recherche du CHU Sainte-Justine et de son directeur, docteur Guy Rouleau. Une collaboration est déjà en
cours avec le CRFS (Dr K O’Connor). L’intégration soins-enseignement-recherche sera complétée par le
développement de l’évaluation des technologies et des modes d’intervention en lien avec l’ETMIS de
l’institution, secteur très actif du CHU Sainte-Justine.
Source : Dre Patricia Garel, médecin psychiatre, chef du département de psychiatrie, CHU Ste-Justine
d) Médecine psychosomatique et consultation-liaison à l’Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal
Le service de médecine psychosomatique de l`HSCM comprend deux cliniques : une clinique externe
spécialisée dans l`évaluation et le traitement des patients avec troubles somatoformes et des patients
avec co-morbidité médico-psychiatrique; et une clinique de consultation intrahospitalière auprès des
patients hospitalisés en médecine et chirurgie qui présentent toutes les variétés des troubles
psychiatriques.
La clinique externe fonctionne depuis plus de trente ans et a acquis une solide expertise dans ce
domaine. Il s’agit de la seule clinique spécialisée dans ce domaine au Québec. Elle reçoit des patients de
50
toute la grande région métropolitaine de Montréal mais aussi des autres régions du Québec. Ils sont
référés tant par les médecins omnipraticiens que par les médecins spécialistes. La clinique est aussi une
ressource de troisième ligne auprès des autres départements de psychiatrie qui y réfèrent des cas
complexes. Ainsi l’HLHL y a référé plusieurs cas de troubles somatoformes pour avis diagnostique et
traitement.
La clinique externe est formée d’une équipe multidisciplinaire : cinq psychiatres, trois psychologues, une
travailleuse sociale, une infirmière et un médecin omnipraticien. On y offre des thérapies individuelles et
des thérapies de groupe. En particulier l’équipe de psychologues offre des thérapies cognitivocomprtementales spécialisées pour les divers troubles somatoformes; hypochondrie, trouble de
somatisation, trouble douloureux, trouble de conversion ainsi que pour les cas de comorbidité
médicopsychiatrique. Un groupe de gestion de la douleur chronique collabore avec la clinique de la
douleur. Les psychiatres ont aussi acquis une expertise dans divers domaines : neuropsychiatrie,
complications psychiatriques des traitement médicaux, interactions médicamenteuses, certaines
catégories de problèmes médicaux. Des liens solides ont été établis avec la première ligne en médecine
et le travail se fait en soins continus.
En ce qui a trait à la consultation intrahospitalière, l`équipe de psychiatres la plus nombreuse (8) se
consacre exclusivement à cette pratique spécialisée, ce qui permet d’être très impliqué auprès de toutes
les équipes en médecine et chirurgie et de répondre au nombre sans cesse croissant de consultations.
L’HSCM est un hôpital universitaire offrant une large gamme de traitements spécialisés. De ce fait les
stagiaires du service sont exposés à une très grande variété de problématiques cliniques. Ils sont
supervisés par des psychiatres nombreux, disponibles, expérimentés, ce qui les prépare adéquatement à
leur pratique future.
Au niveau de l’enseignement, le service accueille des externes, des résidents en psychiatrie, en
médecine familiale, et parfois d’autres programmes de résidence (neurologie, dermatologie par exemple).
Le service participe aussi aux cours universitaires en prégradué, en résidence en psychiatrie, et dans
d’autres programmes des sciences de la santé et reçoit des étudiants au doctorat en psychologie du
programme de psychologie de la santé.
Des projets de recherche sont en cours de développement en particulier en neuropsychiatrie des
traumatisés crâniens, en psychooncologie et en éthique médicale.
Une intégration à l’institut universitaire de santé mentale apparaitrait très positive tant pour le service que
pour l’institut. D’une part le service apporterait à l’institut une clinique spécialisée qu’ils n’ont pas pour le
moment et d’autre part des collaborations fructueuses pourraient être développées sur les plans clinique,
recherche clinique et enseignement.
Source : Dr André Lelièvre, médecin psychiatre, chef du service de médecine psychosomatique et consultationliaison, Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal
e) Axe des troubles psychotiques à l’Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal
Le service adulte – volet des troubles psychotiques - de l’HSCM comporte plusieurs programmes
multidisciplinaires, s’adressant à une clientèle parmi les plus vulnérables. Tous les patients atteints de
psychose fonctionnelle, peu importe l’étiologie, y sont admissibles (schizophrénie, trouble
schizophréniforme, trouble schizo-affectif, trouble délirant, etc.). Les problèmes de comorbidité chez cette
clientèle sont fréquents (judiciarisation, toxicomanies, troubles de la personnalité et autres) et ne
constituent pas des facteurs d’exclusion pour la prestation de services spécialisés.
Le service comprend :
• le programme des jeunes adultes psychotiques (18 à 30 ans, moins de 5 ans d’évolution);
• une unité interne de 34 lits de soins actifs;
• trois cliniques externes pour le suivi des patients atteints de psychose au long cours (Fleury,
Cartierville et Laval);
• un hôpital de jour pouvant accueillir 15 patients atteints de psychose;
• une équipe de suivi intensif dans la communauté (rattachée à la clinique externe de Cartierville).
51
En plus de nos programmes de deuxième ligne, nous collaborons activement avec plusieurs partenaires
du réseau pour offrir une gamme complète de services à notre clientèle (suivi intensif dans le milieu et
suivi d’intensité variable de Laval, ressources d’hébergement privées et publiques, organismes
communautaires à vocation occupationnelle et de réinsertion sociale, etc.).
Plusieurs psychiatres du service reçoivent régulièrement en stage des étudiants en médecine de
l’Université de Montréal et des résidents juniors. Des stages pour résidents séniors en réadaptation et
aux jeunes psychotiques sont également disponibles sur demande.
Une intégration à l’Institut de santé mentale et réadaptation nous permettrait de consolider nos efforts
pour implanter davantage la recherche clinique dans notre service. À cet égard, il faut mentionner que la
Chaire de schizophrénie (dont la création fut initiée au Pavillon-Albert-Prévost) est déjà présente au
Pavillon Albert-Prévost depuis son origine, il y a plusieurs années. Notre organisation clinique par
programme, bien connue, et notre énorme bassin populationnel (environ 400 000 depuis notre fusion
avec l’Hôpital Fleury) serait certainement un atout pour favoriser le recrutement de patients pour des
projets de recherche communs.
Comme projet d’avenir, un groupe de travail a été mis sur pied depuis quatre mois environ, pour élaborer
un nouveau programme de troisième ligne pour le traitement des patients psychotiques résistants. Plus
spécifiquement, il s’adresserait aux patients résistants dès le premier épisode et aux patients qualifiés
d’ultrarésistants, c'est-à-dire résistant au traitement par la Clozapine. Ceci pourra nous amener d’ailleurs,
entre autres, à élaborer des guides de traitements pour ce type de patients. Ce programme répondra
d’ailleurs à une nécessité, tant au point de vue clinique qu’au point de vue recherche. Nous souhaitons
qu’il puisse s’articuler avec la Chaire de schizophrénie et l’Axe des psychoses dans le futur Institut ou, à
tout le moins, avec le programme des psychoses de l’HLHL. Nous pourrions ainsi développer une
stimulante interfécondation réciproque, tant au niveau clinique que de la recherche.
Une réflexion a également été amorcée et un comité départemental a été créé pour l’articulation de nos
services avec la première ligne et l’implantation des soins partagés, en harmonie avec la hiérarchisation
des soins prévue dans le dernier PASM.
Source : Dr Sylvain Laniel, chef du Service des troubles psychotiques du Pavillon Albert-Prévost de l’Hôpital du
Sacré-Cœur de Montréal
C. Quelques pratiques de pointe en émergence
Les nouvelles idées, les nouveaux objets de recherche, les résultats de l’évaluation des technologies et
des modes d’intervention sont pour l’Hôpital des occasions de développement, de dépassement,
d’évolution. Pour une organisation qui aspire à devenir institut universitaire, l’Hôpital tient à se laisser
surprendre par ces nouvelles questions et propositions qui vont émerger de la pratique clinique, de la
recherche, de l’enseignement et de l’évaluation. Voici quelques pratiques en émergence dont l’influence
se fait déjà sentir en santé mentale.
1. Troubles anxieux et de l'humeur comorbides et réfractaires
Une clinique spécialisée de troisième ligne pour le traitement des troubles anxieux et de l'humeur
complexes et réfractaires en comorbidité avec un trouble de la personnalité est en développement à
l’HLHL depuis deux ans dans le cadre du programme des troubles anxieux et de l'humeur. En effet les
troubles de la personnalité constituent une des causes fréquentes de non réponse aux traitements
reconnus pour les troubles anxieux et de l'humeur. Un programme spécifique a été mis sur pied pour cette
clientèle combinant les approches neurodéveloppementale, cognitivo-comportementale, psychoéducative
et existentielle-humaniste. Cette programmation clinique dirigée par la Dre J. Cyr sera soutenue par un
processus d'évaluation diagnostique rigoureux, par des mesures d'évaluation des résultats du traitement.
52
Des activités d'enseignement et de recherche seront mises en place pour évaluer nos pratiques et pour
clarifier les interactions entre les troubles anxieux et de l'humeur d’une part et les dimensions de la
personnalité d’autre part.
Source : Dre Johanne Cyr, chef médicale adjointe, Programme des troubles anxieux et de l’humeur, Hôpital Louis-H.
Lafontaine
2. Approche biologique de la dépression résistante
L’organisation du système de santé mentale proposée par le PASM dirige vers la psychiatrie de deuxième
et troisième lignes des patients avec une condition qui n’a pas répondu aux soins offerts par la première
ligne. Dans ce contexte, les psychiatres traitent majoritairement des formes de dépression résistante. À
travers ce deuxième niveau de traitement, émerge un groupe de patients avec des conditions encore plus
réfractaires.
Pour ce groupe de patients, l’Hôpital a développé des traitements qui se démarquent par l’expertise qu’ils
exigent en psychopharmacologie et en électroconvulsivothérapie. A ces services, s’ajoute le
développement en cours d’une clinique de dépression résistante dirigée par la Dre V. Tourjman. Cette
clinique aura la particularité d’appliquer des approches d’évaluation et d’investigation spécifiques ainsi
qu’un suivi pharmacologique intensif qui permettront le traitement de ces dépressions réfractaires en
milieu ambulatoire. Ce type de structure a l’avantage d’assurer un milieu thérapeutique qui soutiendra des
interventions pharmacologiques complexes et une médecine personnalisée par exemple par l’utilisation
du typage des cytochromes, l’évaluation neuropsychologique et l’évaluation de la réactivité de l’axe
hypothalamopituitaire.
L’électroconvulsivothérapie pratiquée à l’Hôpital rencontre et dépasse les normes internationales
reconnues. Plus d’une centaine de patients sont traités et plus de 1000 traitements sont administrés
annuellement. Plus de la moitié de ces patients proviennent d’autres institutions témoignant de la qualité
du service et de sa mission régionale et suprarégionale. L’électroconvulsivothérapie à l’Hôpital se pratique
avec un plateau technique médical de pointe afin d’optimiser les résultats cliniques et d’augmenter la
sécurité du traitement. Une équipe spécialisée offre une continuité de l’évaluation clinique au suivi de la
réponse au traitement.
Ce cadre favorise l’enseignement et reçoit des étudiants de diverses facultés et départements (médecine,
psychiatrie, sciences infirmières, pharmacie, médecine dentaire et criminologie) ainsi que des psychiatres
et autres professionnels effectuant un stage spécialisé. L’équipe a étendu cet enseignement au grand
public par une participation à des émissions de vulgarisation scientifique à la télévision ou à la radio ainsi
que dans divers médias écrits.
L’évolution des traitements de neurostimulation se poursuit à l’Hôpital avec l’acquisition en cours de la
stimulation magnétique transcrânienne. La stimulation magnétique transcrânienne, la stimulation
cérébrale profonde et la stimulation du nerf vague s’ajoutent en effet à l’électroconvulsivothérapie dans
l’arsenal moderne des traitements des états psychiatriques résistants grâce à une collaboration avec le
centre de neuromodulation du CHUM.
La neurostimulation cérébrale pratiquée à l’HLHL offre une structure et un débit idéal pour la recherche.
Dans un avenir proche, l’implantation d’une banque de données permettra de raffiner l’exercice des
électroconvulsivothérapies autant dans la personnalisation du choix des paramètres de traitement que par
l’amélioration de la prédiction de réponse. Ce faisant, l’Hôpital contribuerait de façon majeure à répondre
à certaines recommandations de l’Agence d’évaluation des technologies et des modes d’intervention en
santé (AETMIS) parues en 2003 dans son rapport L’utilisation des électrochocs au Québec.
Source : Dre Valérie Tourjman, médecin psychiatre à l’Hôpital Louis-H. Lafontaine et coordonnatrice de la recherche
clinique, Centre de recherche Fernand-Seguin.
3. Troubles de la personnalité
Le programme des troubles relationnels et de la personnalité a été mis en place à l’automne 2007 dans le
cadre de la réorganisation des services cliniques de l’Hôpital. Il reçoit et traite la clientèle regroupant les
53
personnes atteintes de troubles graves de la personnalité, clientèle jusqu’alors mal desservie et aussi
ostracisée dans le milieu même de la psychiatrie! Au delà des services externes novateurs associant
suivi court terme en hôpital de jour, suivi structuré en clinique externe et consultation/expertise auprès de
cas complexes, le programme entretient des collaborations multiples avec des partenaires du réseau
dans l’objectif de développer de nouveaux savoirs et de mieux organiser l’offre de service pour cette
clientèle. Ainsi, avec la participation active du programme, il y a eu la création d’un «consortium»
montréalais des milieux cliniques des troubles graves de la personnalité (avec partenaires des hôpitaux
des réseaux francophone et anglophone). Ce regroupement a pour objectifs de mieux structurer le réseau
et l’offre de service sur l’Île de Montréal : l’élaboration des balises pour la hiérarchisation des services, la
standardisation des méthodes d’évaluation de la clientèle et des programmes de même que la mise en
place de recherches multicentres.
On retient également l’entente de collaboration avec le Centre Jeunesse de Montréal - Institut
universitaire pour améliorer la compétence des intervenants auprès des parents atteints de trouble de la
personnalité, pour élaborer des activités de groupe mixtes parents/intervenants du programme et du
Centre Jeunesse de Montréal, pour sensibiliser les parents aux impacts de leurs comportements auprès
de leurs enfants et aussi pour favoriser leur participation à des activités thérapeutiques adaptées. Le
développement de ce programme s’inscrit dans les orientations du PASM qui préconise la mise place
d’un programme de troisième ligne pour les troubles de la personnalité dans chaque RUIS.
54
Chapitre IV.  L’enseignement
Quatrième critère
L’établissement qui sollicite une reconnaissance au titre d’institut universitaire en santé mentale et ses partenaires
contribuent à l’enseignement dans les disciplines prévues à ou aux contrat(s) d’affiliation avec une ou des
université(s) qui offre(nt) une formation de base ou une formation spécialisée en vue d’une pratique dans le champ
de la santé mentale, et ce, aux niveaux des 1er, 2e et 3e cycles. L’établissement et ses partenaires collaborent
également pour assurer un riche programme d’activités de formation et de perfectionnement à leurs personnels ainsi
qu’aux personnels des autres établissements de leur région et des autres régions. Ils offrent aussi de la formation et
du perfectionnement aux professionnels exerçant en cabinet privé.
L’établissement et ses partenaires offrent un programme d’activités favorisant l’accueil et l’intégration des résidents
et des stagiaires. Ils leur offrent notamment la possibilité de faire une partie de leur stage dans divers milieux. Le
nombre de places disponibles pour les résidents en psychiatrie est déterminé par la table provinciale de concertation
des effectifs médicaux. L’établissement et ses partenaires développent et appliquent des mesures incitatives pour
attirer des stagiaires de 1er, 2e et 3e cycles dans divers champs professionnels et notamment en médecine, en
psychologie, en ergothérapie, en service social et en sciences infirmières, afin d’assurer une relève professionnelle
disposant d’une formation mieux adaptée aux exigences de la pratique en santé mentale. Les stages favorisent
l’apprentissage de l’approche interdisciplinaire permettant l’intégration des habiletés et des connaissances les plus
pertinentes à une pratique dans le domaine de la santé mentale.
Ce chapitre traite du leadership de l’Hôpital dans le domaine de l'enseignement, des contrats et ententes
avec des établissements de la région métropolitaine, des autres régions du Québec et d’ailleurs dans le
monde, de ses politiques en matière de formation initiale et continue. Il décrit divers aspects des stages et
de l’encadrement des stagiaires par les superviseurs de stage. En dernier lieu, il traite de son offre de
service aux partenaires du réseau de la santé et aux intervenants des autres régions du Québec.
A. Leadership de l’Hôpital
Depuis 1873, la mission d’enseignement est intimement liée à la mission de services de l’HLHL. L’un des
premiers établissements affiliés à l’Université de Montréal, l’Hôpital a assumé un leadership indéniable
dans la formation de plusieurs générations de médecins, infirmières et par la suite, d’équipes
interdisciplinaires. Ce leadership se réaffirme dans la planification stratégique 2009-2012 qui spécifie
l’importance de valoriser le rôle du superviseur et de soutenir concrètement médecins et professionnels
impliqués dans la supervision, l’enseignement et la diffusion des connaissances aux partenaires.
La soirée d’inauguration du Centre d’enseignement Dr Frédéric-Grunberg (annexe 4.1) en novembre
2009 illustre bien la dernière vague d’ouverture de notre établissement. Dans un premier temps, le
lancement du livre publié par les Presses de l’Université de Montréal, La psychiatrie en question,
récipiendaire du prix Camille-Laurin de l'AMPQ pour la réalisation de l’année 2010, a réuni le corps
professoral et les représentants de l’Université. Cet ouvrage édité par trois psychiatres de notre Hôpital où
51 auteurs livrent leurs réflexions sur la psychiatrie actuelle, témoigne de l’esprit académique, du rôle de
catalyseur et du rayonnement de notre milieu. À la suite d’une une invitation grand public, plus de 250
personnes ont pu assister à la diffusion de vidéos et discuter de maladie mentale dans le cadre d’une
tribune animée par le journaliste scientifique Yannick Villedieu. Le Centre d’enseignement Dr FrédéricGrunberg venait d’affirmer sa vocation: la diffusion active des connaissances de pointe pour une meilleure
pratique et une démystification des maladies mentales qui favorisent le plein rétablissement des
personnes qui en sont atteintes.
C’est d’abord par l’engagement indéfectible des médecins et professionnels que l’enseignement est
soutenu depuis ses tout débuts. Avec 53 membres détenteurs d’un titre universitaire (trois professeurs
titulaires, sept agrégés, 20 professeurs adjoints de clinique et 23 chargés d’enseignement clinique), le
55
département de psychiatrie de notre établissement regroupe le plus important corps professoral du
département universitaire de psychiatrie de la Faculté de médecine de l’Université de Montréal. À cela
s’ajoutent 14 chercheurs également détenteurs d’un titre professoral pour la plupart au sein de ce même
département universitaire. Les différentes disciplines regroupent au total 30 professionnels disposant de
titres universitaires.
Au niveau international, le leadership assumé par l’Hôpital dans le domaine de la diffusion des
connaissances en santé mentale se confirme de plus en plus. En font foi le nombre de demandes de
stages en provenance de l’international et le rayonnement de nos chercheurs, médecins et
professionnels, membres du corps professoral sur des tribunes prestigieuses. De nombreux articles
scientifiques sont publiés grâce à l’implication de cliniciens : une recherche sur Embase, Medline et
Psychinfo pour les années 2005 à 2010 chiffre à 264 le nombre de collaborations pour les psychiatres et
professionnels (excluant les chercheurs à temps plein). Cela exclut plusieurs contributions importantes
soit les livres ou chapitres de livres. L’une de ces publications, éditée dans sa première version par le
tandem Lalonde et Grunberg, Psychiatrie clinique, une approche bio-psycho-sociale, demeure le livre de
référence francophone en psychiatrie. Ce volume regroupe des dizaines de psychiatres du département
de psychiatrie de l’Université de Montréal. Une troisième édition est actuellement en préparation. On
prévoit une quatrième édition de plus de 50 chapitres en 2013 en lien avec la sortie du cinquième manuel
américain de classification des troubles mentaux (DSM-5). S’ajoute un nombre encore plus important de
résumés de présentations dans des colloques nationaux et internationaux, de formations et conférences
données hors de nos frontières qui assurent également une diffusion des connaissances et un
rayonnement de l’établissement. Au cours des années, plusieurs liens se sont ainsi établis avec des
institutions étrangères (F. Borgeat : Lausanne; E. Stip : Caen; P. Lalonde : Lyon; A. Lesage : Center for
Addiction and Mental Health). (Annexe 4.7)
B. Contrats et ententes
Déjà en 1972, l’Hôpital St-Jean-de-Dieu, devenu plus tard l’HLHL, signait avec l’Université de Montréal
un premier contrat d’affiliation universitaire. Toujours reconduit, ce contrat a été renouvelé en octobre
2007 pour une durée de 5 ans (annexe 4.2).
Au fil des ans, l’Hôpital a développé des liens étroits de collaboration avec plusieurs établissements.
Quatre autres universités québécoises ont des contrats avec l’Hôpital soit l’Université Laval, l’Université
du Québec à Montréal, l’Université du Québec à Trois-Rivières et l’Université du Québec en Outaouais.
De plus, l’Hôpital accueille des étudiants en provenance de l’Université McGill, de l’Université Concordia
et de l’Université de Sherbrooke, de la majorité des établissements collégiaux, que ceux-ci soient sur l'Île
de Montréal ou à l’extérieur de la région métropolitaine (annexes 4.2 et 4.3). A ces demandes de stage,
s’ajoutent les demandes de stages de perfectionnement médical et professionnel en provenance d’ailleurs
au Canada, d’Europe et d’Afrique francophones. Seulement pour les trois dernières années, l’Hôpital a
accueilli des résidents et des stagiaires provenant de 17 universités dont l’Université d’Ottawa et huit
universités d’Europe : Haute École de Bruxelles – DEFRE (Belgique), Institut universitaire
professionnalisé de Limoges (France), Université de Caen (France), Université de Montpellier (France),
Université Franche Comté (France), Université de Lille 2 (France), Université Paris Descartes (France),
University College Cork (Irlande). La gestion des demandes de stage se fait en priorisant celles des
étudiants québécois et en respectant les ententes gouvernementales et universitaires existantes.
C. Politiques et programmes de formation et de perfectionnement
56
La politique de formation de l’HLHL (annexe 4.4) établit les principes et les orientations permettant à
l’organisation d’atteindre un niveau d’excellence, d’assumer un leadership dans le transfert des savoirs,
d’offrir des soins et des services spécialisés et ultraspécialisés de qualité en santé mentale. Cette
politique est conforme aux différentes dispositions légales pertinentes.
L’établissement est agréé « Service de formation multi employeur » par Emploi-Québec et le service
Développement et formation des ressources humaines est accrédité par la Société de formation et
d’éducation continue. Le service Développement et formation a pour responsabilité de s’assurer que les
activités de formation à l’intention du personnel respectent les critères administratifs et pédagogiques de
la Société de formation et d’éducation continue.
Le Plan de développement des ressources humaines est encadré par la politique de formation de
l’établissement. Le PDRH est un moyen privilégié de développer les compétences liées aux priorités
organisationnelles et de maintenir les niveaux de compétence désirés en fonction de l’évolution des
pratiques, des technologies, des obligations légales et des ordres professionnels. Lors des années 2007,
2008 et 2009, l’investissement en formation fut supérieur aux obligations légales et conventionnées
atteignant respectivement, 2.06%, 2.46% et 2.45% de la masse salariale. Cet investissement souligne la
volonté organisationnelle d’assurer l’acquisition, la mise à jour et le développement des compétences
essentielles, spécialisées et surspécialisées chez les employés
Dans le cadre du PDRH, les activités de formation portent sur les points suivants : l’accueil et l’intégration
des nouveaux employés; l’acquisition et le maintien des compétences essentielles afin de maintenir un
niveau élevé d'excellence dans les soins et services offerts à la clientèle; le soutien aux programmes pour
intégrer et développer des pratiques et des compétences spécialisées et surspécialisées en santé
mentale; le soutien aux partenaires des première et deuxième lignes tel que convenu dans le PASM par
le partage d’expertise dans plusieurs champs d’intervention.
Un sommaire des principales activités et programmes de formation et leur descriptif sont présentés à
l’annexe 4.5. Parmi les projets innovateurs, soulignons le projet CARGO (carrière go) qui vise à répondre
à la pénurie d’infirmières dans le réseau de la santé mentale. Initié par l’HLHL, ce projet de partenariat
avec le Collège Maisonneuve et le groupe financier La Capitale s’adresse aux infirmières auxiliaires qui
souhaitent devenir infirmières avec une formation collégiale. Élargi aux infirmières auxiliaires du CHUM,
du CSSS Pointe-de-l’Île, du CHU Ste-Justine et de l’HMR, la première cohorte terminera sa formation en
mars 2012.
D. Stages
La section suivante aborde la clientèle des stages reçus à l’Hôpital, des programmes et activités offerts,
de l’accueil et de l’intégration des stagiaires au milieu et la gestion des stages.
1. Clientèle
L’HLHL peut accueillir jusqu’à 800 stagiaires dans le cadre de stages formels. Toutes les directions
s’impliquent et les stages se répartissent dans 5 principaux secteurs : médecine, sciences de la santé et
sciences humaines, administration et gestion, recherche et secteur de soutien et bureautique (annexe
4.6). Les stages sont non seulement ouverts aux étudiants mais également aux médecins et
professionnels désireux d’approfondir leurs connaissances en santé mentale ou de développer des
expertises de pointe.
Tel que présenté dans le deuxième chapitre sur l’organisation des services, la structure et la diversité des
soins et services offerts par l’établissement et ses partenaires permettent de garantir aux stagiaires une
exposition à des soins spécialisés et surspécialisés, à des patients présentant des diagnostics et des
degrés de sévérité variés, de la phase aigue à celle du rétablissement. Ces stagiaires sont intégrés à des
équipes interdisciplinaires formées de différents professionnels : psychiatre, infirmière, psychologue,
57
conseiller en orientation, ergothérapeute, travailleur social. Dans l’optique d’une continuité de soins, ces
équipes travaillent étroitement avec les éducateurs, professionnels et partenaires encadrant les patients
dans des ressources d’hébergement résidentiels et communautaires.
Afin d’inciter les étudiants des différentes disciplines à faire un stage en santé mentale, l’Hôpital organise
différentes activités de familiarisation dans les domaines cliniques, administratifs et de recherche. Le
service social et celui d’Action bénévole ont créé des liens avec des établissements d’enseignement
collégial et universitaire dans le but de promouvoir respectivement les stages d’observation et les
possibilités de bénévolat auprès des étudiants.
Le tableau suivant présente le nombre de jours de stages par discipline pour l’année 2009-2010. Des
statistiques plus détaillées se retrouvent à l’annexe 4.8. L’année 2009-2010 marque une augmentation
significative du nombre d’heures-stages. Ces chiffres indiquent clairement que la capacité d’accueil
maximale devrait être atteinte dès 2010-2011. L’une des initiatives récentes pour augmenter cette
capacité d’accueil a mis à contribution la discipline du travail social. La rédaction et la diffusion d’offres de
stage au sein des établissements ont entraîné des retombées rapides et le nombre de stagiaires pour
cette discipline est passé de 2 en 2007 à 18 en 2009.
Tableau V
Nombre de jours/stages par discipline en 2009-2010
Discipline
Nombre de jours
Résidence
3194
Psychologie
2524
Externat en médecine
1806
Techniques en soins infirmiers
1471
Ergothérapie
1133
Service social
1068
Sciences infirmières
624
Éducation spécialisée
575
Biomédical
350
Pharmacie
346
Nutrition
115
Infirmière auxiliaire
89
Autres disciplines (annexe 4.6)
Total jours
2296
15 591
La moitié (50 %) des stagiaires est de provenance universitaire et plus de la moitié de ceux-ci sont des
stages de deuxième et troisième cycles, d’externat ou de résidence. La seconde moitié des stagiaires
provient des établissements collégiaux et de métier. Cette distribution dénote l’importance qu’accorde
l’Hôpital à la préparation de la relève. La répartition des stages par niveau d’enseignement (universitaire
premier, deuxième et troisième cycles, collégial et secondaire) et par discipline nous indique que les
disciplines directement en lien avec les programmes de santé sont fort bien représentées mais que
l’Hôpital accueille également des disciplines et des professions nécessaires à la relève des directions de
soutien (annexe 4.6).
58
2. Programmes et activités
La structure des soins et services, le travail interdisciplinaire spécialisé et les liens avec nos différents
partenaires représentent quelques-uns des facteurs qui favorisent une exposition à différents milieux,
(interne, services externes ou en communauté), à différentes problématiques de santé mentale et au
travail d’équipes interdisciplinaires spécialisées et surspécialisées, permettant d’offrir une gamme étendue
d’activités et de modalités de stage favorisant l’atteinte d’objectifs académiques.
L’Hôpital offre aux résidents et aux étudiants des cycles supérieurs plusieurs possibilités pour développer
des compétences transversales et celles liées aux rôles définis par la Canadian Medical Education
Directions for Specialists: présentation de conférence, participation obligatoire à différents comités,
opportunité d’organiser des ateliers, approche pyramidale permettant au résident senior de s’impliquer
dans l’encadrement de résidents juniors et d’externes. Pour les résidents et étudiants des cycles
supérieurs, un choix diversifié de stages combinant clinique et recherche est disponible.
Puisque l’exposition à différentes expériences professionnelles s’avère riche sur un plan pédagogique, les
résidents et stagiaires sont invités à plusieurs comités. Le résident coordonnateur siège au comité du
centre de documentation, au comité de direction de l’enseignement, assiste au conseil d’administration.
Les résidents désignés par leurs pairs siègent au comité de pharmacologie, au comité d'éthique de la
recherche et au sous-comité d'évaluation de l'acte médical. Les stagiaires ont accès aux réunions du
Conseil multidisciplinaire, du Conseil des infirmières et des infirmiers, et, l’ensemble des stagiaires et
résidents, selon la pertinence, à plusieurs comités au sein de l’Hôpital, que ceux-ci soient en lien avec la
programmation, l’organisation de colloques ou autres sujets pertinents à leurs objectifs de stage.
Compte tenu de ces nombreuses possibilités, lors de la planification du stage et tout au long de celui-ci, le
superviseur, de concert avec l’étudiant et conformément aux exigences des établissements
d’enseignement, détermine les activités auxquelles le stagiaire sera appelé à participer. Le registre
d’activités du stagiaire disponible à l’automne 2010 facilitera la planification des activités et deviendra un
outil de suivi fort intéressant. L’annexe 4.9 présente sommairement les programmes de formation des
différentes disciplines et l’annexe 4.10 résume sous forme tabloïde la nature des activités auxquelles un
stagiaire pourrait être appelé à participer.
Des activités de formation initiale sur l’approche interdisciplinaire, les données probantes et les approches
spécialisées sont aussi ouvertes aux médecins et professionnels dans le cadre de leur formation
continue.
L’Hôpital offre annuellement de 200 à 300 activités d’enseignement s’inscrivant dans une programmation
riche et diversifiée (annexe 4.25). Plusieurs employés, médecins, stagiaires, résidents et professionnels
invités contribuent à la réussite de ces activités et à la diffusion de connaissances de pointe. Le tiers de
ces activités est offert en visioconférence. Les stagiaires ont accès aux conférences, activités
scientifiques, formations professionnelles et continues organisées par l’Hôpital et le CRFS. Les formations
médicales continues et les clubs de lecture sont ouverts aux étudiants des cycles supérieurs des
disciplines de santé. Depuis 2007, la présence régulière d’environ 3000 participants confirme l’intérêt
généralisé pour cette programmation. Cette dernière est établie selon des critères déterminés :
promouvoir le travail interdisciplinaire, les approches basées sur des données probantes mais également
l’éthique clinique afin d’enrichir les réflexions des médecins et professionnels œuvrant auprès de la
clientèle, augmenter la visibilité de la recherche et favoriser un pont recherche-clinique-enseignement.
Des activités plus ponctuelles sont également organisées et la participation des stagiaires de toutes
disciplines est facilitée. Ainsi le colloque Toxicomanie et santé mentale en 2008 a permis l’intégration
d’un travail conjoint entre cliniciens et chercheurs de notre établissement et le Centre Dollard-Cormier –
Institut universitaire sur les dépendances. La dernière édition du colloque interétablissements ayant pour
thème Éthique en santé mentale; un temps de réflexion qui s’est vu décerner les prix de l’événement de
Développement professionnel continu 2009-2010 de l’AMPQ, exposait les stagiaires à un contenu des
plus pertinents, quelle que soit la discipline.
59
Soulignons finalement le projet pilote d’informationniste débuté en 2009 qui permet d’intégrer un
bibliothécaire aux équipes traitantes afin de répondre à leurs besoins d’information et de documentation.
Ce projet soutenu par la présence de stagiaires de cycle supérieur en documentation est précurseur dans
le domaine de la santé mentale.
3. Accueil et intégration au milieu
L’Hôpital a mis en place des mécanismes qui permettent aux étudiants et chercheurs de se familiariser
avec l’organisation des services offerts par l ‘établissement et ses partenaires
a) Diffusion de l’information
Dès leur première journée de stage, les étudiants assistent à une rencontre durant laquelle ils reçoivent
l’information nécessaire à leur intégration. Afin de répondre aux besoins des établissements
d’enseignement et des stagiaires, l’Hôpital offre deux modalités d’accueil : individualisé et de groupe.
Chaque étudiant reçoit à son arrivée un manuel ou une pochette d’accueil (voir documents joints à la
candidature). Ce manuel et cette pochette incluent les informations essentielles à son intégration. La
direction de l’enseignement assure le volet administratif de l’intégration alors que les responsables de
disciplines et les responsables de stage abordent les aspects cliniques et voient à l’intégration du
stagiaire au sein de leur équipe.
L’Hôpital possède un calendrier d’activités disponible via l’intranet et le site Web de l’Hôpital. Les
stagiaires sont invités à les consulter régulièrement. De plus, l’intranet de l’Hôpital possède une section
réservée exclusivement aux stagiaires et aux superviseurs (annexe 4.11). Facile d’accès et conviviale,
cette section permet aux stagiaires et aux superviseurs d’avoir rapidement accès à l’information dont ils
ont besoin. Déjà fort complète, la direction de l’enseignement verra à la bonifier au fil des mois et des
années à venir. Des babillards réservés à l’enseignement sont également installés dans différents
endroits stratégiques de l’Hôpital (cafétéria, entrée principale, intersection des principaux corridors, centre
d’enseignement Dr Frédéric-Grunberg).
La direction de l’enseignement, en collaboration avec les différentes disciplines, est à élaborer un registre
des activités qui permettra au stagiaire de faire le suivi de ses lectures et activités que celles-ci soient
obligatoires ou recommandées par son superviseur (annexe 4.12). Ce registre disponible à l’automne
2010 pourra par la suite être versé dans le portfolio de l’étudiant.
b) Accès aux installations et aux équipements
Soucieux d’offrir l’environnement de qualité nécessaire à l’enseignement, à l’apprentissage et à la
diffusion des connaissances, l’Hôpital dispose depuis l'automne 2008 d'un nouveau centre
d'enseignement (annexe 4.1). Ce centre d'enseignement dispose d’une douzaine de salles pour
l'enseignement, la téléformation, la téléconsultation et diverses activités. Chacune des salles est équipée
d’appareils ultramodernes (visioconférence, écran manuel ou électrique, écran haute définition, projecteur
multimédia, salle de régie, prise réseau, contrôle centralisé pour l'éclairage, etc.). Ces salles de
différentes dimensions peuvent accueillir des groupes de 6 à 250 personnes. Les organisateurs et les
utilisateurs bénéficient du soutien technique offert par l’équipe du service d’audiovisuel composée de
deux techniciens en audiovisuel et d’une agente administrative.
Souhaitant consolider cet environnement académique et garantir un environnement adéquat directement
dans les milieux de stage, l’Hôpital propose à l’intérieur des unités et des points de service des bureaux
d’entrevue pour les résidents et stagiaires. Des aires sont réservées exclusivement à l’usage des
professeurs et des étudiants (salon des résidents, local des externes, salle d’entrevue avec miroir
bidirectionnel, salles de cours, bureaux de travail, cuisinette et vestiaire). Les étudiants ont accès à des
ordinateurs libre-service et peuvent emprunter des ordinateurs portables au Centre d’enseignement.
Notons également que le stationnement est gratuit pour les étudiants et que l’Hôpital défraie les coûts du
transport en commun lorsque ceux-ci ont à effectuer des visites dans la communauté.
c) Accès aux terrains de recherche
Les stagiaires de toutes les disciplines sont exposés et peuvent participer via leurs activités cliniques aux
différents projets de recherche qui ont cours dans les programmes clientèles. Ces projets sont
principalement de nature clinique ou évaluative, mais peuvent également toucher des questions plus
60
fondamentales. Les conférences (CFRS, multidisciplinaires et autres) constituent autant d’activités de
diffusion des connaissances qui exposent les stagiaires à ces différents terrains de recherche.
Un travail conjoint de la direction de l’enseignement et de la direction de la recherche est effectué pour
que l’offre de stages de recherche aux résidents en psychiatrie soit élargie et accessible. Le contexte
favorable dû à l’augmentation récente du nombre de mois de stages possibles en cours de résidence et
l’emphase mise sur la recherche clinique au CRFS, alliés à cette démarche conjointe des deux directions,
pourront augmenter la présence des médecins en recherche.
Encouragée par la participation de la direction de la recherche dès la journée d’accueil du résident à
l’Hôpital, l’implication des médecins spécialistes en formation prend différentes formes. En 2009-2010,
une dizaine de résidents ont été directement impliqués en recherche. Une implication interdisciplinaire est
également favorisée. À titre d’exemple : la participation régulière de quatre stagiaires en gestion de la
qualité qui effectuent des activités conjointes avec le module de soutien évaluatif de l’établissement.
d) Accès aux ressources de soutien professionnel
Les superviseurs et stagiaires peuvent contacter les membres de la direction de l’enseignement en tout
temps, que ce soit pour des questions relatives à l’encadrement clinique ou logistique des stages.
Advenant un incident en cours de stage, un stagiaire n’ayant aucun service d’aide fourni par son
établissement d’enseignement peut avoir accès aux services du programme d’aide aux employés.
Les stagiaires ont accès au Centre de documentation et peuvent bénéficier du soutien d’une bibliothécaire
et de techniciens en documentation. Afin de répondre aux besoins des étudiants, des sessions de
formation sur les bases de données et sur Pubmed ont été développées. Ces formations sont offertes tant
aux étudiants qu’aux employés.
4. Gestion des stages
Des mécanismes de planification, de coordination et d’évaluation des stages ont été mis en œuvre avec
les universités en tenant compte des attentes et des points de vue des superviseurs et des stagiaires.
La direction de l’enseignement s’implique dans la gestion et la coordination des stages de l’ensemble des
disciplines. Cette gestion centralisée nécessite la collaboration des représentants de l’ensemble des
disciplines et du corps médical. Elle favorise une meilleure concertation des différents acteurs tout en
permettant la mise sur pied d’activités multidisciplinaires. La direction de l’enseignement s’est dotée en
2007 d’une base de données sur les stages. Cette base de données permet un suivi rigoureux dans la
gestion des stages, que ce soit par discipline, par programme, par niveau ou par direction (annexe 4.13).
Un processus annuel de planification rigoureuse des stages impliquant les gestionnaires de programmes,
des représentants de chacune des disciplines, des différentes directions et de l’enseignement permet
d’assurer une bonne planification et d’optimiser les places de stages (annexe 4.14). L’Hôpital entretient
une collaboration étroite avec les coordonnateurs de stage des différentes facultés et des différents
établissements. La procédure de demande de stage est simple et connue des coordonnateurs de stage
des différents établissements d’enseignement (annexe 4.15). De plus, les étudiants peuvent procéder
directement en ligne à une demande de stage.
Comme la communication intra établissement et inter établissements est essentielle au bon déroulement
des stages et au maintien de standards de qualité, la direction de l’enseignement s’est dotée de chaînes
de communication efficaces. A l’interne, la chaîne de communication implique les responsables de stages
de chacune des disciplines et de chacun des secteurs. Ceux-ci voient à leur tour à acheminer
l’information voulue aux superviseurs de leur discipline respective. Selon le besoin et le degré d’urgence,
les messages importants sont également diffusés par courriel, sur la page d’accueil de l’intranet et dans la
section Superviseurs/stagiaires de l’intranet. A l’externe, grâce à sa base de données, la direction de
l’enseignement peut rapidement communiquer avec les responsables des différents établissements
d’enseignement et les adjoints des directeurs d’enseignement qui voient à leur tour à acheminer
l’information aux acteurs concernés. A titre d’exemple, ces chaînes de communication se sont avérées
fort efficaces dans la gestion des mesures en lien avec le virus de l’influenza A-H1N1 et ont été un atout
important dans la liaison avec l’ensemble des acteurs tant à l’interne qu’à l’externe de l’établissement.
61
À la fin des stages, la direction de l’enseignement recueille des données sur l’appréciation des stagiaires
et des professeurs d’universités responsables des stages. Une fiche de rétroaction du stage est
complétée par le chef d’unité ou le responsable du stage et est acheminée à la direction de
l’enseignement. Un questionnaire sur la qualité des stages (annexe 4.16) a été développé. Ce
questionnaire a été expédié par voie électronique aux stagiaires des cohortes 2007-2008, 2008-2009 et
2009-2010. En complément, pour les externes et résidents de l’Université de Montréal, la direction de
l’enseignement reçoit des formulaires et/ou rapports d’évaluation.
Tous les participants assistant aux activités d’enseignement sont systématiquement invités à compléter
un questionnaire d’évaluation. Compte tenu du nombre d’activités offertes, les compilations de ces
évaluations ne sont pas jointes au dossier mais demeurent disponibles sur demande.
Dans un contexte de processus continu d’amélioration et de qualité, la direction de l’enseignement tient
compte des suggestions et recommandations, voit à faire un suivi plus étroit au besoin et demeure
disponible pour toute question ou problème surgissant en cours de stage.
E. Supervision des stages
Cette section traite de la supervision de stages, du recrutement et de l’évaluation des superviseurs, de
leur sélection, du perfectionnement qui leur est offert et de l’importance de reconnaître de façon formelle
leur rôle auprès de la clientèle de la direction de l’enseignement de l’Hôpital.
1. Recrutement et évaluation des superviseurs de stage
Le recrutement du personnel est encadré par une politique d’établissement (annexe 4.17). Afin de rendre
des soins et services efficaces et de qualité, l’établissement vise le recrutement d’employés compétents
et ce, en respectant les dispositions des différentes lois. La politique établit les modalités de recrutement,
de sélection et d’embauche des candidats dans le respect des principes énoncés dans la politique cadre
sur les orientations et les stratégies en matière de gestion des ressources humaines. Un processus
continu de mise à jour des descriptions de tâches a été amorcé. Lors de l’embauche, les nouveaux
employés sont informés qu’ils pourront être appelés à assumer des responsabilités en lien avec la
supervision, l’enseignement et la formation.
En ce qui a trait à l’évaluation, l’HLHL a opté pour un mécanisme d’appréciation de la contribution qui
favorise les échanges entre le gestionnaire et l'employé, il s'agit d'une démarche intégrée à la
mobilisation. Ce processus stratégique vise à favoriser la contribution de chacun à la réalisation des
objectifs organisationnels. L’outil d’appréciation de la contribution est présenté à l’annexe 4.18.
2. Sélection des superviseurs
L’HLHL exige un minimum de deux ans d’expérience ou de posséder les compétences nécessaires à la
supervision requises par l’établissement d’enseignement ou l’ordre professionnel. Le taux moyen
d’implication pour les principales disciplines du domaine de la santé est de 48% avec des pointes de
100% en ergothérapie et en pharmacie. L’annexe 4.19 « Ratio superviseurs/employés » présente pour
chaque discipline le nombre de médecins et professionnels habilités à encadrer un stagiaire et la
proportion de personnes impliquées dans la supervision. Globalement, plus de 300 médecins et
professionnels ont manifesté une disponibilité à encadrer des stagiaires et à s’impliquer dans des activités
d’enseignement.
L’engagement des médecins et professionnels de l’HLHL se traduit également par leur contribution à
l’enseignement. Une partie importante du corps professoral du département de psychiatrie de la Faculté
de médecine de l’Université de Montréal est composée de psychiatres œuvrant à l’Hôpital (annexe 4.7).
Plusieurs autres professionnels assument également des charges d’enseignement (annexe 4.7).
L’implication massive des médecins et professionnels de l’HLHL témoigne de l’importance que ceux-ci
accordent au transfert des connaissances et à la préparation de la relève.
62
3. Perfectionnement des superviseurs et chargés de formation clinique
En collaboration avec les universités, l’Hôpital dispense des programmes de perfectionnement
pédagogique et scientifique aux superviseurs et chargés de formation clinique. Une attention toute
spéciale est apportée à la sélection, à la formation et au soutien des médecins et professionnels
impliqués en enseignement et encadrement des stagiaires. La direction de l’enseignement voit à diffuser
l’information sur les différentes formations et conférences offertes à l’extérieur de l’Hôpital.
L’accès facile aux activités d’enseignement, de formation médicale et professionnelle continue jumelé aux
formations organisées dans le cadre du PDRH (4.5) contribuent à garantir aux établissements référents
que l’ensemble des médecins et professionnels impliqués dans l’enseignement à l’HLHL sont formés aux
pratiques de pointe et en développement.
Compte tenu que l’enseignement, le soutien aux superviseurs et la reconnaissance de leurs rôles figurent
parmi les priorités de l’actuelle planification stratégique de l’Hôpital, différentes initiatives ont vu le jour. En
voici quelques-unes :
•
•
•
•
•
aide-mémoire destiné aux superviseurs de stage indiquant l’ensemble des étapes à respecter afin de
garantir un accueil du stagiaire et un encadrement de qualité (annexe 4.20);
sessions d’information s’adressant aux superviseurs offertes à chaque semestre;
programme de formation à la supervision (annexe 4.21). Cette formation multidisciplinaire se veut
complémentaire à ce qui est déjà offert par les établissements d’enseignement. Elle contribue au
développement des connaissances et des compétences nécessaires à l’encadrement et à la
supervision de stagiaires;
rédaction d’un document pédagogique basé sur les meilleures pratiques en soutien à la formation aux
superviseurs (annexe 4.22);
rencontres de soutien aux superviseurs de stage (début automne 2010).
4. Reconnaissance formelle du rôle du superviseur
Tel que mentionné précédemment, l’HLHL a fait de la reconnaissance et du soutien du superviseur l’une
de ses priorités. La formation de ces derniers, le développement d’outils pédagogiques et la
reconnaissance de la charge de travail figurent parmi les priorités retenues lors de la planification
stratégique 2009-2012. L’actualisation de plusieurs de ces mesures est déjà enclenchée et certaines ont
déjà vu le jour. Ces mesures se grefferont aux mesures de soutien et de reconnaissance déjà mises en
place depuis de nombreuses années:
• activité reconnaissance une fois l’an pour l’ensemble des médecins et professionnels impliqués dans
l’enseignement;
• trois bourses de 300$ permettant l’achat de livres ou la participation à une formation;
• cadeau annuel (valeur symbolique) à chacun des superviseurs;
• soirée reconnaissance une fois l’an pour les psychiatres et résidents impliqués dans l’enseignement.
La formule retenue est celle d’une conférence à thème pédagogique suivie d’une activité sociale.
En ce qui concerne la charge de travail reliée à la supervision, il est prévu qu’un comité de travail
multidisciplinaire soit constitué en 2010. Ce comité piloté par la direction de l’enseignement aura le
mandat de proposer différentes mesures de reconnaissance de la charge de travail. Les mesures
retenues seront flexibles et devront permettre une reconnaissance équitable de la charge de travail. Parmi
les mesures envisagées notons : le soutien et l’implication de l’équipe et des pairs dans l’accueil et
l’encadrement du stagiaire, la reconnaissance formelle du temps requis à la supervision (planification,
rétroaction et évaluation), la libération de tâche pour assister aux formations offertes par les
établissements d’enseignement, l'allégement de la charge clinique et la possibilité d’accumuler du temps
en banque.
Le rayonnement et le leadership de l’HLHL dans le domaine de l’enseignement s’exerce donc de
plusieurs façons. Soulignons la contribution de plusieurs médecins et professionnels au sein de
l’organisation de différents comités, du corps professoral de l’Université de Montréal mais également
d’autres établissements d’enseignement, d’équipes de recherche, de symposiums, de colloques
d’envergure nationale et internationale. L’implication marquée des médecins et professionnels, la
63
structure et la qualité des stages et la richesse des activités d’enseignement répondent à des objectifs de
formation de haut niveau dans lequel l’Hôpital investit des énergies considérables conformément à sa
mission d’enseignement. La présence soutenue de la direction de l’enseignement sur différents comités
(annexe 4.23), la mise en place d’une structure de gestion des stages permettant un suivi étroit et
rigoureux, la création d’outils pédagogiques, la mise sur pied de formations et de mesures de soutien aux
superviseurs, l’arrivée à la direction de l’enseignement d’un agent de planification, de programmation et
de recherche et le développement d’outils pédagogique disponibles sur l’intranet favorisent l’engagement
des médecins et professionnels dans l’enseignement et la supervision et contribuent à un encadrement
de qualité supérieure.
F. Formation et perfectionnement des partenaires et intervenants
Convaincu que l’intervention de première ligne pour les personnes atteintes de maladie mentale doit
s’appuyer sur l’expertise de ressources interdisciplinaires, l'Hôpital a initié un mouvement d’ouverture à
l’ensemble de ses partenaires du réseau tels les intervenants de première ligne, les policiers et les
ambulanciers, les psychologues en cabinet privé, les organismes à but non lucratif. En plus de la
programmation décrite plus haut, plusieurs colloques, symposiums et des services de consultations aux
diverses organismes de la région de Montréal (annexe 4.24) et de la desserte du RUIS de l’Université de
Montréal sont également accessibles sur place ou via des modalités électroniques. Une liste d’envoi
électronique créée en 2007 rejoint aujourd’hui plus de 750 personnes et organismes du Grand Montréal et
des régions éloignées.
À l’initiative de l’adjointe au directeur de l’enseignement de notre Hôpital, un réseau a été créé en 2007
entre les directions de l’enseignement de divers établissements de santé non seulement pour améliorer la
qualité des services offerts mais également pour favoriser la diffusion des expertises de pointe et le
partage des connaissances au sein du réseau de nos partenaires incluant le RUIS de l’Université de
Laval, le RUIS Mc-Gill et le RUIS de l’Université de Sherbrooke.
Chef de file en téléformation et en visioconférence dans le domaine de la santé mentale, l’Hôpital diffuse
annuellement une centaine de téléconférences et de téléformations. L’Hôpital assume depuis le début de
ce projet un leadership incontestable dans le domaine de la télépsychiatrie donnant ainsi accès aux
établissements en région ou en périphérie de Montréal à une formation de pointe dans le domaine de la
santé mentale. Les régions de la Beauce, de Charlemagne, de Chicoutimi, de Le Gardeur, de Malartic, de
Mauricie, de Port-Cartier et de Sept-Îles ont ainsi accédé régulièrement aux activités de visioconférence,
de formation continue, du club de lecture et de séminaires.
L’engagement de l’Hôpital dans le domaine de la télésanté se traduit par l’implication concrète de ses
médecins et de ses professionnels sur différents comités. Le Dr Pierre Lalonde de l’HLHL préside la table
de télépsychiatrie qui regroupe les sept établissements du RUIS de l’Université de Montréal offrant des
soins en psychiatrie : CHUM, HLHL, HSCM, HMR, HRDP, CHU Ste-Justine, IPPM. L’adjointe au directeur
de l’enseignement assume des fonctions sur trois comités. Elle est chargée du volet santé mentale du
projet clinique télésanté au sein du projet Téléformation et soutien clinique multidisciplinaire du RUIS de
l’Université de Montréal, représentante du volet santé mentale au sein du comité directeur télésanté du
RUIS de l’Université de Montréal et coordonnatrice du comité de télépsychiatrie. L’expertise développée
par l’Hôpital dans le domaine de la téléformation, son site Web proposant les activités de téléconsultation
et de téléconférence, l’inscription en ligne et les salles de téléconférence et de téléconsultation du
nouveau centre d’enseignement ont servi de modèle de référence à l’équipe du RUIS de l'Université de
Montréal responsable du déploiement de la deuxième phase du projet de télésanté. Reconnaissant le
leadership de l’Hôpital dans le domaine de la téléformation et souhaitant miser sur son expertise, cette
même équipe a priorisé l’HLHL qui est devenu le premier établissement psychiatrique à recevoir les
nouveaux équipements de téléconsultation.
64
En tant qu’établissement du réseau de la santé et des services sociaux, l’HLHL exerce également son
leadership comme pionnier dans des projets documentaires. Il a ainsi été le premier à créer un blogue de
documentation en santé mentale qui a rejoint près de 10 000 visiteurs dès sa première année. Ce site est
consulté également en Europe et dans la francophonie internationale. Une section du blogue est
expressément dédiée aux articles présentés dans le cadre du club de lecture.
Soulignons que les services du centre de documentation sont disponibles via le RUIS de l’Université de
Montréal et que des ententes de partenariat existent entre l’HLHL et trois CSSS, St- Léonard/St-Michel,
Pointe-de-l'Ile et Lucille-Teasdale. Ces ententes permettent aux employés de ces CSSS d’avoir non
seulement accès à la collection et au centre de documentation mais également au soutien du personnel
qui possède une expertise dans le domaine de la documentation et des bases de données en santé
mentale.
65
Chapitre V.  La recherche
Cinquième critère
L’établissement qui sollicite une reconnaissance au titre d’institut universitaire en santé mentale et ses partenaires
font une mise en commun de ressources humaines et financières pour créer une structure de recherche forte au plan
scientifique et viable au plan financier. La composition de cette structure de recherche est multidisciplinaire et elle
comporte une masse critique de chercheurs rattachés à l’établissement et à ses partenaires ainsi qu’à d’autres
milieux tels que : universités, régies régionales et directions de santé publique, organismes gouvernementaux, etc.
La structure de recherche1 est évaluée conjointement selon les critères scientifiques et les exigences du Fonds
québécois de la recherche sur la société et la culture (FQRSC) et du Fonds de la recherche en santé du Québec
(FRSQ).
La structure de recherche ainsi constituée :
•
possède un plan de développement de la recherche qui tient compte des priorités définies dans le Plan d’action
ministériel en santé mentale, des thématiques de recherche liées au développement des pratiques de pointe et
des engagements pris dans le cadre des contrats d’affiliation en matière de formation et d’enseignement;
•
possède une politique de la recherche qui montre que les praticiens et les gestionnaires de l’établissement et de
ses partenaires sont associés à la conception et à la réalisation des projets de recherche ainsi qu’à la
formalisation et à la diffusion des connaissances émanant des travaux de recherche;
•
possède un programme de recherche comprenant des axes auxquels sont rattachés des projets spécifiques de
recherche. Un de ces axes porte sur la recherche évaluative;
•
possède un programme d’activités de diffusion et de transfert de connaissances à l’intention des partenaires et à
l’intention des autres intervenants et chercheurs du champ de la santé mentale et des secteurs connexes;
•
accueille et encadre des stagiaires de recherche de 2e et 3e cycles ainsi que des stagiaires postdoctoraux et des
chercheurs-boursiers du FQRSC et du FRSQ, dans les disciplines pertinentes des sciences humaines et
sociales et des sciences de la santé.
De plus, l’établissement démontre qu’avec ses partenaires il dispose des ressources pour assurer la viabilité
financière de la structure de recherche et son développement.
Au cours des dernières années, le Centre de recherche Fernand-Seguin (CRFS) de l’HLHL a fait des
alliances avec le Service de recherche de l’HRDP et avec le Centre de recherche de l’IPPM. Ce riche
partenariat est tout désigné pour servir de plateforme de recherche à l’Institut universitaire de santé
mentale et de réadaptation. Ce chapitre présente la structure de recherche actuelle du Centre et de son
réseau de partenariat, sa programmation de recherche ainsi que les activités d’encadrement offertes aux
étudiants de deuxième et de troisième cycles. Au printemps 2010, le CRFS a été reconduit comme centre
de recherche financé par le FRSQ.
A. Structure de recherche
1. Partenariats, équipes de recherche et chercheurs
La structure de la recherche du futur Institut est basée sur un centre de recherche FRSQ déjà existant et
des activités scientifiques reliées à des chaires de recherche sur la santé mentale des hommes et des
femmes (Dre Lupien), les troubles envahissants du développement (Dr Mottron), la schizophrénie (Dr
Stip) et sur les Climats, Santé, Ecoapprentissages transfrontières (Dre Lapaige). Les activités du centre
s’articulent autour d’une organisation exemplaire de partenariat entre trois institutions comprenant le
service de recherche de l'HRDP, le Centre de recherche de l'HLHL et le Centre de recherche de l'IPPM.
Ce partenariat, établi depuis 2001 avec l’HRDP et 2003 avec l'IPPM, a reçu l'appui des trois conseils
1
L’appellation structure de recherche inclut toutes les formes organisationnelles de recherche possibles : centre,
équipe, unité, groupe, consortium, etc.
66
d’administration des hôpitaux membres du CRFS. Il a permis d’élaborer un large éventail d’expertises et
de développer au CRFS une recherche intergénérationnelle (de l’enfant à l’adolescent et à l’adulte) en
santé mentale. Chaque site a son propre comité d’éthique spécialisé dans l’analyse des projets portant
sur ses populations cibles.
Le Centre regroupe 40 chercheurs équivalents temps plein ainsi que trois nouveaux chercheurs qui ont
été recrutés pour l’année 2010-2011. Les activités du Centre sont en concordance avec une vision, une
mission et les valeurs suivantes : « Innover pour mieux prévenir, traiter et réadapter les personnes
souffrant de trouble de santé mentale, de l’enfance à la sénescence; faire appel à des plateformes
biologiques, cliniques et technologiques pour soutenir et développer les pratiques de demain en santé
mentale; cohésion, cohérence et créativité ». Le Centre s’est fixé des objectifs qui enrichissent ceux du
futur institut : 1-développer des méthodes de détection des troubles mentaux qui reposent sur des
signatures neurobiologique, psychologique et sociale de la maladie mentale; 2- développer et évaluer
des méthodes de traitement et de réadaptation des personnes souffrant de troubles mentaux; 3transférer les connaissances sur la santé mentale auprès des personnes les plus susceptibles de profiter
de ces connaissances et de contribuer à leur développement, et évaluer les facteurs affectant le
processus de transfert de connaissances; 4- intégrer le développement technologique dans les volets de
détection, de traitement, de réadaptation et de transfert des connaissances en santé mentale. Ces
objectifs seront réalisés grâce à trois axes de recherche dans lesquels se répartissent les activités des
chercheurs : 1-signatures biologique, psychologique et sociale de la maladie mentale 2-traitement et
réadaptation adaptés aux populations. 3-développement technologique et transfert des connaissances en
santé mentale.
2. Fonctionnement du Centre et subventions du FRSQ
Dans la structure organisationnelle du CRFS, les trois sites sont indissociables. Un directeur de la
recherche est présent à chaque site et ces trois directeurs siègent au comité de direction du CRFS. Le
comité de direction du CRFS comprend aussi le Dr Emmanuel Stip, directeur du département de
psychiatrie de l’Université de Montréal, ce qui assure un lien constant avec les instances universitaires.
Enfin, le Dr Alain Lesage de l’Hôpital y siège également à titre de directeur associé du CRFS. Les
coordonnateurs d’axes siègent au comité de gestion, avec la directrice de la recherche clinique (Dre
Valérie Tourjman) et la directrice scientifique (Dre Sonia Lupien). Le comité de gestion sert de point
d’intégration des nouveaux développements et des besoins propres à chaque axe, et les points soulevés
sont ensuite amenés au comité de direction pour prise de décision sur les actions à prendre pour assurer
un développement harmonieux de chaque axe. A chaque trimestre, une assemblée des chercheurs
regroupe les chercheurs des trois sites dans le but de les informer des nouveaux développements du
centre et d'échanger sur les besoins et les succès du centre de recherche. Ce modèle organisationnel
contribue à créer un esprit d’appartenance pour tous les chercheurs et permet à la direction d’assurer un
suivi rigoureux des activités du Centre.
La demande de subvention pour le fonctionnement de cette structure de recherche adressée au FRSQ a
été jointe à l'annexe 5.1. Le 12 avril dernier, le président-directeur général du FRSQ confirmait au
directeur général de l’Hôpital l’adoption à l’unanimité du rapport d’évaluation du Centre de recherche
Fernand-Seguin, avec la recommandation de financement pour quatre ans. Le rapport du FRSQ apparaît
en annexe 5.2.
3. Liens entre la structure de recherche et les universités
L’Université de Montréal et l’HLHL sont des partenaires à part entière du Centre et travaillent en lien étroit
avec la direction du Centre pour le développement d’un centre de recherche très innovant sur le plan de
la recherche humaine en santé mentale. La santé mentale fait partie des cinq priorités de la planification
stratégique de la Faculté de médecine de l’Université de Montréal et la recherche clinique est l’une des
trois priorités de la planification stratégique de l’HLHL. Ces priorités universitaires et hospitalières, qui
visent maintenant le développement d’une recherche clinique de pointe en santé mentale, assureront un
recrutement privilégié de nouveaux chercheurs universitaires pour le CRFS et un financement accru des
instances hospitalières dans l’étude clinique qui doit être mise en place au CRFS. La directrice
scientifique est soutenue par le bureau du vice-décanat à la recherche de la Faculté de médecine de
67
l’Université de Montréal, lequel a mis sur pied un comité consultatif facultaire pour l’épauler dans la
réalisation de la planification stratégique du Centre.
4. Rattachement administratif de la structure de recherche dans le cadre du mode d’organisation
présenté par l’établissement et ses partenaires
La direction du CRFS travaille en étroite collaboration avec les trois hôpitaux membres. La directrice
scientifique du Centre siège au comité de direction de l’HLHL, qui se rencontre sur une base bimensuelle,
et ainsi prend part à toutes les décisions prises à l’Hôpital. Elle est également membre du conseil
d’administration de la Fondation de l’Hôpital et travaille de très près avec la directrice générale de la
Fondation pour toutes les activités liées aux levées de fonds. Les directeurs de recherche de l’HRDP et
de l’IPPM siègent aussi sur le conseil d’administration de leur Fondation et siègent également aux
comités de l’enseignement et de la formation médicale continue de leur institution. Des rencontres de
partenariats intersites sont planifiées pour assurer un partenariat fructueux entre les fondations et les
départements de communication des trois sites du Centre.
5. Enracinement durable des activités de recherche
Dans le but de favoriser un enracinement durable des activités de recherche intégrées, les trois hôpitaux
contribuent au maintien des infrastructures de recherche. L’HLHL a attribué un espace de plus de 42,000
pieds carrés à la recherche et assume les coûts reliés au soutien administratif, à l’informatique ainsi qu’au
fonctionnement du comité d’éthique de la recherche. En ce qui regarde l'HRDP, les activités de recherche
ont lieu tant dans les laboratoires de recherche fondamentale que dans les cliniques surspécialisées; les
espaces totalisent plus de 7000 pc. Enfin, l’IPPM assume quant à lui les coûts reliés au maintien de son
Centre de recherche (1500 pc), service de documentation et soutien administratif. Il aménagera un
nouveau laboratoire pour la mise en place de l’infrastructure de recherche sur la délinquance sexuelle
prévue dans le cadre du projet sur l’immersion en réalité virtuelle, projet dont le financement a été
demandé au ministère du Développement économique, Innovation et Exportation avec un soutien sans
équivoque du département de psychiatrie universitaire.
B. Programmation de recherche
1. Caractère interdisciplinaire de la programmation de recherche
En continuité avec les planifications stratégiques des grands organismes subventionnaires québécois,
canadiens et américains, le Centre a mis en place une planification stratégique et de nouveaux axes de
recherche qui sont en lien direct avec les nouvelles approches de la recherche interdisciplinaire en santé
mentale. Le CRFS se distingue des autres centres de recherche en santé mentale du Québec par trois
caractéristiques. D’une part, le Centre se spécialise essentiellement en recherche humaine, ce qui lui
permet de mettre la totalité de ses ressources sur le développement d’une recherche axée sur la
détection, le traitement et la réadaptation des patients souffrant de troubles mentaux. Deuxièmement, le
CRFS est reconnu à l’échelle internationale pour la qualité de ses recherches sur les thérapies cognitives
comportementales et pour l’utilisation de nouvelles technologies dans le traitement et la réadaptation des
patients. Troisièmement, par son organisation trisites, le CRFS a accès à une masse critique de
populations de patients allant de l’enfance (site HRDP) à l’adulte (site HLHL) ainsi qu’à des patients
criminalisés (site IPPM) qui peuvent tous bénéficier de l’apport d’une recherche scientifique de pointe
pour le développement de meilleurs traitements et de processus de réadaptation. En effet, plus de 3 000
patients sont admis annuellement sur les trois sites hospitaliers associés au CRFS, ce qui lui permet
d’avoir accès à la plus grande population de patients au Canada (évaluation de la firme McKinsey, 2009).
2. Place de la recherche évaluative dans le programme de recherche
Une section de psychiatrie sociale a rassemblé les chercheurs spécialisés dans l’étude des facteurs
sociaux associés aux troubles mentaux. Ces chercheurs sont maintenant les principales forces vives du
CRFS en épidémiologie populationnelle, épidémiologie clinique et recherche évaluative sur les services et
politiques de santé. Cette unité est un lieu de rencontres et d’échanges entre ces chercheurs et offre le
soutien d’un secrétariat, une unité de consultation de rapports scientifiques ainsi que diverses salles de
68
rencontres et de conférences, dont la salle Alex Leighton, inaugurée en 2007 en l’honneur de cette figure
de proue de l’épidémiologie psychiatrique au Canada.
Cette section a aussi été le lieu d’émergence du module de soutien évaluatif au développement des
services psychiatriques créé avec l’HLHL en 1997. Ce module et son rôle dans la recherche évaluative et
ses réalisations dans l’évaluation des technologies et modes d’intervention en santé mentale font l’objet
de tout le chapitre VI.
Lors de la création du module de soutien évaluatif en 1997, le terme "transfert des connaissances"
commençait à peine à émerger avec la création de la Fondation canadienne de recherche sur les services
de santé qui allait mettre le transfert des connaissances à l'agenda de tous les organismes
subventionnaires de recherche en santé du Canada dans la décennie suivante. Les IRSC ont reconnu
dans l’application des connaissances un nouveau champ de recherche, se sont donné chacun un viceprésident et y consacrent des initiatives stratégiques. Deux postdoctorants ainsi que des chercheurs du
Programme d’amélioration des services de santé ont bénéficié de ces initiatives en obtenant des bourses
et des subventions d’ateliers lesquelles requièrent une contrepartie financière des milieux de décision.
Récemment l’Institut national de santé publique du Québec a choisi le Centre pour y installer la Chaire
« Climats, Santé, Ecoapprentissages transfrontières» occupée par la psychiatre Dre Lapaige qui a la
responsabilité de développer les concepts de transfert de connaissances, à partir du champ santé
mentale pour tout le département de psychiatre.
3. Cohérence et intégration des axes de recherche développés au sein de cette structure de
recherche au regard de la thématique générale de recherche
Le CRFS table sur trois axes de recherche : l’Axe 1 : signatures biologique, psychologique et sociale de la
maladie mentale; l’Axe 2 : traitement et réadaptation adaptés aux populations; l’Axe 3 : développement
technologique et transfert des connaissances en santé mentale. Les deux premiers axes portent sur des
forces déjà en place et reconnues. Le troisième est en croissance et le CRFS vise un plein potentiel de
cet axe à la fin du prochain mandat.
L’Axe signatures biologique, psychologique et sociale de la maladie mentale est en lien direct avec le
nouveau concept de « signature de la maladie mentale », tel que décrit dans la planification stratégique
des IRSC et du National Institute of Mental Health. Il représente la recherche dédiée à l’évaluation des
signatures biologique (bio marquage), psychologique/comportementale et sociale des maladies mentales
chez l’humain. Les recherches issues de cet axe ont pour but ultime de caractériser systématiquement les
aspects biologiques, psychologiques et sociaux de la maladie mentale dans le but de détecter de manière
très précoce différents troubles mentaux. L’Axe traitement et réadaptation adaptés aux populations vise à
développer et à évaluer les meilleurs traitements et les meilleures méthodes de réadaptation pour les
personnes atteintes de troubles mentaux dans le but de dégager les pratiques de pointe et les exporter
vers d’autres centres cliniques. L’Axe développement technologique et transfert des connaissances en
santé mentale vise à développer plus avant le transfert des données probantes issues de la recherche et
des nouveaux développements technologiques (piluliers électroniques, téléphonie) vers les gestionnaires
et cliniciens œuvrant dans les établissements de santé mentale.
4. Cohérence du programme de recherche au regard des services de pointe et des activités de
formation
Voir le chapitre III sur les pratiques de pointe.
5. Règles d’éthique accompagnant le processus de recherche
Chacun des établissements a adopté un cadre réglementaire de la recherche qui assure l’intégrité
scientifique, prévient les conflits d’intérêts, détermine le mode de gestion des banques de données, des
banques de matériel biologique et des dossiers de recherche, et édicte les règles d’éthique de la
recherche. Les statuts et règlements du CRFS stipulent que ses chercheurs réguliers doivent se
conformer au cadre réglementaire. Une entente professionnelle, signée par le chercheur et le directeur,
précise les responsabilités des parties en ce qui concerne la recherche et les activités cliniques (non
médicales). Le cadre réglementaire décrit les mécanismes du suivi des bonnes pratiques et de
69
confidentialité de la recherche. L'utilisation et la gestion des fonds publics sont administrées en conformité
avec les politiques de l’institution et des organismes subventionnaires.
6. Procédures d’accès des chercheurs aux données disponibles sur les clientèles, les
professionnels et les activités de l’établissement et de ses partenaires
Dans le but de favoriser l’accès des chercheurs aux données disponibles sur les clientèles, le Centre met
sur pied une étude clinique longitudinale en lien avec nos partenaires hospitaliers dans laquelle des
signatures biologique, psychologique et sociale des patients des trois sites associés seront obtenues
dans un devis longitudinal. Cet axe signatures est aussi un exemple de soutien au réseau partenariat
avec l’HMR et l’HSCM dans la mesure où les cliniciens de tous ces centres pourront contribuer à la
cueillette et au retour d’information pour leur lieu spécifique. Les signatures biologiques comprendront
différents biospécimens (sang, urine, salive, cheveux) qui seront obtenus pour analyse de différents
biomarqueurs (analyses génétiques, toxines environnementales, métabolites de médicaments,
neurotransmetteurs périphériques ou hormones) associés à différentes formes de maladie mentale.
Chaque patient sera aussi évalué au moyen d’échelles cliniques standardisées, de tests cognitifs validés
et de mesures psychosociales. Pour choisir ces outils d’évaluation et décider de la nature de ces tests,
nous avons mis sur pied le projet Émergence dans lequel près de 60 chercheurs et cliniciens des trois
sites se rencontrent aux six semaines depuis déjà six mois pour discuter de la pertinence des différentes
mesures à prendre. Cette association entre des chercheurs et des cliniciens de trois hôpitaux membres
du CRFS est l’un des plus grands succès de la dernière année.
Le suivi longitudinal des patients permettra d’explorer plusieurs des nouvelles priorités des IRSC de la
recherche clinique axée sur le patient telles l’étude de l’efficacité de la médication et des traitements
psychologiques, l’identification des mécanismes biologiques de différents troubles mentaux, l’identification
de gènes associés au métabolisme de médicaments par une alliance pharmacogénétique avec nos
partenaires (Centre de pharmacogénétique de l’Institut de cardiologie de Montréal), le développement de
techniques de détection précoce de la maladie mentale par le suivi des troubles mentaux de l’enfance à
l’âge adulte (site HRDP et site HLHL) et la clarification de la nature des comorbidités associées à la
maladie mentale telles la violence (site IPPM) et la toxicomanie (HRDP, HLHL et IPPM). L’accès au plus
large bassin de patients du RUIS et en second lieu du Canada, l’accès à trois sites de collection de
données, l’expérience déjà acquise de recherche clinique longitudinale de populations ciblées de patients
sur les différents sites associés au CRFS (ex. : banque de données longitudinales de la clinique de la
petite enfance au site HRDP; implantation en cours d’une banque de données sur la violence au site
IPPM et banque de données sur les premiers épisodes psychotiques au site HLHL), ainsi que l’intégration
de la recherche clinique dans la planification stratégique hospitalière ont été évalués comme des facteurs
clés dans le succès de cet axe. Le centre a mis sur pied un groupe de travail sur les enjeux éthiques de
ce projet.
7. Production scientifique, qualité et performance en recherche
La production scientifique des chercheurs et des activités de diffusion, de transfert et d’utilisation des
connaissances associées à ces recherches est en date bien démontrée comme en témoigne le graphique
suivant :
70
Tableau VI
Nombre d’articles scientifiques de 2006 à 2009
La plus importante richesse du Centre de recherche est la spécialisation des chercheurs en santé
mentale humaine pour tous les groupes d’âge et pour toutes les grandes pathologies, une spécialisation
reconnue à l’échelle locale, nationale et internationale. La nouvelle équipe du CRFS est jeune et
dynamique et le recrutement de 12 nouveaux chercheurs dans les trois axes de recherche apporte un
souffle nouveau favorisant l’émergence de projets de recherche hautement innovants dans le domaine de
la recherche en santé mentale humaine. La performance des chercheurs du CRFS en termes de
publications scientifiques pour l’année 2009 est notable. En effet, nous observons une augmentation
importante (de 28 à 59% selon les axes) du nombre de publications scientifiques des chercheurs des trois
axes pour l’année 2009. Cette augmentation s’explique d’une part par le recrutement de trois chercheurs
seniors au CRFS et par le recrutement de neuf chercheurs de niveau junior ayant tous de forts dossiers
de publication. De plus, les chercheurs déjà en place au CRFS contribuent largement à cette
augmentation car la moyenne du nombre de publications par chercheur du CRFS est de 3.9 articles pour
l’année 2009, ce qui représente une performance notable en ce qui regarde les publications scientifiques.
Les octrois reconnus par axe montrent une très bonne moyenne pour l’année 2009 : 1.04 M $ (Axe
Signatures 1.9 M $; Axe Traitement 803 000 $ ; Axe Développement technologique et transfert des
connaissances : 436 000 $), ce qui démontre que les efforts des comités de mentorat des chercheurs et
ceux du bureau de projets pour diversifier les demandes de subventions des chercheurs ont porté fruit.
Il est aussi à noter que les montants reconnus par le FRSQ n’incluent pas la subvention de la Fondation
canadienne pour l’innovation de 1.2M $ obtenue en 2007 par des chercheurs de l’Axe traitement et
réadaptation en partenariat avec ceux du versant développement technologique de l’Axe développement
technologique et transfert des connaissances (Canadian Cyberpsychology and Anxiety Virtual Lab). Cette
subvention a permis la mise en place de laboratoires de réalité virtuelle pour les chercheurs associés au
site HLHL (Guay, O’Connor, Marchand) et IPPM (Renaud, Côté). Notons à cet égard que deux brevets
ont déjà été obtenus par l’équipe de P. Renaud du site IPPM qui travaille au développement d’avatars 3D
en réalité virtuelle clonés à partir de photographies conventionnelles. Ces avatars peuvent par la suite
être utilisés en immersion virtuelle auprès de délinquants sexuels pour évaluer leur sensibilité à différents
stimuli humains. De plus, les montants reconnus par le FRSQ n’incluent pas les divers contrats avec
l’industrie pharmaceutique (plus de 280 000 $ pour l’année 2008-2009), ainsi que les subventions
provenant des ministères provinciaux et fédéraux (près de 800 000 $ pour l’année 2008-2009). Enfin, le
ministère de la Justice a financé un projet visant à évaluer le plan d’intervention psychologique d’urgence
mis en place après l’événement traumatique du 13 septembre 2006 au Collège Dawson, projet auquel
trois chercheurs du CRFS ont contribué (Lesage, Guay, Boyer). Nos chercheurs sont aussi très productifs
en termes de publications dans des journaux ayant un facteur d’impact élevé dans le domaine de la
recherche en santé mentale humaine (en 2009 : Nature Reviews Neuroscience, Schizophrenia Research,
Biological Psychiatry, Archives of General Psychiatry, Journal of Child Psychology and Psychiatry,
71
Neurobiology of Learning and Memory, Archives of Neurology, Human Brain Mapping, New England
Journal of Medicine).
C. Direction d’étudiants de deuxième et troisième cycles
La formation d’étudiants au niveau des études prégraduées et graduées et de résidents et de chercheurs
en formation postdoctorale constitue l’une des priorités du Centre. Au cours des quatre dernières années,
plus de 200 étudiants ont poursuivi leur formation sous la supervision des chercheurs du Centre et
plusieurs d’entre eux ont obtenu des bourses d’études de niveau local, national et international ainsi que
des prix pour la qualité de leurs travaux. Une association des étudiants du CRFS a été fondée avec un
fonds de démarrage de 5 000 $. Dès la mise sur pied de l’association, les étudiants ont organisé les
«conférences étudiantes du CRFS» au cours desquelles plusieurs d'entre eux présentent leurs travaux de
recherche avec la participation des chercheurs et cliniciens des trois sites associés par visioconférence.
Dans le but de parfaire leur formation en analyse quantitative, tous les étudiants ont accès aux formations
en statistiques proposées par le centre de statistique de l’IPPM et plusieurs en ont grandement profité. De
plus, tous les étudiants ont accès au site extranet du Centre, comme les chercheurs et cliniciens des trois
sites. Une section spécifique pour les étudiants y est intégrée, dans laquelle diverses informations
relatives aux étudiants sont présentées.
De plus, le responsable du Bureau de projets place toutes les offres de bourses destinées aux étudiants
sur le site extranet. Par ailleurs, le Centre offre à chaque année cinq bourses de 5 000 $ aux étudiants du
Centre qui soumettent leur dossier à un comité d’évaluation dirigé par le Bureau de projets. Enfin, le
Centre initie les étudiants au transfert des connaissances. Pour ce faire, le Centre a mis en place un
partenariat avec le service des communications de l'HLHL qui offre à chaque année une demi-journée de
formation sur la vulgarisation scientifique. Au cours de l’année 2009, le Centre a mis en place deux
bourses de vulgarisation scientifique basées sur ces séances de formation et les deux étudiantes qui ont
gagné le prix interne du CRFS pour la vulgarisation scientifique ont aussi raflé les bourses de
vulgarisation de l’Association canadienne française pour l'avancement des sciences (ACFAS) pour le
concours 2009, démontrant l’efficacité de la formation en vulgarisation scientifique entreprise par le
CRFS. Un deuxième projet de vulgarisation scientifique a récemment été établi en partenariat avec
l’Office National du Film qui développe 26 capsules vidéos sur le cerveau humain pour un public
adolescent (Projet Heavy Mental). Les membres de l’Office ont rencontré les étudiants du Centre au cours
du dernier café scientifique et ceux-ci ont décidé d’agir comme consultants scientifiques sur l’organisation
des capsules de l’Office national du film, démontrant encore une fois l’adéquation entre leur formation
scientifique et leur capacité de transfert des connaissances.
Les chercheurs du Centre supervisent des résidents et des professionnels de la santé sur une base
régulière. La Fondation de l’Hôpital fournit annuellement une bourse de 50 000 $ aux résidents désireux
de poursuivre leurs études pour un fellowship à l’extérieur du pays. Cette approche a porté fruit car l’un
des jeunes chercheurs récemment recruté au Centre a effectué un fellowship de deux ans à l’Université
Harvard à Boston grâce à une bourse de la Fondation de l’Hôpital. Dès son retour, le Dr Tranulis a été
recruté par le Centre et il a récemment obtenu une bourse Junior 1 de chercheur clinicien du FRSQ. Le
soutien à long terme des travaux de recherche des résidents constitue l’une des forces du Centre. Il est
en lien avec le nouveau programme de chercheurs cliniciens du FRSQ. Cette démarche est fortement
soutenue par le directeur du département universitaire.
72
Chapitre VI.  L’évaluation des technologies et des modes d’intervention
Sixième critère
L’établissement démontre qu’avec ses partenaires il a mis en place les modalités nécessaires au développement et
à la promotion d’un système ou d’un dispositif d’évaluation des technologies ou des modes d’intervention en santé
mentale.
Les technologies incluent les différentes méthodes médicales, chirurgicales ou psychothérapeutiques, les
médicaments, les appareils, les instruments, les aides techniques ou tout autre dispositif pouvant être utilisé dans la
prévention, le dépistage, le traitement, la réadaptation ou les soins palliatifs; les systèmes et processus de soutien
assurant l’infrastructure de la production des soins au niveau technique, informationnel ou organisationnel sont aussi
inclus dans cette définition.
Les modes d’intervention réfèrent à des modèles de prestation des soins (comme par exemple le modèle de suivi
intensif en équipe dans la communauté) qui couvrent différentes modalités de dispensation et d’organisation d’un
type de services donné.
Les évaluations examinent les dimensions suivantes :
• l’efficacité, l’innocuité, le coût/efficacité ou l’efficience ;
• la pertinence et l’adéquation des profils d’utilisation ou de pratique ;
• la détermination des indications appropriées ou des clientèles pouvant le mieux bénéficier des technologies ou
modes d’intervention;
• la performance matérielle ou technique.
Outre ces types d’évaluation, d’autres facteurs peuvent également être pris en considération tels que notamment les
aspects économiques, organisationnels, juridiques, éthiques ou sociaux.
Tableau VII
Évaluation des technologies et modes d’intervention
A. Place de l’évaluation à l’Hôpital
Comme monsieur Jourdain qui apprenait avoir fait de la prose bien avant qu’il la nomme officiellement, on
2
peut voir sur le site Web de l'HLHL que l'évaluation des technologies et des modes d'interventions en
santé (ETMIS) existe depuis plus d’une décennie parmi les fonctions assumées par le Module du soutien
évaluatif au développement des services psychiatriques fondé en 1997, l'année de création de la
Fondation canadienne de recherche sur les services de santé. Cette fondation reconnaissait que le
développement de l'évaluation et des meilleures pratiques devait se faire non seulement au niveau de la
2
http://www.hlhl.qc.ca/hopital/professionnels-et-partenaires/evaluation-des-technologies-et-moyens-dintervention.html
73
clinique, mais également au niveau de la gestion des services de santé. Créé par le CRFS et la direction
de l'HLHL, le module répond depuis son origine à un comité d'orientation composé du directeur général,
du directeur scientifique du CRFS, des codirecteurs des services cliniques, de la direction des services de
réadaptation et d'hébergement dans la communauté, de la directrice des soins infirmiers, des chefs des
services sociaux et de psychologie, du directeur des services professionnels, de la responsable de la
qualité à la direction générale et du comité des usagers. De fait, le Comité d'orientation correspond dans
cette composition à celle que l'on retrouve dans des unités évaluation des technologies et des modes
d’Intervention en santé (UETMIS) comme celle du CUSM/ McGill University Health Centre et du CHUM.
3
Le mandat original du Module identifiait dix objectifs de nature à implanter une culture d'évaluation des
soins, de la recherche et de l'enseignement tant à l'interne qu'à l'externe de l'Hôpital. Avec une codirection
d'un médecin-psychiatre, le Dr Alain Lesage, et du Dre Nicole Ricard, ancienne vice-doyenne à la
recherche à la Faculté des sciences infirmières de l’Université de Montréal, le Module avait été soutenu
en 2000 dans son installation physique par une subvention de la Fondation canadienne de l'innovation
afin de promouvoir et soutenir le rapprochement de la recherche, des milieux cliniques et de décisions.
Le financement des projets du Module s'est effectué selon une formule de 20/80 où le module contribuait
à 20% par son coordonnateur à la réalisation du projet, et les programmes ou directions à 80 % en fonds
directs ou par le dégagement de personnel; plusieurs projets liés à des innovations pilotées par
l’établissement, à portée nationale, ont pu bénéficier de subventions de recherche par les services
d’organismes dotés de pairs comme le FRSQ, la Fondation canadienne de recherche sur les services de
santé et les IRSC.
4
On trouvera sur le même site Web les rapports de plus d'une trentaine de projets qui ont touché tous les
programmes clientèles et les directions de l'établissement. Les projets ont ainsi porté sur l’impact clinique,
organisationnel et sur les coûts de la poursuite de la désinstitutionnalisation; sur l'adoption d'une mesure
standardisée et de résultats des patients entrant à l'hôpital de jour; sur l’évaluation de l’impact clinique et
organisationnel du passage aux programmes clientèle à l’HLHL et au CUSM. Le module a accru le
maillage entre la recherche et la clinique entre 2001 et 2003 quand la Direction des soins infirmiers puis la
Direction des services de réadaptation et d’hébergement dans la communauté ont engagé deux des
anciens agents du Module comme conseiller qualité et comme conseiller clinique en évaluation et
recherche. En 2009, sous recommandation du Module maintenant codirigé par le Dr Alain Lesage, de la
Dre Mélanie Lavoie-Tremblay, infirmière et également responsable de l'axe transfert des connaissances
au CRFS et du Dr Jean-Pierre Bonin, professeur à la Faculté des sciences infirmières de l'Université de
Montréal, la direction des services cliniques s'est dotée de trois agents de planification, programmation et
recherche. En 2010, le Module a recommandé de se doter d'un nouveau coordonnateur ayant les
compétences pour mener des travaux selon les plus hautes normes exigées pour les officiers de
l'AETMIS en vue de la reconnaissance officielle à l’intérieur du RUIS de l’Université de Montréal comme
UETMIS et Services sociaux_Santé mentale (UETMISSS_SM).
B. Récupération régionale et provinciale des travaux
Bien implantée depuis 10 ans, l’ETMIS passerait en phase de consolidation avec l’UETMISSS_SM : déjà
plusieurs travaux ont été récupérés au niveau régional et provincial (Buxton et Hanney, 1996; ACFAS,
2009). Par exemple, la ligne d’écoute téléphonique en santé mentale liée à Info-santé avec un rôle majeur
des infirmières ainsi que des normes de ressources résidentielles supervisées, basées sur les meilleures
pratiques de l’établissement, ont trouvé leur place dans celles adoptées par le PASM 2005-2010 du
Québec. Un autre exemple est la mise en place du suivi intensif dans le milieu de façon massive par
l’HLHL dans les années ’90 qui a été l’objet d’une évaluation de l’impact pour le patient, sa famille, les
intervenants et sur les coûts comme le montre le rapport sur le site Web. Ces travaux ont démontré que le
3
4
Ibid.
Ibid.
74
suivi d’intensité variable peut être fait par le secteur public et ils ont précisé quelles normes il devait
suivre (elles aussi dans le PASM 2005-2010). Au niveau régional montréalais, ces mêmes travaux ont
conduit à confier au secteur public et aux organismes communautaires le suivi d’intensité variable et à
procéder à la création en 2008 du Centre national d’excellence en santé mentale par le MSSS avec la
collaboration de l’Institut universitaire en santé mentale Douglas et l’HLHL. Son objectif : le soutien à
l’implantation du suivi intensif en équipe et du suivi d’intensité variable dans le secteur public au Québec,
avec la participation scientifique du Dr Lesage et la délégation par l’Hôpital d’un ancien coordonnateur du
module. Le projet a aussi donné lieu au développement original d’une technologie soit une grille de
mesure de la nature et de l’intensité des contacts quotidiens (le RQC) qui passait l’an dernier le cap d’un
million d’entrées dans plusieurs sites et régions du Québec par des équipes de suivi intensif dans la
communauté.
Le module de soutien évaluatif au développement des services n’a pas été le seul pôle de développement
d’évaluation à portée provinciale. La recherche clinique et la réadaptation se sont illustrées par le
développement de technologies de domotique et de soutien au déficit cognitif identifié dans les clientèles
souffrant de troubles psychotiques ou de démence progressive : le pilulier électronique, l’agenda
5
intelligent, la maison intelligente adaptée en sont de bons exemples (voir entrevue Dr Stip dans Forum
Université de Montréal de mars 2010). Les cliniciens et les gestionnaires ont lancé ou prêté leur temps
au développement de documents, d'outils au niveau provincial, par exemple, la contribution au
développement de protocoles sur les contentions et contraintes, sur la sexualité des patients hospitalisés
ou en régime de protection, sur les recommandations de l’AETMIS à propos des indications de
l'électroconvulsivothérapie.
C. Vers une plus grande culture de l’évaluation
Une culture d’évaluation continuera d’être soutenue et consolidée par les trois axes du CRFS, les axes
signatures biologique, psychologique et sociale de la maladie mentale, traitement et réadaptation
adaptés aux populations, développement technologique et transfert des connaissances en santé
mentale. Par ses mesures psychosociales, le projet signatures soutiendra la vision du réseau des
établissements hospitaliers universitaires de Harvard où chaque patient fait aussi l'objet de mesure des
facteurs de risque et des caractéristiques biologiques, psychologiques et sociales ainsi que d'une
évaluation standardisée de base et répétée dans le temps. Ces données signatures et de suivi peuvent
soutenir les fonctions d'évaluation de programmes, de qualité des soins, de recherche clinique et
évaluative de l'établissement universitaire. La recherche clinique et réadaptation a produit des nouvelles
interventions ou des développements technologiques efficaces. Il existe un gouffre (Montague, 2009)
entre les promesses de la recherche fondamentale, les interventions démontrées efficaces en recherche
clinique et réadaptation, et les pratiques dans les milieux de soins, et ce n’est pas propre au champ de la
santé mentale. Le défi du transfert des connaissances est celui du troisième axe du CRFS.
Selon les principes défendus par l’axe de transfert et d’application des connaissances du CRFS (modèle
de Graham, vice-président à l’application des connaissances des IRSC), l’idéal poursuivi est que, grâce à
la formation continue du personnel, des patients et des gestionnaires et à une série de stratégies
transversales d'échanges de connaissances et de formation à l'évaluation, favorisées par les agents de
planification, programmation et recherche, les meilleures pratiques cliniques soient implantées le plus
rapidement possible et continuellement évaluées; qu’elles soient par ailleurs diffusées par des
mécanismes efficaces d'implantation de nouvelles pratiques dans les autres établissements du réseau
universitaire intégré de santé de Montréal ou du Québec.
5
http://www.nouvelles.umontreal.ca/recherche/sciences-de-la-sante/la-domotique-aiderait-a-traiter-laschizophrenie.html
75
D. De la consolidation à l’expansion de l’ETMIS
À la suite de l’adoption en 2005 de la loi 83 fondant les RUIS et leurs fonctions d’évaluation des
technologies et des modes d’intervention en santé (ETMIS), des établissements hospitaliers universitaires
ont développé des UETMIS, comme celle conjointe du CUSM et du CHUM, celle du CHU Ste-Justine à
Montréal, celles des centres hospitalier universitaire de Québec et de Sherbrooke. L’Université de
Montréal a mis sur pied une table RUIS_ETMIS et des plateformes de soutien en ETMIS dans tout son
6
réseau .
Le 10 juin 2010, la loi 67 a créé l’Institut national d’excellence en santé et services sociaux (INESSS) qui
joindra l’AETMIS et le Conseil du médicament du Québec et apportera plus d’attention aussi à l’évaluation
des interventions psychosociales. Une opportunité qui nous amène à mentionner d’emblée
l’UETMISSS_SM, en raison de la contribution unique de l’Hôpital par ses recherches et pratiques de
pointe dans les nouvelles technologies et modes d’intervention clinique et de réadaptation
biopsychosociale, au moment où l’INESSS répartit les objets et les communautés d’évaluation entre santé
et services sociaux. L’INESSS se soucie du déploiement des meilleures pratiques, de leurs conditions
d’implantation, de leur évaluation, de leur efficacité, de leur efficience et de leur applicabilité au Québec.
Les deux premiers objets de cette unité d’évaluation seront les suivants : 1. prendre le relais des
recommandations de l’AETMIS sur l’électroconvulsivothérapie et établir un centre d’étude des indications
et des issues de cette pratique; 2. revoir la littérature sur les équipes mobiles d’intervention de crise et
soutenir par l’évaluation l’implantation par le futur institut et ses partenaires de Montréal d’une ou deux
équipes mobiles d’intervention de crise en gérontopsychiatrie au Québec.
Une subvention des IRSC en application des connaissances a été accordée à de futurs chercheurs et aux
chercheurs du transfert des connaissances du CRFS. Le projet vise à explorer comment l'application des
connaissances émergeant de la littérature et des recherches cliniques menées en leur sein, puisse
contribuer à une meilleure gouvernance clinique de l’HLHL, de l’HRDP et de l’IPPM. Ce concept émergent
est associé au développement de l'expertise de ces milieux spécialisés, de leurs pratiques de pointe, à
l'excellence des programmes clientèles, et chez les partenaires des soins spécialisés en santé mentale.
Comment s'assurer que les meilleures pratiques établies par la littérature, l’UETMISSS_SM, la recherche
clinique et évaluative, et en réadaptation trouvent leur chemin le plus rapidement possible à l'intérieur des
établissements qui les enseignent, les étudient, les évaluent? Une des stratégies favorisées par l'AETMIS
est la création de communautés de pratique. Avec les conseils de l’AETMIS, nous avons mis en place en
avril 2010 une telle communauté de pratique à l'HLHL. Est-ce que les échanges transversaux qui auront
lieu suffiront avec l'UETMISSS_SM et les directions de programmes et de disciplines professionnelles à
générer plus rapidement le changement dans les pratiques et une meilleure gouvernance clinique?
L'expérience que nous mènerons sera l'objet d'étude des chercheurs fondamentaux en application des
connaissances du CRFS en collaboration avec ceux du RUIS de l’Université de Montréal en ETMIS. Cette
évaluation pourra s’étendre à la gouvernance de l’Institut et à ses partenariats de soins tertiaires,
d’enseignement et de recherche et éclairer le comité de gouvernance et le comité des partenaires de
l’Institut.
Le Dr Renaldo Battista, responsable de la table ETMIS du RUIS de l’Université de Montréal et
responsable de l’UETMIS du CHU Ste-Justine, faisait valoir que la création d’UETMISSS allait permettre
d'accroître les évaluations des technologies propres aux différents champs médicaux et sociaux des
établissements universitaires mais également de favoriser une application plus rapide de ces
connaissances par les milieux cliniques et décisionnels, par la proximité avec ceux-ci. De plus, ayant
fondé dans les années ’80 la première AETMIS au Canada, le Dr Battista signalait qu'il n'existait pas à sa
connaissance ni au Québec, ni au Canada ni ailleurs dans le monde des UETMIS consacrées à la santé
mentale. L'Institut universitaire en santé mentale Laval Robert-Giffard travaille actuellement à la création
6
http://www.netvibes.com/ruis-etmis#UETMIS
76
officielle d'une telle unité alors que l'Institut universitaire en santé mentale Douglas serait intéressé, et
compte parmi ses chercheurs le Dr Eric Latimer qui a réalisé les rares travaux de l'AETMIS dans le
champ de la santé mentale. Le Dr Battista soutient activement la création officielle d'une unité
d'évaluation des technologies et des modes d'interventions en santé mentale au sein de l’HLHL, futur
institut universitaire de santé mentale et de réadaptation de Montréal.
77
Chapitre VII.  L’intégration des missions
Septième critère
L’établissement qui sollicite une reconnaissance au titre d’institut universitaire en santé mentale et ses partenaires
se dotent de mécanismes qui favorisent l’intégration des activités de service, d’enseignement, de recherche et
d’évaluation des technologies ou des modes d’intervention et qui accroissent la synergie des facteurs qui contribuent
à l’excellence des résultats. La description de ces mécanismes montre en quoi ils favorisent l’intégration recherchée.
L’intégration des soins, de l’enseignement, de la recherche et de l’évaluation des technologies et des
modes d’intervention est une préoccupation constante depuis quelques années déjà à l’HLHL. Pour
démontrer comment, à travers l’intervention d’une équipe interdisciplinaire, les missions se coordonnent,
s’influencent les unes les autres, s’intègrent autour d’une personne atteinte de troubles mentaux, ce
chapitre présente le cheminement de deux patients dans l’Hôpital après leur entrée par l’une des deux
portes de l’Hôpital : la porte du Module évaluation-liaison et celle de l’urgence. Avant la description de
chaque étape importante de ces itinéraires, nous mettrons en relief les missions interpellées. Par la suite,
nous rendrons compte des mécanismes qui existent dans la structure de l’Hôpital pour favoriser avec ses
partenaires les activités d’intégration des missions.
A. À travers l’itinéraire de deux patients
1. Cheminement d’une patiente avec un problème complexe d’anxiété et de dépression
Première ligne au CSSS
Deuxième ligne au Module d’évaluation-liaison
Soins partagés avec le médecin de famille
Madame V., 49 ans, mariée, mère de deux adolescents, employée de banque, est orientée au
Programme des troubles anxieux et de l’humeur par le Module d’évaluation-liaison où elle fut acheminée
par le guichet d’accès de son CSSS. La problématique en est une d’anxiété intense, surtout faite
d’inquiétudes constantes reliées à sa famille, à son avenir et à son travail. Son médecin note aussi une
humeur triste, pessimiste, avec découragement, mais sans idées suicidaires et sollicite une intervention
en santé mentale. La patiente est devenue incapable de travailler depuis quelques semaines.
Évaluation multidisciplinaire de première ligne au guichet d’accès du CSSS
Référence à la deuxième ligne de l’Hôpital
Lors de l’évaluation multidisciplinaire réalisée au guichet d’accès du CSSS, on conclut à une situation
e
complexe, résistante au traitement et relevant temporairement de la 2 ligne en raison des antécédents de
la patiente, de ses intolérances au traitement pharmacologique et d’interactions entre le tableau anxiodépressif et des traits de personnalité.
Soutien à la première ligne
Recherche clinique au CRFS
Soins partagés de l’Hôpital avec le médecin de famille
Les antécédents de la patiente indiquent qu’à l’âge de 39 ans, elle a traversé un épisode de vérification
excessive compromettant son travail à la banque : chaque opération devait être vérifiée et revérifiée sans
cesse par peur de faire des erreurs porteuses de lourdes conséquences. Un diagnostic de trouble
obsessionnel-compulsif avait été posé et son médecin ainsi que les conseils d’un groupe d’information et
d’entraide créé au Centre de recherche Fernand-Seguin avaient orienté la patiente à l’équipe du Dr
O’Connor (devenu le Centre d’étude des troubles obsessionnels-compulsifs et des tics). Un traitement
cognitivo-comportemental avait soulagé la patiente qui avait repris son travail et était retournée sous les
soins de son médecin de famille pour le suivi de sa pharmacothérapie. Celle-ci s’était avérée difficile, la
patiente tolérant mal les médicaments usuels, en particulier en raison d’un gain de poids significatif et
d’un dysfonctionnement sexuel.
78
Puis, à l’âge de 45 ans, lors de son travail à la banque, elle est victime d’un hold-up. En tant que
caissière, elle se trouve menacée directement avec des revolvers.
Recherche clinique
Quelques coups de feu ont même été tirés. La patiente ne fut pas blessée, mais est restée hantée
pendant des mois par cet événement. Elle fut alors orientée vers notre Module d’évaluation-liaison qui
l’avait dirigée à notre Centre d’étude du trauma. Une intervention thérapeutique avait apaisé sa
symptomatologie et la patiente avait pu reprendre son travail.
Deuxième ligne
Enseignement
Soins partagés
Actuellement, les facteurs déclencheurs semblent reliés au comportement délinquant de son fils aîné qui
consomme beaucoup de drogue et a des démêlés avec la police. Cette situation bouleverse la patiente
qui ne peut contrôler ses inquiétudes au point de redevenir dysfonctionnelle. Le moindre retard de ses fils,
le moindre téléphone devient pour elle présage d’une catastrophe. Dans ce contexte, elle arrive au
Programme des troubles anxieux et de l’humeur avec un diagnostic principal de trouble d’anxiété
généralisée sévère aggravé à l’axe II d’un trouble de personnalité obsessionnelle-compulsive,
particulièrement marqué par des attitudes perfectionnistes dans tout ce qu’elle entreprend. Par le biais
d’une thérapie de groupe ciblant spécifiquement l’anxiété diffuse, la patiente en vient à comprendre son
anxiété, à changer ses habitudes de rumination cognitive et à tolérer de plus en plus les incertitudes et les
inquiétudes qu’elle ne peut éliminer. Son anxiété diminue partiellement. Elle est aussi suivie de près par
un psychiatre assisté d’un résident en formation et en lien avec son généraliste qui arrivent à établir un
traitement pharmacologique, associant deux antidé-presseurs qu’elle tolère d’une façon satisfaisante.
Troisième ligne
Retour à la première ligne
Association d’entraide
Le traitement est présentement en cours et la réponse de la patiente est favorable, mais encore partielle.
Ses thérapeutes s’interrogent sur la pertinence de l’orienter par la suite vers un groupe de méditation
mindfullness ou vers notre équipe ciblant la résistance en fonction d’une comorbidité avec un trouble de
personnalité si l’amélioration s’avérait limitée, compromettant encore le retour de la patiente à un
fonctionnement satisfaisant. L’objectif demeure son rétablissement fonctionnel et la reprise de son suivi à
long terme par son généraliste avec l’appui encouragé d’une association d’entraide comme Revivre.
Conclusion
On voit dans cet exemple comment les soins de première, deuxième et troisième lignes se coordonnent.
On y voit aussi l’interaction des membres de l’équipe interdisciplinaire : psychiatre, infirmière, chercheur,
superviseur de stage pour le résident, travailleur social, etc.
Les soins interpellent l’enseignement, la gestion de la qualité et la recherche. Le psychiatre transmet ses
connaissances au résident en psychiatrie. On fait appel à l’équipe de recherche du Centre d'études sur
les troubles obsessionnels compulsifs et les tics. Dans le cadre des cercles de qualité mis en place par
l’établissement, conseillés par des membres de l’association Revivre, on aura aussi envoyé à la patiente
comme aux autres du programme un questionnaire d’appréciation des services permettant d’établir les
points forts et ceux à améliorer à propos des services reçus à l’Hôpital. Tout au cours de son parcours, la
patiente comme tous les patients du programme a été invitée à répondre à des questionnaires
standardisés sur les symptômes, le fonctionnement social, la qualité de vie. Ces questionnaires vont
permettre à l’UETMISSS_SM et aux chercheurs cliniciens des troubles de l’humeur de contribuer à la
question de la valeur de différentes stratégies thérapeutiques, de leur séquence en cas de dépression
réfractaire aux traitements usuels.
79
2. Parcours d’un patient atteint d’un trouble psychotique
Liens avec les services de première ligne
Enseignement
Un patient âgé de 19 ans se présente à son médecin de famille accompagné de ses parents. Le médecin
de famille après évaluation réfère le patient à l’urgence en communiquant les informations suivantes. Le
patient présente des comportements désorganisés, une diminution de l'hygiène et des propos bizarres. Il
dit posséder des pouvoirs particuliers de télépathie et être convaincu qu'une force extérieure le contrôle
via des satellites. Son hygiène est diminuée et il a abandonné depuis six mois ses études au niveau
collégial et l'emploi à temps partiel qu'il occupait. Ses parents sont désespérés et demandent de l'aide. Le
patient quant à lui affirme qu'il n'a aucun problème et désire quitter l'hôpital. Le résident en médecine
d’urgence et le psychiatre de garde concluent rapidement à un épisode psychotique aigu. Le
questionnaire révèle que le patient entend des voix depuis maintenant trois ans et que des idées
suicidaires ont émergé récemment; le patient considérant que la seule façon d'échapper à l'emprise de
cette force extérieure qu'il perçoit, est de se donner la mort. Un rapport de consultation est envoyé au
médecin de famille et on hospitalise le patient rapidement sur une unité où on assure une surveillance
étroite et où l'on débute une investigation pour éliminer toute cause de maladie physique. Le patient
accepte les mesures. Dans le contexte où il ressent une détresse importante, il conclut, avec l'intervention
des infirmières de l'étage, du psychiatre traitant et du médecin résident en psychiatrie, à l'utilité d'instaurer
un traitement antipsychotique. Le patient ressent rapidement des bienfaits de la médication et les idées
suicidaires disparaissent.
Recherche clinique
Après environ deux semaines, le patient donne son consentement pour collaborer à une étude de suivi
longitudinal et on mesurera son évolution clinique particulièrement au plan psychosocial à la suite de ce
premier épisode psychotique, cette étude s'effectuant sur trois années avec réévaluation annuelle. Outre
le traitement pharmacologique, les modalités thérapeutiques mises en place s'intègrent dans une
démarche d'évaluation. Le patient se prête donc à l'ensemble des analyses sanguines qui visent à
éliminer l'étiologie organique à son état. Une approche cognitivo-comportementale incluant de la
psychoéducation faite par l’équipe vise d'abord à bien évaluer l'ensemble des phénomènes psychotiques
et la situation vécue par le patient dans le but très précis d'établir une alliance thérapeutique. Ce sera la
base de toute intervention ultérieure qui vise à augmenter son niveau d’adaptation, le niveau de
fonctionnement social et diminuer la détresse psychologique. Le patient est informé des effets bénéfiques
et indésirables liés à la médication. L'évaluation clinique par une ergothérapeute documente les aspects
fonctionnels, l'évaluation psychologique précise entre autres que ce patient présente des bonnes
capacités intellectuelles mais que des difficultés d'attention sont présentes au long cours.
Liens avec les partenaires de troisième ligne
Durant les deux semaines qui suivent, le patient présente une amélioration soutenue et des informations
plus fiables sont obtenues quant à ses habitudes de consommation qui se révèlent être très importantes;
consommation d'environ 2g de cannabis par jour depuis environ trois ans. Contrairement à ce qui est bien
documenté dans la littérature (consommation de drogues constitue l'un des principaux facteurs de
mauvais pronostic et pathologie de troubles psychotiques), le patient ne situe pas sa dépendance comme
étant liée à son état psychotique. Les entretiens motivationnels sont initiés par l'infirmière qui a reçu une
formation spécifique à cet effet. Le patient graduellement est amené à consulter au Centre DollardCormier – Institut universitaire sur les dépendances, l'un des partenaires importants du programme. La
participation à une recherche évaluative sur l’efficacité de cette intervention combinée est proposée au
patient et à sa famille.
En parallèle à cette intervention individuelle, la famille a été rencontrée dès le début de l'hospitalisation
par le psychiatre traitant pour des fins d'évaluation mais également pour introduire une intervention par la
travailleuse sociale. La famille dit apprécier ce soutien très concret durant l'hospitalisation qui est donné
en collaboration avec l'infirmière traitante, et bénéficie du groupe psychoéducatif multifamilles qui
s'échelonne sur plusieurs mois.
Au plan de la santé physique, outre les investigations qui ont été initiées qui documentaient l'état de base
du patient avant l'introduction du traitement neuroleptique, un suivi des paramètres métaboliques est
80
effectué par le médecin traitant et le médecin omnipraticien de l'unité. Le patient participe à des activités
physiques organisées par les infirmières : un groupe de marche trois fois/semaine de mëme qu’une
activité physique supervisée par le kinésiologue de l'hôpital également trois fois/semaine. Le tout est
jumelé avec la participation des groupes psychoéducatifs sur la saine alimentation animés par les
infirmières de l'étage et la nutritionniste.
Soins partagés
Quatre semaines environ après le début de l'hospitalisation, le patient reçoit son congé de l'unité et
l'équipe multidisciplinaire qui avait amorcé l'évaluation et le suivi continue son travail sur une base
externe. Cette continuité des services favorise le développement de l'alliance et l'observance au
traitement. Un rendez-vous externe est donné par le psychiatre traitant dans un délai d'une semaine et
par le médecin de famille. Ce court délai favorise encore une fois l'observance au traitement. Le patient
est rapidement intégré à un groupe animé par les ergothérapeutes visant une amélioration des capacités
attentionnelles. Les premières interventions sont faites à la clinique externe pour être ensuite effectuées
dans un centre situé dans la communauté. Le patient participe également à un groupe de thérapie
cognitivo-comportementale animé conjointement par une psychologue de l'équipe et un stagiaire en
psychologie d'une équipe de recherche, cette intervention faisant l’objet d’une recherche évaluative. Un
suivi individuel est effectué par l'ergothérapeute de l'équipe sur les objectifs de rétablissement du patient
dont l'un des principaux est le retour à ses études collégiales.
En parallèle avec l'intervention individuelle cognitivo-comportementale dont le patient bénéficie avec le
psychiatre, plusieurs entrevues conjointes avec la mère et le père du patient sont effectuées pour préciser
les objectifs mais également pour alimenter une collaboration optimale: famille, patient et équipe traitante.
Deux ans après le début de suivi pour schizophrénie, le patient a cessé sa consommation de cannabis,
intégré ses études au niveau collégial et repris les activités physiques et les contacts sociaux qu'il avait
auparavant. Il vit toujours chez ses parents et entretient le projet après avoir complété ses études de vivre
en appartement. Il bénéficie d'un traitement antipsychotique à dose minimale. Un autre projet de
recherche en neurobiologie mené par un psychologue du CRFS lui est proposé à ce stade. Les parents
en sont arrivés à une meilleure compréhension du concept de vulnérabilité et visent avec l'équipe traitante
et le patient lui-même à la plus grande autonomie possible.
Conclusion
Le parcours de ce patient illustre bien comment d’un service de première ligne, une référence rapide peut
être faite à des services spécialisés de troisième ligne qui intègrent évaluation et interventions
biologiques, psychologiques et sociales d’une part, et d’autre part recherche et enseignement. Ce cas
illustre également combien la voie du rétablissement commande tout autant une étendue de services
adaptés et spécifiques qu’une liaison efficace pour un retour progressif vers la communauté et les
services de première ligne. La recherche clinique (suivi longitudinal, toxicomanie, intervention de
thérapies cognitivo-comportementales, neurobiologie) fait partie intégrante des étapes franchies par le
patient et sa famille. L’enseignement clinique est également intégré au traitement interdisciplinaire;
résidents en médecine d’urgence puis en psychiatrie, stagiaires des différentes professions impliquées
fournissent des services sous supervision et acquièrent des connaissances de pointe.
Le but ultime de l’ensemble de ces interventions interdisciplinaires étant de favoriser le rétablissement du
patient mais également de générer des connaissances nouvelles et de les diffuser aux stagiaires et
intervenants de première ligne.
B. Dans la structure administrative et l’organisation des services
1. À l’Hôpital
L’intégration des missions est un des concepts clés qui ont structuré les actions de l’Hôpital. L’importante
restructuration de nos services en programmes clientèles a permis d’intégrer les cliniciens,
professionnels, chercheurs, superviseurs de stages dans une même équipe interdisciplinaire. Pour éviter
le fonctionnement en silo, nous avons prévu des mécanismes de coordination et liaison des missions
81
dans la structure même de l’Hôpital. À titre d’exemples : le comité de direction, le comité interdirections
pour la direction des services cliniques et la direction des services de réadaptation et d’hébergement dans
la communauté, le comité de coordination des programmes et des disciplines, le comité de direction des
directions, le comité de gestion de chaque programme et le comité de programmation clinique à l’intérieur
de chaque programme.
Comme nous l’avons démontré dans le deuxième chapitre, l’offre de service de nos programmes est
constamment révisée à partir de la littérature et en fonction des meilleures pratiques. Nous organisons de
nombreux colloques, journées scientifiques, forums dans le but de favoriser le transfert des
connaissances. Le Centre de recherche Fernand-Seguin s’est donné un plan de développement
démontrant l’adéquation des objectifs de la recherche avec la vocation clinique de l’Hôpital. Trois postes
d’agents de planification, programmation et recherche ont été créés dans le but de soutenir la gestion et
le développement d’une culture d’évaluation qui favorise l’intégration des missions.
2. Avec les partenaires
Le chapitre sur les pratiques de pointe menées avec nos partenaires rend compte des efforts qui ont été
et sont déployés actuellement pour intégrer les soins, la recherche, l’enseignement et l’évaluation avec
des partenaires collaborateurs, tels l’HMR, l’HRDP, l’IPPM, l’HSCM, le Centre de réadaptation en
déficience intellectuelle et le réseau/centre régional tertiaire en déficience intellectuelle de Montréal, le
Centre Dollard-Cormier – Institut universitaire sur les dépendances, etc. Qu’il nous suffise de rappeler
notre implication à la Table de concertation en santé mentale de l’Est de Montréal, à la Table de santé
mentale du RUIS de l’Université de Montréal, les collaborations inter-Ruis qui visent à favoriser la
synergie entre les activités cliniques et les réseaux de recherche.
Ce document dans son intégralité met en relief cette tendance lourde de l’HLHL vers l’intégration des
missions. Les deux parcours de patients cités plus haut, les mécanismes mis en place à l’intérieur de la
structure administrative ainsi que les collaborations avec les partenaires sont d’ailleurs sans équivoque
sur cette question.
82
Chapitre VIII.  La gouvernance
L’HLHL considère qu’il satisfait aux conditions nécessaires à la désignation d’institut universitaire selon
les articles 89 et 90 de la Loi et tient compte des modifications (2005) de la loi 83 créant les RUIS. Le
nouveau statut d’institut nécessitera des changements dans la gouvernance de l’Hôpital et obligera
notamment ce dernier à poursuivre ses efforts pour s’ouvrir aux réseaux et à ses partenaires.
La gouvernance du futur Institut universitaire et santé mentale et de réadaptation relève donc des
exigences de la Loi sur les services de santé et les services sociaux du Québec. Ce chapitre présente la
structure de gouvernance projetée pour l’Institut ainsi que les responsabilités dévolues aux instances
concernées.
A. Structure de gouvernance
La structure de gouvernance de l’institut est prévue par la loi : un conseil d’administration et les comités
qui lui sont rattachés, un directeur général, ses comités, son équipe de direction. La structure veut assurer
la clarté, la limpidité et la transparence de la gestion avec reddition de compte aux partenaires de l’Institut
et par la suite au MSSS.
Tableau VII
Structure de gouvernance de l’Institut
83
B. Responsabilités des instances supérieures
Conseil d’administration
Le conseil d’administration gère les affaires de l’établissement qu’il administre et exerce les pouvoirs qui
lui sont dévolus par la Loi. À la désignation de l’HLHL comme institut universitaire, le conseil
d’administration de l’Hôpital deviendra le conseil d’administration de l’Institut, l’instance imputable et
décisionnelle.
Le conseil d’administration sera formé conformément aux dispositions de la Loi sur les Services de santé
et les Services sociaux. Nous nous permettons de suggérer qu’une des deux personnes désignées par
l’Université soit membre du RUIS de l’Université de Montréal. De plus, une demande formelle sera
formulée pour que l’une des personnes désignées par l’Agence provienne de l’HSCM et siège au conseil
d’admnistration, cet établissement étant un partenaire privilégié de l’HLHL.
84
Directeur général
Le directeur général de l’HLHL devient le directeur général de l’Institut. Le comité de direction de l’Hôpital
devient le comité de direction de l’Institut auquel comité se joint un représentant du comité des
partenaires (voir plus bas), soit la personne désignée par l’HSCM.
Comités rattachés au conseil d’administration
La Loi exige la mise en place de deux comités obligatoires rattachés au conseil d’administration :
• le comité des ressources matérielles et financières responsable de la vérification des états financiers;
• le comité de vigilance et de la qualité.
À ces deux comités obligatoires s’ajoutent les comités suivants, conformément au règlement de régie
interne de l’HLHL:
• le comité des services à la clientèle et du développement de la recherche;
• le comité des ressources humaines et de l’enseignement;
• le comité d’évaluation du directeur général et des gestionnaires;
• le comité d’éthique de la recherche;
• le comité de gestion des risques;
• le comité d’évaluation et d’application du protocole d’isolement-contentions;
• le comité d’éthique appliquée.
Deux nouvelles instances administratives
Deux nouvelles instances administratives seront créées : le comité sur la gouvernance rattaché au conseil
d’administration et le comité des partenaires de l’Institut rattaché au directeur général.
Comité sur la gouvernance
Le conseil d’administration se donne un comité sur la gouvernance, mécanisme interne pour évaluer son
propre fonctionnement en fonction d’une gouvernance optimale. Il sera mis en place, entre autres, pour
garantir que l’intérêt supérieur de l’Institut soit assuré. Il verra à également à apprécier l’exécution des
directives du conseil par la direction de l’Institut.
Comité des partenaires de l’Institut
L'Institut se veut ouvert sur le réseau et sur ses partenaires. Il veut être un partenaire actif, vigilant et
respectueux des responsabilités du RUIS de l’Université de Montréal particulièrement dans le champ de
la santé mentale. Il met en place une seconde structure interne, le comité des partenaires de l’Institut, qui
s’ajoute à la structure existante de l’HLHL et qui va regrouper ses partenaires. Les partenaires actuels de
l’Hôpital dans cette demande d’institut universitaire deviennent les premiers partenaires de l’Institut :
l’HSCM, l’IPPM, l’HRDP, l’HMR, le CHU Ste-Justine.
Le comité des partenaires de l’Institut est une structure de représentation des établissements partenaires,
ayant un rôle d’évaluation de l’état du partenariat ainsi qu’un rôle de recommandation sur les façons de
faire progresser l’institut. Les établissements représentés sont amenés à s’interinfluencer afin de
s’assurer de la participation et du soutien de l’Institut au rôle et aux responsabilités du RUIS de
l’Université de Montréal en santé mentale. On se concertera sur les stratégies à développer concernant
les services tertiaires, les pratiques de pointe, particulièrement celles en émergence, la recherche,
l’enseignement et l’évaluation. On y traitera de grandes stratégies et non de régie interne, les
établissements partenaires gardant leur autonomie. Ce comité sera mis à contribution pour les situations
de pénurie d’effectifs, de rupture de services et verra à travailler en collaboration avec la table du RUIS en
santé mentale de l’Université de Montréal. L’Institut et son comité des partenaires veulent soutenir le
RUIS dans ses responsabilités et ne se substitueront d’aucune façon à la Table de santé mentale du
RUIS de l’Université de Montréal mise en place au printemps 2010 par le département de psychiatrie
universitaire à la demande de la Facutlé de médecine de l’Université de Montréal.
Seront appelés aussi à siéger au comité des partenaires de l’Institut des représentants du RUIS de
l’Université de Montréal, de la Table du RUIS en santé mentale, du département de psychiatrie de la
Faculté de médecine de l’Université de Montréal et d’autres tables désignées par le RUIS en santé
mentale.
85
Le comité des partenaires de l’Institut, rattaché au directeur général, ouvrira la porte de l’Institut à ses
partenaires et permettra à l’assemblée de ces derniers d’évaluer l’état du partenariat et de faire des
recommandations au directeur général de l’Institut. Ce dernier agira à titre de président du comité et c’est
lui qui fera le lien avec l’équipe de direction de l’institut. Il convoquera les partenaires au moins quatre fois
par année. Le comité des partenaires déposera son rapport annuel au conseil d’administration.
Cette instance devra donner une place réelle aux partenaires dans l’Institut, fixer des rencontres, bâtir un
agenda commun, aller au-delà des vœux pieux en donnant des avis qui font avancer l’Institut et les
partenaires. Tout comme le comité sur la gouvernance, le comité des partenaires de l’Institut devra
prévoir des mécanismes d’évaluation de ses réalisations et de son propre fonctionnement.
Après des années de morcellement dans le réseau de l’Université de Montréal, les travaux des dernières
années stimulent le rapprochement entre les partenaires pour une plus grande collaboration
interétablissements et mettent la table pour explorer les modèles organisationnels les plus propices à un
fonctionnement davantage intégré. Déjà les partenaires de cette demande démontrent un intérêt
manifeste en ce sens.
Tables réseaux
En lien avec le comité des partenaires de l’Institut, trois tables réseaux cliniques de l’Institut seront
formées par l’Institut à la suite d’une consultation de ses partenaires: la Table du réseau des jeunes, la
Table du réseau des adultes et la Table du réseau des personnes âgées. Les présidents de ces tables
seront des médecins spécialisés dans ces trois domaines et siégeront au comité des partenaires de
l’Institut.
Programmes
Les programmes de l’HLHL deviennent les programmes de l’Institut lors de sa création. Selon l’évolution
des travaux de l’Institut, la définition des programmes pourra être reconfigurée après consultation du
comité des partenaires. La désignation d’institut universitaire sous-entend un niveau d’excellence et
introduit une nouvelle imputabilité sur l’organisation de l’Hôpital et sur les programmes pour le maintien, le
renforcement d’une qualité et d’une expertise en clinique, en organisation de soins, en recherche et
transfert des connaissances. Bien qu’il existe plusieurs instances d’évaluation, la direction de l’Institut se
dotera d’un mécanisme d’évaluation de l’adéquation des volets de sa mission, soit les soins et services, la
recherche, l’enseignement et l’évaluation des modes d’intervention. Ainsi, l’Institut soumettra sur une base
annuelle au conseil d’administration de l’HLHL pour adoption un rapport de ses activités cliniques, de
recherche, d’enseignement et d’évaluation de même qu’une appréciation de la concertation avec ses
partenaires. Ce rapport sera ensuite déposé, à titre informatif, aux instances concernées, notamment
l’Université de Montréal, le RUIS de l’Université de Montréal, la table de santé mentale du RUIS de
l’Université de Montréal, l’Agence de la santé et des services sociaux de Montréal et les partenaires de
l’Institut via le comité sur la gouvernance et le comité des partenaires de l’Institut.
Siège social
Le siège social de l’Hôpital devient le siège social de l’Institut.
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Chapitre IX.  Les perspectives de développement
Pour se préparer à devenir institut universitaire, l’HLHL poursuivra la réalisation de sa planification
stratégique 2009-2012 autour de priorités d’action soutenues par une culture de la mesure et de
l’évaluation de la qualité. Ces priorités consistent à améliorer l’accès aux soins et services, à développer
des projets novateurs en recherche clinique, à rehausser nos activités d’enseignement, à développer et
mobiliser les ressources humaines avec le but ultime de repousser les limites de la maladie mentale.
Nous avons aussi l’intention de développer un plan de communication interne et externe ainsi que de
consolider et d’élargir nos partenariats.
Organisation des services
Pour améliorer l’accès aux services, nous voulons assurer au patient un cheminement qui répond aux
standards établis et qui permet, en toute fluidité, l’accès aux services dont il a besoin. Nous continuerons
à diminuer le délai d’accès aux services ambulatoires, à assurer une prestation de services à même les
ressources disponibles, à réduire la durée moyenne de séjour en hospitalisation, à assurer un accès
équitable à toute clientèle en besoin d’hébergement en santé mentale, à intégrer à l’épisode de soins la
dimension de la santé physique des usagers qui présentent ou sont à risque de développer un syndrome
métabolique.
Recherche
Pour développer des projets novateurs en recherche clinique, nous voulons pleinement intégrer la
recherche dans nos activités cliniques pour exceller dans la recherche centrée sur le patient et pour
adopter les meilleures pratiques et l’usage des données probantes. Nous lancerons prochainement le
projet « Signatures biologique, psychologique et sociale de la maladie mentale » et verrons à instaurer
une approche systématique afin d’assurer une participation maximale des usagers et des populations à
risque. Pour les patients, nous comptons tester l’efficacité du traitement individualisé et développer des
techniques de détection précoces. Pour les cliniciens, nous voulons développer et valider les meilleures
pratiques pour les traitements/réadaptation et pour les décisions clinico-administratives ainsi qu’évaluer
l’efficacité des pratiques et interventions utilisées dans les soins appliqués (pratiques de pointe). Le
Centre de recherche Fernand-Seguin veut établir une réputation de plaque tournante de biobanques
génomiques et phénomiques au Québec et devenir un chef de file sur le plan international.
Enseignement
En vue de rehausser nos activités d’enseignement, nous améliorerons la qualité et le volume d’activités
d’enseignement, notamment par un soutien accru aux superviseurs de stage. Pour ce faire, nous
développerons notre capacité d’accueil des stagiaires notamment par une valorisation du rôle de
superviseur de stage.
Évaluation
Nous voulons aussi intégrer la gestion de la qualité et l’agrément aux processus courants de gestion de
l’organisation en instaurant une véritable culture de la mesure, de l’évaluation et de l’amélioration
continue, nous appuyant notamment sur le programme d’agrément Qmentum afin d’implanter les
meilleures pratiques dans tous les secteurs clés de l’organisation et d’assurer le développement de l’Unité
d’évaluation des technologies et des modes d’intervention de l’Hôpital.
Ressources humaines
Pour développer et mobiliser les ressources humaines, nous développerons un plan central d’optimisation
de la main d’œuvre afin de préciser notre offre, revoir nos approches de recrutement, améliorer notre
rétention et planifier nos besoins futurs.
Communications
Nous tenons aussi à élaborer un plan de communication interne et externe entre autres pour soutenir la
réalisation de nos projets, favoriser notre nouveau positionnement et démystifier la maladie mentale.
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Partenariats
Comme nous l’avons démontré tout au long de cette demande de désignation comme institut
universitaire, nos partenaires sont importants pour nous. C’est pourquoi nous voulons consolider et
développer nos partenariats dans le but d’unir nos forces au niveau des services, de l’enseignement, de
la recherche et de l’évaluation, d’éviter les zones grises et les dédoublements de l’offre de service, de
considérer l’avis de nos partenaires avant l’implantation de tout nouveau programme, ce qui fera en sorte
de répartir les ressources de façon équitable en fonction des besoins des personnes atteintes de troubles
mentaux et des établissements qui leur sont dédiés.
Tous ces projets sont en cours de réalisation et contribuent sans équivoque à la qualité de la candidature
de l’Hôpital au titre d’Institut universitaire de santé mentale et de réadaptation.
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CONCLUSION
La désignation de l’Hôpital comme institut universitaire de santé mentale et de réadaptation fournira un
meilleur encadrement et insufflera une nouvelle énergie et une synergie accrue à l’ensemble des
interventions de l’Hôpital et de ses partenaires dans le domaine de la santé mentale. Cette décision,
attendue depuis quelques années, représente en effet une valeur ajoutée pour les soins, la recherche,
l’enseignement et l’évaluation, pour nos partenaires, pour l’Université de Montréal et pour le réseau de la
santé et des services sociaux de Montréal et d’ailleurs au Québec.
La candidature à cette désignation est le résultat d’une longue démarche qui présente désormais un profil
qui tient compte d’une part de l’expérience liée aux contraintes historiques du réseau de l’Université de
Montréal et d’autre part de celle, instructive, des instituts de santé mentale déjà créés au Québec. La
rédaction de notre document a tenu compte de ces expériences et a sollicité tout au long du processus
les commentaires et propositions issus de l’ensemble de ces milieux. De plus, cette demande de
désignation propose un projet dynamique, évolutif et flexible qui prendra en compte les nouvelles
ententes reliées par exemple aux complémentarités des offres de services, aux organisations nouvelles
des soins de pédopsychiatrie émergeant d’une pensée désireuse de promouvoir le continuum du
développement des personnes et l’abolition des silos.
Cette candidature a acquis au cours des années plus de maturité et de réalisme. Sa maturité tient au fait
que le futur Institut a fait évoluer son organisation des soins en programmes, qu'Il s'est doté de
mécanismes d’évaluation et d’imputabilité qui tiennent compte des différents éléments de sa mission et du
PASM, qu’il a laissé émerger une « âme » au coeur de sa vocation: la réadaptation psycho-sociale et qu’il
a permis la reconnaissance d’un centre de recherche désormais en croissance. Son réalisme s'explique
par le fait qu’elle propose une gouvernance, souple et ouverte sur un comité de partenaires branché sur la
nouvelle Table de santé mentale du Réseau universitaire intégré de santé de l’Université de Montréal.
Les efforts déployés pour promouvoir cette candidature ont permis aussi de clarifier les domaines de
compétence et d'intervention des trois niveaux nécessaires au département de psychiatrie de l’Université
de Montréal : le département lui-même, l’institut et le Réseau universitaire intégré de santé. L’appui à un
Institut universitaire nécessitait cette démarche d’éclaircissement. Tout ce processus vers la désignation
aboutira à un nouveau nom pour cet Hôpital, signature accompagnatrice de la volonté de se diriger vers
l’excellence et l’efficience. La désignation comme Institut ne prend son sens que dans le potentiel de plus
value d’une nouvelle organisation.
Les soins et services à la population seront les premiers bénéficiaires du renforcement des ententes de
collaboration avec nos partenaires actuels. D’autres collaborations viendront s'y greffer qui permettront
d’enrichir notre offre de service, faciliteront l’accès aux soins et assureront une distribution plus efficace
des expertises sur le territoire de l’Institut. Nous voulons aussi améliorer et consolider notre soutien à la
première ligne et favoriser l’essor des deuxième et troisième lignes en vue d’une qualité accrue des soins
et services.
Le comité des partenaires rapprochera les chercheurs, élargira l’accès aux banques de données,
favorisera une vision d’ensemble des objets de recherche, l’échange d’instruments de recherche, la
consolidation des masses critiques, l’utilisation plus efficace d’équipements et stimulera l’émergence de
nouveaux secteurs de pointe. Il permettra également d’accélérer le développement et l’utilisation des
technologies de l’information et de la communication pour la télémédecine, la télépsychiatrie, la formation
des étudiants, résidents et stagiaires, le perfectionnement continu des intervenants et l’organisation
conjointe de congrès, colloques et événements sur la santé mentale.
De son côté, l’Université de Montréal accentuera son leadership en santé mentale. De nouveaux défis se
présenteront pour le département de psychiatrie de l’Université, particulièrement au niveau de l’intégration
des soins, de la recherche, de l’enseignement, de l’évaluation et de la collaboration des chercheurs,
professeurs et des cliniciens.
Le réseau francophone de la santé et des services sociaux y gagnera en cohésion et en cohérence
puisque la création de l’Institut consolidera les alliances entre les partenaires, favorisera de nouveaux
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consensus et contribuera à éliminer les dédoublements et les zones grises des services, de la recherche,
du transfert des connaissances, de l’évaluation.
En raison du prestige et de la notoriété rattachés à la désignation d’institut universitaire, le leadership de
l’Hôpital avec le soutien de ses partenaires s'en trouvera accru sur les plans local, national et
international. Les expertises développées à l’intérieur de l’Institut rayonneront davantage au Québec et
ailleurs dans le monde à l’honneur de tout le réseau public québécois de santé et services sociaux pour le
mieux-être des personnes atteintes de maladie mentale.
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LETTRES DE SOUTIEN DES PARTENAIRES DE L’HÔPITAL LOUIS-H. LAFONTAINE
À SA DEMANDE DE DÉSIGNATION
COMME INSTITUT UNIVERSITAIRE DE SANTÉ MENTALE ET DE RÉADAPTATION
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EXTRAIT du PROCÈS-VERBAL de
la SÉANCE PUBLIQUE DU CONSEIL D'ADMINISTRATION
de l'HÔPITAL LOUIS-H. LAFONTAINE
TENUE LE 28 SEPTEMBRE 2010 À 18 h 30
RÉSOLUTION NO.: 20100928-3.1.2
DOSSIER INSTITUT UNIVERSITAIRE EN SANTÉ MENTALE
ATTENDU l’intention de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine d’être désigné Institut universitaire en santé mentale;
ATTENDU la volonté de l’Université de Montréal (l’UdeM), du Réseau universitaire intégré de santé (RUIS) de l’UdeM
et des établissements partenaires d’adhérer à un projet d’institut réseau en santé mentale;
ATTENDU l’accueil favorable manifesté par le comité exécutif du RUIS de l’UdeM à l’égard des orientations
présentées par le Dr Stip en octobre 2009;
ATTENDU l’accueil favorable manifesté par les docteurs Dufresne et Delorme à ces même orientations;
ATTENDU l’accueil favorable du doyen de la Faculté de médecine à la seconde présentation du Dr Stip au comité
exécutif du RUIS de l’UdeM en mars 2010;
ATTENDU la lettre d’appui de Mme Suzanne Hébert, directrice générale du CSSS St-Léonard St-Michel;
ATTENDU la lettre d’appui de M. Gary Furlong, directeur général du CSSS Lucille-Teasdale;
ATTENDU la lettre d’appui de M. André Gagnière, directeur général du CSSS Pointe-de-l’Île;
ATTENDU la lettre d’appui du Dr Jean L Rouleau, doyen la Faculté de médecine de l’Université de Montréal;
ATTENDU la lettre d’appui de M. Daniel Bourbonnais, directeur de l’École de réadaptation de la Faculté de médecine
de l’Université de Montréal;
ATTENDU la lettre d’appui de Mme Francine Girard, doyenne de la Faculté des sciences infirmières de l’Université de
Montréal;
ATTENDU la lettre d’appui de M. Pierre Moreau, doyen de la Faculté de pharmacie de l’Université de Montréal;
ATTENDU l’appui du conseil d’administration de l’Hôpital Sacré-Cœur de Montréal;
ATTENDU la lettre d’appui de M. David Levine, président directeur général de l’Agence de la santé et des services
sociaux de Montréal;
ATTENDU qu'à sa face même, l'Hôpital Louis-H. Lafontaine répond à l'ensemble des critères, en plus de disposer de
l'appui solide et soutenu de la part de l'Université de Montréal et de l’Agence de la santé et des services sociaux de
Montréal;
ATTENDU que ce projet s'inscrit dans la suite logique de l'évolution de l'Hôpital Louis-H. Lafontaine, du Plan d’action
en santé mentale, et qu'il témoigne de son excellence et de ses expertises de pointe, de ses partenariats, ainsi que de
son rôle de leader et de centre de référence en matière de santé mentale;
ATTENDU la reconnaissance officielle du FRSQ à l’égard de notre centre de recherche;
SUR PROPOSITION DU DR PIERRE BOYLE.; DÛMENT APPUYÉE PAR MME LISE CHAGNON, IL EST RÉSOLU
À L’UNANIMITÉ :
D'APPROUVER le dossier de candidature à la désignation d'institut universitaire en santé mentale;
DE MANDATER le directeur général, M. André Lemieux, afin qu'il dépose au MSSS les documents requis pour la
désignation du statut d'institut universitaire en santé mentale et d'entreprendre toutes les démarches jugées
nécessaires à ce propos.
Le Secrétaire général
André Lemieux
Direction générale
/cmy
(2010-09-28)
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