Banque Signature: Un pont entre chercheurs et cliniciens en santé

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Profession Santé
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Banque Signature: Un pont entre chercheurs et
cliniciens en santé mentale
Par Michel Dongois le 12 juin 2013
La Banque de données médicales, psychosociales et de matériel biologique humain – ou Banque
Signature – voit le jour, après 4 ans de planification. L’Institut universitaire en santé mentale de
Montréal, qui l’a mise au point, l’a officiellement lancée le 11 juin.
Le Dr Marc Sasseville
©M. Dongois
Plus de 80 chercheurs et cliniciens, dont plusieurs psychiatres, ont conçu cette banque de données, à
laquelle participent déjà, depuis novembre dernier, environ 120 patients souffrant de maladie mentale.
Il s’agit de recueillir auprès d’eux divers indicateurs biologiques, psychosociaux et cliniques susceptibles
de révéler la «signature» de leur maladie. Et l’on recueille ces informations à divers moments de
l’évolution de la pathologie: lors de la crise, à l’arrivée à l’urgence, mais aussi en clinique externe et à
la sortie de l’hôpital notamment, quand le mieux-être est revenu.
Auto-portrait
Les chercheurs peuvent ainsi étudier la modification de la «signature» personnelle de la maladie aux
diverses étapes de son parcours. L’institut compte suivre ainsi environ 1000 patients par année. La
Banque dispose déjà de quelque 25 000 données psychosociales et médicales et 2500 spécimens.
Outre par ses échantillons biologiques, chaque patient, sur une base volontaire, «nourrit» la banque en
répondant à un questionnaire psychosocial comportant 168 questions. «Le malade dresse son autoportrait, en quelque sorte. Ce recueil d’informations nous aide grandement», explique le Dr Marc
Sasseville, chef médical du Service de psychiatrie des urgences à l’Institut universitaire en santé
mentale de Montréal.
Les biomarqueurs (spécimens de sang, de cheveux et de salive) sont entreposés à une température de
-80° C, dans une infrastructure de biostorage, pour analyse ultérieure. Quant aux éléments
psychosociaux et cliniques, ils fournissent instantanément une image du bien-être émotionnel et de
l’état mental du patient; ils saisissent les caractéristiques non physiques de la santé mentale (habitudes
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de vie, sommeil, etc.). Le questionnaire aborde aussi des aspects plus délicats, dont ceux reliés au
degré de religiosité du patient et aux risques de suicide.
Première mondiale
La Dre Sonia Lupien
©M.Dongois
La Banque Signature est la première banque de données médicales, psychosociales et de matériel
biologique humain au monde en ce qui concerne la santé mentale, précise à Professionsanté.ca la Dre
Sonia Lupien. La directrice scientifique de l’Institut souligne la force de la collaboration entre la clinique
et la recherche: «Grâce aux cliniciens, on collecte des données pour la recherche. Grâce aux
chercheurs, l’équipe traitante a accès aux données en temps réel. C’est un pont qui est ainsi jeté entre
la recherche et les applications cliniques.»
Les données obtenues offrent un fort potentiel de bénéfices cliniques directs, poursuit la chercheure.
Les psychiatres peuvent en effet visionner à l’avance l’état de leur patient, utilisant un iPad avec le
participant pour lui expliquer son état de santé ou pour illustrer graphiquement son évolution clinique
après plusieurs «signatures».
«En participant au projet Signature, les patients deviennent pleinement partenaires de leur épisodes de
soins et de la recherche clinique», conclut le Dr Sasseville.
La faculté de médecine de l’Université de Montréal soutient le projet, financé notamment par la
Fondation de l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal. D’autres organismes, dont Bell,
apportent aussi leur concours financier.
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