Une centration sur le pôle « didactico

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Cours UE 15
Intelligibilité de la situation
d’enseignement apprentissage
cours n°8
Parcours PIF Formation de formateurs
Philippe Clauzard
MCF Université de la Réunion - ESPE
Cours 8 - programme
• Journal des apprentissages (15 mn)
• Exposé des étudiants
• Zoom : Différencier modèle pédagogique et
modèle andragogique
• Etudes de textes
• Rôle du formateur, définition, étayage et
régulation
• Journal des apprentissages (15 mn)
Exposés
d’étudiants
Exposés
d’étudiants
Exposés
d’étudiants
Exposés
d’étudiants
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d’étudiants
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Différencier modèle pédagogique et
modèle andragogique
• Le terme andragogie est utilisé comme synonyme de
formation des adultes
• le mot « pédagogie » étant emprunté au grec
paidagogia, composé de paidos, "enfant", et "agogos",
conduire (le pédagogue étant étymologiquement
l'esclave chargé de conduire un enfant à l'école).
• La pédagogie est définie comme l’art et la science
d’enseigner aux enfants.
• L’andragogie est définie comme l’art et la science
d’enseigner aux adultes.
Éléments d’andragogie
• Les adultes adhèrent davantage à un apprentissage dans des
situations authentiques,
• si les savoirs enseignés permettent d’affronter des situations
réelles qui leur sont nouvelles…
• besoin de développement personnel et professionnel de
l’adulte.
• assimilation des adultes facilitée que les connaissances, les
compétences, les attitudes sont exposées dans le contexte de
leur mise en application sur des situations réelles.
• transférabilité des connaissances acquises est très important.
• intimement motivés par le désir d’accroître leurs compétences
professionnelles, leur satisfaction professionnelle, leur estime de
soi...
Les points incontournables sont les suivants :
■ L’adulte a besoin de savoir où il va pour assimiler : le sujet ou
thème doit être correctement introduit, les objectifs pédagogiques
rigoureusement annoncés, il convient de démontrer le lien logique
entre les différentes phases de la formation ;
■ L’adulte a besoin de comprendre les raisons de la formation pour
être motivé : les actions doivent être justifiées et acceptées par les
apprenants, elles peuvent être même en certains cas l’objet de
négociation et redéfinition pour maintenir l’adhésion du groupe
d’adulte apprenant ;
■ L’adulte a besoin de s'appuyer sur son expérience pour maintenir
sa motivation à apprendre : le savoir nouveau doit lui apparaître
comme contextualisé à ce qu’il sait déjà, il doit être confronté à des
situations qui vont le conduire à utiliser ou penser le savoir visé, la
compétence enseignée ; l'enseignement doit être interactif au moyen de retours
d’expériences, d’expérimentation, de mises en situation (des jeux de rôles à ne pas confondre
avec une activité ludique), les situations didactiques doivent être « actives » dans le sens
qu’une activité cognitive est sollicitée chez l’adulte en formation.
Etude de textes
• Etude de textes différents par petits groupes
discutés au sein de ces groupes en vue
d’exposé des contenus et commentaires
suscités par l’article, débats collectifs ensuite
• Distribution des dossiers de textes qui sont
prêtés et repris en fin de séance
• Les textes sont téléchargeables sur internet
• À formations.philippeclauzard.net
Triple rôle du formateur
■ La rencontre : la mise en relation de l’apprenant avec
l’objet de connaissance
■ La conduite accompagnée : l’accompagnement de
l’apprenant dans son appropriation personnelle de
nouveaux savoirs au moyen de la dynamique du groupe
et de procédures pédagogiques appropriées et
facilitatrices
■ La personnalisation de l’apprentissage lorsque
l’apprenant s’avère dans des difficultés particulières, ce
qui suppose évaluation et différenciation pédagogique.
L’apprenant au centre de 3 principales
dimensions
Aspects
émotionnels
(il ressent des émotions,
des affects…)
Définir la médiation
• Définir des objectifs d’apprentissage (ou pédagogique)
• En lien avec une évaluation diagnostique, formative ou
sommative (voire une auto-formation)
• L'objectif pédagogique général = la performance totale
attendue de la part de l'apprenant, à l'achèvement de toutes
les séquences de la formation.
• Les objectifs pédagogiques finaux = la performance attendue
de la part de l'apprenant à la fin de chacune de ces
séquences.
• Les objectifs pédagogiques intermédiaires (appelés
quelquefois « de progression ») = les étapes d'apprentissage
que l'apprenant doit franchir au sein de chacune de ces
séquences.
Etayer et réguler des interactions pour
apprendre, pour gérer la médiation
• L'analyse des situations de médiation à travers les
interactions langagières enseignants-élèves
montre diverses centrations (Psychologie de
l’éducation, Merri, Pichat (coord.) Bréal, 2007) :
• Une centration sur le pôle « sujet »
• Une centration sur le pôle « didacticoinstitutionnel »
• Une centration sur le pôle « didacticoconceptuel »
• Une centration sur le pôle « linguistique et
sémiotique
Pôle sujet
Pôle linguistique
et sémiotique
•
•
•
•
Pôle didacticoinstitutionnel
Pôle didactico
conceptuel
Une centration sur le pôle « sujet » voit le rôle de la médiation dans les
processus d'apprentissage et de développement des schèmes des élèves.
Une centration sur le pôle « didactico-institutionnel » regarde la nature
de la médiation en fonction des caractéristiques de l'école en tant
qu'institution didactique ou en fonction des styles pédagogiques des
enseignants.
Une centration sur le pôle « didactico-conceptuel » où la nature «
épistémologique » des types de connaissances impliquées est étudiée
dans les médiations, ainsi que la transformation de ces connaissances.
Une centration sur le pôle « linguistique et sémiotique » observe les
propriétés de médiation, étudiées à la lumière de caractéristiques de la
langue et des systèmes de signes.
La médiation en classe
Négocier la référence commune
Intervenir
mais...
ni trop,
ni trop peu
Équilibrer
étayer et
formater
Itinéraires didactiques d’apprentissage
• Espace intermédiaire de conceptualisation
(de vérités provisoires à vérités instituées)
• Conceptualisations progressives
• Paliers d’apprentissage
• Progressivité
• Progression, programmation
Conceptualisations progressives
• Ecrits intermédiaires avec le concept de
« milieu »
• Mise en avant de la polysémie du terme
• … en vue de conceptualisation.
•
•
•
•
Tranche de jambon du milieu
La rivière au milieu de la vallée
Le milieu humain
Le milieu du cercle
Paliers d’apprentissage
Progressivité
• Saisir la cohérence de paliers d’apprentissage
• Appréhender la progressivité dans les apprentissages
• Elaboré dans le champ de l’apprentissage grammatical – à
titre d’exemple - les hypothèses suivantes
• Développe dans les classes de cours élémentaire (CE1 & CE
2) une grammaire implicite
• En revanche, dans les classes de cours moyen (CM1 &
CM2), la grammaire est explicite
• Au CP, la grammaire est intuitive, elle fait essentiellement
appel à une intuition grammaticale
• Grammaire sémantique -> textuelle -> syntaxique
Progression, programme,
programmation
• programme = liste des connaissances à transmettre et des
compétences à construire, sans ordre particulier. Il est la
référence qui donne sa cohérence au système national
d’enseignement.
• progression = un ordre dans les apprentissages, un itinéraire
de construction des savoirs et savoir-faire, des passages
obligés,
• programmation = placer les apprentissages prévus dans
l’ordre de la progression, dans le cadre du calendrier
scolaire, adaptant le rythme des apprentissages aux
réactions des élèves, à leurs difficultés et à leurs intérêts.
Mouvement général de
construction de l’abstraction,
mouvement de conceptualisation
SAUT
INFORMATIONNEL
BOND COGNITIF
Le mouvement d’apprentissage grammatical
Observer
Comprendre
Processus d’enrôlement
dans une tâche scolaire
avec des phrases problèmes lues
(cf. la définition du jeu)
Processus de généralisation
avec un travail de formalisation,
constitution de la phrase modèle
de règles grammaticales, de fait
langagier
(cf. l’institutionnalisation)
Registre épistémique
Registre pragmatique
Réception du savoir grammatical
Réussir
Glisser
Processus d’activité scolaire
avec des manipulations ou
des segmentations grammaticales
des phrases problèmes étudiées
selon des règles d’action
(cf. la dévolution)
Processus de secondarisation
ou passage à une dimension
supérieure, saut vers un registre
épistémique, transition de la
phrase « outil » à la phrase« objet »
(cf. la régulation)
Construction du savoir grammatical
Le rôle de l'enseignant ou formateur … en classe
• L'ENSEIGNANT ORGANISATEUR
•
•
•
analyse les données à sa disposition:
en fonction de ces données, il choisit l'objectif, donc l'obstacle à franchir par les
apprenants;
organise le dispositif en définissant…
• L'ENSEIGNANT MEDIATEUR
•
•
à deux niveaux entre le savoir et les apprenants + entre les apprenants euxmêmes
Par cette double médiation, il agit à trois niveaux: action sur les représentations déstabilisation des apprenants / construction d'un problème et d'une procédure
de résolution / sur les prises de paroles des apprenants …
• L'ENSEIGNANT COMMUNICATEUR
•
•
•
•
•
Pour exercer la médiation, l'enseignant doit être performant en communication
Ses compétences doivent être développées:
en communication verbale
en communication non-verbale
Développement d’un savoir animer les situations de classe
Le maître
- propose
- suscite le désir la curiosité
- stimule
- observe
- écoute
- accepte
pour que les élèves
- découvrent
- explorent
- entreprennent
Le maître
- aide
- provoque
-organise
pour que les élèves
- verbalisent
- formulent
- sélectionnent des indices
- émettent des hypothèses
- prennent conscience du problème
Le maître
- accompagne
- guide
pour que les élèves
- cherchent
- échangent
- structurent
- confrontent
- produisent
Le maître
- gère la communication au niveau:
* des échanges
* des conflits
* des questionnements
pour que les élèves
- explicitent leurs démarches, leurs stratégies
- en apprécient la pertinence
- justifient leurs choix
- argumentent leurs propositions
- prennent en compte les propositions des autres
Le maître
- repère
* les besoins
* les difficultés
pour que les élèves
- résolvent
- réajustent
- modifient leurs stratégies
Le maître
- propose des exercices adaptés
pour que les élèves
- s'entraînent
- renforcent
- consolident
- maîtrisent
- approfondissent
- réinvestissent
Le maître
- organise la syntaxe
pour que les élèves
- valident les hypothèses
- mettent en relation les différents éléments de réponse
- construisent les solutions
- élaborent des référents évolutifs
- communiquent en argumentant et en se justifiant
Le maître
- provoque de nouvelles recherches
pour que les élèves
- transforment leurs représentations
- puissent faire évoluer leurs connaissances
Fonctions de l’enseignant
… dans et hors classe
• Enseignant planificateur : anticiper, effectuer
des hypothèses sur les apprentissages des
élèves
• Enseignant médiateur: organiser, faciliter,
accompagner les activités scolaires en classe
• Enseignant évaluateur: mesurer d’après les
objectifs fixés les apprentissages effectifs,
relever les erreurs pour comprendre les
démarches intellectuelles de l’élève et remédier
Essai de synthèse sur
les gestes professionnels de l’enseignant
Micro gestes
d’ajustement
Modalités
d’adressage et
questionnement
des élèves
Un engrenage au sein
d’une situation
dynamique ouverte
traversée par les
contextes
Macro
gestes de
dynamiques
cognitives
Synthèse des catégories de Bucheton, Sensevy, Brousseau et Clauzard
par Ph. Clauzard en termes de macro et micro gestes professionnels pour enseigner et former
Vers une scène d’apprentissage en 6 actes pour
penser le travail enseignant
Philippe Clauzard – Tous droits réservés
Gestes professionnels des
enseignants,
gestes de metier
Philippe Clauzard, MCF IUFM Université de
la Réunion Laboratoire LCF I-care Institut
Coopératif Austral de Recherche en
Modalités d’adressage
et de questionnement des élèves
• Rituels de communication (allez, on y va, vous
êtes prêt, alors c’est bon…)
• Modes de questionnement du « cours
dialogué » :
-> questionnement limite
-> questionnement indice
-> questionnement focalisant
Exemple : mode de questionnement – étayage, aide à l’apprentissage
en séquence de grammaire
 Questionnement limite: il provoque la réflexion des élèves. Il se qualifie ainsi,
car on est à la bordure, à la limite du raisonnement : on est sur le « fil du
rasoir ». Les élèves doivent exécuter un choix, faire preuve de cohérence. Il y a
une provocation à la pertinence dans le « jeu didactique ». C’est comme une
« provocation » ou un « faire bouger cognitif » visant la formulation par les
élèves de la réponse attendue
« Ils… du centre de loisirs construisent une cabane... (ça va ?)»
 Questionnement indice: il approfondit la réflexion des élèves par la livraison
d’une information nouvelle dans la question, un indice pour lancer les élèves
vers une nouvelle piste de travail afin de rendre le « jeu » gagnant, afin de
faire avancer les apprentissages dans un sens attendu.
« Vous avez dit les enfants… On parle des enfants mais pas de n'importe
quel... »
 Questionnement focalisant: il conduit à une réflexion approfondie de manière
fortement guidée et hiérarchisée par le maître qui régule les interactions dans
le sens d’un cheminement séquencé, par étape. Le but est de faire préciser
aux élèves leurs pensées...
Gestes professionnels : vers une définition…
 Dominique Bucheton (2009) définit le concept de geste professionnel comme une action
« pour faire agir ou réagir l’autre » selon certaines préoccupations. Inscrit dans la
professionnalité, ce geste de l’enseignant est adressé aux élèves. Elle conçoit la
définition des gestes professionnels comme difficile car "la nature complexe de ces
gestes (qui incluent des gestes langagiers, des gestes de travail, des gestes didactiques et
éducatifs) renvoie à des champs théoriques différents". Extrait du livre de D.Bucheton et
O.Dezutter 2008 "Le développement des gestes professionnels dans l'enseignement du
français".
 Dans ce même livre, elle propose les éléments d'une problématique : « S'intéresser aux
pratiques réelles, ordinaires des enseignants de français dans des contextes divers est
devenu aujourd'hui une urgence si on veut mieux comprendre les réussites ou les ratés
apprentissages des élèves. Comment les enseignants s'y prennent-ils vraiment ? Y auraitil manières de faire, des gestes professionnels plus efficients ou d'autres au contraire qui
empêchent les élèves d'apprendre, qui les inhibent ? Peut-on mieux comprendre les
décisions qui se prennent dans l'urgence de la dynamique de la classe ? Où prennentelles leur source? Dans les modèles didactiques anciens ou plus récents, l'expérience de
la classe? Dans les choix éthiques d'une équipe, la culture propre de l'enseignant ? »
 Gérard Sensevy nomme geste d'enseignement « une manière de faire grâce à laquelle
celui qui a élaboré un rapport construit et de "première main" au savoir va assurer la
communication de ce savoir, en général au sein d'un dispositif didactique. » Extrait de
TFE Travail et formation en éducation n°5: 2010
Penser l’acte de former et la formation
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Venu du latin « formare », le mot « formation » possède la même racine que
forme, formel et format.
Le terme « formation » est étymologiquement de l’ordre du « prendre forme »
Former, c’est savoir communiquer en sachant qu’il ne suffit pas de bien dire
une chose pour être compris : il faut aussi vérifier que le public a bien compris
et lui donner l’envie d’écouter la suite.
Former, c’est faciliter l’assimilation des connaissances par les stagiaires et pour
cela mesurer leur possibilité d’apprentissage.
Former suppose d’animer un groupe qui est une entité vivante avec sa logique
et évolution propres, on parle de la dynamique du groupe.
Conduire un groupe d’adultes d’une situation initiale à une situation projetée
(l’objectif de la formation) au moyen d’un ensemble de procédures que nous
appelons le système pédagogique
• Rendre conscient les stagiaires de leur progression dans l’assimilation
des contenus avec des évaluations et des bilans intermédiaires
•
Soutenir, encourager, conseiller, considérer, valoriser.
Analyser sa pratique tel un formateur
réflexif pour conclure
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Le formateur réflexif est à même selon Schon de développer des capacités
d’activité réflexive et transformationnelle sur sa pratique. Pastré (2011) explique
que les novices apprennent plus après l’action que pendant l’action.
En effet, lors de procédures de débriefing, les professionnels se trouvent dans une
posture d’analyse réflexive qui est rétrospective à leur propre activité. Ils
peuvent ainsi formuler des hypothèses sur ce qui s’est passé lors de moments
particulièrement critiques, ils peuvent regarder éventuellement des traces de leur
activité, ils peuvent consulter calmement des observables de ce qu’ils ont fait.
Pastré (2011) constate qu’après des séances d’analyses réflexives que sont les
débriefings les jeunes ingénieurs sont désormais capables de bien maîtriser dans
la pratique des situations semblables à celles analysées.
Cela renvoie à une conception de l’apprentissage qui reconnaît le primat de
l’erreur : Bachelard (1972) souligne que lorsqu’on apprend, on commence
généralement par se tromper. L’apprentissage apparaît du coup lorsque les sujets
sont aptes à corriger leurs erreurs. L’apprentissage serait-il alors une longue
entreprise de rectification ?
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