Au sujet de la motivation
On parle beaucoup de la motivation dans l’entreprise et des différents leviers d'action pour la
développer et amener chaque collaborateur à un engagement sans faille. Bonus, intéressement,
plan d’épargne, avantages en nature incentive, etc.
Mais est-ce que c'est vraiment de la motivation ? Ces moyens ne sont-ils pas des faux amis, des
succédanés qui traduisent une vision incomplète de la motivation, voire une incompréhension de
son véritable sens ?
Il semble que cette méprise ne date pas d’hier. Dans un article de la Harvard Business Review de
janvier 1968, Frederick Herzberg l’un des grands théoriciens de la motivation avec Abraham
Maslow, soulignait déjà, non sans humour, qu’on attendait toujours que la motivation voie enfin le
jour dans la gestion des ressources humaines et le management de l’entreprise.
Il explique ainsi que dans les moyens généralement utilisés pour faire faire quelque chose à
quelqu'un - le plus sûr et le plus direct étant ce qu’il surnomme le KITA (Kick In The Ass) - la
personne motivée est celle qui actionne le moyen, non celle qui en est le destinataire. L’action
entraîne un mouvement, le collaborateur bouge; il n’est pas motivé pour autant.
Si je dis à quelqu’un : “fais çà pour moi ou pour l'entreprise et en contrepartie, je t’accorderai une
récompense, une promotion, plus de statut, etc, la plupart des gens penseront que c’est de la
motivation. Pourtant, je devrai répéter la même chose quand je voudrai à nouveau lui faire faire
quelque chose, un peu comme si je devais recharger ses batteries à chaque fois.
Or, nous dit Frederick Herzberg, on ne peut parler de motivation que lorsque la personne a
son propre générateur et qu’elle n’a pas besoin de stimulant extérieur.
Selon lui les moyens couramment utilisés par les RH, tels que l’augmentation de salaire, les
avantages sociaux, la formation, le développement personnel ou la réduction du temps de travail
(les gens motivés cherchent à travailler plus, pas moins), ne vont produire des résultats qu’à court
terme à un coût qui, lui, va augmenter de manière constante car ce sont des moyens qui agissent