l’humeur de type maniaque ou dépressif, ou
mixte (troubles de l’humeur atypiques).
•Héboïdophrénie : forme évoluant sur un mode
de déséquilibre psychopathique avec des com-
portements antisociaux associés à des manifesta-
tions de discordance.
•Schizophrénie pseudonévrotique : c’est l’asso-
ciation des symptômes dissociatifs (troubles du
cours de la pensée, de l’affectivité, etc.) avec une
symptomatologie névrotique, phobique, obses-
sionnelle et hystérique.
Évolution et pronostic
La généralisation des soins psychiatriques, l’ap-
parition des neuroleptiques ont bouleversé le
cours évolutif des schizophrénies. L’évolution
déficitaire vers un tableau d’allure démentiel est
devenue rare.
Selon certaines statistiques, il y aurait guérison
dans 25 % des cas, évolution défavorable défici-
taire dans 25 % des cas et évolution intermit-
tente, avec alternance de poussées évolutives et
de périodes de rémission, dans 50 % des cas.
Les facteurs de bon pronostic sont le début
des troubles à un âge tardif, le sexe féminin,
le déclenchement après un stress, l’associa-
tion d’un délire à des troubles de l’humeur, l’ab-
sence d’antécédent de troubles de la personna-
lité, la bonne réponse aux neuroleptiques, la
présence de périodes de rémission complète
dans l’évolution.
Traitement
Il est important d’éliminer les étiologies orga-
niques qui se révèlent par un tableau psychia-
trique avant de poser le diagnostic de schizophré-
nie et de mettre en place un traitement : il peut
s’agir de tumeurs cérébrales, de certaines maladies
infectieuses inflammatoires et métaboliques,
d’épilepsies ou de certaines prises de toxiques.
La prise en charge du schizophrène comporte
trois volets : la chimiothérapie, la psychothéra-
pie et la sociothérapie.
Chimiothérapie
Elle est basée essentiellement sur les neurolep-
tiques incisifs et sédatifs, associés parfois à des
hypnotiques et aux antidépresseurs (à utiliser
avec prudence car ils peuvent aggraver ou dé-
clencher le délire). L’hospitalisation dans les
phases aiguës est incontournable pour cadrer le
patient et mettre en place un traitement d’attaque
avec des doses importantes en intramusculaire ou
d’emblée per os, en fonction de la tolérance du pa-
tient. Les correcteurs des effets secondaires des
neuroleptiques sont souvent associés. En fonction
de l’évolution, on adaptera la posologie pour arri-
ver à un traitement d’entretien à doses réduites. La
forme retard des neuroleptiques sera privilégiée
pour une meilleure observance dans les cas de
non-consentement aux soins, assez fréquents.
Psychothérapie
•Psychothérapie de soutien, qui aide le patient
à renouer avec la réalité et l’aide à poursuivre le
traitement.
•Psychothérapie d’inspiration analytique : l’in-
dication est à poser pour certains cas.
•Psychothérapie familiale pour permettre d’évi-
ter le rejet ou la surprotection du patient.
Les mesures sociothérapiques
Durant l’hospitalisation, l’ergothérapie et les
thérapies occupationnelles permettent de limiter
l’apragmatisme des patients. A la sortie de l’hô-
pital, il faut s’assurer que le logement et les
conditions d’existence des patients sont cor-
rects ; on peut les soutenir pour suivre une for-
mation professionnelle, pour retrouver un em-
ploi, continuer une scolarité déjà entamée ou
obtenir une pension d’invalidité si la réinsertion
socioprofessionnelle est impossible.
Certaines mesures transitoires peuvent être pro-
posées : hôpital de jour, de nuit, foyer de post-
cure, centre d’accueil thérapeutique à temps
partiel (CATTP).
En conclusion, la prise en charge du schizo-
phrène, conçue dans la politique du secteur, doit
être coordonnée par les différents soignants
(infirmiers, assistantes sociales, médecins géné-
ralistes, psychologues, psychiatres, etc.) avec
l’objectif de conserver une bonne relation thé-
rapeutique avec lui, d’apprécier l’évolution et
de dépister des rechutes éventuelles en vue de
la mise en place d’une prise en charge adaptée,
de s’assurer de la bonne observance du traite-
ment et de sa bonne tolérance, de soutenir les
démarches d’autonomisation et de réinsertion
socioprofessionnelle.
L’équipe soignante capable de contribuer à une
évolution favorable de l’affection est celle qui sait
être reconnue par le patient et sa famille comme
une équipe stable dans le temps et sur laquelle
on peut compter.
Dr D. Mebtouche
psychiatre, hôpital Sud francilien,
unité Jacques-Lacan, Yerres
Pour en savoir plus...
H. Hey. Manuel de Psychiatrie.
Revue de l’étudiant en médecine : Psychiatrie (24-2-06-3).
J. Daniel-Guelfi, P. Boyer, S. Consoli, R. Olivier-Martin. Psychiatrie. Puf,
coll. “Fondamental”.
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