Corrigé
Questions
I. Un paysage radieux
1.
a) Ce texte présente les caractéristiques formelles d'un poème. En effet, il est composé en alexandrins (vers de
douze syllabes). Il présente des rimes, c'est-à-dire que chaque vers s'achève avec un mot dont la sonorité est
reprise à la fin d'un autre vers. Par exemple, dans la première strophe, les rimes sont croisées : « rivière »/
« fière » ; « haillons »/ « rayons ».
b) Ce type de poème formé de deux quatrains et de deux tercets est appelé un sonnet.
2. Dans la première strophe, les mots qui appartiennent au champ lexical de la lumière sont : « argent » ;
« soleil » ; « luit » (verbe « luire ») ; « rayons ».
3. Dans « … un petit val qui mousse de rayons. », le nom « val » est déterminé par l'article indéfini « un ». Ses
expansions sont l'adjectif qualificatif « petit », épithète du nom « val » et la proposition subordonnée relative
« qui mousse de rayons », complément du nom « val ».
4. Cette première strophe est plutôt gaie, elle évoque un paysage joyeux par son ambiance sonore avec
l'expression « où chante une rivière » (vers 1) et par sa luminosité avec l'expression « qui mousse de rayons »
(vers 4).
5. L'expression « où chante une rivière » est une personnification. Le bruit que fait la rivière est assimilé au
chant produit par une personne.
II. Des détails étranges
1. Dans la première strophe, le nom qui a souvent un sens péjoratif est « trou ». On retrouve ce mot à la fin du
poème, au dernier vers, dans le groupe nominal « deux trous rouges ».
2.
a) Les mots exprimant le sommeil dans le poème sont les suivants : « Dormeur » (titre) ; « dort » (vers 7, 9
et 13) ; « lit » (vers 8) ; « il fait un somme » (vers 10) ; « berce-le » (vers 11).
b) Le verbe dormir est employé à trois reprises.
3. Certains détails montrent que la position du soldat n'est pas favorable à un repos confortable : « la nuque
baignant dans le frais cresson bleu » (vers 6) ; « Les pieds dans les glaïeuls… » (vers 9) ; « Il dort dans le
soleil… » (vers 13).
4. Le soldat est comparé à « un enfant malade » (vers 10) par l'expression de son visage dans la proposition
« Souriant comme sourirait un enfant malade… » (vers 9-10).
5. Le verbe « sourirait » est au présent du mode conditionnel. Il exprime une hypothèse qui sous-entend « si le
soldat était un enfant malade ».
III. Une réalité qui se révèle
1. La description du « dormeur du val » est construite selon une progression du plus grand au plus petit qui
reproduit une séquence cinématographique dans laquelle, par un effet de zoom, on s'approche de plus en plus
du sujet. Dans la première strophe, c'est un plan large qui englobe tout le paysage. Dans la seconde et dans la
troisième, le soldat est cadré dans son ensemble, de la tête (vers 5) aux pieds (vers 9) avec quelques détails (la
bouche, la nuque, le sourire). Dans la dernière strophe, des détails significatifs sont présentés en gros plan : sa
narine, sa main sur sa poitrine, enfin les « deux trous rouges » à son côté.
2.
Les couleurs citées dans la deuxième strophe sont des couleurs froides : le bleu et le vert. Elles s'opposent aux
teintes lumineuses suggérées dans les expressions « haillons d'argent », « le soleil […] luit » et « … qui mousse
de rayons. »
3.
Dans la quatrième strophe, la couleur rouge évoque le sang qui a coulé des blessures, elle symbolise donc la
mort.
4.
Le soldat a reçu des blessures et s'est traîné jusqu'au bord de la rivière pour y mourir. Sa mort est suggérée par
son immobilité totale, son absence de souffle (« Les parfums ne font pas frissonner sa narine… » (vers 12),
« … sa poitrine tranquille. » (vers 13), c'est-à-dire qui n'est pas animée par la respiration).