Note DGPN/DCSP (4 pages)

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RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
MINISTÈRE DE L'INTÉRIEUR
Paris, le 30 octobre 2012
DIRECTION GENKRALE
DE LA POLICE NATIONALE
DIRECTION CENTRALE
DE LA SECURITE PUBLIQUE
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Affaire suivie par : Olivier Eiiault
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N O T E DE S E R V I C E
à
Mesdames et messieurs les directeurs départementaux
de la sécurité publique
S/c de mesdames et messieurs les préfets
(y compris DOM)
S/c de monsieur le préfet de police des Bouches-du-Rhône
S/c de messieurs les préfets délégués pour la sécurité et ia défense
Monsieur le chargé de mission
coordonnateur des services de sécurité intérieure en Corse
Messieurs les directeurs de la sécurité publique
S/c de monsieur le haut commissaire
de la République en Nouvelle Calédonie
S/c de monsieur le haut commissaire
de fa République en Polynésie française
S/c de monsieur le préfet de Mayotte
OBJET
Communication externe des directions départementales de ia sécurité
publique
P.J.
Note DGPN n°6457-D du 25 octobre 2012
Ces dernières années ont été marquées par une présence accrue de l'action des
services de sécurité publique dans les médias, grâce notamment à rengagement des
directeurs départementaux de la sécurité publique. Les reportages télévisuels se multiplient ;
les actions de prévention, comme l'opération tranquillité vacances, sont largement relayées
par la presse.
Néanmoins ies nouveaux modes de communication que constituent l'Internet,
les réseaux sociaux et ies médias spécialisés dans l'information continue, doivent nous
inciter à adapter notre communication, notamment sur l'événementiel. En effet,
communiquer trop peu ou trop tard en la matière peut induire des conséquences
malheureuses : développement de rumeurs, mauvaise information du public, suspicions
diverses.... Cela contribue en outre à occulter le travail des policiers qui mériterait d'être
plus souvent valorisé.
ADRESSE POSTALE . PLACE BEAUVAU 75800 PARfS CEDEX 08-- STANDARD 01.49.27.49.27 - 01,40.07.60.60
ADRESSE INTERNET : www.interieur.gouv.fr
C'est pourquoi, suivant les instructions de monsieur le ministre de l'intérieur
(discours cadre sur la sécurité le 18 septembre 2012), et conformément à la note visée en
référence de monsieur le directeur général de la police nationale, j'ai décidé de modifier
substantiellement les règles de la communication externe au sein de la direction centrale de
la sécurité publique.
Ainsi, ie directeur départemental pourra communiquer rapidement et
directement (1) ; il sera soutenu et, autant que de besoin, assisté (2).
1 - La communication proactive du P.D.S.P.
1-1 La communication sur des événements conjoncturels
Pour réagir- rapidement à l'événementiel, le D.D.S.P., ou le chef de service à
qui il a délégué cette mission, peut communiquer d'initiative, dès lors qu'il ne fournit que
des éléments factuels.
Il s'agit de privilégier la prise de parole des responsables opérationnels au
pins près de l'action et de façon immédiate pour éviter que d'autres, moins au fait de
l'événement, ne le fassent.
Cette communication vise à éviter les controverses et limiter les rumeurs. Elle
est également destinée à donner une information sûre au public et à le rassurer en montrant
une occupation effective et réactive du terrain, ainsi qu'une adaptation des moyens
nécessaires au traitement de l'événement.
Par conséquent, elle doit être rapide mais fiable, c'est-à-dire qu'elle aura fait
l'objet de comptes rendus recoupés. Elle sera, si possible, organisée sur le terrain en
utilisant au mieux les supports visuels de notre institution.
Toute prise de parole sera systématiquement accompagnée d'une information
au préfet et/ou au procureur de la République.
Cette communication initiale pourra être prolongée par de nouveaux points
presse réalisés soit par leD.D.S.P., soit par le préfet ou le procureur en présence duD.D.S.P.
Dans les cas où le D.D.S.P. réaliserait seul une nouvelle action de communication
concernant une affaire judiciaire, il devra au préalable délimiter avec le procureur de la
République les éléments factuels qui peuvent être communiqués (notamment en se basant
sur les informations déjà en possession des journalistes).
La communication de toute opération ou service d'ordre susceptible de
connaître une répercussion médiatique devra impérativement être organisée lors de
réunions préparatoires. A défaut d'assurer cette mission lui-même ou de la déléguer à un
chef de service, le DDSP désignera un communiquant parmi ses collaborateurs.
Dans les grandes D.D.S.P., l'officier de communication doit être en mesure
de se projeter sur les lieux d'événements médiatiques pour soutenir la communication du
directeur départemental ou de son adjoint, ou procéder lui-même, en tenue d'uniforme et sur
instruction, à la diffusion d'informations factuelles.
Les officiers de communication affectés auprès des DDSP coordonnaient
zonaux doivent également apporter leurs conseils et leur assistance aux DDSP de la zone,
notamment en se transportant sur place le cas échéant.
Je précise enfin que la communication concerne tous les événements auxquels
nous pouvons être confrontés, y compris l'ordre public lié à des violences urbaines et les
faits au sujet desquels l'institution est mise en cause, dès lors qu'il ne s'agit que d'éléments
factuels. Il s'agit-là de faire preuve de transparence et ainsi de renforcer le lien de
confiance avec la population.
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1-2 La valorisation de Vaction des services
La communication institutionnelle, concernant notamment les bilans annuels,
les politiques de sécurité (comme par exemple les zones de sécurité prioritaires) et
l'évolution de la délinquance, doit continuer d'être organisée par les préfectures.
De même, tout reportage ou immersion de journalistes au sein des services,
destiné à une diffusion nationale, doit toujours être autorisé par le S.I.C.O.P. après avis de la
D.C.S.P., du préfet, du procureur de la République (le cas échéant) et du D.D.S.P.
En revanche, ce dernier peut communiquer sur les initiatives locales visant
à améliorer le service rendu à nos concitoyens ou à promouvoir le recrutement. Une
simple déclaration sera adressée au préfet du département à titre de compte rendu.
Il en va ainsi, par exemple, de la diffusion de conseils pour lutter contre les
cambriolages, de la promotion de l'aide aux victimes, de la présentation des améliorations
de l'accueil, de la sensibilisation à la lutte contre l'insécurité routière, de l'information sur
les opérations de prévention de la délinquance ou de dissuasion (opération tranquillité
vacances, opération anti hold-up...).
Dans ces domaines, vous n'hésiterez pas à faire preuve d'imagination et
d'innovation afin de mieux faire connaître nos actions de proximité auprès de la population.
2 - Le soutien aux D.P.S.P. en matière de communication
La communication est trop souvent ressentie comme une prise de risque et une
charge supplémentaire, alors qu'elle est désormais au cœur de notre métier. C'est pourquoi
la nouvelle politique en la matière s'accompagne d'un soutien et d'une assistance aux
D.D.S.P.
2-1 Le droit à Verreur
Une erreur portant sur la tonalité de l'intervention médiatique ou le
désagrément de subir ponctuellement une déformation du message délivré ne justifie
aucunement les réticences fréquemment rencontrées pour communiquer.
2-2 L'assistance aux D.D.S.P.
Au niveau local
Le chargé de communication départemental doit être associé à toute opération
de communication. Lorsqu'une interview, un reportage ou un tournage est réalisé, il veille
au bon déroulement de l'action. En matière télévisuelle, il doit notamment conseiller le
communiquant sur son environnement (retrait des objets inadéquats, mise en place de
visuels police...).
A ce titre, et afin d'améliorer notre identification lors de ces actions, chaque
chargé de communication départemental va prochainement être destinataire d'un kit de
communication composé de nouveaux visuels apposés sur divers supports (panneaux en
mousse, kakémono, flamme...).
Au niveau national
La division de la communication de Pétat-major est à l'entière disposition des
D.D.S.P. Elle peut fournir des conseils à distance, mais aussi se déplacer pour apporter son
assistance à toute opération de communication locale. A la demande d'un directeur
départemental, elle peut ponctuellement prendre en compte la communication d'une
direction départementale.
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Par ailleurs, l'E.N.S.P. propose des formations qui permettent de mieux
appréhender la matière grâce à des mises en situation réalistes, notamment au cours du stage
« face à la caméra ».
Enfin, le S.I.C.O.P., avec l'appui technique du C.H.E.M.I., dispensera
prochainement des formations adaptées au profit des D.D.S.P. nouvellement nommés.
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Je n'ignore pas les difficultés que peut engendrer la mise en œuvre de ces
instructions dans vos services. C'est pourquoi, je vous demande de prendre attache avec vos
autorités préfectorales et judiciaires pour fixer en amont les nouvelles modalités de la
communication, dans la droite ligne des instructions du ministre de l'intérieur.
Savoir communiquer fait aujourd'hui partie des pré-requis du management et
devient, à ce titre, une des conditions de la réussite professionnelle des directeurs
départementaux.
/
Pascal LÂLJLE
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