2
A -
-
: ’ ASED (A S
E D)
J ADRIEN , B BEAUJAT , A MALLET , L GAM-
BOTTI , C BERTOLUS
1. unité de Recherche Clinique et INSERM U436, Hôpital de la Pitié-Salpê-
trière et Université Paris 6, Paris
2 service d’ORL, Hôpital Tenon et Université Paris 6, Paris
3 service de Chirurgie Maxillo-Faciale, Hôpital de la Pitié-Salpêtrière et Uni-
versité Paris 6, Paris
Introduction Le pronostic des carcinomes épidermoïdes des VADS est d’autant plus péjoratif qu’ils
sont diagnostiqués tardivement. L’inuence de facteurs démographiques, socio-économiques et liés au
parcours de soins des patients sur le stade au diagnostic du cancer des VADS n’a pas encore fait l’objet
de recherche. L’objectif de l’étude est de déterminer lesquels de ces facteurs sont associés à un diagnostic
tardif (cancers au stade T3/T4).
Matériels et méthodes L’étude ASED multicentrique française a recueilli ces données à partir de deux
questionnaires (un rempli par le patient et un par le chirurgien). Les patients (n = 435) présentant un
carcinome épidermoïde des VADS (tout stade TNM) sont inclus de manière prospective de décembre
2010 à juin 2012. L’analyse principale est stratiée sur le stade T (T1/T2 vs T3/T4). L’analyse secondaire
de facteurs de risque est faite par régression logistique uni- et multivariée modélisant la probabilité
d’avoir un cancer T3/T4 au diagnostic, après ajustement sur le sexe et le centre investigateur.
Résultats Les patients T3/T4 représentent 52% de l’échantillon. Leur IMC est plus faible que celui des
patients T1/T2 (23 vs 24, p = 0,04). La précarité selon le score EPICES est plus fréquente dans le groupe
T3/T4 (76% vs 69%, p = 0,14). La consommation de tabac et d’alcool n’est pas associée à la gravité du dia-
gnostic. Les centre franciliens recrutent plus de patients T3/T4 que T1/T2, contrairement aux centres
du Sud (p = 0,04). Les délais de consultation sont identiques dans les deux groupes. Les facteurs associés
à un diagnostic tardif en multivarié sont l’activité professionnelle (OR = 0,5 [0,3-0,8] vs non actif), la
consultation spécialisée préalable (OR = 0,6 [0,3-0,9]) et la localisation tumorale hypopharyngée (OR =
3,5 [1,7-7,2] vs cavité buccale).
Conclusion La détection tardive des carcinomes épidermoïdes des VADS est inuencée par l’activité
professionnelle, la consultation préalable d’un médecin spécialiste en cancérologie des VADS et la loca-
lisation tumorale.
Mots-clés Carcinome épidermoïde des VADS, diagnostic tardif, précarité, parcours de soins.
de cancers pulmonaires (concept de champ de cancérisation) (5). L’un des obstacles majeur à cette
recherche est la nécessité d’inclure les patients atteints de lésions à potentiel malin dans des cohortes
prospectives et d’y associer une collection de matériel biologique.
Dans cette présentation nous décrirons nos travaux dont les objectifs sont les suivants : 1-la mise en
évidence de marqueurs moléculaires pour identier les patients porteurs de leucoplasies orales à très
haut risque de développer des carcinomes épidermoïdes de la cavité buccale ; 2-la recherche de nou-
velles cibles thérapeutiques pour la prévention de la transformation maligne. Notre recherche se base
sur l’analyse de biopsies de leucoplasies orales recueillies de façon prospective chez des patients inclus
dans des essais cliniques de chimioprévention (6-8), ainsi que sur l’utilisation de modèles précliniques
in vitro et in vivo. Les résultats utilisant diverses plateformes d’analyse à haut-débit pour caractériser les
anomalies du génome et du transcriptome de leucoplasie orale seront présentées. Dans ce domaine de
la recherche, les collaborations entre centres experts sont indispensables pour permettre la validation
des biomarqueurs candidats dans des cohortes indépendantes. Divers projets allant dans ce sens seront
présentés.
Références
1. Sarode SC, Sarode GS, Karmarkar S, Tupkari JV. A new classication for potentially mali-
gnant disorders of the oral cavity. Oral Oncol. 2011;47:920-1.
2. Silverman S, Jr., Gorsky M, Lozada F. Oral leukoplakia and malignant transformation. A fol-
low-up study of 257 patients. Cancer. 1984;53:563-8.
3. Sankaranarayanan R, Ramadas K, omas G, Muwonge R, ara S, Mathew B, et al. Eect of
screening on oral cancer mortality in Kerala, India: a cluster-randomised controlled trial. Lan-
cet. 2005;365:1927-33.
4. William WN, Jr., Heymach JV, Kim ES, Lippman SM. Molecular targets for cancer chemopre-
vention. Nat Rev Drug Discov. 2009;8:213-25.
5. Bhutani M, Pathak AK, Fan YH, Liu DD, Lee JJ, Tang H, et al. Oral epithelium as a surro-
gate tissue for assessing smoking-induced molecular alterations in the lungs. Cancer Prev Res
(Phila). 2008;1:39-44.
6. Saintigny P, El-Naggar AK, Papadimitrakopoulou V, Ren H, Fan YH, Feng L, et al. DeltaNp63
overexpression, alone and in combination with other biomarkers, predicts the development of
oral cancer in patients with leukoplakia. Clin Cancer Res. 2009;15:6284-91.
7. Saintigny P, Zhang L, Fan YH, El-Naggar AK, Papadimitrakopoulou VA, Feng L, et al. Gene
expression proling predicts the development of oral cancer. Cancer Prev Res (Phila). 2011;4:218-
29.
8. Taoudi Benchekroun M, Saintigny P, omas SM, El-Naggar AK, Papadimitrakopoulou V,
Ren H, et al. Epidermal growth factor receptor expression and gene copy number in the risk of
oral cancer. Cancer Prev Res (Phila). 2010;3:800-9.