Epidé Epidémiologie descriptive des primoprimo-cancers des voies aé aérodigestives supé supérieures dans le NordNord-Ouest de la France en 2008 : Spé Spécificité cificité des cancers de la cavité cavité buccale et de l’ l’amygdale Ligier Karine1, Guizard Anne-Valérie2, Launay Ludivine3, Gasnier Céline2, Messin Nicole1, Bara Simona4, Lapôtre-Ledoux Bénédicte5, Dejardin Olivier3, Babin Emmanuel3, Launoy Guy3 1.Registre général des cancers de Lille et de sa région, GRPS, C2RC, 235 Av de la Recherche cs 50086, 59373 Loos cedex. 2.Registre général des tumeurs du Calvados, Centre François Baclesse, Av Général Harris, BP 5026, 14076 Caen cedex 5. 3.ERI3 INSERM "Cancers & Populations", UFR de Médecine, Av de la Côte de Nacre, 14032 Caen. 4.Registre des cancers de la Manche, CHP du Cotentin, 46 rue Val de Saire, 50102 Cherbourg-Octeville. 5.Registre du cancer de la Somme, Bât. de Santé Publique, CHU hôpital nord, 80054 Amiens. Contexte et objectif Figure 1 : Répartition des localisations de cancers Adénopathie cervic ale sans porte d'entrée 4,7% En France, bien que l’incidence des cancers des voies aéro-digestives supérieures (VADS) diminue depuis 25 ans chez les hommes, ces cancers restent encore fréquents au regard des autres pays européens. Ce problème de santé publique est visé par les nombreuses mesures du Plan Cancer 2009-2013, notamment par la mesure 17.3 « améliorer la détection précoce des cancers de la cavité buccale ». Dans le Nord-Ouest de la France, qui présente les taux d’incidence parmi les plus élevés au niveau national, une étude épidémiologique portant sur les « Déterminants socioéconomiques, comportementaux et cliniques de la survie des patients atteints d’un cancer des VADS » est en cours. L’objectif de cette communication est de présenter la description des cas de cancers des VADS de la première année d’inclusion de cette étude et d’apporter un éclairage spécifique sur les cancers de la cavité buccale et de l’amygdale. Méthodes Population - patients ayant eu un cancer incident des VADS en 2008 (ICDO 3ème édition : C01 - C06 ; cancers de la cavité buccale, C09 ; amygdale, C10 ; oropharynx, C12 - C14 ; sinus piriforme, hypopharynx et pharynx SAI, C32 ; larynx et C76.0 ; adénopathie cervicale sans porte d’entrée), - domiciliés dans les départements du Calvados, de la Manche et dans la zone de proximité de Lille (ZPL), - âgés de plus de 20 ans au diagnostic, - sans antécédent de cancer. Signalement Les patients ont été inclus, en prospectif, à partir des listes de Réunion de Concertation Pluridisciplinaire (RCP) puis, en rétrospectif, à partir des bases de données des registres. Données enregistrées - caractéristiques du patient - nature du cancer (topographie, histologie) - circonstances de découverte - extension au diagnostic (TNM) Bouche SAI 12,6% Cavité Buc c ale 34,1% Larynx 22,5% Base de langue 12,6% Palais 17,6% Langue mobile 25,2% Pharynx SAI 0,4% Sinus piriforme et hypopharynx 17,0% Oropharynx 10,5% Gencive 8,2% Plancher de la bouche 23,9% Amygdale 10,7% Tableau 1 : Diagnostic des cancers de la cavité buccale et de l’amygdale Douleur Tuméfaction- Adénopathies Altération EG-Amaigrissement Fortuit Exam clin. systématique Dyspnée Dysphonie Hémorragie buccale NP Extension de la tumeur - cT 1 2 3 4 X Inconnu Mode de découverte % 55,0 14,4 8,1 5,3 1,9 1,0 1,4 1,0 12,0 18,2 26,3 12,9 38,8 2,4 1,4 Figure 2 : Répartition des stades au diagnostic par localisation cancéreuse 10 0 % 10 0 % Résultats Cancers des VADS : 466 patients ont été inclus - 83,5% étaient des hommes (sex ratio = 5,0) - l’âge médian au diagnostic était égal à 58,0 ans (min. 37; max. 89) - l’indice de Charlson médian était égal à 2 - 95,7% des tumeurs étaient épidermoïdes - les cancers de la cavité buccale et de l’amygdale représentaient 44,8% des cas (figure 1) Cancers de la cavité buccale et de l’amygdale : 209 patients ont été inclus - 79,9% étaient des hommes (sex ratio = 4,0) - l’âge médian au diagnostic était égal à 58,0 ans (min. 37; max. 89) - au sein de la cavité buccale, les cancers de la langue mobile et du plancher de la bouche étaient les plus fréquents (figure 1) - le mode de découverte le plus fréquent était l’apparition de douleur (55%). Un examen clinique systématique était à l’origine du diagnostic dans 1,9% des cas (tableau 1) - la tumeur était inférieure à 2 cm dans 18,2% des cas (tableau 1) - 75,5% des cas étaient diagnostiqués au stade 3 ou 4 (figure 2) - 92,3% des patients sont passés en RCP au cours de la prise en charge initiale 9 3 ,1 % 9 2 ,9 % 90% S ta d e 1 -2 S ta d e 3 -4 7 9 ,1 % 80% 7 0 ,4 % 70% 60% 5 6 ,0 % 50% 4 4 ,0 % 40% 2 9 ,6 % 30% 2 0 ,9 % 20% 10% 7 ,1 % 6 ,9 % 0% 0% L a ryn x (N =10 5 ) C a v it é B u c c a le (N =159 ) O ro p h a ryn x (N =4 9 ) A m yg d a le (N =5 0 ) S in u s p irif o rm e , hyp o p h a rynx e t p h a ryn x S A I (N =8 1) A d é n o p a t h ie c e rv ic ale s a n s P E (N =22 ) Discussion et conclusion Remerciements Nous remercions : les oto-rhino-laryngologistes, les chirurgiens maxillo-faciaux, les stomatologistes, les oncologues, les anatomopathologistes, les médecins DIM, les médecins des caisses d’assurance maladie, les secrétaires de RCP, les secrétaires médicales et archivistes des départements du Calvados, de la Manche et du Nord. Nous remercions également l’INCA et les Comités départementaux de la Ligue contre le cancer du Calvados, de la Manche et du Nord pour le financement de ce projet. Les cancers de la cavité buccale et de l’amygdale sont diagnostiqués à un stade tardif, cependant les décisions thérapeutiques sont multidisciplinaires, conformément aux recommandations du Plan Cancer. Cette description pourra être reconduite afin de connaître l’évolution des caractéristiques étudiées suite aux campagnes de sensibilisation de la population et des professionnels de santé. Congrès SFSP, 2011, Lille : « Experts, expertises et santé publique : entre différentes acceptions et enjeux, comment avancer ? »