Plusieurs études s’accordent pour montrer que le vécu dans une APSA influe sur la nature
des contenus partagés avec les élèves particulièrement celles qui ont comme cadre
théorique la didactique clinique. Ce paradigme met en correspondance les apports de la
didactique sur les savoirs et leur transmission et l’entrée singulière que chaque enseignant
a avec les savoirs. Selon des études récentes, le vécu dans une APSA semble donc plus
significatif et facilite l’intervention quelque soit l’ancienneté dans le métier d’enseignant
d’EPS (Buznic-Bourgeacq, Terrisse, Lestel, 2008). Le poids de l’expérience personnelle
dans une APSA engage l’enseignant » à délivrer des contenus d’enseignement plus
ouverts, dynamiques et complexes » (Buznic-Bourgeacq, Terrisse, Margnes, 2010). « Le
contenu se trouve moins bloqué dans des aménagements et les enseignants pénètrent
largement plus le milieu de l’élève avec leur corps. Ce dernier est d’ailleurs beaucoup plus
source d’émergence de savoir ». Au contraire, le manque de vécu amène l’enseignant à
« faire illusion » en ayant recours de façon intensive aux outils « institutionnels ». En
outre, le vécu physique dans une APSA nourrit la capacité des enseignants à enseigner.
Adé et al. (2007), dans le cadre du cours d’action, se sont intéressés au poids de la
« familiarité » à une pratique physique et sportive. Ce vécu influence les modalités
d’organisation de la leçon : l’enseignant évolue dans un monde familier et les rapports de
proximité sont accentués garantissant un meilleur apprentissage des élèves. Egalement,
ce vécu influence les formes d’activité déployée : les significations et actions du
professeur d’EPS enseignant une activité considérée comme familière sont plus
pertinentes. L’enseignant est donc plus efficace avec ses élèves mais aussi plus confiant
dans son enseignement (Maclean, 2007). Il existe peu de travaux mais un consensus
général quant à l’utilité de la pratique physique et sportive en formation initiale.
Néanmoins, aucune étude à notre connaissance ne pense l’organisation de cette pratique
physique et sportive pour professionnaliser. Les études citées ci -dessus constatent après-
coup mais rien n’est dit sur le comment organiser. Récemment, plusieurs études centrées
sur une réforme de l’enseignement de l’EPS et sur la mise en place de nouveaux modèles
d’enseignement, se sont intéressées à la question de l’expérience pratique à fournir aux
futurs enseignants d’EPS. Les programmes de formation ont été aménagés de sorte que
les étudiants s’essayent à ces nouveaux modèles et/ou tentent de les exploiter auprès de
leurs élèves lors de stages en établissement. Tout d’abord, cette expérience pratique
concerne la connaissance des contenus autant que la connaissance pédagogique (Forrest
et al, 2012). Les étudiants vivent le modèle pour expérimenter et signifier leurs pratiques
physiques plutôt que simplement le connaître. La capacité des étudiants à exploiter ce