La troisième révolution industrielle - Ligne Avelin

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La troisième révolution industrielle
Comment le pouvoir latéral va transformer l’énergie, l’économie et le monde
Jeremy RIFKIN
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EXTRAITS
« Une grande partie du monde ne le sait pas encore, mais il est clair que nous avons atteint
les dernières limites des possibilités de poursuivre la croissance mondiale dans le cadre d’un
système économique profondément dépendant du pétrole et des autres énergies fossiles.
Nous vivons actuellement, à mon sens, la fin de partie de la deuxième révolution
industrielles et de l’âge du pétrole qui est son fondement ».
« Ce qui nous a fait toucher le mur en termes de mondialisation, c’est le « pic mondial du
pétrole par habitant », à ne pas confondre avec le « pic mondial de la production
pétrolière » ».
« Le système traditionnel caractéristique des première et deuxième révolutions industrielles,
où une poignée de sociétés géantes et de gouvernements possédaient et contrôlaient les
énergies fossiles, paraîtra extravagant aux jeunes de 2050, qui auront grandi dans
l’économie de la troisième révolution industrielle en postulant que l’énergie de la Terre est
comme l’air que nous respirons : un bien public partagé par l’ensemble de l’humanité ».
Le mariage de la technologie d’Internet et des énergies renouvelables
« La valeur naguère incontestée de la croissance illimitée a cédé la place à l’idée de
développement durable ».
« La technologie d’Internet et les énergies renouvelables [sont] en voie de fusionner pour
créer une puissante infrastructure nouvelle, celle d’une troisième révolution industrielle
(TRI) qui [va] changer le monde ».
« Voici les cinq piliers de la troisième révolution industrielle : le passage aux énergies
renouvelables ; la transformation du parc immobilier de tous les continents en ensemble de
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microcentrales énergétiques qui collectent sur site des énergies renouvelables ; le
déploiement de la technologie de l’hydrogène et d’autres techniques de stockage dans
chaque immeuble et dans l’ensemble de l’infrastructure pour stocker les énergies
intermittentes ; l’utilisation de la technologie d’Internet pour transformer le réseau
électrique de tous les continents en inter-réseau de partage de l’énergie fonctionnant
exactement comme Internet (quand des millions d’immeubles produisent localement, sur
site, une petite quantité d’énergie, ils peuvent vendre leurs excédents au réseau et partager
de l’électricité avec leurs voisins continentaux ; et le changement de moyens de transport
par passage aux véhicules électriques branchables ou à piles à combustible, capable
d’acheter et de vendre de l’électricité sur un réseau électrique interactif continental
intelligent ».
« La troisième révolution industrielle transforme tous les bâtiments existants en dédoublant
leur usage : lieu d’habitation et micro-centrale électrique ».
« La jonction de la communication par Internet et des énergies renouvelables engendre une
troisième révolution industrielle (TRI). Au XXIème siècle, des centaines de millions d’êtres
humains vont produire leur propre énergie verte dans leurs maisons, leurs bureaux et leurs
usines et la partager entre eux sur des réseaux intelligents d’électricité distribuée – sur
l’inter-réseau – exactement comme ils créent aujourd’hui leur propre information et la
partagent sur Internet ».
« Les grandes transformations économiques de l’histoire se produisent quand une nouvelle
technologie des communications converge avec un nouveau système énergétique ».
Impression 3D et fabrication additive
« Tout comme l’économie de la troisième révolution industrielle permet à des millions de
personnes de produire leur propre énergie, une nouvelle révolution de la fabrication
numérique rend aujourd’hui possible de faire de même dans la production de biens
durables. (…) Ce procédé s’appelle l’impression 3D. Même s’il ressemble à de la science
fiction, il est déjà là et promet de changer totalement notre façon de penser la production
industrielle. C’est un procédé stupéfiant. (…) Vous cliquez « imprimer » sur votre ordinateur
et vous envoyez un fichier numérique à une imprimante à jet d’encre, mais avec l’impression
3D, c’est un produit tridimensionnel qui va sortir de la machine. Au moyen de la conception
assistée par ordinateur, le logiciel ordonne à l’imprimante 3D de construire les couches
successives du produit, en utilisant une poudre, du plastique en fusion ou des métaux pour
en créer la structure matérielle. (…) Par cette fabrication dite « additive » des millions de
clients vont télécharger des produits personnalisés, fabriqués numériquement et les
« imprimer » dans leur entreprise ou à domicile. La fabrication additive (…) va réduire de
plus en plus les coûts logistiques, avec à la clé d’énormes économies d’énergie ».
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« Repenser le travail »
« Que va-t-il se passer pour les millions de salariés des mains d’œuvre de masse de l’ère
industrielle quand le monde aura dépassé le stade infrastructurel de la troisième révolution
industrielle pour entrer dans l’ère coopérative pleinement distribuée ? En un sens, repenser
le travail ressemble davantage, cette fois, au grand bouleversement qui s’est produit quand
des millions d’individus ont été affranchis du servage dans un système féodal ».
« Le problème n’est plus de chercher comment recycler la main d’œuvre, mais de redéfinir
ce que l’on entend par travail ».
« Le paradoxe est que la main d’œuvre industrielle traditionnelle de la première moitié du
XXIème siècle va contribuer à mettre en place l’infrastructure intelligente d’un nouveau
système économique qui, dans la seconde moitié du XXIème siècle, éliminera les emplois
industriels qui l’ont construite ».
Les travailleurs seront alors « de plus en plus employés dans la société civile à créer du
capital social, tandis que la technologie intelligente remplacera une grande partie – mais pas
la totalité – du travail humain dans le secteur commercial ».
« Si les projections actuelles sont exactes, une infrastructure juvénile de troisième révolution
industrielle devrait être en place dans la plupart des continents vers 2040-2050, époque où
la main d’œuvre industrielle atteindra son point culminant et entrera dans son plateau ».
Du pouvoir vertical au pouvoir latéral
« Traditionnellement le pouvoir s’organise verticalement : c’est une pyramide. Mais
aujourd’hui, l’énergie coopérative libérée par la conjonction de la technologie d’Internet et
des énergies renouvelables restructure fondamentalement les relations humaines : elles ne
vont plus de haut en bas mais côte à côte, et les conséquences sont immenses pour l’avenir
de la société ».
« L’organisation hiérarchique traditionnelle du pouvoir politique et économique cédera la
place au pouvoir latéral, qui étendra sa structure nodale à travers toute la société ».
Des centaines de milliers d’entreprises nouvelles et des centaines de millions
d’emplois nouveaux
« La troisième révolution industrielle (…) va poser les bases d’une ère coopérative
émergente. La mise en place de son infrastructure va créer pendant quarante ans des
centaines de milliers d’entreprises nouvelles et des centaines de millions d’emplois
nouveaux ».
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Nous allons vers le « début d’une ère nouvelle caractérisée par le comportement coopératif,
les réseaux sociaux et les petites unités de main d’œuvre technique et spécialisée ».
Une conception différente de la propriété
« Dans une économie distribuée et coopérative, le droit d’accéder aux réseaux sociaux
mondiaux devient aussi important que celui de posséder une propriété privée sur un marché
national ».
Nous pouvons aboutir à une « conception tout à fait différente de la propriété : le droit de
jouir d’un accès aux réseaux sociaux et de partager des expériences communes avec les
autres ».
« L’accès aux services l’emporte alors sur la propriété et devient le moteur essentiel de
l’économie ».
De la mondialisation à la continentalisation
« La première révolution industrielle a favorisé les villes denses et verticales qui montent
vers le ciel. La deuxième, en revanche, a encouragé les lotissements urbains décentralisés
qui s’étendent vers l’extérieur, horizontalement, à perte de vue. La troisième révolution
industrielle apporte une configuration entièrement différente. (…) Nous envisageons des
milliers de régions biosphériques, dont chacune sera un nœud connecté par des systèmes
d’énergie, de communications et de transports de troisième révolution industrielle dans un
réseau qui recouvre des continents ».
« Partout où la continentalisation est en marche, les régions se connectent pour créer une
infrastructure verte de troisième révolution industrielle ».
« La continentalisation (…) horizontalise la souveraineté nationale et permet aux régions de
se connecter entre elles par-delà les frontières sur des modes entièrement nouveaux, qui ne
créent pas seulement de nouvelles possibilités économiques mais engendrent aussi de
nouvelles identités culturelles et politiques ».
« Dans cette révolution de l’énergie verte, les continents deviennent donc le nouvel espace
de la vie économique, et les unions politiques continentales, comme l’Union européenne, le
nouveau modèle de gouvernement ».
Voilà de formidables opportunités pour « la vieille Europe, où les idées nouvelles sur les
perspectives d’avenir de l’espèce humaine [sont] prises au sérieux ».
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