Actualités Sous la coordination de Didier Le Gall Rev Neuropsychol 2011 ; 3 (2) : 77-81 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 03/06/2017. Du côté de l’American Academy of Neurology C Thomas-Antérion (Saint. Étienne) et F. Sellal (Colmar) ont fait pour nous le point sur les travaux en neuropsychologie lors de la session qui s’est tenue en avril 2011 à Hawaï. Cette édition de l’AAN a été marquée par une profusion de présentations sur l’imagerie fonctionnelle, en particulier en IRMf, dans la maladie d’Alzheimer (MA). Les biomarqueurs physiopathogéniques (détection de la protéine amyloïde et de tau dans le LCR ou de la protéine amyloïde en tomographie à émission de positons) ont été bien moins évoqués. Pour le reste, les communications les plus marquantes ont porté sur la clinique descriptive. C’est ce qui sera développé ici. La maladie d’Alzheimer Les troubles de l’identification Les troubles de l’identification sont fréquents dans la MA et très probablement sous-estimés. Ils concer- nent les proches (délire de sosie et syndrome de Capgras ; persécution et syndrome de Frégoli), les lieux (paramnésie réduplicative), le sujet lui-même ou peuvent être plus complexes (métamorphoses, etc.). Naasan et Lerner (Cleveland, Ohio) ont étudié rétrospectivement 703 patients et les ont retrouvés chez 58,5 % d’entre eux. Dans 34,3 % des cas, les sujets présentaient plus d’un symptôme (tableau 1). Les patients chez lesquels on observait ces troubles étaient plus âgés, moins éduqués, avaient un MMS moyen plus bas (17,3 vs 19,4) et surtout hallucinaient 4 fois plus (88,4 % vs 22 %). Les troubles explicites de l’identification des émotions faciales Menrichelli et al. (Trieste) ont rapporté les performances moindres d’un groupe de 10 patients MA, à un stade modéré de la maladie (MMS moyen à 20,9), par rapport Tableau 1. Fréquence et répartition des troubles de l’identification (n = 411 patients) Symptômes doi : 10.1684/nrp.2011.0175 Trouble identification d’un proche Fréquence 73 % La maison du sujet 53,8 % Les objets familiers 36,7 % Le sujet lui-même 18,2 % Le conjoint 14,1 % REVUE DE NEUROPSYCHOLOGIE NEUROSCIENCES CONGNITIVES ET CLINIQUES à des témoins appariés, dans une tâche d’identification des émotions sur les visages d’autrui, et plus particulièrement la peur et la tristesse, parmi les six émotions qui leur étaient présentées. De plus, 10 sujets MCI amnésiques (MMS moyen à 25,9), se distinguaient aussi des sujets témoins pour le traitement de la peur. Ces résultats soulignent l’atteinte précoce du fonctionnement de l’amygdale et témoignent de modifications subtiles émotionnelles dès le stade précoce de la MA. Les fonctions cognitives des proches de patients Depuis quelques années, on recommande le suivi des conjoints de patients (notamment HAS, 2008) car il a été clairement démontré que leur santé – jusqu’à leur pronostic vital – était engagée. Oken et al. (Portland, Oregon) ont analysé l’état de santé de 31 proches âgés en moyenne de 65 ans et de 25 contrôles appariés avec 4 échelles ou questionnaires concernant le stress (PSS), la dépression (CESD), la fatigue (SF-36), et la qualité du sommeil (PSQI). Les proches se distinguaient des contrôles pour tous ces domaines. Tous les sujets ont aussi réalisé un bilan cognitif centré sur la mémoire, les fonctions exécutives et l’attention. Les proches avaient des performances altérées dans ces deux derniers secteurs et leurs scores étaient corrélés à la fatigue, au sommeil et au stress mais pas à la dépression. Ce travail souligne, d’une part que, les aidants naturels peuvent développer des troubles cognitifs – ceci montrant, de plus, la sensibilité de ces fonctions à des facteurs qu’il convient d’évaluer avant chaque bilan cognitif, d’où la nécessité 77 Actualités absolue du temps d’entretien – et, d’autre part, que la solution à proposer à un proche épuisé et ralenti n’est pas toujours un traitement antidépresseur mais plutôt de l’aide, du répit et du repos. Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 03/06/2017. Nouveautés en imagerie La vedette en IRM est l’imagerie de repos, qui correspond à l’activation cérébrale résultante obtenue lorsque le sujet est dans l’IRM et laisse vagabonder son esprit. On met alors en évidence l’activation d’un réseau neuronal dit « en mode par défaut » (RMD), qui implique les régions hippocampiques, le gyrus cingulaire postérieur et le cortex préfrontal. L’intérêt de la technique est qu’elle est utilisable avec toute IRM, n’exige aucun effort du patient et dure moins de 10 min. Brier et al. (Saint-Louis, Missouri) ont montré que ce RMD s’altérait dans la MA avec une certaine linéarité depuis les stades prodromaux jusqu’à la démence et que cette dégradation pouvait être corrélée aux valeurs de tau dans le LCR. Pievani et al. (Milan) ont par ailleurs prouvé que les anomalies observées ne sont pas imputables à la seule atrophie mais bien à des perturbations fonctionnelles. D’autres réseaux fonctionnels se modifient, comme le réseau « exécutif », particulièrement au stade de MCI amnésique, dont l’augmentation d’activité a été interprétée comme un processus de compensation. Sa facilité d’accès et de réalisation amène de nombreux auteurs à proposer cette technique IRM de mesure du RDM comme un biomarqueur, à des fins diagnostiques dans la MA. Cependant, il manque encore des études sur sa spécificité. Oishi et al. (Baltimore) ont fait la promotion du « signe du fornix », aisé à reconnaître en imagerie en tenseur de diffusion et, selon eux, saisi en 30 s lors d’une IRM. Il a une très bonne fiabilité interexaminateur et traduit l’atteinte du circuit de Papez. Les auteurs l’ont donc cherché chez 24 MCI amnésiques, 78 23 MA et 25 témoins, avec contrôle à 1 et 3 ans. Sa spécificité était parfaite, tant dans la MA que pour prédire quels témoins ou quels MCI allaient s’aggraver. En revanche, le signe n’était présent que chez 13/25 MA à l’inclusion (sensibilité : 0,67). La maladie d’Alzheimer du sujet âgé existe-t-elle ? Deux équipes ont présenté les données neuropathologiques obtenues chez des sujets très âgés suivis sur le plan neuropsychologique de façon longitudinale, de 6 mois en 6 mois. Corrada et al. (Irvine, Californie) ont analysé le cerveau de 34 centenaires (âge moyen : 101 ans, MMSE moyen : 18, avec une fourchette de 0 à 29), dont 19 étaient déments selon les critères DSM-IV. Contre toute attente, il n’y avait aucune différence dans la densité et la distribution des dégénérescences neurofibrillaires et des plaques séniles entre le groupe des déments et celui des sujets cognitivement indemnes. Un tiers des sujets sains remplissai les critères histologiques de MA probable selon le NIA-Reagan (estce la conséquence de leur réserve cognitive ?). A contrario, un tiers des déments n’avait pas assez de lésions de type Alzheimer pour expliquer leur démence. Il existait alors d’autres lésions, dont la plus fréquente était la sclérose hippocampique isolée (16 % des déments) ou en association (10 %) ; seuls 5 % avaient en outre des corps de Lewy. Ceci est cohérent avec les résultats de Schneider et al. (Chicago) qui ont trouvé chez 36/87 sujets suivis de la même façon (dont la moyenne d’âge était de 84,7 ans) la présence de protéine TDP-43 (constituant des inclusions ubiquitine + dans les démences fronto-temporales). Cette présence de TDP-43, surtout dans l’amygdale et l’hippocampe, était fortement corrélée à l’âge, à l’existence d’une détérioration cognitive (surtout la mémoire et les fonctions exécutives), à des lésions de type Alzheimer et à une sclérose hippocampique. Ces données montrent REVUE DE NEUROPSYCHOLOGIE NEUROSCIENCES CONGNITIVES ET CLINIQUES que la démence du sujet âgé est moins pure et soulignent les difficultés thérapeutiques que l’on peut ou pourra donc rencontrer. MCI amnésique (MCIa) et « MCI amnésique plus » Koric et al. (Marseille) ont présenté le suivi de 31 sujets MCIa (critères de Sarazin et al., 2007) à 18 mois en IRM avec analyse morphométrique en VBM. Seize sujets avaient une amnésie hippocampique et 15 une amnésie fronto-sous-corticale. Cette segmentation clinique des sujets semblait pertinente pour les auteurs, avec des profils d’atrophie différents : atrophie hippocampique dans le premier groupe et atrophie plus diffuse dans le deuxième. Cette distinction pourrait avoir un grand intérêt diagnostique et pronostique quant à la maladie dégénérative à venir et à son mode d’expression. La dégénérescence frontotemporale comportementale (DFTc) Racovsky et al. (Philadelphie) ont présenté les données du Consortium international des critères de DFT comportementale (DFTc) avec une étude réalisée grâce à la collaboration de 16 banques de cerveau aux États-Unis et en Europe (dont celle de nos collègues lillois) qui a permis d’étudier a posteriori la sensibilité des critères de Neary et al. (1998) et ceux du Consortium datant de 2009. On distingue : - un diagnostic « possible » lorsque les sujets ont 3 symptômes parmi 6 : désinhibition, apathie/inertie, diminution de l’empathie, persévération/ comportement compulsif, trouble de l’oralité, troubles dysexécutifs ; - un diagnostic « probable » lorsque des données d’imagerie caractéristiques sont disponibles. La sensibilité des critères DFTc était de 85 % pour le diagnostic « possible », et elle était meilleure que Actualités Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 03/06/2017. celle des critères de Neary (52 %). Les nouveaux critères étaient encore plus fiables si les sujets avaient moins de 65 ans. Les cas ne répondant pas aux critères DFTc étaient en priorité les patients avec des troubles de mémoire prédominants (dans ces cas, la place des marqueurs biologiques était primordiale pour éliminer un diagnostic de MA) et des sujets ayant des troubles dans l’espace. Bien entendu, il reste à valider la spécificité de ces critères. La démence de la maladie de Parkinson Le suivi des patients atteints de démence de la maladie de Parkinson (DMP) implique de repérer un éventuel déclin cognitif. Elble et al. (Springfield, Illinois) ont souligné l’intérêt du score de la copie des pentagones du MMS. Ils ont suivi 224 sujets avec un MMS supérieur à 26 avec 3 bilans en 2 ans. Quatre-vingts sujets échouaient dans le dessin avec un MMS moyen de 27,15, tandis que les autres sujets avaient un score global moindre (24,19). À deux ans, le risque relatif des « mauvais copieurs » de développer une démence était de 2,06. Cette difficulté particulière dans ce test est aussi rapportée précocement dans la démence à corps de Lewy et dans la MA où elle est plus tardive ; il ne s’agit donc pas d’un élément diagnostique. Muaygil et al. (Edmonton, Canada) ont souligné l’apport du test de l’horloge. Cette équipe canadienne a évalué 52 patients et 50 témoins, 3 fois en 3 ans. Le test était côté sur 10 points et comportait deux étapes. Le sujet devait produire un dessin spontané de l’horloge puis copier une horloge, afin de distinguer en cas d’échec les erreurs de planification et les erreurs spatiales. Les patients MP avec démence se distinguaient des patients MP dans le dessin spontané (p = 0,007) dès la première évaluation puis aussi en copie à 3 ans (p = 0,006). Ils se distinguaient d’emblée des contrôles pour les deux conditions et ils faisaient plus souvent qu’eux des erreurs de planification et des erreurs spatiales. Le déclin était corrélé avec la BREF mais pas avec le MMS. Les autres tests de dépistage de démence parkinsonienne, dont une version élargie de la BREF, appelée INECO Frontal Screening, se sont révélés moins performants (Arevalo et al., Buenos Aires). On pourrait suggérer devant ces deux études, de généraliser en consultation de suivi de cette population le MMS (pentagones) et l’horloge (dessin spontané et copié). L’évaluation rapide du langage dans une unité neurovasculaire Deux équipes françaises ont souligné l’importance des troubles phasiques au décours des AVC, avoisinant les 30 %, et ont présenté cette année des tests rapides d’évaluation, dont le design et l’objectif pratique étaient assez proches, mais dont l’objet d’étude était différent. La LAST-5 Flamand-Roze et al. (Le KremlinBicêtre) ont présenté la Langage Screening Test- 5 minutes (LAST-5). Ce test minute comprend une épreuve de dénomination (8 images) et deux épreuves de compréhension orale : désignation (4 items) et réalisation de 3 ordres simples. Le score maximum est de 15. Le point fort – outre sa simplicité – est qu’il existe deux formes parallèles. Les auteurs ont vérifié leur reproductibilité auprès de 300 patients hospitalisés et de 104 patients à distance de l’AVC, aphasiques ou non. Ils ont souligné ses bonnes sensibilité et spécificité au regard d’une batterie classique d’aphasie de référence (BDAE). Cet outil pourrait permettre, au lit du patient, de repérer très facilement et rapidement des symptômes langagiers. REVUE DE NEUROPSYCHOLOGIE NEUROSCIENCES CONGNITIVES ET CLINIQUES L’ART Azuar et al. (Pitié-Salpêtrière, Paris) ont présenté l’Aphasia Rapid Test (ART). Ce test minute est composé de 7 sous-tests : 3 ordres simples, 1 ordre complexe, répétition de 3 mots et d’une phrase complexe, dénomination de 3 objets, dysarthrie et fluence sémantique. Dans cette étude, les auteurs ont souligné sa reproductibilité chez 101 patients aphasiques testés la première semaine de l’AVC, le même jour par deux personnes indépendantes et sa capacité de prédire l’existence d’une aphasie légère ou sévère 3 mois plus tard. Ils ont suggéré que cette batterie rapide pourrait être une sorte de NIHSS de l’aphasie. Une nouvelle forme d’apraxie spécialisée : « l’atextie » Neil et al. (San Diego) ont rapporté une apraxie d’utilisation d’objet très singulière qu’ils ont dénommée « atextie ». Deux patientes, l’une migraineuse et l’autre migraineuse et/ou épileptique, se sont trouvées dans l’incapacité d’écrire un texto. Toutes les deux présentaient un hypersignal pariétal postérieur sur l’IRM en diffusion. La deuxième patiente a pu être explorée précisément. Elle n’avait aucun trouble du langage et notamment pas d’agraphie ni d’alexie. Elle utilisait correctement d’autres objets, par exemple ses couverts, et n’avait donc pas d’apraxie gestuelle globale. Ceci rappelle qu’un symptôme inconnu mais sobre et focalisé a, la plupart du temps, un support organique et combien les schémas moteurs gestuels peuvent être spécialisés. Conclusion Les communications sur les démences ont cette année encore été marquées par la pauvreté des nouveautés thérapeutiques, même si on a pu observer quelques études de phase II avec des traitements 79 Actualités ciblant la protéine tau dans diverses tauopathies. On est toujours dans l’attente d’éléments validant en clinique la vaccination contre la protéine amyloïde, comme traitement de la maladie d’Alzheimer. Il convient de s’armer encore de patience pour en savoir plus, car de grosses études sont en cours de réalisation. En revanche, les progrès de nos critères cliniques et de nos moyens paracliniques se poursuivent, ce qui explique probablement l’extinction progressive du MCI, cadre nosologique devenu trop flou pour être opérationnel. Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 03/06/2017. Mémoriser en dormant ? P eut-être pas mais le sommeil permet de trier les informations importantes de celles qui ne le sont pas. Nous sommes confrontés quotidiennement à un flux incessant d’informations à traiter. Mais comment notre cerveau fait-il la différence entre ce qui doit absolument être conservé de façon définitive en mémoire et ce qui peut être oublié ? Une étude réalisée au Centre de recherches du cyclotron de l’université de Liège (ULg) montre que le sommeil joue un rôle primordial dans la mémorisation à long terme des informations qui sont considérées comme importantes [1]. Dans cette étude de neuro-imagerie fonctionnelle, Fabienne Collette (FNRS, ULg), Pierre Maquet (FNRS, ULg), Géraldine Rauchs (Inserm, Caen, France) et leurs collègues ont administré à des participants volontaires une tâche de mémoire dans laquelle certains des mots présentés devaient être retenus pour un rappel ultérieur tandis que d’autres devaient être oubliés après quelques secondes (figure 1). Après avoir été confrontée à l’ensemble des mots, la moitié des sujets a pu dormir la nuit suivante tandis que les autres ont été privés de sommeil cette nuit-là. Ils ont ensuite été revus trois jours après l’apprentissage pour un test de mémoire portant sur l’ensemble des mots présentés. 80 A Phase d’apprentissage Items cibles (n = 100) : • 50 à retenir (TBR) • 50 à oublier (TBF) Reconnaissance Tous les items cibles (TBR, TBF) + 100 mots nouveaux À oublier Nectar ancien nouveau Tunnel + + À retenir Bandit + Bandit 3s ancien nouveau 5 s 1s 1s + 1s B Groupe Sommeil Groupe Privation de sommeil Sommeil Apprentissage IRMf jour1 Reconnaissance IRMf jour 2 nuit 1 jour 3 nuit 2 Privation totale de sommeil jour 4 nuit 3 Figure 1. Protocole expérimental. A, partie gauche) Lors de la phase d’apprentissage (jour 1), les sujets voient apparaître successivement 100 mots à l’écran. Ils ont pour instruction de lire mentalement le mot. Chaque mot est ensuite suivi de la consigne « À retenir » ou « À oublier ». B) Immédiatement après la phase d’apprentissage, les sujets sont soit autorisés à dormir durant la nuit suivante (groupe sommeil) soit privés de sommeil durant cette même période (groupe privation de sommeil). Tous les sujets sont « retestés » au moyen d’une épreuve de reconnaissance portant sur l’ensemble de mots présentés, 3 jours après l’apprentissage, soit après 2 nuits de récupération. A, partie droite) Durant cette tâche les sujets doivent indiquer pour chaque mot présenté s’ils l’ont déjà vu ou non, peu importe la consigne (à retenir ou à oublier) donnée lors de l’apprentissage. Des acquisitions en imagerie par résonance magnétique (IRM) fonctionnelle ont été réalisées lors de l’apprentissage et lors de la phase de reconnaissance. REVUE DE NEUROPSYCHOLOGIE NEUROSCIENCES CONGNITIVES ET CLINIQUES Actualités Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 03/06/2017. y = -22 Hippocampe Figure 2. Régions cérébrales plus activées (1) pour les mots à retenir comparés aux mots à oublier (vert) et (2) pour les mots à retenir qui ont été effectivement mémorisés comparés à ceux qui étaient à retenir mais ont été involontairement oubliés (rouge) chez les sujets du groupe sommeil, comparés aux sujets privés de sommeil. Les résultats sont présentés sur une coupe sagittale de cerveau au seuil statistique p < 0,001 (non corrigé). REVUE DE NEUROPSYCHOLOGIE NEUROSCIENCES CONGNITIVES ET CLINIQUES Grâce à l’imagerie par résonance magnétique (IRM) fonctionnelle, les chercheurs ont montré que l’activité du cerveau lors de la phase d’apprentissage permettait de déterminer le devenir des souvenirs après une nuit de sommeil (figure 2). Ainsi, l’hippocampe est plus actif lors de la phase d’apprentissage pour les mots à retenir comparés à ceux qui étaient à oublier, mais aussi pour les mots à retenir et qui ont été effectivement mémorisés comparés à ceux qui étaient à retenir mais qui ont été involontairement oubliés. Plus intéressant encore, cette activation de l’hippocampe n’est observée que chez les sujets autorisés à dormir après l’apprentissage. Ces résultats montrent que l’activation hippocampique lors de la confrontation à des informations en provenance de l’environnement est un signal important indiquant à notre cerveau lesquelles, parmi ces informations, doivent être consolidées au cours du sommeil. ■ 1. Rauchs G, Feyers D, Landeau B, et al. Sleep contributes to the strengthening of some memories over others, depending on hippocampal activity at learning. J Neurosci 2011 ; 31 : 2563-8. 81