E NSEMBLES RECONNAISSABLES DE POLYNÔMES SUR UN CORPS FINI Michel Rigo Département de Mathématique, Université de Liège http://www.discmath.ulg.ac.be/ C OMMENÇONS AVEC LES ENTIERS . . . N UMÉRATION n= ℓ X EN BASE ENTIÈRE ci k i , k ≥2 avec ci ∈ Σk = {0, . . . , k − 1}, cℓ 6= 0 i=0 tout entier n correspond à un mot repk (n) = cℓ · · · c0 sur Σk . ensemble X d’entiers ←→ ensemble repk (X ) de mots, langage Q UESTION NATURELLE Explorer les liens entre • propriétés arithmétiques des nombres et • propriétés syntaxiques de leurs représentations C ONNEXION AVEC LA THÉORIE DES LANGAGES FORMELS La hiérarchie de Chomsky : ◮ Langages Récursivement énumérables (M. de Turing) ◮ Langages “Context-sensitive” (M.T. bornées linéairement) ◮ Langages algébriques (automates à pile) ◮ Langages réguliers (ou rationnels) (automates finis) M ODÈLE DE CALCUL LE PLUS SIMPLE AUTOMATE F INI D ÉTERMINISTE A = (Q, q0 , Σ, δ, F ) ◮ Q ensemble fini d’états, q0 ∈ Q état initial ◮ δ : Q × Σ → Q fonction de transition ◮ F ⊆ Q ensemble d’états finals (ou accepteurs) E XEMPLE (F IBONACCI ) 1 1 0 0 1 0,1 0 E XEMPLE (B IOINFORMATIQUE , ADN : a,c,g,t) g,c,t g,c,t a a c,t g g t a a a g,c,t g c agata a c,t E XEMPLE I NFORMATIQUE Solution algorithmique pour le “model checking” Vérification “automatique” de programmes, . . . R ETOUR AUX ENSEMBLES D ’ ENTIERS Q UE RECHERCHE - T- ON ? Les ensembles X d’entiers “les plus simples” sont tels que repk (X ) est régulier, i.e., les représentations en base k sont acceptées par un automate fini. De tels ensembles sont dits k-reconnaissables. C RITÈRE DE DIVISIBILITÉ EN BASE k Soient k ≥ 2 et 0 ≤ r < s. L’ensemble X = {n | n ≡ r (mod s)} a est k-reconnaissable. t −→ t.k + a (mod s) E XEMPLE 0,3,6,9 1,4,7 0 2,5,8 2,5,8 1,2,3,4,6,7,8,9 0,5 1,4,7 0,5 1,2,3,4,6,7,8,9 2,5,8 1 1,4,7 2 0,3,6,9 0,3,6,9 D ÉPENDANCE U NE À LA BASE QUESTION “ NATURELLE ” Si X ⊆ N est p-reconnaissable, est-il aussi q-reconnaissable ? p, q sont multiplicativement indépendants si p k = q ℓ ⇒ k = ℓ = 0, i.e., si log p/ log q est irrationnel. “être multiplicativement dépendant” est une relation d’équivalence, 2 4 8 3 9 27 5 25 125 6 36 216 7 49 343 10 100 1000 11 121 1331 ··· ··· ··· PROPOSITION Si p, q ≥ 2 sont multiplicativement dépendants, alors X ⊂ N est p-reconnaissable SSI il est q-reconnaissable. D ÉPENDANCE U NE À LA BASE QUESTION “ NATURELLE ” Si X ⊆ N est p-reconnaissable, est-il aussi q-reconnaissable ? p, q sont multiplicativement indépendants si p k = q ℓ ⇒ k = ℓ = 0, i.e., si log p/ log q est irrationnel. “être multiplicativement dépendant” est une relation d’équivalence, 2 4 8 3 9 27 5 25 125 6 36 216 7 49 343 10 100 1000 11 121 1331 ··· ··· ··· PROPOSITION Si p, q ≥ 2 sont multiplicativement dépendants, alors X ⊂ N est p-reconnaissable SSI il est q-reconnaissable. D ÉPENDANCE U NE À LA BASE QUESTION “ NATURELLE ” Si X ⊆ N est p-reconnaissable, est-il aussi q-reconnaissable ? p, q sont multiplicativement indépendants si p k = q ℓ ⇒ k = ℓ = 0, i.e., si log p/ log q est irrationnel. “être multiplicativement dépendant” est une relation d’équivalence, 2 4 8 3 9 27 5 25 125 6 36 216 7 49 343 10 100 1000 11 121 1331 ··· ··· ··· PROPOSITION Si p, q ≥ 2 sont multiplicativement dépendants, alors X ⊂ N est p-reconnaissable SSI il est q-reconnaissable. D ÉPENDANCE U NE À LA BASE QUESTION “ NATURELLE ” Si X ⊆ N est p-reconnaissable, est-il aussi q-reconnaissable ? p, q sont multiplicativement indépendants si p k = q ℓ ⇒ k = ℓ = 0, i.e., si log p/ log q est irrationnel. “être multiplicativement dépendant” est une relation d’équivalence, 2 4 8 3 9 27 5 25 125 6 36 216 7 49 343 10 100 1000 11 121 1331 ··· ··· ··· PROPOSITION Si p, q ≥ 2 sont multiplicativement dépendants, alors X ⊂ N est p-reconnaissable SSI il est q-reconnaissable. T HÉORÈME [C OBHAM ’69] Soient p, q ≥ 2 deux entiers multiplicativement indépendants. Si X ⊆ N est simultanément p- et q-reconnaissable, alors X est ultimement périodique (union finie de P.A.). C OROLLAIRE Il existe des ensembles ◮ k-reconnaissables pour tout k (ens. ultimement périodiques), ◮ k-reconnaissables pour un certain k (minimal) et exactement tous les k m , ◮ k-reconnaissables pour aucun k. T HÉORÈME [C OBHAM ’69] Soient p, q ≥ 2 deux entiers multiplicativement indépendants. Si X ⊆ N est simultanément p- et q-reconnaissable, alors X est ultimement périodique (union finie de P.A.). C OROLLAIRE Il existe des ensembles ◮ k-reconnaissables pour tout k (ens. ultimement périodiques), ◮ k-reconnaissables pour un certain k (minimal) et exactement tous les k m , ◮ k-reconnaissables pour aucun k. E XEMPLE ◮ L’ensemble des nombres pairs est k-reconnaissable pour tout k. ◮ L’ensemble {2n | n ≥ 0} est 2-reconnaissable mais pas 3-reconnaissable. ◮ L’ensemble des nombres premiers n’est jamais k-reconnaissable. S. Eilenberg’74 (p.118) “The proof is correct, long and hard. It is a challenge to find a more reasonable proof of this fine theorem” {p m /q n | m, n ≥ 0} est dense dans [0, +∞) NOMBREUX TRAVAUX , SIMPLIFICATIONS , GÉNÉRALISATIONS ( SYSTÈMES NON STANDARDS , CAS MULTI - DIMENSIONNEL ,. . . ) G. Hansel’82, D. Perrin’90, F. Durand’05, V. Bruyère’97, F. Point, C. Michaux’96, R. Villemaire, A. Bès’00, J. Bell’05, J. Honkala, S. Fabre, C. Reutenauer, A.L. Semenov’77, L. Waxweiler’06, M.R.’06. . . S. Eilenberg’74 (p.118) “The proof is correct, long and hard. It is a challenge to find a more reasonable proof of this fine theorem” {p m /q n | m, n ≥ 0} est dense dans [0, +∞) NOMBREUX TRAVAUX , SIMPLIFICATIONS , GÉNÉRALISATIONS ( SYSTÈMES NON STANDARDS , CAS MULTI - DIMENSIONNEL ,. . . ) G. Hansel’82, D. Perrin’90, F. Durand’05, V. Bruyère’97, F. Point, C. Michaux’96, R. Villemaire, A. Bès’00, J. Bell’05, J. Honkala, S. Fabre, C. Reutenauer, A.L. Semenov’77, L. Waxweiler’06, M.R.’06. . . A NNEAU DES POLYNÔMES A NALOGIE CLASSIQUE q = p t , Fq := F ◮ N, Z ←→ Fq [X ] anneau des polynômes sur Fq ◮ Q ←→ Fq (X ) corps des fractions rationnelles ◮ R ←→ Fq ((X )) corps des séries de Laurent D ÉCOMPOSITION D ’ UN POLYNÔME base B : polynôme de degré b > 0 et P= ℓ X Ci B ℓ−i , C0 6= 0 i=0 avec deg Ci < b pour tout i ≤ ℓ. R EMARQUE On peut voir les Ci comme des éléments de Fb . E XEMPLE Soient F = Z/3Z et les polynômes B = X 2 + 2X + 2 et P = X 8 + 2X 7 + X 5 + 2X 4 + 2X 3 + X + 2 sur F. Par divisions euclidiennes successives, P = 1.B 4 + 1.B 3 + (2X + 2).B 2 + (2X + 1).B + 1 La B-représentation de P est le mot sur (Z/3Z)2 , Φ(2X +1) z }| { ρB (P) = (0, 1)(0, 1)(2, 2) (2, 1) (0, 1). | {z } ∈F2 πB : (Fb )∗ → F[X ] D ÉFINITION L’ensemble T ⊆ F[X ] est B-reconnaissable, si le langage ρB (T ) = {ρB (P) | P ∈ T } ⊆ (Fb )∗ est régulier (i.e., accepté par automate fini). R EMARQUE T ⊂ F[X ] est B-reconnaissable ssi 0∗ ρB (T ) l’est. 0 = (0, . . . , 0) | {z } b O PÉRATIONS ÉLÉMENTAIRES P ROPOSITION Soit B un polynôme de degré b > 0 sur F. Si S, T sont des ensembles B-reconnaissables de F[X ], alors S + T est aussi B-reconnaissable. C OROLLAIRE ( TRANSLATION ) Soit B un polynôme de degré b > 0 sur F. Si S ⊆ F[X ] est B-reconnaissable, alors S + {P} l’est aussi, pour tout P ∈ F[X ]. Construire un automate à un seul état lisant des triplets de lettres dans Fb et reconnaissant L u v : u, v, w ∈ (Fb )∗ , |u| = |v| = |w |, πB (u) + πB (v) = πB (w ) . w Les boucles ont pour label ( f0 , ... , fb−1 ) ( g0 , ... , gb−1 ) ( f0 + g0 , . . . , fb−1 + gb−1 ) avec fi , gi ∈ F et l’addition fi + gi est considérée dans F R EMARQUE Contrairement à N, pas de report dans F[X ]. morphismes canoniques pj : (Fb )3 → Fb , j = 1, 2, 3, définis par x1 pj x2 = xj . x3 p1−1 [0∗ ρB (S)] et p2−1 [0∗ ρB (T )] sont réguliers et −1 ∗ −1 ∗ p3 p1 [0 ρB (S)] ∩ p2 [0 ρB (T )] ∩ L est un langage régulier. P ROPOSITION ( MULTIPLICATION PAR POLYNÔME FIXÉ ) Soient B, Q deux polynômes, avec deg(B) ≥ 1. Si T ⊆ F[X ] est B-reconnaissable, alors Q.T l’est aussi. P P cas 1 : deg(Q)=0. P = ki=0 Ci B k −i et γ.P = ki=0 (γ.Ci ) B k −i La multiplication par γ induit une permutation ν : Φ(Ci ) 7→ Φ(γ.Ci ) sur Fb cas 2 : deg(Q) = n > 0. P = C0 B k + · · · + Ck avec C0 6= 0 et deg(Ci ) < b. P.Q = k X (Ci .Q)B k −i avec deg(Ci .Q) ≤ n + b − 1. i=0 n + b − 1 = βb + r avec β ∈ N \ {0} et 0 ≤ r < b. Pour chaque Ci ∈ F[X ]<b , Ci .Q = Di,0B β + · · · + Di,β avec deg(Di,j ) < b Les polynômes Di,j sont déterminés par Ci , Q et B. Construire un automate A acceptant le miroir du langage u b ∗ L := : u, v ∈ (F ) , |u| = |v|, Q.πB (u) = πB (v) . v ◮ ensemble des états de A : (Fb )β , ◮ état initial = état final : (0, . . . , 0) Pour chaque Ci (il y en a q b ), on a un arc de (rβ−1 , . . . , r0 ) ayant pour label Φ(Ci ) rβ−1 + Φ(Di,β ) vers (rβ−2 + Φ(Di,β−1 ), . . . , r0 + Φ(Di,1 ), Φ(Di,0 )), additions interprétées dans le F-vectoriel Fb . P.Q = β k X X Di,j B β+k −i−j . i=0 j=0 On conclut comme dans la proposition précédente (morphismes de projection). C OROLLAIRE Soient Q, R des polynômes de F[X ]. L’ensemble {Q.P + R | P ∈ F[X ]} est B-reconnaissable pour tout B de degré ≥ 1. R APPEL ( CRITÈRES DE DIVISIBILITÉ ) Les ensembles {n | n ≡ r (mod s)} et {s.n + r | n ∈ N} sont k-reconnaissables pour toute base k ≥ 2. AUTOMATICITÉ D ÉFINITION Soit S un ensemble fini. Une application f : F[X ] → S est B-reconnaissable ou B-automatique si pour tout s ∈ S, f −1 {s} est un ensemble B-reconnaissable de F[X ]. Soit S = {s1 , . . . , sk }. Pour tout si ∈ S, i = 1, . . . , k, il existe un AFD Ai = (Qi , q0,i , Fb , δi , Fi ) acceptant 0∗ ρB (f −1 {i}). Automate produit : ◮ ensemble d’états Q = Q1 × · · · × Qk ◮ état initial q0 = (q0,1 , . . . , q0,k ) ◮ fonction de transition ∆ : Q × (Fb )∗ → Q ∆((q1 , . . . , qk ), w ) = (δ1 (q1 , w ), . . . , (δk (qk , w )). ◮ fonction de sortie τ : Q → S l’image par τ de (q1 , . . . , qk ) est si ssi qi ∈ Fi . C ONCLUSION L’application f : F[X ] → S “est calculée” grâce à cet automate produit “nourri” avec les B-représentations des polynômes, f (P) = τ [∆(q0 , 0n ρB (P))], ∀P ∈ F[X ], n ≥ 0. N OYAU Soit B un polynôme de degré b > 0. Pour tout R ∈ F[X ] de degré < b, on définit des applications de “B-décimation” ∂B,R : S F[X ] → S F[X ] : (f (P))P∈F[X ] 7→ (f (B.P + R))P∈F[X ] . Le B-noyau de f = (f (P))P∈F[X ] est l’ensemble kerB (f ) = {∂B,R1 ◦ · · · ◦ ∂B,Rn (f ) | ∀n ≥ 0, R1 , . . . , Rn ∈ F[X ]<b }. P ROPOSITION Une application f : F[X ] → S est B-reconnaissable SSI son B-noyau est fini. A PPLICATION Soit O l’ensemble des polynômes de degré impair, O = {P ∈ F[X ] \ {0} | deg(P) ≡ 1 (mod 2)}. Soit B un polynôme de degré b > 1. Soit fO l’application caractéristique de O. P ROPOSITION # kerB (fO ) ≤ 2 donc O est B-reconnaissable pour tout B. Si b est pair, pour tout P ∈ O (resp. P 6∈ O) non nul et tout R ∈ F[X ]<b , B.P + R ∈ O (resp. B.P + R 6∈ O) ∂B,R (fO ) = fO . Si b est impair, ∂B,R (fO ) = 1 − fO et ∂B,R (1 − fO ) = fO . EN GÉNÉRAL Pour tous 0 ≤ r < s, {P ∈ F[X ] \ {0} | deg(P) ≡ r est B-reconnaissable. (mod s)} A ce stade, voici les types d’ensembles reconnaissables “partout” : T YPE 1 Soient Q, R des polynômes de F[X ]. L’ensemble {Q.P + R | P ∈ F[X ]} est B-reconnaissable pour tout B de degré ≥ 1. T YPE 2 {P ∈ F[X ] \ {0} | deg(P) ≡ r (mod s)} est B-reconnaissable pour tout B de degré ≥ 1. T YPE FINI ( CAS PARTICULIER DE 1) Tout ensemble fini (tout langage fini est régulier). Un ensemble infini T ⊆ F[X ] est degré-syndétique si ∃C > 0 tel que ∀n ≥ 0, T ∩ {P ∈ F[X ] | deg(P) ∈ [n, n + C)} = 6 ∅, i.e., l’ensemble {deg(P) | P ∈ T } est syndétique (ou à lacunes bornées) dans N. P ROPOSITION Si T est B-reconnaissable, il est degré-syndétique. Le langage ρB (T ) étant régulier, l’ensemble des longueurs des mots y appartenant est ultimement périodique. E XEMPLE n L’ensemble {X 2 | n ≥ 0} n’est pas B-reconnaissable. D ÉPENDANCE À LA BASE P ROPOSITION Soit B un polynôme de degré b > 0. T ⊆ F[X ] est B-reconnaissable ssi il est B k -reconnaissable, k ∈ N \ {0}. P = C0 (B k )ℓ + C1 (B k )ℓ−1 + · · · + Cℓ−1 B k + Cℓ P = C0,k −1 B k ℓ+k −1 + · · · + C0,0 B k ℓ + · · · + Cℓ,k −1B k −1 + · · · + Cℓ,0 Ci = Ci,k −1 B k −1 + · · · + Ci,0 , ∀i ∈ {0, . . . , ℓ}. ΦBk (P) = C0 · · · Cℓ ∈ (Fkb )∗ et ΦB (P) = C0,k −1 · · · C0,0 · · · Cℓ,k −1 · · · Cℓ,0 ∈ (Fb )∗ . Correspondance codée par un morphisme uniforme bases multiplicativement dépendantes C OROLLAIRE Soient P, Q deux polynômes de degré ≥ 1 tels qu’il existe k, ℓ > 0 satisfaisant P k = Q ℓ . Alors, T ⊆ F[X ] est P-reconnaissable ssi il est Q-reconnaissable. E XEMPLE Soient P = X 4 + X 3 + 2X 2 + 2X + 1 et Q = X 6 + 2X 3 + 2 sur F = Z/3Z. On a P 3 = Q 2 = (X 2 + 2X + 2)6 . P ROPOSITION Soit γ ∈ F \ {0}. Un ensemble T ⊂ F[X ] est B-reconnaissable ssi il est (γ B)-reconnaissable. P= k X Ci B k −i = i=0 k X (γ −1 )k −i Ci (γB)k −i . i=0 Soit δ := γ −1 , deg(Ci ) = deg(δk −i Ci ), soit t l’ordre de δ dans F. C δC 1 C C 2 C 2C δ 0 C t−1 δ C t−1 C t−2 δ C Cet automate accepte (ρB (u), ργB (u))R , u ∈ F[X ]. E XERCICE Si e est l’ordre de γ ∈ F alors (γB)e = B e , donc B et γB sont multiplicativement dépendants. Q UESTION Analogue au théorème de Cobham ? T YPE 3 Soient a1 , . . . , at ∈ F fixés. L’ensemble {a1 X n+t−1 + · · · + at X n + bn−1 X n−1 + · · · + b0 | ∀n ≥ 0, bi ∈ F} est B-reconnaissable, quel que soit B. C ONJECTURE Si P et Q sont multiplicativement indépendants, les seuls ensembles simultanément P- et Q-reconnaissables sont les unions booléennes d’ensembles des “types 1,2,3”. E XERCICE Si e est l’ordre de γ ∈ F alors (γB)e = B e , donc B et γB sont multiplicativement dépendants. Q UESTION Analogue au théorème de Cobham ? T YPE 3 Soient a1 , . . . , at ∈ F fixés. L’ensemble {a1 X n+t−1 + · · · + at X n + bn−1 X n−1 + · · · + b0 | ∀n ≥ 0, bi ∈ F} est B-reconnaissable, quel que soit B. C ONJECTURE Si P et Q sont multiplicativement indépendants, les seuls ensembles simultanément P- et Q-reconnaissables sont les unions booléennes d’ensembles des “types 1,2,3”. C OMPLEXITÉ Théorème de Cobham sur N −→ caractériser les ensembles ultimement périodiques T HÉORÈME (M ORSE -H EDLUND ) Un mot infini sur un alphabet fini (xn )n∈N est ultimement périodique ssi sa complexité est bornée. 000010110110110110 · · · 7 8 8 000 0000 0001 00001 00010 001 0010 00101 010 0101 01011 101 1011 10110 011 110 0110 1101 01101 11011 01001010010010100101 · · · 101 1011 10110 Ici, on remplace un mot infini par une application f : F[X ] → S. Une mesure possible : pour tout P ∈ F[X ] et n ≥ 0, ζf (P, n) : F[X ]<n → S : R 7→ f (P + R) et la fonction de complexité de f est Cf (n) = #{ζf (P, n) | P ∈ F[X ]}. n Cf (n) ≤ Cf (n + 1) ≤ (Cf (n))q et 1 ≤ Cf (n) ≤ (#S)q . P ROPOSITION ;-( Si A est de “type 1” et B de type “2”, alors CfA (n) ≤ q deg(Q) et CfB (n)≥ n − r . Q UESTION Peut-on espérer une mesure qui rende compte de la structure non linéaire de F[X ] ? 1 X, X + 1 2 2 X , X + 1, X 2 + X , X 2 + X + 1 .. . R ETOUR SUR DES ENSEMBLES PARTICULIERS D ’ ENTIERS Ingrédient 0 : q = p t Ingrédient 1 : une bijection µ : {0, . . . , q − 1} → F A toute bijection µ entre {0, . . . , q − 1} et F = Fq , (µ(0) = 0) correspond une bijection µ entre N et F[X ] n = c0 q ℓ + · · · + cℓ avec 0 ≤ ci < q. µ(n) := µ(c0 )X ℓ + · · · + µ(cℓ ). R EMARQUE µ n’est pas un morphisme de monoïdes entre N et F[X ] (propagation de la retenue). Ingrédient 2 : un polynôme B ∈ F[X ] de degré ≥ 1 µ ρ B n ∈ N −→ µ(n) ∈ F[X ] −→ ρB (µ(n)) µ ρ B X ⊆ N −→ µ(X ) ⊆ F[X ] −→ ρB (µ(X )) On peut définir des ensembles d’entiers (q, µ, B)-reconnaissables. . . Sloane’s sequence A001317 : n X n ( mod 2) 2j | n ≥ 0 tn = j j=0 = {1, 3, 5, 15, 17, 51, 85, 255, 257, 771, 1285, 3855, 4369, . . .} q = 2, F = Z/2Z, B = 1 + X and µ : {0, 1} → F : 0 7→ 0, 1 7→ 1 T est (2, µ, 1 + X )-reconnaissable : Sur Z/2Z, on a n X n µ(tn ) = ( j mod 2) X j = (1 + X )n j=0 et ρB (µ(T )) = 1 0∗ . Par contre, T n’est pas 2-reconnaissable (ni (2, µ, X )-reconnaissable). Sloane’s sequence A038184 000 001 010 011 100 101 110 111 0 1 1 0 1 0 0 1 · · · 00100 · · · · · · 0011100 · · · · · · 001010100 · · · S = {1, 7, 21, 107, 273, 1911, 5189, 28123, . . .} µ(sn ) = (1 + X + X 2 )n . S est (2, µ, 1 + X + X 2 )-reconnaissable. ◮ J.-P. Allouche, E. Cateland, W.-J. Gilbert, H.-O. Peitgen, J. Shallit, and G. Skordev, Automatic maps in exotic numeration systems, Theory Comput. Syst. 30 (1997), 285–331. ◮ J.-P. Allouche, F. von Haeseler, H.-O. Peitgen, G. Skordev, Linear cellular automata, finite automata and Pascal’s triangle, Discrete Appl. Math. 66 (1996), 1–22. ◮ M.R., Syntactical and automatic properties of sets of polynomials over finite field, à paraître Finite Fields and their Applications, http ://www.discmath.ulg.ac.be/