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d’une année sur l’autre) en mars 2009, l’Allemagne (22 %), et la Corée du
Sud (12 %).
La croissance du PIB des pays en développement devrait ralentir considérablement mais
rester positive, passant de 5,9 % en 2008 à 1,2 % en 2009. Toutefois, les pays en
développement surperformeront considérablement les pays à revenu élevé dont le PIB total
devrait chuter de 4,5 % en 2009. Deux régions en développement, l’Europe et Asie centrale et
l’Amérique latine et les Caraïbes, devraient connaître une croissance négative en 2009. En
outre, lorsque la Chine et l’Inde ne sont pas comprises, le PIB des pays en développement
restants connaît une baisse de 1,6 % ou 0,6 % par tête d’habitant, ce qui est un véritable
revers pour la réduction de la pauvreté. L’effondrement simultané de la croissance dans les
pays développés et en développement ne peut pas uniquement s’expliquer par leurs liens
commerciaux, les économies d’un grand nombre de pays en développement ayant été
directement affectées par la crise financière. L’inversion des flux de capitaux, la chute des
marchés boursiers et la détérioration générale des conditions financières ont stoppé net la
croissance des investissements dans les pays en développement. Dans de nombreux pays en
développement le taux d’investissement connaît une chute considérable.
Pour les pays en développement importateurs de matières premières, un des rares aspects
positifs de la crise est que ces dernières ont baissé d’environ 35 % par rapport à leur niveau
record atteint à la mi-2008. Cette situation leur a permis de limiter les déficits des comptes
courants, et de réduire l’inflation générée par l’augmentation du prix des denrées alimentaires
et du pétrole qui a eu lieu au cours des années préalables à la crise financière. La baisse des
prix des matières premières a également eu un autre effet salutaire puisqu’elle a nuancé
l’impact de la crise actuelle sur les plus pauvres. Les marchés des matières premières
semblent avoir atteint leur niveau le plus bas, les prix étant toutefois 60 % plus élevés qu’au
cours de la fin des années 90. Sur plusieurs marchés, les acteurs réduisent la production de
matières premières car le coût marginal de l’exploitation des sites les plus riches en
ressources ou les plus difficiles à atteindre dépassent désormais les prix actuels.
L’économie mondiale devrait croître à nouveau à partir de la deuxième moitié de 2009, mais
le redressement attendu pourrait être bien inférieur à la normale. Le PIB mondial devrait
augmenter de manière modeste en 2010, 2%, et de 3,2 % en 2011, car la consolidation du
secteur bancaire, les effets négatifs sur la richesse et l’aversion pour le risque continueront de
peser sur la demande tout au long de la période étudiée. Les pays en développement devraient
connaître des taux de croissance plus élevés (en raison de la croissance de la population et de
la productivité élevée) de 4,4 % et 5,7 % respectivement en 2010 et 2011, qui sont toutefois
des niveaux contenus. En raison de l’absorption des pertes de production et du fait que le PIB
ne devrait atteindre son potentiel de croissance qu’en 2011, l’écart de production (différence
entre le PIB réel et le PIB potentiel) et le chômage devraient restés élevés, et les conditions de
type récession économique prélaveront.
Les flux de capitaux privés se réduisent à un taux sans précédent
Les cycles économiques mondiaux ont toujours affecté les actifs des marchés émergents,
cependant la crise actuelle a un impact particulièrement important sur l’évaluation des
marchés d’actions et sur les liquidités des marchés obligataires primaires. Par rapport à leurs
pairs des marchés matures, les émetteurs d’obligations d’entreprises et d’État des pays
émergents ont été particulièrement affectés par l’absence de liquidités et l’aversion pour le
risque des investisseurs. Presqu’aucune émission n’a eu lieu entre la mi-septembre et la mi-
décembre 2008 suite à la faillite de Lehman Brothers. Les marchés boursiers locaux ont
connu leur plus forte baisse annuelle de l’histoire récente, l’indice MSCI Emerging Market