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La restauration de la pierre est une composante essentielle de la conservation du patrimoine
bâti. Plus particulièrement celle de la molasse, qui est une pierre tendre qui peut s’éroder ou
devenir pulvérulente en vieillissant, mais aussi au contact de la pollution et des intempéries. En
2010, la découverte d’un gisement de molasse au Jardin botanique a constitué une opportunité
unique dont la Ville s’est saisie; celle de disposer d’un stock de molasse pour effectuer les
restaurations futures des bâtiments emblématiques de Genève. Cette molasse a d’ailleurs
d’ores et déjà été utilisée dans le chantier de restauration du bâtiment sis 2, cour Saint-Pierre.
Une exposition de photos de l’extraction de cette carrière permettra d’illustrer ce travail
exceptionnel.
L’animation pour les familles de cette édition sera consacré principalement à ces questions:
méthodes de conservation et de restauration appliquées aux têtes sculptées de la Maison
Tavel et initiation à la sculpture sur pierre.
…AU BÉTON
Dès la fin du XIXe et le début du XXe siècle, la construction allie régulièrement pierre et béton; ce
dernier est utilisé pour la structure des bâtiments tandis que la pierre est de plus en plus
employée comme matériau de parement.
C’est le cas de plusieurs objets qui seront visités à l’occasion du week-end des 8 et 9 septembre
2012: l’école de Saint-Jean, construite en 1912-15 dans un style monumental, le pont Butin,
édifié en 1916 avec ses deux tabliers en béton et son parement de granit, le barrage de
Verbois avec ses 170 000 m3 de ciment et de béton et son mur habillé de pierre, et plus tard en
1961-66, le Muséum d’histoire naturelle qui établit un jeu subtil entre la rugosité du béton et la
peau lisse d’un parement de marbre blanc de Carrare. En 1907, l’architecte Jean-Marie Puthon
faisait déjà appel à des matériaux issus de la préfabrication en béton pour la construction de
petites villas traditionnelles.
Puis vient, au cours du XXe siècle, l’avènement du béton, notamment pour la construction de
logements. Les tours de Carouge constituent un des premiers exemples de construction de
grands ensembles réalisés dans le contexte de forte croissance démographique des années
1960. La cité nouvelle d’Onex est également exemplaire de ce phénomène qui sera illustré par
la projection d’un film documentaire qui retrace son histoire. En parallèle, les ingénieurs
développent la technique du voile en béton, dont l’ancienne usine Sicli est un exemple
remarquable; en plus des visites, les Journées du patrimoine s’installeront dans ce bâtiment
récemment acquis par l’Etat de Genève pour une série de conférences dédiées à la construction
en pierre et en béton de la préhistoire au XXIe siècle.
Confrontés au changement d’usage, les bâtiments anciens font souvent l’objet de réhabilitations.
C’est l’occasion d’établir de nouveaux programmes, de restaurer et d’agrandir. La Synagogue
Beth Yaacov a fait l’objet d’un agrandissement en sous-sol et la Maison des Parlements,
ancienne villa Gardiol, est une réalisation exemplaire où les matériaux contemporains sont
délicatement rapprochés des matériaux traditionnels, formant ainsi un ensemble équilibré entre
pierre et béton.
A la campagne également, et plus particulièrement à Dardagny, il sera question de
réhabilitation; celle du paysage rural traditionnel avec les visites d’un projet de reconstitution de
vignes en « hutins » et d’un pressoir en pierre.
Si le béton a été utilisé pour simuler d’autres matériaux, la pierre la plus noble, le marbre, a
aussi fait l’objet d’imitations les plus subtiles. Le pavillon rustique du Jardin Anglais, construit
en 1895, est l’un des derniers témoignages du ciment armé moulé à Genève qui imite le bois et
le chaume. Dans le même esprit, la production de peintures faux-marbre et en trompe-l’œil
atteint le sommet de son art à Genève durant la seconde moitié du XIXe siècle. Les visites des
salons du Palais de l’Athénée ainsi que celles des entrées d’immeubles de Plainpalais en
feront la démonstration. Ces exemples permettront également d’aborder les questions
d’entretien de ce patrimoine décoratif qui fait l’objet depuis quelques années de soins
particuliers.