Les avantages
La détersion des zones fibreuses est totalement indolore
pendant toute la durée de la pressothérapie négative. Cette
détersion se constate rapidement avec apparition rapide
d’un tissu de granulation recouvrant progressivement la
surface de l’ulcère. La détersion mécanique à la curette ou
au bistouri devient inutile. L’aspiration de toutes les secré-
tions supprime la macération périulcéreuse et diminue les
risques de pullulation bactérienne.
Les inconvénients
Le prix de revient de ce traitement, même si le changement
par une infirmière peut être réalisé toutes les quarante-huit
heures, reste très onéreux avec un tarif de location de 46 Q
par jour et de consommables de 69 Qpar installation (tarif
AP-HP). Enfin, dans les ulcères de jambe, il n’y a pas à
l’heure actuelle d’étude contrôlée de méthodologie cor-
recte permettant de démontrer l’efficacité de ce traitement.
Les indications
La pressothérapie négative est à réserver à des ulcères
fibreux, rebelles dont la détersion mécanique est difficile,
longue et très douloureuse. L’étiologie peut être veineuse
ou mixte artérielle et veineuse.
Dans notre expérience, ce traitement ne doit être proposé
qu’au stade de la détersion et avant la réalisation de greffes
cutanées en pastilles. Sa poursuite jusqu’à la cicatrisation
complète augmenterait le coût de revient de façon impor-
tante.
L’indication la plus précieuse paraît être la détersion des
ulcères hyperalgiques des sujets drépanocytaires suppri-
mant ainsi toute détersion mécanique intolérable et permet-
tant de réaliser rapidement des greffes cutanées en pastilles.
L’utilisation de bandes de compression amovibles ou ina-
movibles reste obligatoire et possible en cas d’œdème
veineux. Son installation par-dessus le dispositif n’entraîne
aucune compression. Par précaution, néanmoins, une bande
fine de coton doit être interposée sous la tubulure pour
éviter une empreinte à risque d’érosion sur la peau de la
jambe.
Les contre-indications
L’infection réelle d’une plaie (présence d’une hypodermite
étendue récente), imposant la réalisation quotidienne des
pansements et une antibiothérapie de courte durée, justifie
de repousser la pressothérapie de quelques jours.
L’ulcère, associé à une ischémie critique, réalise une
contre-indication, la pressothérapie sur ces tissus très hy-
poxiques pouvant avoir un effet délétère même à plus faible
niveau de pression. Les ulcères par angiodermite nécroti-
que sont également une contre-indication absolue en raison
de leurs bordures évolutives nécrotiques. Pour un ulcère de
surface inférieure à celle du capteur, la protection de la peau
périulcéreuse est obligatoire mais délicate à réaliser
(mousse hydrocellulaire ou hydrocolloïde).
Un traitement anticoagulant donné à doses curatives peut
être à l’origine d’une aspiration hémorragique qu’il
convient de surveiller.
Conclusion
Pour les ulcères de jambe fibreux, rebelles, nécessitant un
suivi hospitalier, la pressothérapie négative semble appor-
ter des bénéfices importants au stade de la détersion dans
l’idée de réaliser secondairement une greffe cutanée et de
raccourcir les délais de cicatrisation complète ou du moins
de rendre la plaie plus tolérable pour le malade et plus
simple à soigner pour le patient. Une évaluation de cette
technique a obtenu sur la rédaction d’un protocole (Dr Luc
Téot) un soutien ministériel dans le cadre des stratégies
thérapeutiques innovantes coûteuses (STIC hors cancer).
Ce protocole qui rassemble quinze centres répartis en
France débutera prochainement. Ces résultats devraient,
nous le souhaitons, confirmer la satisfaction subjective des
utilisateurs et surtout évaluer le rapport coût-bénéfice. ■
Références
1. Azad S, Nishikawa H. Topical negative pressure may help chronic
wound healing. BMJ 2002 ; 324 : 1100.
Figure 4.Même ulcère totalement cicatrisé à un mois.
STV, vol. 18, n° 7, septembre 2006 381
Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 03/06/2017.