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avec l’âge ne permet pas d’utiliser ces groupes avant la fin de la croissance. Il faut donc, chez l’enfant, 
mesurer ces données anatomiques puis les rapporter sur les courbes moyennes pour définir, en 
fonction de l’âge et du sexe, les données anormales permettant de qualifier les anomalies 
rotationnelles. 
 
■ Anomalies rotationnelles des membres inférieurs 
Une anomalie rotationnelle des membres inférieurs, qu’elle soit liée à un excès ou à un déficit de 
torsion fémorale ou tibiale, n’est évidente que lors de la marche puisque les axes de 
mobilité articulaire sont anormaux par rapport à la ligne de progression. La grande majorité de ces 
anomalies sont considérées comme bénignes soit parce qu’elles se résolvent soit que les patients s’en 
accommodent avec le temps. Cependant, un petit nombre persiste, entraînant des douleurs ou des 
problèmes fonctionnels ou esthétiques difficiles à résoudre et qui peuvent justifier des rares indications 
chirurgicales. 
Origine 
Les vices de torsion sont essentiellement primitifs. Ils peuvent exister dès la naissance, témoins des 
contraintes intra-utérines, notamment dans les dernières semaines. Souvent, ils ne sont reconnus que 
secondairement, liés ou confirmés par les postures que prennent les enfants. Il est probable que la 
façon de dormir ou de s’asseoir puisse avoir un rôle dans la pérennité de ces anomalies, mais le rôle de 
la génétique est certain comme en témoigne l’existence d’anomalies rotationnelles familiales. Aussi 
l’interrogatoire apparaît-il comme important puisqu’il permet d’appréhender, à travers l’histoire 
familiale, un facteur prédictif du devenir de l’anomalie à long terme. Il existe aussi des anomalies 
rotationnelles secondaires. Les causes sont multiples : cal vicieux post-traumatique, malformation 
du membre inférieur, atteinte neurologique... Leur recherche doit être systématique. 
Examen 
Les vices de torsion, par le biais du trouble de la marche qu’ils engendrent, sont un des motifs de 
consultation les plus fréquents de l’orthopédie pédiatrique. L’examen doit être standardisé, s’accordant 
sur des positions et des plans de référence.  Il faut pratiquer un examen dynamique de l’enfant. 
L’enfant déshabillé doit marcher devant vous. Marche-t-il les pieds en « dedans » ou en « dehors » ? 
Quelle est la position des genoux ? Lors du pas portant, y a-t-il une discordance entre la position 
des genoux et des pieds ? Quel est l’angle du pas ? L’examen est ensuite statique. Debout, rotules de 
face, on analyse la position des pieds par rapport à la rotule et on mesure l’angle fémorotibial dans un 
plan frontal et sagittal. En décubitus ventral, on mesure les rotations de la hanche et la  torsion 
fémorale. En décubitus dorsal, on apprécie la course rotulienne et la laxité rotatoire dans les 
mouvements de flexionextension du genou. Puis la rotule étant au zénith, on mesure la torsion tibiale. 
L’examen neurologique est obligatoire et l’examen du pied au podoscope est justifié. 
Classification des anomalies rotationnelles 
L’examen clinique dynamique et statique permet de reconnaître 
six groupes majeurs d’anomalies rotationnelles. 
Groupe des enfants présentant une antétorsion fémorale exagérée 
La caractéristique de ce groupe est de marcher genoux et pieds en dedans et de courir avec la cuisse en 
rotation interne pendant la phase oscillante, ce qui projette la jambe et le pied dans une position 
latéralisée. Le motif de consultation est variable : « marche les 
pieds en dedans », « court mal », usure des chaussures, chutes 
fréquentes car « s’accroche » les pieds, ou douleur antérieure 
des genoux. Ce syndrome représente 28 % des anomalies 
rotationnelles. Il est reconnu vers l’âge de 5-6 ans, surtout 
chez la fille (2/1), et il est le plus souvent symétrique et 
familial. L’antétorsion diminue surtout jusqu’à l’âge de 8 ans, 
après, elle ne diminue plus mais une « compensation » par une torsion tibiale externe survient dans 
30% des cas.  
Groupe des enfants présentant une torsion externe insuffisante du squelette jambier 
La caractéristique de ce groupe est de marcher genoux de face et pieds en dedans. Le motif de 
consultation est variable : « marche les pieds en dedans », usure des chaussures, chutes fréquentes, ou 
gêne pour courir. L’examen statique retrouve le plus souvent un morphotype en genu valgum, un pied 
normal ou plat, une rotation interne normale (≤ 60°), une antétorsion fémorale normale (≤ 25°) et une