emploi - Le Monde

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ECONOMIE
MARDI 1er MARS 2005
UNE PAUVRETÉ TRÉS ÉLEVÉE
Comparaison du produit intérieur
brut par habitant en 2002, en dollars
n
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4 300
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822
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980
an
Source : PNUD
BOUSSOLE
FOCUS
En dépit d’une
croissance en hausse,
l’Afghanistan reste
l’économie la plus mal
lotie de sa région.
Les progrès enregistrés
bénéficient
p. IV
peu à la société
La remontée des taux
d’intérêt à long terme
réveille la crainte
d’un krach obligataire.
La faiblesse
des rendements inquiète
Alan Greenspan,
le patron de la Fed p. V
EMPLOI
OFFRES D’EMPLOI
Dirigeants b Finance, administration,
Depuis la loi de cohésion sociale, l’ANPE
juridique, RH b Banque, assurance
a perdu le monopole de reclassement
b Conseil, audit b Marketing, commerdes chômeurs. Le marché attire le secteur
cial, communication b Santé b Indusprivé dont les géants de l’intérim
p. VII tries et technologies b Carrières internab Prix du livre ressources humaines 2005 :
tionales b Multipostes b Collectivités tercinq ouvrages restent en lice avant la remise ritoriales
p. IX à XII
p. VIII Consultez notre site : www.talents.fr
du trophée le 8 mars
b
b
Aide au développement :
faire plus et mieux
À LIRE DANS LE DOSSIER
> L’efficacité de l’aide :
un débat aussi vieux que l’aide
elle-même
p. II
> La France… peut mieux faire p. II
> Au Mozambique, les bailleurs
étrangers travaillent ensemble p. II
> Jean-Michel Severino, AFD :
« Il faut éviter aux Etats
de sombrer dans le piège
de la dépendance »
p. III
> Les Etats-Unis prônent un soutien
ciblé et contractuel
p. III
paris accueille, les 1er et 2 mars,
un forum ministériel
sur l’efficacité
des politiques menées
Nombre de missions dépêchées par les donateurs en 2004
400
Aide publique au développement
En % du revenu national brut des pays
donateurs (échelle de gauche)
400
En milliards de dollars
(échelle de droite)
0,35
0,30
120
100
0,25
0,25
289
270
250
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Source : OCDE
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Source : OCDE
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LE DÉCLIN EST ENRAYÉ
LE MANQUE DE COORDINATION ENTRE LES DONATEURS GÉNÈRE DES COÛTS INUTILES
L
e sort des pays les plus
pauvres – grands perdants jusqu’à présent
de la mondialisation – a
fini par s’imposer au
sommet de l’agenda
international. Dans les réunions
du G7, le sujet figure désormais
aux côtés des exercices imposés
– croissance, parité des grandes
monnaies… – du club des pays les
plus riches du monde. Lors du dernier Forum économique de
Davos, antre du capitalisme mondial, les « global leaders » se sont
aussi découvert de l’intérêt pour
ceux qui vivent avec moins de
2 dollars par jour. Et, il ne se passe
plus de mois, voire de semaines,
sans qu’une déclaration ou un événement officiel ne vienne rappeler les engagements pris en 2000,
aux Nations unies par cent quatrevingt-neuf pays, en faveur des
Objectifs pour le développement
du millénaire, dont le premier
mais pas le moins ambitieux vise à
réduire la pauvreté de moitié d’ici
2015. Après une grande période
de désintéressement que les gouvernements des nations donatrices avaient alors justifiée par une
certaine « fatigue de l’aide », le
volontarisme est du retour. Les
événements du 11 septembre
2001 ont contribué à accélérer cette prise de conscience d’une nécessaire solidarité planétaire. Le développement et la prospérité étant
une des conditions d’une sécurité
devenue priorité numéro un des
pays menacés par le terrorisme,
au premier rang desquels les EtatsUnis. Plus récemment, le raz de
marée qui a frappé l’Asie, fait plusieurs centaines de milliers de
morts et contraint à migrer des
millions de personnes, a montré
que la générosité, non, cette fois
par intérêt, mais par compassion,
était aussi possible. Enfin, la pers-
pective de devoir se soumettre, en
septembre prochain aux Nations
unies, à un bilan d’étape sur la route tracée par l’Agenda du millénaire n’est pas non plus étrangère à
ce regain d’initiatives.
A dix ans de la date butoir, la
communauté internationale est
loin d’être dans les temps pour
réussir son pari. Si le déclin de
l’aide publique au développement
(APD) est enrayé depuis deux ans,
le chemin sera encore long avant
d’obtenir le doublement des versements jugé nécessaire pour atteindre les Objectifs du millénaire.
L’APD a atteint 69 milliards de dollars en 2003, selon les chiffres
publiés en janvier par l’Organisation pour la coopération et le
développement
économiques
(OCDE), soit quelque 16 milliards
de plus qu’en 2001, point bas de la
générosité internationale. Il en
faudrait au minimum 50 de plus
chaque année selon les évaluations du rapport remis par l’écono-
L'aide publique au développement
(APD) En milliards de dollars
APD brute en 2002
dont :
Coopération technique
Aide alimentaire
au développement
61,4
14,2
Remises de dette
1,3
4,4
7,2
APD transitant
par les ONG
1,9
Aide d'urgence
APD brute versée sur le budget
des gouvernements
Remboursement de la dette
Transferts nets d'APD sur
le budget des gouvernements
32,5
– 15,1
17,4
Source : OCDE
UNE UTILISATION VARIÉE
internationale fait son chemin.
Portée par la France, l’Allemagne,
le Brésil, l’Espagne, ou encore le
Chili. Les travaux pratiques ne
sont toutefois pas pour demain.
« Il y a tout lieu de penser que les différentes
approches, menées à l’initiative des donateurs,
ne sont pas étrangères aux médiocres
performances »
donald j. johnson, ocde, et richard manning, cad
miste Jeffrey Sachs au secrétaire
général des Nations unies, Kofi
Annan.
D’autres sources de financement, viendront peut-être d’ici là
abonder la manne budgétaire, sur
laquelle repose seul aujourd’hui
l’effort de solidarité internationale. Là encore les esprits ont évolué. Après une longue période de
rejet des propositions venant de
la société civile, l’idée de taxation
La proposition franco-allemande
de taxer le kérosène ou les billets
d’avions vient d’être retoquée
ouvertement par les Britanniques.
Qui, de leur côté, défendent la
création d’un nouveau mécanisme financier – la facilité de financement international – devant permettre, par le biais d’emprunts
sur les marchés financiers, de
lever des capitaux à hauteur des
besoins. La Commission chargée
par le Conseil européen de diagnostiquer la faisabilité de toutes
ces propositions remettra ses
conclusions dans quelques semaines. De retour de Londres, le commissaire européen au développement, Louis Michel, ne cachait
pas, jeudi 24 février, « avoir été
impressionné par la démonstration
du chancelier de l’Echiquier, Gordon Brown ».
Mais donner plus n’est pas tout.
Encore faut-il faire la démonstration que cet argent sera bien utilisé et qu’il ne se perdra pas, comme trop souvent par le passé,
dans des projets mal ficelés ou
dans les poches de dirigeants corrompus. Avec le temps, le procès
dressé contre l’inefficacité de
l’aide a conduit à un partage plus
équitable des responsabilités
entre les pays donateurs et leurs
bénéficiaires. « Trop souvent si
l’aide extérieure qui arrive dans les
pays en développement relève de
bonnes intentions, elle ne fait pas
assez cas de ce que les pays souhaitent vraiment et n’accorde pas suffisamment de place à la coordination entre les donneurs, reconnaissent le secrétaire de l’OCDE,
Donald J. Johnson et le président
du Comité d’aide au développement (CAD), Richard Manning. Et
la pilule est parfois amère aussi
bien pour les bénéficiaires de l’aide
que pour les contribuables qui la
financent. » Réuni sous le parrainage de la Banque mondiale, de
l’OCDE, des banques régionales
de développement ainsi que du
gouvernement français, le Forum
ministériel qui se tient à Bercy les
1er et 2 mars, devrait faire le bilan
des progrès réalisés pour « rendre
l’aide plus efficace » depuis l’adoption en 2003 de la déclaration de
Rome en faveur notamment
d’une meilleure harmonisation
des politiques d’aide entre les
bailleurs. Car « il y a tout lieu de
penser que les différentes approches, menées à l’initiative des donateurs, ne sont pas étrangères aux
médiocres
performances
de
l’aide », poursuivent MM. Johnson et Manning.
Autant dire cependant que, sur
ce front, les progrès sont pour
l’instant assez minces et se limitent à quelques « success stories »
que, tel le Mozambique, les
bailleurs se plaisent à mettre en
avant. A Paris, les grands argentiers de la solidarité internationa-
le devraient néanmoins accepter
de s’imposer une obligation de
résultat en adoptant une série d’indicateurs qui à l’avenir permettront d’évaluer les efforts faits par
chacun. Le CAD aura la charge,
chaque année, de distribuer les
bons points ou au contraire les
avertissements. Et, dans un milieu
habitué depuis des décennies à
cultiver jalousement ses prés carrés, cela ressemble déjà à une petite révolution culturelle.
Laurence Caramel
UNE RADIOGRAPHIE COMPLÈTE
DE L’ÉCONOMIE MONDIALE :
173 pays passés au crible
par les journalistes du Monde,
une analyse de
l’économie française,
la revue des entreprises
et des marchés,
un dossier complet
sur l’Europe à 25.
LE BILAN DU MONDE EST EN VENTE CHEZ VOTRE MARCHAND DE JOURNAUX
II/LE MONDE/MARDI 1er MARS 2005
DOSSIER
QUESTIONS-RÉPONSES
Objectifs
1
Quels sont
les Objectifs
du millénaire ?
Les Objectifs du millénaire pour le
développement adoptés et signés
par 189 pays en septembre 2000
sous l’égide des Nations unies comporte huit points à atteindre d’ici à
2015
Objectif 1. Réduire de moitié la
proportion de la population dont
le revenu est inférieur à 1 dollar
par jour ainsi que celle souffrant
de la faim.
Objectif 2. Assurer à tous les
enfants un cycle complet d’études
primaires.
Objectif 3. Eliminer les disparités
entre les sexes dans les enseignements primaire et secondaire
d’ici à la fin de 2005 et, si possible, à tous les niveaux de l’enseignement d’ici à 2015.
Objectif 4. Réduire des deux tiers
le taux de mortalité des enfants
de moins de cinq ans.
Objectif 5. Réduire des trois quarts
le taux de mortalité maternelle.
Objectif 6. Avoir stoppé la propagation du sida et commencé à inverser la tendance actuelle. Avoir maîtrisé le paludisme et d’autres grandes maladies.
Objectif 7. Assurer un environnement durable en intégrant notamment des principes de développement durable dans les politiques
nationales. Réduire de moitié la
population n’ayant pas accès à un
approvisionnement en eau potable salubre et à des services d’assainissement de base.
Objectif 8. Mettre en place un partenariat mondial pour le développement. Cet objectif implique
notamment de poursuivre la libéralisation du système commercial
et financier sur la base de règles
non discriminatoires, un traitement spécifique en faveur des
pays les moins avancés, un traitement global de la dette des pays
en développement et une augmentation de l’aide publique au développement (APD).
2
Quel est le rôle
du Comité d’aide
au développement ?
Le Comité d’aide au développement (CAD) de l’Organisation de
coopération et de développement
économiques (OCDE) regroupe les
principaux donateurs de l’APD.
Créé en 1961, il examine et évalue
depuis plus de quarante ans les
efforts de ses membres en matière
d’aide. Ses recommandations ne
sont pas obligatoires, mais elles
constituent, pour les pays membres, soumis à la pression de leurs
pairs, une forte incitation au changement. Le CAD joue un rôle de
premier plan dans les efforts
déployés en vue d’harmoniser la
politique des donateurs. Ces positions sont adoptées sous formes
de « lignes directrices » Chaque
année, le CAD publie par ailleurs
un rapport intitulé « Coopération
pour le développement » qui fournit notamment les statistiques de
l’aide et passe en revue la politique des donateurs.
3
Quels sont les pays
les plus dépendants
de l’APD ?
Dans les pays les plus pauvres,
l’aide publique au développement
(APD) représente en moyenne 12 %
du produit intérieur brut (PIB). Le
Nicaragua et la Tanzanie sont
dans ce cas. Mais, le niveau de
dépendance peut être beaucoup
plus fort. Rapportés au PIB, les
financements d’APD atteignent
24 % au Burundi, 30 % en Erythrée,
en Guinée-Bissau ou en Mauritanie, 47 % en Sierra Leone, 58 % au
Timor-Oriental et 60 % au Mozambique. L’Afrique subsaharienne
demeure, selon l’OCDE, la seule
région où l’aide assure encore une
part majeure du revenu des bénéficiaires. Cette contribution a cependant diminué au cours de la dernière décennie.
4
La France accroît-elle
le montant
de son aide ?
La France s’est engagée à porter
son volume d’aide à 0,5 % du PIB
d’ici à 2007 et à 0,7 % en 2012.
Selon l’OCDE, l’APD française s’est
élevée à 6,42 milliards d’euros en
2003 contre 5,82 milliards en 2002,
la classant au troisième rang des
pays donateurs. 70 % de cet
argent est octroyé à l’Afrique subsaharienne. L’APD française prend
aussi en compte les financements
accordés aux territoires d’outremer. Ils représentaient 12 % environ de l’APD totale en 2003. Les
trois premiers récipiendaires hors
TOM étaient en 2003, la République démocratique du Congo, la
Côte d’Ivoire et le Cameroun.
Selon la loi de finances 2005, l’APD
(hors TOM) s’élèvera à 7,3 milliards
d’euros. 30 % de ce montant est
constitué d’annulations de dette
accordées dans le cadre de l’Initiative pour les pays pauvres très
endettés (PPTE). Pour accroître
l’aide, la France prône l’instauration de taxes au niveau mondial.
Parmi les pistes possibles figure
une taxation des billets d’avion ou
du kérosène en faveur de laquelle
Paris milite avec l’appui du gouvernement allemand auprès de ses
partenaires du G7, le groupe des
sept pays les plus riches.
L’efficacité de l’aide : un débat
aussi vieux que l’aide elle-même
harmoniser
les politiques,
répondre
davantage aux
besoins : la balle
est dans le camp
des donateurs
U
n répit de quatre
mois par an : c’est
ce que vient d’obtenir la Tanzanie de
ses donateurs étrangers pour interrompre le ballet permanent des missions venant s’enquérir de l’état
d’avancement des projets de coopération, en négocier de nouveaux ou
passer au crible les performances
économiques du gouvernement. La
mesure peut paraître anecdotique,
mais, dans un pays pauvre doté
d’une administration peau de chagrin, les fonctionnaires locaux
avaient fini par passer autant de
temps à satisfaire les demandes des
experts internationaux qu’à répondre à celles de leurs propres ministres. La Tanzanie a reçu 230 missions étrangères en 2004. Elle ne fait
pas partie des pays les plus « visités » : le Vietnam ou le Cambodge
ont vu défiler les missions au rythme de 400 l’an dernier, selon une
enquête du comité d’aide au déve-
loppement (CAD) de l’Organisation
de coopération et de développement économiques (OCDE). Car
derrière les bonnes intentions, les
attitudes cocardières restent la
règle. Chaque pays veut pouvoir
accrocher son drapeau sur le projet
qu’il finance et, qui plus est, exige
souvent de son bénéficiaire qu’il rende des comptes dans la « langue »
de son donateur. Résultat : un fonctionnaire mauritanien par exemple,
devra lancer ses appels d’offres
pour la construction d’une école
selon les méthodes finlandaises si
son bailleur vient d’Helsinki, rapporter selon les méthodes comptables
allemandes s’il vient de Francfort….
Environ 60 000 projets de développement sont actuellement en
cours d’exécution sur l’ensemble de
la planète, selon la Banque mondiale. 85 % d’entre eux représentent un
investissement de moins de 1 million de dollars, mais le nombre de
rapports à produire, de procédures
administratives à respecter est, dans
la plupart des cas, aussi important
que pour des investissements de
grande ampleur. Gaspillage d’argent, de temps – il faut en moyenne
cinq ans pour faire aboutir le moindre projet entre la phase d’évaluation et sa réalisation – pour des
résultats trop souvent décevants.
Le débat sur l’efficacité de l’aide
publique au développement (APD)
est presque aussi ancien que l’arrivée des premiers financements
dans ce que l’on appelait alors le
tiers-monde. Au cours des années
1990, dans le contexte de l’aprèsguerre froide, l’échec des politiques
de coopération, l’ampleur de la cor-
ruption avaient jeté un discrédit
sans précédent sur l’aide. Au point,
en 1998, de faire s’interroger la Banque mondiale, dans un document
resté célèbre, sur « Ce qui marche,
ce qui ne marche pas, et pourquoi ? » Ce travail dirigé par Joseph
Stiglitz, alors économiste en chef de
l’institution, s’était surtout focalisé
sur les raisons expliquant qu’une
politique de développement aboutisse, dans un cas, au succès ou, à
l’inverse, débouche, dans un autre,
sur un parfait échec. La notion de
« bonne gouvernance » avait été
mise en avant pour inciter les donateurs à cibler leur aide sur les pays
jugés capables de mettre en œuvre
les politiques préconisées.
stratégies nationales
En demandant aux bailleurs de ne
plus jouer en ordre dispersé, la responsabilité a aujourd’hui changé de
camp. Mais ce n’est pas la seule
« révolution » demandée par le
CAD, qui depuis plusieurs années
orchestre ce débat. Dans la déclaration de Rome adoptée en 2003, les
bailleurs ont accepté – sur le principe – de s’effacer devant les pays en
développement déclarés responsables des politiques qu’ils souhaitent
mener. Pour une raison simple,
constatée au fil des ans, par tous les
experts : les recettes imposées de
l’extérieur ont rarement été appliquées, même avec des millions de
dollars à la clé. « L’enjeu est énorme,
explique Simon Mizrahi, de l’OCDE,
il s’agit d’organiser un transfert de
souveraineté des bailleurs vers les récipiendaires dans un système marqué
par des rapports de force très iné-
gaux. » Les organisations non gouvernementales (ONG) se montrent
très sceptiques sur la possibilité
pour les pays pauvres d’élaborer
librement des stratégies nationales.
« Les premières expériences menées
dans le cadre des programmes stratégiques de lutte contre la pauvreté, ont
montré, de l’aveu même du Fonds
monétaire international, que cette
idée d’“appropriation” demeurait
une fiction », affirme Régis Mabilais
de Coordination Sud.
Pour l’heure, ce vaste chantier se
concentre sur quatorze pays pilotes
dans lesquels les bailleurs s’efforcent de montrer qu’ils peuvent être
à leur tour des bons élèves. Au Bangladesh, les vingt-sept projets en
faveur de l’éducation primaire,
financés jusqu’alors par treize donateurs différents, ont ainsi été regroupés dans un fonds unique sous la
responsabilité de la Banque asiatique de développement. Au Malawi,
les donateurs ont accepté de faire
pot commun pour soutenir la lutte
contre le sida. Et ils ont adopté les
mêmes normes d’évaluation et de
contrôle des projets. « Les choses
bougent, assure Patrice Tranchant, à
l’Agence française de développement, l’harmonisation de l’aide n’est
plus seulement un débat théorique.
Elle prend progressivement forme sur
le terrain. » Soit. Mais les expériences mises en avant comme autant
de « success stories » par les
bailleurs ne représentent encore
qu’une goutte d’eau dans un univers où toutes les réticences sont
loin d’avoir été levées.
Laurence Caramel
La France… peut mieux faire
sa réputation est d’être plutôt sévère et critique. Chaque année, le Comité d’aide au développement (CAD) de l’Organisation de coopération et de
développement économiques (OCDE) passe au peigne fin la politique d’aide publique de ses 22 Etats
membres, plus la Commission européenne, en
faveur des pays pauvres de la planète. Le mécanisme est bien huilé. L’aide d’un Etat est soumise aux
experts de deux autres Etats. En 2004, l’aide publique au développement (APD) de la France passait
sous les fourches caudines des examinateurs canadiens et néerlandais.
De ce passage en revue méthodique et rigoureux, il résulte que les efforts de la France pour
augmenter le volume de son aide pour atteindre
0,5 % de son produit national brut en 2007 et tendre vers 0,7 % (le pourcentage recherché par la
communauté internationale) en 2012 sont jugés
satisfaisants. Mais « compte tenu des contraintes
budgétaires actuelles, la tâche ne sera pas aisée »,
constatent les deux examinateurs. Surtout que
l’accroissement de l’APD française repose pour
beaucoup sur des mesures d’allégement de la det-
te en faveur des petits pays les plus endettés. Or le
CAD note également que « le pic des opérations
d’annulation sera atteint dans un proche avenir ».
Dans ces conditions, la France devra faire preuve
d’imagination et redoubler d’efforts si elle veut
atteindre les objectifs qu’elle s’est assignés.
complexité administrative
Mais c’est pour l’essentiel sur la méthode et l’organisation de l’APD que les examinateurs internationaux concentrent leurs critiques. Sont tour à
tour pointés la complexité de l’organisation administrative française, la multiplicité des acteurs et
les problèmes de coordination du dispositif en
vigueur. De fait, l’APD fait l’objet d’une vive concurrence entre le ministère de l’économie et celui des
affaires étrangères. Suite notamment aux recommandations du CAD, un nouveau partage des rôles
a été esquissé avec le transfert progressif à l’Agence française du développement (AFD) – qui
dépend de Bercy – de la conduite des opérations,
tandis que le Quai d’Orsay garde la haute main sur
la stratégie globale.
L’aide française souffre aussi d’un manque de
lisibilité. Ce sont à la fois la question de « la cohérence des politiques » et l’identification d’« objectifs
concrets à poursuivre » qui sont posés. En guise de
réponse, « une programmation par pays, modernisée et plus sélective » doit être mise en place, assurent les autorités françaises. La France promet aussi adapter prochainement ses méthodes de coopération en fonction de la capacité des Etats à gérer
l’aide internationale, ce qui devrait la rendre plus
efficace.
Le dernier point porte sur l’opacité financière du
dispositif. L’application de la Loi organique relative
aux lois de finances (LOLF) à l’APD devrait permettre d’« introduire un processus budgétaire transparent et pluriannuel et une gestion axée sur les résultats » conformes aux recommandations du CAD.
Reste qu’à l’heure actuelle, il n’y a que la moitié de
l’aide française qui apparaît dans le budget de
l’Etat car les allégements de dettes et un certain
nombre d’agrégats statistiques n’y figurent pas.
Alain Beuve-Méry
Au Mozambique, les bailleurs étrangers travaillent ensemble
la faiblesse des
investissements
et la corruption
restent
des freins
au développement
BEIRA (Mozambique),
de notre envoyée spéciale
ans le jargon des
agences de coopération, la province de
Sofala, située à
1 000 kilomètres de
la capitale mozambicaine Maputo, est la « province
italienne ». L’Italie a, en effet,
concentré une partie de son aide
au Mozambique dans cette région
centrale du pays. La coopération
autrichienne s’est engagée, ensuite, dans le sud de la zone. De la
même façon, les autres agences de
coopération se sont réparti les provinces du pays.
Particulièrement choyé par les
bailleurs de fonds depuis son processus de paix réussi en 1992, le
D
Mozambique accueille une trentaine d’agences internationales. Le
pays bénéficie en moyenne de
700 millions de dollars d’aide par
an, soit la moitié de son budget
national. Conséquence de cette
présence massive : les bailleurs de
fonds tentent progressivement de
rationaliser leur aide. A la répartition géographique par donateur
s’est ajoutée la création de fonds
communs par secteur de développement, et depuis quelques
années l’appui financier direct au
budget de l’Etat. D’inspiration nordique, cette politique de versements directs dans les caisses du
gouvernement pour financer les
secteurs-clés de la lutte contre la
pauvreté (santé, eau, routes, éducation, agriculture) est aujourd’hui
suivie par quinze bailleurs qui travaillent de concert, parmi lesquels
l’Union européenne et la Banque
mondiale. L’objectif est de permettre au pays de « s’approprier »
l’aide en renforçant ses mécanismes de gestion dans chacun des
ministères concernés. En hausse
constante, ce soutien budgétaire a
représenté 25 % de l’aide totale
accordée au pays en 2004, soit dix
fois plus qu’il y a quatre ans.
A la direction provinciale de la
santé de Sofala, on se félicite de
l’augmentation de cet appui
direct. « Cela réduit les procédures.
Avec les projets de coopération,
nous devons parfois gérer plusieurs
comptes bancaires, beaucoup de
paperasse, c’est très lourd », souligne João Baptista, directeur provincial. « L’aide directe nous permet surtout d’avoir une plus grande
autonomie de décision sur les secteurs sanitaires que nous voulons
développer », ajoute-t-il.
résultats
Au sud de la province, dans le district agricole de Buzi, où vivent
140 000 habitants, l’évolution des
conditions de vie est sensible. S’il
reste difficile de distinguer l’impact
respectif de l’aide budgétaire et des
différents projets de terrain mis en
œuvre depuis dix ans, les résultats
sont là. « Le réseau scolaire s’est
amélioré, nous avons désormais une
quarantaine d’écoles primaires. L’hôpital a été rénové, il y a un bloc opératoire et un centre de dépistage du
sida. Nous avons l’électricité en continu », explique José Chifinha, instituteur dans le district. La piste qui
rejoint la bourgade est aujourd’hui
entretenue régulièrement, facilitant les contacts entre les agriculteurs, producteurs de mil, et les
centres de commercialisation. La
reprise économique liée à la fin de
la guerre civile a aussi joué un rôle :
« La tôle remplace le chaume pour
couvrir les maisons, les gens ont une
bicyclette, sans parler du téléphone
portable qui fait son apparition. »
Si beaucoup reconnaissent la
valeur pédagogique de l’aide bud-
POUR EN SAVOIR PLUS
> Coopération pour
le développement, rapport 2004
(éd. de l’OCDE, 262 p., disponible sur
le site : www.oecd.org)
> Harmoniser l’aide pour renforcer
son efficacité (éd. de l’OCDE, 2003,
140 p., disponible
sur le site : www.oecd.org)
> « Efficacité et allocation
de l’aide », Revue des débats
de Jacky Amprou et Lisa Chauvet
(novembre 2004, éd. de l’Agence
française de développement,
disponible sur le site : www.afd.fr)
> L’Afrique et les Objectifs du
millénaire pour le développement,
d’Ahmed Rhazaoui, Luc-Joël
Grégoire et Soraya Mellali
(éd. Economica, 2004, 635 p., 25 ¤).
> « The Reality of Aid 2004 »,
l’aide publique au développement
passée en revue par plus
de 40 ONG, consultable sur le site
www.realityofaid.org
gétaire, la montée de la corruption ouvre néanmoins une brèche
dans le système. Certes, un large
éventail d’audits et des impératifs
de bonne gouvernance sont négociés à Maputo, mais il reste difficile de contrôler tous les échelons
administratifs. Jouissant d’une
réputation de pays « éthique »
dans les années 1990, ce qui a
favorisé la venue des donateurs,
le Mozambique n’a cessé de grimper sur l’échelle d’évaluation de
la corruption de l’ONG internationale Transparency International.
Face à cette situation, l’ONG
nationale Groupe mozambicain
de la dette (GMD) souhaite renforcer le contrôle, par la société
civile, de la gestion des fonds
alloués par les donateurs. En
trois ans, la délégation du GMD
de Sofala a formé une cinquantaine d’acteurs de la société civile.
Désormais capables de lire un
budget national et d’interpréter
le vaste programme de réduction
de la pauvreté lancé par le gouvernement en 2002, ils parcourent la province. « Si l’administration construit trois écoles dans un
district, alors que le budget
annuel en planifiait six, nous informons la population pour qu’elle
puisse faire pression et obtenir ce
qui lui est dû », explique Eugenio
Fernandes, coordinateur de la
délégation.
Du côté des bailleurs de fonds,
la démarche est également progressive. Dans le cas de la
construction des routes qui nécessite de gros investissements, on se
garde bien encore de verser tous
les fonds directement au budget
national. Pour un responsable de
la coopération autrichienne, il est,
de toute façon, nécessaire de maintenir les projets de terrain « pour
être sûrs que l’aide arrive aux populations les plus vulnérables ».
Fermée depuis la guerre, l’usine
de sucre du district de Buzi doit
être prochainement relancée par
des investisseurs sud-africains,
« car cela ne suffit pas d’améliorer
la vie des populations, il faut maintenant que les jeunes travaillent »,
relève Manuel Salomão, président
d’une association locale. Mais tous
les districts n’ont pas la chance de
Buzi, et l’investissement privé,
deuxième phase indispensable du
développement, fait largement
défaut dans la province. « Il est
encourageant de voir tous ces
enfants aller à l’école, même dans
les endroits les plus reculés, mais
que vont-ils faire ensuite ? », s’interroge un observateur.
Jordane Bertrand
LE MONDE/MARDI 1er MARS 2005/III
DOSSIER
Jean-Michel Severino, directeur général de l’AFD
CHRONIQUE
« Il faut éviter aux Etats de sombrer
dans le piège de la dépendance »
JEAN-MICHEL SEVERINO
f 2001 Jean-Michel Severino est
nommé directeur général de l’Agence
française de développement (AFD).
f 1996 Inspecteur des finances ayant
fait toute sa carrière dans les milieux
de la coopération depuis sa sortie
de l’ENA en 1984, il rejoint la Banque
mondiale à Washington. Un an plus tard,
il devient vice-président pour l’Asie.
f 1994 Directeur du développement
au ministère de la coopération.
Prôner l’harmonisation des
politiques d’aide publique au
développement (APD) suppose
que les bailleurs aient les mêmes
objectifs. Dans quelle mesure estce le cas ?
Il est clair qu’il existe une grande
diversité de préoccupations dans
l’aide publique au développement,
qui vont de l’intérêt commercial
des Etats à leur influence politique.
Mais, depuis 2000, l’adoption de
l’Agenda du millénaire a introduit
quelque chose de très nouveau
dans la communauté internationale. Ce consensus entre les pays en
développement et les donateurs
sur huit catégories d’objectifs touchant aussi bien les aspects de revenus – réduction de la pauvreté –,
d’accès aux services sociaux ou
encore de transformations sociétales – la place des femmes – a permis
de mettre en ligne les bailleurs de
fonds sur des buts convergents.
Cela ne signifie pas que la totalité
de l’APD sera orientée vers la réalisation de ces objectifs ni que tous
les bailleurs vont s’aligner sur des
pratiques communes, mais il paraît
difficile de penser qu’à partir du
moment où ils ont souscrit à ces
objectifs un nombre croissant d’entre eux n’y consacre pas un montant croissant de financements.
Pour atteindre les Objectifs du
millénaire pour le développement (ODM) à l’horizon 2015, un
doublement de l’aide est jugé
nécessaire. Ce scénario, s’il se réa-
lisait, ne modifierait-il pas radicalement la relation entre ldonateurs et pays dépendant de cette
manne financière extérieure ?
Il faut avoir conscience que ces
objectifs vont bouleverser notre
conception de l’aide. Jusqu’à présent, nous attachions beaucoup
d’importance aux équilibres macroéconomiques et financiers des pays
récipiendaires, à leur capacité à
assumer la charge de leurs dépenses courantes. L’aide à chaque pays
était fixée bien entendu en fonction des ressources disponibles
mais aussi de la perception des
capacités d’absorption du pays.
Elle devait, en priorité, financer des
investissements et non des charges
récurrentes. Ce cadre, qui a connu
une érosion progressive avec la logique de l’ajustement structurel
notamment, imposait d’une certaine façon des limites excluant de se
fixer des objectifs qui ne soient pas
cohérents avec les possibilités des
pays. Avec les ODM, la logique, en
quelque sorte, se renverse. D’ici à
2015, il faut que les pays aient
atteint des objectifs minimaux en
matière de revenu par habitant, de
santé, d’eau potable, d’éducation
primaire.
La communauté internationale
crée un standard correspondant à
notre vision de ce dont l’homme a
besoin, au minimum, pour vivre de
manière digne. Ce minimum étant
aussi la condition d’un bon équilibre socio-politique de la planète.
Or faire ce choix sans se préoccuper
des capacités des pays à l’atteindre
de façon autonome signifie que
l’aide étrangère va devoir prendre
une place importante dans le financement des budgets sociaux d’un
certain nombre de pays, et ce de
façon durable. Dans le cas standard
d’un pays d’Afrique subsaharienne
où la fiscalité intérieure représente
environ 10 % du produit intérieur
brut (PIB), l’aide pourrait être portée à 30 % du PIB environ pour
financer les besoins liés aux ODM.
Retarder la date butoir de dix ou
vingt ans pour les pays dont on sait
d’ores et déjà qu’ils ne seront pas
au rendez-vous de 2015 ne changera pas grand-chose à l’ampleur de
l’effort que cela représentera pour
eux.
Mais le pari fait sur les ODM
n’est-il pas que, chemin faisant,
cette amélioration des standards
sociaux, des infrastructures, génère plus de croissance et in fine du
développement ?
Le débat est là : une injection
massive d’aide selon ces modalités
assurera-t-elle de meilleures perfor-
mances de croissance et davantage
de moyens aux Etats pour leur permettre de ne pas sombrer dans le
piège de la dépendance ? Les optimistes assurent que ce scénario est
possible et qu’un certain nombre
de pays qui mènent d’ores et déjà
de bonnes politiques – ceux sur lesquels il faudra d’ailleurs concentrer
l’aide – y parviendront. Il y aura ainsi un nombre suffisant de success
stories pour que cette espèce de
plan Marshall génère au bout du
compte un rebond du développement. Les pessimistes, à l’inverse,
affirment que cela ne se produira
pas. L’amélioration des standards
sociaux n’entraînera pas la croissance, et, pire, l’abondance de l’aide risque, selon des effets pervers bien
connus, de nuire à l’activité du secteur privé et de plonger les pays
dans une dépendance sans fin.
Quel est le scénario le plus probable ?
Sans doute celui qui se situe à
mi-chemin. L’exemple du Mozambique montre que croissance rapide et aide élevée sont possibles.
Mais sans céder au scénario noir,
on peut aussi supposer qu’un certain nombre de pays, compte tenu
de leurs handicaps, n’entreront pas
à moyen terme dans des logiques
de rattrapage économique. Si ce
scénario est juste, alors la volonté
de réaliser les ODM dans un calen-
l’Union européenne par exemple,
entre les régions riches et les
régions pauvres. Mais il faut en
avoir conscience et le dire. Car à
partir du moment où la communauté internationale sera devenue le
payeur effectif des enseignants, des
médecins, des infirmiers… dans un
certain nombre de pays pauvres, il
sera très difficile de revenir en arrière.
Il faut néanmoins faire attention
à ne pas vouloir brusquer l’évolution de certains pays, à vouloir faire
trop vite, au risque de les décourager. En Afrique sahélienne, plusieurs pays qui ne connaissent pas
de crise politique ni de conflits réalisent des performances tout à fait
honorables compte tenu du milieu
difficile avec lequel ils doivent composer. Avec des taux de croissance
de l’ordre de 5 % depuis plusieurs
années, le niveau de vie s’améliore,
un secteur privé émerge. Il faut les
aider à poursuivre dans cette voie
et se méfier de notre impatience.
Cette hypothèse a pourtant été
jusqu’à présent peu évoquée,
pourquoi ?
D’abord, parce que nous devons
rester prudents. Si les donateurs ne
respectent pas leurs engagements,
le débat sur l’augmentation de
l’aide et ses conséquences deviendra très vite irréaliste. Ensuite, parce que la plupart des profession-
« A partir du moment où la communauté
internationale sera devenue le payeur effectif
des enseignants, des médecins,
des infirmiers… dans un certain nombre
de pays pauvres, il sera très difficile de revenir
en arrière »
drier aussi serré reviendra à mettre
en place un « filet de sécurité sociale planétaire » à travers lequel la
communauté internationale financerait de manière récurrente les
budgets sociaux des pays les plus
pauvres. Il est permis de penser que
la nécessité d’assurer l’accompagnement social de la globalisation et de
gérer les inégalités à un niveau planétaire implique de s’engager sur
ce chemin. Nous instaurerions
donc, en partie, un système de
répartition et de redistribution à
l’échelle du globe à travers l’instrument de l’aide au développement.
Pourquoi pas ? Nous faisons déjà
de la redistribution à l’intérieur
d’un même pays ou à l’intérieur de
nels de l’aide au développement
ont des scrupules à parler des changements et des problèmes qui pourraient se poser à l’avenir. Ils redoutent que la complexité des questions en jeu, leur charge politique,
nuisent à l’effort d’augmentation
de l’aide qui doit être fait. Tout en
étant un fervent partisan de l’accroissement des financements en
faveur des pays du Sud, je crois
cependant qu’il serait malhonnête
de ne pas exposer à nos opinions
publiques, aux contribuables qui
sont sollicités, tous les scénarios
possibles.
Propos recueillis par
Laurence Caramel
par Serge Marti
Réveil en sumoland
nippon ni mauvais. On peut ne
pas être très fier de ce jeu de mots
trop facile et admettre qu’il colle
bien à l’interprétation possible du
repli de 0,1 % du produit intérieur
brut (PIB) japonais au dernier trimestre 2004, annoncé à la
mi-février. Ajouté à la révision à la
baisse de la croissance pour les
trois mois précédents (transformée
en un repli de 0,3 % au lieu d’une
hausse initialement estimée à
0,1 %), il plaçait l’économie de l’Archipel en situation technique de
récession en fin d’année – caractérisée par une contraction du PIB pendant deux trimestres consécutifs.
Pour désagréable qu’elle soit au
moment où les pouvoirs publics
s’efforcent de convaincre leurs
administrés, comme leurs partenaires extérieurs, que le soleil s’est
levé à nouveau sur l’ex-empire, cette contre-performance mérite
d’être relativisée. D’abord parce
que le Japon a récemment revu son
outil statistique – un domaine où le
pays patauge depuis des années –
si bien que les variations infinitésimales du PIB de part et d’autre de
la ligne jaune, ont peu de signification. Ensuite parce qu’il est indéniable que la deuxième économie mondiale va beaucoup mieux que ne le
laissent apparaître ces données
conjoncturelles de la fin 2004.
La matérialisation de ce redressement était perceptible en fait
depuis le dernier sommet des chefs
d’Etat et de gouvernement du
G7-G8 qui s’est tenu à Sea Island,
aux Etats-Unis en juin 2004 et au
cours duquel, pour la première fois
depuis longtemps, le premier ministre, Junichiro Koizumi, n’a pas eu à
subir, tête baissée, les rappels à l’ordre en faveur d’une meilleure gestion de l’économie nippone régulièrement infligés à ses prédécesseurs
par la délégation américaine. Au
demeurant, venant d’une superpuissance qui, ces derniers temps,
collectionne des déficits abyssaux,
un endettement colossal et une
monnaie en piqué – un triplé qui,
sous d’autres cieux, aurait valu aux
Etats-Unis un programme d’ajustement structurel du Fonds monétaire international (FMI) – ces admonestations suscitaient naturellement quelques sourires ironiques
autour du tapis vert.
encéphalogramme plat
Qu’en est-il réellement de la situation ? Indépendamment du « trou
d’air » de la fin de l’année et grâce
aux excellentes performances des
premiers mois, la croissance de l’économie japonaise aura été de 2,6 %
en termes réels en 2004, un résultat
qui tranche avec l’encéphalogramme
plat auquel Tokyo nous avait habitué tout au long de la « décennie
perdue ». En ce qui concerne la déflation qui a caractérisé cette période,
constituée de courtes récessions suivies par autant de reprises avortées,
le débat demeure tout en s’atténuant. Si certains, tel Haruo Shimada, président du Centre de recherche économique affilié à l’Institut
de recherche Fujitsu et, proche du
gouvernement en place, considèrent que 2005 sera encore une
année de déflation, de plus en plus
d’économistes anticipent la fin du
phénomène, soulignant que l’ensemble des prix, exception faite de
ceux des services publics, repartent
à la hausse.
Contrairement à la reprise précédente de 1999-2000 qui s’était rapidement essoufflée après avoir sporadiquement stimulé l’industrie, le
rebond en cours s’est amplement
diffusé dans ce secteur, mais en
s’étendant aussi à l’ensemble des
services. Du coup, c’est l’ensemble
des entreprises japonaises qui ont
affiché au cours de leur dernier exercice fiscal, des bénéfices en forte
hausse, parfois de 50 % sur l’année
précédente alors que reprennent
les fusions-acquisitions. Témoin le
mariage que viennent de sceller
Mitsubishi Tokyo Financial Groupe
et UFJ, qui fait de cet ensemble le
numéro un bancaire, en termes
d’actifs, devant l’américain Citigroup. Et un nouveau sumo dans le
cercle étroit des leaders mondiaux.
Les Etats-Unis prônent un soutien ciblé et contractuel
le fonds
pour les défis
du millénaire
a retenu 16 pays
G
eorge W. Bush a décidé d’être présent sur
le terrain de l’aide
aux pays pauvres. Il
veut faire plus et
d’une autre manière.
La nouvelle politique américaine en
matière d’aide au développement a
un objectif clair : lutter contre la pauvreté en favorisant la croissance économique. Pour que cette aide soit
efficace, le président américain a
voulu qu’elle soit distribuée avec discernement. Les financements, le
plus souvent des dons, doivent
« récompenser les nations qui mettent fin à la corruption, respectent les
droits de l’homme et adhèrent à la
règle de droit (…), investissent pour
améliorer le système sanitaire, l’enseignement (…) et ont des marchés plus
ouverts ainsi que des politiques budgétaires solides », avait expliqué
M. Bush devant la Conférence des
Nations unies sur le financement du
développement à Monterrey, en
2002.
Créé un an plus tard et présenté
comme le programme d’aide extérieure le plus ambitieux depuis le
plan Marshall, le Millenium Challenge Account (MCA) ou Fonds pour
les défis du millénaire est l’instrument destiné à mettre en œuvre cette politique. Contrairement à ce que
son appellation pourrait faire croire, ce dispositif d’aide n’a pas été
le Cap-Vert, le Ghana, le Lesotho,
Madagascar, le Mali, le Mozambique et le Sénégal sont les bons élèves, qui ont réussi la sélection portant sur des critères relatifs à la bonne gouvernance, l’activité économique et la politique sociale. De
même, la Bolivie, le Honduras, le
Nicaragua, la Mongolie, le Sri Lanka
et Vanuatu ont été qualifiés ainsi
que, pour l’Europe, l’Arménie et la
Géorgie.
« Récompenser les nations qui mettent fin
à la corruption, respectent les droits
de l’homme (…), investissent pour améliorer
le système sanitaire, l’enseignement (…)
et ont des marchés plus ouverts (…) »
george w. bush, à monterrey en 2002
spécialement conçu pour atteindre
les Objectifs du millénaire. Déjà
16 pays pauvres ont été retenus parmi les 63 pays éligibles, à savoir
ceux dont le revenu annuel par habitant est inférieur à 1 435 dollars et
qui peuvent bénéficier des concours
de l’Agence internationale de développement, affiliée à la Banque
mondiale. Pour l’Afrique, le Bénin,
Ces pays dont le nombre est appelé à grossir – le Maroc a réussi l’examen pour 2005 – n’ont toutefois pas
encore vu tomber une pluie de dollars. Il leur faut d’abord négocier et
conclure un contrat établissant un
partenariat avec la Millenium Challenge Corporation (MCC), nouvel
organisme qui gère le MCA. L’entière responsabilité est laissée au réci-
piendaire pour arrêter ses projets
d’investissement. « Les pays euxmêmes vont chercher à stimuler la
croissance économique dans les
domaines qu’ils jugent être les plus
importants », a expliqué Paul Applegarth, le patron de la MCC.
Ce travail de conception des projets n’est pas toujours facile. Les
montants en jeu peuvent être importants. A titre d’exemple, le gouvernement sénégalais, qui souhaite désengorger Dakar en créant une zone
économique et industrielle à une
trentaine de kilomètres de la capitale, espère décrocher 548 millions de
dollars. Structure légère sans antenne sur le terrain, celle-ci devra faire
la preuve de son efficacité, puisque
le choix a été fait de contourner
l’USaid (l’Agence américaine pour
le développement international),
pourtant rompue aux subtilités de
l’aide extérieure qu’elle a en charge
depuis plus de quarante ans.
A ce jour, pas le moindre dollar
n’a encore été décaissé par l’administration américaine et le MCA n’a
pas reçu les fonds promis. Alors
que, en 2002, George W. Bush voulait que les Etats-Unis, montrant
l’exemple, augmentent de 50 % leur
aide publique sur les trois années à
venir, de sorte que, à partir de 2006,
5 milliards de dollars soient alloués,
chaque année, au MCA, on est
aujourd’hui loin du compte. Pour
l’année 2004, le MCA n’a reçu que
1 milliard de dollars contre les 1,7
promis. Et cette année, le budget
adopté ne s’élève qu’à 1,5 milliard
de dollars contre 3,3 milliards
annoncés initialement.
En son temps, Bill Clinton avait
prôné la doctrine du « Trade but
not aid » pour l’Afrique et initié
dans ce cadre l’AGOA (African
Growth and Opportunity Act), loi
qui permet un accès libre de droits
de douane au marché américain
pour certains produits africains.
Mais l’AGOA, que M. Bush a
d’ailleurs maintenue, n’a guère
dopé les exportations africaines, en
dehors de l’industrie textile. Le risque est maintenant que les pays pauvres soient à nouveau déçus avec le
Fonds pour les défis du millénaire.
Brigitte Breuillac
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IV/LE MONDE/MARDI 1er MARS 2005
BOUSSOLE
europe/industrie
europe/régions
LES DÉLOCALISATIONS RESTENT LIMITÉES DANS LE SECTEUR AUTOMOBILE
LA PAUVRETÉ SE CONCENTRE À L'EST
Valeur ajoutée dans l'industrie automobile en 2001, en pourcentage du total de l'UE25
PIB par habitant et par région, en 2002 (UE 25 = 100)
ne
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Source : Eurostat
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Ch
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an
u
Lit
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al
M
a EN 2001, LA VALEUR AJOUTÉE de l’industrie automobile
s’élevait à près de 122 milliards d’euros dans l’Union
européenne à vingt-cinq (UE25). Cette industrie est très
concentrée dans un petit nombre de pays au sein de
l’UE : la plupart des Etats membres, en particulier les dix
nouveaux adhérents, qui ont perdu l’essentiel de leur
capacité de production autonome, apparaissent essentiellement comme des marchés de consommation.
a L’ESSENTIEL DE LA VALEUR continue d’être créé dans
les Etats d’origine des grandes firmes automobiles :
l’Allemagne, qui en concentre à elle seule 47,1 %, suivie de loin par la France (14 %), le Royaume-Uni
(11 %) et l’Italie (6 %).
Oberbayern
(T3/04)
– 0,2 %
(T3/04 - T4/03)
0,3 %
(T3/04)
– 0,1 %
(T3/04 - T4/03)
– 6,9 %
– 1,89
– 0,2
2000
2001
2002
2003
Opinion des chefs d'entreprise
sur les perspectives générales de production
a CE REGAIN DE CROISSANCE s’est accompagné d’un flux d’investissements
directs étrangers (IDE) en hausse de 46 % en 2004. D’un montant de
1,49 milliard de dollars, ils représentent pour l’économie nationale une
source de financement aussi importante que les capitaux envoyés par les
Mexicains vivant à l’étranger. Les Etats-Unis sont à l’origine de 48 % des
IDE et l’Espagne y contribue pour 34,7 %
+ 7,8 %**
(janv. 05)
+ 3,7 %**
4 094
par date de publication
(août 04)
* Solde de réponses, CVS, en %
en % d'entreprises
Oui, c'est déjà le cas
Achats
En projet d'ici 2006
38
45
33
45
25
35
22
20
33
30
Echantillon : 60 entreprises du périmètre grands comptes ouvertes aux solutions en mode ASP
Source : Markess International * Application Service Provider ( fournisseur d'applications logicielles hébergées)
a LA SOCIÉTÉ D’ÉTUDES ET DE CONSEIL Markess International a interrogé
60 grandes entreprises françaises qui recourent aux services d’hébergeurs d’applications informatiques (en anglais « application service provider », ASP), une solution qui permet d’externaliser le fonctionnement,
et le coût, d’une application logicielle. C’est dans le domaine des achats
et du travail collaboratif que le recours aux ASP est le plus fréquent.
a DANS LE DOMAINE DE LA GESTION des ressources humaines, les fonctions
concernées sont, par ordre décroissant, le recrutement, la paie, la gestion
des compétences, la gestion des plannings et la formation.
** en glissement
Source : Insee, Douanes
L’économie afghane en progrès, la société à la traîne
UNE PAUVRETÉ ENCORE TRÈS ÉLEVÉE
Comparaison du produit intérieur brut par habitant en 2002, en dollars
an
an
ist
Pa
z
Ou
so
k
bé
na
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Bu
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Si
540
an
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ki
710
km
r
Tu
800
n
Ira
822
st
i
én
980
le pays se situe
encore
au 173e rang
mondial (sur 178),
selon
l’indicateur
de développement
humain du pnud
1 100
Les ménages ont bénéficié en
2003 de 43,9 milliards d’euros,
soit 2,8 % du produit intérieur
brut, au titre de la famille et de
la maternité. Selon une étude
de la Drees (ministère de l’emploi et de la famille), ce chiffre
place la France dans une position « moyenne au sein de
l’Union européenne ».
Depuis une quinzaine d’années, l’effort en faveur des
familles est resté stable. L’Hexagone se situe « au septième
rang, derrière le Danemark
(3,8 %), la Finlande (3 %), la Suède (2,9 %), le Luxembourg
(3,4 %), l’Allemagne (3 %) et
l’Autriche (2,9 %) », mais devant
« l’Irlande, les Pays-Bas et le
Royaume-Uni » (1,8 % du PIB
consacré à la famille) et bien
avant les pays d’Europe du Sud
(0,5 à 1,2 % du PIB pour l’Espagne, l’Italie et le Portugal).
Les 43,9 milliards d’euros se
répartissent entre les prestations de protection sociale du
risque famille (allocations familiales, compléments familial,
allocations de rentrée scolaire...), soit 38,2 milliards
d’euros, et celles au titre du
risque maternité (5,8 milliards
d’euros en soins de santé,
indemnités journalières de
maternité et de paternité, allocation pour jeune enfant...)
– 17 %
(entre sept. 04
et janv. 05)
Défaillances d'entreprises
4 300
c’est, en milliards d’euros,
la part versée aux ménages
en 2003 au titre de la famille
et de la maternité
–4
(janv. 05)
24 995
Créations d'entreprises
6 690
43,9
Principaux domaines concernés par des solutions en mode ASP*,
Prod. et exploitation
informatique
(janv. 05)
Enquête mensuelle dans l'industrie *
a LE PRODUIT INTÉRIEUR BRUT a progressé de 4,4 % en 2004, contre 1,3 %
l’année précédente, selon le ministère des finances mexicain. L’activité a
été la plus dynamique dans le secteur des services (4,8 %).
UN CHIFFRE
a DANS CERTAINES RÉGIONS, le niveau du PIB par habitant peut être surestimé en raison du flux de travailleurs frontaliers, qui accroissent la production
d’une région (Inner London par exemple) mais résident dans une autre (Outer London, Kent et Essex).
De même, une proportion élevée de retraités peut se
traduire par un PIB régional par habitant plus faible.
Ventes / marketing
relations client
–3%
– 25
04
Source : Ministère des finances mexicain
1 670
1999
a PARMI LES 59 RÉGIONS disposant d’un PIB par habitant
inférieur à 75 % de la moyenne de l’UE, 16 se situaient
en Pologne (dont les 5 moins riches), 7 en République
tchèque, 6 en Hongrie ainsi qu’en Allemagne, 5 en
Grèce, 4 en Italie et au Portugal, 3 en Slovaquie, 2 en
Espagne, etc.
Ressources humaines
(déc. 04)
Enquête mensuelle sur le moral
des ménages *
39
LA MONTÉE DES SOLUTIONS LOGICIELLES EXTERNALISÉES
+ 3,8 %
15,6 %
(en milliards d'euros)
0,8
1998
39
Lettonie
innovation
Variation
sur un an
1,3
1997
Slov.
Collaboratif
3,6
1996
38
Slovaquie de l'Est
158
All.
+ 1,5 %
Commerce extérieur
–1
hong.
160
4,4
0
37
Nord de l'Alföld
188
(jan. 2005)
1
37
Pol.
158
Consommation des ménages
2
Hong.
Opole
Stockholm Suèd.
5,0
3
Nord de la Hongrie
162
Pouvoir d'achat des ménages
5,2
174
Vienne Autr.
Berkshire,
Buckinghamshire, R.-U.
Oxfordshire
Bolzano Ital.
Dernier mois
connu
4
36
213
LES INDICATEURS FRANÇAIS
1 940
5
Pol.
Fr.
6,6
6
Sainte-Croix
Ile-de-France
Taux d'épargne
6,8
35
176
All.
Taux de variation du PIB, par an, en %
7
Pol.
Hambourg
234
a PARMI LES 37 RÉGIONS dépassant le seuil de 125 % de
la moyenne de l’UE, 7 se situaient au Royaume-Uni,
6 en Allemagne et en Italie, 4 aux Pays-Bas et en Autriche, 2 en Belgique et en Finlande, et 1 en République
tchèque, en Espagne, en France, en Irlande et en Suède, ainsi que dans le grand-duché de Luxembourg.
Parmi les nouveaux Etats membres, la seule région
concernée était Prague, en République tchèque.
a CONTRAIREMENT à ce que pourrait laisser croire l’ampleur des délocalisations, ce sont les pays d’origine de
cette industrie qui continuent de concentrer l’essentiel de la main-d’œuvre : l’Allemagne (près de 40 %),
la France (13 %), le Royaume-Uni (10 %), l’Italie et l’Espagne (8 % chacun), alors que la République tchèque
et la Pologne n’en occupent que 4 % chacune.
REGAIN DE CROISSANCE AU MEXIQUE
34
Podlachie
315
a EN 2002, LE PRODUIT INTÉRIEUR BRUT (PIB) par habitant
des 254 régions de l’UE25, exprimé en standards de
pouvoir d’achat, était près de quatre fois plus faible
dans la région la plus pauvre, en Pologne, que dans la
plus riche, la région de Londres.
a EN 2001, PLUS DE 2 MILLIONS de personnes travaillaient dans l’industrie automobile, dont plus de
la moitié dans le secteur de la construction de véhicules automobiles. La fabrication d’équipements
automobiles représentait près de 40 % de l’emploi
dans cette branche.
pays émergents
Pol.
Lux.
Source : Eurostat
Grèce et Luxembourg : données non disponibles
33
Warmie-Mazurie
Luxembourg
0
Pa
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pu
0
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Po
liq
Ba
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1,3
2,7
4,1
5,8
6,2
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32
Pol.
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10,7
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Pol.
Bruxelles
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Lublin
Basses-Carpates
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Les dix plus bas
Londres
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1,7
F
Les dix plus élevés
i
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n
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14,3
47,1
l
Al
1,7
ag
em
Source : PNUD
U
ne économie qui se
redresse lentement
après
vingt-trois
ans de guerre et de
chaos, sans pour
autant que cette
amorce de croissance soit équitablement partagée. L’Afghanistan reste
largement à la traîne, tant au regard
des Etats voisins que d’autres
nations plus lointaines, elles aussi
en mal, développement ; c’est ainsi
que peuvent être résumées les
conclusions du volumineux rapport
– le premier du genre concernant ce
pays – sur le développement
humain que le Programme des
Nations unies pour le développement (PNUD) vient de publier. Un
Etat qui, après s’être débarrassé du
régime des talibans, en 2001, suite à
l’intervention militaire d’une coalition dirigée par les Etats-Unis, est
entré dans un processus de transition vers la démocratie après l’élection présidentielle d’octobre 2004 –
la première dans l’histoire de
l’Afghanistan –, marquée par la victoire du président Hamid Karzaï.
Sous l’autorité du pouvoir posttalibans, le produit intérieur brut
(PIB), excluant les activités liées à la
production et à l’exportation
d’opium qui restent la principale
source de revenus (elles représentent 32,8 % du PIB), a atteint l’équivalent de 4,05 milliards de dollars en
2002, soit une progression de 25 % à
30 % sur 2001. Le secteur agricole,
qui représente environ 52 % du PIB
« officiel », a contribué à lui seul à
une bonne moitié du résultat final.
Pour l’année 2003, les estimations
faites par les auteurs du rapport
tablent sur une croissance de 16 %.
Ce pourcentage devrait se maintenir autour de 10 % à 12 % par an au
cours de la prochaine décennie,
selon leurs projections. Pour positif
qu’il soit, ce retour de la croissance
n’a pas atténué les inégalités qui
demeurent. En 2003, les Afghans les
plus pauvres, qui représentent encore 30 % d’une population évaluée à
quelque 24 millions d’habitants,
n’ont recueilli que 9 % du revenu
national, le tiers de la population la
plus aidée en accaparant 55 %. Cet-
te dernière tranche se trouve en
priorité à Kaboul, la capitale, et en
milieu urbain en général, là où résident 28,8 % de la population.
Avec 822 dollars de revenu
annuel par habitant (en parités de
pouvoir d’achat), l’Afghanistan est
sans doute le plus mal loti de la
région, y compris par rapport à d’exRépubliques soviétiques comme le
Tadjikistan (980 dollars). Mais c’est
au vu de l’indicateur de développement humain établi par le PNUD
que la photographie sociale du pays
est la plus sombre. Selon la version
2004 de cet indice, l’Afghanistan se
situait encore au 173e rang mondial
sur un total de 178 pays recensés.
Seules quelques nations subsahariennes sont encore plus mal
notées. Un Afghan sur deux peut
être considéré comme pauvre,
selon les critères des Nations unies
(moins de 2 dollars par jour), un
peu plus de 20 % de la population,
essentiellement rurale, consommant moins de 2 000 calories par
jour, la moitié de cette même population souffrant chroniquement de
la sécheresse. Dans ces conditions,
il ne faut pas s’étonner que l’espérance de vie soit seulement de
44,5 ans en Afghanistan, soit vingt
ans de moins que la moyenne des
pays environnants. Hommes et femmes sont sur ce point quasiment à
égalité.
Au chapitre de la santé, une femme meurt en couches toutes les
30 minutes et un enfant sur cinq
meurt avant l’âge de 5 ans, un des
taux de mortalité infantile les plus
élevés au monde. Le décès d’un
enfant sur huit est dû aux maladies
résultant de l’eau contaminée. Les
auteurs du rapport soulignent toutefois les progrès accomplis en matière de prévention et de vaccination
contre les maladies infantiles. Pour
ce qui est des femmes afghanes,
leur sort est encore peu enviable,
seul celui de leurs homologues du
Niger ou du Burkina-Faso étant
effort accompli depuis deux ou trois
ans pour leur permettre d’accéder à
l’éducation et à l’espace public, la
nouvelle Constitution stipulant que
les hommes et les femmes ont
désormais des droits et des devoirs
égaux. Quelques sièges sont ainsi
réservés aux femmes à l’Assemblée
nationale.
Grâce aux efforts entrepris par les
Afghans eux-mêmes sur la voie de
la démocratisation, d’une meilleure
sécurité intérieure et d’un respect
des droits humains et avec le
concours de l’aide internationale
(les bailleurs de fonds se sont engagés à verser près de 6 milliards de
dollars pour les six prochaines
années), l’Afghanistan peut espérer
un développement plus harmonieux. Mais il lui faut compter avec
l’afflux de réfugiés encouragés par
la normalisation de la situation.
Depuis la chute des talibans, plus de
Illettrées pour 87 % d’entre elles, les femmes
afghanes sont encore très souvent victimes
de malnutrition, de viols et de violences
domestiques, de mariages forcés
et d’exclusion de la vie publique
pire, selon un indicateur spécifique
établi par le PNUD en fonction du
sexe. Les habitudes culturelles, mais
aussi les années de discrimination
et de pauvreté, les ont particulièrement affectées. Illettrées pour 87 %
d’entre elles, les femmes afghanes
sont encore très souvent victimes
de malnutrition, de viols et de violences domestiques, de mariages
forcés et d’exclusion de la vie publique. Cela en dépit de l’incontestable
1,8 million d’Afghans sont revenus
du Pakistan, auxquels se sont joints
600 000 compatriotes en provenance d’Iran. Il en résulte un besoin
massif d’intégration qui s’ajoute au
problème posé par un million de
personnes déplacées que compte le
pays, le chiffre le plus important au
monde derrière celui du peuple
palestinien.
Serge Marti
LE MONDE/MARDI 1er MARS 2005/V
FOCUS
La remontée des taux d’intérêt à long terme
réveille la crainte d’un krach obligataire
pour le patron
de la réserve
fédérale
américaine,
alan greenspan,
le comportement
des marchés
reste une énigme
UNE HAUSSE BRUTALE
Taux de l'emprunt d'Etat français à dix ans, en %
4,2
4,199
4,0
Le 23 février 3,754
3,8
3,6
3,4
Septembre Octobre
Novembre
Source : Bloomberg
F
aut-il
craindre
une
remontée
généralisée
des taux d’intérêt à long
terme dans le monde ?
Le président de la Réserve fédérale américaine
(Fed), Alan Greenspan, vient en
tout cas de prouver qu’il demeure,
de très loin, la personnalité la plus
influente de la planète en matière
financière. Quelques mots prononcés par lui, mercredi 16 février, ont
suffi à semer le trouble et à provoquer une vive remontée de rendements obligataires aux Etats-Unis
mais aussi en Europe (en France,
celui de l’emprunt d’Etat à dix ans
est passé de 3,50 % à près de
3,80 %).
« Pour le moment, le comportement largement inattendu des marchés obligataires mondiaux reste une
énigme », a-t-il déclaré devant le
Congrès. Aux yeux de M. Greenspan, l’énigme réside dans le fait
que, au cours des derniers mois, les
rendements des obligations ont
continué à reculer malgré le resserrement de la politique monétaire
américaine. Pendant que la Fed augmentait son taux d’intervention de
1 %, le taux du bon du Trésor américain à dix ans reculait dans les
mêmes proportions.
Ce sont ces mouvements de sens
opposé qui perturbent M. Greenspan. « Ce développement contredit
largement l’expérience qui suggère
qu’une hausse des taux d’intérêt à
court terme est généralement accompagnée par une hausse des rendements à long terme, a souligné
M. Greenspan. Les mouvements des
prix des obligations pourraient être
une aberration à court terme, mais il
faudra du temps avant que nous puissions mieux comprendre les forces
sous-tendant l’expérience récente. »
De fait, la perplexité de
M. Greenspan rejoint celle que de
nombreux économistes ont depuis
longtemps « Y a-t-il quelque chose
de pourri au royaume du crédit ? »,
s’interrogeait le lundi 21 février,
dans le quotidien Les Echos, Valérie
Plagnol, chef stratégiste de CICMarchés. Pas encore, mais il est peutêtre temps de s’en inquiéter. Car un
constat s’impose : deux ans après le
début d’une solide reprise économique mondiale et malgré six hausses
consécutives de taux d’intérêt directeurs de la Fed, la ruée vers les obligations continue ». Mme Plagnol souligne que « le phénomène concerne
non seulement la dette publique américaine et européenne, mais aussi la
dette obligataire des entreprises et celle des grands pays émergents ».
Plusieurs pistes sont avancées
pour expliquer cette apparente anomalie. La première est la conviction
des investisseurs qu’un retour de
l’inflation dans un horizon prévisible est impossible compte tenu de
la nouvelle donne économique. La
Décembre
Janvier
2004 2005
Février
mondialisation, avec l’ouverture
des économies et la concurrence de
pays à bas coût de main-d’œuvre
qu’elle implique, constituerait un
rempart infranchissable contre
l’augmentation des prix dans les
nations industrialisées. Dans ces
conditions, l’achat d’emprunts
deviendrait un placement presque
sans risque (l’inflation au contraire
dévalorise les obligations dans la
mesure où elle érode la valeur des
explications rationnelles à ce mouvement. Le marché obligataire
serait victime d’une bulle spéculative, comme l’avait été le marché
boursier à la fin des années 1990.
C’est ce que laisse entendre
M. Greenspan, qui affirme que
« l’Histoire nous dit que les gens qui
connaissent une longue période de
stabilité sont enclins aux excès ».
« Les acteurs des marchés financiers
semblent très confiants dans l’avenir
(…) et plutôt disposés à prendre des
risques ». Si tel est le cas, il faudrait
alors s’attendre au pire, c’est-à-dire
à un krach obligataire comme il
avait pu s’en produire un en 1992.
Avec des conséquences économiques graves, et notamment le risque
qu’une vive remontée des taux d’intérêt à long terme entraîne dans son
sillage un krach immobilier.
En France, la hausse des prix des
maisons et des appartements s’est
nourrie des conditions d’emprunts
historiquement avantageuses. Les
taux des crédits immobiliers sont à
leur plus bas niveau depuis vingt
ans. En février, le taux applicable
pour un prêt d’une durée de quinze
ans était de 3,60 % alors que, en jan-
La mondialisation, avec l’ouverture
des économies et la concurrence de pays
à bas coût de main-d’œuvre qu’elle implique,
constituerait un rempart contre l’augmentation
des prix dans les nations industrialisées
coupons versés annuellement). De
surcroît, en l’absence de tensions
inflationnistes, les banques centrales pourraient continuer à mener
des politiques monétaires relativement accommodantes.
A cet élément s’ajoute le fait que
les banques centrales asiatiques,
pour freiner la baisse du billet vert,
achètent massivement des bons du
Trésor américain. Ces acquisitions
permettent le maintien de taux d’intérêt à de bas niveaux. D’autres estiment qu’il est vain de chercher des
vier 2000, il était de 5,70 %. Parallèlement à ce reflux des rendements, la
durée des prêts s’est allongée, pouvant atteindre jusqu’à trente ans.
L’Etat français lui-même vient de
porter cette logique d’allongement
des échéances à un degré qui n’avait
jamais été atteint dans le monde en
lançant, le 18 février, un emprunt de
6 milliards d’euros à cinquante ans.
Avec succès, preuve de la confiance
– excessive ? – des investisseurs.
Pierre-Antoine Delhommais
Jusqu’à présent, la chute du dollar
n’inquiète pas Washington
le trésor
américain a perdu
une bonne partie
de son influence
aux états-unis
et à l’étranger
NEW YORK
de notre correspondant
eorge W. Bush n’a
pas fait allusion, à
l’occasion de son
voyage en Europe,
du 21 au 24 février, ni
lors de ses discours
d’investiture, en janvier, pas plus
qu’à l’occasion de son message sur
l’état de l’Union, en février, aux problèmes monétaires. Pourtant, ils
pourraient bien un jour se rappeler
à lui. La récente rechute du dollar
illustre la nervosité des cambistes. Il
a suffi que la Banque centrale de
Corée du Sud évoque, le 23 février,
une diversification de ses réserves
de change au détriment du billet
vert pour provoquer un début de
panique. « Si les marchés financiers
perdent confiance dans le dollar car
l’administration ne montre aucune
volonté de réduire le déficit budgétaire, alors la question monétaire pourrait bien empoisonner le second mandat de M. Bush et même les relations
internationales », estime Ashraf Laidi, responsable des études de change du MG Financial Group.
La baisse du billet vert, de 35 %
depuis trois ans face à l’euro et de
25 % face au yen, est déjà une sour-
G
ce de tensions entre les Etats-Unis
d’un côté et l’Europe et l’Asie de
l’autre. Il y a un mois, Hervé Gaymard, le ministre français des finances, soulignait que « l’Europe a payé
jusqu’à aujourd’hui une part trop
importante au réajustement monétaire ». Son homologue allemand,
Hans Eichel, demandait « aux EtatsUnis de réduire leurs déficits, chacun
doit jouer son rôle ».
A la fin de l’année 2004, le premier ministre chinois Wen Jiabao
avait été plus direct. Se plaignant de
la baisse du dollar, il s’était interrogé : « Est-ce que les autorités compétentes pourraient faire quelque chose
à ce sujet ? » Les Chinois se montrent d’autant plus critiques qu’ils
font l’objet de pressions de Washington pour abandonner le lien rigide entre le yuan et le dollar. Le déficit commercial américain avec la
Chine a atteint, en 2004, le niveau
sans précédent de 161 milliards de
dollars. Mais Pékin résiste dans la
crainte de casser sa croissance.
En Asie comme en Europe, la
capacité et surtout la volonté des
dirigeants américains d’organiser
l’économie mondiale dans l’intérêt
commun sont mises en doute. Il y a
vingt ans, les Etats-Unis et les grandes puissances étaient capables
d’adopter les accords du Plaza pour
contrôler les évolutions monétaires.
Des secrétaires au Trésor de poids
comme le républicain James Baker
et ultérieurement le démocrate
Robert Rubin étaient à même de
limiter l’envolée du dollar dans les
années 1980 et de faire face aux crises monétaires des années 1990 en
Amérique latine, en Asie et en Russie. Mais le Trésor américain a perdu une bonne partie de son influence et de son prestige, aux Etats-Unis
et à l’étranger.
M. Bush manifeste un intérêt limité pour les problèmes économiques
mondiaux et ses secrétaires au Trésor ne pèsent pas sur les décisions
de l’administration. Cela a un prix.
L’échec de Washington à contraindre la Chine à adopter des taux de
change flottants et à rallier d’autres
pays pour faire pression sur Pékin
illustre une perte de pouvoir économique. « Chacun doit s’adapter à
une situation où on ne peut plus
compter sur l’Amérique », souligne
Hideo Kumano, économiste de DaiIchi Life « C’est d’autant plus dangereux que, le passé l’a prouvé, l’égoïsme des nations peut transformer des
crises financières, anodines à l’origine, en catastrophes », ajoute-t-il.
bouc émissaire
Le président américain et son
secrétaire au Trésor, John Snow, ne
voient pour le moment que des
avantages à la baisse du dollar. Elle
permet, au moins en théorie, de
réduire le déficit commercial et de
soutenir les entreprises américaines
sans avoir pour le moment trop de
conséquences négatives sur le financement des déficits. M. Snow considère que l’économie américaine
continue à faire l’envie du reste du
monde, et qu’il n’y a pas de risques
de voir les investisseurs étrangers
cesser de prêter 600 milliards de dollars par an aux Etats-Unis pour
financer le trou de la balance des
paiements.
Le secrétaire au Trésor laisse
entendre que l’Europe a trouvé un
bouc émissaire facile à son incapacité à avoir une croissance plus forte. « Le niveau actuel des déficits est
trop important, ils doivent diminuer
et ils vont diminuer, explique
M. Snow. Mais les Etats-Unis restent
un modèle de réussite »
HISTOIRES DES MATIÈRES PREMIÈRES
par Philippe Chalmin
L’élasticité
du caoutchouc
« les prix du caoutchouc
sont trop élastiques ! » La célèbre
remarque de l’un des personnages
dessinés en son temps par Plantu
à la « une » du Monde a certes fait
mouche mais elle s’applique au
fond assez mal à la sève de l’hévéa, l’arbre qui pleure ! Non pas
que l’histoire du caoutchouc ne
soit faite de crises et de rebondissements, de déplacements d’un
continent à l’autre, de Manaus au
Liberia en passant par les sortilèges malais et indochinois. Mais
dans la période la plus récente, le
marché du caoutchouc, concentré
pour l’essentiel en Asie du SudEst, a fait l’objet d’un contrôle relativement efficace d’abord dans le
cadre d’un accord international
puis directement par les producteurs eux-mêmes.
On connaît l’histoire du caoutchouc : « découvert » par La Condamine au XVIIIe siècle, utilisé de
manière industrielle grâce aux
découvertes de Macintosh et
Goodyear, suivies par les innovations de Dunlop et de Michelin.
On le sait aussi exploité par les
seringueiros de la forêt amazonienne, « volé » en 1876 par un planteur britannique qui parvint à faire germer quelques graines en
Angleterre avant que de les
envoyer à Ceylan et de là d’essaimer dans toute l’Asie du Sud-Est.
De l’épopée brésilienne, il ne reste plus que la légende de Manaus
et de son opéra. En Afrique, la célèbre plantation de 400 000 hectares de Firestone, au Liberia, n’est
plus que décombres. La production de caoutchouc est aujourd’hui, pour l’essentiel, asiatique :
les vieilles exploitations malaisiennes et indochinoises ont cédé le
pas aux producteurs thaïlandais
et indonésiens, qui disposent
d’une main-d’œuvre plus abondante.
main-d’œuvre féminine
Ignorant toute contrainte extérieure, l’administration entend rendre définitives les baisses d’impôts
et faire adopter par le Congrès la
réforme du système de retraite, qui
contraindra l’Etat fédéral à emprunter dans les prochaines années
entre 1 000 et 2 000 milliards de dollars. Cela revient, selon les calculs
de plusieurs économistes, à pérenniser le niveau du déficit budgétaire
pour une décennie. Si le gouvernement américain parvient à ses fins,
le billet vert pourrait alors vraiment
décrocher. Une perte de confiance
soudaine dans la devise américaine,
une envolée des taux d’intérêt et
une dégringolade de la Bourse pourraient provoquer une récession.
Le risque est d’autant plus réel
qu’il n’y aura plus, à partir de janvier 2006 à la tête de la Réserve fédérale américaine, la présence rassurante d’Alan Greenspan. A 79 ans,
le banquier central le plus respecté
de la planète prendra une retraite
méritée. Or, les crises monétaires à
répétition des années 1990 ont donné deux leçons : elles sont toujours
liées aux conditions de financement de plus en plus précaires d’un
pays et elles sont impossibles à prévoir.
« Le financement du déficit des
paiements des Etats-Unis s’est passé
nettement mieux au cours des dernières années que ne le pensaient un certain nombre d’experts », écrit Roger
Kubarych, ancien économiste en
chef de la Bourse de New York et
membre aujourd’hui du Council on
Foreign Relations (Conseil des relations extérieures). « Cela ne veut
pas dire que la stabilité du marché
doit être considérée comme garantie
pour toujours », ajoute-t-il.
Eric Leser
C’est que la culture de l’hévéa et
la récolte du latex sont peu mécanisables et font traditionnellement appel à une main-d’œuvre
importante, souvent féminine.
Contrairement aux cartes postales
jaunies des vieilles plantations
coloniales, plus des trois quarts de
la production asiatique sont le fait
de petits planteurs familiaux.
Elastique, le marché du caoutchouc le fut dès l’origine, lié très
étroitement aux aléas conjoncturels de son principal débouché, le
secteur automobile. En 1922, on
assista à un premier effort de
contingentement de la production
dans le cadre du plan Stevenson,
mis en place dans les colonies britanniques ; mais il fut emporté
par la crise de 1929, qui provoqua
un véritable effondrement des
cours. En 1934, ce fut la signature
du premier véritable accord international entre producteurs qui
visait à réguler production et
exportations. La seconde guerre
mondiale provoqua sa disparition
et par ailleurs fut l’occasion du
développement des caoutchoucs
synthétiques, qui représentent
aujourd’hui à peu près 60 % de la
consommation mondiale d’élastomères.
L’idée de la stabilisation fut
reprise dans les années 1970 dans
le cadre du programme intégré
des produits de base lancé lors de
la réunion de la Conférence des
Nations unies pour le commerce
et le développement (Cnuced) à
Nairobi en 1976. Le caoutchouc
naturel fut en fait le seul produit
pour lequel on parvint à signer un
nouvel accord de stabilisation fondé sur un mécanisme de stock
régulateur. Négocié en 1979, il put
encore bénéficier de la présence
des Etats-Unis, quelques mois
avant le virage radical de leur politique en ce domaine et le début de
l’isolationnisme libéral reaganien.
fourchette de stabilisation
Durant ses vingt années de fonctionnement – un record –, l’accord
international eut une efficacité raisonnable : pendant six ans seulement les prix se situèrent à l’extérieur de la fourchette de stabilisation de l’accord : au-dessus en
1980, 1988 et 1994-1995, au-dessous en 1982 et 1985. L’action du
stock régulateur était, il est vrai,
appuyée par la cohésion entre les
trois grands producteurs, Malaisie, Indonésie, Thaïlande. En 1999,
cependant, le stock se révéla incapable d’enrayer la baisse des prix
faute de financements supplémentaires. L’accord sur le caoutchouc
était alors le dernier survivant de
tous les accords de stabilisation
des marchés de matières premières : en ces temps d’économie de
marché triomphante, ce n’était
vraiment plus une problématique
à la mode, et on jugeait le mécanisme du stock peu efficace et
trop coûteux. En février 1999, la
Thaïlande décida de se retirer, et,
le 30 septembre 1999, il fut décidé
de mettre fin à l’accord international et de liquider le stock, qui était
alors de 135 000 tonnes.
Les deux années suivantes, le
marché du caoutchouc fut particulièrement déprimé, subissant le
contrecoup de la récession mondiale
de
2001-2002.
En
juillet 2001, les trois grands producteurs, qui pesaient 62 % de la
production mondiale, décidèrent
la création d’un conseil tripartite,
transformé en octobre 2003 en
International Rubber Company. A
l’origine, il s’agissait de réduire la
production (de 4 %) et les exportations (de 10 %). Par la suite, le
consortium devait pouvoir intervenir directement sur les marchés.
L’occasion ne s’est pas présentée
puisque, depuis 2003, les prix du
caoutchouc ont été particulièrement soutenus du fait de la reprise mondiale et de la dynamique
chinoise, dont la demande a augmenté de 75 % entre 1999 et 2005.
Les producteurs se sont dotés
d’un outil de coordination et d’intervention qui devrait à l’avenir
leur permettre de modérer l’élasticité des prix d’un produit sensible
aussi bien aux fluctuations du
pétrole (pour le caoutchouc synthétique) qu’à l’apparition de nouveaux producteurs comme le Vietnam : un exemple à méditer pour
nombre d’autres matières premières et qui montre bien qu’un minimum de collaboration entre producteurs ne nuit pas à l’efficacité
des marchés.
Philippe Chalmin est professeur
associé à l’université Paris-Dauphine.
VI/LE MONDE/MARDI 1er MARS 2005
TRIBUNES
Un peu de reconnaissance
à l’égard des déficits américains !
LIVRES
par Philippe Arnaud
Alternatives
concrètes
> DICTIONNAIRE DE L'AUTRE ÉCONOMIE,
sous la direction de Jean-Louis Laville et Antonio David Cattani
(Desclée de Brouwer, 564 p., 32 ¤)
l'ouvrage comporte
cinquante-six
articles, qui vont
d'« Altermondialisation » à « Utopie »
en passant par
« Biens publics mondiaux », « Commerce
équitable »,
« Décroissance »,
« Développement
durable », « Economie
informelle »,
« Services de proximité », « Tiers secteur ». Une cinquantaine d'auteurs environ,
dont beaucoup d'économistes
français – citons entre autres Thomas Coutrot, Jean Gadrey, Dominique Méda, Bernard Perret, René
Passet, Guy Roustang... –, mais
aussi d'Amérique latine, ont participé à sa rédaction, sous la direction de Jean-Louis Laville, professeur au Conservatoire national
des arts et métiers, et Antonio
David Cattani, professeur à l'université de Porto Alegre.
Saluons d'abord le travail éditorial. Ce pavé de près de 700 grammes est très lisible et tout à fait
maniable. Les articles sont reliés
entre eux par des renvois. Pour
chacun, une définition, un historique de la notion, un point sur les
débats en cours, une bibliographie. Tout cela assure l'unité de
l'ensemble, et en fait un outil de
travail de référence.
« L'Autre économie, écrivent
MM. Laville et Cattani, n'est pas
une économie rêvée, c'est une économie qui existe, tant au niveau
théorique que pratique, mais qui
est occultée dans les versions
dominantes de l'économie fournies par la plupart des médias
comme la recherche et l'université. » Le but de ce dictionnaire est
donc de présenter et de clarifier
les diverses facettes de cette
alter-économie. Il en offre ainsi
une sorte de synthèse fragmentée, la
seule qui soit sans
doute
possible
aujourd'hui,
en
l'absence de socle
théorique qui fasse
le poids.
On ne trouvera
donc pas une thèse
dans cet ouvrage,
mais plusieurs. On y
découvrira des pistes de réflexion parfois divergentes, des croisements
inédits, des itinéraires de découvertes à construire soi-même, à
travers la théorie économique,
mais aussi à la rencontre de pratiques sociales méconnues.
réelle plus-value
C'est sur les propositions concrètes, d'ailleurs, que le livre apporte
une réelle plus-value. Que ce soit
sur le commerce équitable, sur le
rôle des femmes dans l'économie
solidaire, sur la monnaie sociale,
on vérifie – si c'était encore nécessaire – que les meilleures idées
gagnent toujours à se frotter à la
réalité. Comme si on avait définitivement tourné la page des
grandes théories totalisantes et
globalisantes.
Ce n'est pas le dernier article, intitulé « Utopie », en forme d'avis de
décès, qui incitera à penser le
contraire. L'auteur de l'article préfère d'ailleurs parler aujourd'hui de
« concrétisation de l'utopie dans la
lutte contre les dogmatismes, messianismes et déterminismes structuraux, contre la servilité et la violence, finalement contre la domination
des minorités réactionnaires et tutélaires ». Utopie modeste, utopie
moderne ? En attendant un nouveau Marx ou un nouveau Keynes,
qui ne viendront sans doute pas, on
peut donc mettre ce recueil dans la
poche arrière de son sac à dos.
parutions
a
ATTENTION, CHASSEURS DE TÊTES !, de Jean-Claude Lasanté
et Bernard Lalanne
Ils sont 6 000 en France à exercer cette drôle d’activité, et le grand
public connaît finalement assez peu de chose sur eux. Cet ouvrage sur les
mœurs de cette profession, écrit par le « pape » de la chasse de têtes en
collaboration avec un journaliste, devrait rappeler des souvenirs aux heureux chassés et répondre à la curiosité des candidats en recherche d’emploi, qui ne fouleront jamais les moquettes épaisses et les adresses prestigieuses des chasseurs (Bourin éditeur, 208 p., 19 ¤).
C. Ro.
a
LES ÉCONOMIES DE L’EUROPE OCCIDENTALE,
de Jean-Marcel Jeanneney et Georges Pujals
Voici un livre dont on rêverait d’avoir le site Internet en vis-à-vis !
C’est, en effet, à un véritable travail de bénédictin que se sont livrés JeanMarcel Jeanneney, ancien ministre du général de Gaulle et fondateur de
l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), et Georges Pujals, actuellement en doctorat d’économie à Sciences-Po. Ils ont
recensé dans cet ouvrage les principales statistiques économiques et
financières relatives aux pays de l’Europe occidentale, aux Etats-Unis et
au Japon, de 1972 à 2002. On y trouve les taux de natalité et de mortalité,
les produits intérieurs bruts par habitant, les indices des prix à la consommation, les taux d’épargne des ménages, etc., le tout en série longue et
classé en neuf chapitres : démographie, comptes nationaux, productions, prix, revenus, emploi, monnaies et crédit, finances publiques, relations économiques internationales.
A la fin du livre, figure aussi une chronologie qui mentionne les principaux événements mondiaux et nationaux ayant eu des répercussions économiques. Le livre débute d’ailleurs en 1972, soit l’année précédant le
premier choc pétrolier. Dans un premier chapitre, les deux auteurs replacent ces trente ans d’économie dans un cadre plus large, remontant au
milieu du XIXe siècle, et esquissent deux scénarios, l’un sombre, l’autre
lumineux, pour les trois décennies à venir. Vaste programme, aurait dit
le général ! (Fayard, décembre 2004, 770 p., 26 ¤).
A. B.-M.
LE GUIDE DES ÉTATS-MAJORS DES GRANDES
ENTREPRISES 2005
a
Pour cette nouvelle édition, les concepteurs du Guide des états-majors
ont décidé d’élargir le panel des sociétés répertoriées en présentant
450 entreprises et non plus 400, les principaux critères de sélection
demeurant le chiffre d’affaires pour les entreprises industrielles et commerciales, et le total du bilan pour le secteur financier.
Au fil des pages, on découvre donc les organigrammes des directions
générales et les conseils d’administration ou de surveillance ainsi que le
parcours personnel et professionnel des dirigeants avec 2 000 biographies détaillées (L’Agefi éditions, 819 p., 215 p., 28 ¤).
M.-B. B.
par Kenneth Rogoff
A
u moment où le dollar faible pend comme l’épée de Damoclès au-dessus de
l’économie mondiale, il est de bon ton
de déplorer la prodigalité des Américains et leur tendance à dépenser
plus qu’ils ne gagnent. Mais ce
qu’on ne dit pas est que, grâce aux
déficits commerciaux abyssaux de
l’Amérique, le plus grand souci des
ministres des finances des pays en
développement est aujourd’hui
d’empêcher leurs monnaies de grimper trop vite face au dollar. Cela
n’arrive pas si souvent ! Les pays
frappés de façon chronique par des
crises d’endettement, du Mexique à
la Russie en passant par la Corée du
Sud, doivent tous repousser les capitaux en provenance d’investisseurs
à la recherche d’un point de chute
alors que le dollar s’effondre.
Généralement, lorsque le monde
sort d’une période de ralentissement économique et que les taux
d’intérêt augmentent, au moins un
ou deux marchés émergents en
subissent le contrecoup de façon
spectaculaire. Et pourtant, cette foisci ce ne sera probablement pas le
cas, du moins pas pour cette année.
Certes, le contexte politique de
certains pays émergents s’est nettement amélioré. Le Brésil et la Turquie, par exemple, ont adopté des
politiques favorables au marché,
leurs économies ont été rendues
plus flexibles et leur croissance s’annonce plus durable. Mais peut-on
en dire autant du Mexique, où les
réformes sont au point mort, et de
la Russie, qui fait machine arrière ?
Dans ces pays, grâce aux dépenses
effrénées des Etats-Unis et aux déficits qui en résultent, les monnaies
retrouvent l’apparence de bons
investissements pour 2005.
Il faudrait donc se montrer un
peu plus reconnaissant à l’égard des
déficits américains. Même si le propos est provocateur, est-ce si facile
pour une économie de 12 000 milliards de dollars de continuer à vivre
au-dessus de ses moyens, année
après année, simplement pour soutenir la bonne réputation de stabilité d’autres pays ? Il faut travailler
dur pour s’endetter ainsi quand on
dispose d’autant d’argent.
Commençons par le consommateur américain, qui avale tout ce
qu’il peut et qui n’épargne pratiquement rien. L’opulent système financier de son pays lui permet d’acheter des voitures de luxe pratiquement sans acompte, d’emprunter
chaque année davantage et de
dépenser jusqu’au dernier centime.
Il peut prendre sa retraite de plus en
plus tôt, avec une épargne de plus
en plus réduite. Il faut du cran pour
vivre comme ça !
Bien entendu, le gouvernement
des Etats-Unis participe amplement
à cet effort. Lorsque le président
George W. Bush a pris ses fonctions
en 2001, il disposait d’excédents
budgétaires à perte de vue. Il faut
beaucoup de ténacité pour dilapider, comme il l’a fait, 5 000 milliards
de dollars de finances publiques en
un temps si court !
Peut-être que certains Européens
et les Japonais sont hautement
mécontents d’avoir retiré aussi peu
de bénéfices de leurs investissements américains. Cela s’explique
en partie par la baisse du dollar, qui
fait que ces placements ont mauvaise mine une fois convertis en yens
ou en euros. Il est vrai que le calendrier des événements a joué contre
eux : ainsi, beaucoup d’Européens
ont acheté sur les marchés financiers américains lorsqu’ils étaient
au plus haut, en 1999 et 2000, en
étant contraints de vendre ensuite à
bas prix après l’effondrement de
2001.
Les Japonais ont subi le même
sort sur le marché de l’immobilier :
des financiers nippons ont investi
dans des lieux prestigieux comme
le Rockefeller Center à New York et
le Pebble Beach Golf Club en Californie, avant de devoir revendre
par la suite au plus bas. Ces mésaventures ont été une aubaine pour
les Américains, puisqu’elles ont permis de diminuer leur dette envers
les étrangers.
« Il est peut-être encore trop tôt pour boire
à la santé de la consommation insensée
des Américains. Mais tout de même, n’est-ce
pas généreux de leur part de permettre
aux autres pays d’avoir l’air si mesurés
et si économes, même de façon temporaire »
Baisser les impôts était somme
toute assez facile, mais pour augmenter les dépenses dans pratiquement tous les domaines, comme
cela a été fait, il fallait de la suite
dans les idées. Bien sûr, la décision
d’envahir l’Irak a largement contribué à pousser les finances du pays
dans le précipice, mais cela est une
autre affaire. Alors, pourquoi le
monde entier est-il si peu reconnaissant à l’égard des Etats-Unis ?
Malheureusement, cette situation ne peut pas durer éternellement. Soit les étrangers vont chercher à faire de meilleurs bénéfices
aux Etats-Unis, et rendre plus compliqué l’endettement des Américains, soit ils vont se retirer et investir ailleurs. Dans les deux cas, le dollar continuera à baisser.
Jusqu’où peut-il effectivement
baisser ? D’après mes calculs, il doit
encore perdre 15 % de sa valeur par
rapport à son niveau actuel pour
que le déficit commercial américain
reprenne le chemin de l’équilibre.
Dans l’idéal, les monnaies asiatiques s’apprécieraient alors de plus
de 15 % tandis que les devises européennes gagneraient un peu moins.
Mais c’est l’inverse qui risque de
se produire, avec un euro atteignant 1,50 dollar, voire davantage.
Les gouvernements tentent de résister à la chute du dollar, mais dans
un monde caractérisé par la fluidité
des marchés de capitaux, ils n’y parviendront pas aisément, même en
Asie.
En outre, même si la politique
des Etats-Unis permet pour le
moment aux autres pays de faire
bonne figure, cette situation pourrait devenir inconfortable si la chute du dollar entraîne une flambée
des taux d’intérêt et un ralentissement durable de l’économie mondiale. Certains pays qui ont l’air
d’être aujourd’hui en position de
force pourraient traverser soudainement une crise financière, semblable à celles qu’ils pensaient
avoir laissée derrière eux.
S’ils réussissent à éviter les conséquences immédiates d’un effondrement du dollar, ces pays devront
prendre garde à l’effet boomerang.
Les taux de change ont en effet la
mauvaise habitude de transgresser
parfois leur zone d’équilibre, pénalisant ainsi les pays qui ont trop
dépensé en s’appuyant sur des estimations de revenus trop optimistes.
Il est donc peut-être encore trop
tôt pour boire à la santé de la
consommation insensée des Américains. Mais tout de même, n’est-ce
pas généreux de leur part de permettre aux autres pays d’avoir l’air
si mesurés et si économes, même
de façon temporaire ?
Kenneth Rogoff enseigne
l’économie et les politiques
publiques à l’université Harvard.
Il a été économiste en chef
du Fonds monétaire international.
© Project Syndicate.
L’association entre métiers du chiffre
et métiers du sens paraît inévitable
par Félicité Herzog, Philippe Lantschener et Antoine Rebiscoul
I
l y a un paradoxe secret
dans les évolutions actuelles des entreprises. Plus
elles se financiarisent et
deviennent lisibles pour
les acteurs de marché, et
plus les ressorts essentiels de leur
valeur, innovation, réactivité, spécificité du modèle de développement
sont difficiles à faire reconnaître.
L’essentiel de la valeur des entreprises réside aujourd’hui, curieusement, dans leurs survaleurs. Il y a
un extraordinaire problème de ce
qu’on appelle ainsi le goodwill, la
valorisation de l’immatériel. Prenez un corps vivant, un corps
social ou une œuvre d’art, découpez-le en morceaux : vous n’aurez
plus son principe d’unité, qui n’est
pas réductible à la somme de ses
parties. De même, analysez une
entreprise à partir de ses actifs tangibles et de ses fondamentaux,
vous perdez son goodwill et sa
valeur immatérielle.
Lorsqu’une entreprise demande
la confiance des marchés, ses actifs
comptabilisables et patrimoniaux
ont bien peu d’importance au
regard de sa notoriété, de sa capacité d’innover et de se différencier.
Devenus mobiles, les actifs de bilan
s’échangent avec une rapidité égale
à celle des produits finis consommables. Résultat : ces dernières
années, en moyenne, le poids relatif des actifs immatériels des grandes entreprises cotées en Europe
(indice SBF 120, hors secteur bancaire) représente l’équivalent de…
85 % des capitaux propres.
Depuis les années 1990, une boucle sans fin s’est installée, dont la
« nouvelle économie » ne fut pas
qu’une bouffée délirante. Dès lors
qu’il est considéré comme coûteux
d’immobiliser du capital dans des
capacités industrielles à long retour
sur investissement, s’ouvre une
chasse aux actifs avec son
corollaire non dit : ce qu’on perd en
capital immobilisé, il faut le regagner en valeur intangible.
Les entreprises ont apporté des
réponses à ce primat donné au coût
du capital : sous-traitance, délocalisations, recherche de synergies par
croissance externe, nouveaux services non industriels. Toutes ces
réponses ont dématérialisé un peu
plus les structures d’exploitation,
afin de rendre le capital toujours
plus fluide. Elles ont, dans un
même mouvement, créé des
masses considérables de valeurs
intangibles, qu’il est de plus en plus
difficile d’évaluer.
L’essentiel n’est plus de produire,
mais d’assembler. La matière est
lourde. La conception, l’acte de synthèse scellé par une marque visible
sont réputés agiles et évolutifs. La
valeur des idées prend le pas sur
celle de leur exécution. Le réel et le
possible s’entremêlent, ce que la
finance actuelle ne peut plus lire,
ou alors au prisme d’extravagants
excès d’appréciation. Tantôt on
donne tout au possible, une bulle
se crée. Tantôt on nie la réalité
même de l’intangible dans le système de production, et le temps de
l’entreprise devient si court qu’elle
regarde son métier comme risqué.
Le capital n’est plus un patrimoine constitué par une longue
agrégation de savoir-faire secrets,
immobilisés dans un outil de production stabilisé : les actifs immatériels sont des savoirs vifs, en mouvement permanent, tournés non vers
l’accumulation mais vers la différenciation. Ils se multiplient avec une
rapidité déconcertante : si je te
donne une idée, je ne la perds pas
en te la donnant. Mais, revers de la
médaille, ils sont fortement volatils. Leur évaluation imbrique indissociablement – mais de manière
parfois déséquilibrée – l’analyse de
leurs fondamentaux et de leur
valeur perçue par la société.
investissements vitaux
Ce que les métiers de la publicité
savent depuis leur origine, la finance et la comptabilité sont en train
de le découvrir : rendre public n’est
pas un acte anodin, sans incidence
sur la substance même de ce qui
apparaît. Les actifs immatériels se
prêtent peu aux méthodes éculées
de la génération du profit. Leur
rationalisation coûte que coûte
peut détruire davantage de valeur
qu’elle n’en crée. Certains coûts
apparents sont, en fait, des investissements vitaux à la pérennité de l’activité – le problème : les identifier.
La question cruciale est celle de
l’incarnation des goodwills, de leur
ancrage dans un système de signes
sociaux établissant un lien avec le
besoin et le désir des hommes.
Existent d’ores et déjà, dans les
confins de nos entreprises, tant de
talents qui n’attendent que l’acte
d’être nommés et révélés pour
acquérir sens et valeur. Tel laboratoire de recherche et développement, jusqu’alors effacé derrière les
produits, devient une entité propre,
attractive par elle-même, détachable du reste de l’activité de l’entreprise : un actif. Telle filière d’approvisionnement alimentaire, exprimée auprès du consommateur,
devient un label de valeur ajoutée
– un goodwill potentiel –, récompensant les efforts de qualité et
traçabilité du distributeur. Telle
entreprise industrielle perdant son
monopole réalloue ses actifs vers
ses anciens usagers, désormais
clients, et rend identifiable la pluralité de ses services en créant ainsi
autant de valeurs intangibles.
L’entreprise, dans ce contexte
repensé, réussit le tour de force
d’être à la fois peu consommatrice
de capital immobilisé et d’acquérir
une valeur perçue maximale. Son
ressort secret, c’est d’orchestrer le
rendement le plus habile possible
de tendances et de modes de
consommation, dont elle réussit
l’appropriation alors même qu’elle
a plus contribué à les magnifier qu’à
les créer. Elle sublime des phénomènes sociaux qui, a priori, n’appartiennent à personne en particulier.
Sa principale bataille, c’est la perpétuation de sa présence au cœur de
l’espace public.
Il est grand temps de tenter l’association, si souvent annoncée et
repoussée, entre métiers du chiffre
et métiers du sens. Pour cesser les
destructions de valeur causées par
une métrique inadaptée. Pour
reconstruire un temps économique
en adéquation avec la vie des idées
et le rythme de la création, qui ne
sont plus seulement l’impulsion,
mais le cœur même de l’activité.
Félicité Herzog est directrice
des fusions et acquisitions
de Publicis Groupe.
Philippe Lentschener est président
de Saatchi & Saatchi France.
Antoine Rebiscoul est directeur
de la GoodWill Company.
EMPLOI
alors que le taux
de chômage vient
de refranchir
la barre des 10 %,
la question
du placement
des demandeurs
d’emploi est
d’une actualité
brûlante.
surtout depuis
que l’anpe
en a perdu
le monopole.
les syndicats
s’inquiètent
de la casse
du service public
Le reclassement des chômeurs
attire le secteur privé
L
’Agence nationale pour
l’emploi (ANPE) a perdu,
depuis le vote par le Parlement du plan Borloo
de cohésion sociale en
décembre 2004, son
monopole en matière de placement
des chômeurs. Désormais, les spécialistes privés du recrutement et de
l’intérim peuvent accompagner des
demandeurs d’emploi. Objectif : raccourcir la durée d’indemnisation de
ceux-ci, sachant qu’un chômeur
« coûte », en moyenne par an,
1 500 euros de cotisations en moins
et 22 500 euros d’allocations en
plus. Il faut rappeler que le monopole de l’ANPE était théorique, puisque seulement 40 % des emplois
vacants lui étaient notifiés par les
entreprises. L’Agence recourait déjà
au service de 4 000 sous-traitants
privés, notamment dans le cadre du
Plan d’aide au retour à l’emploi
(PARE) pour lequel ceux-ci réalisent des évaluations de compétences des chômeurs.
L’intersyndicale CGT, SNU, FO et
CFTC de l’ANPE s’est inquiétée de
longue date, de la « casse du service
public de l’emploi ». « Notre inquiétu-
de porte sur les conventions passées
entre l’Unedic, l’ANPE et des agences
privées. Par exemple, celle signée
avec l’australien Ingeus et qui prévoit
de lui payer 4 300 euros pour le placement d’un chômeur de moins de 50
ans et 6 000 euros pour celui d’un
plus de 50 ans », s’exclame Régis
Dauxois, secrétaire général adjoint
de FO ANPE.
« Le service public pouvait assurer
ces placements grâce à la compétence de ses conseillers et à son réseau
d’entreprises, poursuit-il. Nous, nous
prenons en compte la situation
humaine et professionnelle du chômeur et nous ne sélectionnons pas les
cas les plus faciles. Alors que les
acteurs privés – supposés plus efficaces que nous – ne vont se préoccuper
que des plus employables et laisseront
de côté ceux qu’ils estimeront trop
éloignés du marché du travail, donc
pas rentables pour eux… »
Les agences de travail temporaire, grandes bénéficiaires du plan
Borloo, ne veulent pas de conflit
avec le service public. « Nous sommes conviés à participer à la remise
au travail des demandeurs d’emploi
et nous répondons à des appels d’of-
fre de l’Unedic ou de conseils généraux pour trouver un emploi à des
RMistes, commente Jean-Pierre
Lemonnier, président de Manpower France. Il s’agira d’accompagner le chômeur, d’évaluer ses compétences et de le former. Mais l’ANPE
restera le maître d’ouvrage du retour
à l’emploi : en France, si on veut être
efficace, il faut accepter une intervention publique forte et une collaboration avec les partenaires sociaux »
Même son de cloche chez
sident d’Adecco France, qui se prépare à recruter des centaines de
consultants pour faire face à ces
nouvelles tâches. Nous mettons à la
disposition du service public de l’emploi, qui reste le décideur, notre
connaissance du marché. Nous abordons avec modestie ces expérimentations. Il ne s’agira pas de dire si l’intérim est plus performant que l’ANPE,
mais de travailler en confiance dans
l’intérêt du chômeur. Une mise en
concurrence serait dramatique ! »
« La loi Borloo est astucieuse en ce qu’elle offre
aux personnes et aux entreprises
un réseau de 6 000 agences d’intérim françaises,
sans qu’il en coûte au départ 1 euro à l’Etat
philippe marcel, adecco france
Adecco : « La loi Borloo est astucieuse en ce qu’elle offre aux personnes et
aux entreprises un réseau de
6 000 agences d’intérim françaises,
sans qu’il en coûte au départ un euro
à l’Etat, déclare Philippe Marcel, pré-
Du côté de l’ANPE, on confirme
cette façon de voir l’avenir. « D’ores
et déjà, nous confions le placement de certains demandeurs à
d’autres opérateurs. Par exemple,
nous orientons les jeunes vers les mis-
sions locales, déclare Jean-Marie
Marx, directeur général adjoint chargé du développement des services.
Avec la loi de cohésion sociale, ce ne
seront pas les opérateurs privés qui
choisiront les demandeurs d’emploi à
reclasser, mais nous qui leur adresserons les personnes qui, d’après leur
profil, présenteront les plus grands risques de chômage longue durée. Nous
nous sommes mis d’accord avec
l’Unedic sur les expérimentations à
mener. Après les contrats passés avec
Maatwerk en région parisienne et
Ingeus dans le Nord - Pas-de-Calais
et en Haute-Normandie, nous préparons de nouvelles opérations pour le
mois d’avril, mais nous ne traiterons
jamais de cette façon des centaines
de milliers de chômeurs, pour la bonne raison que cet accompagnement,
ce coaching des personnes les plus en
difficulté coûte plus de 4 000 euros
par personne ! » L’ANPE a donc
choisi en matière de placement d’assumer, encore plus que par le passé,
un rôle de régulateur, bienvenu à
un moment où le taux de chômage
vient d’atteindre les 10 %.
Alain Faujas
Alain Lecanu, vice-président de l’Unedic
« Il faut promouvoir
de nouvelles méthodes »
ALAIN LECANU
f 2003 Secrétaire national à l’emploi
et à la formation de la CFE-CGC
(Confédération française
de l’encadrement), à laquelle il a adhéré
en 1986, Alain Lecanu, 52 ans,
est également vice-président de l’Unedic.
f Titulaire d’un BTS électronique,
il est aujourd’hui cadre chez EADS.
Sur quels critères l’Union nationale pour l’emploi dans l’industrie et le commerce (Unedic)
a-t-elle décidé de faire partenariat avec le cabinet de placement
australien Ingeus ?
Tout s’est passé simplement : en
mai 2004, le PDG d’Ingeus a écrit à
l’Unedic pour présenter son action
et faire part de son expérience. En
2003 déjà, nous avions fait appel à
une société hollandaise du nom de
Maatwerk, chargée de retrouver un
travail à 150 chômeurs. Il s’agissait
d’une expérience locale, à laquelle
l’Agence nationale pour l’emploi
(ANPE) n’était pas associée. Je crois
que la moitié des chômeurs a retrouvé un emploi, ce qui n’est pas entièrement satisfaisant.
Avec Ingeus, nous inaugurons un
partenariat entre le service public
de l’emploi et un cabinet de placement privé. Depuis quatorze ans, il
est un acteur du marché de l’emploi
australien. En 2003, Ingeus s’est
implanté au Royaume-Uni. Le replacement des chômeurs a l’air efficace
dans les pays anglo-saxons mais
nous sommes conscients que le
contexte français est différent avec
l’éclatement du marché de la réinsertion que se partagent différents
organismes dont l’Agence nationale
pour l’emploi (ANPE), l’Association
pour la formation professionnelle
des adultes (AFPA) et l’Association
pour l’emploi des cadres (APEC).
Pourquoi l’Unedic n’a-t-elle pas
lancé d’appel d’offres ?
Le courrier d’Ingeus a simplement précédé notre démarche.
L’Unedic n’a donc pas jugé nécessaire de lancer un appel d’offres. Nous
avons vu dans la proposition australienne une bonne initiative, riche en
enseignements. Il ne s’agit, pour
l’instant, que d’une expérimentation. Si les résultats escomptés ne
sont pas au rendez-vous, nous renégocierons un partenariat.
Légalement, l’attribution d’un
marché de 26 millions d’euros
nécessite un appel d’offres. Le
syndicat FO ANPE envisage
d’ailleurs un recours en justice.
Si certains syndicats préfèrent le
terrain juridique, soit. Mais rien ne
nous empêchera de soutenir un dispositif d’aide au retour à l’emploi.
Nous avons étudié le dossier d’Ingeus et considéré que son action
apportait un véritable avantage à
l’ANPE. Il faut promouvoir de nouvelles méthodes, celle du « coaching » à l’australienne en est une.
Chaque demandeur d’emploi rencontre son conseiller une fois par
semaine pour fixer ses objectifs et
faire le bilan. Plus on saura accompagner un chômeur, plus le suivi est
efficace, et plus les chances sont
grandes de voir correspondre l’offre
et la demande d’emploi.
Le service public de l’emploi estil en voie de disparition ?
Nous assistons à la fin d’une époque. C’est, en tout cas, ce que permet la loi de cohésion sociale en
signant la fin du monopole de
l’ANPE en matière de reclassement
de chômeurs. Cela ne signifie pas
que l’agence pour l’emploi reste sur
la touche. Au contraire, elle est partenaire de ce changement. La loi
Borloo a confirmé le rôle de l’agen-
ce dans le service public de l’emploi,
aux côtés des collectivités locales.
Nous n’en sommes qu’au stade de
l’expérimentation d’un partenariat
avec le privé, je le répète, il faut
donc en relativiser la portée.
La mise en concurrence de cabinets de placement, d’entreprises
d’intérim et de l’ANPE n’était-elle
pas une proposition du Medef ?
Le patronat a été le premier à en
parler, en effet. Mais il est impossible de s’opposer aux initiatives
d’aide au retour à l’emploi. Aujourd’hui, il existe plusieurs organismes
comme l’ANPE, l’AFPA, l’Unedic ou
l’APEC, qui gèrent la question du
placement des chômeurs, sans toutefois parler le même langage. La loi
de cohésion sociale a le mérite d’instituer le « dossier unique ». Toutes
ces instances disposeront de la
même base de données où figureront l’historique de la formation du
salarié, sa durée d’indemnisation et
ses différentes rencontres avec
l’ANPE. La CGC milite pour l’instauration d’un système d’informatisation qui permettra à chaque organisme d’accéder uniquement aux
points du dossier qui l’intéresse.
Peut-on espérer que l’introduction de ces acteurs privés permettra à l’Unedic de réduire son
déficit ?
L’opération sera rentable pour
l’Unedic si la durée d’indemnisation
du chômeur est réduite. Un chômeur représente en moyenne
1 500 euros de cotisations en moins
chaque année, tandis qu’il touche
22 500 euros
d’allocations
en
moyenne. Pour l’heure, l’économie
réalisable pour l’assurance-chômage est difficile à chiffrer. Nous
allons suivre de près les résultats
obtenus à Lille et à Rouen où l’expérimentation va durer deux ans.
Alors, nous pourrons déterminer
combien aura coûté à l’Unedic un
chômeur replacé par une société privée après quelques mois d’indemnisation.
Propos recueillis par
Soazig Le Nevé
L’intérimaire recherche le durable
une étude bva
montre
que les missions
servent
aussi à acquérir
une formation
professionnelle
L
’intérim devient de plus
en plus une stratégie élaborée par les demandeurs d’emploi pour se
rapprocher de la situation professionnelle à
laquelle ils aspirent. Telle est l’une
des conclusions de l’étude réalisée
en mai 2004 par l’institut BVA pour
le Fonds professionnel pour l’emploi dans le travail temporaire (FPETT) auprès d’un échantillon représentatif de 1 005 personnes et
constitué d’après la méthode des
quotas après stratification par
régions.
Pourquoi se tourne-t-on vers l’intérim ? 64 % des réponses disent
que c’est dans le but de « trouver un
emploi rapidement » (54 % lors de
l’enquête de 2002) ; 38 % veulent y
acquérir une expérience professionnelle (29 % en 2002) et 36 % veulent
diversifier leurs expériences professionnelles avant de se fixer (25 % en
2002). Ceux qui disent ne pas vouloir travailler tout le temps sont
21 % (16 % en 2002). Plus on est
jeune et moins on est diplômé, plus
le recours au travail temporaire est
contraint.
Quel parcours effectue-t-on dans
l’intérim ? Contrairement à leur
réputation, les intérimaires ne sont
pas des instables : 43 % des personnes ayant répondu avaient travaillé
en intérim plus de neuf mois dans
l’année précédant le sondage ; 67 %
étaient inscrits dans une seule agence ; 44 % ont effectué leurs missions
dans une seule entreprise.
Dans un contexte économique difficile, les intérimaires acceptent plus
facilement que par le passé des missions proposées par leur agence. En
2004, 36 % ont refusé au moins une
mission dans l’année ; ils étaient
39 % dans ce cas en 2002. Pour expliquer un refus, ils invoquent désormais moins une rémunération insuffisante, une durée trop courte ou un
lieu de travail trop éloigné, mais plutôt une autre activité en cours ou
une qualification insuffisante.
Comment sortent-ils de l’intérim ? Au bout d’un an, plus de la
moitié des intéressés sont sortis de
l’emploi temporaire : un sur quatre
a obtenu un contrat à durée déterminée – CDD, 12 % – ou un contrat
à durée indéterminée – CDI, 14 % ;
18 % sont devenus ou redevenus
chômeurs.
62 % de ceux qui ont trouvé un
emploi en CDI ou en CDD ont été
recrutés par l’entreprise où ils
avaient effectué une mission (52 %
en 2002). 46 % sont restés intérimaires parce que ce style de vie professionnelle leur convient ou qu’il est
une stratégie d’attente. 10 % continuent dans cette voie parce qu’ils
n’ont pas le choix.
Enfin, quand on les interroge sur
la définition qu’ils donneraient de
62 % de ceux
qui ont trouvé
un emploi en CDI
ou en CDD ont été
recrutés par l’entreprise
où ils avaient effectué
une mission
l’intérim, les sondés répondent qu’il
s’agit d’une « solution d’attente »
dans 47 % des cas, d’une « bonne
solution pendant plusieurs années »
dans 43 % des cas et d’une « solution
utile mais qui doit durer peu de
temps » dans 10 % des cas.
A noter que les personnes interrogées estiment que leurs missions
tendent à être plus intéressantes
depuis un an, c’est le cas pour 43 %
des interviewés. 40 % constatent
que la rémunération est meilleure,
mais 43 % se plaignent d’un rallongement des délais entre les missions
qui leur sont proposées.
Al. F.
VIII/LE MONDE/MARDI 1er MARS 2005
MANAGEMENT
PRIX DU LIVRE RESSOURCES HUMAINES 2005, SCIENCES-PO/SYNTEC RECRUTEMENT
la remise du prix du livre rh 2005
sciences-po/syntec recrutement
aura lieu mardi 8 mars.
pour la cinquième édition
de ce trophée décerné
en partenariat avec « le monde »
et alapage.com, cinq ouvrages
restent en lice sur la cinquantaine
sélectionnée au départ.
principaux critères pris en compte
par le jury : l’originalité
et l’actualité du sujet
ainsi que la pédagogie
mise en œuvre
Des hommes « décodeurs »
> Sociologie du changement. Pourquoi et comment changer les organisations, de François Dupuy (Dunod,
coll. « Stratégies et management »,
2004, 295 p., 35 ¤)
F
rançois Dupuy est persévérant. Sociologue, formé à l’école de Michel
Crozier, il essaie depuis
de nombreuses années
de faire entendre la
voix de sa discipline à chaque fois
qu’un événement social, un conflit
du travail montre qu’elle n’a toujours pas été écoutée. Grève des
routiers en 1992, fermeture de
Moulinex en 2001… l’auteur,
aujourd’hui président de Mercer
Delta Consulting, cabinet spécialisé dans le conseil aux dirigeants
pour la conduite du changement,
n’a pas manqué de s’exprimer : tribunes dans la presse, entretiens,
etc., tout est bon pour « décoder », expliquer pourquoi les raisons officielles des crispations
n’étaient pas forcément les bonnes. Bref qu’il fallait aller fouiller
dans la boîte noire organisationnelle d’une entreprise privée ou publique pour comprendre. Et donc tenter de mieux faire.
Le livre qu’il publie aujourd’hui
n’est donc pas une surprise. Et ce
Précautions d’usage
> LES OUTILS DES RH. LES SAVOIR-FAIRE ESSENTIELS EN GRH, de Sylvie
Guerrero (Dunod, 2004, 243 p. 25 ¤).
L
a fonction ressources
humaines (RH) est l’une
des plus récentes au sein
des fonctions de gestion,
son
développement
ayant commencé après
la seconde guerre mondiale. « Evolutive », « délicate et sensible », cette
responsabilité est aussi la plus
« sujette à caution », précise, dans
sa préface, Sylvie Guerrero, docteure en sciences de gestion, qui enseigne à l’université de Toulon et intervient en entreprise. D’où le besoin
d’outils, détaillés autour de six thèmes : la gestion des emplois et des
compétences ; le recrutement ; la
rémunération ; l’évaluation des individus ; la gestion de la formation et
des carrières ainsi que l’audit social.
Dans chacun de ces chapitres, une
palette des dispositifs existants est
présentée, avec les modalités de
leur utilisation assorties de conseils
et d’une vision critique. Des études
de cas sont également proposées.
Dans le chapitre consacré au
recrutement, par exemple, l’ouvrage définit huit phases, depuis la description de l’emploi jusqu’à l’intégra-
tion du recruté. Ecueils à éviter : la
surcote du poste et le clonage dans
le choix des profils. En général, pour
un poste donné, on recrute « 80 %
de profils similaires en termes de
niveau d’études et de type d’expérience professionnelle, et 20 % de CV plus
exotiques (…). Ces 20 % nous semblent nécessaires et même insuffisants
pour avoir une culture d’entreprise
riche », estime l’auteure. Un
mémento contient les questions-
P
our que l’entreprise
génère un nouvel épanouissement économique et humain. » En
choisissant ce soustitre, Manfred Mack se
doutait-il de l’effet que le déchiffrage de son ouvrage causerait
chez ses lecteurs ? Loin d’amener
une quelconque plénitude, les
147 pages écrites par ce consultant spécialiste en management,
provoquent surtout de terribles
migraines.
Quels sont les messages délivrés
par M. Mack au fil de ces trop longues pages ? « L’entreprise moderne connaît aujourd’hui une situation dans laquelle le changement a
envie de se passer » (sic) : à partir
de ce point de départ, somme tout
banal, l’auteur tricote une thèse
autour d’une nouvelle logique
appelée « pleine valeur ». Partant
du principe que « le tout est plus
important que la somme des parties », le consultant s’évertue à
démontrer que la notion de
valeur, à condition de l’aborder au
travers d’une définition large et
non pas uniquement sous l’angle
financier, peut servir les intérêts
de tous les acteurs qui interviennent dans et autour de l’entreprise. La belle affaire !
La clé du succès viendrait donc
de la capacité des différentes parties prenantes de l’entreprise
(clients, collaborateurs, fournisseurs, actionnaires…) à s’aider
mutuellement à réussir. Grâce à
une interactivité permanente, l’organisation générerait de la création de valeur en abondance, ce
de saisir son intérêt bien compris. »
Cette mise en cause de l’intelligence, poursuit-il, traduisait en
fait l’inadaptation de la solution
choisie et l’incapacité de ceux qui
sont en charge de la décision à
comprendre le problème. De quoi
s’agissait-il vraiment ? Après avoir
interrogé les personnels de
80 salons en France et à l’étranger,
l’équipe de François Dupuy a compris que L’Oréal n’avait pas pris en
compte la dimension organisationnelle très taylorisée d’un salon de
coiffure. La shampouineuse shampouine, la technicienne coiffe. Et il
n’était pas du tout de la prérogative de la première de prescrire un
produit… Elle aurait alors subi les
foudres de la seconde en faveur de
qui le responsable du salon aurait
évidemment arbitré.
Si la première partie du livre
montre donc ce qu’il faut vraiment
ne pas faire, et le passage sur l’éducation nationale mérite le détour,
la seconde donne quelques règles
indispensables à respecter pour
« changer », à condition que cela
soit évidemment nécessaire. Et de
la part d’un sociologue, le point clé
de la démarche ne surprendra
pas : il s’agit de l’écoute.
Marie-Béatrice Baudet
Le paradigme nouveau est arrivé
clés que le recruteur doit se poser
pour réussir sa procédure, le coût
d’un échec étant évalué jusqu’à
100 000 euros par les spécialistes du
contrôle de gestion social, précise-t-elle. L’ouvrage analyse également l’encadrement juridique du
recrutement.
La partie concernant les outils de
sélection, qui passe en revue les
meilleurs d’entre eux, met en évidence les évolutions actuelles, par
exemple le recours croissant aux
simulations et aux tests de personnalité, tandis que s’utilise de moins
en moins la graphologie – une
« imposture », écrit Mme Guerrero,
en rappelant que le code du travail
impose « un critère de pertinence »
aux techniques utilisées en recrutement. De même, l’auteure met en
garde contre le recours aux tests
projectifs et à la morphopsychologie, méthode jugée « abusive et
hasardeuse », dont les études
datent des années 1920. Le cas
d’école choisi est celui du recrutement de jeunes auditeurs chez PricewaterhouseCoopers.
Un ouvrage pratique, qui met en
évidence la nécessité, pour le DRH
de prendre du recul.
Francine Aizicovici
Prise de tête
> PLEINE VALEUR : POUR QUE L’ENTREPRISE GÉNÈRE UN NOUVEL ÉPANOUISSEMENT ÉCONOMIQUE ET
HUMAIN, de Manfred Mack (Insep
Consulting Editions, 147 p., 21 ¤).
d’autant moins que, comme il l’indique lui-même dès les premières
pages, l’ouvrage reprend deux de
ses productions précédentes : Le
Client et le bureaucrate (Dunod,
1998) et L’Alchimie du changement
(Dunod, 2001). Quoi qu’il en soit,
cette synthèse doit devenir le livre
de chevet des étudiants en sociologie, cela va sans dire, mais aussi de
tout homme ou femme d’entreprise qui souhaite faire avancer son
organisation dans le bon sens.
Avec ce manuel, le lecteur découvre pourquoi le changement n’est
pas une fin en soi ; que, quand il
est nécessaire, nul besoin de modèles ficelés par tel ou tel gourou en
mal de chiffre d’affaires, mais que
rien ne vaut une bonne connaissance des acteurs impliqués et des
organisations dans lesquelles ils
évoluent. Un b.a.-ba inutile ? Oh
que non ! Il suffit de lire (ou relire
pour les aficionados du checheur)
quelques-uns
des
exemples
concrets que l’auteur apporte à sa
démonstration. Celui de la shampouineuse est le plus emblématique. Ancien conseil de L’Oréal,
François Dupuy raconte comment
le leader mondial des cosmétiques
a fait fausse route quand il a cherché le moyen de vendre ses produits de coiffage dans les salons
directement à la clientèle. Le groupe français a parié sur la prescription des shampouineuses (ou
shampouineurs). Mais il est vite
apparu que, en dépit des primes et
des incitations, celles-ci refusèrent
de le faire. « Cette résistance à l’acte de vente, explique le sociologue,
a amené la compagnie à conclure
– même si ici, nous forçons un peu le
trait – que les limites intellectuelles
de la shampouineuse, son peu d’enthousiasme ne lui permettaient pas
> TOUS RESPONSABLES, sous la direction de Jacques Igalens (Editions d’Organisation, 571 p., 35 ¤).
I
ls sont trente et un coauteurs à avoir écrit cette somme que l’on voudrait voir
devenir la bible de tout
directeur des ressources
humaines (DRH), voire de
tout dirigeant d’entreprise ayant
pris conscience du nouveau paradigme voué à envahir la vie des affaires : celui de la « responsabilité ».
Les hommes d’entreprise ont eu
tendance jusqu’ici à commenter
cette réalité sur le mode de la complainte : trop de réglementation,
trop de procès, trop d’intrusions de
l’« opinion publique », trop de pressions de politiciens et de juges ignorants des « réalités économiques »,
trop de sollicitations adressées à
une entreprise dont la seule mission
ne serait que « la création de
valeur ». Pourtant, cet ouvrage
retrace comment la notion de responsabilité a peu à peu envahi, de
jurisprudences en réglementations,
mais aussi de débats de société en
décisions politiques, toutes les
facettes de l’action de l’entreprise :
l’audit comptable, la préservation
de l’environnement, l’employabilité
des salariés, la non-discrimination,
la « bonne gouvernance » face aux
marchés financiers, etc. Le détour
par les droits et les contextes européen et américain souligne que le
phénomène n’est pas propre à une
quelconque survivance de l’étatisme franco-français et de son analphabétisme économique, mais qu’il
s’inscrit bel et bien dans le devenir
même du capitalisme mondial.
Le livre montre que la notion de
responsabilité ne concerne pas que
les « dirigeants » ou l’entreprise
comme personne morale, ce qui
ferait de la judiciarisation de la vie
économique et du travail un nouvel
avatar de la lutte des classes, voire
de la géopolitique. Elle concerne
aussi l’ensemble de la hiérarchie et
la totalité des salariés : c’est bien
une réalité globale que doivent
affronter les individus et les organisations, dans sa dimension juridique et morale : de quoi suis-je responsable lorsque j’agis dans le
cadre de mon entreprise ?
Enfin, la participation importante
de juristes parmi les auteurs permet
à l’ouvrage d’aligner les principes et
les références aux textes fondateurs
de cette mise en avant de la « responsabilité sociale » de l’entreprise,
réunissant ainsi un matériau
jusqu’ici dispersé. On regrettera que
le lecteur ne puisse papillonner
dans ce foisonnement de concepts,
d’approches et de références que
par le canal des seuls sommaires.
Un index et une bibliographie générale et commentée auraient sans
doute facilité la lecture d’un ouvrage qui reste, et c’est bien dommage
quand on songe à l’importance de
son propos, difficile à aborder.
Antoine Reverchon
Un bon dessin…
qui en ferait une « entreprise exubérante ».
A l’exception de trop rares passages plus concrets, notamment à la
faveur de quelques exemples d’entreprises, les propos de M. Mack
ne quittent pas le niveau stratosphérique. Avec un art consommé
de rendre compliqué des notions
de bon sens, l’auteur nous emmène dans des sables mouvants.
« L’entreprise est un système
vivant », nous assène Manfred
Mack, « il faut qu’elle se refocalise
sur la globalité (le tout) plutôt que
sur les éléments constitutifs (les parties) », et le consultant de parler
de « flux d’énergie », « d’attitudes
de vie », de désir de « grandir
l’autre »… M. Mack nous entraîne
loin, tellement loin qu’au moment
de refermer cet ouvrage, le lecteur
aura du mal à comprendre où
l’auteur a voulu le conduire.
Opus d’un consultant en surchauffe ou parfait exemple du
livre de management inutile, Pleine valeur risque de tomber des
mains de beaucoup de lecteurs qui
regretteront leur investissement
de 21 euros. Quant à vous, monsieur Mack, est-ce qu’un jour vous
pensez redescendre sur terre ?
Catherine Rollot
> LE MANAGEMENT NOUVEAU EST
ARRIVÉ ! GRANDS PRINCIPES ET
DURES RÉALITÉS, illustrations de
Marc Chalvin, textes de Dominique
Chalvin (Les Editions d’Organisation,
133 p., 15 ¤).
E
ntre les discours et la
réalité, il y a souvent un
gouffre. La sphère professionnelle en donne
quotidiennement une
parfaite
illustration.
Combien de beaux discours, de
grandes théories managériales
devenues lettres mortes ? Combien
de grandes décisions jamais appliquées ? Combien de vœux pieux
oubliés à l’entrée de l’entreprise ?
Si peu de salariés sont dupes de
ce décalage entre la théorie et la
pratique, la confrontation brutale
de ces deux univers est encore plus
parlante quand elle se fait sous couvert de l’humour. C’est le pari
assez réussi de cet album qui réunit
60 dessins humoristiques, qui illustrent de façon décalée, les différentes théories managériales. Sélectionnés parmi des centaines de dessins parus depuis une dizaine d’années dans la revue Personnel, le
magazine de l’Association nationale des cadres de la fonction personnel (ANDCP), ces illustrations ren-
voient à la dure réalité de la vie de
l’entreprise. Déclinées en trois parties, « Les nouveaux managers » ;
« Les nouveaux DRH » ; « Faire
face aux nouveaux salariés »,
l’ouvrage aborde peu ou prou les
différentes situations auxquelles
sont confrontés managers et
employés.
Prenons les nouveaux managers.
Ils aspirent sur le papier à « réconcilier le social et l’économique, développer une organisation nouvelle,
être des leaders d’équipe, pratiquer
l’écoute et le dialogue, donner sens
au travail… », les dessins nous mon-
trent le contraire. « Quoi ! une
entreprise plus humaine avec circulation de l’information et valorisation
des compétences ? Mais qu’est-ce
que je vais devenir ? », se lamente
un « petit » chef.
Il faut encore lire les recommandations prodiguées au chapitre,
« Anticipation » : « Sachez anticiper sur les besoins de vos collaborateurs pour en discuter avec eux. Anticiper est la clé pour maîtriser les événements et ne pas se laisser surprendre », assènent les vade-mecum
bibles du management. En pendant, l’illustrateur, Marc Chalvin,
dessinateur de presse et auteur de
bandes dessinées, nous montre un
chef félicitant un employé rêvant à
une éventuelle hausse de salaire, et
lui disant « Cher Pierre ! je vous adore. Vous ne me demandez jamais
d’augmentation. »
L’embauche, les tests, l’intégration des nouveaux, la mobilité, les
35 heures… autant de thèmes qui
sont déclinés tout au long de
l’ouvrage. On sourit souvent, on rit
plus ou moins jaune selon la position hiérarchique que le lecteur
occupe mais c’est souvent très bien
vu. Preuve qu’un bon dessin vaut
mieux qu’un long discours…
C. Ro.
LE MONDE/MARDI 1er MARS 2005/IX
REPRODUCTION INTERDITE
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Le CGIAR (Groupe Consultatif pour la Recherche Agricole Internationale) est une alliance stratégique qui regroupe des pays, des organisations internationales
et régionales, ainsi que des fondations privées. Il appuie 15 Centres internationaux de recherche agricole qui collaborent avec des organismes nationaux de
recherche agricole, des organisations de la société civile, secteur privé compris. Le CGIAR tire parti de l'agronomie pour réduire la pauvreté, promouvoir le
bien-être des populations, stimuler la croissance agricole et protéger l'environnement. Nous avons initié un vaste programme de réformes visant à optimiser
nos procédures, renforcer nos responsabilités, mieux orienter les programmes de recherche que nous soutenons et favoriser l'élargissement de nos
partenariats. Nous recherchons notre Conseiller en gouvernance pour diriger l'équipe Gouvernance et Partenariats et jouer un rôle majeur dans le
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Vous assurerez surveillance et conseils en matière de politique sur tous les aspects de l'action du CGIAR dans le domaine de la gouvernance et des
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thème de la gouvernance. Vous assurerez la direction et la coordination des assemblées annuelles du CGIAR et vous viendrez en soutien des systèmes
d'informatique décisionnelle. Vous assurerez la direction et la gestion du changement au sein du CGIAR, notamment au niveau des activités d'évaluation.
Enfin, vous piloterez les travaux de l'équipe réduite Gouvernance et Partenariats du Secrétariat du CGIAR.
Vous détenez un diplôme de l'enseignement supérieur dans une discipline pertinente et vous affichez une expérience opérationnelle dans un domaine connexe,
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directement rattaché à un Directeur de Pôle Tertiaire ou Hospitalier :
Les 5 livres nominés :
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Direction de Chantier h/f (réf.DC)
Si cette annonce retient votre attention, merci
d’écrire sous la réf. GDF/FU05020 à notre
Cabinet Conseil : Delphine LINARD - KORN/FERRY
FUTURESTEP - 120, avenue Charles de Gaulle
BP 151 - 92205 Neuilly Cedex
ou à [email protected] en joignant
un CV, une lettre de motivation et en précisant
le niveau de rémunération souhaité ainsi
que votre temps de disponibilité.
• Le Management
nouveau est arrivé !
Marc CHALVIN
texte de
Dominique CHALVIN
Éditions d’Organisation
Garant de la qualité de la relation client, de la bonne réalisation des travaux
et du respect des délais, vous possédez impérativement une excellente
connaissance des aspects contractuels de la maîtrise d’œuvre et des travaux
sur des opérations d’envergure.
3 Ingénieurs en Chef
Projet Bâtiment h/f (réf. IC)
Généraliste dans le domaine du bâtiment, votre mission consiste à diriger la
maîtrise d’œuvre TCE techniques de projets complexes (hôpitaux, bureaux
I.G.H, musées, salles de spectacles, centres commerciaux). Vous savez animer
des équipes pluridisciplinaires chargées de la production d’études depuis la
phase esquisse jusqu’à la réception des travaux.
• Pleine valeur
Manfred MACK
INSEP CONSULTING
Éditions
• Sociologie
du Changement
François DUPUY
Éditions DUNOD
Ces fonctions s’adressent à des candidats ingénieurs de formation, justifiant d’une
solide expérience d’environ 15 à 20 ans, acquise idéalement en bureau d’ingénierie
et/ou en entreprise générale.
Vous avez une forte capacité d’initiatives, de rigueur et de responsabilités. Votre
autorité naturelle, votre sens du travail d’équipe et votre bagage technique seront
les principaux atouts pour réussir et évoluer dans ces fonctions.
Ville-Centre de 220.000 habitants
(au cœur d’une métropole d’un million d’habitants)
recrute :
son Directeur Général Adjoint
chargé des Ressources Humaines (h/f)
RHW
>Carrières publiques, Ingénieurs, Administration
X/LE MONDE/MARDI 1er MARS 2005
• Tous responsables
Jacques IGALENS
Éditions d’Organisation
Après une période d’ancrage dans notre société, vous aurez vocation à être coopté
comme associé de la société civile d’ingénieurs, actionnaire de setec bâtiment. A ce
titre, vous deviendrez un partenaire directement intéressé aux performances de la
société.
www.batiment.setec.fr
• Les Outils des RH
Sylvie GUERRERO
Éditions DUNOD
En partenariat avec
Merci d’adresser votre candidature, en précisant la référence choisie,
par mail à [email protected]
ou par courrier à SETEC bâtiment - 58, quai de la Rapée - 75583 PARIS Cedex 12
Sous l’autorité du Directeur Général des Services, vous
animerez une équipe composée de 80 collaborateurs,
dont 40 cadres.
1) DGA " Cohésion Sociale et Solidarités "
Vous aurez la responsabilité :
• De la fonction ressources humaines dans sa globalité
(recrutement, mobilité interne, formation, management,
communication interne, gestion des carrières, paie,
prestations sociales).
• De garantir la fiabilité de la gestion des carrières par
l’application des statuts de la Fonction Publique Territoriale
et des dispositions relatives aux agents non-titulaires de
cette Fonction Publique.
• De conduire des projets de développement des ressources
humaines de la collectivité (gestion prévisionnelle des
emplois, des effectifs et des compétences, système
d’évaluation, évolution du régime indemnitaire).
• De définir, organiser et piloter les projets de conduite de
changement, et accompagner les pôles en termes de
gestion et management de projets.
• D’apporter à la fois conseil en management et appui aux
actions transversales.
• De définir et de piloter le budget des ressources humaines.
• D’assurer le suivi et l’analyse de la réglementation.
• D’assurer le fonctionnement des instances paritaires
(CAP, CTP…).
• D’organiser l’information auprès des partenaires sociaux
sur l’ensemble des thèmes liés à l’organisation du travail,
la discipline, le respect des règlements.
• De réaliser, avec la direction générale des services, les
négociations d’ordre collectif.
Administrateur Territorial ou fonctionnaire de grade
équivalent, de formation supérieure (niveau bac+5), vous
possédez une expérience affirmée dans le management
d’équipe ainsi que dans la fonction ressources humaines en
collectivité locale, et une parfaite maîtrise du statut de la
fonction publique territoriale. Disponible et rigoureux, vous
avez, grâce à vos qualités d’écoute et de dialogue, le sens
aigu des relations humaines et de la négociation.
(Poste classé emploi fonctionnel de DGA de commune de
plus de 400 000 h.).
Merci d’envoyer C.V. et lettre de motivation à :
Progress
Collectivités Locales
2, rue de la Paix – 75002 PARIS
Ce pôle regroupe toutes les compétences du département en matière
sociale ainsi que les matières contribuant au lien social à travers la
vie locale, comme la Culture, le Sport, l’Education, la vie associative.
Le Conseil Général
des HAUTES ALPES
(www.cg05.fr)
renforce son équipe de Direction Générale et
recrute
deux Directeurs Généraux Adjoints
Dans le cadre de l’acte II de la décentralisation et de
la réorganisation en cours de son Administration, les
services et directions seront regroupés en trois
pôles de métiers et de préoccupations convergents :
" Aménagement/ développement ", " Cohésion Sociale
et Solidarités ", " Ressources ".
L’équipe de Direction Générale, véritable interface
stratégique entre le Politique et l’Administration,
comprendra outre le Directeur Général des Services,
trois Directeurs Généraux Adjoints, chacun ayant
plus spécialement en charge les directions de l’un
des trois pôles.
Les Dirigeants recherchés, de préférence dans la
Haute Fonction Publique Territoriale, Hospitalière ou
d’Etat, de grade Administrateur Territorial ou
équivalent, sont âgés d'au moins 35 ans, justifient
d'une expérience confirmée, et ont la pratique d’au
minimum un poste de Direction.
Les postes sont à pourvoir dans le courant de l’année
2005, de préférence avant l’été.
Vous êtes un manager hors pair, passionné par le travail social,
fin connaisseur du monde médico-social. Vous mettrez votre
imagination, couplée à votre réalisme, au service de politiques
résolument novatrices, porteuses de cohésion sociale et de cohésion
inter-générationnelles. Vous savez donner du sens à l’action et
mobiliser les équipes internes et les partenaires externes autour de
projets clairs et concertés.
Venez nous rejoindre !
2) DGA " Ressources "
Ce pôle regroupe les ressources humaines, les moyens de l’institution,
en particulier l’informatique et les Technologies de Information,
les Finances, les Affaires juridiques, la commande publique.
Vous maîtrisez parfaitement les finances publiques et les mécanismes
du contrôle de gestion, vous avez de solides connaissances en droit,
vous aimez valoriser les ressources humaines.
Vous êtes passionné des Technologies de l’Information et avez la
conviction du caractère structurant de leur déploiement résolu.
Vous aurez à conduire, en prenant le train en marche, le chantier de
la mise en œuvre de la réorganisation des services dans son aspect
financier et ressources humaines, avec l’intégration des personnels
de l’Equipement et de L’Education.
Venez nous rejoindre !
Merci d’adresser votre candidature manuscrite et motivée avec votre
Curriculum Vitae à Monsieur Auguste TRUPHEME, Président du Conseil
Général des Hautes Alpes, à l’attention de Monsieur Marc BOURGEOIS,
Directeur Général des Services, Hôtel du Département, BP 158,
Place St Arnoux, 05 008 GAP Cedex, avant le Mardi 05 Avril 2005.
LE MONDE/MARDI 1er MARS 2005/XI
REPRODUCTION INTERDITE
Pôle de développement du secteur
" Les Portes de Paris "
de la Ville nouvelle de Marne la Vallée
un DIRECTEUR de
la COMMUNICATION H/F
CADRE A, SOUS L’AUTORITÉ DU DIRECTEUR GÉNÉRAL DES
SERVICES, TRAVAILLANT EN ÉTROITE RELATION AVEC LE
CABINET DU DÉPUTÉ-MAIRE.
MISSIONS
J Manager et coordonner l’équipe de la Direction de la communication
(7 personnes)
J Développer, en lien avec les services municipaux, la qualité et la cohérence
des formes et des contenus de communication interne et externe
J Assurer le suivi administratif et financier de la Direction
J Négocier les contrats de prestations extérieures
J Assurer le suivi des actions dans le domaine de l’évènementiel, de l’information du public,des relations avec les médias et les partenaires extérieurs
J Concevoir et mettre en œuvre les actions de communication concernant
les différentes manifestations organisées sur la Ville.
PROFIL
J Professionnel de la communication et du journalisme, vous faites
preuve de qualités relationnelles et rédactionnelles, et d’aptitudes à la
communication avec le public et les médias
J Vous justifiez d’une expérience confirmée d’encadrement dans la
communication et le journalisme (relations presse, stratégie de
communication, connaissance des réseaux de communication et des
TIC, organisation de manifestations…) acquise idéalement dans le
secteur des collectivités territoriales
J Disponible et réactif, vous avez le sens de l’initiative et de l’imagination
J Formation supérieure en information/communication.
Adresser lettre de motivation avec CV et photo à
Monsieur le Député-Maire
Hôtel de Ville – BP 49 – 93161 NOISY-LE-GRAND Cedex
Adresse eMail : [email protected]
LE POLE EMPLOI
SERVICES HERAULT
recrute son
Directeur
M
otivé par les enjeux du secteur des services à la personne,
dans ses dimensions création d’emplois, développement
économique et amélioration des conditions de vie de la
population, vous mettez en œuvre concrètement la politique définie
par le Conseil d’Administration, en relation avec son président, et
notamment, dans le cadre des futurs dispositifs de la " loi de cohésion
sociale " en pilotant une structure départementale reconnue depuis
5 ans et en plein développement.
De formation supérieure (BAC + 4/5, droit, économie, IEP, CAFDES…),
justifiant d’une dizaine d’années d’expérience dans la gestion de
structure, vous êtes apte à conduire un projet complexe (2 associations
oeuvrant de manière intégrée, l’une à vocation économique et
commerciale, l’autre d’intérêt général), avez l’habitude du partenariat
institutionnel, politique et associatif (projet mené en partenariat étroit
avec le Service Public de l’Emploi Départemental et le Conseil Général
de l’Hérault), disposez des aptitudes à l’encadrement (12 personnes)
et pouvez gérer le suivi administratif et financier d’une structure
(750 000 € de budget annuel).
Vous devrez coordonner, au niveau départemental, des actions
telles que : Appui à la création d’emplois dans le secteur :
valorisation des métiers de services aux particuliers – contribution
par des formations et de l’ingénierie à la professionnalisation du
secteur. Gestion économique et commerciale d’une plate-forme de
services aux particuliers : mobilisation de la demande de services
émanant des particuliers – structuration de l’offre – mise en
relation entre l’offre et la demande via un centre d’appel.
Dynamique, militant de l’économie sociale et solidaire, vous serez
capable de promouvoir le concept de plate forme de services aux
particuliers au niveau local et national en tissant les relations qui
l’exigent.
Rémunération en relation avec l’expérience et les objectifs assignés,
CDI temps plein 35 heures, statut cadre, poste basé à Montpellier
(avec déplacements ponctuels locaux et nationaux).
POSTE À POURVOIR IMMÉDIATEMENT.
Merci d’envoyer LM et CV à Monsieur le Président par mail
électronique de préférence ([email protected])
ou par courrier (3 avenue Saint Lazare, 34000 MONTPELLIER)
avant le 10 mars 2005.
Ingénieur Subdivisionnaire
Par arrêté du Président du Centre de Gestion de la Fonction Publique
Territoriale de l'Indre en date du 2 février 2005, visé en préfecture
le 3 février 2005,
un concours externe sur titres avec épreuves
d'Assistant socio-éducatif (h/f)
est ouvert au titre de l'année 2005 pour 60 postes
Chargé de Mission
Directeur
0123
des CARRIÈRES PUBLIQUES
Le rendez-vous hebdomadaire des offres
d’emploi des Cadres de l’Administration.
Pour insérer vos annonces de
recrutement dans la rubrique
contactez le : 01.40.39.13.12
Fax : 01.42.33.00.48
ou adressez vos annonces par mail :
[email protected]
0123
Conditions d'accès : Pour la spécialité d'assistant de service social, être
titulaire du diplôme d'Etat de service social et aux titulaires d'un des
diplômes, certificats ou autres titres mentionnés à l'article 218 du code de
la famille et de l'aide sociale et délivrés dans un autre Etat membre de la
Communauté Européenne ou dans un autre Etat partie à l'accord sur
l'Espace économique européen. Pour la spécialité éducation spécialisée,
être titulaire, du diplôme d'Etat d'Educateur Spécialisé. Pour la spécialité
Conseil en économie sociale et familiale, être titulaire, du diplôme d'Etat
de conseiller en économie familiale et sociale.
Période de retrait des dossiers d'inscription : du 30 mai au 20 juin 2005
(le cachet de la poste faisant foi). Les dossiers peuvent être retirés
uniquement sur place aux heures d'ouverture des bureaux ou sur demande
écrite en joignant une enveloppe format A4, affranchie à 0,82 euros et
libellée aux nom et adresse du candidat.
Date limite de dépôt des dossiers par courrier (le cachet de la poste faisant
foi) et sur place (avant 17 heures) : 28 juin 2005.
Adresse de retrait et de dépôt des dossiers d'inscription :
Centre de Gestion de la Fonction Publique Territoriale de l'Indre
21, rue Bourdillon 36000 CHATEAUROUX.
Date de l'épreuve d'admissibilité : 10 octobre 2005
LE PREMIER QUOTIDIEN
DES CADRES.
recherche son
Directeur de l’Education h/f
Placé sous la responsabilité directe du Directeur
Général des Services, il assure la mise en place de la
politique de l’éducation dans une région qui s’est investie
de façon volontariste dans ce domaine et en a fait un
axe fort de son plan stratégique pour les années à venir.
Coordonnant l’ensemble des actions en relation avec les
différents partenaires, il veille :
- à la conduite des travaux de construction et de
rénovation menés dans les établissements scolaires
publics, à la bonne gestion de ce patrimoine, ainsi qu’à
la qualité des services rendus ;
- à la mise à niveau des équipements pédagogiques et au
respect des règles de dotations de fonctionnement
attribuées aux lycées publics ;
- à la mise en œuvre des aides régionales à l’adresse des
établissements scolaires (300 lycées).
Il anime une Direction d’une centaine d’agents.
Administrateur Territorial, Ingénieur en Chef de classe
exceptionnelle ou fonctionnaire de l’Etat, vous avez une
très bonne connaissance du cadre institutionnel de
l’éducation.
Rompu au management d’équipes pluridisciplinaires,
vous avez démontré vos qualités d’organisateur et
d’animateur. Tout particulièrement à l’aise dans la
relation avec les proviseurs et intendants, vous êtes
également en capacité de développer la concertation
et de mener la négociation avec les responsables
institutionnels du secteur de l’éducation.
Merci d’adresser votre candidature à :
PROGRESS - Sylvie OWEN
2, rue de la Paix - 75002 Paris
E.mail : [email protected]
LE C.D.G. 33 OUVRE POUR L’ANNEE 2005
CONCOURS DE CATEGORIE B
CONCOURS SUR EPREUVES :
• Technicien Supérieur Territorial (cat. B)
EPREUVES
14 et 15 septembre 2005
Spécialité : Ingénierie, Gestion Technique :
externe : 25 postes / interne : 15 postes / 3ème concours : 10 postes
(Concours commun aux CDG 33, CDG 11, CDG 12, CDG 17,
CDG 19, CDG 24, CDG 30, CDG 31, CDG 34, CDG 65, CDG 66,
CDG 79, CDG 86 et CDG 87)
Spécialité : Informatique & Systèmes d’Information :
externe : 28 postes / interne : 16 postes / 3ème concours : 11 postes
(Concours commun aux CDG 33, CDG 34, CDG 40 et CDG 64)
Les dates sont données à titre indicatif. Les épreuves se dérouleront
à Bordeaux ou, le cas échéant, dans sa proche banlieue.
INSCRIPTIONS : Au Centre de Gestion de la Gironde.
Dossiers de candidature à retirer à partir du 4 AVRIL 2005
Toutes les dates s’entendent minuit dernier délai
(le cachet de la poste faisant foi)
Date limite de demande de dossier
par voie postale, télécopie ou internet
Lundi 25 Avril 2005
Date limite de retrait des dossiers
de candidature au siège du CDG-33
Lundi 02 Mai 2005
Date limite de dépôt des dossiers
de candidature
Mardi 10 Mai 2005
Centre de Gestion de la F.P.T. de la Gironde
Immeuble " Emeraude " - 12 rue du Cardinal Richaud
33049 Bordeaux Cedex - Tel : 05.56.11.94.33
(pour les demandes écrites, joindre une enveloppe A4
affranchie à 1,75 € - libellée à l’adresse du candidat).
&
Pour la 20è édition du salon
des carrières de l'ingénieur,
L'Usine Nouvelle crée
l’événement en s’associant
au Monde pour vous offrir
un champ de compétences
techniques et scientifiques
élargi : • R&D
• High-Tech
• Production
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• Informatique...
Entreprises ou collectivités,
profitez de la puissance
de 2 leaders pour recruter
vos ingénieurs.
Renseignements complémentaires
Le Monde Publicité : 01 40 39 13 69
Usine Nouvelle : 01 56 79 41 56
[email protected]
>Carrières publiques
La ville de NOISY-LE-GRAND
(Seine Saint-Denis – Marne La Vallée)
60000 habitants
>Carrières publiques
XII/LE MONDE/MARDI 1er MARS 2005
REPRODUCTION INTERDITE
Futur directeur (h/f)
Abbaye Royale de Fontevraud
(Propriété de l’Etat, classée Monument Historique)
Région des Pays de la Loire
Construire et diriger un projet d’exception
dans un site d’exception
Le Conseil Régional des Pays de la Loire et l’Etat (Ministère de la Culture et de la
Communication) entendent donner un nouvel élan à l’Abbaye Royale de
Fontevraud pour y développer un centre culturel, artistique, intellectuel et
touristique de rayonnement international.
UN ETABLISSEMENT DE DROIT PUBLIC est en cours de création pour porter ce
projet. Il articulera quatre grandes missions :
• Pôle touristique d’excellence et de référence (+150 000 visiteurs par an)
• Pôle de création et de diffusion culturelle et artistique (la voix et la musique)
• Accompagnement de la restauration raisonnée du site patrimonial
• Pôle d’intelligences et de savoirs (valorisation et interprétation des patrimoines,
rapports entre le fait religieux et les sociétés contemporaines).
Ces quatre missions devront se décliner, à la fois sur le territoire de proximité,
et à l’échelle internationale, notamment dans l’espace francophone.
Elles devront enfin s’intégrer dans des dynamiques territoriales fortes,
notamment la Mission Val de Loire, Patrimoine Mondial de l’Unesco.
Vous serez le concepteur de ce projet et le responsable de sa mise en œuvre. A partir d’un cahier des
charges élaboré par les financeurs, vous aurez à proposer une stratégie de mise en œuvre, un plan d’actions
et d’évaluation des moyens humains et budgétaires nécessaires. Sous la responsabilité d’un conseil
d’administration et dans le cadre d’un contrat d’objectifs, vous aurez la responsabilité : • de la mise en
œuvre du projet et de chacune des actions, • de l’animation et du management de l’ensemble des
personnels de l’Abbaye (30 personnes), • de la gestion quotidienne d’un site, classé Monument
Historique • de la maîtrise financière de l’établissement, • des bilans, évaluations de ces actions par
rapport aux objectifs.
Fort d’expériences confirmées, vous avez exercé des responsabilités de direction d’institutions culturelles,
de sites de tourisme culturel majeurs ou de programmes de développement territorial. Vous faites
preuve de créativité, d’une grande maîtrise de management de projet, d’une capacité à encadrer et animer
une équipe et de qualités relationnelles confirmées. Doté du sens et du goût des partenariats publics et
privés, vous disposez d’une bonne maîtrise des acteurs du secteur culturel et/ou touristique.
Vous avez là l’opportunité de développer vos talents dans la conception et la mise en œuvre d’un
grand projet culturel, intellectuel et touristique.
Prise de poste à Fontevraud (Maine-et-Loire) : Juillet 2005
Merci d’adresser votre candidature (lettre de motivation accompagnée d’un CV détaillé avec
photo) au Conseil Régional des Pays de la Loire – Direction de la Culture – 44966 NANTES
CEDEX 9 ou à la DRAC – 1 rue Stanislas Baudry – 44035 NANTES CEDEX 1, avant le 1er avril 2005.
Rejoignez l’équipe du Loiret à Orléans
Le Loiret et Orléans
Le Loiret est un département
en très forte expansion
(économique et
démographique).
Situé à moins d’une heure
de Paris, il compte
620 000 habitants.
Orléans, 270 000
habitants, offre au bord
de la Loire, patrimoine
mondial, les atouts
d’une capitale régionale.
Un Conseil Général
tourné vers l’avenir
Collectivité de proximité,
le Conseil Général
s’est doté de politiques
départementales fortes
dans une perspective
d’aménagement et
de développement
du territoire.
Il développe des démarches
d’expérimentation et
d’anticipation de l’avenir.
Une administration
dynamique
Les services qui comportent
près de 1 000 agents
travaillent dans une
culture de management
(projets de services,
objectifs individuels), et
dans le cadre de projets
transversaux.
Le Département offre à
ses collaborateurs
une organisation du temps
de travail et un régime
de primes motivants.
Le Conseil Général se donne pour objectifs :
• la qualité dans ses prestations, les conditions de travail des services,
• des procédures sécurisées,
• une gestion maximale des moyens informatiques et des nouvelles technologies,
• un contrôle de la gestion, des coûts.
Dans ce contexte , il recrute plusieurs collaborateurs :
Chargé de Mission Achats Logistiques h/f
Réf. : 1204-MO-DAG-80/1
Objectifs :
Assurer en tant qu’acheteur public expérimenté la planification et l’exécution de la procédure relevant des achats logistiques.
Missions :
Dans un souci d’optimisation des achats de la collectivité, vous aurez en charge l’optimisation de leur gestion en vue de réaliser
des économies de coûts et de délais tout en recherchant la meilleure qualité. Vous participerez à la définition des besoins, élaborerez
les cahiers des charges. Vous procéderez à l’analyse économique de ces achats (outils de contrôle de gestion et tableaux de bord).
Compétences requises :
Diplômé de l’enseignement supérieur, vous maîtrisez les techniques d’achat et de négociation, les marchés publics, l’outil informatique.
Disponible, polyvalent, vous avez le sens du travail en équipe, des capacités d’organisation et d’autonomie.
2
ADMINISTRATEURS - ADJOINTS
Les administrateurs-adjoints sont des fonctionnaires parlementaires appelés
à exercer des fonctions de nature variée exigeant, selon le cas, des capacités
organisationnelles, une aptitude aux tâches de gestion et au maniement
des chiffres, une bonne culture juridique et un goût pour la recherche
documentaire.
Rémunération nette mensuelle de départ : 2 900 €.
Contrôleur de Gestion h/f
CONDITIONS D'ÂGE ET DE DIPLÔME
Objectifs :
H/F
(POSSIBILITÉ DE LISTE COMPLÉMENTAIRE)
Attaché ou Administrateur
Réf. : 1204-MO-DAG-73/1
:
LE SÉNAT RECRUTE PAR CONCOURS
: • plus de 18 ans et moins de
35 ans au 1 er janvier 2005 (la limite d’âge peut être reculée sous
certaines conditions voir http://www.senat.fr/emploi) • diplôme
sanctionnant 3 années d’études supérieures.
Contribuer à l’amélioration du rapport qualité/coût des politiques publiques de la collectivité et piloter les audits diligentés
sur les organismes financés par le département.
DATE LIMITE DE RETRAIT DES DOSSIERS
Missions :
DATE LIMITE DE DÉPÔT DES DOSSIERS
Vous participerez au suivi des projets en cours au Département. Vous proposerez et mettrez en place, en liaison avec les services,
des outils de suivi et de mesure de l’activité et des politiques publiques. Vous présenterez des axes d’amélioration de la gestion
et d’évolution des règles de procédure compte tenu des résultats des indicateurs de gestion mis en place. Vous piloterez,
par ailleurs, des audits sur les organismes financés par le département. Vous élaborerez des tableaux de bord et analyserez
des données chiffrées.
Retrait des dossiers d'inscription : Service des Ressources humaines
et de la Formation du Sénat - 15, rue de Vaugirard - 75291 Paris Cedex 06
ou Internet : www.senat.fr/emploi
: vendredi 8 avril 2005
: vendredi 15 avril 2005
Compétences requises :
De formation supérieure (Bac + 4/5) en économie/gestion/finances (DESS ou école supérieure de commerce spécialité
audit-contrôle), vous avez une expérience significative similaire dans une grande collectivité locale, de bonnes connaissances
en finances locales et marchés publics et maîtrisez parfaitement les outils bureautiques, et si possible les outils d’infocentre
de type BUSINESS OBJECT. Vous avez des connaissances juridiques de base en droit public et en comptabilité privée ainsi
que dans la pratique des outils de gestion de projets et de progiciels de gestion appliqués aux collectivités locales.
Vous avez des aptitudes à la conduite de projets et au travail en transversalité.
Administrateur, Attaché ou Ingénieur Subdivisionnaire
Recrutements par voie statutaire (mutation, détachement, liste d’aptitude) ou contractuelle.
Ces descriptifs de postes, ainsi que d’autres, sont accessibles sur le site www.loiret.com
Faites parvenir, sous références indiquées, une lettre de motivation manuscrite et un curriculum vitæ avec photo avant
le 18 mars 2005 à :
Monsieur le Président du Conseil Général • Direction des Ressources Humaines • Hôtel du Département •
15, rue Eugène Vignat • BP 2019 • 45010 Orléans cedex 1
Retrouvez le Loiret et toutes nos annonces sur Internet : www.loiret.com
Le Conseil Général des Bouches-du-Rhône,
4700 agents, budget primitif 2005 de 1,819 milliard d’€
recrute par voie statutaire ou contractuelle son
DIRECTEUR
ATION
IC
N
U
M
M
O
C
DE LA
(H/F)
La Direction de la Communication du Conseil
Général des Bouches-du-Rhône compte 80
agents. Elle propose et met en œuvre la communication de l’Assemblée départementale.
Elle assure également la direction, la gestion et
la coordination de la communication interne et
du service des Evénements.
Vous aurez la responsabilité administrative et
matérielle de la mise en œuvre de la politique
de communication et assurerez le fonctionnement opérationnel et quotidien de la
Direction. Vous élaborerez, proposerez et
exécuterez le budget alloué à la Direction
de la Communication et gèrerez son personnel.
Doté d’une solide culture administrative, bon
négociateur, vous avez une expérience réussie
de plusieurs années en matière de communication institutionnelle et maîtrisez les
procédures comptables et financières du secteur
public (marchés publics et réglementation).
Vous êtes aussi un manager, capable
d’animer des équipes en impulsant et en
coordonnant leur action au quotidien.
Merci d’adresser lettre de
motivation, CV et photo
au Conseil Général des
Bouches-du-Rhône,
DRH, Service des
Effectifs et du
Recrutement, Hôtel du
Département, 52 avenue
de Saint-Just, 13256
MARSEILLE cedex 20.
www.cg13.fr
Vous êtes enfin un professionnel de la
communication, rompu aux différents outils
et techniques de la communication et savez
faire preuve d’une bonne capacité d’écoute
et d’adaptation.
CHAQUE JOUR À VOS CÔTÉS
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