ECONOMIE MARDI 1er MARS 2005 UNE PAUVRETÉ TRÉS ÉLEVÉE Comparaison du produit intérieur brut par habitant en 2002, en dollars n a ist én m an an ist st ki Pa k bé an z Ou 1 670 4 300 6 690 T 1 940 k ur ist ik dj Ta an st i an gh Af 822 Ir 980 an Source : PNUD BOUSSOLE FOCUS En dépit d’une croissance en hausse, l’Afghanistan reste l’économie la plus mal lotie de sa région. Les progrès enregistrés bénéficient p. IV peu à la société La remontée des taux d’intérêt à long terme réveille la crainte d’un krach obligataire. La faiblesse des rendements inquiète Alan Greenspan, le patron de la Fed p. V EMPLOI OFFRES D’EMPLOI Dirigeants b Finance, administration, Depuis la loi de cohésion sociale, l’ANPE juridique, RH b Banque, assurance a perdu le monopole de reclassement b Conseil, audit b Marketing, commerdes chômeurs. Le marché attire le secteur cial, communication b Santé b Indusprivé dont les géants de l’intérim p. VII tries et technologies b Carrières internab Prix du livre ressources humaines 2005 : tionales b Multipostes b Collectivités tercinq ouvrages restent en lice avant la remise ritoriales p. IX à XII p. VIII Consultez notre site : www.talents.fr du trophée le 8 mars b b Aide au développement : faire plus et mieux À LIRE DANS LE DOSSIER > L’efficacité de l’aide : un débat aussi vieux que l’aide elle-même p. II > La France… peut mieux faire p. II > Au Mozambique, les bailleurs étrangers travaillent ensemble p. II > Jean-Michel Severino, AFD : « Il faut éviter aux Etats de sombrer dans le piège de la dépendance » p. III > Les Etats-Unis prônent un soutien ciblé et contractuel p. III paris accueille, les 1er et 2 mars, un forum ministériel sur l’efficacité des politiques menées Nombre de missions dépêchées par les donateurs en 2004 400 Aide publique au développement En % du revenu national brut des pays donateurs (échelle de gauche) 400 En milliards de dollars (échelle de droite) 0,35 0,30 120 100 0,25 0,25 289 270 250 80 0,20 230 230 200 60 69 0,15 200 40 0,10 150 140 20 0,05 120 0 0 90 90 30 91 92 93 94 95 96 97 Source : OCDE 98 99 00 01 02 03 04* 05* *prévisions Fid ji Ni ge r Za m bi e Sé né ga l M ar oc Et hi op ie Ta nz an ie Ki rg hi zs ta n M oz am bi qu e Source : OCDE Ba ng la de sh Bo liv ie Ni ca ra gu a Vi et na m Ca m bo dg e LE DÉCLIN EST ENRAYÉ LE MANQUE DE COORDINATION ENTRE LES DONATEURS GÉNÈRE DES COÛTS INUTILES L e sort des pays les plus pauvres – grands perdants jusqu’à présent de la mondialisation – a fini par s’imposer au sommet de l’agenda international. Dans les réunions du G7, le sujet figure désormais aux côtés des exercices imposés – croissance, parité des grandes monnaies… – du club des pays les plus riches du monde. Lors du dernier Forum économique de Davos, antre du capitalisme mondial, les « global leaders » se sont aussi découvert de l’intérêt pour ceux qui vivent avec moins de 2 dollars par jour. Et, il ne se passe plus de mois, voire de semaines, sans qu’une déclaration ou un événement officiel ne vienne rappeler les engagements pris en 2000, aux Nations unies par cent quatrevingt-neuf pays, en faveur des Objectifs pour le développement du millénaire, dont le premier mais pas le moins ambitieux vise à réduire la pauvreté de moitié d’ici 2015. Après une grande période de désintéressement que les gouvernements des nations donatrices avaient alors justifiée par une certaine « fatigue de l’aide », le volontarisme est du retour. Les événements du 11 septembre 2001 ont contribué à accélérer cette prise de conscience d’une nécessaire solidarité planétaire. Le développement et la prospérité étant une des conditions d’une sécurité devenue priorité numéro un des pays menacés par le terrorisme, au premier rang desquels les EtatsUnis. Plus récemment, le raz de marée qui a frappé l’Asie, fait plusieurs centaines de milliers de morts et contraint à migrer des millions de personnes, a montré que la générosité, non, cette fois par intérêt, mais par compassion, était aussi possible. Enfin, la pers- pective de devoir se soumettre, en septembre prochain aux Nations unies, à un bilan d’étape sur la route tracée par l’Agenda du millénaire n’est pas non plus étrangère à ce regain d’initiatives. A dix ans de la date butoir, la communauté internationale est loin d’être dans les temps pour réussir son pari. Si le déclin de l’aide publique au développement (APD) est enrayé depuis deux ans, le chemin sera encore long avant d’obtenir le doublement des versements jugé nécessaire pour atteindre les Objectifs du millénaire. L’APD a atteint 69 milliards de dollars en 2003, selon les chiffres publiés en janvier par l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE), soit quelque 16 milliards de plus qu’en 2001, point bas de la générosité internationale. Il en faudrait au minimum 50 de plus chaque année selon les évaluations du rapport remis par l’écono- L'aide publique au développement (APD) En milliards de dollars APD brute en 2002 dont : Coopération technique Aide alimentaire au développement 61,4 14,2 Remises de dette 1,3 4,4 7,2 APD transitant par les ONG 1,9 Aide d'urgence APD brute versée sur le budget des gouvernements Remboursement de la dette Transferts nets d'APD sur le budget des gouvernements 32,5 – 15,1 17,4 Source : OCDE UNE UTILISATION VARIÉE internationale fait son chemin. Portée par la France, l’Allemagne, le Brésil, l’Espagne, ou encore le Chili. Les travaux pratiques ne sont toutefois pas pour demain. « Il y a tout lieu de penser que les différentes approches, menées à l’initiative des donateurs, ne sont pas étrangères aux médiocres performances » donald j. johnson, ocde, et richard manning, cad miste Jeffrey Sachs au secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan. D’autres sources de financement, viendront peut-être d’ici là abonder la manne budgétaire, sur laquelle repose seul aujourd’hui l’effort de solidarité internationale. Là encore les esprits ont évolué. Après une longue période de rejet des propositions venant de la société civile, l’idée de taxation La proposition franco-allemande de taxer le kérosène ou les billets d’avions vient d’être retoquée ouvertement par les Britanniques. Qui, de leur côté, défendent la création d’un nouveau mécanisme financier – la facilité de financement international – devant permettre, par le biais d’emprunts sur les marchés financiers, de lever des capitaux à hauteur des besoins. La Commission chargée par le Conseil européen de diagnostiquer la faisabilité de toutes ces propositions remettra ses conclusions dans quelques semaines. De retour de Londres, le commissaire européen au développement, Louis Michel, ne cachait pas, jeudi 24 février, « avoir été impressionné par la démonstration du chancelier de l’Echiquier, Gordon Brown ». Mais donner plus n’est pas tout. Encore faut-il faire la démonstration que cet argent sera bien utilisé et qu’il ne se perdra pas, comme trop souvent par le passé, dans des projets mal ficelés ou dans les poches de dirigeants corrompus. Avec le temps, le procès dressé contre l’inefficacité de l’aide a conduit à un partage plus équitable des responsabilités entre les pays donateurs et leurs bénéficiaires. « Trop souvent si l’aide extérieure qui arrive dans les pays en développement relève de bonnes intentions, elle ne fait pas assez cas de ce que les pays souhaitent vraiment et n’accorde pas suffisamment de place à la coordination entre les donneurs, reconnaissent le secrétaire de l’OCDE, Donald J. Johnson et le président du Comité d’aide au développement (CAD), Richard Manning. Et la pilule est parfois amère aussi bien pour les bénéficiaires de l’aide que pour les contribuables qui la financent. » Réuni sous le parrainage de la Banque mondiale, de l’OCDE, des banques régionales de développement ainsi que du gouvernement français, le Forum ministériel qui se tient à Bercy les 1er et 2 mars, devrait faire le bilan des progrès réalisés pour « rendre l’aide plus efficace » depuis l’adoption en 2003 de la déclaration de Rome en faveur notamment d’une meilleure harmonisation des politiques d’aide entre les bailleurs. Car « il y a tout lieu de penser que les différentes approches, menées à l’initiative des donateurs, ne sont pas étrangères aux médiocres performances de l’aide », poursuivent MM. Johnson et Manning. Autant dire cependant que, sur ce front, les progrès sont pour l’instant assez minces et se limitent à quelques « success stories » que, tel le Mozambique, les bailleurs se plaisent à mettre en avant. A Paris, les grands argentiers de la solidarité internationa- le devraient néanmoins accepter de s’imposer une obligation de résultat en adoptant une série d’indicateurs qui à l’avenir permettront d’évaluer les efforts faits par chacun. Le CAD aura la charge, chaque année, de distribuer les bons points ou au contraire les avertissements. Et, dans un milieu habitué depuis des décennies à cultiver jalousement ses prés carrés, cela ressemble déjà à une petite révolution culturelle. Laurence Caramel UNE RADIOGRAPHIE COMPLÈTE DE L’ÉCONOMIE MONDIALE : 173 pays passés au crible par les journalistes du Monde, une analyse de l’économie française, la revue des entreprises et des marchés, un dossier complet sur l’Europe à 25. LE BILAN DU MONDE EST EN VENTE CHEZ VOTRE MARCHAND DE JOURNAUX II/LE MONDE/MARDI 1er MARS 2005 DOSSIER QUESTIONS-RÉPONSES Objectifs 1 Quels sont les Objectifs du millénaire ? Les Objectifs du millénaire pour le développement adoptés et signés par 189 pays en septembre 2000 sous l’égide des Nations unies comporte huit points à atteindre d’ici à 2015 Objectif 1. Réduire de moitié la proportion de la population dont le revenu est inférieur à 1 dollar par jour ainsi que celle souffrant de la faim. Objectif 2. Assurer à tous les enfants un cycle complet d’études primaires. Objectif 3. Eliminer les disparités entre les sexes dans les enseignements primaire et secondaire d’ici à la fin de 2005 et, si possible, à tous les niveaux de l’enseignement d’ici à 2015. Objectif 4. Réduire des deux tiers le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans. Objectif 5. Réduire des trois quarts le taux de mortalité maternelle. Objectif 6. Avoir stoppé la propagation du sida et commencé à inverser la tendance actuelle. Avoir maîtrisé le paludisme et d’autres grandes maladies. Objectif 7. Assurer un environnement durable en intégrant notamment des principes de développement durable dans les politiques nationales. Réduire de moitié la population n’ayant pas accès à un approvisionnement en eau potable salubre et à des services d’assainissement de base. Objectif 8. Mettre en place un partenariat mondial pour le développement. Cet objectif implique notamment de poursuivre la libéralisation du système commercial et financier sur la base de règles non discriminatoires, un traitement spécifique en faveur des pays les moins avancés, un traitement global de la dette des pays en développement et une augmentation de l’aide publique au développement (APD). 2 Quel est le rôle du Comité d’aide au développement ? Le Comité d’aide au développement (CAD) de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) regroupe les principaux donateurs de l’APD. Créé en 1961, il examine et évalue depuis plus de quarante ans les efforts de ses membres en matière d’aide. Ses recommandations ne sont pas obligatoires, mais elles constituent, pour les pays membres, soumis à la pression de leurs pairs, une forte incitation au changement. Le CAD joue un rôle de premier plan dans les efforts déployés en vue d’harmoniser la politique des donateurs. Ces positions sont adoptées sous formes de « lignes directrices » Chaque année, le CAD publie par ailleurs un rapport intitulé « Coopération pour le développement » qui fournit notamment les statistiques de l’aide et passe en revue la politique des donateurs. 3 Quels sont les pays les plus dépendants de l’APD ? Dans les pays les plus pauvres, l’aide publique au développement (APD) représente en moyenne 12 % du produit intérieur brut (PIB). Le Nicaragua et la Tanzanie sont dans ce cas. Mais, le niveau de dépendance peut être beaucoup plus fort. Rapportés au PIB, les financements d’APD atteignent 24 % au Burundi, 30 % en Erythrée, en Guinée-Bissau ou en Mauritanie, 47 % en Sierra Leone, 58 % au Timor-Oriental et 60 % au Mozambique. L’Afrique subsaharienne demeure, selon l’OCDE, la seule région où l’aide assure encore une part majeure du revenu des bénéficiaires. Cette contribution a cependant diminué au cours de la dernière décennie. 4 La France accroît-elle le montant de son aide ? La France s’est engagée à porter son volume d’aide à 0,5 % du PIB d’ici à 2007 et à 0,7 % en 2012. Selon l’OCDE, l’APD française s’est élevée à 6,42 milliards d’euros en 2003 contre 5,82 milliards en 2002, la classant au troisième rang des pays donateurs. 70 % de cet argent est octroyé à l’Afrique subsaharienne. L’APD française prend aussi en compte les financements accordés aux territoires d’outremer. Ils représentaient 12 % environ de l’APD totale en 2003. Les trois premiers récipiendaires hors TOM étaient en 2003, la République démocratique du Congo, la Côte d’Ivoire et le Cameroun. Selon la loi de finances 2005, l’APD (hors TOM) s’élèvera à 7,3 milliards d’euros. 30 % de ce montant est constitué d’annulations de dette accordées dans le cadre de l’Initiative pour les pays pauvres très endettés (PPTE). Pour accroître l’aide, la France prône l’instauration de taxes au niveau mondial. Parmi les pistes possibles figure une taxation des billets d’avion ou du kérosène en faveur de laquelle Paris milite avec l’appui du gouvernement allemand auprès de ses partenaires du G7, le groupe des sept pays les plus riches. L’efficacité de l’aide : un débat aussi vieux que l’aide elle-même harmoniser les politiques, répondre davantage aux besoins : la balle est dans le camp des donateurs U n répit de quatre mois par an : c’est ce que vient d’obtenir la Tanzanie de ses donateurs étrangers pour interrompre le ballet permanent des missions venant s’enquérir de l’état d’avancement des projets de coopération, en négocier de nouveaux ou passer au crible les performances économiques du gouvernement. La mesure peut paraître anecdotique, mais, dans un pays pauvre doté d’une administration peau de chagrin, les fonctionnaires locaux avaient fini par passer autant de temps à satisfaire les demandes des experts internationaux qu’à répondre à celles de leurs propres ministres. La Tanzanie a reçu 230 missions étrangères en 2004. Elle ne fait pas partie des pays les plus « visités » : le Vietnam ou le Cambodge ont vu défiler les missions au rythme de 400 l’an dernier, selon une enquête du comité d’aide au déve- loppement (CAD) de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Car derrière les bonnes intentions, les attitudes cocardières restent la règle. Chaque pays veut pouvoir accrocher son drapeau sur le projet qu’il finance et, qui plus est, exige souvent de son bénéficiaire qu’il rende des comptes dans la « langue » de son donateur. Résultat : un fonctionnaire mauritanien par exemple, devra lancer ses appels d’offres pour la construction d’une école selon les méthodes finlandaises si son bailleur vient d’Helsinki, rapporter selon les méthodes comptables allemandes s’il vient de Francfort…. Environ 60 000 projets de développement sont actuellement en cours d’exécution sur l’ensemble de la planète, selon la Banque mondiale. 85 % d’entre eux représentent un investissement de moins de 1 million de dollars, mais le nombre de rapports à produire, de procédures administratives à respecter est, dans la plupart des cas, aussi important que pour des investissements de grande ampleur. Gaspillage d’argent, de temps – il faut en moyenne cinq ans pour faire aboutir le moindre projet entre la phase d’évaluation et sa réalisation – pour des résultats trop souvent décevants. Le débat sur l’efficacité de l’aide publique au développement (APD) est presque aussi ancien que l’arrivée des premiers financements dans ce que l’on appelait alors le tiers-monde. Au cours des années 1990, dans le contexte de l’aprèsguerre froide, l’échec des politiques de coopération, l’ampleur de la cor- ruption avaient jeté un discrédit sans précédent sur l’aide. Au point, en 1998, de faire s’interroger la Banque mondiale, dans un document resté célèbre, sur « Ce qui marche, ce qui ne marche pas, et pourquoi ? » Ce travail dirigé par Joseph Stiglitz, alors économiste en chef de l’institution, s’était surtout focalisé sur les raisons expliquant qu’une politique de développement aboutisse, dans un cas, au succès ou, à l’inverse, débouche, dans un autre, sur un parfait échec. La notion de « bonne gouvernance » avait été mise en avant pour inciter les donateurs à cibler leur aide sur les pays jugés capables de mettre en œuvre les politiques préconisées. stratégies nationales En demandant aux bailleurs de ne plus jouer en ordre dispersé, la responsabilité a aujourd’hui changé de camp. Mais ce n’est pas la seule « révolution » demandée par le CAD, qui depuis plusieurs années orchestre ce débat. Dans la déclaration de Rome adoptée en 2003, les bailleurs ont accepté – sur le principe – de s’effacer devant les pays en développement déclarés responsables des politiques qu’ils souhaitent mener. Pour une raison simple, constatée au fil des ans, par tous les experts : les recettes imposées de l’extérieur ont rarement été appliquées, même avec des millions de dollars à la clé. « L’enjeu est énorme, explique Simon Mizrahi, de l’OCDE, il s’agit d’organiser un transfert de souveraineté des bailleurs vers les récipiendaires dans un système marqué par des rapports de force très iné- gaux. » Les organisations non gouvernementales (ONG) se montrent très sceptiques sur la possibilité pour les pays pauvres d’élaborer librement des stratégies nationales. « Les premières expériences menées dans le cadre des programmes stratégiques de lutte contre la pauvreté, ont montré, de l’aveu même du Fonds monétaire international, que cette idée d’“appropriation” demeurait une fiction », affirme Régis Mabilais de Coordination Sud. Pour l’heure, ce vaste chantier se concentre sur quatorze pays pilotes dans lesquels les bailleurs s’efforcent de montrer qu’ils peuvent être à leur tour des bons élèves. Au Bangladesh, les vingt-sept projets en faveur de l’éducation primaire, financés jusqu’alors par treize donateurs différents, ont ainsi été regroupés dans un fonds unique sous la responsabilité de la Banque asiatique de développement. Au Malawi, les donateurs ont accepté de faire pot commun pour soutenir la lutte contre le sida. Et ils ont adopté les mêmes normes d’évaluation et de contrôle des projets. « Les choses bougent, assure Patrice Tranchant, à l’Agence française de développement, l’harmonisation de l’aide n’est plus seulement un débat théorique. Elle prend progressivement forme sur le terrain. » Soit. Mais les expériences mises en avant comme autant de « success stories » par les bailleurs ne représentent encore qu’une goutte d’eau dans un univers où toutes les réticences sont loin d’avoir été levées. Laurence Caramel La France… peut mieux faire sa réputation est d’être plutôt sévère et critique. Chaque année, le Comité d’aide au développement (CAD) de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) passe au peigne fin la politique d’aide publique de ses 22 Etats membres, plus la Commission européenne, en faveur des pays pauvres de la planète. Le mécanisme est bien huilé. L’aide d’un Etat est soumise aux experts de deux autres Etats. En 2004, l’aide publique au développement (APD) de la France passait sous les fourches caudines des examinateurs canadiens et néerlandais. De ce passage en revue méthodique et rigoureux, il résulte que les efforts de la France pour augmenter le volume de son aide pour atteindre 0,5 % de son produit national brut en 2007 et tendre vers 0,7 % (le pourcentage recherché par la communauté internationale) en 2012 sont jugés satisfaisants. Mais « compte tenu des contraintes budgétaires actuelles, la tâche ne sera pas aisée », constatent les deux examinateurs. Surtout que l’accroissement de l’APD française repose pour beaucoup sur des mesures d’allégement de la det- te en faveur des petits pays les plus endettés. Or le CAD note également que « le pic des opérations d’annulation sera atteint dans un proche avenir ». Dans ces conditions, la France devra faire preuve d’imagination et redoubler d’efforts si elle veut atteindre les objectifs qu’elle s’est assignés. complexité administrative Mais c’est pour l’essentiel sur la méthode et l’organisation de l’APD que les examinateurs internationaux concentrent leurs critiques. Sont tour à tour pointés la complexité de l’organisation administrative française, la multiplicité des acteurs et les problèmes de coordination du dispositif en vigueur. De fait, l’APD fait l’objet d’une vive concurrence entre le ministère de l’économie et celui des affaires étrangères. Suite notamment aux recommandations du CAD, un nouveau partage des rôles a été esquissé avec le transfert progressif à l’Agence française du développement (AFD) – qui dépend de Bercy – de la conduite des opérations, tandis que le Quai d’Orsay garde la haute main sur la stratégie globale. L’aide française souffre aussi d’un manque de lisibilité. Ce sont à la fois la question de « la cohérence des politiques » et l’identification d’« objectifs concrets à poursuivre » qui sont posés. En guise de réponse, « une programmation par pays, modernisée et plus sélective » doit être mise en place, assurent les autorités françaises. La France promet aussi adapter prochainement ses méthodes de coopération en fonction de la capacité des Etats à gérer l’aide internationale, ce qui devrait la rendre plus efficace. Le dernier point porte sur l’opacité financière du dispositif. L’application de la Loi organique relative aux lois de finances (LOLF) à l’APD devrait permettre d’« introduire un processus budgétaire transparent et pluriannuel et une gestion axée sur les résultats » conformes aux recommandations du CAD. Reste qu’à l’heure actuelle, il n’y a que la moitié de l’aide française qui apparaît dans le budget de l’Etat car les allégements de dettes et un certain nombre d’agrégats statistiques n’y figurent pas. Alain Beuve-Méry Au Mozambique, les bailleurs étrangers travaillent ensemble la faiblesse des investissements et la corruption restent des freins au développement BEIRA (Mozambique), de notre envoyée spéciale ans le jargon des agences de coopération, la province de Sofala, située à 1 000 kilomètres de la capitale mozambicaine Maputo, est la « province italienne ». L’Italie a, en effet, concentré une partie de son aide au Mozambique dans cette région centrale du pays. La coopération autrichienne s’est engagée, ensuite, dans le sud de la zone. De la même façon, les autres agences de coopération se sont réparti les provinces du pays. Particulièrement choyé par les bailleurs de fonds depuis son processus de paix réussi en 1992, le D Mozambique accueille une trentaine d’agences internationales. Le pays bénéficie en moyenne de 700 millions de dollars d’aide par an, soit la moitié de son budget national. Conséquence de cette présence massive : les bailleurs de fonds tentent progressivement de rationaliser leur aide. A la répartition géographique par donateur s’est ajoutée la création de fonds communs par secteur de développement, et depuis quelques années l’appui financier direct au budget de l’Etat. D’inspiration nordique, cette politique de versements directs dans les caisses du gouvernement pour financer les secteurs-clés de la lutte contre la pauvreté (santé, eau, routes, éducation, agriculture) est aujourd’hui suivie par quinze bailleurs qui travaillent de concert, parmi lesquels l’Union européenne et la Banque mondiale. L’objectif est de permettre au pays de « s’approprier » l’aide en renforçant ses mécanismes de gestion dans chacun des ministères concernés. En hausse constante, ce soutien budgétaire a représenté 25 % de l’aide totale accordée au pays en 2004, soit dix fois plus qu’il y a quatre ans. A la direction provinciale de la santé de Sofala, on se félicite de l’augmentation de cet appui direct. « Cela réduit les procédures. Avec les projets de coopération, nous devons parfois gérer plusieurs comptes bancaires, beaucoup de paperasse, c’est très lourd », souligne João Baptista, directeur provincial. « L’aide directe nous permet surtout d’avoir une plus grande autonomie de décision sur les secteurs sanitaires que nous voulons développer », ajoute-t-il. résultats Au sud de la province, dans le district agricole de Buzi, où vivent 140 000 habitants, l’évolution des conditions de vie est sensible. S’il reste difficile de distinguer l’impact respectif de l’aide budgétaire et des différents projets de terrain mis en œuvre depuis dix ans, les résultats sont là. « Le réseau scolaire s’est amélioré, nous avons désormais une quarantaine d’écoles primaires. L’hôpital a été rénové, il y a un bloc opératoire et un centre de dépistage du sida. Nous avons l’électricité en continu », explique José Chifinha, instituteur dans le district. La piste qui rejoint la bourgade est aujourd’hui entretenue régulièrement, facilitant les contacts entre les agriculteurs, producteurs de mil, et les centres de commercialisation. La reprise économique liée à la fin de la guerre civile a aussi joué un rôle : « La tôle remplace le chaume pour couvrir les maisons, les gens ont une bicyclette, sans parler du téléphone portable qui fait son apparition. » Si beaucoup reconnaissent la valeur pédagogique de l’aide bud- POUR EN SAVOIR PLUS > Coopération pour le développement, rapport 2004 (éd. de l’OCDE, 262 p., disponible sur le site : www.oecd.org) > Harmoniser l’aide pour renforcer son efficacité (éd. de l’OCDE, 2003, 140 p., disponible sur le site : www.oecd.org) > « Efficacité et allocation de l’aide », Revue des débats de Jacky Amprou et Lisa Chauvet (novembre 2004, éd. de l’Agence française de développement, disponible sur le site : www.afd.fr) > L’Afrique et les Objectifs du millénaire pour le développement, d’Ahmed Rhazaoui, Luc-Joël Grégoire et Soraya Mellali (éd. Economica, 2004, 635 p., 25 ¤). > « The Reality of Aid 2004 », l’aide publique au développement passée en revue par plus de 40 ONG, consultable sur le site www.realityofaid.org gétaire, la montée de la corruption ouvre néanmoins une brèche dans le système. Certes, un large éventail d’audits et des impératifs de bonne gouvernance sont négociés à Maputo, mais il reste difficile de contrôler tous les échelons administratifs. Jouissant d’une réputation de pays « éthique » dans les années 1990, ce qui a favorisé la venue des donateurs, le Mozambique n’a cessé de grimper sur l’échelle d’évaluation de la corruption de l’ONG internationale Transparency International. Face à cette situation, l’ONG nationale Groupe mozambicain de la dette (GMD) souhaite renforcer le contrôle, par la société civile, de la gestion des fonds alloués par les donateurs. En trois ans, la délégation du GMD de Sofala a formé une cinquantaine d’acteurs de la société civile. Désormais capables de lire un budget national et d’interpréter le vaste programme de réduction de la pauvreté lancé par le gouvernement en 2002, ils parcourent la province. « Si l’administration construit trois écoles dans un district, alors que le budget annuel en planifiait six, nous informons la population pour qu’elle puisse faire pression et obtenir ce qui lui est dû », explique Eugenio Fernandes, coordinateur de la délégation. Du côté des bailleurs de fonds, la démarche est également progressive. Dans le cas de la construction des routes qui nécessite de gros investissements, on se garde bien encore de verser tous les fonds directement au budget national. Pour un responsable de la coopération autrichienne, il est, de toute façon, nécessaire de maintenir les projets de terrain « pour être sûrs que l’aide arrive aux populations les plus vulnérables ». Fermée depuis la guerre, l’usine de sucre du district de Buzi doit être prochainement relancée par des investisseurs sud-africains, « car cela ne suffit pas d’améliorer la vie des populations, il faut maintenant que les jeunes travaillent », relève Manuel Salomão, président d’une association locale. Mais tous les districts n’ont pas la chance de Buzi, et l’investissement privé, deuxième phase indispensable du développement, fait largement défaut dans la province. « Il est encourageant de voir tous ces enfants aller à l’école, même dans les endroits les plus reculés, mais que vont-ils faire ensuite ? », s’interroge un observateur. Jordane Bertrand LE MONDE/MARDI 1er MARS 2005/III DOSSIER Jean-Michel Severino, directeur général de l’AFD CHRONIQUE « Il faut éviter aux Etats de sombrer dans le piège de la dépendance » JEAN-MICHEL SEVERINO f 2001 Jean-Michel Severino est nommé directeur général de l’Agence française de développement (AFD). f 1996 Inspecteur des finances ayant fait toute sa carrière dans les milieux de la coopération depuis sa sortie de l’ENA en 1984, il rejoint la Banque mondiale à Washington. Un an plus tard, il devient vice-président pour l’Asie. f 1994 Directeur du développement au ministère de la coopération. Prôner l’harmonisation des politiques d’aide publique au développement (APD) suppose que les bailleurs aient les mêmes objectifs. Dans quelle mesure estce le cas ? Il est clair qu’il existe une grande diversité de préoccupations dans l’aide publique au développement, qui vont de l’intérêt commercial des Etats à leur influence politique. Mais, depuis 2000, l’adoption de l’Agenda du millénaire a introduit quelque chose de très nouveau dans la communauté internationale. Ce consensus entre les pays en développement et les donateurs sur huit catégories d’objectifs touchant aussi bien les aspects de revenus – réduction de la pauvreté –, d’accès aux services sociaux ou encore de transformations sociétales – la place des femmes – a permis de mettre en ligne les bailleurs de fonds sur des buts convergents. Cela ne signifie pas que la totalité de l’APD sera orientée vers la réalisation de ces objectifs ni que tous les bailleurs vont s’aligner sur des pratiques communes, mais il paraît difficile de penser qu’à partir du moment où ils ont souscrit à ces objectifs un nombre croissant d’entre eux n’y consacre pas un montant croissant de financements. Pour atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement (ODM) à l’horizon 2015, un doublement de l’aide est jugé nécessaire. Ce scénario, s’il se réa- lisait, ne modifierait-il pas radicalement la relation entre ldonateurs et pays dépendant de cette manne financière extérieure ? Il faut avoir conscience que ces objectifs vont bouleverser notre conception de l’aide. Jusqu’à présent, nous attachions beaucoup d’importance aux équilibres macroéconomiques et financiers des pays récipiendaires, à leur capacité à assumer la charge de leurs dépenses courantes. L’aide à chaque pays était fixée bien entendu en fonction des ressources disponibles mais aussi de la perception des capacités d’absorption du pays. Elle devait, en priorité, financer des investissements et non des charges récurrentes. Ce cadre, qui a connu une érosion progressive avec la logique de l’ajustement structurel notamment, imposait d’une certaine façon des limites excluant de se fixer des objectifs qui ne soient pas cohérents avec les possibilités des pays. Avec les ODM, la logique, en quelque sorte, se renverse. D’ici à 2015, il faut que les pays aient atteint des objectifs minimaux en matière de revenu par habitant, de santé, d’eau potable, d’éducation primaire. La communauté internationale crée un standard correspondant à notre vision de ce dont l’homme a besoin, au minimum, pour vivre de manière digne. Ce minimum étant aussi la condition d’un bon équilibre socio-politique de la planète. Or faire ce choix sans se préoccuper des capacités des pays à l’atteindre de façon autonome signifie que l’aide étrangère va devoir prendre une place importante dans le financement des budgets sociaux d’un certain nombre de pays, et ce de façon durable. Dans le cas standard d’un pays d’Afrique subsaharienne où la fiscalité intérieure représente environ 10 % du produit intérieur brut (PIB), l’aide pourrait être portée à 30 % du PIB environ pour financer les besoins liés aux ODM. Retarder la date butoir de dix ou vingt ans pour les pays dont on sait d’ores et déjà qu’ils ne seront pas au rendez-vous de 2015 ne changera pas grand-chose à l’ampleur de l’effort que cela représentera pour eux. Mais le pari fait sur les ODM n’est-il pas que, chemin faisant, cette amélioration des standards sociaux, des infrastructures, génère plus de croissance et in fine du développement ? Le débat est là : une injection massive d’aide selon ces modalités assurera-t-elle de meilleures perfor- mances de croissance et davantage de moyens aux Etats pour leur permettre de ne pas sombrer dans le piège de la dépendance ? Les optimistes assurent que ce scénario est possible et qu’un certain nombre de pays qui mènent d’ores et déjà de bonnes politiques – ceux sur lesquels il faudra d’ailleurs concentrer l’aide – y parviendront. Il y aura ainsi un nombre suffisant de success stories pour que cette espèce de plan Marshall génère au bout du compte un rebond du développement. Les pessimistes, à l’inverse, affirment que cela ne se produira pas. L’amélioration des standards sociaux n’entraînera pas la croissance, et, pire, l’abondance de l’aide risque, selon des effets pervers bien connus, de nuire à l’activité du secteur privé et de plonger les pays dans une dépendance sans fin. Quel est le scénario le plus probable ? Sans doute celui qui se situe à mi-chemin. L’exemple du Mozambique montre que croissance rapide et aide élevée sont possibles. Mais sans céder au scénario noir, on peut aussi supposer qu’un certain nombre de pays, compte tenu de leurs handicaps, n’entreront pas à moyen terme dans des logiques de rattrapage économique. Si ce scénario est juste, alors la volonté de réaliser les ODM dans un calen- l’Union européenne par exemple, entre les régions riches et les régions pauvres. Mais il faut en avoir conscience et le dire. Car à partir du moment où la communauté internationale sera devenue le payeur effectif des enseignants, des médecins, des infirmiers… dans un certain nombre de pays pauvres, il sera très difficile de revenir en arrière. Il faut néanmoins faire attention à ne pas vouloir brusquer l’évolution de certains pays, à vouloir faire trop vite, au risque de les décourager. En Afrique sahélienne, plusieurs pays qui ne connaissent pas de crise politique ni de conflits réalisent des performances tout à fait honorables compte tenu du milieu difficile avec lequel ils doivent composer. Avec des taux de croissance de l’ordre de 5 % depuis plusieurs années, le niveau de vie s’améliore, un secteur privé émerge. Il faut les aider à poursuivre dans cette voie et se méfier de notre impatience. Cette hypothèse a pourtant été jusqu’à présent peu évoquée, pourquoi ? D’abord, parce que nous devons rester prudents. Si les donateurs ne respectent pas leurs engagements, le débat sur l’augmentation de l’aide et ses conséquences deviendra très vite irréaliste. Ensuite, parce que la plupart des profession- « A partir du moment où la communauté internationale sera devenue le payeur effectif des enseignants, des médecins, des infirmiers… dans un certain nombre de pays pauvres, il sera très difficile de revenir en arrière » drier aussi serré reviendra à mettre en place un « filet de sécurité sociale planétaire » à travers lequel la communauté internationale financerait de manière récurrente les budgets sociaux des pays les plus pauvres. Il est permis de penser que la nécessité d’assurer l’accompagnement social de la globalisation et de gérer les inégalités à un niveau planétaire implique de s’engager sur ce chemin. Nous instaurerions donc, en partie, un système de répartition et de redistribution à l’échelle du globe à travers l’instrument de l’aide au développement. Pourquoi pas ? Nous faisons déjà de la redistribution à l’intérieur d’un même pays ou à l’intérieur de nels de l’aide au développement ont des scrupules à parler des changements et des problèmes qui pourraient se poser à l’avenir. Ils redoutent que la complexité des questions en jeu, leur charge politique, nuisent à l’effort d’augmentation de l’aide qui doit être fait. Tout en étant un fervent partisan de l’accroissement des financements en faveur des pays du Sud, je crois cependant qu’il serait malhonnête de ne pas exposer à nos opinions publiques, aux contribuables qui sont sollicités, tous les scénarios possibles. Propos recueillis par Laurence Caramel par Serge Marti Réveil en sumoland nippon ni mauvais. On peut ne pas être très fier de ce jeu de mots trop facile et admettre qu’il colle bien à l’interprétation possible du repli de 0,1 % du produit intérieur brut (PIB) japonais au dernier trimestre 2004, annoncé à la mi-février. Ajouté à la révision à la baisse de la croissance pour les trois mois précédents (transformée en un repli de 0,3 % au lieu d’une hausse initialement estimée à 0,1 %), il plaçait l’économie de l’Archipel en situation technique de récession en fin d’année – caractérisée par une contraction du PIB pendant deux trimestres consécutifs. Pour désagréable qu’elle soit au moment où les pouvoirs publics s’efforcent de convaincre leurs administrés, comme leurs partenaires extérieurs, que le soleil s’est levé à nouveau sur l’ex-empire, cette contre-performance mérite d’être relativisée. D’abord parce que le Japon a récemment revu son outil statistique – un domaine où le pays patauge depuis des années – si bien que les variations infinitésimales du PIB de part et d’autre de la ligne jaune, ont peu de signification. Ensuite parce qu’il est indéniable que la deuxième économie mondiale va beaucoup mieux que ne le laissent apparaître ces données conjoncturelles de la fin 2004. La matérialisation de ce redressement était perceptible en fait depuis le dernier sommet des chefs d’Etat et de gouvernement du G7-G8 qui s’est tenu à Sea Island, aux Etats-Unis en juin 2004 et au cours duquel, pour la première fois depuis longtemps, le premier ministre, Junichiro Koizumi, n’a pas eu à subir, tête baissée, les rappels à l’ordre en faveur d’une meilleure gestion de l’économie nippone régulièrement infligés à ses prédécesseurs par la délégation américaine. Au demeurant, venant d’une superpuissance qui, ces derniers temps, collectionne des déficits abyssaux, un endettement colossal et une monnaie en piqué – un triplé qui, sous d’autres cieux, aurait valu aux Etats-Unis un programme d’ajustement structurel du Fonds monétaire international (FMI) – ces admonestations suscitaient naturellement quelques sourires ironiques autour du tapis vert. encéphalogramme plat Qu’en est-il réellement de la situation ? Indépendamment du « trou d’air » de la fin de l’année et grâce aux excellentes performances des premiers mois, la croissance de l’économie japonaise aura été de 2,6 % en termes réels en 2004, un résultat qui tranche avec l’encéphalogramme plat auquel Tokyo nous avait habitué tout au long de la « décennie perdue ». En ce qui concerne la déflation qui a caractérisé cette période, constituée de courtes récessions suivies par autant de reprises avortées, le débat demeure tout en s’atténuant. Si certains, tel Haruo Shimada, président du Centre de recherche économique affilié à l’Institut de recherche Fujitsu et, proche du gouvernement en place, considèrent que 2005 sera encore une année de déflation, de plus en plus d’économistes anticipent la fin du phénomène, soulignant que l’ensemble des prix, exception faite de ceux des services publics, repartent à la hausse. Contrairement à la reprise précédente de 1999-2000 qui s’était rapidement essoufflée après avoir sporadiquement stimulé l’industrie, le rebond en cours s’est amplement diffusé dans ce secteur, mais en s’étendant aussi à l’ensemble des services. Du coup, c’est l’ensemble des entreprises japonaises qui ont affiché au cours de leur dernier exercice fiscal, des bénéfices en forte hausse, parfois de 50 % sur l’année précédente alors que reprennent les fusions-acquisitions. Témoin le mariage que viennent de sceller Mitsubishi Tokyo Financial Groupe et UFJ, qui fait de cet ensemble le numéro un bancaire, en termes d’actifs, devant l’américain Citigroup. Et un nouveau sumo dans le cercle étroit des leaders mondiaux. Les Etats-Unis prônent un soutien ciblé et contractuel le fonds pour les défis du millénaire a retenu 16 pays G eorge W. Bush a décidé d’être présent sur le terrain de l’aide aux pays pauvres. Il veut faire plus et d’une autre manière. La nouvelle politique américaine en matière d’aide au développement a un objectif clair : lutter contre la pauvreté en favorisant la croissance économique. Pour que cette aide soit efficace, le président américain a voulu qu’elle soit distribuée avec discernement. Les financements, le plus souvent des dons, doivent « récompenser les nations qui mettent fin à la corruption, respectent les droits de l’homme et adhèrent à la règle de droit (…), investissent pour améliorer le système sanitaire, l’enseignement (…) et ont des marchés plus ouverts ainsi que des politiques budgétaires solides », avait expliqué M. Bush devant la Conférence des Nations unies sur le financement du développement à Monterrey, en 2002. Créé un an plus tard et présenté comme le programme d’aide extérieure le plus ambitieux depuis le plan Marshall, le Millenium Challenge Account (MCA) ou Fonds pour les défis du millénaire est l’instrument destiné à mettre en œuvre cette politique. Contrairement à ce que son appellation pourrait faire croire, ce dispositif d’aide n’a pas été le Cap-Vert, le Ghana, le Lesotho, Madagascar, le Mali, le Mozambique et le Sénégal sont les bons élèves, qui ont réussi la sélection portant sur des critères relatifs à la bonne gouvernance, l’activité économique et la politique sociale. De même, la Bolivie, le Honduras, le Nicaragua, la Mongolie, le Sri Lanka et Vanuatu ont été qualifiés ainsi que, pour l’Europe, l’Arménie et la Géorgie. « Récompenser les nations qui mettent fin à la corruption, respectent les droits de l’homme (…), investissent pour améliorer le système sanitaire, l’enseignement (…) et ont des marchés plus ouverts (…) » george w. bush, à monterrey en 2002 spécialement conçu pour atteindre les Objectifs du millénaire. Déjà 16 pays pauvres ont été retenus parmi les 63 pays éligibles, à savoir ceux dont le revenu annuel par habitant est inférieur à 1 435 dollars et qui peuvent bénéficier des concours de l’Agence internationale de développement, affiliée à la Banque mondiale. Pour l’Afrique, le Bénin, Ces pays dont le nombre est appelé à grossir – le Maroc a réussi l’examen pour 2005 – n’ont toutefois pas encore vu tomber une pluie de dollars. Il leur faut d’abord négocier et conclure un contrat établissant un partenariat avec la Millenium Challenge Corporation (MCC), nouvel organisme qui gère le MCA. L’entière responsabilité est laissée au réci- piendaire pour arrêter ses projets d’investissement. « Les pays euxmêmes vont chercher à stimuler la croissance économique dans les domaines qu’ils jugent être les plus importants », a expliqué Paul Applegarth, le patron de la MCC. Ce travail de conception des projets n’est pas toujours facile. Les montants en jeu peuvent être importants. A titre d’exemple, le gouvernement sénégalais, qui souhaite désengorger Dakar en créant une zone économique et industrielle à une trentaine de kilomètres de la capitale, espère décrocher 548 millions de dollars. Structure légère sans antenne sur le terrain, celle-ci devra faire la preuve de son efficacité, puisque le choix a été fait de contourner l’USaid (l’Agence américaine pour le développement international), pourtant rompue aux subtilités de l’aide extérieure qu’elle a en charge depuis plus de quarante ans. A ce jour, pas le moindre dollar n’a encore été décaissé par l’administration américaine et le MCA n’a pas reçu les fonds promis. Alors que, en 2002, George W. Bush voulait que les Etats-Unis, montrant l’exemple, augmentent de 50 % leur aide publique sur les trois années à venir, de sorte que, à partir de 2006, 5 milliards de dollars soient alloués, chaque année, au MCA, on est aujourd’hui loin du compte. Pour l’année 2004, le MCA n’a reçu que 1 milliard de dollars contre les 1,7 promis. Et cette année, le budget adopté ne s’élève qu’à 1,5 milliard de dollars contre 3,3 milliards annoncés initialement. En son temps, Bill Clinton avait prôné la doctrine du « Trade but not aid » pour l’Afrique et initié dans ce cadre l’AGOA (African Growth and Opportunity Act), loi qui permet un accès libre de droits de douane au marché américain pour certains produits africains. Mais l’AGOA, que M. Bush a d’ailleurs maintenue, n’a guère dopé les exportations africaines, en dehors de l’industrie textile. Le risque est maintenant que les pays pauvres soient à nouveau déçus avec le Fonds pour les défis du millénaire. Brigitte Breuillac Que serait une grande idée sans talents pour la faire vivre ? S'engager dans la vie quotidienne, s'impliquer pour faire vivre de grandes idées… décidément, ça vous ressemble ! En intégrant l'EN3S, l'Ecole Nationale Supérieure de Sécurité Sociale, vous deviendrez l'un des acteurs de l'évolution du service public de la Sécurité sociale. Durant votre scolarité, rémunérée, vous y serez formé(e) aux différents métiers de la Protection sociale. En mettant votre enthousiasme et vos talents au service de la Sécurité sociale, vous contribuerez à assurer l'avenir de 60 millions de personnes. CONCOURS D'ENTRÉE 2005 Retrait des dossiers avant le 21 mars 2005. En savoir plus ? Ecrivez à l’EN3S, Service des concours, 27 rue des Docteurs Charcot, 42031 St-Étienne Cedex 2. Tél. : 04 77 81 15 15 www.en3s.fr S’engager pour changer les choses É C O L E N AT I O N A L E S U P É R I E U R E DE SÉCURITÉ SOCIALE IV/LE MONDE/MARDI 1er MARS 2005 BOUSSOLE europe/industrie europe/régions LES DÉLOCALISATIONS RESTENT LIMITÉES DANS LE SECTEUR AUTOMOBILE LA PAUVRETÉ SE CONCENTRE À L'EST Valeur ajoutée dans l'industrie automobile en 2001, en pourcentage du total de l'UE25 PIB par habitant et par région, en 2002 (UE 25 = 100) ne e- m au y Ro e n ag p Es lie Ita de è Su Ré ie r ng Ho Po ie e a e qu de ni m nd ne nla lova lan lové a Ir S Fi S D al g rtu e pr y Source : Eurostat i on tt to Es 0 0 0,1 0,1 0,3 0,3 0,7 0,9 0,3 Ch e e ni Le e i an u Lit te al M a EN 2001, LA VALEUR AJOUTÉE de l’industrie automobile s’élevait à près de 122 milliards d’euros dans l’Union européenne à vingt-cinq (UE25). Cette industrie est très concentrée dans un petit nombre de pays au sein de l’UE : la plupart des Etats membres, en particulier les dix nouveaux adhérents, qui ont perdu l’essentiel de leur capacité de production autonome, apparaissent essentiellement comme des marchés de consommation. a L’ESSENTIEL DE LA VALEUR continue d’être créé dans les Etats d’origine des grandes firmes automobiles : l’Allemagne, qui en concentre à elle seule 47,1 %, suivie de loin par la France (14 %), le Royaume-Uni (11 %) et l’Italie (6 %). Oberbayern (T3/04) – 0,2 % (T3/04 - T4/03) 0,3 % (T3/04) – 0,1 % (T3/04 - T4/03) – 6,9 % – 1,89 – 0,2 2000 2001 2002 2003 Opinion des chefs d'entreprise sur les perspectives générales de production a CE REGAIN DE CROISSANCE s’est accompagné d’un flux d’investissements directs étrangers (IDE) en hausse de 46 % en 2004. D’un montant de 1,49 milliard de dollars, ils représentent pour l’économie nationale une source de financement aussi importante que les capitaux envoyés par les Mexicains vivant à l’étranger. Les Etats-Unis sont à l’origine de 48 % des IDE et l’Espagne y contribue pour 34,7 % + 7,8 %** (janv. 05) + 3,7 %** 4 094 par date de publication (août 04) * Solde de réponses, CVS, en % en % d'entreprises Oui, c'est déjà le cas Achats En projet d'ici 2006 38 45 33 45 25 35 22 20 33 30 Echantillon : 60 entreprises du périmètre grands comptes ouvertes aux solutions en mode ASP Source : Markess International * Application Service Provider ( fournisseur d'applications logicielles hébergées) a LA SOCIÉTÉ D’ÉTUDES ET DE CONSEIL Markess International a interrogé 60 grandes entreprises françaises qui recourent aux services d’hébergeurs d’applications informatiques (en anglais « application service provider », ASP), une solution qui permet d’externaliser le fonctionnement, et le coût, d’une application logicielle. C’est dans le domaine des achats et du travail collaboratif que le recours aux ASP est le plus fréquent. a DANS LE DOMAINE DE LA GESTION des ressources humaines, les fonctions concernées sont, par ordre décroissant, le recrutement, la paie, la gestion des compétences, la gestion des plannings et la formation. ** en glissement Source : Insee, Douanes L’économie afghane en progrès, la société à la traîne UNE PAUVRETÉ ENCORE TRÈS ÉLEVÉE Comparaison du produit intérieur brut par habitant en 2002, en dollars an an ist Pa z Ou so k bé na Fa an ki r Bu ist ik dj Ta an st Af gh i an r e on ée ge Ni au ss i -B n ui G ra Le er Si 540 an st ki 710 km r Tu 800 n Ira 822 st i én 980 le pays se situe encore au 173e rang mondial (sur 178), selon l’indicateur de développement humain du pnud 1 100 Les ménages ont bénéficié en 2003 de 43,9 milliards d’euros, soit 2,8 % du produit intérieur brut, au titre de la famille et de la maternité. Selon une étude de la Drees (ministère de l’emploi et de la famille), ce chiffre place la France dans une position « moyenne au sein de l’Union européenne ». Depuis une quinzaine d’années, l’effort en faveur des familles est resté stable. L’Hexagone se situe « au septième rang, derrière le Danemark (3,8 %), la Finlande (3 %), la Suède (2,9 %), le Luxembourg (3,4 %), l’Allemagne (3 %) et l’Autriche (2,9 %) », mais devant « l’Irlande, les Pays-Bas et le Royaume-Uni » (1,8 % du PIB consacré à la famille) et bien avant les pays d’Europe du Sud (0,5 à 1,2 % du PIB pour l’Espagne, l’Italie et le Portugal). Les 43,9 milliards d’euros se répartissent entre les prestations de protection sociale du risque famille (allocations familiales, compléments familial, allocations de rentrée scolaire...), soit 38,2 milliards d’euros, et celles au titre du risque maternité (5,8 milliards d’euros en soins de santé, indemnités journalières de maternité et de paternité, allocation pour jeune enfant...) – 17 % (entre sept. 04 et janv. 05) Défaillances d'entreprises 4 300 c’est, en milliards d’euros, la part versée aux ménages en 2003 au titre de la famille et de la maternité –4 (janv. 05) 24 995 Créations d'entreprises 6 690 43,9 Principaux domaines concernés par des solutions en mode ASP*, Prod. et exploitation informatique (janv. 05) Enquête mensuelle dans l'industrie * a LE PRODUIT INTÉRIEUR BRUT a progressé de 4,4 % en 2004, contre 1,3 % l’année précédente, selon le ministère des finances mexicain. L’activité a été la plus dynamique dans le secteur des services (4,8 %). UN CHIFFRE a DANS CERTAINES RÉGIONS, le niveau du PIB par habitant peut être surestimé en raison du flux de travailleurs frontaliers, qui accroissent la production d’une région (Inner London par exemple) mais résident dans une autre (Outer London, Kent et Essex). De même, une proportion élevée de retraités peut se traduire par un PIB régional par habitant plus faible. Ventes / marketing relations client –3% – 25 04 Source : Ministère des finances mexicain 1 670 1999 a PARMI LES 59 RÉGIONS disposant d’un PIB par habitant inférieur à 75 % de la moyenne de l’UE, 16 se situaient en Pologne (dont les 5 moins riches), 7 en République tchèque, 6 en Hongrie ainsi qu’en Allemagne, 5 en Grèce, 4 en Italie et au Portugal, 3 en Slovaquie, 2 en Espagne, etc. Ressources humaines (déc. 04) Enquête mensuelle sur le moral des ménages * 39 LA MONTÉE DES SOLUTIONS LOGICIELLES EXTERNALISÉES + 3,8 % 15,6 % (en milliards d'euros) 0,8 1998 39 Lettonie innovation Variation sur un an 1,3 1997 Slov. Collaboratif 3,6 1996 38 Slovaquie de l'Est 158 All. + 1,5 % Commerce extérieur –1 hong. 160 4,4 0 37 Nord de l'Alföld 188 (jan. 2005) 1 37 Pol. 158 Consommation des ménages 2 Hong. Opole Stockholm Suèd. 5,0 3 Nord de la Hongrie 162 Pouvoir d'achat des ménages 5,2 174 Vienne Autr. Berkshire, Buckinghamshire, R.-U. Oxfordshire Bolzano Ital. Dernier mois connu 4 36 213 LES INDICATEURS FRANÇAIS 1 940 5 Pol. Fr. 6,6 6 Sainte-Croix Ile-de-France Taux d'épargne 6,8 35 176 All. Taux de variation du PIB, par an, en % 7 Pol. Hambourg 234 a PARMI LES 37 RÉGIONS dépassant le seuil de 125 % de la moyenne de l’UE, 7 se situaient au Royaume-Uni, 6 en Allemagne et en Italie, 4 aux Pays-Bas et en Autriche, 2 en Belgique et en Finlande, et 1 en République tchèque, en Espagne, en France, en Irlande et en Suède, ainsi que dans le grand-duché de Luxembourg. Parmi les nouveaux Etats membres, la seule région concernée était Prague, en République tchèque. a CONTRAIREMENT à ce que pourrait laisser croire l’ampleur des délocalisations, ce sont les pays d’origine de cette industrie qui continuent de concentrer l’essentiel de la main-d’œuvre : l’Allemagne (près de 40 %), la France (13 %), le Royaume-Uni (10 %), l’Italie et l’Espagne (8 % chacun), alors que la République tchèque et la Pologne n’en occupent que 4 % chacune. REGAIN DE CROISSANCE AU MEXIQUE 34 Podlachie 315 a EN 2002, LE PRODUIT INTÉRIEUR BRUT (PIB) par habitant des 254 régions de l’UE25, exprimé en standards de pouvoir d’achat, était près de quatre fois plus faible dans la région la plus pauvre, en Pologne, que dans la plus riche, la région de Londres. a EN 2001, PLUS DE 2 MILLIONS de personnes travaillaient dans l’industrie automobile, dont plus de la moitié dans le secteur de la construction de véhicules automobiles. La fabrication d’équipements automobiles représentait près de 40 % de l’emploi dans cette branche. pays émergents Pol. Lux. Source : Eurostat Grèce et Luxembourg : données non disponibles 33 Warmie-Mazurie Luxembourg 0 Pa b pu 0 l Po liq Ba ys 1,3 2,7 4,1 5,8 6,2 Au s e n og 32 Pol. Belg. rk 0 l Be he c tri 1,5 10,7 ue Pol. Bruxelles c q gi Lublin Basses-Carpates R.-U. q hè t ue Les dix plus bas Londres ue 1,7 F Les dix plus élevés i Un ce n ra 14,3 47,1 l Al 1,7 ag em Source : PNUD U ne économie qui se redresse lentement après vingt-trois ans de guerre et de chaos, sans pour autant que cette amorce de croissance soit équitablement partagée. L’Afghanistan reste largement à la traîne, tant au regard des Etats voisins que d’autres nations plus lointaines, elles aussi en mal, développement ; c’est ainsi que peuvent être résumées les conclusions du volumineux rapport – le premier du genre concernant ce pays – sur le développement humain que le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) vient de publier. Un Etat qui, après s’être débarrassé du régime des talibans, en 2001, suite à l’intervention militaire d’une coalition dirigée par les Etats-Unis, est entré dans un processus de transition vers la démocratie après l’élection présidentielle d’octobre 2004 – la première dans l’histoire de l’Afghanistan –, marquée par la victoire du président Hamid Karzaï. Sous l’autorité du pouvoir posttalibans, le produit intérieur brut (PIB), excluant les activités liées à la production et à l’exportation d’opium qui restent la principale source de revenus (elles représentent 32,8 % du PIB), a atteint l’équivalent de 4,05 milliards de dollars en 2002, soit une progression de 25 % à 30 % sur 2001. Le secteur agricole, qui représente environ 52 % du PIB « officiel », a contribué à lui seul à une bonne moitié du résultat final. Pour l’année 2003, les estimations faites par les auteurs du rapport tablent sur une croissance de 16 %. Ce pourcentage devrait se maintenir autour de 10 % à 12 % par an au cours de la prochaine décennie, selon leurs projections. Pour positif qu’il soit, ce retour de la croissance n’a pas atténué les inégalités qui demeurent. En 2003, les Afghans les plus pauvres, qui représentent encore 30 % d’une population évaluée à quelque 24 millions d’habitants, n’ont recueilli que 9 % du revenu national, le tiers de la population la plus aidée en accaparant 55 %. Cet- te dernière tranche se trouve en priorité à Kaboul, la capitale, et en milieu urbain en général, là où résident 28,8 % de la population. Avec 822 dollars de revenu annuel par habitant (en parités de pouvoir d’achat), l’Afghanistan est sans doute le plus mal loti de la région, y compris par rapport à d’exRépubliques soviétiques comme le Tadjikistan (980 dollars). Mais c’est au vu de l’indicateur de développement humain établi par le PNUD que la photographie sociale du pays est la plus sombre. Selon la version 2004 de cet indice, l’Afghanistan se situait encore au 173e rang mondial sur un total de 178 pays recensés. Seules quelques nations subsahariennes sont encore plus mal notées. Un Afghan sur deux peut être considéré comme pauvre, selon les critères des Nations unies (moins de 2 dollars par jour), un peu plus de 20 % de la population, essentiellement rurale, consommant moins de 2 000 calories par jour, la moitié de cette même population souffrant chroniquement de la sécheresse. Dans ces conditions, il ne faut pas s’étonner que l’espérance de vie soit seulement de 44,5 ans en Afghanistan, soit vingt ans de moins que la moyenne des pays environnants. Hommes et femmes sont sur ce point quasiment à égalité. Au chapitre de la santé, une femme meurt en couches toutes les 30 minutes et un enfant sur cinq meurt avant l’âge de 5 ans, un des taux de mortalité infantile les plus élevés au monde. Le décès d’un enfant sur huit est dû aux maladies résultant de l’eau contaminée. Les auteurs du rapport soulignent toutefois les progrès accomplis en matière de prévention et de vaccination contre les maladies infantiles. Pour ce qui est des femmes afghanes, leur sort est encore peu enviable, seul celui de leurs homologues du Niger ou du Burkina-Faso étant effort accompli depuis deux ou trois ans pour leur permettre d’accéder à l’éducation et à l’espace public, la nouvelle Constitution stipulant que les hommes et les femmes ont désormais des droits et des devoirs égaux. Quelques sièges sont ainsi réservés aux femmes à l’Assemblée nationale. Grâce aux efforts entrepris par les Afghans eux-mêmes sur la voie de la démocratisation, d’une meilleure sécurité intérieure et d’un respect des droits humains et avec le concours de l’aide internationale (les bailleurs de fonds se sont engagés à verser près de 6 milliards de dollars pour les six prochaines années), l’Afghanistan peut espérer un développement plus harmonieux. Mais il lui faut compter avec l’afflux de réfugiés encouragés par la normalisation de la situation. Depuis la chute des talibans, plus de Illettrées pour 87 % d’entre elles, les femmes afghanes sont encore très souvent victimes de malnutrition, de viols et de violences domestiques, de mariages forcés et d’exclusion de la vie publique pire, selon un indicateur spécifique établi par le PNUD en fonction du sexe. Les habitudes culturelles, mais aussi les années de discrimination et de pauvreté, les ont particulièrement affectées. Illettrées pour 87 % d’entre elles, les femmes afghanes sont encore très souvent victimes de malnutrition, de viols et de violences domestiques, de mariages forcés et d’exclusion de la vie publique. Cela en dépit de l’incontestable 1,8 million d’Afghans sont revenus du Pakistan, auxquels se sont joints 600 000 compatriotes en provenance d’Iran. Il en résulte un besoin massif d’intégration qui s’ajoute au problème posé par un million de personnes déplacées que compte le pays, le chiffre le plus important au monde derrière celui du peuple palestinien. Serge Marti LE MONDE/MARDI 1er MARS 2005/V FOCUS La remontée des taux d’intérêt à long terme réveille la crainte d’un krach obligataire pour le patron de la réserve fédérale américaine, alan greenspan, le comportement des marchés reste une énigme UNE HAUSSE BRUTALE Taux de l'emprunt d'Etat français à dix ans, en % 4,2 4,199 4,0 Le 23 février 3,754 3,8 3,6 3,4 Septembre Octobre Novembre Source : Bloomberg F aut-il craindre une remontée généralisée des taux d’intérêt à long terme dans le monde ? Le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Alan Greenspan, vient en tout cas de prouver qu’il demeure, de très loin, la personnalité la plus influente de la planète en matière financière. Quelques mots prononcés par lui, mercredi 16 février, ont suffi à semer le trouble et à provoquer une vive remontée de rendements obligataires aux Etats-Unis mais aussi en Europe (en France, celui de l’emprunt d’Etat à dix ans est passé de 3,50 % à près de 3,80 %). « Pour le moment, le comportement largement inattendu des marchés obligataires mondiaux reste une énigme », a-t-il déclaré devant le Congrès. Aux yeux de M. Greenspan, l’énigme réside dans le fait que, au cours des derniers mois, les rendements des obligations ont continué à reculer malgré le resserrement de la politique monétaire américaine. Pendant que la Fed augmentait son taux d’intervention de 1 %, le taux du bon du Trésor américain à dix ans reculait dans les mêmes proportions. Ce sont ces mouvements de sens opposé qui perturbent M. Greenspan. « Ce développement contredit largement l’expérience qui suggère qu’une hausse des taux d’intérêt à court terme est généralement accompagnée par une hausse des rendements à long terme, a souligné M. Greenspan. Les mouvements des prix des obligations pourraient être une aberration à court terme, mais il faudra du temps avant que nous puissions mieux comprendre les forces sous-tendant l’expérience récente. » De fait, la perplexité de M. Greenspan rejoint celle que de nombreux économistes ont depuis longtemps « Y a-t-il quelque chose de pourri au royaume du crédit ? », s’interrogeait le lundi 21 février, dans le quotidien Les Echos, Valérie Plagnol, chef stratégiste de CICMarchés. Pas encore, mais il est peutêtre temps de s’en inquiéter. Car un constat s’impose : deux ans après le début d’une solide reprise économique mondiale et malgré six hausses consécutives de taux d’intérêt directeurs de la Fed, la ruée vers les obligations continue ». Mme Plagnol souligne que « le phénomène concerne non seulement la dette publique américaine et européenne, mais aussi la dette obligataire des entreprises et celle des grands pays émergents ». Plusieurs pistes sont avancées pour expliquer cette apparente anomalie. La première est la conviction des investisseurs qu’un retour de l’inflation dans un horizon prévisible est impossible compte tenu de la nouvelle donne économique. La Décembre Janvier 2004 2005 Février mondialisation, avec l’ouverture des économies et la concurrence de pays à bas coût de main-d’œuvre qu’elle implique, constituerait un rempart infranchissable contre l’augmentation des prix dans les nations industrialisées. Dans ces conditions, l’achat d’emprunts deviendrait un placement presque sans risque (l’inflation au contraire dévalorise les obligations dans la mesure où elle érode la valeur des explications rationnelles à ce mouvement. Le marché obligataire serait victime d’une bulle spéculative, comme l’avait été le marché boursier à la fin des années 1990. C’est ce que laisse entendre M. Greenspan, qui affirme que « l’Histoire nous dit que les gens qui connaissent une longue période de stabilité sont enclins aux excès ». « Les acteurs des marchés financiers semblent très confiants dans l’avenir (…) et plutôt disposés à prendre des risques ». Si tel est le cas, il faudrait alors s’attendre au pire, c’est-à-dire à un krach obligataire comme il avait pu s’en produire un en 1992. Avec des conséquences économiques graves, et notamment le risque qu’une vive remontée des taux d’intérêt à long terme entraîne dans son sillage un krach immobilier. En France, la hausse des prix des maisons et des appartements s’est nourrie des conditions d’emprunts historiquement avantageuses. Les taux des crédits immobiliers sont à leur plus bas niveau depuis vingt ans. En février, le taux applicable pour un prêt d’une durée de quinze ans était de 3,60 % alors que, en jan- La mondialisation, avec l’ouverture des économies et la concurrence de pays à bas coût de main-d’œuvre qu’elle implique, constituerait un rempart contre l’augmentation des prix dans les nations industrialisées coupons versés annuellement). De surcroît, en l’absence de tensions inflationnistes, les banques centrales pourraient continuer à mener des politiques monétaires relativement accommodantes. A cet élément s’ajoute le fait que les banques centrales asiatiques, pour freiner la baisse du billet vert, achètent massivement des bons du Trésor américain. Ces acquisitions permettent le maintien de taux d’intérêt à de bas niveaux. D’autres estiment qu’il est vain de chercher des vier 2000, il était de 5,70 %. Parallèlement à ce reflux des rendements, la durée des prêts s’est allongée, pouvant atteindre jusqu’à trente ans. L’Etat français lui-même vient de porter cette logique d’allongement des échéances à un degré qui n’avait jamais été atteint dans le monde en lançant, le 18 février, un emprunt de 6 milliards d’euros à cinquante ans. Avec succès, preuve de la confiance – excessive ? – des investisseurs. Pierre-Antoine Delhommais Jusqu’à présent, la chute du dollar n’inquiète pas Washington le trésor américain a perdu une bonne partie de son influence aux états-unis et à l’étranger NEW YORK de notre correspondant eorge W. Bush n’a pas fait allusion, à l’occasion de son voyage en Europe, du 21 au 24 février, ni lors de ses discours d’investiture, en janvier, pas plus qu’à l’occasion de son message sur l’état de l’Union, en février, aux problèmes monétaires. Pourtant, ils pourraient bien un jour se rappeler à lui. La récente rechute du dollar illustre la nervosité des cambistes. Il a suffi que la Banque centrale de Corée du Sud évoque, le 23 février, une diversification de ses réserves de change au détriment du billet vert pour provoquer un début de panique. « Si les marchés financiers perdent confiance dans le dollar car l’administration ne montre aucune volonté de réduire le déficit budgétaire, alors la question monétaire pourrait bien empoisonner le second mandat de M. Bush et même les relations internationales », estime Ashraf Laidi, responsable des études de change du MG Financial Group. La baisse du billet vert, de 35 % depuis trois ans face à l’euro et de 25 % face au yen, est déjà une sour- G ce de tensions entre les Etats-Unis d’un côté et l’Europe et l’Asie de l’autre. Il y a un mois, Hervé Gaymard, le ministre français des finances, soulignait que « l’Europe a payé jusqu’à aujourd’hui une part trop importante au réajustement monétaire ». Son homologue allemand, Hans Eichel, demandait « aux EtatsUnis de réduire leurs déficits, chacun doit jouer son rôle ». A la fin de l’année 2004, le premier ministre chinois Wen Jiabao avait été plus direct. Se plaignant de la baisse du dollar, il s’était interrogé : « Est-ce que les autorités compétentes pourraient faire quelque chose à ce sujet ? » Les Chinois se montrent d’autant plus critiques qu’ils font l’objet de pressions de Washington pour abandonner le lien rigide entre le yuan et le dollar. Le déficit commercial américain avec la Chine a atteint, en 2004, le niveau sans précédent de 161 milliards de dollars. Mais Pékin résiste dans la crainte de casser sa croissance. En Asie comme en Europe, la capacité et surtout la volonté des dirigeants américains d’organiser l’économie mondiale dans l’intérêt commun sont mises en doute. Il y a vingt ans, les Etats-Unis et les grandes puissances étaient capables d’adopter les accords du Plaza pour contrôler les évolutions monétaires. Des secrétaires au Trésor de poids comme le républicain James Baker et ultérieurement le démocrate Robert Rubin étaient à même de limiter l’envolée du dollar dans les années 1980 et de faire face aux crises monétaires des années 1990 en Amérique latine, en Asie et en Russie. Mais le Trésor américain a perdu une bonne partie de son influence et de son prestige, aux Etats-Unis et à l’étranger. M. Bush manifeste un intérêt limité pour les problèmes économiques mondiaux et ses secrétaires au Trésor ne pèsent pas sur les décisions de l’administration. Cela a un prix. L’échec de Washington à contraindre la Chine à adopter des taux de change flottants et à rallier d’autres pays pour faire pression sur Pékin illustre une perte de pouvoir économique. « Chacun doit s’adapter à une situation où on ne peut plus compter sur l’Amérique », souligne Hideo Kumano, économiste de DaiIchi Life « C’est d’autant plus dangereux que, le passé l’a prouvé, l’égoïsme des nations peut transformer des crises financières, anodines à l’origine, en catastrophes », ajoute-t-il. bouc émissaire Le président américain et son secrétaire au Trésor, John Snow, ne voient pour le moment que des avantages à la baisse du dollar. Elle permet, au moins en théorie, de réduire le déficit commercial et de soutenir les entreprises américaines sans avoir pour le moment trop de conséquences négatives sur le financement des déficits. M. Snow considère que l’économie américaine continue à faire l’envie du reste du monde, et qu’il n’y a pas de risques de voir les investisseurs étrangers cesser de prêter 600 milliards de dollars par an aux Etats-Unis pour financer le trou de la balance des paiements. Le secrétaire au Trésor laisse entendre que l’Europe a trouvé un bouc émissaire facile à son incapacité à avoir une croissance plus forte. « Le niveau actuel des déficits est trop important, ils doivent diminuer et ils vont diminuer, explique M. Snow. Mais les Etats-Unis restent un modèle de réussite » HISTOIRES DES MATIÈRES PREMIÈRES par Philippe Chalmin L’élasticité du caoutchouc « les prix du caoutchouc sont trop élastiques ! » La célèbre remarque de l’un des personnages dessinés en son temps par Plantu à la « une » du Monde a certes fait mouche mais elle s’applique au fond assez mal à la sève de l’hévéa, l’arbre qui pleure ! Non pas que l’histoire du caoutchouc ne soit faite de crises et de rebondissements, de déplacements d’un continent à l’autre, de Manaus au Liberia en passant par les sortilèges malais et indochinois. Mais dans la période la plus récente, le marché du caoutchouc, concentré pour l’essentiel en Asie du SudEst, a fait l’objet d’un contrôle relativement efficace d’abord dans le cadre d’un accord international puis directement par les producteurs eux-mêmes. On connaît l’histoire du caoutchouc : « découvert » par La Condamine au XVIIIe siècle, utilisé de manière industrielle grâce aux découvertes de Macintosh et Goodyear, suivies par les innovations de Dunlop et de Michelin. On le sait aussi exploité par les seringueiros de la forêt amazonienne, « volé » en 1876 par un planteur britannique qui parvint à faire germer quelques graines en Angleterre avant que de les envoyer à Ceylan et de là d’essaimer dans toute l’Asie du Sud-Est. De l’épopée brésilienne, il ne reste plus que la légende de Manaus et de son opéra. En Afrique, la célèbre plantation de 400 000 hectares de Firestone, au Liberia, n’est plus que décombres. La production de caoutchouc est aujourd’hui, pour l’essentiel, asiatique : les vieilles exploitations malaisiennes et indochinoises ont cédé le pas aux producteurs thaïlandais et indonésiens, qui disposent d’une main-d’œuvre plus abondante. main-d’œuvre féminine Ignorant toute contrainte extérieure, l’administration entend rendre définitives les baisses d’impôts et faire adopter par le Congrès la réforme du système de retraite, qui contraindra l’Etat fédéral à emprunter dans les prochaines années entre 1 000 et 2 000 milliards de dollars. Cela revient, selon les calculs de plusieurs économistes, à pérenniser le niveau du déficit budgétaire pour une décennie. Si le gouvernement américain parvient à ses fins, le billet vert pourrait alors vraiment décrocher. Une perte de confiance soudaine dans la devise américaine, une envolée des taux d’intérêt et une dégringolade de la Bourse pourraient provoquer une récession. Le risque est d’autant plus réel qu’il n’y aura plus, à partir de janvier 2006 à la tête de la Réserve fédérale américaine, la présence rassurante d’Alan Greenspan. A 79 ans, le banquier central le plus respecté de la planète prendra une retraite méritée. Or, les crises monétaires à répétition des années 1990 ont donné deux leçons : elles sont toujours liées aux conditions de financement de plus en plus précaires d’un pays et elles sont impossibles à prévoir. « Le financement du déficit des paiements des Etats-Unis s’est passé nettement mieux au cours des dernières années que ne le pensaient un certain nombre d’experts », écrit Roger Kubarych, ancien économiste en chef de la Bourse de New York et membre aujourd’hui du Council on Foreign Relations (Conseil des relations extérieures). « Cela ne veut pas dire que la stabilité du marché doit être considérée comme garantie pour toujours », ajoute-t-il. Eric Leser C’est que la culture de l’hévéa et la récolte du latex sont peu mécanisables et font traditionnellement appel à une main-d’œuvre importante, souvent féminine. Contrairement aux cartes postales jaunies des vieilles plantations coloniales, plus des trois quarts de la production asiatique sont le fait de petits planteurs familiaux. Elastique, le marché du caoutchouc le fut dès l’origine, lié très étroitement aux aléas conjoncturels de son principal débouché, le secteur automobile. En 1922, on assista à un premier effort de contingentement de la production dans le cadre du plan Stevenson, mis en place dans les colonies britanniques ; mais il fut emporté par la crise de 1929, qui provoqua un véritable effondrement des cours. En 1934, ce fut la signature du premier véritable accord international entre producteurs qui visait à réguler production et exportations. La seconde guerre mondiale provoqua sa disparition et par ailleurs fut l’occasion du développement des caoutchoucs synthétiques, qui représentent aujourd’hui à peu près 60 % de la consommation mondiale d’élastomères. L’idée de la stabilisation fut reprise dans les années 1970 dans le cadre du programme intégré des produits de base lancé lors de la réunion de la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (Cnuced) à Nairobi en 1976. Le caoutchouc naturel fut en fait le seul produit pour lequel on parvint à signer un nouvel accord de stabilisation fondé sur un mécanisme de stock régulateur. Négocié en 1979, il put encore bénéficier de la présence des Etats-Unis, quelques mois avant le virage radical de leur politique en ce domaine et le début de l’isolationnisme libéral reaganien. fourchette de stabilisation Durant ses vingt années de fonctionnement – un record –, l’accord international eut une efficacité raisonnable : pendant six ans seulement les prix se situèrent à l’extérieur de la fourchette de stabilisation de l’accord : au-dessus en 1980, 1988 et 1994-1995, au-dessous en 1982 et 1985. L’action du stock régulateur était, il est vrai, appuyée par la cohésion entre les trois grands producteurs, Malaisie, Indonésie, Thaïlande. En 1999, cependant, le stock se révéla incapable d’enrayer la baisse des prix faute de financements supplémentaires. L’accord sur le caoutchouc était alors le dernier survivant de tous les accords de stabilisation des marchés de matières premières : en ces temps d’économie de marché triomphante, ce n’était vraiment plus une problématique à la mode, et on jugeait le mécanisme du stock peu efficace et trop coûteux. En février 1999, la Thaïlande décida de se retirer, et, le 30 septembre 1999, il fut décidé de mettre fin à l’accord international et de liquider le stock, qui était alors de 135 000 tonnes. Les deux années suivantes, le marché du caoutchouc fut particulièrement déprimé, subissant le contrecoup de la récession mondiale de 2001-2002. En juillet 2001, les trois grands producteurs, qui pesaient 62 % de la production mondiale, décidèrent la création d’un conseil tripartite, transformé en octobre 2003 en International Rubber Company. A l’origine, il s’agissait de réduire la production (de 4 %) et les exportations (de 10 %). Par la suite, le consortium devait pouvoir intervenir directement sur les marchés. L’occasion ne s’est pas présentée puisque, depuis 2003, les prix du caoutchouc ont été particulièrement soutenus du fait de la reprise mondiale et de la dynamique chinoise, dont la demande a augmenté de 75 % entre 1999 et 2005. Les producteurs se sont dotés d’un outil de coordination et d’intervention qui devrait à l’avenir leur permettre de modérer l’élasticité des prix d’un produit sensible aussi bien aux fluctuations du pétrole (pour le caoutchouc synthétique) qu’à l’apparition de nouveaux producteurs comme le Vietnam : un exemple à méditer pour nombre d’autres matières premières et qui montre bien qu’un minimum de collaboration entre producteurs ne nuit pas à l’efficacité des marchés. Philippe Chalmin est professeur associé à l’université Paris-Dauphine. VI/LE MONDE/MARDI 1er MARS 2005 TRIBUNES Un peu de reconnaissance à l’égard des déficits américains ! LIVRES par Philippe Arnaud Alternatives concrètes > DICTIONNAIRE DE L'AUTRE ÉCONOMIE, sous la direction de Jean-Louis Laville et Antonio David Cattani (Desclée de Brouwer, 564 p., 32 ¤) l'ouvrage comporte cinquante-six articles, qui vont d'« Altermondialisation » à « Utopie » en passant par « Biens publics mondiaux », « Commerce équitable », « Décroissance », « Développement durable », « Economie informelle », « Services de proximité », « Tiers secteur ». Une cinquantaine d'auteurs environ, dont beaucoup d'économistes français – citons entre autres Thomas Coutrot, Jean Gadrey, Dominique Méda, Bernard Perret, René Passet, Guy Roustang... –, mais aussi d'Amérique latine, ont participé à sa rédaction, sous la direction de Jean-Louis Laville, professeur au Conservatoire national des arts et métiers, et Antonio David Cattani, professeur à l'université de Porto Alegre. Saluons d'abord le travail éditorial. Ce pavé de près de 700 grammes est très lisible et tout à fait maniable. Les articles sont reliés entre eux par des renvois. Pour chacun, une définition, un historique de la notion, un point sur les débats en cours, une bibliographie. Tout cela assure l'unité de l'ensemble, et en fait un outil de travail de référence. « L'Autre économie, écrivent MM. Laville et Cattani, n'est pas une économie rêvée, c'est une économie qui existe, tant au niveau théorique que pratique, mais qui est occultée dans les versions dominantes de l'économie fournies par la plupart des médias comme la recherche et l'université. » Le but de ce dictionnaire est donc de présenter et de clarifier les diverses facettes de cette alter-économie. Il en offre ainsi une sorte de synthèse fragmentée, la seule qui soit sans doute possible aujourd'hui, en l'absence de socle théorique qui fasse le poids. On ne trouvera donc pas une thèse dans cet ouvrage, mais plusieurs. On y découvrira des pistes de réflexion parfois divergentes, des croisements inédits, des itinéraires de découvertes à construire soi-même, à travers la théorie économique, mais aussi à la rencontre de pratiques sociales méconnues. réelle plus-value C'est sur les propositions concrètes, d'ailleurs, que le livre apporte une réelle plus-value. Que ce soit sur le commerce équitable, sur le rôle des femmes dans l'économie solidaire, sur la monnaie sociale, on vérifie – si c'était encore nécessaire – que les meilleures idées gagnent toujours à se frotter à la réalité. Comme si on avait définitivement tourné la page des grandes théories totalisantes et globalisantes. Ce n'est pas le dernier article, intitulé « Utopie », en forme d'avis de décès, qui incitera à penser le contraire. L'auteur de l'article préfère d'ailleurs parler aujourd'hui de « concrétisation de l'utopie dans la lutte contre les dogmatismes, messianismes et déterminismes structuraux, contre la servilité et la violence, finalement contre la domination des minorités réactionnaires et tutélaires ». Utopie modeste, utopie moderne ? En attendant un nouveau Marx ou un nouveau Keynes, qui ne viendront sans doute pas, on peut donc mettre ce recueil dans la poche arrière de son sac à dos. parutions a ATTENTION, CHASSEURS DE TÊTES !, de Jean-Claude Lasanté et Bernard Lalanne Ils sont 6 000 en France à exercer cette drôle d’activité, et le grand public connaît finalement assez peu de chose sur eux. Cet ouvrage sur les mœurs de cette profession, écrit par le « pape » de la chasse de têtes en collaboration avec un journaliste, devrait rappeler des souvenirs aux heureux chassés et répondre à la curiosité des candidats en recherche d’emploi, qui ne fouleront jamais les moquettes épaisses et les adresses prestigieuses des chasseurs (Bourin éditeur, 208 p., 19 ¤). C. Ro. a LES ÉCONOMIES DE L’EUROPE OCCIDENTALE, de Jean-Marcel Jeanneney et Georges Pujals Voici un livre dont on rêverait d’avoir le site Internet en vis-à-vis ! C’est, en effet, à un véritable travail de bénédictin que se sont livrés JeanMarcel Jeanneney, ancien ministre du général de Gaulle et fondateur de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), et Georges Pujals, actuellement en doctorat d’économie à Sciences-Po. Ils ont recensé dans cet ouvrage les principales statistiques économiques et financières relatives aux pays de l’Europe occidentale, aux Etats-Unis et au Japon, de 1972 à 2002. On y trouve les taux de natalité et de mortalité, les produits intérieurs bruts par habitant, les indices des prix à la consommation, les taux d’épargne des ménages, etc., le tout en série longue et classé en neuf chapitres : démographie, comptes nationaux, productions, prix, revenus, emploi, monnaies et crédit, finances publiques, relations économiques internationales. A la fin du livre, figure aussi une chronologie qui mentionne les principaux événements mondiaux et nationaux ayant eu des répercussions économiques. Le livre débute d’ailleurs en 1972, soit l’année précédant le premier choc pétrolier. Dans un premier chapitre, les deux auteurs replacent ces trente ans d’économie dans un cadre plus large, remontant au milieu du XIXe siècle, et esquissent deux scénarios, l’un sombre, l’autre lumineux, pour les trois décennies à venir. Vaste programme, aurait dit le général ! (Fayard, décembre 2004, 770 p., 26 ¤). A. B.-M. LE GUIDE DES ÉTATS-MAJORS DES GRANDES ENTREPRISES 2005 a Pour cette nouvelle édition, les concepteurs du Guide des états-majors ont décidé d’élargir le panel des sociétés répertoriées en présentant 450 entreprises et non plus 400, les principaux critères de sélection demeurant le chiffre d’affaires pour les entreprises industrielles et commerciales, et le total du bilan pour le secteur financier. Au fil des pages, on découvre donc les organigrammes des directions générales et les conseils d’administration ou de surveillance ainsi que le parcours personnel et professionnel des dirigeants avec 2 000 biographies détaillées (L’Agefi éditions, 819 p., 215 p., 28 ¤). M.-B. B. par Kenneth Rogoff A u moment où le dollar faible pend comme l’épée de Damoclès au-dessus de l’économie mondiale, il est de bon ton de déplorer la prodigalité des Américains et leur tendance à dépenser plus qu’ils ne gagnent. Mais ce qu’on ne dit pas est que, grâce aux déficits commerciaux abyssaux de l’Amérique, le plus grand souci des ministres des finances des pays en développement est aujourd’hui d’empêcher leurs monnaies de grimper trop vite face au dollar. Cela n’arrive pas si souvent ! Les pays frappés de façon chronique par des crises d’endettement, du Mexique à la Russie en passant par la Corée du Sud, doivent tous repousser les capitaux en provenance d’investisseurs à la recherche d’un point de chute alors que le dollar s’effondre. Généralement, lorsque le monde sort d’une période de ralentissement économique et que les taux d’intérêt augmentent, au moins un ou deux marchés émergents en subissent le contrecoup de façon spectaculaire. Et pourtant, cette foisci ce ne sera probablement pas le cas, du moins pas pour cette année. Certes, le contexte politique de certains pays émergents s’est nettement amélioré. Le Brésil et la Turquie, par exemple, ont adopté des politiques favorables au marché, leurs économies ont été rendues plus flexibles et leur croissance s’annonce plus durable. Mais peut-on en dire autant du Mexique, où les réformes sont au point mort, et de la Russie, qui fait machine arrière ? Dans ces pays, grâce aux dépenses effrénées des Etats-Unis et aux déficits qui en résultent, les monnaies retrouvent l’apparence de bons investissements pour 2005. Il faudrait donc se montrer un peu plus reconnaissant à l’égard des déficits américains. Même si le propos est provocateur, est-ce si facile pour une économie de 12 000 milliards de dollars de continuer à vivre au-dessus de ses moyens, année après année, simplement pour soutenir la bonne réputation de stabilité d’autres pays ? Il faut travailler dur pour s’endetter ainsi quand on dispose d’autant d’argent. Commençons par le consommateur américain, qui avale tout ce qu’il peut et qui n’épargne pratiquement rien. L’opulent système financier de son pays lui permet d’acheter des voitures de luxe pratiquement sans acompte, d’emprunter chaque année davantage et de dépenser jusqu’au dernier centime. Il peut prendre sa retraite de plus en plus tôt, avec une épargne de plus en plus réduite. Il faut du cran pour vivre comme ça ! Bien entendu, le gouvernement des Etats-Unis participe amplement à cet effort. Lorsque le président George W. Bush a pris ses fonctions en 2001, il disposait d’excédents budgétaires à perte de vue. Il faut beaucoup de ténacité pour dilapider, comme il l’a fait, 5 000 milliards de dollars de finances publiques en un temps si court ! Peut-être que certains Européens et les Japonais sont hautement mécontents d’avoir retiré aussi peu de bénéfices de leurs investissements américains. Cela s’explique en partie par la baisse du dollar, qui fait que ces placements ont mauvaise mine une fois convertis en yens ou en euros. Il est vrai que le calendrier des événements a joué contre eux : ainsi, beaucoup d’Européens ont acheté sur les marchés financiers américains lorsqu’ils étaient au plus haut, en 1999 et 2000, en étant contraints de vendre ensuite à bas prix après l’effondrement de 2001. Les Japonais ont subi le même sort sur le marché de l’immobilier : des financiers nippons ont investi dans des lieux prestigieux comme le Rockefeller Center à New York et le Pebble Beach Golf Club en Californie, avant de devoir revendre par la suite au plus bas. Ces mésaventures ont été une aubaine pour les Américains, puisqu’elles ont permis de diminuer leur dette envers les étrangers. « Il est peut-être encore trop tôt pour boire à la santé de la consommation insensée des Américains. Mais tout de même, n’est-ce pas généreux de leur part de permettre aux autres pays d’avoir l’air si mesurés et si économes, même de façon temporaire » Baisser les impôts était somme toute assez facile, mais pour augmenter les dépenses dans pratiquement tous les domaines, comme cela a été fait, il fallait de la suite dans les idées. Bien sûr, la décision d’envahir l’Irak a largement contribué à pousser les finances du pays dans le précipice, mais cela est une autre affaire. Alors, pourquoi le monde entier est-il si peu reconnaissant à l’égard des Etats-Unis ? Malheureusement, cette situation ne peut pas durer éternellement. Soit les étrangers vont chercher à faire de meilleurs bénéfices aux Etats-Unis, et rendre plus compliqué l’endettement des Américains, soit ils vont se retirer et investir ailleurs. Dans les deux cas, le dollar continuera à baisser. Jusqu’où peut-il effectivement baisser ? D’après mes calculs, il doit encore perdre 15 % de sa valeur par rapport à son niveau actuel pour que le déficit commercial américain reprenne le chemin de l’équilibre. Dans l’idéal, les monnaies asiatiques s’apprécieraient alors de plus de 15 % tandis que les devises européennes gagneraient un peu moins. Mais c’est l’inverse qui risque de se produire, avec un euro atteignant 1,50 dollar, voire davantage. Les gouvernements tentent de résister à la chute du dollar, mais dans un monde caractérisé par la fluidité des marchés de capitaux, ils n’y parviendront pas aisément, même en Asie. En outre, même si la politique des Etats-Unis permet pour le moment aux autres pays de faire bonne figure, cette situation pourrait devenir inconfortable si la chute du dollar entraîne une flambée des taux d’intérêt et un ralentissement durable de l’économie mondiale. Certains pays qui ont l’air d’être aujourd’hui en position de force pourraient traverser soudainement une crise financière, semblable à celles qu’ils pensaient avoir laissée derrière eux. S’ils réussissent à éviter les conséquences immédiates d’un effondrement du dollar, ces pays devront prendre garde à l’effet boomerang. Les taux de change ont en effet la mauvaise habitude de transgresser parfois leur zone d’équilibre, pénalisant ainsi les pays qui ont trop dépensé en s’appuyant sur des estimations de revenus trop optimistes. Il est donc peut-être encore trop tôt pour boire à la santé de la consommation insensée des Américains. Mais tout de même, n’est-ce pas généreux de leur part de permettre aux autres pays d’avoir l’air si mesurés et si économes, même de façon temporaire ? Kenneth Rogoff enseigne l’économie et les politiques publiques à l’université Harvard. Il a été économiste en chef du Fonds monétaire international. © Project Syndicate. L’association entre métiers du chiffre et métiers du sens paraît inévitable par Félicité Herzog, Philippe Lantschener et Antoine Rebiscoul I l y a un paradoxe secret dans les évolutions actuelles des entreprises. Plus elles se financiarisent et deviennent lisibles pour les acteurs de marché, et plus les ressorts essentiels de leur valeur, innovation, réactivité, spécificité du modèle de développement sont difficiles à faire reconnaître. L’essentiel de la valeur des entreprises réside aujourd’hui, curieusement, dans leurs survaleurs. Il y a un extraordinaire problème de ce qu’on appelle ainsi le goodwill, la valorisation de l’immatériel. Prenez un corps vivant, un corps social ou une œuvre d’art, découpez-le en morceaux : vous n’aurez plus son principe d’unité, qui n’est pas réductible à la somme de ses parties. De même, analysez une entreprise à partir de ses actifs tangibles et de ses fondamentaux, vous perdez son goodwill et sa valeur immatérielle. Lorsqu’une entreprise demande la confiance des marchés, ses actifs comptabilisables et patrimoniaux ont bien peu d’importance au regard de sa notoriété, de sa capacité d’innover et de se différencier. Devenus mobiles, les actifs de bilan s’échangent avec une rapidité égale à celle des produits finis consommables. Résultat : ces dernières années, en moyenne, le poids relatif des actifs immatériels des grandes entreprises cotées en Europe (indice SBF 120, hors secteur bancaire) représente l’équivalent de… 85 % des capitaux propres. Depuis les années 1990, une boucle sans fin s’est installée, dont la « nouvelle économie » ne fut pas qu’une bouffée délirante. Dès lors qu’il est considéré comme coûteux d’immobiliser du capital dans des capacités industrielles à long retour sur investissement, s’ouvre une chasse aux actifs avec son corollaire non dit : ce qu’on perd en capital immobilisé, il faut le regagner en valeur intangible. Les entreprises ont apporté des réponses à ce primat donné au coût du capital : sous-traitance, délocalisations, recherche de synergies par croissance externe, nouveaux services non industriels. Toutes ces réponses ont dématérialisé un peu plus les structures d’exploitation, afin de rendre le capital toujours plus fluide. Elles ont, dans un même mouvement, créé des masses considérables de valeurs intangibles, qu’il est de plus en plus difficile d’évaluer. L’essentiel n’est plus de produire, mais d’assembler. La matière est lourde. La conception, l’acte de synthèse scellé par une marque visible sont réputés agiles et évolutifs. La valeur des idées prend le pas sur celle de leur exécution. Le réel et le possible s’entremêlent, ce que la finance actuelle ne peut plus lire, ou alors au prisme d’extravagants excès d’appréciation. Tantôt on donne tout au possible, une bulle se crée. Tantôt on nie la réalité même de l’intangible dans le système de production, et le temps de l’entreprise devient si court qu’elle regarde son métier comme risqué. Le capital n’est plus un patrimoine constitué par une longue agrégation de savoir-faire secrets, immobilisés dans un outil de production stabilisé : les actifs immatériels sont des savoirs vifs, en mouvement permanent, tournés non vers l’accumulation mais vers la différenciation. Ils se multiplient avec une rapidité déconcertante : si je te donne une idée, je ne la perds pas en te la donnant. Mais, revers de la médaille, ils sont fortement volatils. Leur évaluation imbrique indissociablement – mais de manière parfois déséquilibrée – l’analyse de leurs fondamentaux et de leur valeur perçue par la société. investissements vitaux Ce que les métiers de la publicité savent depuis leur origine, la finance et la comptabilité sont en train de le découvrir : rendre public n’est pas un acte anodin, sans incidence sur la substance même de ce qui apparaît. Les actifs immatériels se prêtent peu aux méthodes éculées de la génération du profit. Leur rationalisation coûte que coûte peut détruire davantage de valeur qu’elle n’en crée. Certains coûts apparents sont, en fait, des investissements vitaux à la pérennité de l’activité – le problème : les identifier. La question cruciale est celle de l’incarnation des goodwills, de leur ancrage dans un système de signes sociaux établissant un lien avec le besoin et le désir des hommes. Existent d’ores et déjà, dans les confins de nos entreprises, tant de talents qui n’attendent que l’acte d’être nommés et révélés pour acquérir sens et valeur. Tel laboratoire de recherche et développement, jusqu’alors effacé derrière les produits, devient une entité propre, attractive par elle-même, détachable du reste de l’activité de l’entreprise : un actif. Telle filière d’approvisionnement alimentaire, exprimée auprès du consommateur, devient un label de valeur ajoutée – un goodwill potentiel –, récompensant les efforts de qualité et traçabilité du distributeur. Telle entreprise industrielle perdant son monopole réalloue ses actifs vers ses anciens usagers, désormais clients, et rend identifiable la pluralité de ses services en créant ainsi autant de valeurs intangibles. L’entreprise, dans ce contexte repensé, réussit le tour de force d’être à la fois peu consommatrice de capital immobilisé et d’acquérir une valeur perçue maximale. Son ressort secret, c’est d’orchestrer le rendement le plus habile possible de tendances et de modes de consommation, dont elle réussit l’appropriation alors même qu’elle a plus contribué à les magnifier qu’à les créer. Elle sublime des phénomènes sociaux qui, a priori, n’appartiennent à personne en particulier. Sa principale bataille, c’est la perpétuation de sa présence au cœur de l’espace public. Il est grand temps de tenter l’association, si souvent annoncée et repoussée, entre métiers du chiffre et métiers du sens. Pour cesser les destructions de valeur causées par une métrique inadaptée. Pour reconstruire un temps économique en adéquation avec la vie des idées et le rythme de la création, qui ne sont plus seulement l’impulsion, mais le cœur même de l’activité. Félicité Herzog est directrice des fusions et acquisitions de Publicis Groupe. Philippe Lentschener est président de Saatchi & Saatchi France. Antoine Rebiscoul est directeur de la GoodWill Company. EMPLOI alors que le taux de chômage vient de refranchir la barre des 10 %, la question du placement des demandeurs d’emploi est d’une actualité brûlante. surtout depuis que l’anpe en a perdu le monopole. les syndicats s’inquiètent de la casse du service public Le reclassement des chômeurs attire le secteur privé L ’Agence nationale pour l’emploi (ANPE) a perdu, depuis le vote par le Parlement du plan Borloo de cohésion sociale en décembre 2004, son monopole en matière de placement des chômeurs. Désormais, les spécialistes privés du recrutement et de l’intérim peuvent accompagner des demandeurs d’emploi. Objectif : raccourcir la durée d’indemnisation de ceux-ci, sachant qu’un chômeur « coûte », en moyenne par an, 1 500 euros de cotisations en moins et 22 500 euros d’allocations en plus. Il faut rappeler que le monopole de l’ANPE était théorique, puisque seulement 40 % des emplois vacants lui étaient notifiés par les entreprises. L’Agence recourait déjà au service de 4 000 sous-traitants privés, notamment dans le cadre du Plan d’aide au retour à l’emploi (PARE) pour lequel ceux-ci réalisent des évaluations de compétences des chômeurs. L’intersyndicale CGT, SNU, FO et CFTC de l’ANPE s’est inquiétée de longue date, de la « casse du service public de l’emploi ». « Notre inquiétu- de porte sur les conventions passées entre l’Unedic, l’ANPE et des agences privées. Par exemple, celle signée avec l’australien Ingeus et qui prévoit de lui payer 4 300 euros pour le placement d’un chômeur de moins de 50 ans et 6 000 euros pour celui d’un plus de 50 ans », s’exclame Régis Dauxois, secrétaire général adjoint de FO ANPE. « Le service public pouvait assurer ces placements grâce à la compétence de ses conseillers et à son réseau d’entreprises, poursuit-il. Nous, nous prenons en compte la situation humaine et professionnelle du chômeur et nous ne sélectionnons pas les cas les plus faciles. Alors que les acteurs privés – supposés plus efficaces que nous – ne vont se préoccuper que des plus employables et laisseront de côté ceux qu’ils estimeront trop éloignés du marché du travail, donc pas rentables pour eux… » Les agences de travail temporaire, grandes bénéficiaires du plan Borloo, ne veulent pas de conflit avec le service public. « Nous sommes conviés à participer à la remise au travail des demandeurs d’emploi et nous répondons à des appels d’of- fre de l’Unedic ou de conseils généraux pour trouver un emploi à des RMistes, commente Jean-Pierre Lemonnier, président de Manpower France. Il s’agira d’accompagner le chômeur, d’évaluer ses compétences et de le former. Mais l’ANPE restera le maître d’ouvrage du retour à l’emploi : en France, si on veut être efficace, il faut accepter une intervention publique forte et une collaboration avec les partenaires sociaux » Même son de cloche chez sident d’Adecco France, qui se prépare à recruter des centaines de consultants pour faire face à ces nouvelles tâches. Nous mettons à la disposition du service public de l’emploi, qui reste le décideur, notre connaissance du marché. Nous abordons avec modestie ces expérimentations. Il ne s’agira pas de dire si l’intérim est plus performant que l’ANPE, mais de travailler en confiance dans l’intérêt du chômeur. Une mise en concurrence serait dramatique ! » « La loi Borloo est astucieuse en ce qu’elle offre aux personnes et aux entreprises un réseau de 6 000 agences d’intérim françaises, sans qu’il en coûte au départ 1 euro à l’Etat philippe marcel, adecco france Adecco : « La loi Borloo est astucieuse en ce qu’elle offre aux personnes et aux entreprises un réseau de 6 000 agences d’intérim françaises, sans qu’il en coûte au départ un euro à l’Etat, déclare Philippe Marcel, pré- Du côté de l’ANPE, on confirme cette façon de voir l’avenir. « D’ores et déjà, nous confions le placement de certains demandeurs à d’autres opérateurs. Par exemple, nous orientons les jeunes vers les mis- sions locales, déclare Jean-Marie Marx, directeur général adjoint chargé du développement des services. Avec la loi de cohésion sociale, ce ne seront pas les opérateurs privés qui choisiront les demandeurs d’emploi à reclasser, mais nous qui leur adresserons les personnes qui, d’après leur profil, présenteront les plus grands risques de chômage longue durée. Nous nous sommes mis d’accord avec l’Unedic sur les expérimentations à mener. Après les contrats passés avec Maatwerk en région parisienne et Ingeus dans le Nord - Pas-de-Calais et en Haute-Normandie, nous préparons de nouvelles opérations pour le mois d’avril, mais nous ne traiterons jamais de cette façon des centaines de milliers de chômeurs, pour la bonne raison que cet accompagnement, ce coaching des personnes les plus en difficulté coûte plus de 4 000 euros par personne ! » L’ANPE a donc choisi en matière de placement d’assumer, encore plus que par le passé, un rôle de régulateur, bienvenu à un moment où le taux de chômage vient d’atteindre les 10 %. Alain Faujas Alain Lecanu, vice-président de l’Unedic « Il faut promouvoir de nouvelles méthodes » ALAIN LECANU f 2003 Secrétaire national à l’emploi et à la formation de la CFE-CGC (Confédération française de l’encadrement), à laquelle il a adhéré en 1986, Alain Lecanu, 52 ans, est également vice-président de l’Unedic. f Titulaire d’un BTS électronique, il est aujourd’hui cadre chez EADS. Sur quels critères l’Union nationale pour l’emploi dans l’industrie et le commerce (Unedic) a-t-elle décidé de faire partenariat avec le cabinet de placement australien Ingeus ? Tout s’est passé simplement : en mai 2004, le PDG d’Ingeus a écrit à l’Unedic pour présenter son action et faire part de son expérience. En 2003 déjà, nous avions fait appel à une société hollandaise du nom de Maatwerk, chargée de retrouver un travail à 150 chômeurs. Il s’agissait d’une expérience locale, à laquelle l’Agence nationale pour l’emploi (ANPE) n’était pas associée. Je crois que la moitié des chômeurs a retrouvé un emploi, ce qui n’est pas entièrement satisfaisant. Avec Ingeus, nous inaugurons un partenariat entre le service public de l’emploi et un cabinet de placement privé. Depuis quatorze ans, il est un acteur du marché de l’emploi australien. En 2003, Ingeus s’est implanté au Royaume-Uni. Le replacement des chômeurs a l’air efficace dans les pays anglo-saxons mais nous sommes conscients que le contexte français est différent avec l’éclatement du marché de la réinsertion que se partagent différents organismes dont l’Agence nationale pour l’emploi (ANPE), l’Association pour la formation professionnelle des adultes (AFPA) et l’Association pour l’emploi des cadres (APEC). Pourquoi l’Unedic n’a-t-elle pas lancé d’appel d’offres ? Le courrier d’Ingeus a simplement précédé notre démarche. L’Unedic n’a donc pas jugé nécessaire de lancer un appel d’offres. Nous avons vu dans la proposition australienne une bonne initiative, riche en enseignements. Il ne s’agit, pour l’instant, que d’une expérimentation. Si les résultats escomptés ne sont pas au rendez-vous, nous renégocierons un partenariat. Légalement, l’attribution d’un marché de 26 millions d’euros nécessite un appel d’offres. Le syndicat FO ANPE envisage d’ailleurs un recours en justice. Si certains syndicats préfèrent le terrain juridique, soit. Mais rien ne nous empêchera de soutenir un dispositif d’aide au retour à l’emploi. Nous avons étudié le dossier d’Ingeus et considéré que son action apportait un véritable avantage à l’ANPE. Il faut promouvoir de nouvelles méthodes, celle du « coaching » à l’australienne en est une. Chaque demandeur d’emploi rencontre son conseiller une fois par semaine pour fixer ses objectifs et faire le bilan. Plus on saura accompagner un chômeur, plus le suivi est efficace, et plus les chances sont grandes de voir correspondre l’offre et la demande d’emploi. Le service public de l’emploi estil en voie de disparition ? Nous assistons à la fin d’une époque. C’est, en tout cas, ce que permet la loi de cohésion sociale en signant la fin du monopole de l’ANPE en matière de reclassement de chômeurs. Cela ne signifie pas que l’agence pour l’emploi reste sur la touche. Au contraire, elle est partenaire de ce changement. La loi Borloo a confirmé le rôle de l’agen- ce dans le service public de l’emploi, aux côtés des collectivités locales. Nous n’en sommes qu’au stade de l’expérimentation d’un partenariat avec le privé, je le répète, il faut donc en relativiser la portée. La mise en concurrence de cabinets de placement, d’entreprises d’intérim et de l’ANPE n’était-elle pas une proposition du Medef ? Le patronat a été le premier à en parler, en effet. Mais il est impossible de s’opposer aux initiatives d’aide au retour à l’emploi. Aujourd’hui, il existe plusieurs organismes comme l’ANPE, l’AFPA, l’Unedic ou l’APEC, qui gèrent la question du placement des chômeurs, sans toutefois parler le même langage. La loi de cohésion sociale a le mérite d’instituer le « dossier unique ». Toutes ces instances disposeront de la même base de données où figureront l’historique de la formation du salarié, sa durée d’indemnisation et ses différentes rencontres avec l’ANPE. La CGC milite pour l’instauration d’un système d’informatisation qui permettra à chaque organisme d’accéder uniquement aux points du dossier qui l’intéresse. Peut-on espérer que l’introduction de ces acteurs privés permettra à l’Unedic de réduire son déficit ? L’opération sera rentable pour l’Unedic si la durée d’indemnisation du chômeur est réduite. Un chômeur représente en moyenne 1 500 euros de cotisations en moins chaque année, tandis qu’il touche 22 500 euros d’allocations en moyenne. Pour l’heure, l’économie réalisable pour l’assurance-chômage est difficile à chiffrer. Nous allons suivre de près les résultats obtenus à Lille et à Rouen où l’expérimentation va durer deux ans. Alors, nous pourrons déterminer combien aura coûté à l’Unedic un chômeur replacé par une société privée après quelques mois d’indemnisation. Propos recueillis par Soazig Le Nevé L’intérimaire recherche le durable une étude bva montre que les missions servent aussi à acquérir une formation professionnelle L ’intérim devient de plus en plus une stratégie élaborée par les demandeurs d’emploi pour se rapprocher de la situation professionnelle à laquelle ils aspirent. Telle est l’une des conclusions de l’étude réalisée en mai 2004 par l’institut BVA pour le Fonds professionnel pour l’emploi dans le travail temporaire (FPETT) auprès d’un échantillon représentatif de 1 005 personnes et constitué d’après la méthode des quotas après stratification par régions. Pourquoi se tourne-t-on vers l’intérim ? 64 % des réponses disent que c’est dans le but de « trouver un emploi rapidement » (54 % lors de l’enquête de 2002) ; 38 % veulent y acquérir une expérience professionnelle (29 % en 2002) et 36 % veulent diversifier leurs expériences professionnelles avant de se fixer (25 % en 2002). Ceux qui disent ne pas vouloir travailler tout le temps sont 21 % (16 % en 2002). Plus on est jeune et moins on est diplômé, plus le recours au travail temporaire est contraint. Quel parcours effectue-t-on dans l’intérim ? Contrairement à leur réputation, les intérimaires ne sont pas des instables : 43 % des personnes ayant répondu avaient travaillé en intérim plus de neuf mois dans l’année précédant le sondage ; 67 % étaient inscrits dans une seule agence ; 44 % ont effectué leurs missions dans une seule entreprise. Dans un contexte économique difficile, les intérimaires acceptent plus facilement que par le passé des missions proposées par leur agence. En 2004, 36 % ont refusé au moins une mission dans l’année ; ils étaient 39 % dans ce cas en 2002. Pour expliquer un refus, ils invoquent désormais moins une rémunération insuffisante, une durée trop courte ou un lieu de travail trop éloigné, mais plutôt une autre activité en cours ou une qualification insuffisante. Comment sortent-ils de l’intérim ? Au bout d’un an, plus de la moitié des intéressés sont sortis de l’emploi temporaire : un sur quatre a obtenu un contrat à durée déterminée – CDD, 12 % – ou un contrat à durée indéterminée – CDI, 14 % ; 18 % sont devenus ou redevenus chômeurs. 62 % de ceux qui ont trouvé un emploi en CDI ou en CDD ont été recrutés par l’entreprise où ils avaient effectué une mission (52 % en 2002). 46 % sont restés intérimaires parce que ce style de vie professionnelle leur convient ou qu’il est une stratégie d’attente. 10 % continuent dans cette voie parce qu’ils n’ont pas le choix. Enfin, quand on les interroge sur la définition qu’ils donneraient de 62 % de ceux qui ont trouvé un emploi en CDI ou en CDD ont été recrutés par l’entreprise où ils avaient effectué une mission l’intérim, les sondés répondent qu’il s’agit d’une « solution d’attente » dans 47 % des cas, d’une « bonne solution pendant plusieurs années » dans 43 % des cas et d’une « solution utile mais qui doit durer peu de temps » dans 10 % des cas. A noter que les personnes interrogées estiment que leurs missions tendent à être plus intéressantes depuis un an, c’est le cas pour 43 % des interviewés. 40 % constatent que la rémunération est meilleure, mais 43 % se plaignent d’un rallongement des délais entre les missions qui leur sont proposées. Al. F. VIII/LE MONDE/MARDI 1er MARS 2005 MANAGEMENT PRIX DU LIVRE RESSOURCES HUMAINES 2005, SCIENCES-PO/SYNTEC RECRUTEMENT la remise du prix du livre rh 2005 sciences-po/syntec recrutement aura lieu mardi 8 mars. pour la cinquième édition de ce trophée décerné en partenariat avec « le monde » et alapage.com, cinq ouvrages restent en lice sur la cinquantaine sélectionnée au départ. principaux critères pris en compte par le jury : l’originalité et l’actualité du sujet ainsi que la pédagogie mise en œuvre Des hommes « décodeurs » > Sociologie du changement. Pourquoi et comment changer les organisations, de François Dupuy (Dunod, coll. « Stratégies et management », 2004, 295 p., 35 ¤) F rançois Dupuy est persévérant. Sociologue, formé à l’école de Michel Crozier, il essaie depuis de nombreuses années de faire entendre la voix de sa discipline à chaque fois qu’un événement social, un conflit du travail montre qu’elle n’a toujours pas été écoutée. Grève des routiers en 1992, fermeture de Moulinex en 2001… l’auteur, aujourd’hui président de Mercer Delta Consulting, cabinet spécialisé dans le conseil aux dirigeants pour la conduite du changement, n’a pas manqué de s’exprimer : tribunes dans la presse, entretiens, etc., tout est bon pour « décoder », expliquer pourquoi les raisons officielles des crispations n’étaient pas forcément les bonnes. Bref qu’il fallait aller fouiller dans la boîte noire organisationnelle d’une entreprise privée ou publique pour comprendre. Et donc tenter de mieux faire. Le livre qu’il publie aujourd’hui n’est donc pas une surprise. Et ce Précautions d’usage > LES OUTILS DES RH. LES SAVOIR-FAIRE ESSENTIELS EN GRH, de Sylvie Guerrero (Dunod, 2004, 243 p. 25 ¤). L a fonction ressources humaines (RH) est l’une des plus récentes au sein des fonctions de gestion, son développement ayant commencé après la seconde guerre mondiale. « Evolutive », « délicate et sensible », cette responsabilité est aussi la plus « sujette à caution », précise, dans sa préface, Sylvie Guerrero, docteure en sciences de gestion, qui enseigne à l’université de Toulon et intervient en entreprise. D’où le besoin d’outils, détaillés autour de six thèmes : la gestion des emplois et des compétences ; le recrutement ; la rémunération ; l’évaluation des individus ; la gestion de la formation et des carrières ainsi que l’audit social. Dans chacun de ces chapitres, une palette des dispositifs existants est présentée, avec les modalités de leur utilisation assorties de conseils et d’une vision critique. Des études de cas sont également proposées. Dans le chapitre consacré au recrutement, par exemple, l’ouvrage définit huit phases, depuis la description de l’emploi jusqu’à l’intégra- tion du recruté. Ecueils à éviter : la surcote du poste et le clonage dans le choix des profils. En général, pour un poste donné, on recrute « 80 % de profils similaires en termes de niveau d’études et de type d’expérience professionnelle, et 20 % de CV plus exotiques (…). Ces 20 % nous semblent nécessaires et même insuffisants pour avoir une culture d’entreprise riche », estime l’auteure. Un mémento contient les questions- P our que l’entreprise génère un nouvel épanouissement économique et humain. » En choisissant ce soustitre, Manfred Mack se doutait-il de l’effet que le déchiffrage de son ouvrage causerait chez ses lecteurs ? Loin d’amener une quelconque plénitude, les 147 pages écrites par ce consultant spécialiste en management, provoquent surtout de terribles migraines. Quels sont les messages délivrés par M. Mack au fil de ces trop longues pages ? « L’entreprise moderne connaît aujourd’hui une situation dans laquelle le changement a envie de se passer » (sic) : à partir de ce point de départ, somme tout banal, l’auteur tricote une thèse autour d’une nouvelle logique appelée « pleine valeur ». Partant du principe que « le tout est plus important que la somme des parties », le consultant s’évertue à démontrer que la notion de valeur, à condition de l’aborder au travers d’une définition large et non pas uniquement sous l’angle financier, peut servir les intérêts de tous les acteurs qui interviennent dans et autour de l’entreprise. La belle affaire ! La clé du succès viendrait donc de la capacité des différentes parties prenantes de l’entreprise (clients, collaborateurs, fournisseurs, actionnaires…) à s’aider mutuellement à réussir. Grâce à une interactivité permanente, l’organisation générerait de la création de valeur en abondance, ce de saisir son intérêt bien compris. » Cette mise en cause de l’intelligence, poursuit-il, traduisait en fait l’inadaptation de la solution choisie et l’incapacité de ceux qui sont en charge de la décision à comprendre le problème. De quoi s’agissait-il vraiment ? Après avoir interrogé les personnels de 80 salons en France et à l’étranger, l’équipe de François Dupuy a compris que L’Oréal n’avait pas pris en compte la dimension organisationnelle très taylorisée d’un salon de coiffure. La shampouineuse shampouine, la technicienne coiffe. Et il n’était pas du tout de la prérogative de la première de prescrire un produit… Elle aurait alors subi les foudres de la seconde en faveur de qui le responsable du salon aurait évidemment arbitré. Si la première partie du livre montre donc ce qu’il faut vraiment ne pas faire, et le passage sur l’éducation nationale mérite le détour, la seconde donne quelques règles indispensables à respecter pour « changer », à condition que cela soit évidemment nécessaire. Et de la part d’un sociologue, le point clé de la démarche ne surprendra pas : il s’agit de l’écoute. Marie-Béatrice Baudet Le paradigme nouveau est arrivé clés que le recruteur doit se poser pour réussir sa procédure, le coût d’un échec étant évalué jusqu’à 100 000 euros par les spécialistes du contrôle de gestion social, précise-t-elle. L’ouvrage analyse également l’encadrement juridique du recrutement. La partie concernant les outils de sélection, qui passe en revue les meilleurs d’entre eux, met en évidence les évolutions actuelles, par exemple le recours croissant aux simulations et aux tests de personnalité, tandis que s’utilise de moins en moins la graphologie – une « imposture », écrit Mme Guerrero, en rappelant que le code du travail impose « un critère de pertinence » aux techniques utilisées en recrutement. De même, l’auteure met en garde contre le recours aux tests projectifs et à la morphopsychologie, méthode jugée « abusive et hasardeuse », dont les études datent des années 1920. Le cas d’école choisi est celui du recrutement de jeunes auditeurs chez PricewaterhouseCoopers. Un ouvrage pratique, qui met en évidence la nécessité, pour le DRH de prendre du recul. Francine Aizicovici Prise de tête > PLEINE VALEUR : POUR QUE L’ENTREPRISE GÉNÈRE UN NOUVEL ÉPANOUISSEMENT ÉCONOMIQUE ET HUMAIN, de Manfred Mack (Insep Consulting Editions, 147 p., 21 ¤). d’autant moins que, comme il l’indique lui-même dès les premières pages, l’ouvrage reprend deux de ses productions précédentes : Le Client et le bureaucrate (Dunod, 1998) et L’Alchimie du changement (Dunod, 2001). Quoi qu’il en soit, cette synthèse doit devenir le livre de chevet des étudiants en sociologie, cela va sans dire, mais aussi de tout homme ou femme d’entreprise qui souhaite faire avancer son organisation dans le bon sens. Avec ce manuel, le lecteur découvre pourquoi le changement n’est pas une fin en soi ; que, quand il est nécessaire, nul besoin de modèles ficelés par tel ou tel gourou en mal de chiffre d’affaires, mais que rien ne vaut une bonne connaissance des acteurs impliqués et des organisations dans lesquelles ils évoluent. Un b.a.-ba inutile ? Oh que non ! Il suffit de lire (ou relire pour les aficionados du checheur) quelques-uns des exemples concrets que l’auteur apporte à sa démonstration. Celui de la shampouineuse est le plus emblématique. Ancien conseil de L’Oréal, François Dupuy raconte comment le leader mondial des cosmétiques a fait fausse route quand il a cherché le moyen de vendre ses produits de coiffage dans les salons directement à la clientèle. Le groupe français a parié sur la prescription des shampouineuses (ou shampouineurs). Mais il est vite apparu que, en dépit des primes et des incitations, celles-ci refusèrent de le faire. « Cette résistance à l’acte de vente, explique le sociologue, a amené la compagnie à conclure – même si ici, nous forçons un peu le trait – que les limites intellectuelles de la shampouineuse, son peu d’enthousiasme ne lui permettaient pas > TOUS RESPONSABLES, sous la direction de Jacques Igalens (Editions d’Organisation, 571 p., 35 ¤). I ls sont trente et un coauteurs à avoir écrit cette somme que l’on voudrait voir devenir la bible de tout directeur des ressources humaines (DRH), voire de tout dirigeant d’entreprise ayant pris conscience du nouveau paradigme voué à envahir la vie des affaires : celui de la « responsabilité ». Les hommes d’entreprise ont eu tendance jusqu’ici à commenter cette réalité sur le mode de la complainte : trop de réglementation, trop de procès, trop d’intrusions de l’« opinion publique », trop de pressions de politiciens et de juges ignorants des « réalités économiques », trop de sollicitations adressées à une entreprise dont la seule mission ne serait que « la création de valeur ». Pourtant, cet ouvrage retrace comment la notion de responsabilité a peu à peu envahi, de jurisprudences en réglementations, mais aussi de débats de société en décisions politiques, toutes les facettes de l’action de l’entreprise : l’audit comptable, la préservation de l’environnement, l’employabilité des salariés, la non-discrimination, la « bonne gouvernance » face aux marchés financiers, etc. Le détour par les droits et les contextes européen et américain souligne que le phénomène n’est pas propre à une quelconque survivance de l’étatisme franco-français et de son analphabétisme économique, mais qu’il s’inscrit bel et bien dans le devenir même du capitalisme mondial. Le livre montre que la notion de responsabilité ne concerne pas que les « dirigeants » ou l’entreprise comme personne morale, ce qui ferait de la judiciarisation de la vie économique et du travail un nouvel avatar de la lutte des classes, voire de la géopolitique. Elle concerne aussi l’ensemble de la hiérarchie et la totalité des salariés : c’est bien une réalité globale que doivent affronter les individus et les organisations, dans sa dimension juridique et morale : de quoi suis-je responsable lorsque j’agis dans le cadre de mon entreprise ? Enfin, la participation importante de juristes parmi les auteurs permet à l’ouvrage d’aligner les principes et les références aux textes fondateurs de cette mise en avant de la « responsabilité sociale » de l’entreprise, réunissant ainsi un matériau jusqu’ici dispersé. On regrettera que le lecteur ne puisse papillonner dans ce foisonnement de concepts, d’approches et de références que par le canal des seuls sommaires. Un index et une bibliographie générale et commentée auraient sans doute facilité la lecture d’un ouvrage qui reste, et c’est bien dommage quand on songe à l’importance de son propos, difficile à aborder. Antoine Reverchon Un bon dessin… qui en ferait une « entreprise exubérante ». A l’exception de trop rares passages plus concrets, notamment à la faveur de quelques exemples d’entreprises, les propos de M. Mack ne quittent pas le niveau stratosphérique. Avec un art consommé de rendre compliqué des notions de bon sens, l’auteur nous emmène dans des sables mouvants. « L’entreprise est un système vivant », nous assène Manfred Mack, « il faut qu’elle se refocalise sur la globalité (le tout) plutôt que sur les éléments constitutifs (les parties) », et le consultant de parler de « flux d’énergie », « d’attitudes de vie », de désir de « grandir l’autre »… M. Mack nous entraîne loin, tellement loin qu’au moment de refermer cet ouvrage, le lecteur aura du mal à comprendre où l’auteur a voulu le conduire. Opus d’un consultant en surchauffe ou parfait exemple du livre de management inutile, Pleine valeur risque de tomber des mains de beaucoup de lecteurs qui regretteront leur investissement de 21 euros. Quant à vous, monsieur Mack, est-ce qu’un jour vous pensez redescendre sur terre ? Catherine Rollot > LE MANAGEMENT NOUVEAU EST ARRIVÉ ! GRANDS PRINCIPES ET DURES RÉALITÉS, illustrations de Marc Chalvin, textes de Dominique Chalvin (Les Editions d’Organisation, 133 p., 15 ¤). E ntre les discours et la réalité, il y a souvent un gouffre. La sphère professionnelle en donne quotidiennement une parfaite illustration. Combien de beaux discours, de grandes théories managériales devenues lettres mortes ? Combien de grandes décisions jamais appliquées ? Combien de vœux pieux oubliés à l’entrée de l’entreprise ? Si peu de salariés sont dupes de ce décalage entre la théorie et la pratique, la confrontation brutale de ces deux univers est encore plus parlante quand elle se fait sous couvert de l’humour. C’est le pari assez réussi de cet album qui réunit 60 dessins humoristiques, qui illustrent de façon décalée, les différentes théories managériales. Sélectionnés parmi des centaines de dessins parus depuis une dizaine d’années dans la revue Personnel, le magazine de l’Association nationale des cadres de la fonction personnel (ANDCP), ces illustrations ren- voient à la dure réalité de la vie de l’entreprise. Déclinées en trois parties, « Les nouveaux managers » ; « Les nouveaux DRH » ; « Faire face aux nouveaux salariés », l’ouvrage aborde peu ou prou les différentes situations auxquelles sont confrontés managers et employés. Prenons les nouveaux managers. Ils aspirent sur le papier à « réconcilier le social et l’économique, développer une organisation nouvelle, être des leaders d’équipe, pratiquer l’écoute et le dialogue, donner sens au travail… », les dessins nous mon- trent le contraire. « Quoi ! une entreprise plus humaine avec circulation de l’information et valorisation des compétences ? Mais qu’est-ce que je vais devenir ? », se lamente un « petit » chef. Il faut encore lire les recommandations prodiguées au chapitre, « Anticipation » : « Sachez anticiper sur les besoins de vos collaborateurs pour en discuter avec eux. Anticiper est la clé pour maîtriser les événements et ne pas se laisser surprendre », assènent les vade-mecum bibles du management. En pendant, l’illustrateur, Marc Chalvin, dessinateur de presse et auteur de bandes dessinées, nous montre un chef félicitant un employé rêvant à une éventuelle hausse de salaire, et lui disant « Cher Pierre ! je vous adore. Vous ne me demandez jamais d’augmentation. » L’embauche, les tests, l’intégration des nouveaux, la mobilité, les 35 heures… autant de thèmes qui sont déclinés tout au long de l’ouvrage. On sourit souvent, on rit plus ou moins jaune selon la position hiérarchique que le lecteur occupe mais c’est souvent très bien vu. Preuve qu’un bon dessin vaut mieux qu’un long discours… C. Ro. LE MONDE/MARDI 1er MARS 2005/IX REPRODUCTION INTERDITE I I I I I I I I I Dirigeants Finance, Administration, Juridique, R.H. Banque, Assurance Conseil, Audit Marketing, Commercial, Communication Santé Industries & Technologies Carrières internationales Multipostes. Retrouvez nos offres sur www.talents.fr Le Monde Publicité - Service Emploi : 17 boulevard Poissonnière 75082 Paris cedex 02 - Tél. : 01 40 39 14 18 [email protected] Le CGIAR (Groupe Consultatif pour la Recherche Agricole Internationale) est une alliance stratégique qui regroupe des pays, des organisations internationales et régionales, ainsi que des fondations privées. Il appuie 15 Centres internationaux de recherche agricole qui collaborent avec des organismes nationaux de recherche agricole, des organisations de la société civile, secteur privé compris. Le CGIAR tire parti de l'agronomie pour réduire la pauvreté, promouvoir le bien-être des populations, stimuler la croissance agricole et protéger l'environnement. Nous avons initié un vaste programme de réformes visant à optimiser nos procédures, renforcer nos responsabilités, mieux orienter les programmes de recherche que nous soutenons et favoriser l'élargissement de nos partenariats. Nous recherchons notre Conseiller en gouvernance pour diriger l'équipe Gouvernance et Partenariats et jouer un rôle majeur dans le programme de réforme. Vous assurerez surveillance et conseils en matière de politique sur tous les aspects de l'action du CGIAR dans le domaine de la gouvernance et des problèmes institutionnels. Vous dialoguerez avec les institutions membres, les gouvernements, le secteur privé et les organisations de la société civile sur le thème de la gouvernance. Vous assurerez la direction et la coordination des assemblées annuelles du CGIAR et vous viendrez en soutien des systèmes d'informatique décisionnelle. Vous assurerez la direction et la gestion du changement au sein du CGIAR, notamment au niveau des activités d'évaluation. Enfin, vous piloterez les travaux de l'équipe réduite Gouvernance et Partenariats du Secrétariat du CGIAR. Vous détenez un diplôme de l'enseignement supérieur dans une discipline pertinente et vous affichez une expérience opérationnelle dans un domaine connexe, d'un minimum de 12 ans. Vous connaissez et avez pratiqué la surveillance et l'évaluation des performances institutionnelles. Homme/Femme de réseau, vous affichez une sensibilité multiculturelle et un vrai sens de l'humain. Vous avez de l'expérience dans la gouvernance des entreprises et des établissements à but non lucratif et dans la gestion des instituts de recherche. Vous faites appliquer vos décisions sans autoritarisme. Vous disposez d'excellentes capacités d'analyse ainsi que de qualités rédactionnelles avérées. Une expérience de la conception et de la mise en œuvre du changement et de programmes annexes serait un plus. Vous maîtrisez parfaitement l'anglais (écrit et parlé) ; la pratique du français ou de l'espagnol professionnel serait appréciée. Le poste est basé à Washington D.C., au Secrétariat du CGIAR, pour un contrat qui débutera au plus tard en septembre 2005. Rémunération conforme aux standards de la Banque Mondiale. Nous encourageons fortement la candidature des personnes issues de pays en développement, et notamment des femmes. Pour en savoir plus sur cette offre, consultez le site Web du CGIAR, www.cgiar.org. Adressez votre demande par courrier électronique uniquement avant le 31 mars 2005 à [email protected]. Elle contiendra une lettre de motivation, votre parcours résumé sur une page et un CV complet. Arts magazine, nouveau magazine généraliste sur l’art, en cours de création, ayant comme ambition de devenir leader, recrute 2 chefs de publicité. Au sein d’une équipe de 3 personnes, et sous la responsabilité de l’Éditeur, vous aurez pour mission de prospecter, de développer et d’assurer le suivi de votre portefeuille de clients et d’agences. U N C HEF DE 2 ans d’expérience – CDI P UBLICITÉ JUNIOR De formation supérieure (type ESC, Dauphine, Science Po…), vous justifiez d’une première expérience de 2 à 3 ans dans la vente d’espaces publicitaires. Doté d’une bonne culture générale sur l’art et sur les différents secteurs économiques, vous avez un fort tempérament commercial et un excellent relationnel. Tenacité, résistance au stress, esprit d’initiative, réactivité et créativité vous permettront d’être force de proposition auprès de vos clients. Poste fortement évolutif. U N C HEF CDD de 6 mois DE P UBLICITÉ DÉBUTANT De formation supérieure (type ESC, Dauphine, Science Po…), vous êtes immédiatement disponible et vous souhaitez vous investir très fortement dans le lancement d’un nouveau magazine. Jeune et dynamique, vous rêvez de vivre l’aventure d’un lancement et vous souhaitez intégrer une jeune structure au fort développement. Merci d’adresser votre dossier de candidature par e-mail : [email protected] Accréditée EQUIS, AACSB et AMBA, Grenoble Ecole de Management est aujourd’hui classée parmi les grandes écoles européennes et reconnue au niveau international pour son expertise en management technologique. Grenoble Ecole de Management propose, pour sa rentrée 2005, 6 postes d’enseignants assistants ou associés dans les domaines suivants : Contrôle de Gestion, Comptabilité, Marketing, Management et Organisation, Management et Technologie Titulaire d’un Doctorat ou d’un PhD (et idéalement d’une Habilitation à Diriger la Recherche), vous êtes autonome, force de proposition et appréciez le travail en équipe. Par vos publications, votre implication et votre culture technologique et internationale, vous avez la volonté de contribuer au succès d’une institution qui, forte de ses 2 500 étudiants et de ses 500 collaborateurs, place la recherche et la formation professionnelle de ses enseignants au cœur de ses préoccupations. Merci d’adresser votre candidature, avant le 20 mars 2005, à Céline RANDY - Grenoble Ecole de Management - 12, rue Pierre Sémard - BP 127 - 38003 Grenoble Cedex 01 - E-mail : [email protected] Responsable du programme “Clean Cars” Pour plus d’info: www.t-e.nu Où? - Bruxelles Date limite - 20 Mars 2005 T&E est la première ONG européenne dans le domaine du transport et de l’environnement L’Organisation Internationale de Police Criminelle basée à Lyon recherche Chef de département linguistique arabe h/f CDD 3 ans (avec possibilité de prolongation) Rattaché au sous-directeur des services linguistiques, vous prenez en charge : la direction, l’organisation, le contrôle du travail du département et des traducteurs extérieurs, en veillant à la qualité des traductions et à la productivité de chacun, et la gestion administrative du département. Vous participez aux travaux de traduction, de révision et de terminologie. Vous formulez les recommandations et propositions en termes d’effectifs et de moyens à mettre en œuvre pour assurer le bon fonctionnement du département. Diplômé de l’enseignement supérieur (maîtrise ou équivalent), vous possédez une solide expérience en traduction et révision, de préférence avec une connaissance des méthodes de travail et des procédures des organisations internationales. Vous maîtrisez parfaitement la langue arabe et possédez une connaissance approfondie du français et de l’anglais. Merci d’adresser votre dossier de candidature avant le 3 avril 2005, à INTERPOL RH, 200 quai Charles-de-Gaulle, 69006 Lyon ou par e-mail : [email protected] Pour plus d’informations sur le poste et la procédure à suivre pour le dépôt de candidature, veuillez consulter notre site : www.interpol.int ENSEIGNANTS CHERCHEURS DÉPARTEMENT DES SCIENCES ANIMALES ET DES SCIENCES DE LA NUTRITION ET SANTÉ L’Institut Supérieur d’Agriculture de Beauvais (I.S.A.B.) forme des ingénieurs au service de l’agriculture et de l’agrosanté (secteur couvrant les liens établis ou supposés entre l’alimentation et la santé de l’homme ou de l’animal). Pour renforcer son équipe, l’I.S.A.B. recrute 왘 Deux Enseignants Chercheurs Missions : Enseignant-chercheur 1 : • Enseigner ou participer à l’enseignement de différentes disciplines telles que la toxicologie, la pharmacologie, la biologie des plante médicinales… • Encadrer les travaux personnels d’étudiants • Développer des activités de recherche-étude-conseil, entre autres, en partenariat avec le monde de l’entreprise et ce, dans le cadre des axes prioritaires définis par l’I.S.A.B. Enseignant-chercheur 2 : • Enseigner ou participer à l’enseignement de différentes disciplines se rapportant aux démarches préventives et analytiques en terme de santé publique : épidémiologie, éducation pour la santé, maîtrise de la communication médicale… • Encadrer les travaux d’étudiants • Développer les activités de recherche-étude-conseil, entre autres, en partenariat avec le monde de l’entreprise et ce, dans le cadre des axes prioritaires définis par l’I.S.A.B. Profil : • Médecin, pharmacien ou tout autre type de formation orientée vers ces domaines • Expérience préalable dans l’enseignement appréciée. Postes basés à Beauvais. Rémunération selon profil et expérience. Candidature (CV, lettre de motivation manuscrite, photo) à envoyer à : ISAB - Service Ressources Humaines - BP 30313 - 60026 Beauvais cedex Pour vos offres d’emploi, communiquez dans nos pages à partir de 1 350 € HT Renseignements : 01 40 39 14 18 >International, Marketing/Communication CONSEILLER EN GOUVERNANCE REPRODUCTION INTERDITE École de Commerce région PACA appartenant à un réseau national, recherche son Directeur sous l'autorité du Directeur National Ixis Corporate & Investment Bank, établissement de tout premier plan sur les marchés de Capitaux, cherche à renforcer son département de recherche économique en intégrant un : Ses activités seront : • Assurer la Direction du centre de profit • Développer les cycles de formations proposées ainsi que le rayonnement de l'école • Dynamiser la politique commerciale. Candidature sous la réf. 265 à adresser au : Monde Publicité - Service Emploi - 17, Bd Poissonnière - 75082 Paris cedex 02, qui transmettra. Juriste senior h/f droit public/ droit commercial Pour ce poste basé à Paris, merci d’adresser votre dossier de candidature complet (lettre, CV et photo) sous référence 38539/AC à Ixis Corporate & Investment Bank - Direction des Ressources Humaines - 47, quai d’Austerlitz 75648 Paris Cedex 13 ou par mail : [email protected] Dans un contexte de profonde mutation, avec l'ouverture à la concurrence des marchés de l'énergie, Gaz de France a fait le choix d'être un groupe énergétique intégré : présent sur l'ensemble de la chaîne gazière depuis l'exploration / production jusqu'aux services à la clientèle. Avec 38000 collaborateurs et 16 milliards d’¤ de CA, Gaz de France poursuit sa croissance en France et en Europe. Économiste Zone Euro h/f Nous recherchons un économiste spécialisé dans la macroéconomie conjoncturelle maîtrisant les outils d’analyse des marchés financiers afin d’assurer le suivi de l’ensemble des pays de la zone euro. Les compétences que nous recherchons comprendront à la fois de réelles connaissances sur les caractéristiques structurelles et cycliques des économies contemporaines et une compréhension solide des mécanismes sous-jacents aux politiques économiques ainsi que du fonctionnement des marchés financiers. En étroite collaboration avec les autres économistes du département, vous participerez au suivi régulier de la zone, tant en termes de conjoncture qu’en termes de taux d’intérêt et de change. Ce poste inclura aussi une grande partie d’analyse et d’exercice de prévisions sur les économies des différents pays dont vous aurez la responsabilité. Enfin, vous devrez contribuer, par vos analyses indépendantes, à la pertinence du scénario mondial et nourrir un échange permanent avec les opérateurs de marchés et, le cas échéant, avec la clientèle sur des thèmes spécifiques. De formation supérieure en économie/finance, votre première expérience solide en tant qu’économiste pays dans un environnement de marchés financiers vous a permis d’acquérir une bonne connaissance des problématiques de réglementation (Bâle II, IAS/IFRS...), de supervision (BCE, UE...), constitutionnelles (suivi des Ecofin, G7, etc.). Vous faites preuve d’excellentes qualités d’analyse et de synthèse ainsi que de réelles compétences rédactionnelles. Vous appréciez le travail en équipe et maîtrisez parfaitement la langue anglaise. Remise du prix du livre RH Intégré à Gaz de France Réseau Distribution, Direction nouvellement créée, vous secondez le Chef du Service Juridique dans ses missions de management (équipe de quinze juristes) et d’expertise en Droit Public, voire en Droit Commercial. Sciences Po / Syntec Recrutement Au soutien en particulier des quatre Pôles Juridiques Régionaux, vous appuyez et conseillez le distributeur Gaz de France pour garantir la sécurité de ses opérations sur le plan juridique. le mardi 8 mars 2005 Acteur majeur de la maîtrise d’œuvre de projets de Bâtiment (hospitalier, industriel et tertiaire), Setec Bâtiment souhaite renforcer ses équipes d’Experts et recrute. Diplômé d’une formation supérieure juridique (DEA, DESS), vous bénéficiez d’une solide expérience de l’application du Droit aux entreprises publiques. Vous êtes reconnu pour vos qualités d’animation, d’expert et d’homme/femme de conseil ainsi que de représentation de la fonction juridique. Pour des missions complètes de maîtrise d’œuvre, vous serez directement rattaché à un Directeur de Pôle Tertiaire ou Hospitalier : Les 5 livres nominés : 2 Chefs de Projet Direction de Chantier h/f (réf.DC) Si cette annonce retient votre attention, merci d’écrire sous la réf. GDF/FU05020 à notre Cabinet Conseil : Delphine LINARD - KORN/FERRY FUTURESTEP - 120, avenue Charles de Gaulle BP 151 - 92205 Neuilly Cedex ou à [email protected] en joignant un CV, une lettre de motivation et en précisant le niveau de rémunération souhaité ainsi que votre temps de disponibilité. • Le Management nouveau est arrivé ! Marc CHALVIN texte de Dominique CHALVIN Éditions d’Organisation Garant de la qualité de la relation client, de la bonne réalisation des travaux et du respect des délais, vous possédez impérativement une excellente connaissance des aspects contractuels de la maîtrise d’œuvre et des travaux sur des opérations d’envergure. 3 Ingénieurs en Chef Projet Bâtiment h/f (réf. IC) Généraliste dans le domaine du bâtiment, votre mission consiste à diriger la maîtrise d’œuvre TCE techniques de projets complexes (hôpitaux, bureaux I.G.H, musées, salles de spectacles, centres commerciaux). Vous savez animer des équipes pluridisciplinaires chargées de la production d’études depuis la phase esquisse jusqu’à la réception des travaux. • Pleine valeur Manfred MACK INSEP CONSULTING Éditions • Sociologie du Changement François DUPUY Éditions DUNOD Ces fonctions s’adressent à des candidats ingénieurs de formation, justifiant d’une solide expérience d’environ 15 à 20 ans, acquise idéalement en bureau d’ingénierie et/ou en entreprise générale. Vous avez une forte capacité d’initiatives, de rigueur et de responsabilités. Votre autorité naturelle, votre sens du travail d’équipe et votre bagage technique seront les principaux atouts pour réussir et évoluer dans ces fonctions. Ville-Centre de 220.000 habitants (au cœur d’une métropole d’un million d’habitants) recrute : son Directeur Général Adjoint chargé des Ressources Humaines (h/f) RHW >Carrières publiques, Ingénieurs, Administration X/LE MONDE/MARDI 1er MARS 2005 • Tous responsables Jacques IGALENS Éditions d’Organisation Après une période d’ancrage dans notre société, vous aurez vocation à être coopté comme associé de la société civile d’ingénieurs, actionnaire de setec bâtiment. A ce titre, vous deviendrez un partenaire directement intéressé aux performances de la société. www.batiment.setec.fr • Les Outils des RH Sylvie GUERRERO Éditions DUNOD En partenariat avec Merci d’adresser votre candidature, en précisant la référence choisie, par mail à [email protected] ou par courrier à SETEC bâtiment - 58, quai de la Rapée - 75583 PARIS Cedex 12 Sous l’autorité du Directeur Général des Services, vous animerez une équipe composée de 80 collaborateurs, dont 40 cadres. 1) DGA " Cohésion Sociale et Solidarités " Vous aurez la responsabilité : • De la fonction ressources humaines dans sa globalité (recrutement, mobilité interne, formation, management, communication interne, gestion des carrières, paie, prestations sociales). • De garantir la fiabilité de la gestion des carrières par l’application des statuts de la Fonction Publique Territoriale et des dispositions relatives aux agents non-titulaires de cette Fonction Publique. • De conduire des projets de développement des ressources humaines de la collectivité (gestion prévisionnelle des emplois, des effectifs et des compétences, système d’évaluation, évolution du régime indemnitaire). • De définir, organiser et piloter les projets de conduite de changement, et accompagner les pôles en termes de gestion et management de projets. • D’apporter à la fois conseil en management et appui aux actions transversales. • De définir et de piloter le budget des ressources humaines. • D’assurer le suivi et l’analyse de la réglementation. • D’assurer le fonctionnement des instances paritaires (CAP, CTP…). • D’organiser l’information auprès des partenaires sociaux sur l’ensemble des thèmes liés à l’organisation du travail, la discipline, le respect des règlements. • De réaliser, avec la direction générale des services, les négociations d’ordre collectif. Administrateur Territorial ou fonctionnaire de grade équivalent, de formation supérieure (niveau bac+5), vous possédez une expérience affirmée dans le management d’équipe ainsi que dans la fonction ressources humaines en collectivité locale, et une parfaite maîtrise du statut de la fonction publique territoriale. Disponible et rigoureux, vous avez, grâce à vos qualités d’écoute et de dialogue, le sens aigu des relations humaines et de la négociation. (Poste classé emploi fonctionnel de DGA de commune de plus de 400 000 h.). Merci d’envoyer C.V. et lettre de motivation à : Progress Collectivités Locales 2, rue de la Paix – 75002 PARIS Ce pôle regroupe toutes les compétences du département en matière sociale ainsi que les matières contribuant au lien social à travers la vie locale, comme la Culture, le Sport, l’Education, la vie associative. Le Conseil Général des HAUTES ALPES (www.cg05.fr) renforce son équipe de Direction Générale et recrute deux Directeurs Généraux Adjoints Dans le cadre de l’acte II de la décentralisation et de la réorganisation en cours de son Administration, les services et directions seront regroupés en trois pôles de métiers et de préoccupations convergents : " Aménagement/ développement ", " Cohésion Sociale et Solidarités ", " Ressources ". L’équipe de Direction Générale, véritable interface stratégique entre le Politique et l’Administration, comprendra outre le Directeur Général des Services, trois Directeurs Généraux Adjoints, chacun ayant plus spécialement en charge les directions de l’un des trois pôles. Les Dirigeants recherchés, de préférence dans la Haute Fonction Publique Territoriale, Hospitalière ou d’Etat, de grade Administrateur Territorial ou équivalent, sont âgés d'au moins 35 ans, justifient d'une expérience confirmée, et ont la pratique d’au minimum un poste de Direction. Les postes sont à pourvoir dans le courant de l’année 2005, de préférence avant l’été. Vous êtes un manager hors pair, passionné par le travail social, fin connaisseur du monde médico-social. Vous mettrez votre imagination, couplée à votre réalisme, au service de politiques résolument novatrices, porteuses de cohésion sociale et de cohésion inter-générationnelles. Vous savez donner du sens à l’action et mobiliser les équipes internes et les partenaires externes autour de projets clairs et concertés. Venez nous rejoindre ! 2) DGA " Ressources " Ce pôle regroupe les ressources humaines, les moyens de l’institution, en particulier l’informatique et les Technologies de Information, les Finances, les Affaires juridiques, la commande publique. Vous maîtrisez parfaitement les finances publiques et les mécanismes du contrôle de gestion, vous avez de solides connaissances en droit, vous aimez valoriser les ressources humaines. Vous êtes passionné des Technologies de l’Information et avez la conviction du caractère structurant de leur déploiement résolu. Vous aurez à conduire, en prenant le train en marche, le chantier de la mise en œuvre de la réorganisation des services dans son aspect financier et ressources humaines, avec l’intégration des personnels de l’Equipement et de L’Education. Venez nous rejoindre ! Merci d’adresser votre candidature manuscrite et motivée avec votre Curriculum Vitae à Monsieur Auguste TRUPHEME, Président du Conseil Général des Hautes Alpes, à l’attention de Monsieur Marc BOURGEOIS, Directeur Général des Services, Hôtel du Département, BP 158, Place St Arnoux, 05 008 GAP Cedex, avant le Mardi 05 Avril 2005. LE MONDE/MARDI 1er MARS 2005/XI REPRODUCTION INTERDITE Pôle de développement du secteur " Les Portes de Paris " de la Ville nouvelle de Marne la Vallée un DIRECTEUR de la COMMUNICATION H/F CADRE A, SOUS L’AUTORITÉ DU DIRECTEUR GÉNÉRAL DES SERVICES, TRAVAILLANT EN ÉTROITE RELATION AVEC LE CABINET DU DÉPUTÉ-MAIRE. MISSIONS J Manager et coordonner l’équipe de la Direction de la communication (7 personnes) J Développer, en lien avec les services municipaux, la qualité et la cohérence des formes et des contenus de communication interne et externe J Assurer le suivi administratif et financier de la Direction J Négocier les contrats de prestations extérieures J Assurer le suivi des actions dans le domaine de l’évènementiel, de l’information du public,des relations avec les médias et les partenaires extérieurs J Concevoir et mettre en œuvre les actions de communication concernant les différentes manifestations organisées sur la Ville. PROFIL J Professionnel de la communication et du journalisme, vous faites preuve de qualités relationnelles et rédactionnelles, et d’aptitudes à la communication avec le public et les médias J Vous justifiez d’une expérience confirmée d’encadrement dans la communication et le journalisme (relations presse, stratégie de communication, connaissance des réseaux de communication et des TIC, organisation de manifestations…) acquise idéalement dans le secteur des collectivités territoriales J Disponible et réactif, vous avez le sens de l’initiative et de l’imagination J Formation supérieure en information/communication. Adresser lettre de motivation avec CV et photo à Monsieur le Député-Maire Hôtel de Ville – BP 49 – 93161 NOISY-LE-GRAND Cedex Adresse eMail : [email protected] LE POLE EMPLOI SERVICES HERAULT recrute son Directeur M otivé par les enjeux du secteur des services à la personne, dans ses dimensions création d’emplois, développement économique et amélioration des conditions de vie de la population, vous mettez en œuvre concrètement la politique définie par le Conseil d’Administration, en relation avec son président, et notamment, dans le cadre des futurs dispositifs de la " loi de cohésion sociale " en pilotant une structure départementale reconnue depuis 5 ans et en plein développement. De formation supérieure (BAC + 4/5, droit, économie, IEP, CAFDES…), justifiant d’une dizaine d’années d’expérience dans la gestion de structure, vous êtes apte à conduire un projet complexe (2 associations oeuvrant de manière intégrée, l’une à vocation économique et commerciale, l’autre d’intérêt général), avez l’habitude du partenariat institutionnel, politique et associatif (projet mené en partenariat étroit avec le Service Public de l’Emploi Départemental et le Conseil Général de l’Hérault), disposez des aptitudes à l’encadrement (12 personnes) et pouvez gérer le suivi administratif et financier d’une structure (750 000 € de budget annuel). Vous devrez coordonner, au niveau départemental, des actions telles que : Appui à la création d’emplois dans le secteur : valorisation des métiers de services aux particuliers – contribution par des formations et de l’ingénierie à la professionnalisation du secteur. Gestion économique et commerciale d’une plate-forme de services aux particuliers : mobilisation de la demande de services émanant des particuliers – structuration de l’offre – mise en relation entre l’offre et la demande via un centre d’appel. Dynamique, militant de l’économie sociale et solidaire, vous serez capable de promouvoir le concept de plate forme de services aux particuliers au niveau local et national en tissant les relations qui l’exigent. Rémunération en relation avec l’expérience et les objectifs assignés, CDI temps plein 35 heures, statut cadre, poste basé à Montpellier (avec déplacements ponctuels locaux et nationaux). POSTE À POURVOIR IMMÉDIATEMENT. Merci d’envoyer LM et CV à Monsieur le Président par mail électronique de préférence ([email protected]) ou par courrier (3 avenue Saint Lazare, 34000 MONTPELLIER) avant le 10 mars 2005. Ingénieur Subdivisionnaire Par arrêté du Président du Centre de Gestion de la Fonction Publique Territoriale de l'Indre en date du 2 février 2005, visé en préfecture le 3 février 2005, un concours externe sur titres avec épreuves d'Assistant socio-éducatif (h/f) est ouvert au titre de l'année 2005 pour 60 postes Chargé de Mission Directeur 0123 des CARRIÈRES PUBLIQUES Le rendez-vous hebdomadaire des offres d’emploi des Cadres de l’Administration. Pour insérer vos annonces de recrutement dans la rubrique contactez le : 01.40.39.13.12 Fax : 01.42.33.00.48 ou adressez vos annonces par mail : [email protected] 0123 Conditions d'accès : Pour la spécialité d'assistant de service social, être titulaire du diplôme d'Etat de service social et aux titulaires d'un des diplômes, certificats ou autres titres mentionnés à l'article 218 du code de la famille et de l'aide sociale et délivrés dans un autre Etat membre de la Communauté Européenne ou dans un autre Etat partie à l'accord sur l'Espace économique européen. Pour la spécialité éducation spécialisée, être titulaire, du diplôme d'Etat d'Educateur Spécialisé. Pour la spécialité Conseil en économie sociale et familiale, être titulaire, du diplôme d'Etat de conseiller en économie familiale et sociale. Période de retrait des dossiers d'inscription : du 30 mai au 20 juin 2005 (le cachet de la poste faisant foi). Les dossiers peuvent être retirés uniquement sur place aux heures d'ouverture des bureaux ou sur demande écrite en joignant une enveloppe format A4, affranchie à 0,82 euros et libellée aux nom et adresse du candidat. Date limite de dépôt des dossiers par courrier (le cachet de la poste faisant foi) et sur place (avant 17 heures) : 28 juin 2005. Adresse de retrait et de dépôt des dossiers d'inscription : Centre de Gestion de la Fonction Publique Territoriale de l'Indre 21, rue Bourdillon 36000 CHATEAUROUX. Date de l'épreuve d'admissibilité : 10 octobre 2005 LE PREMIER QUOTIDIEN DES CADRES. recherche son Directeur de l’Education h/f Placé sous la responsabilité directe du Directeur Général des Services, il assure la mise en place de la politique de l’éducation dans une région qui s’est investie de façon volontariste dans ce domaine et en a fait un axe fort de son plan stratégique pour les années à venir. Coordonnant l’ensemble des actions en relation avec les différents partenaires, il veille : - à la conduite des travaux de construction et de rénovation menés dans les établissements scolaires publics, à la bonne gestion de ce patrimoine, ainsi qu’à la qualité des services rendus ; - à la mise à niveau des équipements pédagogiques et au respect des règles de dotations de fonctionnement attribuées aux lycées publics ; - à la mise en œuvre des aides régionales à l’adresse des établissements scolaires (300 lycées). Il anime une Direction d’une centaine d’agents. Administrateur Territorial, Ingénieur en Chef de classe exceptionnelle ou fonctionnaire de l’Etat, vous avez une très bonne connaissance du cadre institutionnel de l’éducation. Rompu au management d’équipes pluridisciplinaires, vous avez démontré vos qualités d’organisateur et d’animateur. Tout particulièrement à l’aise dans la relation avec les proviseurs et intendants, vous êtes également en capacité de développer la concertation et de mener la négociation avec les responsables institutionnels du secteur de l’éducation. Merci d’adresser votre candidature à : PROGRESS - Sylvie OWEN 2, rue de la Paix - 75002 Paris E.mail : [email protected] LE C.D.G. 33 OUVRE POUR L’ANNEE 2005 CONCOURS DE CATEGORIE B CONCOURS SUR EPREUVES : • Technicien Supérieur Territorial (cat. B) EPREUVES 14 et 15 septembre 2005 Spécialité : Ingénierie, Gestion Technique : externe : 25 postes / interne : 15 postes / 3ème concours : 10 postes (Concours commun aux CDG 33, CDG 11, CDG 12, CDG 17, CDG 19, CDG 24, CDG 30, CDG 31, CDG 34, CDG 65, CDG 66, CDG 79, CDG 86 et CDG 87) Spécialité : Informatique & Systèmes d’Information : externe : 28 postes / interne : 16 postes / 3ème concours : 11 postes (Concours commun aux CDG 33, CDG 34, CDG 40 et CDG 64) Les dates sont données à titre indicatif. Les épreuves se dérouleront à Bordeaux ou, le cas échéant, dans sa proche banlieue. INSCRIPTIONS : Au Centre de Gestion de la Gironde. Dossiers de candidature à retirer à partir du 4 AVRIL 2005 Toutes les dates s’entendent minuit dernier délai (le cachet de la poste faisant foi) Date limite de demande de dossier par voie postale, télécopie ou internet Lundi 25 Avril 2005 Date limite de retrait des dossiers de candidature au siège du CDG-33 Lundi 02 Mai 2005 Date limite de dépôt des dossiers de candidature Mardi 10 Mai 2005 Centre de Gestion de la F.P.T. de la Gironde Immeuble " Emeraude " - 12 rue du Cardinal Richaud 33049 Bordeaux Cedex - Tel : 05.56.11.94.33 (pour les demandes écrites, joindre une enveloppe A4 affranchie à 1,75 € - libellée à l’adresse du candidat). & Pour la 20è édition du salon des carrières de l'ingénieur, L'Usine Nouvelle crée l’événement en s’associant au Monde pour vous offrir un champ de compétences techniques et scientifiques élargi : • R&D • High-Tech • Production • Conseil • Informatique... Entreprises ou collectivités, profitez de la puissance de 2 leaders pour recruter vos ingénieurs. Renseignements complémentaires Le Monde Publicité : 01 40 39 13 69 Usine Nouvelle : 01 56 79 41 56 [email protected] >Carrières publiques La ville de NOISY-LE-GRAND (Seine Saint-Denis – Marne La Vallée) 60000 habitants >Carrières publiques XII/LE MONDE/MARDI 1er MARS 2005 REPRODUCTION INTERDITE Futur directeur (h/f) Abbaye Royale de Fontevraud (Propriété de l’Etat, classée Monument Historique) Région des Pays de la Loire Construire et diriger un projet d’exception dans un site d’exception Le Conseil Régional des Pays de la Loire et l’Etat (Ministère de la Culture et de la Communication) entendent donner un nouvel élan à l’Abbaye Royale de Fontevraud pour y développer un centre culturel, artistique, intellectuel et touristique de rayonnement international. UN ETABLISSEMENT DE DROIT PUBLIC est en cours de création pour porter ce projet. Il articulera quatre grandes missions : • Pôle touristique d’excellence et de référence (+150 000 visiteurs par an) • Pôle de création et de diffusion culturelle et artistique (la voix et la musique) • Accompagnement de la restauration raisonnée du site patrimonial • Pôle d’intelligences et de savoirs (valorisation et interprétation des patrimoines, rapports entre le fait religieux et les sociétés contemporaines). Ces quatre missions devront se décliner, à la fois sur le territoire de proximité, et à l’échelle internationale, notamment dans l’espace francophone. Elles devront enfin s’intégrer dans des dynamiques territoriales fortes, notamment la Mission Val de Loire, Patrimoine Mondial de l’Unesco. Vous serez le concepteur de ce projet et le responsable de sa mise en œuvre. A partir d’un cahier des charges élaboré par les financeurs, vous aurez à proposer une stratégie de mise en œuvre, un plan d’actions et d’évaluation des moyens humains et budgétaires nécessaires. Sous la responsabilité d’un conseil d’administration et dans le cadre d’un contrat d’objectifs, vous aurez la responsabilité : • de la mise en œuvre du projet et de chacune des actions, • de l’animation et du management de l’ensemble des personnels de l’Abbaye (30 personnes), • de la gestion quotidienne d’un site, classé Monument Historique • de la maîtrise financière de l’établissement, • des bilans, évaluations de ces actions par rapport aux objectifs. Fort d’expériences confirmées, vous avez exercé des responsabilités de direction d’institutions culturelles, de sites de tourisme culturel majeurs ou de programmes de développement territorial. Vous faites preuve de créativité, d’une grande maîtrise de management de projet, d’une capacité à encadrer et animer une équipe et de qualités relationnelles confirmées. Doté du sens et du goût des partenariats publics et privés, vous disposez d’une bonne maîtrise des acteurs du secteur culturel et/ou touristique. Vous avez là l’opportunité de développer vos talents dans la conception et la mise en œuvre d’un grand projet culturel, intellectuel et touristique. Prise de poste à Fontevraud (Maine-et-Loire) : Juillet 2005 Merci d’adresser votre candidature (lettre de motivation accompagnée d’un CV détaillé avec photo) au Conseil Régional des Pays de la Loire – Direction de la Culture – 44966 NANTES CEDEX 9 ou à la DRAC – 1 rue Stanislas Baudry – 44035 NANTES CEDEX 1, avant le 1er avril 2005. Rejoignez l’équipe du Loiret à Orléans Le Loiret et Orléans Le Loiret est un département en très forte expansion (économique et démographique). Situé à moins d’une heure de Paris, il compte 620 000 habitants. Orléans, 270 000 habitants, offre au bord de la Loire, patrimoine mondial, les atouts d’une capitale régionale. Un Conseil Général tourné vers l’avenir Collectivité de proximité, le Conseil Général s’est doté de politiques départementales fortes dans une perspective d’aménagement et de développement du territoire. Il développe des démarches d’expérimentation et d’anticipation de l’avenir. Une administration dynamique Les services qui comportent près de 1 000 agents travaillent dans une culture de management (projets de services, objectifs individuels), et dans le cadre de projets transversaux. Le Département offre à ses collaborateurs une organisation du temps de travail et un régime de primes motivants. Le Conseil Général se donne pour objectifs : • la qualité dans ses prestations, les conditions de travail des services, • des procédures sécurisées, • une gestion maximale des moyens informatiques et des nouvelles technologies, • un contrôle de la gestion, des coûts. Dans ce contexte , il recrute plusieurs collaborateurs : Chargé de Mission Achats Logistiques h/f Réf. : 1204-MO-DAG-80/1 Objectifs : Assurer en tant qu’acheteur public expérimenté la planification et l’exécution de la procédure relevant des achats logistiques. Missions : Dans un souci d’optimisation des achats de la collectivité, vous aurez en charge l’optimisation de leur gestion en vue de réaliser des économies de coûts et de délais tout en recherchant la meilleure qualité. Vous participerez à la définition des besoins, élaborerez les cahiers des charges. Vous procéderez à l’analyse économique de ces achats (outils de contrôle de gestion et tableaux de bord). Compétences requises : Diplômé de l’enseignement supérieur, vous maîtrisez les techniques d’achat et de négociation, les marchés publics, l’outil informatique. Disponible, polyvalent, vous avez le sens du travail en équipe, des capacités d’organisation et d’autonomie. 2 ADMINISTRATEURS - ADJOINTS Les administrateurs-adjoints sont des fonctionnaires parlementaires appelés à exercer des fonctions de nature variée exigeant, selon le cas, des capacités organisationnelles, une aptitude aux tâches de gestion et au maniement des chiffres, une bonne culture juridique et un goût pour la recherche documentaire. Rémunération nette mensuelle de départ : 2 900 €. Contrôleur de Gestion h/f CONDITIONS D'ÂGE ET DE DIPLÔME Objectifs : H/F (POSSIBILITÉ DE LISTE COMPLÉMENTAIRE) Attaché ou Administrateur Réf. : 1204-MO-DAG-73/1 : LE SÉNAT RECRUTE PAR CONCOURS : • plus de 18 ans et moins de 35 ans au 1 er janvier 2005 (la limite d’âge peut être reculée sous certaines conditions voir http://www.senat.fr/emploi) • diplôme sanctionnant 3 années d’études supérieures. Contribuer à l’amélioration du rapport qualité/coût des politiques publiques de la collectivité et piloter les audits diligentés sur les organismes financés par le département. DATE LIMITE DE RETRAIT DES DOSSIERS Missions : DATE LIMITE DE DÉPÔT DES DOSSIERS Vous participerez au suivi des projets en cours au Département. Vous proposerez et mettrez en place, en liaison avec les services, des outils de suivi et de mesure de l’activité et des politiques publiques. Vous présenterez des axes d’amélioration de la gestion et d’évolution des règles de procédure compte tenu des résultats des indicateurs de gestion mis en place. Vous piloterez, par ailleurs, des audits sur les organismes financés par le département. Vous élaborerez des tableaux de bord et analyserez des données chiffrées. Retrait des dossiers d'inscription : Service des Ressources humaines et de la Formation du Sénat - 15, rue de Vaugirard - 75291 Paris Cedex 06 ou Internet : www.senat.fr/emploi : vendredi 8 avril 2005 : vendredi 15 avril 2005 Compétences requises : De formation supérieure (Bac + 4/5) en économie/gestion/finances (DESS ou école supérieure de commerce spécialité audit-contrôle), vous avez une expérience significative similaire dans une grande collectivité locale, de bonnes connaissances en finances locales et marchés publics et maîtrisez parfaitement les outils bureautiques, et si possible les outils d’infocentre de type BUSINESS OBJECT. Vous avez des connaissances juridiques de base en droit public et en comptabilité privée ainsi que dans la pratique des outils de gestion de projets et de progiciels de gestion appliqués aux collectivités locales. Vous avez des aptitudes à la conduite de projets et au travail en transversalité. Administrateur, Attaché ou Ingénieur Subdivisionnaire Recrutements par voie statutaire (mutation, détachement, liste d’aptitude) ou contractuelle. Ces descriptifs de postes, ainsi que d’autres, sont accessibles sur le site www.loiret.com Faites parvenir, sous références indiquées, une lettre de motivation manuscrite et un curriculum vitæ avec photo avant le 18 mars 2005 à : Monsieur le Président du Conseil Général • Direction des Ressources Humaines • Hôtel du Département • 15, rue Eugène Vignat • BP 2019 • 45010 Orléans cedex 1 Retrouvez le Loiret et toutes nos annonces sur Internet : www.loiret.com Le Conseil Général des Bouches-du-Rhône, 4700 agents, budget primitif 2005 de 1,819 milliard d’€ recrute par voie statutaire ou contractuelle son DIRECTEUR ATION IC N U M M O C DE LA (H/F) La Direction de la Communication du Conseil Général des Bouches-du-Rhône compte 80 agents. Elle propose et met en œuvre la communication de l’Assemblée départementale. Elle assure également la direction, la gestion et la coordination de la communication interne et du service des Evénements. Vous aurez la responsabilité administrative et matérielle de la mise en œuvre de la politique de communication et assurerez le fonctionnement opérationnel et quotidien de la Direction. Vous élaborerez, proposerez et exécuterez le budget alloué à la Direction de la Communication et gèrerez son personnel. Doté d’une solide culture administrative, bon négociateur, vous avez une expérience réussie de plusieurs années en matière de communication institutionnelle et maîtrisez les procédures comptables et financières du secteur public (marchés publics et réglementation). Vous êtes aussi un manager, capable d’animer des équipes en impulsant et en coordonnant leur action au quotidien. Merci d’adresser lettre de motivation, CV et photo au Conseil Général des Bouches-du-Rhône, DRH, Service des Effectifs et du Recrutement, Hôtel du Département, 52 avenue de Saint-Just, 13256 MARSEILLE cedex 20. www.cg13.fr Vous êtes enfin un professionnel de la communication, rompu aux différents outils et techniques de la communication et savez faire preuve d’une bonne capacité d’écoute et d’adaptation. CHAQUE JOUR À VOS CÔTÉS