CAHIER D’ACCOMPAGNEMENT
AssistAnce à lA mise en scène et régie Andrée-Anne GArneAu scénogrAphie MAx-OttO FAuteux éclAirAges MArtin LAbrecque conception photo et vidép GeOdezik
musique nicOLAs bAsque mouvement cArOLine LAurin-beAucAGe direction de production cAtherine LA Frenière stAgiAire à lA mise en scène JeAn-siMOn trAversy
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CINQ VISAGES POUR CAMILLE BRUNELLE
TEXTE :: GUILLAUME CORBEIL MISE EN SCÈNE :: CLAUDE POISSANT
DISTRIBUTION :: JULIE CARRIER-PRÉVOST, LAURENCE DAUPHINAIS, FRANCIS
DUCHARME, MICKAËL GOUIN ET ÈVE PRESSAULT
« UN Bonjour
CINQ Bonjour
Sourires
QUATRE Merci d’être venus nous voir
TROIS Merci beaucoup
DEUX Oui Merci
CINQ Merci »
Portrait après portrait, cinq jeunes adultes se montrent, sexposent et se surexposent. Ils et elles érigent
parallèlement leurs existences à partir de films vus, de soirées vécues et de rencontres espérées. Ils et
elles sont cinq à mettre en scène, devant nous, le spectacle de leurs vies.
Inconditionnels du langage formaté des réseaux sociaux, ces jeunes définissent et construisent leurs ave-
nirs publiquement, et ce en toute impudeur. Par lénumération d’amis virtuels et d’une orgie de références
culturelles, ils se dévoilent dans une langue vive, un discours laconique et des quêtes éperdues ; il faut à
tout prix, et pour toujours, être de son temps. Mais que révèlera cette urgence de dire, d’être ? Et est-elle
délibérée ?
« Nous sommes tous avalés par la bête, les uns après les autres. Nous avons beau tout faire pour y échap-
per, ses tentacules senroulent à notre jambe et nous tirent vers sa gueule grande ouverte ; chaque instant
et chaque chose sont dévorés et digérés. Dans le ventre du monstre, nous sommes des acteurs, qui ten-
tons tant bien que mal de définir notre rôle, de nous mettre en scène du mieux possible pour être saisis
tel que nous croyons ou voulons être – ou voulons croire que nous sommes. » Guillaume Corbeil
Concepteurs
Assistance à la mise en scène et régie Andrée-Anne Garneau Scénographie Max-Otto Fauteux
Éclairages Martin Labrecque Conception photo Geodezik – Janicke Morissette, Jean-François Brière et Gabriel
Coutu-Dumont Musique Nicolas Basque Mouvement Caroline Laurin-Beaucage Costumes DVtoi Maquillages
Suzanne Trépanier Assistance aux costumes Sylvain Genois Direction technique Victor Lamontagne Stagiaire
à la mise en scène Jean-Simon Traversy Construction du décor Sur les planches Chefs d’atelier André Leroux
et Sophie Cloutier
Le texte est publié aux éditions Leméac.
* Veuillez noter que la pièce aborde parfois des thèmes et un langage qui pourraient heurter la sensibilité des
spectateurs.
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CLAUDE POISSANT
METTEUR EN SCÈNE, DIRECTEUR ARTISTIQUE ET GÉNÉRAL
Auteur, comédien, et surtout metteur en scène réputé, Claude
Poissant est le codirecteur artistique et lun des fondateurs
du THÉÂTRE PÀP (1978), une compagnie de création vouée à la
dramaturgie contemporaine. Figure de proue du théâtre québé-
cois depuis plus de 30 ans, il est aussi découvreur et défricheur
de nouvelles paroles. Parmi ses mises en scène récentes, rap-
pelons
Le Traitement
de Martin Crimp,
Je voudrais me déposer
la tête
de Jonathan Harnois,
Abraham Lincoln va au théâtre
de
Larry Tremblay,
Mutantès
de Pierre Lapointe,
Rouge Gueule
de
Étienne Lepage,
Tom à la Ferme
de Michel Marc Bouchard et
The Dragonfly of Chicoutimi
de Larry Tremblay. Tout dernièrement, ce sont les mises en
scène de
Tristesse animal noir
de Anja Hilling,
Bienveillance
de Fanny Britt et
Marie Tudor
,
présenté au Théâtre Denise-Pelletier, auxquelles vous avez pu assister.
GUILLAUME COBEIL
AUTEUR
Avant de finir sa formation en écriture dramatique à l’École nationale de théâtre en
2011, Guillaume Corbeil avait déjà écrit un recueil de nouvelles
intitulé L’art de la fugue (éditions L’Instant même, 2011) –
finaliste du prix du Gouverneur général et récipiendaire du
prix Adrienne-Choquette –, un premier roman Pleurer comme
dans les films (éditions Leméac, 2009) ainsi quune biographie
du metteur en scène André Brassard (Libre Expression, 2010).
Avec
Cinq visages pour Camille Brunelle
, Guillaume a remporté
le prix Michel-Tremblay 2013, (remis par le CEAD), le prix du
meilleur texte (remis par lAssociation québécoise des critiques
de théâtre) ainsi que le pix du public au Festival d’écriture
dramatique contemporaine Primeurs, en Allemagne.
L’ÉQUIPE DE CRÉATION
Crédits photos Ève Pressault © Maxime Côté / Francis Ducharme © Sophie Tessier / Mickaël Gouin © Maxime Côté / Julie
CarrierPrevost © Marjorie Guindon / Laurence Dauphinais © Monsiieur Coms / Claude Poissant © Maxime Leduc / Guillaume
Corbeil © Maude Chauvin
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LES COMÉDIENS
JULIE CARRIER-PRÉVOST :: TROIS
Julie est diplômée en interprétation de loption-théâtre du collège Lionel-Groulx depuis 2003. Vous avez pu lapercevoir
au cinéma sous le rôle de Cindy dans Dédé à travers les brumes de Jean-Philippe Duval. À la télévision, dans Les
Invincibles III et dans Toute la vérité où elle campe le rôle d’Alicia. Au théâtre, elle a joué dans Les contes urbains à La
Licorne (2009), Chante avec moi, texte et mise en scène d’Olivier Choinière à Espace Libre (saison 2010-2011) et 4 fois
Mélanie ½ (Justin Laramée), à la petite Licorne, dans le rôle de Mélanie Laflamme (2010). En danse contemporaine,
elle était aux côtés de Dave St-Pierre de 2004 à 2009 dans La pornographie des âmes et Un peu de tendresse, bordel
de merde.
LAURENCE DAUPHINAIS :: DEUX
Détentrice d’une mineure en théâtre et en musique de l’Université Concordia, Laurence est diplômée de l’École na-
tionale de théâtre du Canada depuis 2009. Elle a fait partie de la distribution du iShow, un projet collectif en tournée
dans les festivals OFF.TA (Théâtre Aux Écuries), FOÉ (Festival de l’Outaouais Émergent) et Temps d’Images (Usine C). À la
télévision et au cinéma, vous avez pu la reconnaître dans Ramdam (de 2001 à 2008) sous le rôle de Magalie, L’Auberge
du chien noir (2012) dans le rôle de Fannie, Lance et Compte : le film (F. D’Amours), Le bonheur des autres (J-P. Pearson)
et dernièrement dans Liverpool, de Manon Briand, où elle joue Beth. Laurence est double récipiendaire du Programme
de Leadership Artistique et Culturel de l’ENT (PLAC).
FRANCIS DUCHARME :: QUATRE
Diplômé en interprétation de loption-théâtre du collège Lionel-Groulx, Francis entame rapidement une carrière des
plus prometteuses, tant au théâtre, au cinéma, en télévision et en danse. On a pu le voir dans les séries télévisées Com-
ment survivre aux week-ends, Belle-Baie et Nos étés. Au cinéma, il fait partie de la distribution des films Elles étaient
cinq (G. Côté), C.R.A.Z.Y. (J.-M. Vallée), La capture (C. Laure), J’ai tué ma mère (X. Dolan) et dernièrement Corbo (M.
Denis). Au théâtre, il joue dans Le Traitement (Claude Poissant), L’Imposture (Alice Ronfard) et L’Opéra de quat’sous
(Brigitte Haentjens), pour ne nommer que ceux-là. Il fait également partie de la distribution des chorégraphies Un peu
de tendresse, bordel de merde et La pornographie des âmes de Dave St-Pierre, en plus de travailler pour la compagnie
Eastman du chorégraphe de renom Sidi Larbi Cherkaoui et de danser pour le GravelArtGroup. En 2013, vous avez pu le
voir dans Ta douleur (B. Haentjens) et prochainement dans 2050 Mansfield-Rendez-vous à l’hôtel.
MICKAËL GOUIN :: CINQ
Mickaël Gouin est diplômé de l’École nationale de théâtre du Canada depuis 2010. Depuis deux ans, nous avons pu le
voir dans de nombreuses séries web populaires : Dakodak I et II (Tou.tv), Sale Gueule I et II (LibTv), Boîte à malle (Sym-
patico), Offre d’emploi (LibTv), Vision Polyphonique (TV5), puis à la télévision dans lémission MDR II et III, sur les ondes
de Vrak Tv, ainsi que dans Nous avons les images avec Anthony Kavanagh sur les ondes de Super Écran. Au cinéma,
on pourra le voir auprès de Sophie Desmarais et Maxime Dumontier dans Jusqu’à l’Holocauste nucléaire, le premier
long-métrage de Sébastien Landry. Au théâtre, il a été de la distribution de S’embrasent (Éric Jean), Les Zurbains 2012
(Benoit Vermeulen) et Le Grand Voyage de Petit Rocher (Robert Bellefeuille). Mickaël possède aussi une formation en
scénarisation et travaille activement dans le domaine des nouveaux médias, du cinéma et de la télévision à titre de
scénariste
ÈVE PRESSAULT :: UN
Finissante de l’École nationale de théâtre du Canada en 2004, Ève Pressault compte de multiples expériences de
scène, tant au théâtre quen danse. Elle est des créations du chorégraphe Dave St-Pierre No Man’s Land Show (2003),
La Pornographie des âmes et Un peu de tendresse, bordel de merde (2006), qu’elle interprète depuis en tournée à trav-
ers l’Europe. Elle a également collaboré avec la chorégraphe Leslie Baker dans Knot of Nots (2008). Après avoir travaillé
à Montréal avec Ludovic Lagarde (Fairy Queen à Espace Go, 2005), elle part en tournée en France pour le spectacle
Oui dit le très jeune homme, du même metteur en scène. Sur la scène théâtrale montréalaise, Ève a joué, entre autres,
dans Dossier Prométhée (Pascal Contamine), Combats (Geneviève Lacharité-Blais), Limbes (Christian Lapointe),
Chroniques (Alice Ronfard), Hamlet (Marc Béland), L’Opéra de Quat’sous (Brigitte Haentjens), et Nathan (Emmanuel
Schwartz). Dernièrement, vous avez pu la voir dans Transmission (Justin Laramée) et Oxygène (C. Lapointe).
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Lautre soir. Au café. Devant la caisse. Tu mas regardé, bouche close et lœil hagard. Tu ne mas pas
reconnu. On ne sétait pas revu depuis la fête au Buvard. On ne sest vu que par le réseau et aussi par
ouï-dire. C’était quand ? Je ne sais plus. La notion du temps na plus la cote. Tu as reculé d’un pas
quand je t’ai dit allô. Et nous avons bredouillé sur un ton neutre et accablant des « ça va ? Ça va oui.
Toi ? Faut j’me sauve. Je comprends. » J’arrête ici, mon message est trop long, je voulais juste te dire
salut et savoir si tu avais peut-être envie d’aller voir le spectacle d’une amie, elle joue dedans. Une
histoire entre cinq célibataires qui ont perdu, si j’ai bien compris, leur éternité. Mais, en fait, il n’y a
pas d’histoire. Mon amie, qui est peut-être aussi ton amie – cest quoi son nom déjà ? – et qui joue
un rôle important dans la pièce, ma dit que ça parle du désir d’extimité *. J’aime ce mot, je me sens
intelligent quand j’y pense. Je vais manger un scone et boire un autre café, en espérant que tu me
reviennes. Je t’envoie aussi un lien pour un rassemblement imaginaire. En passant, j’aime ta photo.
Je nai pas fait de fautes. Publier.
« À côté du désir d’intimité de chacun est apparu à travers ces nouveaux réseaux un autre désir appelé d’exti-
mité. Désir qui nous incite à montrer certains aspects de notre moi intime pour les faire valider par d’autres
afin qu’ils prennent une valeur plus grande à nos yeux. Le désir d’extimité est parfois confondu avec lexhibi-
tionnisme mais il est en réalité différent. Dans lexhibitionnisme en effet, il sagit de ne montrer que des parties
de soi dont la valeur est déjà assurée. Lexhibitionniste ne prend jamais de risque et ne montre de lui-même
que ce qu’il sait pouvoir subjuguer ses interlocuteurs. En revanche, le désir d’extimité est inséparable d’une
prise de risque : la valeur de ce qui est montré nest jamais connue et cest justement par le retour des autres
qu’il est appellé à en prendre. »
Me suivez-vous?
Quoiqu’il en soit, bons visages.
> Claude Poissant
* Les tyrannies de la visibilité – le visible et l’invisible dans les sociétés contemporaines
Nicole Aubert et Claudine Haroche, Éditions Érès, 2011
LES MOTS DE CLAUDE POISSANT
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