cahier d`accomp agnement

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CAHIER D’ACCOMPAGNEMENT
AssistAnce à lA mise en scène et régie Andrée-Anne GArneAu scénogrAphie MAx-OttO FAuteux éclAirAges MArtin LAbrecque conception photo et vidép GeOdezik
musique nicOLAs bAsque mouvement cArOLine LAurin-beAucAGe direction de production cAtherine LA Frenière stAgiAire à lA mise en scène JeAn-siMOn trAversy
CINQ VISAGES POUR CAMILLE BRUNELLE
TEXTE :: GUILLAUME CORBEIL MISE EN SCÈNE :: CLAUDE POISSANT
DISTRIBUTION :: JULIE CARRIER-PRÉVOST, LAURENCE DAUPHINAIS, FRANCIS
DUCHARME, MICKAËL GOUIN ET ÈVE PRESSAULT
« UN Bonjour
CINQ Bonjour
Sourires
QUATRE Merci d’être venus nous voir
TROIS Merci beaucoup
DEUX Oui Merci
CINQ Merci »
Portrait après portrait, cinq jeunes adultes se montrent, s’exposent et se surexposent. Ils et elles érigent
parallèlement leurs existences à partir de films vus, de soirées vécues et de rencontres espérées. Ils et
elles sont cinq à mettre en scène, devant nous, le spectacle de leurs vies.
Inconditionnels du langage formaté des réseaux sociaux, ces jeunes définissent et construisent leurs avenirs publiquement, et ce en toute impudeur. Par l’énumération d’amis virtuels et d’une orgie de références
culturelles, ils se dévoilent dans une langue vive, un discours laconique et des quêtes éperdues ; il faut à
tout prix, et pour toujours, être de son temps. Mais que révèlera cette urgence de dire, d’être ? Et est-elle
délibérée ?
« Nous sommes tous avalés par la bête, les uns après les autres. Nous avons beau tout faire pour y échapper, ses tentacules s’enroulent à notre jambe et nous tirent vers sa gueule grande ouverte ; chaque instant
et chaque chose sont dévorés et digérés. Dans le ventre du monstre, nous sommes des acteurs, qui tentons tant bien que mal de définir notre rôle, de nous mettre en scène du mieux possible pour être saisis
tel que nous croyons ou voulons être – ou voulons croire que nous sommes. » Guillaume Corbeil
Concepteurs
Assistance à la mise en scène et régie Andrée-Anne Garneau Scénographie Max-Otto Fauteux
Éclairages Martin Labrecque Conception photo Geodezik – Janicke Morissette, Jean-François Brière et Gabriel
Coutu-Dumont Musique Nicolas Basque Mouvement Caroline Laurin-Beaucage Costumes DVtoi Maquillages
Suzanne Trépanier Assistance aux costumes Sylvain Genois Direction technique Victor Lamontagne Stagiaire
à la mise en scène Jean-Simon Traversy Construction du décor Sur les planches Chefs d’atelier André Leroux
et Sophie Cloutier
Le texte est publié aux éditions Leméac.
* Veuillez noter que la pièce aborde parfois des thèmes et un langage qui pourraient heurter la sensibilité des
spectateurs.
CINQ VISAGES POUR CAMILLE BRUNELLE — PAGE 2
L’ÉQUIPE DE CRÉATION
CLAUDE POISSANT
METTEUR EN SCÈNE, DIRECTEUR ARTISTIQUE ET GÉNÉRAL
Auteur, comédien, et surtout metteur en scène réputé, Claude
Poissant est le codirecteur artistique et l’un des fondateurs
du THÉÂTRE PÀP (1978), une compagnie de création vouée à la
dramaturgie contemporaine. Figure de proue du théâtre québécois depuis plus de 30 ans, il est aussi découvreur et défricheur
de nouvelles paroles. Parmi ses mises en scène récentes, rappelons Le Traitement de Martin Crimp, Je voudrais me déposer
la tête de Jonathan Harnois, Abraham Lincoln va au théâtre de
Larry Tremblay, Mutantès de Pierre Lapointe, Rouge Gueule de
Étienne Lepage, Tom à la Ferme de Michel Marc Bouchard et
The Dragonfly of Chicoutimi de Larry Tremblay. Tout dernièrement, ce sont les mises en
scène de Tristesse animal noir de Anja Hilling, Bienveillance de Fanny Britt et Marie Tudor,
présenté au Théâtre Denise-Pelletier, auxquelles vous avez pu assister.
GUILLAUME COBEIL
AUTEUR
Avant de finir sa formation en écriture dramatique à l’École nationale de théâtre en
2011, Guillaume Corbeil avait déjà écrit un recueil de nouvelles
intitulé L’art de la fugue (éditions L’Instant même, 2011) –
finaliste du prix du Gouverneur général et récipiendaire du
prix Adrienne-Choquette –, un premier roman Pleurer comme
dans les films (éditions Leméac, 2009) ainsi qu’une biographie
du metteur en scène André Brassard (Libre Expression, 2010).
Avec Cinq visages pour Camille Brunelle, Guillaume a remporté
le prix Michel-Tremblay 2013, (remis par le CEAD), le prix du
meilleur texte (remis par l’Association québécoise des critiques
de théâtre) ainsi que le pix du public au Festival d’écriture
dramatique contemporaine Primeurs, en Allemagne.
Crédits photos Ève Pressault © Maxime Côté / Francis Ducharme © Sophie Tessier / Mickaël Gouin © Maxime Côté / Julie
CarrierPrevost © Marjorie Guindon / Laurence Dauphinais © Monsiieur Coms / Claude Poissant © Maxime Leduc / Guillaume
Corbeil © Maude Chauvin
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LES COMÉDIENS
JULIE CARRIER-PRÉVOST :: TROIS
Julie est diplômée en interprétation de l’option-théâtre du collège Lionel-Groulx depuis 2003. Vous avez pu l’apercevoir
au cinéma sous le rôle de Cindy dans Dédé à travers les brumes de Jean-Philippe Duval. À la télévision, dans Les
Invincibles III et dans Toute la vérité où elle campe le rôle d’Alicia. Au théâtre, elle a joué dans Les contes urbains à La
Licorne (2009), Chante avec moi, texte et mise en scène d’Olivier Choinière à Espace Libre (saison 2010-2011) et 4 fois
Mélanie ½ (Justin Laramée), à la petite Licorne, dans le rôle de Mélanie Laflamme (2010). En danse contemporaine,
elle était aux côtés de Dave St-Pierre de 2004 à 2009 dans La pornographie des âmes et Un peu de tendresse, bordel
de merde.
LAURENCE DAUPHINAIS :: DEUX
Détentrice d’une mineure en théâtre et en musique de l’Université Concordia, Laurence est diplômée de l’École nationale de théâtre du Canada depuis 2009. Elle a fait partie de la distribution du iShow, un projet collectif en tournée
dans les festivals OFF.TA (Théâtre Aux Écuries), FOÉ (Festival de l’Outaouais Émergent) et Temps d’Images (Usine C). À la
télévision et au cinéma, vous avez pu la reconnaître dans Ramdam (de 2001 à 2008) sous le rôle de Magalie, L’Auberge
du chien noir (2012) dans le rôle de Fannie, Lance et Compte : le film (F. D’Amours), Le bonheur des autres (J-P. Pearson)
et dernièrement dans Liverpool, de Manon Briand, où elle joue Beth. Laurence est double récipiendaire du Programme
de Leadership Artistique et Culturel de l’ENT (PLAC).
FRANCIS DUCHARME :: QUATRE
Diplômé en interprétation de l’option-théâtre du collège Lionel-Groulx, Francis entame rapidement une carrière des
plus prometteuses, tant au théâtre, au cinéma, en télévision et en danse. On a pu le voir dans les séries télévisées Comment survivre aux week-ends, Belle-Baie et Nos étés. Au cinéma, il fait partie de la distribution des films Elles étaient
cinq (G. Côté), C.R.A.Z.Y. (J.-M. Vallée), La capture (C. Laure), J’ai tué ma mère (X. Dolan) et dernièrement Corbo (M.
Denis). Au théâtre, il joue dans Le Traitement (Claude Poissant), L’Imposture (Alice Ronfard) et L’Opéra de quat’sous
(Brigitte Haentjens), pour ne nommer que ceux-là. Il fait également partie de la distribution des chorégraphies Un peu
de tendresse, bordel de merde et La pornographie des âmes de Dave St-Pierre, en plus de travailler pour la compagnie
Eastman du chorégraphe de renom Sidi Larbi Cherkaoui et de danser pour le GravelArtGroup. En 2013, vous avez pu le
voir dans Ta douleur (B. Haentjens) et prochainement dans 2050 Mansfield-Rendez-vous à l’hôtel.
MICKAËL GOUIN :: CINQ
Mickaël Gouin est diplômé de l’École nationale de théâtre du Canada depuis 2010. Depuis deux ans, nous avons pu le
voir dans de nombreuses séries web populaires : Dakodak I et II (Tou.tv), Sale Gueule I et II (LibTv), Boîte à malle (Sympatico), Offre d’emploi (LibTv), Vision Polyphonique (TV5), puis à la télévision dans l’émission MDR II et III, sur les ondes
de Vrak Tv, ainsi que dans Nous avons les images avec Anthony Kavanagh sur les ondes de Super Écran. Au cinéma,
on pourra le voir auprès de Sophie Desmarais et Maxime Dumontier dans Jusqu’à l’Holocauste nucléaire, le premier
long-métrage de Sébastien Landry. Au théâtre, il a été de la distribution de S’embrasent (Éric Jean), Les Zurbains 2012
(Benoit Vermeulen) et Le Grand Voyage de Petit Rocher (Robert Bellefeuille). Mickaël possède aussi une formation en
scénarisation et travaille activement dans le domaine des nouveaux médias, du cinéma et de la télévision à titre de
scénariste
ÈVE PRESSAULT :: UN
Finissante de l’École nationale de théâtre du Canada en 2004, Ève Pressault compte de multiples expériences de
scène, tant au théâtre qu’en danse. Elle est des créations du chorégraphe Dave St-Pierre No Man’s Land Show (2003),
La Pornographie des âmes et Un peu de tendresse, bordel de merde (2006), qu’elle interprète depuis en tournée à travers l’Europe. Elle a également collaboré avec la chorégraphe Leslie Baker dans Knot of Nots (2008). Après avoir travaillé
à Montréal avec Ludovic Lagarde (Fairy Queen à Espace Go, 2005), elle part en tournée en France pour le spectacle
Oui dit le très jeune homme, du même metteur en scène. Sur la scène théâtrale montréalaise, Ève a joué, entre autres,
dans Dossier Prométhée (Pascal Contamine), Combats (Geneviève Lacharité-Blais), Limbes (Christian Lapointe),
Chroniques (Alice Ronfard), Hamlet (Marc Béland), L’Opéra de Quat’sous (Brigitte Haentjens), et Nathan (Emmanuel
Schwartz). Dernièrement, vous avez pu la voir dans Transmission (Justin Laramée) et Oxygène (C. Lapointe).
CINQ VISAGES POUR CAMILLE BRUNELLE — PAGE 4
LES MOTS DE CLAUDE POISSANT
L’autre soir. Au café. Devant la caisse. Tu m’as regardé, bouche close et l’œil hagard. Tu ne m’as pas
reconnu. On ne s’était pas revu depuis la fête au Buvard. On ne s’est vu que par le réseau et aussi par
ouï-dire. C’était quand ? Je ne sais plus. La notion du temps n’a plus la cote. Tu as reculé d’un pas
quand je t’ai dit allô. Et nous avons bredouillé sur un ton neutre et accablant des « ça va ? Ça va oui.
Toi ? Faut j’me sauve. Je comprends. » J’arrête ici, mon message est trop long, je voulais juste te dire
salut et savoir si tu avais peut-être envie d’aller voir le spectacle d’une amie, elle joue dedans. Une
histoire entre cinq célibataires qui ont perdu, si j’ai bien compris, leur éternité. Mais, en fait, il n’y a
pas d’histoire. Mon amie, qui est peut-être aussi ton amie – c’est quoi son nom déjà ? – et qui joue
un rôle important dans la pièce, m’a dit que ça parle du désir d’extimité *. J’aime ce mot, je me sens
intelligent quand j’y pense. Je vais manger un scone et boire un autre café, en espérant que tu me
reviennes. Je t’envoie aussi un lien pour un rassemblement imaginaire. En passant, j’aime ta photo.
Je n’ai pas fait de fautes. Publier.
« À côté du désir d’intimité de chacun est apparu à travers ces nouveaux réseaux un autre désir appelé d’extimité. Désir qui nous incite à montrer certains aspects de notre moi intime pour les faire valider par d’autres
afin qu’ils prennent une valeur plus grande à nos yeux. Le désir d’extimité est parfois confondu avec l’exhibitionnisme mais il est en réalité différent. Dans l’exhibitionnisme en effet, il s’agit de ne montrer que des parties
de soi dont la valeur est déjà assurée. L’exhibitionniste ne prend jamais de risque et ne montre de lui-même
que ce qu’il sait pouvoir subjuguer ses interlocuteurs. En revanche, le désir d’extimité est inséparable d’une
prise de risque : la valeur de ce qui est montré n’est jamais connue et c’est justement par le retour des autres
qu’il est appellé à en prendre. »
Me suivez-vous?
Quoiqu’il en soit, bons visages.
> Claude Poissant
* Les tyrannies de la visibilité – le visible et l’invisible dans les sociétés contemporaines
Nicole Aubert et Claudine Haroche, Éditions Érès, 2011
CINQ VISAGES POUR CAMILLE BRUNELLE — PAGE 5
LES MOTS DE GUILLAUME CORBEIL
On vous dira qu’il s’agit d’un spectacle à propos des médias sociaux. Pourtant, ce besoin d’être vu,
compris et aimé, existait bien avant leur apparition. Les MySpace et autres Facebook ont pu éclore
parce qu’ils répondaient à ce besoin d’avoir une scène sur laquelle monter. Pourquoi ai-je choisi
d’écrire une pièce sur la question ? Les médias sociaux sont pour moi un théâtre, où le metteur en
scène, l’auteur et le personnage principal sont une seule et même personne.
En tuant Dieu, on a crevé l’œil omniscient qui donnait un sens à chacune de nos actions : tout ce que
je faisais, Il le voyait et je le faisais pour Lui. Les caméras de nos cellulaires, omniscientes de par leur
omniprésence, sont venues remplir le vide de l’orbite et c’est l’Autre, l’ami, qui maintenant joue le rôle
du témoin de mon existence, dans le public comme dans l’intime.
Ce que les médias sociaux nous auront permis de constater, c’est que Big Brother n’est pas la création
du régime pour surveiller les masses, mais la création des masses pour échapper à l’anonymat et à la
solitude, sans doute deux grands objets de douleur de notre temps.
Les personnages se veulent une expression de l’humain : la scène est un miroir et l’action sur scène
nous apprend à reconnaître qui l’on est. Aujourd’hui, les mécanismes spectaculaires de la télévision et du cinéma nous font croire à la possibilité d’une autre vie, exaltante et signifiante, à côté de
laquelle notre propre existence, qui s’écrit en temps réel et sans filtre, en un seul long plan-séquence,
nous paraîtra toujours ennuyante, si bien que le personnage est devenu le modèle et nous, sa représentation. Ce n’est pas pour rien, j’imagine, que l’on transfert notre existence d’un côté de l’écran à
l’autre : pour enfin devenir le personnage principal d’une histoire qui se raconte, photo après photo.
> twitter @gcorbeil #5visages
CINQ VISAGES POUR CAMILLE BRUNELLE — PAGE 6
QU’EST-CE QU’UN RÉSEAU SOCIAL ?
Selon Wikipédia, un réseau social est un ensemble d’identités sociales, telles que des individus ou
encore des organisations, reliées entre elles par des liens créés lors d’interactions sociales. Il se
représente par une structure ou une forme dynamique d’un groupement social.
Ce n’est pas d’aujourd’hui que la notion de réseau existe, mais avec le développement de l’informatique et des télécommunications, Internet est devenu, en quelques années seulement, le « Réseau
des réseaux ». Les réseaux sociaux ne sont pas des infrastructures physiques qui permettent aux individus de se rencontrer ou de communiquer, mais des relations que, par ces moyens ou par d’autres,
les individus et groupes sociaux qu’ils composent entretiennent les uns avec les autres.
> La sociologie des réseaux sociaux de Pierre Mercklé, 2004, La Découverte
Pierre Mercklé, sociologue français, est maître de conférences à l’ENS de Lyon et chercheur au Centre
Max Weber. Vous pouvez en apprendre davantage sur lui et ses travaux de recherche sur son blogue
pierremerckle.fr
Facebook est un réseau social où chacun possède une page personnelle où il parle de lui-même.
Certains s’y dévoilent à l’extrême, jusque dans les détails les plus intimes de leur vie, et d’autres,
plus réservés, s’y gardent une « petite gêne ». Il y a des exhibeurs et des voyeurs, à différents degrés.
« Chacun y dévoile son identité, mais surtout, met en scène sa personnalité, c’est là la spécificité
même d’Internet », explique Michaël Stora, psychologue et fondateur-président de l’Observatoire
des mondes numériques en sciences humaines (OMNSH). Chaque ligne du profil parle pour son
auteur, consciemment ou non. Par le choix des photos sur son profil, des goûts qu’il y affiche, des
groupes auxquels il appartient, il se met en scène, il essaye de véhiculer une image de lui qui le glorifie. Pourquoi un tel besoin d’exposition ? Pourquoi un tel besoin d’exister dans le regard de l’autre ?
Pour combler un vide intérieur ? Pour trouver une sécurité affective ? Ou pour se forger une identité ?
Pour en savoir plus, suivez l’article de Jessica Pierronet, Facebook : Ce que les réseaux sociaux disent
de nous, sur Psychologies.com, vous en apprendrez davantage sur son entretien avec Michaël Stora
> www.psychologies.com/Culture/Medias/Articles-et-Dossiers/Facebook-ce-que-les-reseaux-sociaux-disent-de-nous
CINQ VISAGES POUR CAMILLE BRUNELLE — PAGE 7
FAIRE BONNE FIGURE
« QUATRE
Je sais pas
J’ai peur je pense
J’ai peur que vous aimiez quelqu’un que je suis pas
Je sais pas pourquoi
Mais on dirait que depuis toujours
Je fais semblant d’être quelqu’un d’autre
Peut-être parce que je veux
Oui
Parce que je veux que vous m’aimiez
Mais là j’en peux plus
J’ai envie d’être moi-même une fois pour toutes
Je suis pas celui que vous pensez que je suis
Celui qui s’intéresse à l’art
Et qui va sauver le monde
Je suis banal
Oui
Je suis juste moi »
« Toute personne vit dans un monde social qui l’amène à avoir des contacts, face à face ou médiatisés, avec les autres. Lors de ces contacts, l’individu tend à extérioriser ce qu’on nomme parfois une
ligne de conduite. » En d’autres mots, cette ligne de conduite est une mise en scène. un personnage
que l’on adopte dans le but de véhiculer une certaine image de soi-même, une image qui correspond
à des standards sociaux, ceux auxquels nous souhaitons répondre.
On peut définir le terme de face comme étant la valeur sociale positive qu’une personne revendique à
travers une certaine ligne d’action. Elle est une image du moi que l’on souhaite projetter. En général,
l’attachement à cette face, ainsi que le risque de se trahir ou d’être démasqué, expliquent en partie
pourquoi tout contact avec les autres est ressenti comme un engagement. Un individu garde la face
lorsque la ligne d’action qu’il suit manifeste une image de lui-même consistante. »
› Perdre la face ou faire bonne figure, Les rites d’interaction, E. Goffman, 1974, Les Éditions de Minuit
Erving Goffman, né le 11 juin 1922 à Mannville, Alberta, Canada et mort le 19 novembre 1982 à Philadelphie en Pennsylvanie, est un sociologue et linguiste américain d’origine canadienne.
CINQ VISAGES POUR CAMILLE BRUNELLE — PAGE 8
LES LIENS D’AMITIÉS
« QUATRE
J’ai 782 amis
CINQ
J’ai 1266 amis
UN
J’ai 1745 amis
TROIS
J’ai 2982 amis
Ah
Tiens
Un de plus »
Dans le ring social qu’est facebook, les connaissances virtuelles se livrent une chaude lutte pour
cumuler les noms qui suivent leur profil. Sommes-nous évalués selon notre nombre d’amis facebook? Avoir 500 visages qui nous sont plus ou moins familiés nous rend t’il plus réel?
Certes, Facebook remet en question les formes d’amitiés.
> Juste friends ou vrais amis, de Jessica Pierronet / Psychologies.com
www.psychologies.com/Culture/Medias/Articles-et-Dossiers/Facebook-ce-que-les-reseaux-sociaux-disent-de-nous/Juste-friends-ou-vrais-amis
La force des liens est une théorie de l’analyse des réseaux sociaux qui met l’emphase sur les relations
entre les acteurs. Les liens forts dans un réseau d’amis sont essentiels à la construction identitaire
et dans les relations de soutien, mais ils le sont moins dans la circulation de l’information. Une information qui ne circule que par des liens forts risque de rester circonscrite à l’intérieur de « cliques ».
Les liens forts ne relient pas les groupes entre eux, ils supposent une homogénéité et non une diversité de profils. Toutefois, ils sont plus susceptibles de créer des liens d’amitiés. Les liens faibles,
quant à eux, sont essentiels dans l’échange d’informations variées. Dans The Strenght of Weak Ties,
1983, Mark Granovetter démontre l’importance des liens faibles à l’intérieur des réseaux. Dans une
société comme la nôtre où la circulation de l’information est prédominante, on peut avancer qu’un
individu qui possède une proportion importante de liens faibles dans son réseau détient un certain
pouvoir sur l’information. Un réseau composé de plusieurs liens faibles est signe d’un capital social *
plus élevé qu’un réseau composé de liens forts. Toutefois, les liens faibles tendent à s’effriter beaucoup plus rapidement et constituent davantage des liens instrumentaux.
> The Strenght of Weak Ties de Mark Granovetter, 1983
Mark Granovetter est un sociologue américain de l’Université de Stanford, considéré comme l’un des
principaux représentants de la sociologie des réseaux sociaux.
CINQ VISAGES POUR CAMILLE BRUNELLE — PAGE 9
* Le capital social : L’expression du capital social est utilisée pour la première fois dans les années
1980 par le français Pierre Bourdieu et l’américain James Coleman. En tant que bien individuel, l’expression désigne « l’ensemble des ressources individualisées et rattachées aux relations concrètes
d’une personne ou d’un ensemble de personnes ». (
> Foundations of Social Theory de James Coleman, 1990
James S. Coleman est un sociologue américain né le 12 mai 1926 dans l’Indiana et mort le 25 mars
1995 à Chicago.
L’ÉTUDE DU PETIT MONDE DE STANLEY MILGRAM : LES 6 DEGRÉS DE SÉPARATION
Bien avant la popularité actuelle des réseaux sociaux tel facebook, Stanley Milgram s’est intéressé
au degré de séparation entre deux personnes. Pour son expérience, il a choisi 3 groupes composés
d’une centaine d’habitants provenant de 3 villes américaines éloignées et leur a remis un dossier. La
mission de chacun des groupes était de faire parvenir le document à un « individu-cible » de Boston.
Sur les 217 participants, 64 dossiers sont parvenus à l’individu en question à travers l’intermédiaire
d’environ 5,2 connaissances. Sa conclusion, la distance moyenne entre 2 individus quelconques devait être d’à peu près 6 degrés de séparation.
Depuis l’émergence des réseaux sociaux, certains avancent que cettet théorie ne tient plus et que
le niveau d’intermédiaire serait réduit de moitié. Il n’en reste pas moins que Milgram fut un des premiers à avancer une telle hypothèse sur les chaînes de relations.
> blog-ereputation.com/2010/10/20/comment-les-reseaux-sociaux-bousculent-la-theorie-de-milgram/
Stanley Milgram, né le 15 août 1933 à New York dans le quartier du Bronx et décédé en 1984, est un
psychologue social américain. Il est principalement connu pour l’expérience de Milgram (sur la soumission à l’autorité) et l’expérience du petit monde. Il est considéré comme l’un des psychologues les
plus importants du xxe siècle.
Faites le test ! De combien de niveaux de séparation êtes-vous de Barack Obama ? ou de Camille
Brunelle ?
CINQ VISAGES POUR CAMILLE BRUNELLE — PAGE 10
JE ME MOI – INDIVIDUALITÉ - QUÊTE
D’IDENTITÉ
La postmodernité est un concept de sociologie historique qui désigne, selon plusieurs auteurs, la
dissolution survenue dans les sociétés contemporaines occidentales à la fin du XXe siècle. Un nouveau rapport au temps qu’est le culte du présent, la recherche incessante du bonheur et du bienêtre personnel, la fragilisation des identités collectives et individuelles et l’installation d’un nouveau
mode de régulation de la pratique sociale (le marché, les technologies, les médias informatiques).
L’ère postmoderne contribue à la fragmentation de l’individu : l’identité se fragilise. Elle se démultiplie ou se compartimente entre des attitudes diverses voire auparavant opposées. L’individu ne se
projette plus dans des modèles mais joue de sa personne à travers plusieurs masques. On tend vers
une plus grande flexibilité identitaire, le JE prend place au dépend du NOUS, mais le JE peut être
plusieurs autres.
> Références à la postmodernité sur Wikipédia : fr.wikipedia.org/wiki/Postmodernit%C3%A9
LA MULTIPLEXITÉ DE L’INDIVIDU
Plus on appartient à divers groupes sociaux, plus on s’individualise. Chaque personne est unique dans
l’infini possibilité des rôles qu’elle peut jouer, des appartenances sociales auxquelles elle s’identifie
simultanément. Les individus sont de plus en plus amenés à choisir pour eux-mêmes le cours de leur
vie, leur destinée, mais ils prennent des décisions en fonction de la multiplexité des groupes auxquels ils appartiennent (selon leur héritage familiale, leur niveau d’éducation, leurs amis, leur style,
leurs goûts, les causes qui leurs tiennent à cœur, leur orientation sexuelle, leur emploi, leurs espoirs,
leurs désirs, leurs rêves…). Bref, dans la société contemporaine occidentale, l’individu se complexifie,
il est difficile à saisir, à étiqueter, à catégoriser.
> Lord Anthony Giddens, né le 18 janvier 1938 à Londres, Angleterre, est un sociologue britannique et
professeur de sociologie à l’université de Cambridge.
CINQ VISAGES POUR CAMILLE BRUNELLE — PAGE 11
D’AUTRES PISTES…
« Dans tout ces averses de flashs, sans aucune intimité, je suis tout à fait intime, en étant tout à fait
publique, l’un n’enlève rien à l’autre ».
> Drames de Princesses / La Jeune fille et la Mort n°4 d’Elfriede Jelinek.
Elfriede Jelinek est une femme de lettres autrichienne, née à Mürzzuschlag le 20 octobre 1946. Elle
est lauréate du prix Nobel de littérature en 2004.
> Le Groupe de Recherche sur les Jeunes et les Médias (GRJM)
Depuis 1988, ce groupe de recherche affilié à l’Université de Montréal, a pour mandat de mieux comprendre et de mettre à profit le potentiel des médias traditionnels et des nouvelles technologies de
communication pour les jeunes. Il s’intéresse ainsi à des problématiques mettant en cause l’écoute
télévisuelle, la pratique des jeux interactifs, la fréquentation grandissante d’Internet et leur interaction avec le développement cognitif, affectif et psychosocial de l’enfant.
Pour en découvrir plus, visitez leur site internet : www.grjm.umontreal.ca
> Faux-self mon amour
Fanny Britt est une auteure originaire d’Abitibi qui a grandi à Montréal. Elle a rédigé un essai lyrique
dans le magazine Nouveau Projet (numéro 02, automne-hiver 2012), où elle partage son amour-haine
pour facebook.
> nouveauprojet.com/magazine/nouveau-projet-02/faux-self-mon-amour
> Le IShow / les petites cellules chaudes
« Qu’avons-nous donc à exhiber de façon si essentielle, si pressante, si généralisée ? Peut-être simplement notre peau.
Peut-être aussi son envers. »
> www.leishow.com
THÈMES ABORDÉS
- Image / représentation de soi / le paraître / façade / masques
- Émotion sous vide, repoussée, reflouée / Se sentir vivant / exister
- Réseaux sociaux / Nous voir nous / narcissisme
- Modes de communication, succint, codé
- Quête d’identité / Individualisation / Se définir par ce qu’on a vu, lu, entendu
- Appartenance sociale / formes d’amitié / multiplexité de l’individu
- Banalisation sexualité, violence
- Le rapport au temps ; le moment présent, le temps qui file
CINQ VISAGES POUR CAMILLE BRUNELLE — PAGE 12
QUIZZ
Prêtez-vous au jeu et faites-nous parvenir vos réponses avant le 8 avril.
Vous courrez la chance de gagner une paire de billets pour notre prochain spectacle et d’être
publié sur notre blogue.
Vous retrouverez ce quizz sur notre facebook (/theatrepap) ou sur notre site internet
(www.theatrepap.com). Complétez-le et renvoyez-le à [email protected]
SEXE :
YEUX :
CHEVEUX :
TAILLE :
DATE DE NAISSANCE :
DEVISE :
PASSION :
STYLE :
CLUB :
DRINK :
RESTAURANT :
FILM :
LIVRE :
PIÈCE DE THÉÂTRE :
MUSIQUE :
DERNIER AIR EN TÊTE :
5000$ À DÉPENSER DANS LA PROCHAINE HEURE :
Selon vous, pourquoi le besoin de s’exposer à travers les réseaux sociaux est aussi important pour notre
génération ?
Commentaires sur la pièce :
VOTRE NOM :
ÂGE :
NIVEAU DE SCOLARITÉ :
ÉCOLE :
LIEU DE RÉSIDENCE :
SOUHAITEZ-VOUS RECEVOIR DE L’INFORMATION SUR NOS PROCHAINS SPECTACLES ?
SI OUI, INDIQUEZ VOTRE ADRESSE COURRIEL :
CINQ VISAGES POUR CAMILLE BRUNELLE — PAGE 13
ACTIVITÉS PARALLÈLES
VENDREDI 28 MARS 2014 21H15– RENCONTRE APRÈS SPECTACLE
Après la représentation de 20h, restez avec nous afin d’échanger avec l’équipe de Cinq
visages. Profitez de cette occasion privilégiée pour rencontrer les artistes, comprendre
les étapes de création ainsi que la démarche derrière le spectacle.
LIRE LES ENTREVUES PARUES AU SUJET DE LA PIÈCE ?
Vous pouvez les consulter à cette adresse › http://www.theatrepap.com/nouvelles/
ATTAQUEZ-VOUS AU PÀP !
Vous êtes passionné de théâtre et avez moins de 25 ans?
Laissez libre cours à votre esprit critique et participez à notre concours
JEUNES CRITIQUES
Faites-nous parvenir votre critique d’un de nos spectacles auquel vous avez assistez et
vous serez automatiquement sélectionné pour le tirage d’une paire de billets pour notre
saison 2014-2015.
CINQ VISAGES POUR CAMILLE BRUNELLE — PAGE 14
FONDATION EN 1978
DIRECTION ARTISTIQUE
CLAUDE POISSANT ET PATRICE DUBOIS
// Sa mission artistique
La compagnie s’est donnée pour mission de faire du théâtre de création, c’est-à-dire de
produire, de diffuser et de promouvoir des œuvres théâtrales pour les rendre accessibles
au plus grand nombre.
Le Théâtre PÀP monte exclusivement des textes contemporains et permet systématiquement à des artistes de la relève et à des artisans de métier de conjuguer leurs talents.
// Depuis sa fondation
Depuis sa fondation en 1978, le Théâtre PÀP n’a cessé d’affirmer sa volonté de faire émerger de
nouvelles paroles d’auteurs et de créer un espace de liberté et de rencontre afin que ces paroles
trouvent en nos créateurs un écho juste, inédit, surprenant. Plus de trente ans après sa fondation, près de 80 créations – dont la majorité des textes d’auteurs québécois contemporains
– jalonnent le parcours de cette compagnie toujours à l’affût de construire un théâtre vivant,
à la fois accessible et audacieux, soucieux de se produire ici et ailleurs. Le Théâtre PÀP a non
seulement présenté ses créations dans plusieurs salles du Québec, mais aussi en Ontario, au
Nouveau-Brunswick, en Nouvelle-Écosse, de même qu’en France.
Rappelons d’abord les quelques étapes de son parcours.
Dans les années 80, le Petit à Petit s’affirme par ses discours en marge et ses propositions scéniques inusitées dont entre autres : Où est-ce qu’elle est ma gang ? (adolescent), Tournez la
plage, Bain public. En 1995, le Théâtre PÀP s’installe en résidence à l’Espace GO et se voue alors
entièrement à la création pour adultes, notamment par ces quelques productions remarquées :
Cul sec, Motel Hélène, Le ventriloque, Porc-épic, Rouge gueule, Dissidents.
Depuis août 2007, Claude Poissant et Patrice Dubois en assurent la codirection artistique. Les
deux artistes unissent désormais leurs forces pour diriger la compagnie. Ensemble, les deux directeurs vont continuer à faire entendre des écritures contemporaines et à faire voir un théâtre
où les plaisirs et les dangers de la création sont souverains.
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Compagnie de création
En résidence à Espace GO
L’équipe
Directeur artistique et général Claude Poissant | Directeur artistique Patrice Dubois | Directeur
administratif André Tardif | Directrice de production Catherine Desjardins-Jolin | Directrice du
développement Pascale Joubert | Responsable des relations avec les publics Élizabeth Patry
Communications et relations de presse Valérie Grig - RuGicomm | Communications web Sarah
Pinelle | Design graphique Lino et Élizabeth Laferrière
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