PREMIER MINISTRE
e-cigarette :
le haut conseil de la santé publique remet son avis à la mission
interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives
Mercredi 28 mai 2014 Le haut conseil de la santé publique (HCSP) a publié, ce jour, son avis
relatif à l’e-cigarette. Le HCSP avait été saisi par la présidente de la mission interministérielle
de lutte contre les drogues et les conduites addictives (MILDECA), Danièle Jourdain-
Menninger, suite à la parution des premiers résultats de l’enquête ETINCEL-OFDT, qui révélait
que 18% des Français ont essayé la cigarette électronique et que son usage quotidien
concerne entre 1,1 et 1,9 millions de personnes. Dans son avis, le HCSP met en garde sur le
risque d’entrée en addiction nicotinique des adolescents et leur détournement vers le
tabagisme.
Conformément à la saisine de la présidente de la mission interministérielle de lutte contre les drogues
et les conduites addictives, Danièle Jourdain-Menninger, le haut conseil de la sanpublique s’est
penché sur la question du rapport bénéfices-risques de l’e-cigarette étendus en population générale.
Le HCSP considère, sur la base de la littérature scientifique grandissante sur ce sujet, que le rapport
bénéfices-risques de l’e-cigarette varie d’un profil de personne à l’autre.
Chez le fumeur, l’e-cigarette contenant ou non de la nicotine pourrait être considérée comme un outil
de réduction des risques du tabagisme, dès l’instant le fumeur de tabac a recours à l’e-cigarette
pour arrêter de fumer. Il est alors moins exposé aux goudrons, aux carcinogènes et autres produits
toxiques du tabac. Mais, il faut savoir que ce fumeur peut, à plus ou moins long terme, se retrouver
dans plusieurs situations : soit il ne fumera plus ni tabac ni e-cigarette et cela sera un succès ; soit il
ne fumera plus mais deviendra un adepte de l’e-cigarette le plus souvent dépendant à la nicotine,
produit terriblement addictogène ; soit il deviendra un vapofumeur, il conservera alors les risques du
tabac associés aux risques potentiels de l’e-cigarette.
Les risques individuels de l’e-cigarette portent clairement sur le non-fumeur qui, s’initiant au vapotage,
risque très fortement de devenir dépendant et de passer au tabac. Ce risque est particulièrement
élevé chez les jeunes.
Collectivement, c’est la « re-normalisation » de l’usage de nicotine et du tabagisme qui est à craindre.
Communiqué de presse
Le HCSP recommande entre autres :
une observation périodique des niveaux et modes de consommation ainsi que des études
comportementales qui permettent d’éclairer la décision quant à la balance bénéficesrisques.
Il est notamment important de pouvoir estimer le nombre de personnes réellement sevrées
grâce à l’e-cigarette et celles qui sont devenues vapofumeuses ;
l’information sur l’interdiction de ventes aux mineurs de l’e-cigarette, et du risque de
dépendance et de détournement vers le tabagisme qu’elle entraîne ;
des campagnes de communication sur les risques de l’e-cigarettes ainsi que sur ses dangers
en particulier chez la femme enceinte. Il est notamment important de positionner l’e-cigarette
parmi tous les autres moyens de sevrage en termes d’efficacité. Pour des populations
présentant des niveaux d’addiction modérée au tabac, le niveau d’efficacité de l’e-cigarette
dans le sevrage obserdans les études expérimentales actuellement disponibles est de 5%
à 7% ;
l’analyse régulière des contenus des produits vendus pour connaître précisément leur
composition et pouvoir en informer le consommateur ;
l’interdiction de la publicité selon les mêmes modalités que le tabac pour contrer la potentielle
re-normalisation de la consommation de nicotine inhalée ou fumée.
Le HCSP invite les établissements fréquentés par le public (transport en commun, entreprises,
universités…) à inscrire dans leur règlement intérieur l’interdiction du vapotage.
Il souligne que le présent avis et les présentes recommandations seront périodiquement révisés en
fonction de l’avancée des connaissances scientifiques.
Contact presse : Stéphane Idrac stephane.idrac@pm.gouv.fr - 01 42 75 69 62
La mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (MILDECA)
Placée auprès du Premier ministre, la MILDECA anime et coordonne l’action du gouvernement en matière de
lutte contre les drogues et les conduites addictives et élabore à ce titre la stratégie gouvernementale en la
matière dans les domaines suivants : recherche et observation ; prévention ; santé et insertion ; application de la
loi ; lutte contre les trafics ; coopération internationale.
La MILDECA accompagne les partenaires publics, institutionnels et associatifs de la politique publique dans la
mise en œuvre des orientations, en leur apportant un soutien méthodologique ou financier.
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