Modèles psychopathologiques

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Sciences Humaines et Sociales
Connaissance et langage
Chapitre 6 :
Modèles psychopathologiques
Professeur Thierry BOUGEROL
Médecine P1 Multimédia - Année 2006/2007
Faculté de Médecine de Grenoble - Tous droits réservés.
Les faits psychopathologiques
• La psychopathologie : 2 points de vue
complémentaires
– pathologie du psychologique (est à la
psychologie ce que la pathologie est à la
physiologie)
– psychologie du pathologique
• se heurte à la notion de normalité
– norme statistique ?
– norme sociale ?
• Importance de la souffrance ressentie, du
degré de handicap
– notions d ’équilibre, d ’adaptation, d ’ajustement
Les grands modèles
• Se nourrissent des grands courants de pensée
et des découvertes scientifiques du XX° siècle
• On peut distinguer :
– les théories psycho-génétiques
• issues de la psychologie dynamique (psychologie de
l’inconscient)
• issues de la psychologie structuraliste (psychologie de
l’existence)
– les théories socio-psychogéniques
– les théories organogéniques (la psychiatrie
biologique)
• modèles biologiques (mécaniscistes)
• modèles organo-dynamiques
Les modèles psycho-géniques
• 2 grands courants
– issu d ’une approche médicale : la découverte de l ’inconscient FREUD (1856-1941)
• « L ’interprétation des rêves », 1899
• « Psychopathologie de la vie quotidienne », 1901
– issu d ’une approche philosophique : l ’existentialisme –
HUSSERL (1859-1938)
• « Idées directrices pour une phénoménologie », 1913
• JASPERS : « Psychopathologie générale », 1913
• dans les 2 cas, tentative de généralisation
– du cas particulier au général (psychanalyse)
– du normal au pathologique (phénoménologie)
La psychanalyse
• créée par Sigmund FREUD (1856-1939)
– études médicales : (1873-1881)
• travaux d ’histologie
– diplôme de médecine puis spécialisation en
neurologie (1885)
– stages chez CHARCOT et BERNHEIM (1885)
– installation à Vienne (1886)
• collaboration avec BREUER (Anna O.)
• mise au point de la méthode cathartique
La psychanalyse
• « Psychanalyse est le nom :
– d’un procédé pour l’investigation de processus mentaux ….
– d’une méthode fondée sur cette investigation pour le traitement des
désordres névrotiques
– d’une série de conceptions psychologiques acquises par ce moyen. »
(FREUD, 1922)
• la méthode d’investigation
– a pour objet les contenus de pensée inconscients observables dans
certaines activités (rêves, actes manqués, oublis, lapsus, …)
• contenu manifeste (conscient) et contenu latent (inconscient)
– repose sur la méthode des associations libres
– la situation privilégiée est la situation analytique (divan, paiement, …)
La psychanalyse
• La méthode thérapeutique
– principe : la prise de conscience des mécanismes
inconscients à l’origine des symptômes, les atténue
voire les supprime
– cure psychanalytique
• la théorie (métapsychologie freudienne)
– elle est centrée sur la notion d’inconscient (ICS)
• système de forces affectives refoulées, à l’origine de l’énergie
psychique (énergie pulsionnelle ou libido)
• le psychisme est constitué de plusieurs instances (topique)
• c’est le conflit des forces instinctives ou répressives avec la
réalité qui amène l’apparition de symptômes névrotiques
Métapsychologie (suite)
• L’organisation topique
– le Ça : pôle pulsionnel inconscient
– le Moi : pôle défensif, en périphérie de l’appareil psychique, au
contact de la réalité extérieure
– le Sur-Moi : intériorisation des interdits parentaux (grâce au
complexe d ’Œdipe), fonction de conscience morale et de
formation d’idéaux
• la vie psychique est régie par 2 principes :
– principe de plaisir : se heurte au principe de réalité qui impose
de différer ou de détourner la décharge des tensions
– principe de constance : assure le maintien de l’homéostasie
•
Existentialisme Phénoménologie
Existentialisme = philosophie de l’ « existence » (JASPERS SARTRE)
– l’existence de l’homme précède son essence
• l’homme doit exister avant d’être
– l’homme doit accéder à son essence, par l’action, à partir d’un néant
primordial éprouvé dans l’angoisse (angoisse existentielle)
• l’homme n’est que ce qu’il se fait
•
Phénoménologie : le « phénomène » n’est pas le seul aspect extérieur
des choses
– la phénoménologie fait appel à l’expérience
– la psychopathologie phénoménologique découle de la phénoménologie
philosophique (HUSSERL)
– analyse existentielle (BINSWANGER) : approche compréhensive du
malade
• l’être de l’homme est appréhendé comme « Dasein » (« être-là »)
(HEIDEGGER)
Théories socio-psychogéniques
• S’adressent au rôle pathogène des difficultés de
l’existence (situations vitales, événements de vie,
difficultés d’adaptation)
• plusieurs courants théoriques :
– centré sur l’individu : modèles comportementaux et cognitivocomportementaux
– centré sur le groupe restreint : modèles systémiques (théories de
la communication) (G. BATESON - Ecole de Palo Alto)
• thérapies familiales (systémiques)
– centré sur le groupe social élargi : modèles sociogéniques
• la maladie mentale est un effet de la structure sociale et de la
pression qu’elle exerce sur l’individu
Le comportementalisme
• début du XX° siècle ; rupture avec le dualisme
• développement du comportementalisme
– J.B. WATSON (« Psychology as the behaviorist views it »
– R = f(S)
• William JAMES (1912) : « le moment me semble venu
de nier la conscience »
• Henri PIERON (1907) : « il est nécessaire d’ignorer la
conscience »
• Ivan PAVLOV (1849-1936) : les réflexes conditionnés
Théories cognitivo-comportementales
•
Courant issu de la psychologie
– PAVLOV : les réflexes conditionnés
– SKINNER : notion de renforcement
– WATSON : le « behaviorisme » (comportementalisme)
•
•
un comportement inadapté a été appris dans certaines situations
puis est maintenu par les contingences de l’environnement
le cognitivisme s’intéresse aux cognitions (= comportements
psychologiques)
– pensées automatiques
– anticipations
– représentations mentales conscientes
•
le traitement de l’information est organisé en 3 niveaux hiérarchiques
(BECK)
– un stimulus environnemental suscite des pensées automatiques
– ces cognitions sont soumises à des distorsions cognitives
– selon des schémas cognitifs élaborés au cours du développement
Modèles biologiques
• Les recherches s ’appuient sur :
– les mécanismes d ’action des médicaments
• action anti-dopaminergique des neuroleptiques : hypothèse
dopaminergique de la schizophrénie
• action de blocage de la recapture des monamines par les antidépresseurs
: hypothèse catécholaminergique de la dépression
– les progrès des connaissances neurobiochimiques
(neurotransmission)
– les résultats de la génétique
• transmission héréditaire de certaines maladies (PMD, certaines formes de
schizophrénie)
• héréditabilité de certains facteurs de vulnérabilité
• notion de « spectre » de certaines maladies (modèle de vulnérabilité)
– les données de l ’imagerie cérébrale (anatomique : IRM - fonctionnelle :
PET scan)
• atrophie de la partie dorso-latérale du cortex préfrontal chez certains
schizophrènes
Modèle organo-dynamique
• Conception génétique, développement dynamique des
forces psychique. Le modèle postule l’existence d ’un
trouble générateur cérébral (somatique) (H. EY).
– Organisation psychique : édifice dynamique et hiérarchisé
résultant de l’évolution, de la maturation et de l’intégration des
structures et des fonctions nerveuses, de la conscience et de la
personne
– la maladie mentale est le fait d’une dénaturation, d’une
déstructuration ou d’une anomalie de développement de cette
structure
– le processus organique est l’agent de cet accident évolutif
– la régression ou l’immaturation à un niveau inférieur donne à la
maladie sa physionomie clinique
Conclusion
• Ces 3 approches,
psychologique, sociale et biologique
ne sont pas concurrentes
mais complémentaires
• Elles fondent la notion d ’un
modèle bio-psycho-social
de la maladie mentale
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