annéegenet morvan2010 centenairedelanaissance jeangenet1910/2010 d o s s i e r de presse « Je suis né à Paris le 19 décembre 1910. Pupille de l'assistance publique, il me fut impossible de connaître autre chose de mon état civil. Quand j'eus vingt et un ans j'obtins un acte de naissance. Ma mère s'appelait Gabrielle Genet. Mon père reste inconnu. J'étais venu au monde au 22 de la rue d'Assas. Je saurai donc quelques renseignements sur mon origine, me dis-je, et je me rendis rue d'Assas. Le 22 était occupé par la Maternité. On refusa de me renseigner. » > LE MOT DU PRESIDENT, L’année 2010 fête le centenaire de la naissance de Jean Genet. Jean Genet, né en 1910, enfant de l’Assistance publique, a passé les treize premières années de sa vie à Alligny-en-Morvan. Poète, essayiste, romancier, dramaturge, Jean Genet échappe à toute classification, se dédouble à l’infini en un jeu de miroirs et de poker menteur, suscite l’amour et la détestation. Ceux qui l’ont approché, fascinés ou pris d’effroi, ont été confrontés à l’insaisissable. Il n’est jamais là où on l’attend, il court, il court, le furet et parfois s’arrête, massif, immobile, extrême et outrancier. Il pose question. Le Morvan, en ce centenaire de sa naissance est en première ligne pour suivre ses traces à travers les errances et les combats de sa vie et les fulgurances de son œuvre. Ainsi a-t-il été décidé de faire de l’année 2010, une année Jean Genet. La programmation que nous présentons, conçue et coordonnée par l’Agence culturelle du Parc du Morvan, se garde bien de tomber dans l’hagiographie, encore moins dans la compilation de critiques et de commentateurs. Elle cherche au contraire à donner à voir et à entendre en de multiples lieux et selon les modes d’expression les plus diversifiés, la parole même du poète. Expositions, lectures, représentations théâtrales, publications, performances, débats seront autant d’événements vivants et créatifs dont le Morvan pourra s’enorgueillir. En écho, d’autres voix se feront entendre, en France et dans les pays du Moyen-Orient avec lesquels des liens étroits de partenariat pourront être tissés. Nous souhaitons que l’ensemble de ces initiatives rencontre le plus grand succès, contribue à donner toute sa place à la culture sur notre territoire, et surtout à faire lire les textes de Genet, parmi les plus beaux du XXè siècle. Christian PAUL. Président du Parc naturel régional du Morvan. > CONFERENCE DE PRESSE // JEAN GENET 2010 en MORVAN Le lancement de la manifestation « JEAN GENET 2010 EN MORVAN » se tiendra le : VENDREDI 22 JANVIER 2010 // 15h00 // Auditorium Marcel Vigreux Maison du Parc naturel régional du Morvan // SAINT BRISSON (58). Cette journée se déroulera en la présence de Christian PAUL, Président du Parc naturel régional du Morvan, de Christian DE LAVERNEE, Préfet de la Région Bourgogne, Préfet de Côte d’Or et de François PATRIAT, Président du Conseil Régional de Bourgogne. > CONFERENCE DE PRESSE // VENDREDI 22 JANVIER / 15h00 > LECTURE PAR DES COMEDIENS ET DES ELUS DU MORVAN La pièce de Jean Genet, les Paravents, créée au Théâtre de France (Odéon) par Roger Blin le 16 avril 1966, d'abord accueillie sans scandale, déchaîne les passions quinze jours après la première représentation. Certains critiques n'y voient qu'une atteinte à la morale et une insulte à l'armée. D'anciens combattants d'Indochine et d'Algérie manifestent et des bagarres éclatent. Des députés s'élèvent contre la création de cette pièce dans un théâtre subventionné et demandent la suppression de la subvention correspondante dans le cadre de la discussion des crédits des affaires culturelles. André Malraux, Ministre d'État chargé des affaires culturelles intervient en réponse à divers orateurs. Lors de cette conférence de presse de ce vendredi 22 janvier sera présentée, par des élus du Morvan et des comédiens, une lecture de ce débat. ASSEMBLÉE NATIONALE / CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958 / 2' Législature PREMIERE SESSION ORDINAIRE DE 1966-1967 COMPTE RENDU INTEGRAL / 36° SEANCE 2° Séance du Jeudi 27 Octobre 1966. MM. Icart, rapporteur 'spécial de la commission des finances, de l'économie générale et du Plan / Becker apporteur pour avis de la commission des affaires culturelles, familiales et sociales / Ribadeau-Dumas, rapporteur pour avis de la commission des affaires culturelles, familiales et sociales, pour le cinéma. M. Malraux, ministre d'Etat chargé des affaires culturelles. MM. Caill, Grenier, le président, Fouet, Boutard, Christian Bonnet, Royer, de Préaumont, Martin, Mainguy, Duffaut, Zimmermann, Commenay, Mer, Flornoy, Delmas, Pierre Bas, Bizet, Georges, Max-Petit, Comte Offenbach, Héder. Extraits du débat M le Président La parole est à M. Christian Bonnet. M. Christian Bonnet. Monsieur le ministre, grâce à cette éloquence si passionnée et si particulière qui est l'un des aspects de votre génie, l'évocation des crédits relatifs aux affaires culturelles est chaque année le sommet de la discussion budgétaire. Pour ma part, j'aborderai aujourd'hui un problème délicat. Je le ferai avec mesure, sans perdre de vue un instant ce que La Bruyère disait de la principale partie de l'orateur, qui doit être la probité, et en demandant à ceux qui m'entendent de considérer que la principale partie de celui qui écoute est la courtoisie, surtout de la part de ceux qui font profession avec moi, de défendre l'esprit de tolérance. Monsieur le ministre, mes chers collègues, on a beaucoup parlé d'une pièce montée sur une scène subventionnée, le Théâtre de France : Les Paravents. Mais j'ai le sentiment que nombre de ceux qui ont pris parti dans ce qu'on peut bien appeler une querelle — une querelle qui, au demeurant, n'a rien de politique, ce qui est très heureux — n'étaient peut-être pas très exactement informés du problème. Telle est la raison pour laquelle, rassurez-vous, je lirai un très court passage de la pièce : Nous sommes au quinzième tableau qui se déroule en Algérie. Le tableau commence par les femmes musulmanes, se prolonge par la venue de légionnaires et s'achève par la mort du lieutenant : KADIJA — Qu'est-ce que vous avez pris dans les gencives, toi, Sahid et Leïla Et baver . . . et chier . . . et roter . . . et pisser du feu . . . dégueuler vos tripes. LA MERES — Et fourrer dans la merde jusqu'au ras des lèvres ... et attention, les clapotis, les vagues . . . serrez vos dents ! (Apparaissent quatre légionnaires marchant lentement) NESTOR — L'autre qui ne bouge plus, et c ' est le vent qu 'on avale. ROGER, pétant et d'une voix grave. — Avale les miens, c'est des vents du Lot-et-Garonne. NESTOR, se bouchant le nez. — Dégueulasse, lâchez des pets, facile à dire, mais ceux qui n'ont pas le ventre ballonné? ROGER — Fallait qu ' ils y pensent . . . En partant j'ai fait le Plein air du pays . . . La patrie m'environne, et -je me déplisse le trou du cul. Et plus loin, alors que le lieutenant vient d'être frappé à mort : Bien sûr, il ne sera pas en terre française, mais, enfin, on peut tout de même . . . puisqu ' on a que ça. . . Toi, Roger, si t'as des gaz de rab, et les autres aussi, on pourrait lui en licher une bouffée. ROGER — J'ai compris. . . On va lui faire respirer l'air du Lot et Garonne. LE LIEUTENANT - A boire ! ROGER — Qu'elle s'ouvre, la narine du lieutenant, et qu'en expirant . . . On va lui tirer, en silence, les coups de canon réservés aux personnalités . . . Chacun le sien . . . Visez bien ses narines . .. Feu ! C'est bien. . . c 'est bien . . . chacun y met du sien . . . un petit air de France. .. Mes chers collègues, j'ai tenu à me rendre moi-même, avant-hier, après avoir vu la pièce, à la Bibliothèque nationale. J'y ai retiré le volume n" 16 Y TH 2207 d'où sont extraits ces passages. Un hebdomadaire a pu écrire cette semaine encore — car il revient sur le sujet semaine après semaine — que cette pièce est e une longue messe de Jean Genet avec des cris admirables et des gestes d'une sombre beautés. M. Hervé Laudrin. Drôle d'ecclésiastique, ce Genet ! M. Christian Bonnet. Comme Gabriel Marcel, qui ne passe pourtant pas pour un esprit attardé, l'écrivait dans les Nouvelles littéraires il y a quelques mois, il s'agit là d'une véritable exploitation de la pourriture. Mais ce n'est pas le problème, même si j'incline plutôt à penser, comme l'écrivait François Mauriac dans son Blocnotes du Figaro littéraire, il y a quelques semaines seulement : «Sur les scènes subventionnées, Genet est roi, et je suis seul à m'interroger sur ce qu'il en coûte à un peuple — et surtout à l'adolescence d'un peuple — de tourner en dérision cette connaissance du mal et du bien qui est au-dedans de nous, mais nous n'avons de cesse qu'elle n'ait été obscurcie en nos enfants et détruite . » M. Pierre Bas. Très bien ! M. Christian Bonnet. Pour ma part, je ne prendrai pas parti, car le problème n'est pas là. J'observerai seulement qu'à tout le moins le Théâtre de France ne répond pas à la définition que M. le ministre des affaires culturelles donnait il y a un instant des maisons de la culture : le lieu où les gens se rencontrent pour rencontrer ce qu'il y a de meilleur en eux. L'amendement que j'aurai l'honneur de défendre tout à l'heure ne procède pas d'une réaction de pudibonderie ni d'un réflexe de santé à l'encontre d'un texte ordurier qui n'a pas même de respect pour la mort, ce respect de la mort dont témoignent pourtant les civilisations les plus frustes. Le Parlement — singulièrement la commission des finances — a pour mission de contrôler l'utilisation des fonds publics. C'est pourquoi, insensible aux criailleries hypocrites des esthètes de la décadence, j'en suis venu à penser qu'il n'appartenait pas à une scène subventionnée — tout est là — et, qui plus est, à l'enseigne du Théâtre de France, de monter, aux frais d ' un Etat dont le chef nous a confié dans ses mémoires qu'il s'était, toute sa vie, fait une certaine idée de la France, qu'il ne devenait pas, dis-je, de monter, aux frais de contribuables dont certains ont eu la douleur de perdre un fils en Algérie, une pièce comme Les Paravents. M. André Chandernagor. Vous jouez les Madame de Maintenon! M. Christian Bonnet. Telles sont les explications que je devais à l'Assemblée avant de défendre un amendement qui fait preuve de mesure puisque, ayant eu connaissance, depuis le débat devant la commission des finances, du montant exact du devis de la création des Paravents sur la scène du Théâtre de France, j'ai limité à ce chiffre l'abattement que je proposerai à l'Assemblée d'adopter. (Applaudissements sur plusieurs bancs du centre démocratique, de l'U. N. R: U. D. T. et du groupe des épublicains indépendants .) …/… M. Bertrand Flornoy. Je remercie tout d 'abord M . Vivien qui a bien voulu me laisser utiliser son temps de parole qu ' il destinait aux problèmes de la radio et de la télévision. Mesdames, messieurs, c'est à André Malraux plus qu 'au ministre des affaires culturelles que je voudrais m'adresser. Nous avons tous profondément conscience des luttes, des efforts et des souffrances qui ont été nécessaires pour que soit acquis le droit aux libertés fondamentales, dont la liberté d'expression. Mais, aujourd'hui, il nous faut constater que les agressions les plus vives, et souvent les plus vénales, sont commises contre une société, la nôtre, issue de cette liberté. Je parle de toutes les formes d'agressions, sous prétexte d'érotisme dans les cinémas, par simple médiocrité sur certaines antennes radiophoniques, par rentabilité du scandale dans une certaine presse, agressions certes plus brutales, plus pernicieuses que celles des spectacles présentés dans deux théâtres de Paris : Les Paravents et Marat-Sade. Mais l'Etat donnant -- comme la capitale — un acquit officiel à ces salles de spectacles et sa responsabilité étant par conséquent engagée, il était normal que notre Assemblée s'en préoccupât. En effet, alors que l'armée combattante est présentée chez M. Barrault sous un aspect sordide, le Christ crucifié reçoit chez M. Julien l'hommage surprenant d'une copulation générale. Au nom de l'art, bien sûr, et de la liberté d'expression ; on n'ose quand même pas dire au nom de la liberté de pensée. Et des millions de jeunes Français qui ne seront pas les spectateurs de ces pièces, c ' est vrai, sauront néanmoins — car il n'y a plus ni compartimentage ni spectacles réservés, ni « carré blanc », et tout se dit, tout se sait dans notre monde d'aujourd'hui — que l'Etat et la plus importante des villes françaises acceptent de favoriser l'agression de la scatologie et de l'insulte. Pendant ce temps, nous parlementaires, nous discutons — car nous en avons la responsabilité — de l'affectation de milliards de francs de crédits, fruit du travail de tous les citoyens français, pour que soient assurés l 'éducation, la formation professionnelle, la promotion sociale, les loisirs de nos enfants, pour que soient construites les maisons de la culture — oeuvre .admirable, monsieur le ministre — les maisons de jeunes et les foyers, en un mot pour que soit intensifiée l'oeuvre que la Veme République a entreprise en faveur de notre jeunesse. Pendant ce temps, oui ! Nous prenons au sérieux la société de demain, nous essayons de la rendre fraternelle pour les jeunes et non odieuse et méprisable. Nous avons, en effet, pleine conscience de la transformation que vit notre pays. Nous ne sommes pas seuls ; des éducateurs, des enseignants, laïcs ou prêtres, communistes ou gaullistes, consacrent toutes leurs forces, à chaque heure de leur vie, à apprendre l'espoir à des millions de jeunes, à les convaincre que leur société n'est pas condamnée à se détruire ni à se vomir. Ce sont ces jeunes, monsieur le ministre, qui visitent déjà et qui visiteront demain vos musées et vos maisons de la culture et c'est à eux, j 'en suis sûr, que l'Assemblée pense d'abord. Alors je m'interroge. N'est-ce -pas le rôle de l'Etat d'aider et d'aider exclusivement — je dis bien exclusivement — ces initiatives, ces efforts, ces dévouements? N'est-ce pas le rôle de l'Etat de faire les choix fondamentaux ? Dans le cas des deux spectacles dont j'ai parlé, n'aurait-il pas été préférable de leur laisser courir leur chance dans des théâtres privés puisqu'ils ont un public, ce fameux public prétendu parisien, qu'on estime à 45 .000 personnes? Mais 45 .000, c'est aussi le nombre annuel des jeunes délinquants en France . Triste équilibre auquel il faut penser et dont les sociologues se sont inquiétés avant moi ! De toute façon, la police est là pour protéger les loisirs des uns, pour surveiller les autres. Mais nous avons à faire un choix. C' est un choix difficile, André Malraux, parce que vous êtes là, que nous vous estimons profondément, que nous avons en vous une confiance totale. Et sans doute est-ce votre présence qui inspirera notre vote. Un certain nombre de mes amis et moi, nous ne voterons pas l'amendement tendant à supprimer la subvention allouée au Théâtre de France. Mais jamais le mot de subvention ne nous a paru aussi haïssable et jamais la charité, car c'est bien de cela, selon nous, qu'il s'agit, ne nous a paru aussi misérable. (Applaudissements sur plusieurs bancs de l'U . N. R.-U . D . T. et sur divers bancs .) …/…. M. le ministre d'Etat chargé des affaires culturelles, MR MALRAUX Je répondrai maintenant à MM. Christian Bonnet et Bertrand Flornoy en essayant de le faire avec la gravité et la dignité qu'ils ont eux-mêmes apportées dans ce débat assez pénible. La liberté, mesdames, messieurs, n'a pas toujours les mains propres ; mais quand elle n'a pas les mains propres, avant de la passer par la fenêtre, il faut y regarder à deux fois. Il s'agit d'un théâtre subventionné, dites-vous . Là-dessus, je n'ai rien à dire. Mais, la lecture qui a été faite à la tribune est celle d'un fragment. Ce fragment n'est pas joué sur la scène, mais dans les coulisses. Il donne, dit-on, le sentiment qu'on est en face d'une pièce antifrançaise. Si nous étions vraiment en face d'une pièce antifrançaise, un problème assez sérieux se poserait. Or, quiconque a lu cette pièce sait très bien qu'elle n'est pas antifrançaise. Elle est antihumaine. Elle est anti-tout. Genet n'est pas plus antifrançais que Goya anti-espagnol. Vous avez l'équivalent de la scène dont vous parlez dans les Caprices. Par conséquent, le véritable problème qui se pose ici — il a d'ailleurs été posé — c'est celui, comme vous l'avez appelé de la « pourriture ». Mais là encore, mesdames, messieurs, allons lentement ! Car, avec des citations on peut tout faire : « Alors, ô ma beauté, dites à la vermine qui vous mangera de baisers. . . », c'est de la pourriture ! Une charogne, ce n'était pas un titre qui plaisait beaucoup au procureur général, sans parler de Madame Bovary. Ce que vous appelez de la pourriture n'est pas un accident. C'est ce au nom de quoi on a toujours arrêté ceux qu'on arrêtait. Je ne prétends nullement — je n'ai d'ailleurs pas à le prétendre — que M. Genet soit Baudelaire. S'il était Baudelaire, on ne le saurait pas. La preuve c'est qu'on ne savait pas que Baudelaire était un génie. (Rires) Ce qui est certain, c'est que l'argument invoqué : «cela blesse ma sensibilité, on doit donc l'interdire », est un argument déraisonnable. L'argument raisonnable est le suivant: « Cette pièce blesse votre sensibilité. N'allez pas acheter votre place au contrôle. On joue d'autres choses ailleurs. Il n'y a pas obligation. Nous ne sommes pas à la radio ou à la télévision. » Si nous commençons à admettre le critère dont vous avez parlé, nous devons écarter le moitié de la peinture gothique française, car le grand retable de Grünewald a été peint pour les pestiférés. Nous devons aussi écarter la totalité de l'œuvre de Goya ce qui sans doute n'est pas rien. Et je reviens à Baudelaire que j'évoquais à l'instant... Le théâtre existe pour que les gens y retrouvent leur propre grandeur. Mais le Théâtre de France n'est pas un théâtre où l'on ne joue que Les Paravents. C'est un théâtre où l'on joue Les Paravents, mais entre Le Pain dur de Claudel et les classiques, en attendant Shakespeare. Il ne s'agit plus du tout de savoir si on donne de l'argent pour jouer Les Paravents. Il s'agit de savoir si l'on doit ne jouer dans un théâtre de cette nature que des oeuvres qui sont dans une certaine direction. Quand on parlait de théâtre subventionné, il y a un siècle, on parlait d'un théâtre d'exception . Or aujourd'hui la subvention s'adresse à presque tous les théâtres. Je ne parle pas de théâtres privés parisiens. Je parle des centres dramatiques. Si nous admettons une censure particulière pour le théâtre privé parisien, que nous ne subventionnons pas, nous l'aurons pour le théâtre privé de province ; si nous admettons une censure pour les théâtres subventionnés parisiens, nous l'admettons pour tous les centres dramatiques, c'est-à-dire pour tout ce qui est le théâtre vivant en France. C'est pourquoi on ne peut s'engager dans une telle voie qu'avec une extrême prudence et je ne supprimerai pas pour rien la liberté des théâtres subventionnés. J'insiste sur les mots « pour rien », car si nous interdisons Les Paravents, ils seront rejoués demain, non pas trois fois mais cinq cents fois. Nous aurons à la rigueur prononcé un excellent discours et prouvé que nous étions capables de prendre une mesure d'interdiction, mais en fait nous n'aurons rien interdit du tout. L'essentiel n'est pas de savoir ce que nous pourrons faire de trois francs de subvention mais de savoir ce qu'on interdira ou non, de savoir quelle gloire sera donnée par l'interdiction à une pièce dont on veut minimiser la portée par une opération de Gribouille . Je ne crois pas que ce soit urgent. (Sourires.) En fait, nous n'autorisons pas Les Paravents pour ce que vous leur reprochez et qui peut être légitime ; nous les autorisons malgré ce que vous leur reprochez. Comme nous admirons Baudelaire pour la fin d'Une charogne et non pas pour la description du mort. (Applaudissements sur de nombreux bancs de l'U. N. RAT . D. T. et du groupe des républicains indépendants.) …/… extrait du débat à l’assemblée nationale 2° Séance du Jeudi 27 Octobre 1966. > JEAN GENET // biographie Jean Genet (Paris, 19 décembre 1910 - id., 15 avril 1986) est un écrivain, poète, et auteur dramatique français. Jean Genet est considéré comme l’un des plus grands auteurs du vingtième siècle. Enfant de l’assistance publique, Le matricule 192 102 est placé chez des parents nourriciers, Charles et Eugénie Régnier, à Alligny-en-Morvan (Nièvre). Catholique fervente, Eugénie Régnier le fait baptiser et veille à son éducation religieuse. En 1920, le petit "Nano" est enfant de chœur. Sa maison est située juste à côté l'école communale d'Alligny. Il commet ses premiers chapardages. Parmi ses camarades d'alors, on note les noms de Louis Cullafroy, Lefranc et Querelle, futurs patronymes de ses héros de romans ou de pièces de théâtre. En juin 1923, Jean Genet est reçu premier de la commune avec la mention " bien " au Certificat d'études primaires. Ses bons résultats scolaires lui épargnent le sort de valet de ferme. A 13 ans, il est séparé d'office de sa famille d'adoption pour suivre une formation de typographe. Après plusieurs fugues, il est incarcéré à quinze ans à la colonie pénitentiaire de Mettray. A dix-huit ans, il s’engage dans l’armée, puis déserte en 1936. Commence alors pour lui une existence errante durant laquelle il vit de larcins. C’est en 1942, lors de son emprisonnement à la prison de Fresnes que son premier poème, Le Condamné à mort, est imprimé à ses frais. C'est également en prison qu'il rédige la même année Notre-Damedes-Fleurs et l'année suivante, Le Miracle de la rose. Libéré en 1944 grâce à l’intervention de Jean Cocteau, il écrit alors trois romans : Pompes funèbres, Querelle de Brest et Journal du voleur, un recueil de poèmes, un ballet et trois pièces de théâtre: Haute Surveillance, Les Bonnes et Spendid's. Son œuvre théâtrale se poursuit avec la publication du Balcon, des Nègres et des Paravents. Jean Genet passe les vingt dernières années de sa vie à soutenir les combats de minorités, en particulier celui des Palestiniens avec la publication de son texte Quatre heures à Chatila. Au seuil de sa mort, il revient à la forme littéraire pour écrire Un captif amoureux, témoignage dans lequel, avec une lucidité inédite dans son œuvre et une grande force poétique, il s’interroge sur le sens de cet engagement et le rôle de son écriture, et dresse un bilan radical de sa vie. > PORTRAIT Sa présence me donnait la sensation d’un feu glacé. Ses gestes étaient aussi pleins, aussi calculés, aussi précis que ses phrases. Le passage de l’action à l’immobilité se faisait chez lui de manière si insensible et si leste que l’une et l’autre se superposent encore aujourd’hui, dans mon souvenir. Je revois sa main légèrement levée – la gitane instable entre l’index et le majeur, et sa fumée flottante sur ses longs ongles jaunes - , je la vois planer sans bouger ou à peine, puis, sans nervosité aucune, porter la cigarette à sa bouche et, au choix, regagner son état d’apesanteur ou atterrir sur un genou et dormir dessus comme de la mousse sur une pierre. Il y avait dans sa posture un tel mélange d’autorité et de passivité, de lymphatisme et de fermeté, qu’il en devenait impossible de se reposer en le regardant. Tout était si maîtrisé, si lent d’un côté, si rapide de l’autre. Jamais un coup d’envoi, jamais un coup de frein. Mais, toujours, l’œil en alerte, prêt à tirer. Les mouvements de Genet mimaient le mouvement du temps qui s’entasse au lieu de passer. Il en résultait une sorte d’air enfermé et pourri qui évoquait, en effet, le mariage d’une mort et d’une rose. Ses deux fleurs préférées. L’ombre, sur le visage, toute l’ombre était concentrée au même endroit : sous les arcades sourcilières. De la cavité des ses paupières à ses yeux sans cils, ou presque, il n’y avait pas de rupture, rien que l’infirme bordure des deux petites mares de bleu. Un bleu infiltré de blanc et de bronze. Très fort et très direct, son regard venait de si loin, qu’il était pour ainsi dire sans surface. Intraitable. Chaud et froid. Bon et méchant. Libre de tout, y compris de tourner le dos à quelqu’un qui le regardait en face. Genet avait dans le regard la même capacité de lenteur – d’hésitation appuyée – que lorsqu’il parlait. Ce n’était jamais le signe d’une défaillance, c’était son coté fauve, il faisait le tout du champ avant de bondir. C’était aussi son amour du théâtre, le plaisir de jouer de la curiosité ou de la crainte qu’il suscitait . Les temps morts l’amusaient. Mais pas seulement. Le silence était, pour lui, un moyen de pression et de création. Il redoublait de pouvoir et de présence quand il se taisait. Durant ces moments-là, ses yeux prenaient le relais de sa voix, braquaient l’interlocuteur ou un point fixe dans l’espace, et tenaient la phrase comme on tient ou prolonge un son au piano. Quant à sa tristesse, il avait beau la dissimuler, la convertir en gravité aussi neutre que possible, elle affleurait quand même, jusque dans son infaillible malice. Le mélange des deux était sans contexte le clou de son regard. Sa voix n’avait pas de couleurs, ou plutôt n’en avait qu’une. Le son était court, électrique, métallique. C’était une voix sans coffre. Elle n’en était pas moins envoûtante. Je l’entends encore, moitié gamine, moitié sorcière, avec ce crissement dû au frottement de l’enfant contre le monstre. Il articulait et ponctuait beaucoup, martelait les syllabes, présentait la phrase toute entière comme un diktat assorti d’une revanche amusée. Rien de ce qu’il disait – ni les fulgurances ni les énormités – n’était le fruit du hasard ou de l’inadvertance. Il éreintait l’absurde au même titre que la réalité. Ou alors, pour que l’absurde ait un sens à ses yeux, fallait-il qu’il soit le fruit d’un piège, d’une farce, d’un coup monté ; par lui de préférence. L’impensable le laissait froid. Il usait de la parole et du silence avec la même maîtrise, se servait des deux pour se faire entendre. Il montait des sketches. De redoutables mélanges d’ironie et de précisions, de calme et de culot. La vitesse de sa pensée ne l’enivrait pas, il savourait, sans broncher, la sidération de son interlocuteur. Il le tenait, le commandait. Et lui, qui haïssait les ordres, s’obligeait, pour donner les siens, à une solitude sans faille, impénétrable, toute puissante. Il était, en un sens, l’anti-terroriste de nos jours. Il ne prenait pas Dieu à témoin, il le prenait pour ennemi, se battait contre lui, se mesurait à lieu, rêvait de le regarder mourir. Car, avant d’être des hommes, ses pires ennemis – les blancs, les riches, les gardiens de la société – n’étaient ils pas d’abord, à ses yeux moqueurs, la détestable progéniture de Dieu le père ? Ceux qui jamais ne connaîtraient la tragédie enviable, la honte muée en orgueil du bâtard ? Omniprésent dans son œuvre, le catholicisme en est le motif central, celui hors duquel la toile s’effondrerait. Ses habits, ses rites, ses anges et ses archanges, ses cloches, ses encensoirs, ses tabernacles, ses Jésus … Genet a dévalisé l’Eglise et ses ornements pour commettre son parricide ; pour créer et chanter un nouveau dieu sur les cendres du premier : l’amant assassin, le Christ orphelin, le condamné à mort au front couronné « d’épines du rosier ». EXTRAIT > LE CRIME DE JEAN GENET / de Dominique EDDE / Seuil, Collection Réflexion / mars2007 > ENTRETIENS ET EXTRAITS ECRIRE/ « (…) J’ai su très vite, dès l’âge de quatorze, quinze ans à peu près, que je ne pourrais être que vagabond ou voleur, un mauvais voleur, bien sûr, mais enfin voleur. Ma seule réussite dans le monde social était, aurait pu être de cet ordre, si vous voulez : contrôleur d’autobus ou peut-être aide-boucher, ou quelque chose comme ça. Et comme cette sorte de réussite me faisait horreur, je crois que je me suis entraîné très jeune à avoir des émotions telles qu’elles ne pourraient me mener que vers l’écriture. Si écrire veut dire éprouver des émotions ou des sentiments si forts que toute votre vie sera dessinée par eux, s’ils sont si forts que seule leur description, leur évocation ou leur analyse pourra réellement vous en rendre compte, alors oui, c’est à Mettray, et à quinze ans, que j’ai commencé d’écrire. Ecrire, c’est peut-être ce qui vous reste quand on est chassé du domaine de la parole donnée. (…)» Entretiens avec Antoine Bourseiller, 1981 OMBRE ET LUMIERE/ « (…) Je ne vois pas pourquoi je me passerais sous silence, je suis encore celui qui me connaît le mieux. Le plus important, ce qui était le plus important pour moi, je l’ai mis dans mes livres. Pas parce que je parle à la première personne : le ‘je’, dans ce cas-là, n’est pas autre chose qu’un personnage un peu magnifié. Je suis plus proche de ce que j’ai écrit parce que, vraiment, je l’ai écrit en prison, et j’étais persuadé que je ne sortirais pas de prison. Pourquoi j’aimais retourner en prison, je vais essayer de vous donner une explication, qui vaut ce qu’elle vaut, je ne sais pas. J’ai l’impression que vers la trentaine, j’avais, en quelque sorte, épuisé le charme érotique des prisons, des prisons pour hommes bien sûr, et si j’ai toujours aimé l’ombre, même gosse, je l’ai aimée peut-être jusqu’à aller en prison. Je ne veux pas dire que j’ai commis les vols pour aller en prison, bien sûr, je les ai commis pour bouffer. Mais enfin ça me conduisait peut-être intuitivement vers l’ombre, vers la prison. (…) J’ai aimé la Grèce pour une autre raison encore que je vais vous dire. C’était, et c’est le seul pays au monde où le peuple a pu vénérer, honorer ses dieux et se foutre d’eux. Ce que le peuple grec a fait l’égard de l’Olympe, jamais les Juifs n’auraient osé et n’oseraient le faire encore pour Yahvé, aucun Chrétien n’oserait le faire pour le Crucifié, aucun Musulman pour Allah. Les Grecs ont pu se moquer à la fois d’eux mêmes et de moquer de leurs dieux. Je trouve cela épatant (…). » Entretiens avec Antoine Bourseiller / 1981 QUATRE HEURES A CHATILA / « (…) Une photographie a deux dimensions, l’écran du téléviseur aussi, ni l’un ni l’autre ne peuvent être parcourus (…). La photographie ne saisit pas les mouches ni l’odeur blanche et épaisse de la mort. Elle ne dit pas non plus les sauts qu’il faut faire quand on va d’un cadavre à l’autre. Si l’on regarde attentivement un mort, il se passe un phénomène curieux : l’absence de vie dans ce corps équivaut à une absence totale du corps ou plutôt à son recul ininterrompu. Même si on s’en approche, croit-on, on le touchera jamais. Cela si on le contemple. Mais un geste fait en sa direction, qu’on se baisse près de lui, qu’on déplace un bras, un doigt, il est soudain très présent, presque amical (…). » (…) Le choix que l’on fait d’une communauté privilégiée, en dehors de la naissance alors que l’appartenance à ce peuple est native, ce choix s’opère par la grâce d’une adhésion non raisonnée, non que la justice n’y ait sa part, mais cette justice et toute la défense de cette communauté se font en vertu d’un attrait sentimental, peut être même sensible, sensuel ; je suis français, mais entièrement, sans jugement, je défends les palestiniens. Ils ont le droit pour eux puisque je les aime. Mais les aimerais-je si l’injustice n’en faisait pas un peuple vagabond ? (…) « Quatre heures à Chatila » / 1982 Vous trouverez dans les pages suivantes tous les renseignements, les lieux des différentes manifestations dans le Morvan consacrées à « Jean Genet 2010 » Ci-dessous, une grille récapitulative. DATES 22/01/2010 15h00 LIEU EVENEMENTS SAINT BRISSON (58) conférence de presse / présentation de l'événement Jean Genet 2010 en Morvan 12-fev SEMELAY (58) Cinéma / "Genet à Chatila" - Rencontre avec le réalisateur Richard Dindo 26-fev AVALLON (89) conférence sur l'œuvre romanesque de Jean Genet par Alexandra Bourse 27 et 28-fev BRASSY (58) Théâtre / Les Bonnes par la Cie Idem Collectif 3-03 au 28-1010 LUZY / CHÂTEAU CHINON / GLUX EN GLENNE / ALLUY Exposition / Enfants de l'Assitance Publique et Nourrices du Morvan : une histoire partagée 21-mars ALLIGNY EN MORVAN (58) conférence / Jean Genet et la subversion de la langue de Ronsard. Par Nathanaël Wadbled 10-av au 18 juin 11-av 8 et 9 mai 13 et 15 mai 14-mai 17 au 24 mai CORBIGNY (58) OUROUX EN MORVAN (58) ANOST (71) BRASSY (58) VEZELAY (89) AVALLON (89) exposition / « luttes des années 70 » par le photographe Horace cinéma et rencontre avec A. Bourse / Le Sphinx par Thierry Knauff et Genet à Chatila de R. Dindo cinéma, lecture / «La parole entre les murs» spectacle clown - "Journal d'une voleuse" par Adèll NodéLanglois rencontre-débat avec Albert Dichy et Jean Pierre Renault Exposition / Collectf NüKö Sa 31 juillet - 1er aout SAULIEU (21) fête du livre / Atelier d'écriture / exo plastique 1er aout SAULIEU (21) cinéma / "Harvey Milk" de Gus Van Sant et "Mademoiselle de Tony Richardson 22 aout ALLIGNY EN MORVAN (58) lecture promenade / Collectif Nü Köza, lecture par Jean Luc Bourdon 13 au 17 sept ANOST (71) Stage d'écriture slam avec la chanteuse BAMS / en écho à Jean Genet 18 et 19 sept ANOST (71) Spectacle "l'nano n'ost pas d'lai" avec Jean Léger et Pierre Léger / lecture du "Viel enfant" par J.L. Renault octobre SAULIEU (21) Exposition / carte blanche à l'artiste Olivier Mosset, organisé par Le CAC Consortium Dijon et Ville de Saulieu 2-3-4/12/10 SAINT BRISSON (58) / ALLIGNY EN MORVAN (58) Rencontres / Colloque international Jean Genet organisé par Coalition Cyborg et l'Université Paris 8ième 19-déc Lieu tenu secret (Bourgogne) Première d’un film interactif restitué en direct et lu par Jean Pierre Renault et Philippe Dodet Sortie Janvier 2010 Centre Régional du Livre BIOBIBLIOGRAPHIE Livret > BIO-BIBLIOGRAPHIE JEAN GENET Pour célébrer le centenaire de la naissance de celui qui devait devenir l’un des plus grands auteurs du vingtième siècle, le Centre régional du livre de Bourgogne et l’Agence culturelle du Parc du Morvan vous proposent une biobibliographie dirigée par Albert Dichy, directeur littéraire de l’Institut Mémoires de l’Édition Contemporaine et spécialiste de l’œuvre de Jean Genet. Un texte inédit des auteurs bourguignons Jean-Pierre Renault et Jean-Luc Bourdon, rédigé « avec Jean », viendra clore ce document. Publication : Centre régional du livre de Bourgogne / 29, rue Buffon / 21 000 Dijon Tél. : 03 80 68 80 20 - Fax : 03 80 68 80 24 - www.crl-bourgogne.org VENDREDI 12 FEVRIER // 19H00 RENCONTRE/PROJECTION/DEBAT SEMELAY (58) Café restaurant « Le clos de la Bussière » Repas possible après la rencontre tél : 03 86 30 91 66 > Rencontre / Débat avec Richard DINDO, réalisateur du film « GENET A CHATILA » Réalisateur de documentaires, Richard Dindo a signé une vingtaine de films, souvent à caractère biographique, le cinéma documentaire étant à son avis "l'art de la biographie". Parmi ses films, on peut citer : Arthur Rimbaud, une biographie, un film de fiction documentaire qui raconte la vie et la mort de Rimbaud à travers les témoignages de gens qui l'ont connu et des poèmes et des lettres de l’auteur ; Charlotte-Vie ou théâtre? qui relate le destin de la peintre juive et berlinoise Charlotte Salomon, morte à Auschwitz, après avoir peint 800 gouaches autobiographiques ; Ernesto Che Guevara, Journal de Bolivie avec les voix de Jean-Louis Trintignant et Christine Boisson ; Une Saison au paradis d'après l'œuvre autobiographique du poète sud-africain Breyten Breytenbach. En 1999, il signe Genet à Chatila d'après Quatre heures à Chatila et Un captif amoureux de Jean Genet. Le texte, lu par Jean-François Stévenin, évoque la mémoire de Genet et sa vision sur la révolution palestinienne. Fondée en 2007 dans la Nièvre par le TéaTr'éPROUVèTe, l'Université des Bistrots est un lieu de brassage d'idées où chacun est invité à s'abreuver de connaissances, s'enivrer de savoirs, se griser d'interrogations. Elle propose à tous un cursus pluridisciplinaire en trois ans sur le thème : "Mensonge et réalité" avec pour ambition de provoquer des éclats de conscience et d'enrichir le débat public ainsi que le champ de l'imaginaire collectif. Considérant que la connaissance et la culture doivent se frotter au quotidien, l'Université des Bistrots s'invite dans les cafés, restaurants, bars, estaminets et bistrots de la Nièvre. La présence des amis-musiciens Les Piqûres de Loustics et de Fabio (chanteur de rades) fait de chacune des sessions une fête de l'esprit et ajoute à la convivialité. Organisation : TéATr'éPROUVèTe / L'Abbaye du Jouir / 58800 Corbigny Tel 03 86 20 05 17 - www.theatreprouvette.fr VENDREDI 26 FEVRIER // 20H00 CONFERENCE/DEBAT AVALLON (89) Hôtel de Ville / Salle des Maréchaux Tel : 03 86 31 65 14 > Jean Genet : « Pour une poétique de l’exil » par Alexandra Bourse La soirée sera consacrée à la vie et l’œuvre de Jean Genet. Sans origines, marginal perpétuel, il est celui qui s’échappe sans cesse. Il y a chez cet homme le refus de pactiser avec la société et le souci d’accorder une véritable noblesse aux malfrats, aux parias, à tous les hors-la-loi hors normes, qui cohabitent dans son œuvre. Du bon élève qu’il était, accueilli à Alligny en Morvan à sept mois, Jean Genet conserve la beauté du langage, une fascination et un respect sans borne pour la matière verbale ; de ses nombreuses incarcérations pour vol il tire la révolte, l’insulte contre l’Occident, le goût du marginal. Le résultat est une œuvre qui ne peut laisser de marbre car elle vous apprend malgré vous à aimer le non conventionnel, à découvrir ses beautés. Ce qui surprend dans cette œuvre et dans cette vie, c’est la capacité d’évasion de Genet : son arrachement originel à toute racine le place dans un exil perpétuel, qui, d’abord subi, devient la matière même du travail créateur, un formidable appel aux ressources de l’imaginaire : un exil social, pour celui qui, dès l’enfance, connut l’enfermement en maison de correction puis en prison mais fut aussi rejeté pour son homosexualité ; un exil politique, celui des peuples que Genet a soutenu de toutes ses forces parce qu’il se reconnaissait en eux, tels les Black Panthers et les Palestiniens ; un exil intérieur enfin, revendiqué, travaillé, puisant aux confins de l’imaginaire pour sacraliser les malaimés de la société. Alexandra Bourse, normalienne agrégée de Lettres Modernes, prépare actuellement une thèse en littérature comparée. Elle enseigne à l’Université de Paris XIII. Sa rencontre avec Jean Genet remonte à son DEA consacré à l’œuvre romanesque de l’écrivain. Organisation : Ville d’Avallon / bibliothèque - Tel : 03 86 31 65 14 SAMEDI 27 FEVRIER // 15h00 et 18h00 DIMANCHE 28 FEVRIER // 15h00 THEATRE BRASSY (58) Dans le cadre du Festival « Les Caillantes » (tél : 03 86 22 23 33) > Les Bonnes (Jean Genet) par la Compagnie Idem Collectif Mise en scène et jeu : Elisabeth Hölzle, Laure Mathis, Aline Reviriaud et Hortense Monsaingeon Jean Genet écrit Les Bonnes en 1946. Il rencontre Louis Jouvet et lui soumet une première version des Bonnes. Jouvet montera la pièce, après remaniements, le 19 avril 1947, au théâtre de l’Athénée. La création des Bonnes représente dans l’itinéraire de Genet un moment très particulier : son entrée officielle en littérature. « Genet me rejoint dans le petit square de l’Hôtel de Ville, sur la berge de la Seine où je continue Les Cloches de Bâle. “Pardon, dit-il en arrivant. Je voulais mettre en train une idée de pièce qui m’est venue cette nuit : deux bonnes jouant dans leur chambre à Madame et à la bonne, l’une finirait par tuer l’autre“. Croyant deviner mon regard : “Tu penses aux soeurs Papin ?… Non, rien à voir. — En tout cas, tu n’es pas gêné par l’unité de lieu, toi : la cellule de prison (Haute Surveillance), la chambre des bonnes…! — La chambre des bonnes, ça pourrait être le titre. — Non, le titre qui s’impose c’est Les Bonnes, tout simplement. Le mot prend toute sa force d’exclusion… On disait à la maison: Où sont les bonnes ?… Que diront les bonnes ? Monde à part.“ » Conversation de François Sentein avec Jean Genet, le 8 septembre 1943 Compagnie Idem Collectif En créant Idem Collectif, nous voulons nous questionner sur nos désirs d’actrices. Notre envie est d’expérimenter le travail sans metteur en scène, d’être à la fois « au-dedans » et « au-dehors ». Nous nous dirigeons les unes les autres et nous élaborons un espace, une forme, en nous basant essentiellement sur le texte, sur son énergie, sur sa musicalité. « Trouver l’endroit de la parole », c’est-à-dire, en tant qu’interprètes, chercher cet endroit dans les corps et, ensuite, chercher où placer ces corps dans l’espace. Nous choisissons des trajectoires précises qui correspondent à différentes énergies de parole. L’espace s’articule alors en fonction d’une musicalité. Le « son fait sens ». Nous interrogeons le sens en partant du son, nous explorons l’oeuvre en questionnant ses sonorités. Organisation : Association Clin d’œil - Tél 03 86 22 23 33 [email protected] - http://clindoeil.brassy.free.fr Enfants de l’Assistance Publique et nourrices du Morvan : une histoire partagée // Genet enfant de l’assistance 3 MARS AU 30 AVRIL Bibliothèque de Luzy 3 avenue Docteur Dollet LUZY Tel : 03.86.30.06.71 4 MAI AU 12 JUIN CENTRE CULTUREL CONDORCET place Gudin CHATEAU CHINON tel : 03 86 79 47 87 15 JUIN AU 29 JUILLET Bibliothèque 1 rue du Grand Puit QUARRE LES TOMBES tel : 03 86 32 23 38 31 JUILLET AU 31 AOUT EGLISE – Place de l’Abbé Bornet GLUX EN GLENNE tel : 03 86 78 62 85 6 SEPTEMBRE AU 28 OCTOBRE Maison du Bazois ALLUY Tel : 03 86 84 14 54 Exposition itinérante de la future Maison des enfants de l’Assistance Publique et des nourrices de l’Ecomusée du Morvan L’exposition présente les premiers objets généreusement prêtés ou donnés par de nombreuses personnes concernées par l’histoire des nourrices et celle des enfants de l’Assistance Publique. Cette histoire est aussi celle de Jean Genet dont l’œuvre fût marquée par son parcours d’enfant abandonné placé dans le Morvan à l’âge de 7 mois en 1911. Au travers de ces objets emblématiques, il s’agit d’offrir au territoire une première esquisse de ce que sera la future Maison des enfants de l’Assistance et des nourrices à Alligny-en-Morvan. Dans chaque lieu, des animations seront proposées par les bénévoles de l’association des Amis de la Maison des enfants de l’Assistance Publique et des nourrices et le Parc naturel régional du Morvan. Organisation : Agence culturelle du Parc du Morvan et Association des Amis de la Maison des enfants de l’Assistance Publique et des nourrices. Tél. : 03 86 78 79 48 / mail : [email protected] DIMANCHE 21 MARS // 15H00 CONFERENCE / DEBAT ALLIGNY EN MORVAN (58) Salle des Fêtes / tel : 03 86 76 10 97 > Faire entendre ce que personne ne veut entendre. Jean Genet et la subversion de la langue de Ronsard. Par Nathanaël WADBLED Pour représenter explicitement l’abjection délinquante ou sexuelle, Jean Genet utilise le beau français institué du pouvoir et de l’autorité qu’il découvrit avec la lecture de Ronsard. Si cette utilisation a pu être perçue comme une intériorisation des valeurs homophobes environnantes, il semble au contraire qu’il puisse s’agir d’une agression radicale de la culture. Interpellée dans sa langue, elle ne pourrait pas reléguer l’abjection ainsi décrite dans l’étrangeté. Elle serait obligée de l’entendre, sans plus pouvoir faire semblant de ne pas reconnaître ce qui est normalement exclu. Plutôt que de s’opposer à la normativité dominante en développant une nouvelle langue qu’elle pourra mépriser ou reléguer dans un ghetto, Jean Genet propose le modèle d’une stratégie de réappropriation de l’usage de la langue normale et normative pour lui faire dire ce que surtout elle ne voudrait pas dire dans son usage normal. Utiliser cette langue, ce n’est donc pas se plier aux règles de l’ennemi, mais les reprendre pour les subvertir. Cette tentative pour se faire entendre hors de sa prison n’est peut-être pas si éloignée de celle qui permettrait aujourd’hui aux membres des minorités, qu’elles soient sexuelles, ethniques, sociales ou coloniales, de faire leur coming out et d’affirmer leur existence. Nathanaël Wadbled est doctorant en philosophie esthétique et politique à l’université Paris 8 Vincennes-à-SaintDenis, et associé au Centre d’Étude Féminine et d’Étude de Genre dans le cadre duquel il co-organise un séminaire sur les représentations et les médiations du corps. Son travail porte sur les conditions de représentation et de reconnaissance. À côté d’une thèse sur l’écriture de l’histoire comme récit performatif de l’identité de la communauté, il travaille sur les identités sexuelles et coloniales. Il s’agit d’une tentative de déconstructions des évidences sociales et culturelles normatives qui font que les individus portant les marques de ces identités sont considérés, et souvent se considèrent eux-mêmes, comme inférieurs ou subalternes. Organisation : Les Accrocs de la lecture - Tel : 03 86 76 10 97 DU SAMEDI 10 AVRIL AU VENDREDI 18 JUIN EXPOSITION PHOTOS CORBIGNY (58) Abbaye de Corbigny Vernissage de l’exposition le vendredi 9 avril à 19h00 Horaires d’ouverture : tous les jours sauf le dimanche de 10h à 12h et de 14h à 18h Tel : 03 86 20 22 78 / 03 86 20 02 > LUTTES DE ANNEES 70 // Photographies de HORACE Les séries de photographies présentées à l’abbaye de Corbigny* ont pour objet les rues ou les usines, lors des grèves et manifestations qui ont agité la France, entre 1968 et 1980. En prenant ces clichés, le photographe Horace a fixé une époque où la rue était le théâtre des luttes sociales mais aussi, ce qui était nouveau, mondialistes et solidaires. Le temps des utopies. Au même moment, Jean Genet prenait fait et cause pour les Black-Panthers, s’engageait aux côtés des Palestiniens et militait aussi, en France, avec Sartre, Michel Foucault et Claude Mauriac, notamment, contre le racisme subi au quotidien par les travailleurs immigrés. Si, sur les clichés pris par Horace, jamais Jean Genet n’apparaît – le photographe n’ayant pas eu l’occasion de le croiser - la figure absente de l’écrivain peut sembler étrangement présente. Les photographies d’Horace mettent en effet en scène un moment de l’histoire contemporaine, les années 70, celles-là même, qui, pour beaucoup d’intellectuels et d’artistes, furent des années de braise. Ainsi, dans de subtils jeux de lumières, les situations fixées par l’œil d’Horace - affrontements avec la police, courses éperdues sur les pavés, occupation d’usines - s’apparentent-t-elles à des scènes dans lesquelles pourraient apparaître certains personnages issus du théâtre ou de l’œuvre en prose de Jean Genet. *dans les caves d’époque Renaissance « Plutôt rebelle à l’autorité, aux hiérarchies, au consensus, le futur photographe Horace mène une scolarité en dents de scie avant de vivre, à la fin des années 1950, de petits boulots le jour et à l’écoute des musiciens ses nuits. Il prend donc ses premières photographies vers 1963. En parallèle à ses publications dans Actuel, Jazz Hot et Jazz Magazine, Horace photographie beaucoup le théâtre, la danse, collabore aux Nouvelles littéraires. Ces années sont aussi celles de l’utopie du collectif. « J’ai longtemps essayé de travailler en équipe, j’avais appris ça du cinéma ». Il combat pour la reconnaissance du droit d’auteur des photographes et la mise en place de barèmes dans la presse. Au début des années 1980, Horace fait une pause. Il s’installe à Villiers-enMorvan, 48 habitants à ce jour, se penche sur ses archives avec l’idée de développer un logiciel de gestion de son fonds photographique. » // Sylvain Siclier, Magazine Tempo, CRJ Bourgogne, n°5 Organisation : Agence Culturelle et L’ABEICITE Abbaye de Corbigny // 58800 Corbigny Tél : 03 86 20 22 78 / 03 86 20 02 53 [email protected] / [email protected] /[email protected] DIMANCHE 11 AVRIL // 16H00 CINEMA / DEBAT OUROUX EN MORVAN (58) Cinéma / Salle des Fêtes Tel : 03 86 78 20 11 > LE SPHINX de Thierry KNAUFF (France / 1986 / 12 min) Sur des images d'un parc en été, on entend des fragments du texte de Jean Genet, « Quatre heures à Chatila ». Par ce contraste simple et violent entre ce qui est vu et ce qui est dit, le film est une tentative d’arrêt, de halte dans l’information dont l’abondance neutralise l’horreur. (1986 Strasbourg « Passages » Prix spécial du jury / 1987 Lille « Festival du film court » Prix spécial du jury / 1987 ClermontFerrand « Festival du court métrage ») > GENET A CHATILA de Richard DINDO Suisse, 1999, 98 min. Avec Mounia RAOUI / Leïla SHAHID / Jean-François STEVENIN Le film présente une forme limite entre le documentaire et la fiction. La "fiction" c'est le travail du texte, l'imaginaire mis en branle par les mots. Le documentaire ce sont les lieux, les personnages réels que Dindo va chercher, lançant comme une éclaireuse sensible en avant de sa caméra, Mounia Raoui, la jeune femme que nous suivons tout au long de notre voyage. > DEBAT Avec la participation pour l’animation du débat et la présentation de la vie et de l’œuvre de Jean Genet par Alexandra Bourse, habitante de Gouloux et Professeur de littérature à l’université Paris XIII et de Fadel Kanje, habitant d’Ouroux en Morvan, d’origine Palestinienne. Organisation : Mairie d’Ouroux en Morvan en partenariat avec Sceni qua non Tel : 03 86 78 21 02 [email protected] www.ouroux-en-morvan.com/ Renseignements : Office du Tourisme d’Ouroux en Morvan – tel : 03 86 78 20 11. SAMEDI 8 MAI // 18H00 DIMANCHE 9 MAI // 14H00 CINEMA/LECTURE/CONFERENCE ANOST (71) Salle Anost-cinéma // tel : 03 85 82 76 08 > La parole entre les murs. Jean Genet et le cinéma : un rendez-vous manqué ? LECTURE-CONFERENCE par Jean-Pierre Renault // 18 heures // Genet et le cinéma impossible Lecture d’extraits de scénarios de films de Jean Genet racontant ses rapports difficiles entre littérature et cinéma. Projection de fragments du film « Mademoiselle » mis en rapport avec le scénario « Les rêves interdits », qu’il écrivit à Moux et à Autun, et qui se passe dans un petit village français qui ressemble étrangement à Alligny-enMorvan. Ces lectures se présenteront sous la forme d’une fausse conférence drôle, sur « Je nais sans blanc » ou comment célébrer la naissance d’un enfant mal né… Films : « Entretiens de Jean Genet » avec et réalisé par Antoine Bourseiller (été 1980-52 min) « Un Chant d’Amour », réalisé par Jean Genet (1950 - 25 min et sorti en 1975 ) Avec une création musicale de Quentin Gallemard PROPOS D’INTRODUCTION sur le film par Françoise Zamour, Département Histoire et Théorie des Arts Ecole Normale Supérieure Paris Moyen métrage de Jean Genet, muet, en noir et blanc, décrit une relation triangulaire. Confinés dans leur cellule respective, deux prisonniers (un jeune homme, un quadragénaire) entrent en contact. Une minuscule cavité traverse le mur qui les sépare. A l’aide d’une paille, d’une cigarette, ils font l’amour. Un gardien s’immisce dans leur intimité. « Jean Genet à Chatila » de Richard Dindo (1999 - 98 mn ) Le film présente une forme limite entre le documentaire et la fiction. La "fiction" c'est le travail du texte, l'imaginaire mis en branle par les mots. Le documentaire ce sont les lieux, les personnages réels que Dindo va chercher, lançant comme une éclaireuse sensible en avant de sa caméra, Mounia Raoui, la jeune femme que nous suivons tout au long de notre voyage. Avec Mounia Raoui, Leila Shahid, Jean-François Stévenin DIMANCHE 9 MAI // A PARTIR DE 14H00 > Parole entre les murs /cinéma et prison / les réalisateurs présentent leur travail. TROU DE MEMOIRE de Jean Michel PEREZ France / 2007 / 55 min Expérience cinématographique coproduite par Lieux Fictifs et l'INA, réalisée dans le cadre des Ateliers de Formation et d'Expression Audiovisuelle au Centre Pénitentiaire de Marseille. L'archive, lorsqu'elle est convoquée, se lit, se comprend, se vit toujours au présent, c'est une injonction à déterminer notre place. Certains ferment les yeux, d'autres s'indignent, résignés, et quelques-uns tentent d'être acteurs du monde, de penser qu'il peut être différent. L'histoire devient alors, vivante, un élément à écrire l'histoire des hommes mais en premier chef, sa propre histoire. FUGUES CARCERALES de Janusz Mrozowski France-Pologne / 2003 / 44 min Dans quatre prisons polonaises, directeurs, éducateurs, gardiens et détenus ont imaginé ensemble une prison de rêve. Leur regard, volontiers ironique, à la fois sur la prison et sur eux-mêmes, donne le ton à ce film, dont ils sont coauteurs et acteurs. Et sous une apparente drôlerie, ils posent de vraies questions sur l'enfermement. NE ME LIBEREZ PAS JE M’EN CHARGE de Fabienne GODET France / Documentaire / 2008 / 1h55 min Ancien braqueur fiché au grand banditisme, Michel Vaujour a toujours préféré la fuite à la prison, l'aventure à la soumission, la liberté à la loi. En l'espace de 30 ans, il aura passé 27 ans en prison - dont 17 en cellule d'isolement - et sera parvenu à s'en échapper à cinq reprises avant d'obtenir une libération conditionnelle. Organisation : Asso. Anost-Cinéma : 03 85 82 76 08 / [email protected], http://www.anost-cinema.fr / En partenariat avec la Maison du Patrimoine Oral du JEUDI 13 au SAMEDI 15 MAI THEATRE BRASSY (58) Festival de Brassy / Tél : 03 86 22 23 33 > Journal d’une voleuse // Variation sur Genet pour une clowne et un musicien Par la Compagnie Pochéros // avec Adell Nollé-Langlois et Mayeul Noisiel L’univers de Genet, à l’opposé du lisse et du conventionnel, résonne dans mon travail de clown. Il s’agit bien de trouver la liberté, et pour cela de questionner les limites, nos limites. En prison, Genet choisit d’« écrire pour faire tomber les murs ». Le clown, silhouette naïve et dérangeante, s‘avance vers nous et l’on entend la voix de Genet dans ce refus des conventions, ce questionnement de la norme. Au milieu de la pire noirceur, se trouve la Poésie, l’Ange. Nous allons travailler sur des extraits du "Miracle de la rose". Je ne peux pas dire, aujourd'hui, à quel point, j'utiliserais le texte réel, ou si je devrais les "interpréter" pour que ce soit vivant dans la bouche du clown, mais ce sera notre point de départ. Le travail de clown m’aide à chercher le chemin de l’innocence brute, de la naïveté cruelle. Etre en contact direct, physique, avec les situations, les objets. Et surtout en contact immédiat avec le public, pas de quatrième mur, pas de mur du tout, juste une clowne étonnée d’être sur scène, regardée par tous ces gens, alors qu’elle est la moins intelligente de tous, la plus maladroite…. Difficulté d’exister et Légèreté. Tout en même temps. L’ombre et la lumière. Dans l’instant présent, en laissant de la place au vide, et à l’émerveillement. Une présence vulnérable, en miroir de notre humanité. Adèll Nodé-Langlois.Comédienne-clowne. Mayeul LOISEL travaille en tant que musicien avec différents groupes de musique et compagnies de Théâtre (de salle ou de rue). Ses instruments sont le Violon, la voix, le Sampler (Loop Station), le clavier (Midi) et les Percussions. Il se passionne pour la musique Tsigane qui traverse les frontières et mélange les gens et les genres. De l’Inde à L’Egypte, de la Turquie à La Roumanie, de l’Allemagne à L’Espagne. Sa musique est faite d’influence Traditionnelle, Classique et Jazz. Elle prend tout son sens et sa sensibilité au travers des ses compositions personnelles (L’EPICERIE) qu’il met au service du théâtre visuel (THEATRE DES HORTENSIAS), du clown, de la jonglerie (L’AIR DE RIEN). Organisation : Agence culturelle du Parc du Morvan et Clin d’Oeil Tél : 03 86 22 23 33 – mail : [email protected]. Site : http:// clindoeil.brassy.free.fr VENDREDI 14 MAI // 18h30 RENCONTRE/DEBAT VEZELAY(89) Maison Jules Roy / Tel : 03 86 33 35 01 > Jean Genet en Morvan Avec Albert Dichy et Jean-Pierre Renault Dialogue entre Albert Dichy et Jean-Pierre Renault sur les séjours et voyages de Jean Genet en Morvan et sur son enfance de pupille à Alligny-en-Morvan. Avec : Lecture d’extraits de la précieuse biographie d’Albert DICHY sur Jean Genet et de la biographie-fiction « Une enfance abandonnée » de Jean-Pierre Renault. Extraits de la fausse conférence comique : « JE NAIS SANS BLANC » (Genet semblant) à l’occasion du centenaire de la NAISSANce de l’écrivain. Albert Dichy est directeur littéraire à l’IMEC où se trouve le fonds Genet. Jean-Pierre Renault est écrivain et auteur de deux livres sur Genet. Organisation : Maison Jules Roy - 03 86 33 35 01 - [email protected] Du LUNDI 17 MAI au LUNDI 24 MAI EXPOSITIONS/INTERVENTIONS AVALLON (89) Les Abattoirs - 66 rue de Lyon - Avallon Tel : 06 84 59 83 39 VERNISSAGE le LUNDI 17 MAI // 18H30 > Collectif Nü Köza Pour cet événement autour de Jean Genet et en écho à son œuvre, Nu Köza investit la belle salle des abattoirs d’Avallon et réunit ici plasticiens et écrivains pour des interventions artistiques originales … de l’écriture à la lecture, en passant par la performance et le concert. Artistes du collectif Nü Köza : Api : installation "Fleurs et pré-fleurs" Maxime Grossier : photos "Tom et Jean" Fabien Lédé : installation "Paysages errants" Christophe Mandron : photos "Terre et pays d'enfance de Genet" George Thiéry : portraits Céline Rondot : installation "Racines et encres" Aurélie Girardin : installation sonore Okiko : plasticien Florian Rozier : verrier Nomis : plasticien Lydie : plasticienne Vendredi 21 mai à 2Oh3O George Thiéry et Chloë- Malbranche : intervention plastique et poétique Stéphan Castang : vidéo création et échanges croisés entre les textes politiques de Jean Genet et ceux de Pasolini avec Jean-Luc Bourdon et Karine Amiot et Aurélie Girardin Concert "Les Cordes absentes" (electro jazz) Samedi 22 mai à 2Oh3O Bruno Lemoine : installation. Concert lecture : texte de Jean-Luc Bourdon avec Karine Amiot, Les Fiancés, corps inquiets des épousailles et musique Les Cordes absentes Improvisation sonore : Big Mik vs Startclash + performance : Georges Thiéry, Max Tobbias + autres invités Présence d'une sélection d'ouvrages autour de Jean Genet, travail en direction du livre tout au long de la semaine d'exposition, en collaboration avec les éditions du Murmure. La boutique et galerie associative NÜ KÖZA de Dijon met en valeur le travail des artistes, sans intermédiaire, ainsi une mutualisation des moyens techniques et des compétences spécifiques de chaque artiste, une entraide, un échange et un partage. Organisation : Ville d’Avallon et Nü Köza - 06 84 59 83 39 - [email protected] www.nukoza.com du SAMEDI 31 JUILLET au DIMANCHE 1ER AOUT ECRITURE / LECTURES / EXPOSITIONS SAULIEU (21) Fête du Livre / « Saulieu au cœur des livres » Office Municipal de la Culture de Saulieu Tel : 03 80 64 38 53 > Les Territoires de Jean Genet Atelier d’écriture animé par Alexis GARANDEAU Prenant appui sur la thématique du territoire ou de la frontière, cet atelier d’écriture, fonctionnant parallèlement à la fête du livre, sur deux jours, s’installera dans l’espace public : atelier nomade sur les places, dans les rues, lavoir, faubourgs, cimetière, promenade ou lieux en rapport avec le déplacement : chambre d’hôtel, salle d’attente de la gare … Restitution du travail de l’atelier d’écriture de la bibliothèque, animé toute l’année par Chantal Biwer, sur des textes de Genet. > Portraits de Genet Exposition du peintre Frédéric BEAUVAIS > Un café à Tanger Exposition // photographies de l’architecte Christelle LECOEUR Sur la ville de Tanger : les lieux fréquentés par Jean Genet, les cafés, la place du Petit Soco, fragments d’architecture, traces des années 50 qui s’évanouissent… Organisation : Office municipal de la culture 03 80 64 38 53 [email protected] / [email protected] DIMANCHE 1ER AOUT // 18H00 CINEMA / DEBAT SAULIEU (21) Etoile cinéma / Rue de la Halle au blé Tel : 03 80 64 32 12 > HARVEY MILK de Gus VAN SANT avec Sean Penn, Josh Brolin, Emile Hirsch. (drame – 2007 - 2h07 min) Le film retrace les huit dernières années de la vie d'Harvey Milk. Dans les années 70, il fut le premier homme politique américain ouvertement gay à être élu à des fonctions officielles, à San Francisco en Californie. Son combat pour la tolérance et l'intégration des communautés homosexuelles lui coûta la vie. Son action a changé les mentalités, et son engagement a changé l'histoire. Débat sur l'homosexualité par l'association LGBT de Dijon (sous réserve) et collation. > MADEMOISELLE de Tony RICHARDSON (drame – 1966 – 1h40 min) Un des fondateurs du Free Cinema, qui tourne Mademoiselle, d’après un scénario de Jean Genet et de Marguerite Duras, avec Jeanne Moreau Mademoiselle, institutrice névrosée d'un petit village de Corrèze, profite de la venue estivale d'ouvriers italiens pour céder à ses fantasmes : elle allume des incendies, empoisonne le bétail… Pour les habitants, Manou, un bûcheron saisonnier italien doublé d'un séducteur irrésistible, apparaît comme le coupable idéal. Mademoiselle s'offre alors au bûcheron, avant de le dénoncer pour viol. Organisation : association Etoile cinéma / 03 80 64 32 12 / [email protected] DIMANCHE 22 AOUT // 11h30 et 15H00 LECTURE PROMENADE ALLIGNY EN MORVAN (58) Rendez-vous Salle des fêtes D’Alligny-en-Morvan Tel : 06 84 59 83 39 > Comme si je n’arrivais pas à voir toute la figure humaine Texte écrit par Jean Luc Bourdon et Jean Pierre Renault « avec Jean Genet ». Lu par Jean Luc Bourdon Avec la plasticienne API qui travaille sur matière végétale Extrait. JEAN : Je n’ai aucune image de toi. Ton visage de vieil homme aux cheveux blancs est confondu avec l’image de ton visage d’enfant. Autour de toi l’absence absolue du voyageur. J’ai dans les mains, Jean, le livre que tu as lu enfant dans la bibliothèque d’école de ton petit village, la couverture rouge rappelle le prix municipal de gymnastique, le titre : LES GRANDS VOYAGEURS CONTEMPORAINS. De ce livre tu as rêvé toute ton enfance, tu t’es raconté d’irracontables histoires que tu dissémineras, plus grand, dans tes livres, et tu quitteras adolescent ton village d’enfance, pour fuguer par le premier train vers le Sud, vers l’Afrique, vers l’Orient où le vieil enfant ne cessera de repartir. Ton destin de voyageur éternel était déjà écrit dès l’origine, jusqu’après la fin là à Larache au Maroc, où tes pieds regardent l’Orient, ta tête repose au bord de l’Atlantique, avec l’Europe oubliée à ta gauche, et l’Afrique noire à droite à perte de vue au-delà du désert, le ciel est très bleu, je n’ai aucune image de toi, seulement l’obsession de ton nom, pourquoi ? Là où tu te tiens droit je te parle, là où seul ton nom reste écrit et résonne, nom jaune d’une fleur, nom sans nom de père, nom d’une plante empoisonnante, par quel curieux hasard le genêt pousse à foison dans ce pays du Morvan où tu fus exilé, pupille, sans destination ni origine, toi l’enfant au nom seul, l’homme sans image, fait de petits signes noirs, où manque un signe, l’accent circonflexe ^, ce chapeau con, signe hésitant fortuit, juste ce petit mot noir, les lettres définitives écrites à la main sur la pierre stèlaire où deux fois se nomme ton nom, avec toute la magnifique langue perdue, et dans ce nom une seul absence ce trou où je te parle. 11h30 : Apéritif et grand déjeuner solidaire (apporter à boire et à manger afin de partager un bon moment de convivialité autour de Jean Genet). Rencontre avec collectif Nü Köza, les artistes et le gens du village, découverte des lieux. 15h00 : procession musicale et littéraire / interventions plastiques sur un sentier Genet. Lectures : Jean-Luc Bourdon Installations : Api, Mafaspiel, Max de G, Georges Thiéry, Céline Rondot Musique : Big Mik + invités. Organisation : Commune d’Alligny-en-Morvan et Nü Köza Organisation : Ville d’Alligny et Nü Köza - 06 84 59 83 39 - [email protected] www.nukoza.com ANNEE 2010 // LECTURES BIBLIOTHEQUES du MORVAN et de la NIEVRE Bibliothèque d’Autun - 03 85 86 80 35 [email protected] Bibliothèque de Lormes - 03 86 22 85 47 [email protected] L’AUTRE Lecture de textes de Jean Genet Trois comédiens lisent et interprètent des textes de Jean Genet. Le fil de la lecture est La figure de l’autre dans l’œuvre de Genet. En introduction à la lecture, les comédiens présentent la vie de Jean Genet et son œuvre. Extrait du Journal d’un voleur (Roman) Extrait des Paravents (Théâtre) Poèmes extraits du recueil du Condamné à Mort (Poésie) Extrait de textes tirés de l’Ennemi Déclaré (Interview) Extrait de Quatre heures à Chatila (Texte poétique) Extrait du Captif amoureux (Roman) Trois comédiens : Philippe Chateau, Nanténé Traoré, Marcel Mankita. Philippe Chateau : travaille depuis 1991 comme comédien au théâtre, après avoir interprété plusieurs rôles dans le répertoire classique de Sophocle à Shakespeare, il se tourne vers le théâtre contemporain et la poésie contemporaine : Queneau et Camus. Il interprète aussi plusieurs rôles dans le théâtre de Jean Genet. Nantene Traoré : travaille depuis 1994 comme comédienne dans le théâtre principalement sur des textes d’auteurs contemporains comme Didier Georges Gabily, Heiner Müller, Bernard Marie Koltès, Jean Luc Nancy, Koffi Kwaholé. En 2006, elle fait une exception et interprète Bérénice de Jean Racine. Elle travaille aussi beaucoup à l’étranger et connaît bien l’œuvre de Jean Genet. Marcel Mankita : comédien depuis 1992, formé au Congo Brazzaville, il interprète plusieurs grands rôles issus du théâtre d’auteurs contemporains congolais. En France depuis 1997, il fait carrière au théâtre et est remarqué dans une adaptation d’un roman d’Ahmadou Kourouma . il écrit et interprète aussi des one man show . Il prête aussi sa voix pour plusieurs enregistrements de textes de Genet. Durée de la lecture une heure. Organisation : Agence culturelle du Morvan 03 86 78 79 40 Bibliothèque de Lormes - tel : 03 86 22 85 47 / Bibliothèque d’Autun - tel : 03 85 86 80 35 SAMEDI 18 et DIMANCHE 19 SEPTEMBRE SPECTACLE / PERFORMANCE ANOST (71) (71) MUSIQUE DE LA LANGUE Maison du Patrimoine Oral (Les journées du Patrimoine) > L’NANO N’OST PAS D’LAI ! (1) par Jean LEGER (vielle et chant) et Pierre LEGER (textes, contes et chants) SPECTACLE : Quelle langue parle Jean Genet, enfant d’Alligny-en-Morvan de 1911 à 1924, alors que la grande majorité de la population parle « patois », alors que la langue bourguignonne imprègne nécessairement, quotidiennement, jusque dans la cour de l’école, l’enfant qu’il fût ? Quelle langue parle le Nano en haut du pré aux vaches ? En quelle langue parle votre enfance, abandonnée, jetée par-dessus la haie ? Dès 12 ans Genet s’éloigne de toutes musiques maternelles et nourricières. Jean Genet ne parle pas « patois ». Jean Genet parle français ! A la messe il excelle à prononcer le latin. En cachette il apprend même l’anglais. Jean Genet est né à Paris le 19 décembre 1910 et mort à Paris le 15 avril 1986 ! Fidélité profonde de l’être. Jean Genet parle français ! Alors, à l’inverse du chemin, à contrelangue, mais toujours par fidélité de l’être, i vons beiller lai pairole au Nano (2). (1) Jean n’est pas d’ici ! (2) nous allons donner la parole à Jeannot > LE VIEIL ENFANT par Philippe Dodet et Jean-Pierre Renault PERFORMANCE PAROLES-ECRITES-IMAGES Première esquisse d’un film en cours de travail lors d’une résidence d’écriture d’un film interactif à la MPO et dans le Morvan, restitué en direct, avec extraits du film, paroles lues en direct, et textes inédits sur Genet. Nous raconterons et montrerons en les croisant, l’enfance d’un pupille à Alligny-en-Morvan jusqu’à 13 ans et demi, et les retours du vieil homme écrivain célèbre mais effacé, dans les quinze dernières années de sa vie, où il disparaît du monde sur la pointe des pieds et voyage en Grèce, en Palestine, au Maroc, en « captif amoureux »… Organisation : Maison du Patrimoine Oral / Tél 03 85 82 77 00 / mail :[email protected] du LUNDI 13 au VENDREDI 17 SEPTEMBRE / / 18h à 21h ATELIER SLAM ANOST (71) Maison du Patrimoine Oral Dimanche 19 septembre après-midi Session slam / dans le cadre des Musiques de la langue > Stage d’écriture SLAM avec BAMS / En écho à Jean Genet En écho à des écrits de Jean Genet la chanteuse BAMS propose à une dizaine de participants d’écrire des textes à Slamer. Atelier d’écriture SLAM sur une semaine Nombre de participants: 12 Age des Participants : de 15 à 77 ans. > Dimanche 19 septembre après-midi Organisation d’une session slam publique dans le cadre des Musiques de la langue. Ancienne championne de France d’athlétisme, comédienne, journaliste et licenciée en mathématiques, Bams ne ressemble à personne et distille sa prose avec force sans jamais rentrer dans les clichés du rap. Sur scène elle mélange les genres musicaux, les platines côtoient l’accordéon et la flûte, elle brouillent les pistes et surprend. Femme d’une beauté rare, les premiers mots de son spectacle sont pourtant : « Me fous d’être jolie, fais chier d’être une fille ». Elle est noire et surtout pas black « parce que les blancs ne sont pas plus white que moi, un Blanc qui écrit bien, on ne lui dit pas qu’il est intelligent mais que c’est un auteur. J’ai l’impression que dès qu’on est noir, qu’on fait du rap, qu’on écrit des phrases avec sujet, verbe, complément, en disant autre chose que "Je suis de la cité", tout d’un coup, on est intelligent. Pour éviter ça, j’ai rajouté pleins de conneries. » paroles-et-musiques.net Organisation et inscriptions : Maison du Patrimoine Oral - 03 85 82 77 00 – mail : [email protected] OCTOBRE 2010 EXPOSITION SAULIEU (21) Vitrine de l’Espace Pompon 3 place du Docteur Roclore - Saulieu Office Municipal de la Culture - Tel : 03 80 64 38 53 > CARTE BLANCHE A OLIVIER MOSSET Sur le thème des mouvements noirs aux USA dans les années 60 [coproduite par Le Consortium Centre d’Art Contemporain de Dijon / Nouveaux Commanditaires de la Fondation de France / Ville de Saulieu] Olivier Mosset est un artiste suisse, internationalement reconnu, qui vit et travaille à Tucson en Arizona. A Saulieu il a réalisé le « Cercle Rouge » et l’ « Etoile » du cinéma, et a déjà présenté une « vitrine-expo » en 2009 en hommage à Alain Dister. Organisation : Office municipal de la culture - 03 80 64 38 53 [email protected] / [email protected] 2, 3 et 4 DECEMBRE COLLOQUE INTERNATIONAL SAINT BRISSON (58) Maison du Parc du Morvan / Auditorium Saint Brisson > LIRE JEAN GENET : devoir entendre les voies de l’abjection. Délinquance et homoérotisme Il s’agirait d’interroger les enjeux d’une lecture contemporaine de l’œuvre de Jean Genet, dans une double perspective linguistique et politique. D’un coté, l’écriture de l’abjection, en particulier d’un certain l’homoérotisme, utilise et réinvestit la langue française académique et canonique, afin de faire entendre la voix de ceux dont la représentation est normalement exclue de la grande culture autant que de l’organisation sociale. La lecture de Jean Genet participe donc au travail d’écoute et de prise en compte des vies exclues et rendues socialement et culturellement invisibles et inaudibles. Elle est l’occasion d’un questionnement sur les normes de reconnaissance et de représentation des identités délinquantes. En ce double sens, l’œuvre de Jean Genet pose la question très actuelle des conditions d’existence des vies non reconnues. Sa lecture s’inscrit dans la continuité de l’exigence posée par Michel Foucault, avec qui Jean Genet participa à la lutte contre le système carcéral disciplinaire, selon laquelle il faut écouter les voix de ceux dont la parole est inaudible. Jean Genet propose une inscription de ces voix qui peuvent êtres alors entendus. En ce sens, la lecture de son œuvre n’est pas sans intérêt pour une théorie et une politique des minorités qui, dans le sillage de la théorie queer, s’intéresse à la subversion de l’usage normal de la langue elle-même en la forçant à dire ce qu’elle ne dit pas dans son usage normal (Judith Butler). La lecture de Jean Genet, qui a écrit pour sortir de prison, peut ainsi être l’exemple d’une stratégie de sortie de ce qu’Eve Segdwik a appelé le placard. Dans cette perspective, il s’agira dans ce colloque de s’interroger sur les stratégies par lesquelles Jean Genet représente la délinquance et un certain homoérotisme perçu comme délinquance, sur la manière dont il force la culture à entendre les voix des exclus et sur la (re)lecture actuelle de cette œuvre. Organisation : Coalition Cyborg / Université Paris VIIIè / Agence Culturelle du Parc du Morvan [email protected] DERNIER TRIMESTRE 2010 THEATRE SCOLAIRE > l’ENFANCE ABANDONNEE, par la Compagnie la Tribu d’Essence Travail dirigé par Saturnin Barré et Virginie Soum, en collaboration avec un auteur de théâtre et une école élémentaire du Morvan. Pour un territoire où la forte présence de l’assistance publique côtoie historiquement celle des « nourrices du Morvan », la problématique de « l’enfance abandonnée » paraît être constitutive d’identité. Le centenaire de la naissance de Jean Genêt nous rappelle à ce questionnement existentiel et nous demande d’interroger le territoire qui l’a vu naître. Que peut être « l’enfance » livrée à l’improbabilité de la rencontre avec des familles autres que celle originelle, « abandonnée » à elle-même, dans sa plus profonde solitude ? Interroger les jeunes habitants du Morvan d’aujourd’hui en croisant les regards entre des jeunes placés dans des familles d’accueil et des enfants d’une école élémentaire de village. Et travailler à provoquer la formulation. A l’aide du théâtre qui, d’improvisé, deviendrait écrit. Dans un premier temps improvisé par les enfants sous la direction de deux metteurs en scène. Ecrit dans un second temps par un auteur qui assiste et se nourrit du travail théâtral. Sur le dernier trimestre 2010, il s'agit de parvenir à un objet théâtral interrogeant « L’enfance abandonnée » et qui sera porté à la scène par des enfants. Organisation : La Tribu des Sens / Ancienne Ecole des Lavaults / 89630 Quarré Les Tombes T : 09 64 01 47 – [email protected] > PARTENAIRES Abbaye Corbigny / Anost-cinéma / Association Etoile cinéma / Bibliothèque d’Autun / Bibliothèque d’Avallon / Bibliothèque de Lormes / Centre Régional du Livre / Clin d’œil / Coalition Cyborg / Commune d’Alligny-en-Morvan / Commune d’Ouroux-en-Morvan / Consortium / Festival de la Chanson Française de Lormes / Les Accrocs de la lecture d’Alligny en Morvan / Maison des enfants de l’Assistance Publique et des Nourrices / La Maison du Patrimoine Oral / La Maison Jules Roy / Office de la culture de Saulieu / Théâtre Dijon Bourgogne / théâtr'Eprouvette / Université des bistrots / Université Paris 8ième / Vents du Morvan / Ville d’Avallon / IMEC-Institut Mémoires des Editions Contemporaines A noter que « Vents du Morvan » dans son numéro d’automne va réaliser un dossier Genet. Ce dossier est ouvert à toutes les personnes qui souhaitent participer. Tous les créatifs ayant travaillé en s’inspirant de Genet sont les bienvenus. Contact : [email protected] > Conseil Régional de Bourgogne, Conseil Général de la Nièvre, Conseil Général de Côte d’Or, Conseil Général de Saône et Lore, Conseil Général de l’Yonne, Direction Régionale des Affaires Culturelles de Bourgogne, Centre Régional du Livre de Bourgogne. > LES RENSEIGNEMENTS RENSEIGNEMENTS PRESSE Sophie JOUET // [email protected] Tel : 03 86 78 79 34 Emmanuel DUMONT // [email protected] Tel : 03 86 78 79 25 AGENCE CULTURELLE Maison du Parc Naturel Régional du Morvan 58230 SAINT BRISSON www.parcdumorvan.org http://tourisme.parcdumorvan.org/ www.patrimoinedumorvan.org mail : [email protected] facebook : « jean genet 2010 » / profil : Agence Culturelle PNR Morvan Blog : http://genet2010morvan.blogspot.com/