Réveil du Rural juin 2016 - Chrétiens dans le Monde Rural

publicité
Une économie co-opérante au service du bien commun
Sortir du cadre, changer de vision du monde, c'est là tout l'objectif d'une autre économie.
Une économie co-opérante, à taille humaine, qui remet l'humain au centre, voilà ce à quoi nous appelle
ce chemin des possibles.
La route peut sembler longue et ardue mais chaque pas fait avancer vers une société plus juste.
En plein débats sur la loi « travail », au milieu des manifestations et oppositions, prenons le recul
nécessaire comme nous savons si bien le faire en action catholique, avec le « voir, juger, agir » ou la
« Démarche de Réflexion Chrétienne » en version CMR .
Et cherchons à faire grandir toutes les initiatives porteuses de sens dans notre monde, au service du
bien commun, au service de tous, au service du Royaume.
Ce numéro du « Réveil du Rural sera, je l'espère, source d'inspiration à travers deux exemple et une
proposition de lecture.
Le premier exemple a été publié sur « Bastamag » site alternatif d'informations dont je ne saurais que
trop vous recommander la lecture : il fourmille de présentation d'initiatives en tout genre, une sorte de
« caverne d'Ali Baba » des chemins des possibles !
Cet exemple concerne un espace commercial en Ile de France.
Le thème pourrait vous intriguer, cependant il s'agit bien d'une autre façon de faire : c'est un local pour
une biocoop qui est écologique et a été en partie réalisé par un financement participatif !
Un bel exemple de changement de façon de faire sans complètement casser les codes actuels : une
transition en marche mais façon « révolution tranquille » !!
Le second exemple est un article publié sur le site « Mr Mondialisation » une autre source
d'information que je vous recommande. Ce site est à la fois lieu de découvertes d'alternatives mais
aussi articles de réflexion sur des questions de fond.
Cet article concerne la technique de teintures textiles à base d'épluchures de légumes : changer des
teintures industrielles qui abiment la santé et polluent la planète par un recyclage de déchets
(épluchures) voilà une autre belle manière de changer de façon de faire... voire de revenir à des savoirs
traditionnels (oubliés au profit d'un autre modèle dont nous voyons aujourd'hui toutes les limites)
Bonne lecture !
Emmanuelle Bourmeau
L’antithèse des centres commerciaux :
un supermarché bio à basse consommation d’énergie soutenu par la finance
solidaire
par Nolwenn Weiler 20 juin 2016, Bastamag
Située à 50 kilomètres à l’ouest de Paris, entre Epône et Mantes-laville, la biocoop du Mantois est l’un des premiers bâtiments
commerciaux vraiment écolos d’île-de-France. Solidement isolée, la
construction récupère l’eau de pluie, et produit de l’électricité via
des panneaux solaires posés sur une toiture joliment végétalisée.
Pour réunir la somme nécessaire à la mise en place de cet ambitieux
projet, les consommateurs ont été sollicités pour participer au
financement. Une quinzaine de salariés ont également pris des parts
dans la société !
Entièrement recouvert de lattes de mélèze (un bois que l’on peut mettre en extérieur sans traitement chimique), il
est coiffé d’une somptueuse toiture végétalisée, et de 420 m2 de panneaux solaires photovoltaïques. De ce toit
jardin, on aperçoit les bois privés situés sur les coteaux alentours de la ville, et... une ruche. « C’est l’un de nos
clients qui l’a mise là, dit Adeline Slomiany en charge de la communication du magasin. Nous sommes allés
l’ouvrir hier, elle se porte à merveille, les abeilles sont nombreuses, et elles s’activent ! »
La jeune femme est aussi en charge de l’animation de « bio-copains », la très dynamique association de
consommateurs du magasin. « Nous avons 3000 adhérents, dont les achats représentent 80 % du chiffre d’affaire
du magasin », détaille Benoît Delmotte, le gérant et président de la société biocoop-Épône (la biocoop d’Épône
est une société par actions simplifiées-SAS). « Le fait de se regrouper et de faire des choses ensemble, ça crée
du lien, reprend Adeline Slomiany. Dernièrement, les "biocoopains" ont bâti un petit hôtel à insectes, monté des
carrés de terre pour faire des plantations et, dernièrement, construit une boîte à dons, dans laquelle chacun peut
déposer les objets dont il ne se sert plus, pour que d’autres viennent se servir. » En plus d’aménager les alentours
du magasin, les bio-copains répondent toujours présents aux levées de fonds... C’est, entre autres, grâce à eux
que leur magasin 100 % éco-construit a pu voir le jour il y a cinq ans.
25% du projet financé par les citoyens
« Nous étions trop à l’étroit dans les locaux précédents, que nous avions achetés en société civile immobilière
avec une libraire, décrit Benoît Delmotte. Nous nous sommes dit que c’était le moment d’avoir un magasin à
l’image des produits que l’on vend. »
Entièrement isolé en fibres de bois, le bâtiment a été monté avec
une charpente en douglas – une essence d’arbre résineux qui n’a
pas besoin de traitement –, et ses murs intérieurs sont tous
recouverts de peintures écologiques, pauvres en solvants.
« La toiture végétalisée permet d’avoir une très bonne isolation
thermique, détaille Benoît Delmotte. L’été, cela préserve très
bien de la chaleur. Les températures ne montent pas trop. Cela
évite de dépenser de l’énergie pour rafraîchir les rayons : nous
n’avons pas de climatisation dans le magasin. Cela limite aussi
la consommation des frigos. »
La toiture a en plus été aménagée pour récupérer l’eau de pluie, qui sert à alimenter les toilettes. Par ailleurs, un
système de récupération de la chaleur que dégagent les moteurs des frigos a été installé. Il permet de chauffer
une partie de l’eau utilisée par le restaurant bio installé dans le même bâtiment.
Le magasin s’étend sur 560 m2, mais le bâtiment, qui compte aussi une boulangerie, un restaurant-traiteur bio et
des bureaux, mesure près de 2000 m2. Le projet a coûté un million d’euros, dont le quart a été auto-financé via
les associés de la SAS.
Placer son argent pour faire vivre des idées
Un second appel à financement solidaire a été lancé lors de la construction, pour financer la toiture solaire. « Le
projet principal, c’est d’encourager la consommation de produits bios, rapporte Sylvain, membre de biocopains. Avec les panneaux photovoltaïques, le projet de biocoop s’est enrichi d’une ambition énergétique. C’est
encore plus satisfaisant. » Le tiers de la surface totale de la toiture (420 m2), accueille des panneaux
photovoltaïques, qui permettent la production d’un peu plus de 55 Mwh/an, soit la consommation de 17 foyers.
Mais ce n’est pas encore suffisant pour couvrir la totalité des besoins énergétiques de la Biocoop, qui réussit
cependant à auto-produire un tiers de son électricité. « Entre les frigos et les éclairages, nous sommes de gros
consommateurs d’électricité, remarque Benoît Delmotte. Cela nous semblait important de produire au moins en
partie l’équivalent de ce que nous consommons. » La récente pose de portes sur tous les meubles refroidissants
du magasin devrait faire chuter la consommation.
La toiture solaire de la biocoop d’Épône est l’un des premiers
projets d’Énergie partagée investissement (EPI), outil participatif
qui permet de financer divers outils de production d’énergie
renouvelable partout en France : 311 000 €, soit un peu moins de
la moitié du coût total ont été attribués à la centrale de la biocoop.
« Le reste a été emprunté à la banque populaire, à la NEF, et à la
CEFA (banque coopérative italienne) », explique Erwan Boumard
Photos : © Biocoop du Mantois.
Des teintures à base d’épluchures et de déchets de légumes
Produire des teintures textiles à partir d’épluchures et
de restes de légumes ? L’idée peut sembler incongrue. Et
pourtant, la designeuse Caroline Fourré souhaite
convaincre en appliquant cette méthode à échelle
industrielle. Après avoir obtenu un soutien important
pendant une campagne de crowdfunding, ce projet
intitulé « local colours » va débuter un partenariat avec
la marque de sac à dos Freitag. Découverte.
Les teintures classiques : nid de substances cancérigènes
Les teintures classiques contiennent toute une série de composants chimiques nocifs pour la santé. Parmi ceux-ci
on dénombre des métaux lourds, des colorants azoïques, du formaldéhyde ou encore du chlore. Ces substances
sont potentiellement cancérigènes en particulier lorsqu’elles se mélangent à la sueur. Par ailleurs, la majorité de
ces colorants étant dérivés du pétrole, l’impact environnemental de leur utilisation est considérable. Comme le
constatait « Bastamag » dans un article de 2013 : « Nos vêtements regorgent de molécules chimiques, dont
certaines très nocives pour la santé. Mais le secteur de la confection a du mal à s’en passer. Prenons le
formaldéhyde : classé dans les « substances cancérogènes avérées pour l’homme » par le Centre international de
recherche sur le cancer (Circ), il est souvent présent dans les vêtements synthétiques, qu’il contribue à rendre
infroissables, résistants et hydrofuges. »
Par ailleurs, comme dans les produits utilisés en agriculture conventionnelle, les teintures classiques contiennent
de nombreux perturbateurs endocriniens qui portent atteinte au fonctionnement de nos hormones et peuvent
avoir des conséquences particulièrement graves chez les enfants. Et ce n’est pas fini : avec l’introduction de
nano-matériaux dans les tissus les plus modernes, de nouvelles incertitudes sur les effets pour la santé humaine
apparaissent. Notons finalement que l’ensemble de ces produits présentent un danger non seulement pour les
personnes qui portent ces habits mais également pour les personnes qui sont à leur contact à longueur de journée,
dans des usines le plus souvent à l’autre bout du monde.
Les teintures végétales : redécouverte d’une technique ancienne
Les teintures végétales sont utilisées depuis bien longtemps à
travers l’Histoire et le monde. De nombreuses plantes sont
reconnues pour leur fort pouvoir de pigmentation. Parmi les plus
connues, citons la garance ou encore le sorgho. Aujourd’hui ces
techniques sont redécouvertes, à la faveur du développement de
concepteurs et de fabricants d’habits écologiques/biologiques mais
aussi du DIY (faire soi-même).
Images : Pinterest (1 / 2)
D’ailleurs, de nombreux blogs vous guideront à travers les
différentes étapes à suivre afin de confectionner votre propre
teinture sans devoir l’acheter. Une manière simple et ludique de
personnaliser ses vêtements. C’est d’ailleurs devenu une véritable
mode flirtant avec la photographie d’art amateur sur des réseaux
sociaux .
Et les légumes, dans tout ça ?
L’idée d’utiliser des épluchures comme base pour produire
des teintures est l’occasion de créer une nouvelle activité
économique en valorisant des matériaux considérés comme
des déchets, voués à la poubelle.
L’idée de Caroline Fourré est toute simple : faire déteindre les
légumes dans de l’eau chaude et y ajouter des tissus blancs
afin de les teindre. Un processus 100% naturel. Et le résultat
est souvent surprenant ! Le choux rouge donnera un joli bleu,
quand les avocats offrent un rose saumon et les peaux
d’échalotes un jaune doré…
Après une phase expérimentale et un crowdfunding réussi,
une réflexion sur une possible utilisation de cette technique
à plus large échelle va être menée en partenariat avec la marque Freitag ainsi que des chercheurs de la Haute
école des sciences appliquées de Zürich. Cette marque est connue pour ses « messengers bags » construits à
partir de bâche de camions et de ceinture de voitures recyclés, un concept déjà basé sur la récupération. De
nouvelles perspectives pour une mode plus éthique !
Source : Mr Mondialisation
Pour aller plus loin :
Une économie moins inégalitaire et moins destructrice, qui renforcerait le
lien social mis en péril par la concurrence économique exacerbée, est-elle
possible ?
Pour concevoir une alternative crédible au capitalisme, il est nécessaire de
produire une théorie générale distincte de ce qu’il est convenu d’appeler le
libéralisme, articulée autour de trois questions
• les conditions et les formes de l’échange réciproque
• les relations entre les collectifs d’économie sociale et solidaire et les
autres formes d’économie
• le projet contemporain de l’économie sociale et solidaire.
Cet ouvrage n’a pas l’ambition de produire cette théorie, mais de mesurer les
limites de l’économie sociale et solidaire, présenter des pistes pour une
critique du capitalisme, puis inviter à une mise en question radicale en
proposant des voies de réflexion et d’action générale.
Dates à retenir:
2 juillet 2016 : Marche CMR37 « Dans les pas de Saint Martin » de Sainte Radegonde à la Basilique Saint
Martin de 9h30 à 18h
4 juillet 2016 : Rencontre de préparation de la journée de rentrée au Carmel à Tours de 20h à 22h
1 octobre 2016 : CMR rencontre de rentrée, thème à déterminer
8 octobre 2016 : « Faites du partage » CMR à Ligueil
15 octobre 2016 : « Faites du partage » CMR au centre Roméro à Château-Renault
3-4 novembre 2016 : Session Régionale CMR à Romorantin « Face aux défis nouveaux quel(le) acteur (trice)
suis-je ? »
Attention changement de date : 29 janvier 2017 : Assemblée Générale du CMR 37 à la maison diocésaine « le
Carmel » à Tours de 9h à 17h
Contacts : CMR - Emmanuelle Bourmeau – 06.74.61.07.06
ACE – Emmanuelle Chailleu – 06.87.38.41.05
Téléchargement