Une économie co-opérante au service du bien commun Sortir du cadre, changer de vision du monde, c'est là tout l'objectif d'une autre économie. Une économie co-opérante, à taille humaine, qui remet l'humain au centre, voilà ce à quoi nous appelle ce chemin des possibles. La route peut sembler longue et ardue mais chaque pas fait avancer vers une société plus juste. En plein débats sur la loi « travail », au milieu des manifestations et oppositions, prenons le recul nécessaire comme nous savons si bien le faire en action catholique, avec le « voir, juger, agir » ou la « Démarche de Réflexion Chrétienne » en version CMR . Et cherchons à faire grandir toutes les initiatives porteuses de sens dans notre monde, au service du bien commun, au service de tous, au service du Royaume. Ce numéro du « Réveil du Rural sera, je l'espère, source d'inspiration à travers deux exemple et une proposition de lecture. Le premier exemple a été publié sur « Bastamag » site alternatif d'informations dont je ne saurais que trop vous recommander la lecture : il fourmille de présentation d'initiatives en tout genre, une sorte de « caverne d'Ali Baba » des chemins des possibles ! Cet exemple concerne un espace commercial en Ile de France. Le thème pourrait vous intriguer, cependant il s'agit bien d'une autre façon de faire : c'est un local pour une biocoop qui est écologique et a été en partie réalisé par un financement participatif ! Un bel exemple de changement de façon de faire sans complètement casser les codes actuels : une transition en marche mais façon « révolution tranquille » !! Le second exemple est un article publié sur le site « Mr Mondialisation » une autre source d'information que je vous recommande. Ce site est à la fois lieu de découvertes d'alternatives mais aussi articles de réflexion sur des questions de fond. Cet article concerne la technique de teintures textiles à base d'épluchures de légumes : changer des teintures industrielles qui abiment la santé et polluent la planète par un recyclage de déchets (épluchures) voilà une autre belle manière de changer de façon de faire... voire de revenir à des savoirs traditionnels (oubliés au profit d'un autre modèle dont nous voyons aujourd'hui toutes les limites) Bonne lecture ! Emmanuelle Bourmeau L’antithèse des centres commerciaux : un supermarché bio à basse consommation d’énergie soutenu par la finance solidaire par Nolwenn Weiler 20 juin 2016, Bastamag Située à 50 kilomètres à l’ouest de Paris, entre Epône et Mantes-laville, la biocoop du Mantois est l’un des premiers bâtiments commerciaux vraiment écolos d’île-de-France. Solidement isolée, la construction récupère l’eau de pluie, et produit de l’électricité via des panneaux solaires posés sur une toiture joliment végétalisée. Pour réunir la somme nécessaire à la mise en place de cet ambitieux projet, les consommateurs ont été sollicités pour participer au financement. Une quinzaine de salariés ont également pris des parts dans la société ! Entièrement recouvert de lattes de mélèze (un bois que l’on peut mettre en extérieur sans traitement chimique), il est coiffé d’une somptueuse toiture végétalisée, et de 420 m2 de panneaux solaires photovoltaïques. De ce toit jardin, on aperçoit les bois privés situés sur les coteaux alentours de la ville, et... une ruche. « C’est l’un de nos clients qui l’a mise là, dit Adeline Slomiany en charge de la communication du magasin. Nous sommes allés l’ouvrir hier, elle se porte à merveille, les abeilles sont nombreuses, et elles s’activent ! » La jeune femme est aussi en charge de l’animation de « bio-copains », la très dynamique association de consommateurs du magasin. « Nous avons 3000 adhérents, dont les achats représentent 80 % du chiffre d’affaire du magasin », détaille Benoît Delmotte, le gérant et président de la société biocoop-Épône (la biocoop d’Épône est une société par actions simplifiées-SAS). « Le fait de se regrouper et de faire des choses ensemble, ça crée du lien, reprend Adeline Slomiany. Dernièrement, les "biocoopains" ont bâti un petit hôtel à insectes, monté des carrés de terre pour faire des plantations et, dernièrement, construit une boîte à dons, dans laquelle chacun peut déposer les objets dont il ne se sert plus, pour que d’autres viennent se servir. » En plus d’aménager les alentours du magasin, les bio-copains répondent toujours présents aux levées de fonds... C’est, entre autres, grâce à eux que leur magasin 100 % éco-construit a pu voir le jour il y a cinq ans. 25% du projet financé par les citoyens « Nous étions trop à l’étroit dans les locaux précédents, que nous avions achetés en société civile immobilière avec une libraire, décrit Benoît Delmotte. Nous nous sommes dit que c’était le moment d’avoir un magasin à l’image des produits que l’on vend. » Entièrement isolé en fibres de bois, le bâtiment a été monté avec une charpente en douglas – une essence d’arbre résineux qui n’a pas besoin de traitement –, et ses murs intérieurs sont tous recouverts de peintures écologiques, pauvres en solvants. « La toiture végétalisée permet d’avoir une très bonne isolation thermique, détaille Benoît Delmotte. L’été, cela préserve très bien de la chaleur. Les températures ne montent pas trop. Cela évite de dépenser de l’énergie pour rafraîchir les rayons : nous n’avons pas de climatisation dans le magasin. Cela limite aussi la consommation des frigos. » La toiture a en plus été aménagée pour récupérer l’eau de pluie, qui sert à alimenter les toilettes. Par ailleurs, un système de récupération de la chaleur que dégagent les moteurs des frigos a été installé. Il permet de chauffer une partie de l’eau utilisée par le restaurant bio installé dans le même bâtiment. Le magasin s’étend sur 560 m2, mais le bâtiment, qui compte aussi une boulangerie, un restaurant-traiteur bio et des bureaux, mesure près de 2000 m2. Le projet a coûté un million d’euros, dont le quart a été auto-financé via les associés de la SAS. Placer son argent pour faire vivre des idées Un second appel à financement solidaire a été lancé lors de la construction, pour financer la toiture solaire. « Le projet principal, c’est d’encourager la consommation de produits bios, rapporte Sylvain, membre de biocopains. Avec les panneaux photovoltaïques, le projet de biocoop s’est enrichi d’une ambition énergétique. C’est encore plus satisfaisant. » Le tiers de la surface totale de la toiture (420 m2), accueille des panneaux photovoltaïques, qui permettent la production d’un peu plus de 55 Mwh/an, soit la consommation de 17 foyers. Mais ce n’est pas encore suffisant pour couvrir la totalité des besoins énergétiques de la Biocoop, qui réussit cependant à auto-produire un tiers de son électricité. « Entre les frigos et les éclairages, nous sommes de gros consommateurs d’électricité, remarque Benoît Delmotte. Cela nous semblait important de produire au moins en partie l’équivalent de ce que nous consommons. » La récente pose de portes sur tous les meubles refroidissants du magasin devrait faire chuter la consommation. La toiture solaire de la biocoop d’Épône est l’un des premiers projets d’Énergie partagée investissement (EPI), outil participatif qui permet de financer divers outils de production d’énergie renouvelable partout en France : 311 000 €, soit un peu moins de la moitié du coût total ont été attribués à la centrale de la biocoop. « Le reste a été emprunté à la banque populaire, à la NEF, et à la CEFA (banque coopérative italienne) », explique Erwan Boumard Photos : © Biocoop du Mantois. Des teintures à base d’épluchures et de déchets de légumes Produire des teintures textiles à partir d’épluchures et de restes de légumes ? L’idée peut sembler incongrue. Et pourtant, la designeuse Caroline Fourré souhaite convaincre en appliquant cette méthode à échelle industrielle. Après avoir obtenu un soutien important pendant une campagne de crowdfunding, ce projet intitulé « local colours » va débuter un partenariat avec la marque de sac à dos Freitag. Découverte. Les teintures classiques : nid de substances cancérigènes Les teintures classiques contiennent toute une série de composants chimiques nocifs pour la santé. Parmi ceux-ci on dénombre des métaux lourds, des colorants azoïques, du formaldéhyde ou encore du chlore. Ces substances sont potentiellement cancérigènes en particulier lorsqu’elles se mélangent à la sueur. Par ailleurs, la majorité de ces colorants étant dérivés du pétrole, l’impact environnemental de leur utilisation est considérable. Comme le constatait « Bastamag » dans un article de 2013 : « Nos vêtements regorgent de molécules chimiques, dont certaines très nocives pour la santé. Mais le secteur de la confection a du mal à s’en passer. Prenons le formaldéhyde : classé dans les « substances cancérogènes avérées pour l’homme » par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ), il est souvent présent dans les vêtements synthétiques, qu’il contribue à rendre infroissables, résistants et hydrofuges. » Par ailleurs, comme dans les produits utilisés en agriculture conventionnelle, les teintures classiques contiennent de nombreux perturbateurs endocriniens qui portent atteinte au fonctionnement de nos hormones et peuvent avoir des conséquences particulièrement graves chez les enfants. Et ce n’est pas fini : avec l’introduction de nano-matériaux dans les tissus les plus modernes, de nouvelles incertitudes sur les effets pour la santé humaine apparaissent. Notons finalement que l’ensemble de ces produits présentent un danger non seulement pour les personnes qui portent ces habits mais également pour les personnes qui sont à leur contact à longueur de journée, dans des usines le plus souvent à l’autre bout du monde. Les teintures végétales : redécouverte d’une technique ancienne Les teintures végétales sont utilisées depuis bien longtemps à travers l’Histoire et le monde. De nombreuses plantes sont reconnues pour leur fort pouvoir de pigmentation. Parmi les plus connues, citons la garance ou encore le sorgho. Aujourd’hui ces techniques sont redécouvertes, à la faveur du développement de concepteurs et de fabricants d’habits écologiques/biologiques mais aussi du DIY (faire soi-même). Images : Pinterest (1 / 2) D’ailleurs, de nombreux blogs vous guideront à travers les différentes étapes à suivre afin de confectionner votre propre teinture sans devoir l’acheter. Une manière simple et ludique de personnaliser ses vêtements. C’est d’ailleurs devenu une véritable mode flirtant avec la photographie d’art amateur sur des réseaux sociaux . Et les légumes, dans tout ça ? L’idée d’utiliser des épluchures comme base pour produire des teintures est l’occasion de créer une nouvelle activité économique en valorisant des matériaux considérés comme des déchets, voués à la poubelle. L’idée de Caroline Fourré est toute simple : faire déteindre les légumes dans de l’eau chaude et y ajouter des tissus blancs afin de les teindre. Un processus 100% naturel. Et le résultat est souvent surprenant ! Le choux rouge donnera un joli bleu, quand les avocats offrent un rose saumon et les peaux d’échalotes un jaune doré… Après une phase expérimentale et un crowdfunding réussi, une réflexion sur une possible utilisation de cette technique à plus large échelle va être menée en partenariat avec la marque Freitag ainsi que des chercheurs de la Haute école des sciences appliquées de Zürich. Cette marque est connue pour ses « messengers bags » construits à partir de bâche de camions et de ceinture de voitures recyclés, un concept déjà basé sur la récupération. De nouvelles perspectives pour une mode plus éthique ! Source : Mr Mondialisation Pour aller plus loin : Une économie moins inégalitaire et moins destructrice, qui renforcerait le lien social mis en péril par la concurrence économique exacerbée, est-elle possible ? Pour concevoir une alternative crédible au capitalisme, il est nécessaire de produire une théorie générale distincte de ce qu’il est convenu d’appeler le libéralisme, articulée autour de trois questions • les conditions et les formes de l’échange réciproque • les relations entre les collectifs d’économie sociale et solidaire et les autres formes d’économie • le projet contemporain de l’économie sociale et solidaire. Cet ouvrage n’a pas l’ambition de produire cette théorie, mais de mesurer les limites de l’économie sociale et solidaire, présenter des pistes pour une critique du capitalisme, puis inviter à une mise en question radicale en proposant des voies de réflexion et d’action générale. Dates à retenir: 2 juillet 2016 : Marche CMR37 « Dans les pas de Saint Martin » de Sainte Radegonde à la Basilique Saint Martin de 9h30 à 18h 4 juillet 2016 : Rencontre de préparation de la journée de rentrée au Carmel à Tours de 20h à 22h 1 octobre 2016 : CMR rencontre de rentrée, thème à déterminer 8 octobre 2016 : « Faites du partage » CMR à Ligueil 15 octobre 2016 : « Faites du partage » CMR au centre Roméro à Château-Renault 3-4 novembre 2016 : Session Régionale CMR à Romorantin « Face aux défis nouveaux quel(le) acteur (trice) suis-je ? » Attention changement de date : 29 janvier 2017 : Assemblée Générale du CMR 37 à la maison diocésaine « le Carmel » à Tours de 9h à 17h Contacts : CMR - Emmanuelle Bourmeau – 06.74.61.07.06 ACE – Emmanuelle Chailleu – 06.87.38.41.05