Les Associations visées par la loi de 1901 ainsi que les congrégations religieuses, associations régies par la loi locale maintenue en vigueur dans les départements de la Moselle, du Bas-Rhin et du Haut-Rhin, fondations reconnues d’utilité publique et fondations d’entreprise ne sont, en principe, pas soumises aux impôts commerciaux (impôt sur les sociétés de droit commun, contribution économique territoriale et taxe sur la valeur ajoutée). Seul l’exercice d’une activité lucrative peut remettre en question le bénéfice de ces exonérations. Le législateur a voulu conserver cette prérogative en proposant plusieurs instructions fiscales importantes, définissant les paramètres de fiscalisation, dont une instruction fiscale de synthèse du 18 décembre 2006. Le statut fiscal des associations ne se résume pas à un corps de règles valables en toute situation et nécessite une analyse au cas par cas. C’est pour cela qu’un diagnostic fiscal est nécessaire à chaque fois que la question de la situation fiscale des associations se pose. Les associations sont de plus en plus nombreuses à exercer une activité économique et utilisent des méthodes de gestion proches de celles rencontrées dans les entreprises privées. Elles peuvent alors être assujetties, sauf exonération, à un certain nombre d’impôts et taxes dont le champ d’application est défini par la loi. En outre, elles peuvent intervenir, de manière similaire aux entreprises commerciales, dans les activités du secteur marchand en les concurrençant. Dorénavant, une question se pose : Entrent-elles ou non dans le champ d’application des impôts commerciaux ? Pour répondre à cette question, il convient de se demander : → Si la gestion de l’organisme est désintéressée : la loi du 1er juillet 1901, en posant le principe de la liberté d’association, définit l’association comme « la convention par laquelle deux ou plusieurs personnes mettent en commun d’une façon permanente leurs connaissances ou leur activité dans un but autre que de partager des bénéfices ». Cette définition signifie que la démarche de ces personnes doit être désintéressée et que l’organisme n’est pas guidé par la recherche du profit. En revanche, s’il s’avère que la gestion de l’association est intéressée, l’organisme doit être soumis aux impôts commerciaux. 23 février 2011 → Si l’organisme exerce des activités économiques : il convient alors de regarder s’il entre en concurrence avec le secteur commercial sur un territoire donné. Si tel n’est pas le cas, il n’est pas soumis aux impôts commerciaux. → Si l’organisme exerce son activité sur un secteur concurrentiel : il convient d’examiner s’il exerce ses activités selon des modalités de gestion similaires à celles des entreprises. Quatre éléments doivent être pris en compte (règle des « 4 P ») : •Le Produit : l’activité tend-elle à satisfaire des besoins déjà pris en compte par le marché ? •Le public concerné : l’activité est-elle réalisée au profit de catégories de personnes en situation difficile sur le plan moral, physique ou financier ? (chômeurs, personnes handicapées, notamment...). •Les prix pratiqués : les tarifs sont-ils nettement inférieurs à ceux des organismes lucratifs ? Cette condition peut éventuellement être remplie lorsque l’organisme pratique des tarifs modulés en fonction de la situation des clients. •La publicité utilisée : l’organisme a-t-il recours aux mêmes méthodes et procédés commerciaux que les entreprises pour se créer une clientèle (réseau commercial, location de panneau publicitaire, site Internet commercial, participation à des foires...). La hiérarchie des critères : le fait qu’un organisme à but non lucratif intervienne dans un domaine d’activité où il existe des entreprises ne conduit pas ipso facto à le soumettre aux impôts commerciaux. Il convient d’apprécier l’utilité sociale de l’activité en tenant compte des 4 critères en fonction de leur importance décroissante. La pluralité d’activités : lorsqu’une association développe plusieurs activités et que l’une d’entre elles est concurrentielle, l’appréciation de la concurrence doit s’effectuer au regard de chaque activité réalisée par l’organisme. Il convient donc d’analyser, activité par activité, si la règle des « 4 P » s’applique. Ce n’est que s’il exerce son activité selon des méthodes similaires à celles des entreprises commerciales que l’organisme est soumis aux impôts commerciaux de droit commun. Fiche 5.1 La fiscalité applicable aux associations : Fiche 5.1 L’exercice d’activités lucratives et non lucratives : éviter la propagation de la fiscalisation à toute l’association : •La sectorisation Les organismes peuvent isoler, sous certaines conditions, leurs activités lucratives au sein d’un secteur distinct, de manière à ce que le régime fiscal dont ils bénéficient au titre de leurs activités non lucratives ne soit pas remis en cause. Toutefois, il ne faut pas que le secteur lucratif, même sectorisé, devienne significatif (seuil de 30 % souvent cité par l’Administration). Dans ce cas, passer à la filialisation. •La filialisation et la gestion de patrimoine L’opération de la filialisation s’opère habituellement par apport partiel d’actif et peut être réalisée soit au profit d’une structure nouvelle, soit au profit d’une structure préexistante. Actions à mener Effectuer un diagnostic de la situation des activités de la structure au regard de la règle des « 4 P ». Penser l’organisation des activités en sections d’exploitation fiscalisables (dans le cadre de la fiscalité des associations) ou filialisables. Demander conseil à un fiscaliste. 23 février 2011