rémunéré à l’économie. Une bancarisation ne
peut optimaliser sa profitabilité que si et
seulement si elle est assortie de son outil
traditionnel de production, le crédit à
l’économie. Ainsi crée-t-elle la monnaie et la
richesse. Cette intermédiation peut, selon sa
hauteur et ses échéances, se limiter à la
sphère commerciale et de production de
l’économie, ou s’étendre plus vers le
financement de la base de l’économie, les
investissements à long-terme, les
infrastructures de production, de l’énergie et
de transport et communication,
l’augmentation et l’accumulation du capital.
Par contre, le système bancaire congolais est
encore beaucoup plus plombé à ce premier
niveau de l’intermédiation financière, le
commercial et la production, qui requiert une
autre alternative pour optimaliser le concours
de la banque au financement de l’économie.
Ce déficit du crédit à l’économie est dû à la
faiblesse de la capillarité bancaire du pays, et
celle du flux financier qui en résulte.
Intermédiation Bancaire et Intermédiation
Financière
Une lecture fouillée et attentive de
l’incidence de l’intermédiation bancaire sur
l’économie congolaise révèle que celle-ci se
réduit à la facilitation des transactions
commerciales et le financement des
investissements à court-terme, et un peu du
moyen-terme. Pour rappel, l’intermédiation
financière est un volet de l’intermédiation
bancaire, le volet financement de celle-ci, par
le biais du crédit bancaire. Pour le Congo, une
analyse de la structure de l’enveloppe du
crédit à l’économie révèle une forte
concentration de ce concours sur la
production et le commercial, l’investissement
y est comprimé, si pas réduit à l’équipement.
Il s’en déduit là un déficit criant de
financement à l’économie...La promotion des
petites et moyennes entreprises et industries
en souffre ; et, l’éclosion d’une classe
moyenne nationale s’en retrouve sous une
forte pesanteur.
Ceci expliquant cela, la structure du
secteur bancaire au Congo représente plus de
97% des banques commerciales, très
regardantes quant aux suretés devant couvrir
le crédit, commercial soit-il, et prenant très
peu des risques au long-terme, soit à
l’investissement. L’intermédiation au secteur
industriel n’est laborieusement assurée que
par le Fonds pour la Promotion Industrielle,
FPI en sigle, constat fait sur le périmètre
économique de la RD Congo, statistiques de la
Banque Centrale du Congo. Cette structure
résulte des turbulences politiques et
morosités économiques conséquences de
deux dernières décennies qui ont attisé la
prudence du secteur bancaire et la gestion des
risques à prendre, et la hauteur des barèmes
des taux d’intérêt y relatifs. Ainsi en est-il
résulté la sous-capitalisation de l’espace
économique congolaise devenu trop onéreux,
et par conséquent à faible rentabilité.
Le niveau de croissance actuel du
Congo requiert sa réhabilitation et sa
construction ; donc, des gros investissements
tant par le secteur public, d’abords, et par le
secteur privé ensuite, si pas concomitamment
par les deux. Or, ceci n’est point possible si
pas difficile et financièrement lourd pour une
économie sous-capitalisée, survivant
onéreusement de l’autofinancement par des
capitaux de proximité.
Cette situation est un défi évident qu’il
faut lever par une alternative conséquente en
moyens, à la hauteur des besoins et du coût y
afférent, tant pour le secteur public que pour
le secteur privé. Le système bancaire actuel
se retient de prêter un concours complet à
l’économie pour des raisons évidentes
d’exploitation, de disponibilité limitée des
fonds libres et profitabilité douteuse, et des
risques inhérents, pour ne se limiter qu’à une