
Tout patient présentant des facteurs de gravité ou un asthme labile devrait être hospitalisé.
Pour les autres patients, la décision d'hospitalisation repose sur l'évaluation de la sévérité de
la crise.
AAG : Tout asthme aigu grave et a fortiori tout arrêt respiratoire imminent doit être
hospitalisé. Un transport en ambulance médicalisée doit être immédiatement organisé.
Crise d’asthme sévère : La plupart de ces situations nécessitent une hospitalisation, mais
une prise en charge initiale en cabinet peut être envisagée.
Si la première inhalation permet une amélioration clinique et du peak flow (si disponible au
cabinet), la suite de la prise en charge peut se faire en ambulatoire. Il faut néanmoins
s'assurer que la réponse au traitement persiste après une heure d'observation.
Si il n’y a pas d’amélioration 15-20min après l’administration du traitement initial, une
hospitalisation est nécessaire.
Dans cette situation, le seuil pour décider de l’hospitalisation doit rester bas, surtout si le
patient consulte en fin d'après-midi, avec symptômes les nuits précédentes,fatigue
importante, ou en cas de doute sur l'adhérence au traitement ou le contexte psychosocial.
Crise d’asthme modérée : En l'absence de facteurs de risque, une crise d'asthme modérée
devrait pouvoir être gérée en ambulatoire.
D’une manière générale, on pourra poursuivre le traitement en ambulatoire si le patient
s’améliore après la première prise de béta2, avec un peak flow >70% et une persistance de la
réponse après une heure d’observation.
Une visite de contrôle chez le médecin traitant doit être programmée dans les 24-48 heures
après la consultation initiale ou le retour à domicile. Le patient doit être instruit à contrôler
régulièrement son peak-flow pendant cette période. Le praticien doit s'assurer que le
patient maîtrise la technique d'inhalation choisie ainsi que celle de la mesure du peak-flow.
Mme N. présentait une crise d’asthme modérée, elle a donc reçu le traitement initial
adéquat, mais ne s’améliorait pourtant pas. Nous lui avons prescrit les corticoïdes PO, mais
nous ne lui en avons pas proposé sur place. On aurait pu le faire (nous n’en avions peut être
pas à disposition dans le cabinet), peut être que la patiente aurait été améliorée.
Néanmoins, compte-tenu de la situation et de ses facteurs de risques, nous avons décidés
d’appeler une ambulance pour l’emmener aux urgences où elle a été hospitalisé pendant
3jours. Ce jour là, je me rappel que nous avions hésité à appeler une ambulance car la
patiente ne présentait pas de signes de gravité, et ce sont la situation sociale et le déni de la
maladie qui nous ont poussés à le faire. Je n’hésiterais plus à présent, je pense qu'il faut
rester extrêmement prudent avec ce type de patients (contexte psycho-social difficile,déni
de la maladie...) qui peuvent décompenser très rapidement. La patiente aurait pu aussi ne
jamais se rendre aux urgences d'elle même sans l'ambulance, malgré nos conseils.