Pour mieux comprendre… A Le dopage, une triche sportive « médicalement assistée ». Est considérée comme dopante toute substance qui porte préjudice à l’éthique médicale et sportive : tout produit dont l’usage est susceptible d’améliorer artificiellement les performances d’un athlète même au prix d’une atteinte à sa santé physique ou psychique est un produit dopant. Une liste officielle de ces substances est publiée par les instances sportives comme le Comité International Olympique qui interdit leur utilisation. Cette liste est continuellement mise à jour car les tricheurs recherchent en permanence des molécules nouvelles issues de la recherche médicale. En effet, surtout dans les sports très médiatisés et vecteurs de retombées financières considérables, les sportifs sont soumis à une obligation toujours plus grande de résultats. Les produits dopants sont ainsi le plus souvent des médicaments détournés de leur utilisation pour améliorer les performances : corticoïdes, stéroïdes, EPO (érythropoïétine), bêta-bloquants, ... Substances dopantes détectées en 2002 (%) 3 2 12 42 21 10 0,2 4 1 5 Narcotiques Cannabis Salbutamol Anesthésiques locaux Corticoïdes Stéroïdes anabolisants Bêta-bloquants Diurétiques EPO Bêta-stimulants Doc.1 Qu’est-ce qu’un produit dopant ? Effets recherchés Dopants Sports intéressés Tous les sports d’endurance EPO Activation de la fabrication des hématies par la moelle osseuse Salbutamol Dilatation des bronches Stéroïdes anabolisants (testostérone et ses dérivés naturels ou de synthèse : THG, nandrolone…) Augmentation de la synthèse des fibres musculaires Hormone de croissance Favorise la croissance des os plats et des muscles ainsi que la mobilisation des ressources énergétiques Bêta-stimulants (clenbutérol) Diminution de la masse graisseuse au profit de la masse musculaire Antalgiques (morphine, corticoïdes) Diminution de la sensation douloureuse Stimulants du système nerveux (corticoïdes, cocaïne, amphétamines) Euphorisants, ils diminuent aussi les effets de l’hypoglycémie et reculent la sensation de fatigue Modifier son corps avant une compétition Diurétiques Augmentation de l’excrétion urinaire, amaigrissement Sports de combat (boxe, judo…) Diminuer son anxiété Amphétamines, cannabis Augmentation de la libération de dopamine cérébrale (substance relaxante et euphorisante) Tous les sports Augmenter sa concentration Bêta-bloquants Blocage du système sympathique (ils ralentissent le cœur et stimulent l’attention) Tirs, sports automobiles, escalade, pétanque Masquer son dopage Diurétiques, sérum physiologique Modification de l’excrétion urinaire Tous les sports Augmenter l’oxygénation de ses muscles Accroître sa force et développer ses muscles Prolonger ses efforts Doc.2 Des produits dopants variés à l’utilisation ciblée. 134 Mode d’action Tous les sports sauf ceux basés sur la concentration Tous les sports d’endurance Les bases biologiques du dopage B Des « pratiques à risques » pour la santé. Des pratiques douteuses « Pas vu, pas pris ! » Les contrôles anti-dopage étant de plus en plus fréquents et performants (eux aussi…), les tricheurs tentent d’y échapper en ayant recours à différents artifices ou astuces. Par exemple : – utilisation de fausses prescriptions médicales, comme aux jeux olympiques d’hiver de Lillehammer en 1994 au cours desquels 82 % des skieurs de fond étaient « soignés »… pour asthme ; – utilisation de produits masquant la substance dopante ; – recherche de produits indécelables en compétition comme l’hormone de croissance (naturellement présente dans l’organisme) ou le THG, un stéroïde anabolisant administré par pulvérisation de quelques gouttes sous la langue et indétectable une semaine après sa prise. Doc.3 De multiples formes de dopage. Cette quête du produit miracle n’est pas sans risque pour les sportifs et l’on commence aujourd’hui à voir les conséquences parfois dramatiques de ces dérives. Le football américain fait ici triste figure de modèle. Dans ce sport très médiatique et très touché par tout type de dopage (narcotiques, stéroïdes, hormone de croissance), les sportifs n’ont plus aujourd’hui qu’une espérance de carrière de 3 ans en moyenne… et une espérance de vie d’à peine 50 ans contre 71 pour les autres américains ! D’étranges accidents constatés dans le cyclisme sont révélateurs : – décès de Tom Simpson en 1967 dans l’ascension du mont Ventoux ; – mort subite d’une vingtaine de cyclistes professionnels au début des années 1990 et dont l’autopsie a révélé une hyper viscosité sanguine, effet secondaire connu de l’EPO qui à l’époque n’était pas détectée par les contrôles anti-dopage ! Cancers, insuffisance des reins ou du foie, vieillissement accéléré des artères, stérilité, diabètes, toxicomanie (induite par l’utilisation de drogues comme les stimulants ou les anti-douleurs) sont observés aujourd’hui chez d’anciens sportifs qui avouent s’être dopés. Circulation sanguine et apport de dioxygène aux muscles Chapitre 2 La prise de produits dopants n’est pas la seule pratique interdite. Sont également prohibées des techniques visant à déclencher des réponses de l’organisme qui peuvent améliorer les performances sportives. Voici quelques exemples : – des sportives ont volontairement déclenché des grossesses en espérant bénéficier du bouleversement hormonal ainsi créé pour être plus performantes ; – certains athlètes ont cherché à améliorer l’oxygénation de leurs muscles en pratiquant des autotransfusions (des hématies leur sont prélevées 2 à 3 semaines avant une épreuve ; elles sont conservées au froid puis réinjectées juste avant l’épreuve, s’ajoutant ainsi aux hématies qui ont été naturellement produites par l’organisme en remplacement des hématies prélevées)... Doc.4 Des risques préoccupants pour la santé des athlètes. 135