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L
a rentrée 2016 annonce bien des chan-
gements à l’école élémentaire, notam-
ment dans la nouvelle organisation des
cycles 2 et 3. Et comme pour chaque
changement, les questions fusent et
les tentatives de réponse mobilisent les
acteurs comme les observateurs. Nous
avons privilégié des outils et des res
-
sources transposables pratiquement dans toute classe
afin que ce nouveau hors-série vous accompagne tout
au long de l’année scolaire.
L’emploi du temps, outil de référence pour le professeur
comme pour les élèves, exigé par l’institution, doit être
repensé en fonction des nouveaux horaires propres à
chaque cycle et aux domaines d’apprentissages confir-
més ou naissants. Nous proposons un large éventail de
possibilités en prenant en compte, bien évidemment,
les deux grands types d’organisation du temps scolaire
(semaine à 8 ou à 9 demi-journées). En fonction des
contraintes locales (fréquentations du gymnase, de la
piscine, de la bibliothèque municipale…), chacun pourra
ainsi construire son emploi du temps spécifique.
Du côté des programmations, l’entrée par le socle
commun de connaissances, de compétences et de
culture est désormais généralisée en raison de la corres
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pondance avérée entre les programmes et le socle. Là
encore, selon les impératifs locaux, les demi-journées
pourront, au besoin, être copiées/collées. Rédiger une
programmation – outil incontournable de l’enseignant
qui reprend à cette occasion les repères de progressi-
vité fixés par le programme national –, revient à conce-
voir une chronologie des apprentissages pour baliser
le parcours filé dans le cycle. Certains pourraient nous
interroger sur l’esprit « spiralaire » que la réglementa-
tion ne précise à aucun moment : c’est bien parce que
les enseignants reviennent systématiquement sur des
connaissances, des habiletés, des méthodes ou encore
des attitudes non encore acquises, que le traditionnel
outil d’évaluation linéaire n’entrave nullement lorsque
le besoin est recensé. On se demande d’ailleurs à quoi
pourrait ressembler une programmation « spiralaire »
achée au mur de la classe… alors que les remédia
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tions ne se mettent en place qu’en cours d’année selon
les enfants (l’APC y contribue également d’ailleurs).
Enfin, les projets pédagogiques proposés corres
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pondent à des situations de classe vécues par des
enseignants expérimentés. Tous les niveaux de classe
sont concernés.
Le domaine qui, manifestement, interroge le plus est
l’Enseignement Moral et Civique. Les pages qui lui sont
consacrées permettent de dédramatiser les situations
envisagées, notamment le conseil d’élèves coopéra
-
teurs trop souvent oublié alors qu’il est l’une des clefs
de voûte de la coopération à l’école.
La particularité des discussions à visée philosophique
instituées par le nouveau programme est qu’il existe
des supports d’accompagnement divers et variés sur
Internet. Toutefois, il conviendrait de garder à l’esprit
que discuter n’est pas philosopher. L’intitulé lui-même
suppose, par le terme « visée », que si « l’on montre un
intérêt pour la philosophie [cela] ne témoigne aucune-
ment que l’on soit prêt à penser »
1
. Car : « Ce qui donne
le plus à penser, dans notre temps qui donne à penser,
c’est que nous ne pensons pas encore. »
2
Alors visons
prioritairement le désir de penser chez les enfants, cela
évitera sans doute les déviances dues aux dogmes.
éditorial
Frédéric Le Mercier
Inspecteur de l’Éducation nationale
Coordinateur de cette publication
1.Martin
Heidegger, «Cours
du semestre d’hiver
1951-1952» in
Qu’appelle-t-on
penser?, PUF
Quadrige, 1999,
p. 23.
2.Ibid., p.91.