3
La Hongrie plus que tout autre:
Réalisant environ 70 % de son commerce extérieur avec l'UE, la Hongrie est, de
tous les pays d'Europe de l'Est, celui qui économiquement est le plus tourné vers la
Communauté. Parmi les pays d'Europe centrale et orientale la Hongrie est le
principal partenaire commercial de l'UE et en 1999 de tous les pays candidats elle
était même le premier importateur de produits communautaires. Et les échanges
continuent à se développer. En effet, les importations communautaires en
provenance de Hongrie ont augmenté de plus de 20 %, notamment dans
d'importants secteurs comme la construction mécanique, l'automobile et la chimie.
Pour l'UE l'Europe centrale et orientale est déjà le deuxième partenaire commercial,
après les États-Unis d'Amérique mais avant les "Dragons" d'Asie du Sud-est. En
outre, comme toutes les études le montrent, le potentiel commercial est encore loin
d'être épuisé.
L'année dernière l'économie hongroise a crû au rythme impressionnant de 5,3 %, le
commerce extérieur jouant à cet égard un rôle déterminant. La Hongrie est le pays
candidat où les investissements étrangers par habitant sont les plus élevés. Le
chômage y est d'environ 6,4 %, le niveau le plus bas de tous les pays candidats. On
constate même déjà une pénurie de personnel spécialisé dans certaines régions et
certaines branches. Naturellement, cela joue un rôle important dans le domaine
général de la libre circulation des travailleurs.
La Hongrie a été le premier pays candidat à avoir accepté la position de négociation
de l'UE, selon laquelle les États membres actuels de l'UE pourraient prévoir des
délais de transition allant jusqu'à sept ans dans le domaine de la libre circulation
des travailleurs. La Hongrie a fait preuve d'une grande habilité en l'acceptant, non
seulement en raison de l'arrière-plan particulier de la situation de l'emploi en
Hongrie, mais aussi parce que cette formule permet de résoudre politiquement
cette difficile question avec la plus grande souplesse possible pour les deux parties.
La Commission et le PE voient d'un oeil critique le taux d'inflation qui reste très
élevé en Hongrie. La semaine dernière le PE a rappelé sur un ton critique que la
lutte contre la corruption devait être intensifiée, que des mesures plus énergiques
devaient être prises pour combattre le trafic d'êtres humains et que l'égalité des
chances pour les femmes devait être systématiquement encouragée, cette dernière
remarque valant d'ailleurs non seulement pour les pays candidats mais aussi pour
certains États membres actuels.
L'Union européenne est aussi une réponse des États membres à la mondialisation
de l'économie. Grâce au marché unique, à la politique commerciale commune, à la
coopération dans le domaine de la recherche, au développement technologique,
l'Union européenne et chacun de ses États membres sont plus forts qu'ils ne le
seraient sans l'existence de la Communauté, mais en outre cette dernière donne
aussi la possibilité de maintenir et même d'améliorer les conditions sociales,
écologiques et démocratiques du fonctionnement de l'économie, même
mondialisée.