
IHK-Infos 03/2014                                                                                                                                 Seite 68 
 
 
: saisir les opportunités qu’offre le mouvement de      
reprise 
 
 
La  Hongrie:  le pays du goulasch,  de  l’ancienne double  monarchie et de la  Poesta.  Jusque-là, 
nous ne citons que des stéréotypes. Mais la Hongrie est également un pays où les PME belges 
peuvent  trouver  de  nombreux  partenaires  commerciaux  valables  En  outre,  son  potentiel  se 
révèle immense. – (M.V.) 
La  crise  a  frappé  la  Hongrie  de  façon  particulièrement  dure,  menant  le  pays  au  bord  du 
gouffre, mais entretemps, un mouvement de reprise s’est amorcé. Et c’est justement là que se 
trouvent  les  opportunités  à  saisir.  Nous  en  avons  discuté  avec  Béla  Nagy,  chef  de  poste  à 
Budapest pour le Flanders Investment & Trade. 
Quelles sont les caractéristiques typiques de l’économie hongroise ? 
«La  crise  de  2008-2009  a  fortement  touché l’économie  hongroise.  Davantage,  d’ailleurs,  que 
d’autres pays européens tels que la Slovaquie, la Pologne ou la Tchéquie. Tout comme la dette 
publique, le  déficit  budgétaire  a  augmenté  pour  atteindre  un  niveau  très important,  ce qui  a 
presque mené le pays à la banqueroute. Actuellement, grâce à une amélioration prudente de la 
donnée  macro-économique,  ces  indicateurs  sont  revenus  à  un  niveau  acceptable. 
Concrètement, la dette publique est retombée à 80% du PIB, ce qui est gérable. L’inflation est 
d’1%, la croissance économique de 1,7%, tandis que la production industrielle a augmenté de 
5,5%.  Les  derniers  chiffres  nous  montrent  que  le  secteur  de  la  construction  a  connu  une 
croissance  de 10%. Si nous observons  un dernier chiffre, à savoir le taux  de chômage, nous 
constatons  qu’il  est  de  10,5%,  ce  qui  est  acceptable  selon  les  normes  européennes.  Afin  de 
garantir  le  financement  des  entreprises,  la  Banque  Nationale  Hongroise  a  mis  6,7  milliards 
d’euros  à  la  disposition  des  banques  commerciales  à  un  taux  d’intérêt  de  0%.  Mais  cette 
somme  s’accompagne  d’une  condition  importante  à  respecter:  elle  doit  être  mise  à  la 
disposition des entreprises, en particulier des PME, à un taux d’intérêt bas, à savoir de 2 à 3%. 
En  dépit  de  tous  ces  efforts,  la  situation  économique  reste  très  fragile.  Certaines  régions, 
surtout  dans  le  Nord-est,  ne  peuvent  plus  suivre  le  Centre  et  l’Ouest  du  pays.  Le  taux  de 
chômage des jeunes  est  plus élevé que  la  moyenne, ce qui pousse un  grand  nombre d’entre 
eux à quitter le pays pour aller chercher du travail en Allemagne ou en Grande-Bretagne. Les 
impôts  supplémentaires  qui  pèsent  sur  les  banques,  le  secteur  des  télécoms  et  les  gros 
détaillants n’incitent pas les pays étrangers à investir. Enfin, malgré ces facteurs négatifs, les 
analystes s’attendent à une amélioration plus rapide qu’ailleurs. Tout cela dépendra en grande 
partie de l’économie allemande. En effet, la Hongrie dépend fortement de ce pays. » 
Une  question  non  négligeable  pour  les  dirigeants  d’entreprise  belges  :  quelle  est 
l’importance de la langue dans le monde des affaires ? Est-il nécessaire de connaître 
le hongrois, ou peut-on s’en sortir avec l’anglais ? 
«  L’un  des  points  faibles  des  Hongrois  est  leur  faible  connaissance  des  langues  étrangères. 
C’est encore pire lorsqu’on quitte Budapest et qu’on se rend à la  campagne. C’est en grande 
partie  dû  au  fait  que  le  hongrois  n’a  pas  de  lien  avec  les  autres  langues  européennes, 
exception faite du finnois. C’est justement la raison pour laquelle les étrangers trouvent que le 
hongrois  est  une  langue  très  difficile  à  apprendre.  La  plupart  du  temps,  les  jeunes  ont  une 
bonne  connaissance  de  l’anglais.  Mais  en  général,  les  décideurs  des  PME  ne  maîtrisent  pas 
d’autre  langue.  Cependant,  les  gens  font  preuve  de  beaucoup  de  bonne  volonté  et  font 
vraiment de leur mieux pour trouver une solution. » 
Y a-t-il d’autres caractéristiques culturelles dont il vaut mieux tenir compte ? 
«  Certainement,  l’hospitalité  est  très  importante  pour  les  Hongrois.  S’ils  ont  affaire  à  une 
personne à la mentalité sympathique, ils feront plus rapidement preuve d’ouverture. »