8.6. La Hongrie : saisir les opportunités qu`offre le

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8.6. La Hongrie : saisir les opportunités qu’offre le mouvement de
reprise
La Hongrie: le pays du goulasch, de l’ancienne double monarchie et de la Poesta. Jusque-là,
nous ne citons que des stéréotypes. Mais la Hongrie est également un pays où les PME belges
peuvent trouver de nombreux partenaires commerciaux valables En outre, son potentiel se
révèle immense. – (M.V.)
La crise a frappé la Hongrie de façon particulièrement dure, menant le pays au bord du
gouffre, mais entretemps, un mouvement de reprise s’est amorcé. Et c’est justement là que se
trouvent les opportunités à saisir. Nous en avons discuté avec Béla Nagy, chef de poste à
Budapest pour le Flanders Investment & Trade.
Quelles sont les caractéristiques typiques de l’économie hongroise ?
«La crise de 2008-2009 a fortement touché l’économie hongroise. Davantage, d’ailleurs, que
d’autres pays européens tels que la Slovaquie, la Pologne ou la Tchéquie. Tout comme la dette
publique, le déficit budgétaire a augmenté pour atteindre un niveau très important, ce qui a
presque mené le pays à la banqueroute. Actuellement, grâce à une amélioration prudente de la
donnée macro-économique, ces indicateurs sont revenus à un niveau acceptable.
Concrètement, la dette publique est retombée à 80% du PIB, ce qui est gérable. L’inflation est
d’1%, la croissance économique de 1,7%, tandis que la production industrielle a augmenté de
5,5%. Les derniers chiffres nous montrent que le secteur de la construction a connu une
croissance de 10%. Si nous observons un dernier chiffre, à savoir le taux de chômage, nous
constatons qu’il est de 10,5%, ce qui est acceptable selon les normes européennes. Afin de
garantir le financement des entreprises, la Banque Nationale Hongroise a mis 6,7 milliards
d’euros à la disposition des banques commerciales à un taux d’intérêt de 0%. Mais cette
somme s’accompagne d’une condition importante à respecter: elle doit être mise à la
disposition des entreprises, en particulier des PME, à un taux d’intérêt bas, à savoir de 2 à 3%.
En dépit de tous ces efforts, la situation économique reste très fragile. Certaines régions,
surtout dans le Nord-est, ne peuvent plus suivre le Centre et l’Ouest du pays. Le taux de
chômage des jeunes est plus élevé que la moyenne, ce qui pousse un grand nombre d’entre
eux à quitter le pays pour aller chercher du travail en Allemagne ou en Grande-Bretagne. Les
impôts supplémentaires qui pèsent sur les banques, le secteur des télécoms et les gros
détaillants n’incitent pas les pays étrangers à investir. Enfin, malgré ces facteurs négatifs, les
analystes s’attendent à une amélioration plus rapide qu’ailleurs. Tout cela dépendra en grande
partie de l’économie allemande. En effet, la Hongrie dépend fortement de ce pays. »
Une question non négligeable pour les dirigeants d’entreprise belges : quelle est
l’importance de la langue dans le monde des affaires ? Est-il nécessaire de connaître
le hongrois, ou peut-on s’en sortir avec l’anglais ?
« L’un des points faibles des Hongrois est leur faible connaissance des langues étrangères.
C’est encore pire lorsqu’on quitte Budapest et qu’on se rend à la campagne. C’est en grande
partie dû au fait que le hongrois n’a pas de lien avec les autres langues européennes,
exception faite du finnois. C’est justement la raison pour laquelle les étrangers trouvent que le
hongrois est une langue très difficile à apprendre. La plupart du temps, les jeunes ont une
bonne connaissance de l’anglais. Mais en général, les décideurs des PME ne maîtrisent pas
d’autre langue. Cependant, les gens font preuve de beaucoup de bonne volonté et font
vraiment de leur mieux pour trouver une solution. »
Y a-t-il d’autres caractéristiques culturelles dont il vaut mieux tenir compte ?
« Certainement, l’hospitalité est très importante pour les Hongrois. S’ils ont affaire à une
personne à la mentalité sympathique, ils feront plus rapidement preuve d’ouverture. »
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Où se situent exactement les opportunités pour les PME belges ? Quels marchés
retiendriez-vous ?
« Depuis des années, la Belgique est le dixième ou le onzième partenaire commercial de la
Hongrie. L’année dernière, le montant des exportations belges à destination de la Hongrie
s’élevait à 1,7 milliard d’euros. En août 2013, ce chiffre était déjà d’1,17 milliard, ce qui
signifie que l’on dépassait de 4,9% le résultat de la même période durant l’année précédente.
L’importante place qu’occupent ici les machines et les moyens de transport montre qu’il y a en
Hongrie une demande considérable en produits innovants et high-tech. Suivant la saison, on
assiste parfois à une hausse de la consommation de certains produits alimentaires tels que la
viande, les pommes de terre ou certains légumes. La bière et le chocolat belges sont très
populaires auprès du consommateur hongrois. »
Et qu’en est-il du monde des entreprises en Hongrie comparé aux pays voisins ?
« La situation ici est en grande partie comparable à celle des autres pays de l’UE. Après 1989,
on a créé de nombreuses PME. Certaines d’entre elles ont entretemps connu une telle
croissance qu’on ne les considère plus comme des PME. Mais l’immense majorité des grandes
entreprises se trouvent toujours entre des mains étrangères. »
Que conseilleriez-vous à une PME belge qui envisage d’étendre ses activités à la
Hongrie ?
« Il est extrêmement important d’analyser le marché en profondeur. Chez Flanders Investment
& Trade, nous jouons évidemment un rôle important auprès des entreprises flamandes. Nous
recherchons avec elles d’éventuelles entreprises partenaires en Hongrie. Durant les voyages de
prospection, nous organisons des rencontres avec celles d’entre elles qui présentent le plus
d’opportunités. » !
PME-KMO Business Magazine 04/02/2014
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