MASTER II ECONOMIE ET GESTION
Spécialité Management des Organisations de la Neteconomie
MODULE D01 - Séquence 2
INTRODUCTION
I. DU PROCESSUS DE VEILLE
1.1. Formaliser la recherche et la collecte d'information
1.2. Et mobiliser les différents outils de la veille
II. A L'INTELLIGENCE ECONOMIQUE
2.1. Accélérer et optimiser le processus de décision
2.2. Et mobiliser les outils de l'intelligence économique
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
SITOGRAPHIE
QUIZ 1
QUIZ 2
APPLICATION 1
APPLICATION 2
APPLICATION 3
APPLICATION 4
DIAPORAMA
Auteur : M. Alain DEPPE
MANAGEMENT DE L'INFORMATION
ET COMPETITIVITE DES ORGANISATIONS
Séquence 2 : De la recherche d'informations à la réflexion collective
Objectif général :
- Savoir mettre en place un système permanent de collecte, d'analyse et de diffusion
d'informations destinées à être exploitées par l'organisation pour optimiser la prise de
décision et la réactivité commerciale
Objectifs intermédiaires :
- Mettre en évidence le rôle de la veille dans la recherche et la collecte d'informations
- Apprécier et relativiser la portée des différents outils de veille
- Situer l'Intelligence Economique et l'Intelligence Stratégique dans le cycle de
transformation de l'information
- Caractériser le cycle de renseignement
INTRODUCTION
L'explosion de lInternet et des publications en ligne a permis l'accès, pour
lensemble des acteurs impliqués dans la vie de l'entreprise, à une quantité quasi
illimitée de données, d'informations et de connaissances (exprimée aujourd'hui en
yottaoctets soit en million de milliard de milliard d'octets). De nouveaux types d
´informations sont devenus accessibles sur le réseau (description d'une société,
de son organisation, de son offre, ...). Le développement exponentiel des sites web,
forums de discussion, et autres listes de diffusion a élargi aux non-spécialistes la
possibilité de rechercher aussi des informations de toutes natures grâce aux
nombreux moteurs de recherche, généralistes ou spécialisés, dotés d'interfaces
de plus en plus conviviales. Or, si les trois étapes de collecte, de traitement, et de
diffusion de l'information apparaissent comme les maillons de base de la « chaîne
documentaire », aussi bien pour linformation traditionnelle sur support papier que
pour linformation numérique véhiculée par des réseaux informatiques, force est de
constater que les équipes sous pression, dans les entreprises, sont submergées par
la masse des données à gérer (phénomène d'infobésité) et consacrent l'essentiel
de leurs activités (on admet le chiffre de deux-tiers de l'emploi du temps) au
traitement sans véritable but d'une information, souvent non pertinente et
quelquefois non fiable, qui arrive toute seule plutôt qu'à la recherche d'une
information ciblée, destinée à répondre à une question concrète et ponctuelle.
L'entreprise est donc écartelée entre les activités de recherche et d'acquisition
sous-dimensionnées (avec le risque de sous-information qui en découle et
l'impossibilité de prendre des décisions) et les activités de traitement
chronophages (conduisant à la surinformation et à l'asphyxie de l'organisation). De
nouvelles formes de management de linformation tournées sur des notions de
qualité et non plus de quantité conduisent les entreprises à trier et sélectionner
celles qui seront utiles pour la prise de décision (guerre pour l'information). Ce
sera le rôle dévolu à la veille (partie I) que l'on peut définir comme une "activité
continue et en grande partie itérative visant à une surveillance active de
lenvironnement technologique, commercial, .... pour en anticiper les
évolutions" (norme Afnor X 50 - 053).
Mais l'impératif d'une gestion offensive de la connaissance s'est très rapidement
imposé dans cette guerre de l'information et les entreprises ont cherché, après
avoir appris à obtenir l'information, à en organiser la rareté (guerre contre
l'information) et aussi à en orienter le sens dans le cadre d'une démarche
volontariste guidée par une logique de résultat contrainte par un rapport de forces
(guerre par l'information). Cette capacité dynamique dun ensemble dacteurs
économiques au service dun intérêt communautaire à maîtriser collectivement
linformation utile à la pérennité et au développement de lentreprise, ainsi que de
chacun de ses acteurs" est assimilée à de l'intelligence économique (partie II).
I.- DU PROCESSUS DE VEILLE
Le développement d'un réseau planétaire de communications au travers duquel les
flux de données circulent en permanence et en temps réel a modifié la relation des
agents économiques à linformation et à la connaissance. Linformation,
transmissible instantanément pour un coût dérisoire, et reproductible à linfini,
représente une nouvelle source de valeur ajoutée que les entreprises tentent de
capter par la systématisation des activités de recherche d'informations et la mise
en place d'activités de veille (partie 1). Pour cela, de nombreux outils sont
maintenant disponibles (partie 2).
1.1.- Formaliser la recherche et la collecte des informations
Dans un contexte de profondes mutations, l'anticipation, l'expérimentation et
l'apprentissage organisationnel sont devenus une nécessité pour l'entreprise. La
veille, dispositif organisé et intégré de collecte, de traitement, de diffusion et
dexploitation de l'information a pour but de procurer à l'organisation des
informations pertinentes et utiles sur les évolutions de lenvironnement.
1.1.1. De l'évolution de l'activité de veille
Le concept de veille, formalisé dans les années 80, n'a été intégré dans les
pratiques managériales des entreprises qu'au début des années 90. D'abord limité
à l'environnement technologique que les ingénieurs surveillaient de manière
informelle, le concept a peu à peu fait acte de propagation dans tous les domaines
de la vie économique
1.1.1.1. De l'émergence de la veille
La veille est un phénomène récent. L'utilisation de ce terme aurait remplacée,
selon Baumard, celle de surveillance, connotée trop négativement.
1.1.1.1.1. Au début des années 90
S'il existait des pratiques non formalisées de collecte systématique de données
sur des thèmes précis ou de recherche dinformations critiques sur des sujets
déterminés qui s'apparentaient à des opérations de renseignement, la veille n'est
devenue un thème de préoccupation pour les entreprises qu'à partir du début des
années 90. Elle fut, dans un premier temps, le fait des grandes entreprises
confrontées à la complexité et à l'incertitude de leurs marchés et aux contraintes
de la recherche d'informations sur les mouvements de leurs concurrents,
lévolution des technologies, la solidité de leurs fournisseurs, .
Cest ainsi à
cette époque
que se sont
mises en
place, après
les systèmes
d'information
marketing, les
premières
cellules de
veille. Il
sagissait
initialement
de formaliser
et organiser
le processus
de la veille au
sein des
entreprises
sur de grands thèmes utiles à la prise de décision. Pour chaque thème de veille, un
dossier sous forme documentaire (support papier) était constitué et remis en
consultation aux collaborateurs concernés au sein de l'entreprise.
La qualité et la pertinence des informations fournies sur les thèmes retenus
faisaient de ces dossiers une source fiable d'informations même si la diffusion au
plus grand nombre sous format papier posait de nombreux problèmes pratiques.
Cependant, la recherche et la collecte des informations, la constitution des
dossiers de veille et leur diffusion représentaient un travail chronophage et
coûteux.
En outre, la mise à jour des documents papier était difficile. Au même moment
sont apparues les bases de données interrogeables à distance, comme par exemple
les bases de brevets de l'Institut National de la Propriété Industrielle, (figure 1)
qui supposaient l'apprentissage d'un langage de requête que le veilleur devait
s'approprier. La dimension scientifique et technique primait donc sur laspect
concurrentiel et commercial dans les systèmes organisés de veille. Malgré des
efforts importants, la veille restait, de fait, une activité confidentielle, réservée à
quelques collaborateurs particulièrement motivés.
1.1.1.1.2. Au milieu des années 90
Au milieu des années 90, le développement de l'Internet, en mettant à disposition
de lensemble des collaborateurs dans les entreprises une masse de données,
d'informations et de connaissances disponibles en différents endroits de la
planète, changent les données de la problématique. Sortant de la sphère
professionnelle, l'apparition d'instruments nouveaux sur le réseau Internet, les
moteurs de recherche, permet dorénavant aux non-spécialistes de rechercher de
l'information.
La nécessité de formaliser et systématiser l'activité de veille s'est donc imposée
avec le développement exponentiel d'informations disponibles, très rapidement
classées et stockées électroniquement dans des bases de connaissances
spécialisées .
1.1.1.1.3. A la fin des années 90
A la fin des années 90, l'arrivée de progiciels de veille basés sur des technologies
d'analyse textuelle (la classification automatique, par exemple, permet que les
alertes générées chaque jour à partir dune analyse de sources électroniques
soient automatiquement classées dans les dossiers thématiques pertinents) permet
de professionnaliser le management de l'information.
Les activités de
veille,
jusqu'alors
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