SUIVI APRES CHIRURGIE BARIATRIQUE : LES RECOMMANDATIONS
Sébastien CZERNICHOW
Service de Nutrition, Hôpital Ambroise Paré. Centre intégré médico-chirurgical de l’obésité,
Boulogne Billancourt, Université Versailles St Quentin, Versailles, UMS Inserm/UVSQ 011,
Villejuif
La chirurgie bariatrique se développe sur l’ensemble du globe avec en 2011 plus de
340 000 procédures réalisées. En France, d’après les données récentes de la CNAMTS,
44 000 interventions ont été réalisées sur le territoire avec une hétérogénéité des pratiques,
notamment dans la répartition des différentes techniques réalisées (by-pass en Y, sleeve ou
anneau gastrique ajustable). La croissance du recours à cette chirurgie, de l’ordre de +16%
par an, pose le problème spécifique du suivi au long cours pour un ensemble croissant de
patients opérés.
Les recommandations de bonnes pratiques de la Haute Autorité de Santé de 2009 font
toujours référence et indiquent clairement leur objectif : améliorer l’efficacité de la chirurgie à
long terme et réduire les complications, notamment par une meilleure préparation des patients.
Elles indiquent aussi comment formaliser la constitution des équipes pluridisciplinaires.
L’organisation du circuit de soin est donc un point essentiel à la fois pour assurer le plus grand
bénéfice et limiter les risques pour le patient. En pratique, différentes sources de données
montrent la difficulté d’assurer un suivi pour l’ensemble des patients avec des taux de perdus
de vue élevés suivant les séries.
Concrètement, les recommandations indiquent que le patient devra être suivi 4 fois la
première année puis au minimum 1 ou 2 fois par an. Ces visites permettront d’évaluer la
cinétique de la perte de poids, de suivre l’évolution des comorbidités et d’adapter les
traitements, d’évaluer la qualité de vie et l’état psychique du patient, son équilibre alimentaire
et la reprise de l’activité physique, de rechercher des signes cliniques ou biologiques de
dénutrition ou carences en vitamines et minéraux. Ce sera l’occasion de rechercher
d’éventuels signes fonctionnels de complications chirurgicales. Enfin, une vigilance particulière
sera apportée à la survenue d’une éventuelle grossesse, contre-indiquée dans les 12 à 18
mois suivant la chirurgie.
En conclusion, même si la chirurgie bariatrique est en 2014 une option thérapeutique
d’une grande efficacité dans les situations d’obésité sévère (IMC>35 kg/m²) avec
complications ou d’obésité massive (IMC>40 kg/m²), il n’en reste pas moins que le bénéfice
long terme dépend de la qualité du parcours de soin qui a été mis en place entre les équipes