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par Doreen E. Dawe, Lorna R. Bennett,
Anne Kearney et Doreen Westera
Abrégé
Cet article vise à présenter les constatations d’une étude qualitative
sur les besoins émotionnels et informationnels des femmes ayant subi
une chirurgie pour un cancer du sein et ce, dans un contexte ambu-
latoire. Dix-neuf femmes se sont portées volontaires pour l’étude. Les
entrevues, qui duraient environ 60 minutes, ont fait l’objet d’un enre-
gistrement sonore et d’une transcription mot à mot. Les données ont
été soumises à une analyse de contenu selon les recommandations de
Hsieh et Shannon (2005).
Les résultats sont organisés selon : 1) les besoins émotionnels et
informationnels avant et immédiatement après la chirurgie; 2) les
soutiens émotionnels et informationnels durant le rétablissement au
domicile; 3) les réactions émotionnelles à l’expérience de chirurgie
ambulatoire. Dans l’ensemble, les femmes étaient satisfaites de leur
expérience de chirurgie ambulatoire pour le cancer du sein, mais plu-
sieurs aspects méritent une attention plus soutenue tels que la quan-
tité d’information et le moment choisi pour la fournir, les soins lors
du congé et la nécessité d’un soutien et d’un suivi infirmiers commu-
nautaires uniformes.
Mots clés : cancer du sein, chirurgie ambulatoire, soins infirmiers,
besoins émotionnels, besoins informationnels (besoins d’information)
Le diagnostic puis le traitement du cancer du sein constituent
une expérience difficile et bouleversante pour les femmes (Schmid-
Büchi, Halfens, Müller, Dassen & van den Borne, 2012). Selon les pro-
pos anecdotiques de femmes atteintes de cancer du sein, faire face
au diagnostic et à la peur de la mort est le premier et le plus impor-
tant des obstacles à franchir. Les obstacles secondaires incluent les
défis associés au traitement y compris la chirurgie, la chimiothéra-
pie et/ou la radiothérapie—souvent les trois à la fois.
À l’origine, la chirurgie pour un cancer du sein était une inter-
vention exigeant l’hospitalisation. Mais au cours des 20 dernières
années, cette chirurgie a pris le virage ambulatoire (Marla & Stallard,
2009). Les équipes de recherche reconnaissent que la chirur-
gie ambulatoire est économique, sécuritaire et que les femmes
sont ravies de pouvoir se rétablir à domicile (Giovanardi, 2008;
Kambouris, 1996; Marla & Stallard, 2009; Wells et al., 2004). Une
étude réalisée par Margolese et Lasry (2000) fut la première à com-
parer la mastectomie avec hospitalisation à la mastectomie ambula-
toire sur le plan de la douleur, de l’anxiété, de la qualité de vie, de
l’ajustement émotionnel, des symptômes de détresse, des relations
sociales et du rétablissement. Les chercheuses se sont servies d’un
échantillon aléatoire de 90 femmes pour mesurer quantitativement
des ajustements psychologiques et sociaux (détresse émotionnelle)
et ont conclu que les patientes du groupe traité en ambulatoire se
rétablissaient plus rapidement et manifestaient un meilleur ajuste-
ment psychologique que les patientes du groupe hospitalisé.
Malgré l’adoption de la chirurgie de jour à titre de méthode
préférée de chirurgie pour le cancer du sein, peu d’études en ont
examiné les aspects psychologiques, particulièrement les besoins
émotionnels et informationnels des patientes dans le contexte de la
chirurgie ambulatoire. Les besoins émotionnels et informationnels
sont souvent abordés dans la littérature aux rubriques plus géné-
rales des besoins psychosociaux, sociaux et psychologiques.
Lors de l’hospitalisation traditionnelle associée à la chirurgie
pour le cancer du sein, les femmes passaient un certain temps à se
rétablir en milieu hospitalier où elles avaient accès au soutien émo-
tionnel et informationnel fourni par les infirmières. Ces femmes
bénéficiaient également du soutien émanant de la camaraderie liant
des patients vivant la même expérience (Marla & Stallard, 2009)
ainsi que du soutien émanant des visites par des bénévoles, elles-
mêmes des survivantes du cancer du sein (Dawe, Gaudine & Laryea,
2008). La possibilité de discuter des enjeux émotionnels et de l’in-
formation ayant trait au rétablissement se perd fréquemment dans
le contexte de ce virage ambulatoire (Allard, 2007; Marla & Stallard,
2009). Une émotion fréquemment associée au cancer est la peur
(McGinty, Goldenberg & Jacobson, 2012), laquelle est éprouvée
durant la période préopératoire/les premiers temps du diagnostic et
longtemps après le congé (Chantler, Podbilewicz-Schuller & Mortimer,
2005). La présente étude visait à examiner les enjeux émotionnels et
informationnels associés à la chirurgie de jour pour le cancer du sein.
Les résultats d’études antérieures confirment les avantages d’un
bref séjour à l’hôpital (de deux à trois jours) par rapport au plus long
séjour lié à l’hospitalisation traditionnelle (Bundred et al., 1998; Saares
& Suominen, 2005). Les femmes participant à l’étude de Bundred et col-
lègues indiquaient qu’un congé précoce était positif à cause du plus
grand soutien familial et social à la maison, d’un rétablissement plus
rapide et d’un accroissement de la confiance en soi. Saares et Suominen
(2005) ont réalisé des entrevues auprès de huit femmes afin de mieux
comprendre les soins reçus dans le cadre d’un bref séjour à l’hôpital
après une chirurgie pour cancer du sein. Bien que les femmes signa-
laient que l’information et le soutien émotionnel dispensés par les infir-
mières avaient joué un rôle significatif dans leur rétablissement, elles
craignaient ne pas recevoir assez d’information à propos de leurs soins
d’ensemble; de plus, alors qu’elles se sentaient prêtes à rentrer chez
elles du point de vue physique, elles estimaient ne pas l’être du point de
vue psychologique. Il était donc essentiel que les infirmières soient au
diapason des besoins et de l’adaptation de chaque individu.
Besoins émotionnels et informationnels des
femmes subissant une chirurgie ambulatoire
pour un cancer du sein
Au sujet des auteures
Doreen E. Dawe, M.Sc., B.Sc.inf., inf., Professeure
agrégée, Université Memorial, St. John’s, T.-N.
A1B 3V6. Tél. (bureau) 709 777-6869 ; Téléc. 709
777-7037 ; Courriel : [email protected]
Lorna R. Bennett, M.Sc.inf., inf., Professeure agrégée,
Université Memorial, St. John’s, T.-N. A1B 3V6.
Anne Kearney, Ph.D., inf., Directrice, Centre for
Nursing Studies, Professeure agrégée, École des
sciences infirmières (en détachement), Office 1035,
Southcott Hall, 100 Forest Rd., St. John’s, T.-N.
A1A 1E5. Courriel : [email protected]
Doreen Westera, M.Sc.inf., M.Ed., B.Sc.inf., inf.,
Professeure agrégée, Université Memorial, St. John’s,
T.-N. A1B 3V6. Courriel : [email protected]
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Dans une revue systématique de la littérature se rapportant aux
avantages et aux inconvénients de la chirurgie de jour pour un can-
cer du sein, Marla et Stallard (2009) ont examiné onze études d’ob-
servation, comparatives et/ou études de série de cas. Les études
faisaient état des résultats liés au congé, aux résultats physiques,
économiques et psychologiques, bien qu’aucune ne s’intéresse aux
quatre domaines; de plus, les résultats psychologiques n’étaient pas
nécessairement examinés. Une seule étude, celle de Margolese et
Lasry (2000), utilisait un outil d’évaluation de la qualité de vie pour
mesurer les résultats psychologiques. Les femmes concernées par
l’étude de Margolese et Lasry avaient subi une chirurgie ambulatoire
et elles rapportaient un meilleur ajustement émotionnel et psycho-
logique par rapport au groupe de femmes hospitalisées. Les autres
études examinées employaient divers questionnaires sur la satisfac-
tion, ce qui rendait difficile toute comparaison et toute conclusion.
Toutefois, les femmes ayant participé aux études examinées étaient
satisfaites de la chirurgie de jour. Dans leur conclusion, Marla et
Stallard (2009) recommandaient de nouvelles recherches afin de
valider l’incidence psychologique et l’incidence en matière de satis-
faction de la chirurgie de jour pour un cancer du sein.
L’anxiété et la dépression peuvent avoir une incidence négative
sur le rétablissement de la personne, et l’accès à l’information peut
atténuer ces symptômes (Remmers, Holtgräwe & Pinkert, 2010).
En plus de l’avantage associé à l’information préopératoire, Allard
(2007) signalait que l’information psychopédagogique fournie immé-
diatement après la chirurgie réduit la détresse émotionnelle chez les
femmes subissant une chirurgie de jour pour un cancer du sein. Un
ajustement émotionnel avant et après la chirurgie favorise un meilleur
ajustement et un meilleur bien-être globaux (Badger, Segrin, Dorros,
Meek & Lopez, 2007). À l’aide d’une approche phénoménologique her-
méneutique, Greenslade, Elliott et Mandville-Anstey (2010) ont effec-
tué des entrevues auprès de 13 femmes à qui ils demandaient de
décrire leur vécu d’une chirurgie d’un jour pour le cancer du sein. Ces
chercheurs ont conclu que la fourniture d’information préopératoire
au bon moment et le fait de bénéficier du soutien et de l’information
dispensés, après l’opération, par l’infirmière en santé communautaire
sont essentiels à un rétablissement positif et à la satisfaction envers
la chirurgie d’un jour pour un cancer du sein (
Greenslade et al.,
2010).
Alors que la chirurgie ambulatoire est devenue la démarche accep-
tée pour les divers types de chirurgie liés au cancer du sein, la littéra-
ture ne s’étend guère sur les besoins émotionnels et informationnels
des femmes concernées. Il faut donc que les infirmières connaissent
bien tous les aspects des besoins émotionnels et informationnels de
ces femmes afin de leur dispenser des soins optimaux.
Objectif
Cet article vise à présenter les constatations d’une étude sur les
besoins émotionnels et informationnels des femmes subissant une
chirurgie ambulatoire pour un cancer du sein.
Méthodologie
Participantes
Cette étude s’adressait aux femmes ayant subi une chirurgie
ambulatoire (tumorectomie, mastectomie allant de partielle à totale)
pour un cancer du sein et qui étaient capables de faire part de leur
expérience et qui consentaient à participer. Un échantillon inten-
tionnel de dix-neuf femmes a été recruté dans les départements de
chirurgie ambulatoire d’un jour d’un conseil régional de santé de l’est
du Canada. Les entrevues des femmes se sont déroulées environ six
mois après leur chirurgie ambulatoire pour le cancer du sein.
Procédure
L’approbation éthique a été obtenue du comité d’éthique de la
recherche sur des sujets humains en vue de mener cette étude.
Afin d’assurer le caractère volontaire de la participation, le pre-
mier contact avec les participantes éventuelles a été effectué par
l’infirmière à l’accueil préopératoire. Vingt-neuf femmes ont auto-
risé cette infirmière à communiquer leurs noms aux chercheuses en
vue de leur participation éventuelle.
L’infirmière à l’accueil préopératoire a contacté les participantes
potentielles et a utilisé un texte préparé pour présenter le nom et
l’objectif de l’étude et demander si elles donnaient leur permission
d’être contactées par téléphone par l’une des chercheuses environ
six mois après leur opération. Lors de ce contact, les chercheuses
ont expliqué l’objectif de l’étude, souligné l’importance de la confi-
dentialité et de la protection des renseignements personnels, ont
répondu aux questions concernant l’étude, ont souligné que la par-
ticipation était volontaire, ont invité les femmes à participer et ont
obtenu leur consentement écrit.
Vingt-neuf femmes avaient donné leur accord pour être contac-
tées; lorsque nous avons communiqué avec elles aux six mois pos-
topération, trois ne pouvaient pas être rejointes, une était décédée
et six ont décidé qu’elles ne souhaitaient pas participer. Dix-neuf
femmes ont ainsi accepté de participer à l’étude. Seize venaient d’un
milieu urbain et trois, d’un milieu rural. Les participantes avaient
entre 38 et 72 ans, la moyenne se situant à cinquante-sept ans.
L’annexe A présente l’ensemble des questions de l’entrevue qui
servaient de questions incitatives en vue d’obtenir les récits et les
perspectives des femmes sur leurs besoins émotionnels et informa-
tionnels immédiatement avant et après leur chirurgie ambulatoire
et pendant leur rétablissement à domicile.
Cinq entrevues ont été effectuées au téléphone et quatorze en
face à face. Dans le cas des femmes ayant indiqué qu’elles préféraient
une entrevue face à face, les chercheuses les ont rencontrées à l’en-
droit et à l’heure fixés d’un commun accord. Le consentement écrit
a été obtenu au moment de l’entrevue. Les femmes qui ne pouvaient
pas participer en personne ont été contactées par téléphone. Si ces
femmes exprimaient l’intérêt de participer à l’étude, on leur envoyait
par la poste un formulaire de consentement ainsi qu’une explication
écrite de l’étude. Le formulaire était alors signé et retourné par la
poste aux chercheuses. Après la réception du formulaire de consen-
tement signé, l’entrevue était réalisée par téléphone au moment fixé
d’un commun accord. Les entrevues duraient environ une heure. Il
s’agissait d’entrevues semi-dirigées dont certaines des questions
étaient ouvertes; elles ont fait l’objet d’un enregistrement sonore et
d’une transcription mot à mot. La répétition et la saturation des don-
nées sont devenues manifestes après 19 entrevues.
Analyse
Les transcriptions ont été examinées selon la démarche d’ana-
lyse qualitative de contenu décrite par Hsieh et Shannon (2005).
Cela exigeait de chaque chercheuse qu’elle fasse une analyse ligne
par ligne de l’ensemble des transcriptions afin de faciliter l’accès
à l’expérience globale de chacune des femmes et de dégager les
déclarations des participantes les plus révélatrices de leurs besoins
psychosociaux et informationnels. Les quatre chercheuses ont éla-
boré, chacune de leur côté, les codes préliminaires. Afin de valider
les thèmes, les chercheuses ont comparé les codes en en discutant
jusqu’à ce qu’elles parviennent à l’unanimité concernant les codes
finals. Les codes ont été regroupés en grappes lesquelles ont été
élargies ou comprimées en menant une analyse complémentaire des
données jusqu’à ce que se dégagent les catégories principales com-
portant des thèmes.
Résultats
Les résultats de la présente étude ont été organisés en fonction
de trois catégories principales : 1) les besoins émotionnels et infor-
mationnels avant et immédiatement après la chirurgie; 2) les sou-
tiens émotionnels et informationnels pendant le rétablissement à
domicile; 3) les réactions émotionnelles à l’expérience de chirurgie
ambulatoire. Une analyse complémentaire de ces trois catégories a
révélé divers thèmes au sein de chacune d’elles.
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Catégories et thèmes
1) Les besoins émotionnels et informationnels avant et
immédiatement après la chirurgie
Le type d’information
Dans l’ensemble, les femmes étaient généralement satisfaites
des explications préopératoires fournies par les divers membres de
l’équipe soignante.
La quantité d’information
Les avis étaient partagés concernant la quantité de documen-
tation écrite fournie au moment du diagnostic. Une femme a ainsi
déclaré : « Ils m’ont donné tout un tas de livres, ce qui m’a vraiment
atterrée... ». Elle s’est sentie dépassée par l’information dès le départ
et a fini par décider d’ignorer la documentation écrite et de se
contenter de faire ce que les professionnels de la santé lui disaient
de faire plutôt que de lire la documentation.
Le moment choisi pour fournir l’information
Plusieurs femmes ont souligné l’importance du moment où elles
ont reçu l’information. Le fait de recevoir l’information juste avant la
chirurgie les bouleversait. Les femmes indiquaient qu’elles ne pou-
vaient pas se concentrer sur ce qu’on leur disait, ne pouvaient pas
absorber l’information ou l’oubliaient en un rien de temps. Les com-
mentaires types incluaient notamment les suivants : « Je crois que je les
écoutais mais je m’efforçais encore de digérer la nouvelle que j’avais le
cancer du sein. »; « …ce n’était vraiment pas le moment choisi de le faire
[expliquer les exercices postopératoires concernant les bras] parce que
je sommeillais quand elle me l’a dit [durant le rétablissement de l’anes-
thésie] … Je ne me souviens pas de la moitié de ce qu’elle m’a dit. »
Plusieurs femmes ont parlé de l’information qui leur aurait
été utile de posséder avant leur opération comme de savoir que
la chirurgie ambulatoire était une méthode bien acceptée et
sécuritaire.
2) Les soutiens émotionnels et informationnels lors du
rétablissement à la maison
Le soutien social
La source primaire de soutien social tel que rapporté par les
femmes était le soutien physique et émotionnel fourni par leur
époux. Une femme a ainsi dit de son mari qu’il était « … mon rocher
c’est de mon mari que j’ai obtenu tout ce dont j’avais besoin. »
Les femmes parlaient également de l’importance du soutien en
provenance d’autres membres de la famille et d’amis particulière-
ment lorsqu’elles rentraient de l’hôpital. Les commentaires types
relatifs à la famille et aux amis incluaient entre autres les suivants :
« Ma sœur est venue … et je savais que j’étais entre de bonnes mains.
…s’il n’y avait eu que moi et mon mari, je ne crois pas que ça se
serait bien passé. »; « les émotions sont présentes et tes amies sont là
pour t’écouter, quoi que tu dises. » ; « Avec le soutien de la famille et
de mes amis … cela fut relativement facile, hum, parce que je suis
allée à la maison de mon fils. Comme ça, je n’ai pas eu à rentrer chez
moi toute seule. »
Le soutien professionnel
Bon nombre de femmes parlaient de l’équipe soignante toute
entière en termes positifs. Elles attribuaient aux soins dispen-
sés par les professionnels de la santé le fait qu’elles aient réussi
à surmonter les défis associés au diagnostic et à la chirurgie. Une
femme a ainsi dit : « On m’a traitée avec dignité…à l’hôpital, les infir-
mières manifestaient un grand professionnalisme. » En particulier,
le rôle de l’infirmière en santé communautaire (ISC) était essentiel
à leur rétablissement à domicile. Une femme a déclaré : « Pendant
deux semaines, j’ai eu un contact quotidien avec mon [ISC]. Cela …
me remplissait d’un sentiment de sécurité … parce tu sais qu’il y a
quelqu’un si quelque chose devait arriver. J’ai toujours eu le senti-
ment qu’il y avait quelqu’un sur qui je pouvais compter. » Une autre
femme a commenté : « Elles [les ISC] venaient tous les deux jours et
c’était VRAIMENT, je veux dire que, pour moi, c’était bien mieux que
de séjourner à l’hôpital. »
C’était extrêmement difficile si les visites des ISC n’avaient pas
lieu. Par exemple, une femme a rapporté ce qui suit : « Je ne les ai
pas appelées [les ISC] … J’aurais dû le faire … on m’avait dit que je
pouvais appeler n’importe quand, mais je ne l’ai pas fait, je ne vou-
lais pas les déranger. C’était durant la fin de semaine…. » Une autre
femme a émis ce commentaire : « On m’avait dit que l’infirmière
communautaire changerait le pansement chaque jour. Eh bien, elle
travaillait dans une [zone rurale] et elle ne pouvait pas venir tous les
jours et j’ai donc dû aller la voir [dans son cabinet] …. Ceci m’a vrai-
ment déçue. »
Une participante, qui avait subi une double mastectomie, était
une mère seule qui élevait deux enfants; elle manifestait de l’anxiété
avant sa chirurgie parce qu’elle ne savait pas si elle allait pouvoir
ou non avoir un séjour d’une nuit. Elle décrivait la situation comme
étant « terrifiante… je suis allée en salle d’opération sans savoir si je
devais rentrer chez moi ou non. »
Le soutien de survivantes
Bien que toutes les femmes aient déclaré qu’elles n’avaient pas
eu de visite par des survivantes du cancer du sein agissant à titre
de bénévoles, elles disaient apprécier avoir quelqu’un à qui par-
ler, qu’il s’agisse d’un membre de la famille ou d’une amie qui ait
aussi survécu à une chirurgie pour le cancer du sein. Les quelques
commentaires ci-dessous sont révélateurs du soutien qu’elles ont
ainsi obtenu : « J’ai toujours eu ce sentiment, quand je parlais à ma
sœur [qui avait eu le cancer du sein], qu’elle savait exactement ce
que je vivais. » « Ma cousine avait eu le cancer du sein … L’expérience
n’avait pas été pénible pour elle et je trouvais ça fort encourageant. »
« Je n’ai pas parlé aux bonnes personnes avant de subir ma chirurgie
… Je pense qu’il devrait y avoir un système en vertu duquel tu pour-
rais parler à quelqu’un qui a déjà subi cette chirurgie. »
3. Les réactions émotionnelles à l’expérience de chirurgie
ambulatoire
Le choc initial
Lors du diagnostic et de la période préopératoire, certaines
femmes ont appris que leur opération serait une chirurgie de jour et
elles en étaient renversées. Une femme s’est exclamée : « Lorsqu’il [le
médecin] a dit chirurgie de jour, je lui ai répondu « Quoi! » et il m’a
répliqué “bien sûr, une heure ou deux et il sera temps de sortir”. Cela
m’a vraiment sidérée, vous savez. » Une autre femme a déclaré : « J’ai
été bouleversée d’apprendre que cela allait être fait dans le cadre
d’une chirurgie de jour. »
L’acceptation
Après le choc initial ressenti quand elles apprenaient que leur
chirurgie serait effectuée en ambulatoire, la plupart des femmes
éprouvaient un sentiment de soulagement et, à mesure qu’elles tra-
versaient la période préopératoire, elles étaient enchantées à l’idée
de pouvoir se rétablir chez elles. L’une des femmes s’est exprimée
ainsi : « J’étais ravie de savoir que cela allait être rapide, tu sais, que
j’allais en ressortir le même jour et rentrer chez moi. » Une autre
femme s’est montrée sceptique au début mais elle a fini par accep-
ter le principe : « Au départ, j’étais plutôt sceptique … parce que je
me disais “ceci me semble un peu plus grave que ça…” mais une fois
que j’y ai réfléchi, je me suis dit “ouais, il y a dorénavant beaucoup
d’opérations qui sont faites en ambulatoire alors qu’il y a des années
de cela, il n’en aurait même pas été question”. Vous savez, c’est la
conclusion à laquelle je suis parvenue. »
La satisfaction
Avec le recul, la plupart des femmes se disaient satisfaites que la
chirurgie ait été réalisée en ambulatoire. Une femme a ainsi déclaré :
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« Avant même que l’opération ne se produise, j’étais sidérée qu’ils
allaient l’effectuer et me renvoyer à la maison…. Quand j’y pense,
quand je regarde en arrière maintenant, ce fut une bonne chose
que de pouvoir rentrer chez moi. Je n’ai eu aucun problème après la
chirurgie, pas d’infection…—de toute façon, la plupart des gens ont
une phobie des hôpitaux. Ils veulent en ressortir aussi vite que pos-
sible et il s’agit probablement d’une bonne chose que cela se passe
comme ça. »
Se sentir bousculées
Quoiqu’il semble exister une satisfaction générale envers le
choix de la chirurgie ambulatoire, quelques femmes ont dit qu’elles
sentaient qu’on essayait de se débarrasser d’elles à la hâte après la
chirurgie. Une femme l’a décrit ainsi : « J’avais vraiment l’impression
que les infirmières voulaient [éclat de rire] se débarrasser de moi. Tu
sais, elles étaient gentilles et tout à ce propos, mais elles insistaient
vigoureusement et m’ont aidée à m’asseoir et à m’habiller. Mais à
ce moment-là, je me sentais mal, tu sais. J’ai commencé à vomir,
mais on m’a quand même conduite à la porte [pour que je parte]. »
Une autre a ajouté : « J’étais encore plutôt étourdie du fait de l’anes-
thésie et… même quand elles m’ont emmenée dans le fauteuil rou-
lant et que ma fille m’a aidé à monter dans la fourgonnette, j’avais
l’impression que mes jambes me faisaient défaut. Tu sais, j’étais
encore… » Aux dires d’une autre femme : « Je pense qu’un séjour
d’une nuit n’aurait pas été inutile. Mais j’avais du mal à croire qu’on
allait réaliser l’opération et me faire sortir le même jour… d’ail-
leurs cela se passait en fin de journée et… le service [de chirurgie
de jour] fermait à six heures et c’était un peu la course à la fin pour
me faire sortir précipitamment… je me suis couchée l’instant que je
suis rentrée [à la maison] … et puis j’étais vraiment bouleversée. Je
sentais …un manque de bienveillance qu’ils te fassent subir l’opéra-
tion, qu’ils admettent et qu’ils te donnent ton congé dans la même
journée. »
Discussion
Les constatations de la présente étude appuient les résultats de
recherches antérieures selon lesquelles les femmes sont généra-
lement satisfaites de la chirurgie ambulatoire et indiquent que la
réalisation d’une chirurgie ambulatoire pour un cancer du sein est
une expérience positive (Greenslade et al., 2010; Holcombe, West,
Mansel & Horgan, 1995; Marchal et al., 2005; Margolese & Lasry,
2000; Marla & Stallard, 2009; Rovera et al., 2008; Saegrov & Halding,
2004). La fourniture d’une telle information au bon moment et de
manière appropriée peut réduire le stress préopératoire, ce qui peut
également favoriser l’ajustement au rétablissement postopératoire
(Allard, 2007; Deane & Degner, 1997).
Les participantes ont cerné la nécessité de rassurer les nou-
velles patientes que la chirurgie ambulatoire est une approche
bien acceptée et que des soins infirmiers adéquats seront dis-
pensés après le congé et qu’il leur sera possible de communi-
quer avec un prestataire de soins après leur retour à la maison,
le cas échéant. Bonnema et ses collègues (1998) indiquent que
les femmes éprouvent moins de problèmes psychosociaux quand
elles reçoivent le soutien de l’infirmière en santé communau-
taire. D’après les expériences dont elles ont fait état, les femmes
ont besoin d’être mises au courant du rôle de l’infirmière en santé
communautaire, des heures durant lesquelles elle est disponible
et des options de rechange lorsqu’elle ne peut pas dispenser ses
soins. Il est essentiel qu’elles bénéficient d’un soutien en temps
opportun et d’un accès direct à l’ISC durant les 24 à 48 heures sui-
vant la chirurgie, particulièrement s’il s’agit d’une fin de semaine
(Drageset et al., 2011; Greenslade et al., 2010). Selon Greenslade
et ses collègues, le soutien fourni par l’infirmière en santé com-
munautaire est « essentiel à un bon rétablissement » (p. E96).
L’information préopératoire favorise la réussite du rétablissement
(Greenslade et al., 2010; Marla & Stallard, 2009).
Des participantes ont exprimé des inquiétudes quant au
moment de la journée et au jour de la semaine choisis pour le
déroulement de la chirurgie, une constatation qui rejoint celle de
l’étude menée par Saares et Suominen (2010). Si la chirurgie ambu-
latoire a lieu tard dans la journée ou le vendredi, les services de
santé sont offerts en moindre nombre immédiatement après la
chirurgie. Les femmes se sentaient mal à l’aise de devoir déranger
les infirmières pendant la fin de semaine et elles avaient besoin de
soutien et se sentaient rassurées de savoir que de l’aide était dis-
ponible en tout temps.
Plusieurs femmes ayant participé à cette étude faisaient était de
l’étonnement initial qu’elles avaient éprouvé quand on leur avait
dit, durant la période préopératoire, qu’elles subiraient une chirur-
gie réalisée en ambulatoire. Les principaux avantages de la chirur-
gie ambulatoire tels que dégagés par les femmes incluaient entre
autres les suivants : davantage de soutien immédiat des membres
de la famille (particulièrement le conjoint) et des amis; pouvoir se
rétablir dans le milieu réconfortant du foyer et enfin, les soins de
suivi continus et cohérents dispensés par l’infirmière en santé com-
munautaire. La valeur et les avantages de la chirurgie ambulatoire
rapportés dans cette étude confirment les constatations d’études
antérieures selon lesquelles les femmes sont ravies d’avoir la possi-
bilité de se rétablir chez elles (Greenslade et al. 2010; Marchal et al.,
2005; Margolese & Lasry, 2000; Marla & Stallard, 2009). Il convient
tout particulièrement de remarquer que selon les indications de
Marchal et de ses collaborateurs (2005), le rétablissement à domi-
cile donne aux femmes le sentiment d’exercer un contrôle sur la
progression de la maladie et du traitement et atténue le « rôle de
malade ».
Un aspect significatif de l’expérience signalé par quelques
femmes participant à l’étude était la hâte excessive mise à leur don-
ner leur congé après la chirurgie. Il a été avancé que l’approche de
la chirurgie ambulatoire minimise la gravité de l’opération dans
l’esprit des patients (Goodman & Mendez, 1993), mais l’on est en
droit de se demander si cette approche ne minimise pas aussi la
gravité de l’opération dans l’esprit des infirmières, ce qui les amène
à faire preuve d’une moindre sensibilité au traumatisme associé
à la chirurgie ambulatoire et au besoin de soins et de soutien res-
senti par les patientes. « Se sentir bousculée lors du congé » n’est
aucunement synonyme de bienveillance et de soutien et peut même
accroître le stress éprouvé par les femmes.
La plupart des femmes ont souligné l’importance de la présence
du conjoint durant les périodes préopératoire et postopératoire. Il a
été démontré que le conjoint constitue un soutien significatif tout
au long du processus, plus particulièrement dans le cadre du réta-
blissement au foyer (Greenslade et al., 2010; Saares & Suominen,
2005). En veillant à ce que la famille et le conjoint soient bien infor-
més tout au long de l’épreuve, on favorise l’accompagnement de la
personne vivant avec le cancer et on fournit, en plus, un soutien
et des soins essentiels à la famille (Pinkert, Holtgräwe & Remmers,
2013).
Même si dans la présente étude l’entraide—c.-à-d. le soutien de
survivantes—n’était pas une option postopératoire officielle pour
les femmes, elle a été cernée, indirectement, comme élément essen-
tiel de la période de rétablissement, particulièrement si ce dernier
survient au foyer. Le soutien dispensé par une survivante, qu’elle
soit amie ou membre de la famille, ou par une survivante bénévole
faisant des visites à domicile, revêtait une importance particulière
aux yeux de plusieurs femmes parce qu’il y avait eu des fois où l’ac-
cès aux professionnels de la santé était limité, voire impossible.
L’accès direct à des survivantes bénévoles faisant des visites peut
disparaître dans le cadre ambulatoire du fait du peu de temps passé
à l’hôpital et du recours à l’aiguillage des infirmières. L’entraide
bénéficie aux femmes, et elle devrait faire partie des soins infir-
miers postopératoires réguliers (Dean & Ahamed, 2011).
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CONJ • RCSIO Winter/Hiver 2014 29
Implications pour la pratique et la
recherche infirmières
Il importe que les infirmières informent les femmes de la
recherche actuelle sur la chirurgie ambulatoire et que les résultats de
recherche confirment qu’elle est sécuritaire (Marla & Stallard, 2009).
Il faut instruire les infirmières quant aux besoins des femmes subis-
sant une chirurgie ambulatoire pour un cancer du sein, notamment
la nécessité de leur fournir un soutien émotionnel et information-
nel individualisé à court et à long terme, ce dernier devant inclure le
soutien dispensé par les survivantes faisant des visites à titre béné-
vole. Les infirmières se doivent d’utiliser le personnel de planifica-
tion du congé afin de faciliter le processus de congé et l’évaluation de
la situation au foyer. Il faut que les infirmières élaborent un plan de
soins relatifs au congé complet axé sur la bienveillance et le soutien
et incorporant le bref délai d’exécution associé à l’approche ambu-
latoire et veillant à la mise en œuvre des soins de suivi par l’infir-
mière en santé communautaire et ce, dans les 24 heures suivant le
congé. Les infirmières doivent se renseigner sur le rôle que jouent
la spiritualité et la religion dans la vie de la cliente et reconnaître la
contribution de la spiritualité, chez certaines patientes, au rétablis-
sement du cancer du sein. L’option chirurgie ambulatoire doit être
déterminée sur une base individuelle. Les femmes dont la situation
familiale est compliquée, qui sont mères seules, qui vivent en région
rurale, qui sont d’un âge plus avancé ou qui exigent des opérations
plus complexes telles que des mastectomies bilatérales, pourraient
avoir besoin d’un bref séjour hospitalier après leur chirurgie. Enfin,
il faut absolument inclure la famille, notamment le conjoint, dans les
discussions de préparation à la chirurgie de jour et dans les visites
au foyer, ces discussions étant utiles à la fois aux infirmières et aux
membres de la famille. Comme l’approche de chirurgie ambula-
toire doit compter sur les ressources fournies par les membres de la
famille, ces derniers ont besoin qu’on leur enseigne les soins néces-
saires au domicile et qu’on les rassure à ce sujet.
De nouvelles recherches devront être menées pour : 1) exami-
ner le soutien psychosocial optimal—à la fois pré- et postopéra-
toire—pour les femmes subissant une chirurgie ambulatoire pour
un cancer du sein, ce qui pourra élargir le fonds de connaissances
et valider plus avant les pratiques exemplaires dans ce domaine
important de la santé des femmes; 2) évaluer l’incidence des diffé-
rents types de cancer du sein sur les besoins émotionnels et infor-
mationnels; 3) comparer l’incidence de la chirurgie ambulatoire sur
l’opinion des professionnels de la santé relativement aux besoins
des patients concernant la procédure ambulatoire et explorer le
point de vue des infirmières quant à l’incidence de la chirurgie
ambulatoire sur les besoins des patientes.
Limites
L’étude se limitait à un seul établissement de soins de santé,
ce qui empêche toute généralisation de ces résultats à d’autres
contextes. Les participantes comprenaient des femmes subissant
une chirurgie pour un cancer du sein, mais aucune description n’a
été obtenue des différentes procédures chirurgicales utilisées, par
exemple si les femmes avaient subi une mastectomie partielle ou
totale; il pourrait ainsi y avoir des différences au niveau des besoins
des patientes ayant subi une tumorectomie et de ceux des patientes
ayant subi des procédures chirurgicales plus étendues.
Conclusion
L’objectif principal de la présente étude qualitative était de cer-
ner les besoins émotionnels et informationnels des femmes subis-
sant une chirurgie ambulatoire pour un cancer du sein. Dix-neuf
femmes ont ainsi été interviewées. Dans l’ensemble, les femmes
étaient satisfaites de l’approche ambulatoire utilisée pour leur can-
cer du sein, mais plusieurs aspects méritent une attention plus sou-
tenue comme la quantité d’information fournie et le moment choisi
pour le faire, les protocoles d’évaluation préopératoire et la néces-
sité d’un soutien et d’un suivi continus de l’infirmière en santé
communautaire. Les participantes à cette étude ont exprimé de
l’insatisfaction au niveau du soutien émotionnel et informationnel
fourni par les professionnels de la santé avant et après la chirur-
gie—notamment le sentiment d’avoir été « mises précipitamment à
la porte » après la chirurgie. De nouvelles recherches doivent être
menées afin d’examiner le soutien psychosocial optimal à four-
nir avant et après la chirurgie aux femmes subissant une chirur-
gie ambulatoire pour un cancer du sein, ce qui élargirait le fonds
de connaissances et validerait plus avant les pratiques exemplaires
dans ce domaine important de la santé des femmes.
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