la lettre
DES PROFESSIONNELS DE LAGRICULTURE
numéro 2 juin 2007
Un nombre d’agriculteurs en baisse constante, des exploitations qui grossissent,
des emplois familiaux qui s’évadent. Inexorablement, l’agriculture française
recourt au salariat pour faire tourner ses exploitations. Lenjeu est de taille :
maintenir sa capacité de production. Pour gérer cette dimension humaine, les
expériences fourmillent … Tour de plaine.
L
es constats sont là : incontournables.
Entre 2000 et 2005, la France compte 12 %
d’exploitations agricoles en moins. Dans le
même temps, ces dernières croissent et avec
elles, la quantité moyenne de travail. La main
d’œuvre salariée est d’autant plus nécessaire
que la famille s’implique moins sur la ferme et
qu’avec le papy boom, 170 000 actifs agricoles
vont partir en retraite et 30 % des exploitations
changeront de mains d’ici à 2012. C’est dire si
le secteur doit se montrer attractif en matière
d’emploi ! Pourtant, il est en concurrence,
les candidats hésitent : durs à recruter, durs
à fidéliser. Les conditions d’emploi doivent
suivre. Plusieurs filières (arboricole, porcine, …)
ont pris le problème à bras le corps, définissant
leurs métiers, travaillant à les faire connaître du
grand public pour y attirer des jeunes et lutter
contre une image ambiguë de l’agriculture.
Se regrouper pour avancer
Mais la gestion des hommes ne s’improvise
pas : au Québec, des exploitants ont créé
des clubs pour favoriser l’apprentissage en
groupe des principaux éléments de la gestion
des ressources humaines. En France, le sujet
intéresse, mais de là à participer… Dans la
Loire, des institutions ont conçu une palette
d’outils sur le recrutement, la formation ou
l’entretien professionnel adaptés aux très
petites exploitations.
Et puis, les formes d’emploi partagé ou de
prestations de services se développent :
groupement d’employeurs, services de rem-
placement, entreprises de travaux agricoles
ou CUMA estompent l’image traditionnelle
du travailleur attaché à la même exploitation.
Ainsi en Franche-Comté, un groupement
d’employeurs propose-t-il aux agriculteurs
un secrétariat à la ferme en temps partagé :
par ces quelques heures hebdomadaires, les
agriculteurs se libèrent pour d’autres activités,
…et l’administratif est mieux suivi.
à la une
cic.fr
Recruter et fidéliser
Les conditions de travail, la pénibilité, l’isolement
ou l’astreinte constituent des freins puissants. Mais
de nombreux exploitants prennent l’initiative et
rejettent la fatalité. En Picardie, deux structures
agricoles totalisant trois salariés mettent en com-
mun leur production laitière, pour améliorer leur
organisation, gagner en qualité de vie et libérer du
temps. Une exploitation laitière normande recourt
à un tiers pour analyser ses conditions de travail
et gagner en attractivité et en productivité. En
Normandie toujours, une exploitation maraîchère
revoit son organisation pour privilégier les recrute-
ments de salariés en CDI. Dans cette même filière,
d’autres réfléchissent à combattre la pénibilité du
travail en formant mieux les nouveaux arrivants
(tuteurs), en donnant du sens au travail (communi-
cation sur des éléments d’agronomie ou d’exigen-
ces clients)… Jusqu’à en faire une politique
de rémunération intégrant un intéressement
sur ces critères.
Epargne salariale, prévoyance constituent d’autres
leviers de management auxquels recourent aussi
certains agriculteurs, associant les salariés au résultat
ou aux objectifs de l’exploitation et offrant une
rémunération supplémentaire tout en maîtrisant
leurs charges sociales.
La fidélisation des salariés est le résultat d’une
alchimie qui associe reconnaissance, organisation
du travail, contenu du poste et formation… De
nombreuses pistes sont ouvertes, les solutions se
trouvent souvent au cas par cas, comme toujours en
agriculture ! Et le mouvement est en marche,
<
N°2
La gestion des ressources humaines (GRH)
Un nouveau dé pour lagriculture |
pour aller plus loin
L’Observatoire de l’emploi
en agriculture
(www.anefa.org)
Cuma, l’emploi en +
(www.france.cuma.fr)
La gestion du personnel dans
le domaine viticole
(www.anfovi.com)
Recrutement - accompagnement
- formation des salariés
(www.apecita.com)
Du 17 au 21 juin
Vinexpo - Bordeaux (33)
Du 31 at au 10 septembre *
Foire de Châlons-en-Champagne (51)
Du 5 au 6 septembre
Innovagri - Ondes (31)
Du 10 au 14 septembre *
Space - Rennes (35)
Du 4 au 6 octobre
Sommet de l’Elevage - Cournon (63)
*présence du CIC
actu
Le point sur
les marchés mondiaux
des matières premières agricoles
|
à la une
Numéro spécial
nuro SCIAL Octobre 2010
On parle de plus en plus des marchés
mondiaux des matières premières
agricoles, comment les nir ?
En eet, depuis près de 2 ans, les journaux
économiques et nanciers parlent plus des
matières premières agricoles et les journaux
agricoles plus de nance : agriculture et nance
sont intimement liées. Un marché, cest un lieu
de confrontation de l’ore et de la demande:
depuis toujours, elle sest opérée, de façon physique, dans
des marchés locaux ou des structures très organisées
comme les marchés au cadran ou les bourses.
Ensuite, des contrats à livraison diérée se sont
développés sur ces marchés, faisant émerger des
opérateurs non impliqués directement dans la production,
la consommation ou le stockage du produit physique.
Cette étape a conduit à une standardisation des contrats, propice à la création de véritables marchés nanciers ou
"marchés à terme" : ils organisent des transactions portant
sur des contrats nanciers dont le sous-jacent est un bien
agricole. Ils poursuivent deux types d’objectifs :
la couverture d’un risque pour garantir un revenu
ou une marge, d’une part, une prise de position an
de dégager une plus-value future, dautre part.
Dans le premier cas, un producteur recherche une
forme d’assurance contre le risque de variation de prix.
Il négocie des "contrats à terme" qui sont de véritables
engagements de vendre, à un prix ferme et dénitif,
pour un paiement et une livraison à une échéance
future. Dans le second cas, un opérateur parie sur une
variation de prix qui lui permet de dégager un prot
nancier : l’intervention de ces "spéculateurs" est censée
rendre le marché plus "liquide", mais peut aussi l’éloigner
momentanément de l’économie réelle. La géographie
du marché et son caractère mondial renvoient à la loi
de l’ore et de la demande, en termes de zones de
production et surtout de commerce (import-export).
Dès lors, tout événement en un point du globe vient
impacter le prix dans le reste du monde.
Les matres premres agricoles occupent une place singulière dans léconomie. Elles sont renouvelables, mais
soumises aux aléas climatiques. Elles couvrent des besoins vitaux et toute variation de production est rapidement
anxione. Naturellement volatile, leur prix connt aujourd’hui des uctuations amplifiées par de nouveaux
facteurs. Nicolas Habert, économiste, consultant expert sur les marchés agricoles, fait le point sur ce vaste sujet.
Les nouveaux acteurs
des marchés financiers
Les marchés à terme voués à la couverture des prix laissent
une place croissante à la spéculation*, par ailleurs cessaire
à leur fonctionnement. De nouveaux acteurs, non commerciaux
présents sur les autres marchés financiers s’intéressent désormais
aux marchés des matières premières agricoles : investisseurs
institutionnels, gérants de hedges fundsnéralistes ou
spécialisés dans les matières premières, gérants de fonds indiciels
et trackers... Le CME Group (Chicago Mercantile Exchange
Group) qui est aujourd’hui le plus diversifié des marchésrivés
dans le monde concourt à leur banalisation. de la fusion de
plusieurs marchés à terme localis aux États-Unis (CME, CBOT,
COMEX et NYMEX), il offre la possibili de prendre position sur
toutes les catégories d’actifs : énergie, produits agricoles, indices
boursiers, devises, ...
* Le CME Group dénit un spéculateur comme "un acteur de marché qui achète et vend
des contrats à terme et/ou des options dans l’espoir de aliser un prot : ce faisant, il
contribue à apporter de la liquidi au marché"
Cours de change euro/dollar
depuis la création de l'euro
0,5
1,0
1,5
2,0
Jan. 99
Jan. 00
Jan. 01
Jan. 02
Jan. 03
Jan. 04
Jan. 05
Jan. 06
Jan. 07
Jan. 08
Jan. 09
Jan. 10
Le renforcement de l'euro par rapport au dollar sur la période
2002-2008 a mis à mal la compétitivité de nos exportateurs de
produits agricoles. La crise grecque et la faiblesse de l'euro
qui a suivi a au contraire favorisé nos exportations.
la lettre
DES PROFESSIONNELS DE LAGRICULTURE
numéro 2 juin 2007
Un nombre d’agriculteurs en baisse constante, des exploitations qui grossissent,
des emplois familiaux qui s’évadent. Inexorablement, l’agriculture française
recourt au salariat pour faire tourner ses exploitations. L’enjeu est de taille :
maintenir sa capacité de production. Pour gérer cette dimension humaine, les
expériences fourmillent … Tour de plaine.
L
es constats sont là : incontournables.
Entre 2000 et 2005, la France compte 12 %
d’exploitations agricoles en moins. Dans le
même temps, ces dernières croissent et avec
elles, la quantité moyenne de travail. La main
d’œuvre salariée est d’autant plus nécessaire
que la famille s’implique moins sur la ferme et
qu’avec le papy boom, 170 000 actifs agricoles
vont partir en retraite et 30 % des exploitations
changeront de mains d’ici à 2012. C’est dire si
le secteur doit se montrer attractif en matière
d’emploi ! Pourtant, il est en concurrence,
les candidats hésitent : durs à recruter, durs
à fidéliser. Les conditions d’emploi doivent
suivre. Plusieurs filières (arboricole, porcine, …)
ont pris le problème à bras le corps, définissant
leurs métiers, travaillant à les faire connaître du
grand public pour y attirer des jeunes et lutter
contre une image ambiguë de l’agriculture.
Se regrouper pour avancer
Mais la gestion des hommes ne s’improvise
pas : au Québec, des exploitants ont créé
des clubs pour favoriser l’apprentissage en
groupe des principaux éléments de la gestion
des ressources humaines. En France, le sujet
intéresse, mais de là à participer… Dans la
Loire, des institutions ont conçu une palette
d’outils sur le recrutement, la formation ou
l’entretien professionnel adaptés aux très
petites exploitations.
Et puis, les formes d’emploi partagé ou de
prestations de services se développent :
groupement d’employeurs, services de rem-
placement, entreprises de travaux agricoles
ou CUMA estompent l’image traditionnelle
du travailleur attaché à la même exploitation.
Ainsi en Franche-Comté, un groupement
d’employeurs propose-t-il aux agriculteurs
un secrétariat à la ferme en temps partagé :
par ces quelques heures hebdomadaires, les
agriculteurs se libèrent pour d’autres activités,
…et l’administratif est mieux suivi.
à la une
cic.fr
Recruter et fidéliser
Les conditions de travail, la pénibilité, l’isolement
ou l’astreinte constituent des freins puissants. Mais
de nombreux exploitants prennent l’initiative et
rejettent la fatalité. En Picardie, deux structures
agricoles totalisant trois salariés mettent en com-
mun leur production laitière, pour améliorer leur
organisation, gagner en qualité de vie et libérer du
temps. Une exploitation laitière normande recourt
à un tiers pour analyser ses conditions de travail
et gagner en attractivité et en productivité. En
Normandie toujours, une exploitation maraîchère
revoit son organisation pour privilégier les recrute-
ments de salariés en CDI. Dans cette même filière,
d’autres réfléchissent à combattre la pénibilité du
travail en formant mieux les nouveaux arrivants
(tuteurs), en donnant du sens au travail (communi-
cation sur des éléments d’agronomie ou d’exigen-
ces clients)… Jusqu’à en faire une politique
de rémunération intégrant un intéressement
sur ces critères.
Epargne salariale, prévoyance constituent d’autres
leviers de management auxquels recourent aussi
certains agriculteurs, associant les salariés au résultat
ou aux objectifs de l’exploitation et offrant une
rémunération supplémentaire tout en maîtrisant
leurs charges sociales.
La fidélisation des salariés est le résultat d’une
alchimie qui associe reconnaissance, organisation
du travail, contenu du poste et formation… De
nombreuses pistes sont ouvertes, les solutions se
trouvent souvent au cas par cas, comme toujours en
agriculture ! Et le mouvement est en marche,
<
N°2
La gestion des ressources humaines (GRH)
Un nouveau dé pour lagriculture |
pour aller plus loin
L’Observatoire de l’emploi
en agriculture
(www.anefa.org)
Cuma, l’emploi en +
(www.france.cuma.fr)
La gestion du personnel dans
le domaine viticole
(www.anfovi.com)
Recrutement - accompagnement
- formation des salariés
(www.apecita.com)
Du 17 au 21 juin
Vinexpo - Bordeaux (33)
Du 31 at au 10 septembre *
Foire de Châlons-en-Champagne (51)
Du 5 au 6 septembre
Innovagri - Ondes (31)
Du 10 au 14 septembre *
Space - Rennes (35)
Du 4 au 6 octobre
Sommet de l’Elevage - Cournon (63)
*présence du CIC
actu
"L a gestion du personnel est un véritable
casse-te dans notre secteur. Nous som-
mes une activité de main dœuvre et le
turn over est ts élevé. Les dicultés commencent
au recrutement, les personnes ont tendance à se
sauver dès qu’elles voient quil sagit du secteur agri-
cole. Puis quand on les a, on a du mal à les garder.
Pour avoir 8 personnes, il faut en recruter 9.
Notre métier est mal consi: la terre est basse,
elle salit les mains, c’est physiqueSauf à simaginer
commercial ou sur un tracteur à 150 000 euros, le
secteur d’activin’attire pas. Enn, il faut composer
aussi avec lidée que les salariés -ou leur entourage-
se font de la rémunération : on ne peut pas donner
1 500 euros par mois à quelqu’un qui débute
moignage
la lettre
DES PROFESSIONNELS DE L’AGRICULTURE
point de vue
etitep enu ruop elpmis saP" structure de fidéliser ses employés"
par M. DO, gérant de la SCEA Mungo France à Labège
(31), spécialisée dans le maraîchage
Alors, je rééchis à la façon de déliser mes
salariés, et ce nest pas simple pour une petite
structure comme la mienne. J’ai mis en place des
tickets restaurant, cela les intéresse et certains
voudraient même un montant supérieur.
J’ai mis en place un PEE pour déliser mon per-
sonnel. Outre le complément de rémunération,
c’est intéressant scalement, pour l’entreprise
comme pour eux. Mais la limite du PEE, c’est
le pouvoir d’achat. Il bute sur la faible capacité
d’épargne des salariés. Sur mes 8 salariés, seuls les
4 qui commencent à avoir un peu de patrimoine
s’y intéressent, ce d’autant que l’abondement est
conséquent."
Directeur de la publication : Loic COISNON | Rédacteur en chef : Brigitte GUILLAUMOT | Rédaction : Astrolabe | Conception et réalisation : Trait d’Union | Dépôt légal : n° 1632
Crédit Industriel et Commercial CIC
Société anonyme à directoire et conseil de surveillance au capital de 567 006 336 euros | 6, avenue de Provence - 75009 Paris - 542 016 381 RCS Paris
Numéro d’immatriculation ORIAS en cours d’attribution (www.orias.fr) | Banque régie par les articles L.511-1 et suivants du Code Monétaire et Financier et pour les opérations effectuées en leur qualité
d’intermédiaires en opérations d’assurances | Garantie financière et assurance de responsabilité civile professionnelle conformes aux articles L 530-1 et L 530-2 du Code des Assurances
Contrats d’assurances souscrits auprès de ACM VIE SA, ACM IARD et distribués sous la marque CIC Assurances
Préparer
l’après-modèle familial
Par Benoît DELBRUEL, conseiller de
gestion à Agrigestion Purpan (31)
Généralement, quand un agriculteur raisonne
emploi, il se demande "combien cela va-t-il me
coûter ?" La question de la main d’œuvre reste
encore très liée à un problème de charges*. Le gros
de la main d’œuvre est temporaire, ce d’autant que
les contrats occasionnels bénécient d’abattements
de charges. Par ailleurs, les exploitants ne se sentent
pas toujours à même dencadrer un salarié : ils
préfèrent alors partager le coût mais également
les risques… d’ le recours à des groupements
d’employeurs (chez les laitiers, dans la vigne ou le
maraîchage…) ou à des tiers. Enn, bon nombre
de structures bénécient encore aujourd’hui
d’une main d’œuvre familiale, bon marché, voire
gratuite, et de l’aide entre voisins. Cette main
d’œuvre alternative est pourtant appelée à
diminuer fortement dans les 5 ans et sera palliée par
l’automatisation et le salariat.
Lenjeu est donc de trouver des gens intéressés,
compétents et dèles. Mais le recrutement est
dicile, car le secteur soure de la pénibilité du
travail. Il y a, sur ce plan, beaucoup de fausses idées,
même si certains exploitants ne sont pas prêts à
entendre que leurs salariés travaillent 35 h quand
eux-mêmes en font le double.
D’autres cherchent pourtant des gratications de
l’eort fourni par le salarié qui soient supportables
par l’exploitation : durée et conditions de travail,
rémunération attractive, logement de fonction,
plan épargne entreprise, ouverture… Certains
envisagent même de les associer à la réussite de
l’entreprise en créant une structure d’exploitation
en association avec leur salarié ou en le
responsabilisant davantage.
La gestion des ressources humaines est un
domaine complexe : les exploitants sont en
attente, mais on ne dispose pas toujours
d’éléments tangibles pour les orienter. Au-delà de
la rémunération ou de la pénibilité, bien d’autres
facteurs interviennent, auxquels on ne pense pas
toujours.
*Parfois surestimées puisque les cotisations patronales
sont d’environ 15 % sur un SMIC.
Epargne salariale : une approche
moderne de la rémunération |
Ouverte au secteur agricole, l’épargne salariale permet aux salariés d’être associés
aux performances de l’exploitation. Ses différents dispositifs constituent des outils
de motivation et de fidélisation des salariés. Une autre façon de rémunérer et d’être
compétitif sur le plan de l’emploi…
en un coup d'œil
Participation Intéressement Plan d’Épargne Entreprise
- PEE Plan d’Épargne pour la
Retraite Collectif - PERCO
Distribution au(x) salarié(s)
d’une part des bénéfices Octroi d’une prime d’intéres-
sement du (des) salarié(s) à
l’atteinte d’objectifs d’activité,
de résultats ou de productivité
Une épargne destinée à tous
les salariés de l’exploitation Une épargne dédiée à la
retraite du salarié
S’applique à tous les salariés S’applique à tous les salariés, à l’exploitant et son conjoint (collaborateur, associé ou salarié)
Une répartition uniforme ou
proportionnelle au salaire
ou au temps de présence
ou mixte des 3
Une répartition uniforme ou
proportionnelle au salaire
ou au temps de présence
ou mixte des 3
stnemesrev sed ,tnemesserétnil ,noitapicitrap al rap étnemilA volontaires et par l’abondement de l’exploitation
Règles d’abondement modifiables chaque année
Avoirs bloqués 5 ans
(mais possibilité de
déblocage anticipé)
Argent disponible, peut être
placé sur un PEE Avoirs bloqués 5 ans
(mais possibilité de
déblocage anticipé)
Avoirs bloqués jusqu’à la
retraite (mais possibilité de
déblocage anticipé)
Sortie en rente ou en capital
Défiscalisation pour l’exploitation :
- exonération des cotisations sociales (sauf CGS, RDS),tôpmil ed etteissa
l ed seésrev semmos sed noitcudéd -
sur les sociétés, tnemessitsevni ruop noisivorp enud noitutitsnoc -
en franchise d’impôt.
Défiscalisation pour l’exploitation
Les sommes versées au titre de l’abondement sont déduites de :
- l’assiette de l’impôt sur les sociétés,
- exonérées des cotisations sociales (sauf CSG, CRDS).
noitasilacsiféD
pour le salarié :
snoitasitoc sed noitarénoxe - sociales (sauf CSG et
CRDS), el rus tôpmid noitarénoxe - revenu, sel rus
tôpmid noitarénoxe - produits de placement et les
plus-values en capital (sauf
CSG, CRDS et prélèvements
sociaux complémentaires).
noitasilacsiféD
pour le salarié :
snoitasitoc sed noitarénoxe - sociales (sauf CSG et CRDS),
el rus tôpmid no
itarénoxe - revenu si l’intéressement est
versé dans un plan d’épar-
gne (PEE ou PERCO).
noitasilacsiféD
pour le salarié :
itoc sed noitarénoxe - -
sations sociales sur les
sommes versées au titre
de l’abondement (sauf
CSG, CRDS), rus tôpmil ed noitarénoxe - le revenu pour les sommes
versées au titre de l’inté-
ressement, rus stôpmid noitarénoxe - les plus-values (sauf CSG,
CRDS et prélèvements
sociaux complémentaires).
noitasilacsiféD
pour le salarié :
snoitasitoc sed noitarénoxe - sociales sur les sommes
versées au titre de l’abonde-
ment (sauf CSG, CRDS), rus tôpmil ed noitarénoxe - le revenu pour les sommes
versées au titre de l’abonde-
ment, de l’intéressement et
de la participation, ,latipac ne eitros enu ruop - exonération d’impôts sur les
plus-values (sauf CSG, CRDS
et prélèvements sociaux
complémentaires).
Pour en savoir plus, appelez le numéro vert : 0 800 006 060.
la lettre
DES PROFESSIONNELS DE LAGRICULTURE
numéro 2 juin 2007
Un nombre d’agriculteurs en baisse constante, des exploitations qui grossissent,
des emplois familiaux qui s’évadent. Inexorablement, l’agriculture française
recourt au salariat pour faire tourner ses exploitations. L’enjeu est de taille :
maintenir sa capacité de production. Pour gérer cette dimension humaine, les
expériences fourmillent … Tour de plaine.
L
es constats sont là : incontournables.
Entre 2000 et 2005, la France compte 12 %
d’exploitations agricoles en moins. Dans le
même temps, ces dernières croissent et avec
elles, la quantité moyenne de travail. La main
d’œuvre salariée est d’autant plus nécessaire
que la famille s’implique moins sur la ferme et
qu’avec le papy boom, 170 000 actifs agricoles
vont partir en retraite et 30 % des exploitations
changeront de mains d’ici à 2012. C’est dire si
le secteur doit se montrer attractif en matière
d’emploi ! Pourtant, il est en concurrence,
les candidats hésitent : durs à recruter, durs
à fidéliser. Les conditions d’emploi doivent
suivre. Plusieurs filières (arboricole, porcine, …)
ont pris le problème à bras le corps, définissant
leurs métiers, travaillant à les faire connaître du
grand public pour y attirer des jeunes et lutter
contre une image ambiguë de l’agriculture.
Se regrouper pour avancer
Mais la gestion des hommes ne s’improvise
pas : au Québec, des exploitants ont créé
des clubs pour favoriser l’apprentissage en
groupe des principaux éléments de la gestion
des ressources humaines. En France, le sujet
intéresse, mais de là à participer… Dans la
Loire, des institutions ont conçu une palette
d’outils sur le recrutement, la formation ou
l’entretien professionnel adaptés aux très
petites exploitations.
Et puis, les formes d’emploi partagé ou de
prestations de services se développent :
groupement d’employeurs, services de rem-
placement, entreprises de travaux agricoles
ou CUMA estompent l’image traditionnelle
du travailleur attaché à la même exploitation.
Ainsi en Franche-Comté, un groupement
d’employeurs propose-t-il aux agriculteurs
un secrétariat à la ferme en temps partagé :
par ces quelques heures hebdomadaires, les
agriculteurs se libèrent pour d’autres activités,
…et l’administratif est mieux suivi.
à la une
cic.fr
Recruter et fidéliser
Les conditions de travail, la pénibilité, l’isolement
ou l’astreinte constituent des freins puissants. Mais
de nombreux exploitants prennent l’initiative et
rejettent la fatalité. En Picardie, deux structures
agricoles totalisant trois salariés mettent en com-
mun leur production laitière, pour améliorer leur
organisation, gagner en qualité de vie et libérer du
temps. Une exploitation laitière normande recourt
à un tiers pour analyser ses conditions de travail
et gagner en attractivité et en productivité. En
Normandie toujours, une exploitation maraîchère
revoit son organisation pour privilégier les recrute-
ments de salariés en CDI. Dans cette même filière,
d’autres réfléchissent à combattre la pénibilité du
travail en formant mieux les nouveaux arrivants
(tuteurs), en donnant du sens au travail (communi-
cation sur des éléments d’agronomie ou d’exigen-
ces clients)… Jusqu’à en faire une politique
de rémunération intégrant un intéressement
sur ces critères.
Epargne salariale, prévoyance constituent d’autres
leviers de management auxquels recourent aussi
certains agriculteurs, associant les salariés au résultat
ou aux objectifs de l’exploitation et offrant une
rémunération supplémentaire tout en maîtrisant
leurs charges sociales.
La fidélisation des salariés est le résultat d’une
alchimie qui associe reconnaissance, organisation
du travail, contenu du poste et formation… De
nombreuses pistes sont ouvertes, les solutions se
trouvent souvent au cas par cas, comme toujours en
agriculture ! Et le mouvement est en marche,
<
N°2
La gestion des ressources humaines (GRH)
Un nouveau dé pour lagriculture |
pour aller plus loin
L’Observatoire de l’emploi
en agriculture
(www.anefa.org)
Cuma, l’emploi en +
(www.france.cuma.fr)
La gestion du personnel dans
le domaine viticole
(www.anfovi.com)
Recrutement - accompagnement
- formation des salariés
(www.apecita.com)
Du 17 au 21 juin
Vinexpo - Bordeaux (33)
Du 31 at au 10 septembre *
Foire de Châlons-en-Champagne (51)
Du 5 au 6 septembre
Innovagri - Ondes (31)
Du 10 au 14 septembre *
Space - Rennes (35)
Du 4 au 6 octobre
Sommet de l’Elevage - Cournon (63)
*présence du CIC
actu
"L a gestion du personnel est un véritable
casse-te dans notre secteur. Nous som-
mes une activité de main dœuvre et le
turn over est ts élevé. Les dicultés commencent
au recrutement, les personnes ont tendance à se
sauver dès qu’elles voient quil sagit du secteur agri-
cole. Puis quand on les a, on a du mal à les garder.
Pour avoir 8 personnes, il faut en recruter 9.
Notre métier est mal consi: la terre est basse,
elle salit les mains, c’est physiqueSauf à simaginer
commercial ou sur un tracteur à 150 000 euros, le
secteur d’activin’attire pas. Enn, il faut composer
aussi avec lidée que les salariés -ou leur entourage-
se font de la rémunération : on ne peut pas donner
1 500 euros par mois à quelqu’un qui débute
moignage
point de vue
etitep enu ruop elpmis saP" structure de fidéliser ses employés"
par M. DO, gérant de la SCEA Mungo France à Labège
(31), spécialisée dans le maraîchage
Alors, je rééchis à la façon de déliser mes
salariés, et ce nest pas simple pour une petite
structure comme la mienne. J’ai mis en place des
tickets restaurant, cela les intéresse et certains
voudraient même un montant supérieur.
J’ai mis en place un PEE pour déliser mon per-
sonnel. Outre le complément de rémunération,
c’est intéressant scalement, pour l’entreprise
comme pour eux. Mais la limite du PEE, c’est
le pouvoir d’achat. Il bute sur la faible capacité
d’épargne des salariés. Sur mes 8 salariés, seuls les
4 qui commencent à avoir un peu de patrimoine
s’y intéressent, ce d’autant que l’abondement est
conséquent."
Directeur de la publication : Loic COISNON | Rédacteur en chef : Brigitte GUILLAUMOT | Rédaction : Astrolabe | Conception et réalisation : Trait d’Union | Dépôt légal : n° 1632
Crédit Industriel et Commercial CIC
Société anonyme à directoire et conseil de surveillance au capital de 567 006 336 euros | 6, avenue de Provence - 75009 Paris - 542 016 381 RCS Paris
Numéro d’immatriculation ORIAS en cours d’attribution (www.orias.fr) | Banque régie par les articles L.511-1 et suivants du Code Monétaire et Financier et pour les opérations effectuées en leur qualité
d’intermédiaires en opérations d’assurances | Garantie financière et assurance de responsabilité civile professionnelle conformes aux articles L 530-1 et L 530-2 du Code des Assurances
Contrats d’assurances souscrits auprès de ACM VIE SA, ACM IARD et distribués sous la marque CIC Assurances
Préparer
l’après-modèle familial
Par Benoît DELBRUEL, conseiller de
gestion à Agrigestion Purpan (31)
Généralement, quand un agriculteur raisonne
emploi, il se demande "combien cela va-t-il me
coûter ?" La question de la main d’œuvre reste
encore très liée à un problème de charges*. Le gros
de la main d’œuvre est temporaire, ce d’autant que
les contrats occasionnels bénécient d’abattements
de charges. Par ailleurs, les exploitants ne se sentent
pas toujours à même dencadrer un salarié : ils
préfèrent alors partager le coût mais également
les risques… d’ le recours à des groupements
d’employeurs (chez les laitiers, dans la vigne ou le
maraîchage…) ou à des tiers. Enn, bon nombre
de structures bénécient encore aujourd’hui
d’une main d’œuvre familiale, bon marché, voire
gratuite, et de l’aide entre voisins. Cette main
d’œuvre alternative est pourtant appelée à
diminuer fortement dans les 5 ans et sera palliée par
l’automatisation et le salariat.
Lenjeu est donc de trouver des gens intéressés,
compétents et dèles. Mais le recrutement est
dicile, car le secteur soure de la pénibilité du
travail. Il y a, sur ce plan, beaucoup de fausses idées,
même si certains exploitants ne sont pas prêts à
entendre que leurs salariés travaillent 35 h quand
eux-mêmes en font le double.
D’autres cherchent pourtant des gratications de
l’eort fourni par le salarié qui soient supportables
par l’exploitation : durée et conditions de travail,
rémunération attractive, logement de fonction,
plan épargne entreprise, ouverture… Certains
envisagent même de les associer à la réussite de
l’entreprise en créant une structure d’exploitation
en association avec leur salarié ou en le
responsabilisant davantage.
La gestion des ressources humaines est un
domaine complexe : les exploitants sont en
attente, mais on ne dispose pas toujours
d’éléments tangibles pour les orienter. Au-delà de
la rémunération ou de la pénibilité, bien d’autres
facteurs interviennent, auxquels on ne pense pas
toujours.
*Parfois surestimées puisque les cotisations patronales
sont d’environ 15 % sur un SMIC.
Epargne salariale : une approche
moderne de la rémunération |
Ouverte au secteur agricole, l’épargne salariale permet aux salariés d’être associés
aux performances de l’exploitation. Ses différents dispositifs constituent des outils
de motivation et de fidélisation des salariés. Une autre façon de rémunérer et d’être
compétitif sur le plan de l’emploi…
en un coup d'œil
Participation Intéressement Plan d’Épargne Entreprise
- PEE Plan d’Épargne pour la
Retraite Collectif - PERCO
Distribution au(x) salarié(s)
d’une part des bénéfices Octroi d’une prime d’intéres-
sement du (des) salarié(s) à
l’atteinte d’objectifs d’activité,
de résultats ou de productivité
Une épargne destinée à tous
les salariés de l’exploitation Une épargne dédiée à la
retraite du salarié
S’applique à tous les salariés S’applique à tous les salariés, à l’exploitant et son conjoint (collaborateur, associé ou salarié)
Une répartition uniforme ou
proportionnelle au salaire
ou au temps de présence
ou mixte des 3
Une répartition uniforme ou
proportionnelle au salaire
ou au temps de présence
ou mixte des 3
stnemesrev sed ,tnemesserétnil ,noitapicitrap al rap étnemilA volontaires et par l’abondement de l’exploitation
Règles d’abondement modifiables chaque année
Avoirs bloqués 5 ans
(mais possibilité de
déblocage anticipé)
Argent disponible, peut être
placé sur un PEE Avoirs bloqués 5 ans
(mais possibilité de
déblocage anticipé)
Avoirs bloqués jusqu’à la
retraite (mais possibilité de
déblocage anticipé)
Sortie en rente ou en capital
Défiscalisation pour l’exploitation :
- exonération des cotisations sociales (sauf CGS, RDS),tôpmil ed etteissa
l ed seésrev semmos sed noitcudéd -
sur les sociétés, tnemessit
sevni ruop noisivorp enud noitutitsnoc -
en franchise d’impôt.
Défiscalisation pour l’exploitation
Les sommes versées au titre de l’abondement sont déduites de :
- l’assiette de l’impôt sur les sociétés,
- exonérées des cotisations sociales (sauf CSG, CRDS).
noitasilacsiféD
pour le salarié :
snoitasitoc sed noitarénoxe - sociales (sauf CSG et
CRDS), el rus tôpmid noitarénoxe - revenu, sel rus tôpmid noitarénoxe - produits de placement et les
plus-values en capital (sauf
CSG, CRDS et prélèvements
sociaux complémentaires).
noitasilacsiféD
pour le salarié :
snoitasitoc sed noitarénoxe - sociales (sauf CSG et CRDS),
el rus tôpmid no
itarénoxe - revenu si l’intéressement est
versé dans un plan d’épar-
gne (PEE ou PERCO).
noitasilacsiféD
pour le salarié :
itoc sed noitarénoxe - -
sations sociales sur les
sommes versées au titre
de l’abondement (sauf
CSG, CRDS), rus tôpmil ed noitarénoxe - le revenu pour les sommes
versées au titre de l’inté-
ressement, rus stôpmid noitarénoxe - les plus-values (sauf CSG,
CRDS et prélèvements
sociaux complémentaires).
noitasilacsiféD
pour le salarié :
snoitasitoc sed noitarénoxe - sociales sur les sommes
versées au titre de l’abonde-
ment (sauf CSG, CRDS), rus tôpmil ed noitarénoxe - le revenu pour les sommes
versées au titre de l’abonde-
ment, de l’intéressement et
de la participation, ,latipac ne eitros enu ruop - exonération d’impôts sur les
plus-values (sauf CSG, CRDS
et prélèvements sociaux
complémentaires).
Pour en savoir plus, appelez le numéro vert : 0 800 006 060.
Numéro spécial
Quelle est la place des producteurs dans cette
économie agricole toujours plus nancière
et globale ?
En France, on consire que 2 000 agriculteurs interviennent
aujourd’hui sur les marcs à terme de grains, pour
un potentiel de 40 000 environ. Ce sont des exploitants
qui vont jusquau bout de la logique : ils commercialisent en
direct et gèrent par eux-mes le risque de variation de prix,
en prenant position sur des contrats à terme. Il faut dire que
l’Europe a velop tardivement ces marchés à terme de
matres premières agricoles, la politique agricole commune
assurant une stabili des prix qui rendait inutile le recours
à de tels outils de couverture. La liralisation progressive
de nos marchés agricoles a pous les agriculteurs à utiliser
cet instrument.
La France compte de nombreux produits
agricoles... Autant de marchés à terme ?
Tout produit agricole ne peut pas faire l’objet d’un marc
à terme. Plusieurs cations ont échoué (le premier contrat
blé d’Euronext, le contrat Winefex sur les vins de Bordeaux,
le contrat tournesol, le poulet au Japon, …) et montrent que
de nombreuses conditions doivent être absolument réunies.
Le produit négocié doit être :
Une matière premre aiment transportable et livrable
toute l’année,
Un produit de base, utilien grandes quantités et trai
sur le marc par de multiples intervenants,
Un produit homogène et donc standardisable, notamment
en termes de quali,
Un produit non contraint par de multiples réglementations
et dont le prix uctue au gré de l’ore et de la demande.
Enn, le marc physique doit être susamment mûr,
avec des organisations professionnelles structues
qui appellent de leurs ux la cation d’un tel marché,
car elles en comprennent l’intérêt. Au regard de ces critères,
on comprend pourquoi certains produits comme le b,
le ms, le colza, voire les carcasses de porc se sont nalement
impos sur les marcs à terme, quand cela semble plus
compliqué pour d’autres. Le vin est un parfait exemple
de produit qui s’est internationalisé sans pour autant faire
l’objet d‘un marché à terme. En fait, ce nest pas une matière
premre, c’est un produit élabo, faisant l’objet d’un
marketing sophistiqet pour lequel il est ts dicile
de corréler une production done à un panier de férence,
et donc à un prix. Euronext vient de lancer un marc
à terme sur la poudre de lait éc : l’avenir dira
si cet instrument est utile à la lre
ales, le blé occupe une position
de choix, ... Est-ce un fait national ?
Le marché du blé
est exemplaire.
C’est historiquement un
produit phare, noble, dans
l’inconscient collectif des
Fraais et des Euroens,
il constitue l’aliment de
base : le pain ! Et la France
est largement exportatrice
en b. Ce marché est aussi
le plus représentatif de
ce quest un marché mondial : le b est produit sur les cinq
continents (voir encadré) et représente de très gros volumes
sur le marché international (130 Mt exportées pour une
production mondiale de 680 Mt).
C’est un produit que l’on peut standardiser (blé meunier d’une
part, fourrager d’autre part), qui sadresse autant à l’homme
quà l’animal ou à l’industrie. Le b et le maïs sont substituables
pour l’alimentation du tail, ce qui lie ces deux produits sur
le plan de la formation du prix. Si le maïs n’a pas ce premier
rôle en Europe, il constitue en revanche une matière premre
agricole stratégique sur le continent américain (40 % du maïs
mondial) et le principal fournisseur de carburant vert (100 Mt
transformées en éthanol aux USA). Le ms se trouve donc
en tension croissante, car il est de plus en plus connecté
au marc énertique. Il en va de me pour les oléagineux
(colza, tournesol, soja,...) qui entrent dans la fabrication
du diester.
On entend parler des fondamentaux
d’un marché, de quoi s’agit-il ?
On peut résumer simplement les fondamentaux d’un
marc à l’ore, à la demande et au niveau des stocks
qui encoule. Pour prendre lexemple du blé, les stocks
mondiaux sétaient progressivement reconstitués depuis
2008, d’ une relativecurité d’approvisionnement et des
prix bas. En juin 2010, juste avant la colte, ils étaient estimés
à 170 Mt contre 125 Mt deux ans auparavant. La Chine
et l’Inde entiennent la moit, mais ne semblent pas
prêtes à en exporter. Une grosse partie de la colte mondiale
a lieu entre juillet et septembre. Lore 2010 a été en nette
réduction, en raison des coltes catastrophiques en Russie,
suivies de l’embargo sur ses exportations, et duclassement
en b fourrager d’une grande partie des blés meuniers
allemands. Dans un tel contexte, comme peu de pays ont
des capacités à exporter, à la faiblesse de lore s’ajoute
une tendance à retenir la marchandise, ce qui ce de la
spéculation de la part des opérateurs de lalière physique,
mais aussi des marchés nanciers. Et les prix ambent !
...Et qui ce la volatilité des prix ?
Cette volatilité est aggrae par linstabilité des taux de
change qui amplie les uctuations des prix agricoles, depuis
la disparition du sysme de changes xes dans les années
1970. Ainsi les pays importateurs font-ils les frais de la double
instabili des taux de change et des prix agricoles. Leuro
avait connu un sommet par rapport au dollar lors de l’été
2008 (autour de 1,60), ce qui avait pénalisé nos exportations.
La difculté est quil sagit dalimentation
humaine. Peut-on laisser faire ? Qui doit décider ?
Le cœur du probme reste les stocks et la manière quont
les donneurs dordre, acheteurs ou vendeurs, de prendre
des contrats à prix d’avance. Dans un marché libre,
soit tout va bien, alors les stocks sont corrects et les prix
couvrent tout juste les coûts. Soit on est un peu limite
et le marché en prend conscience : on a de la rétention
de la part des producteurs, relae par la sculation des
marcs nanciers et les prix montent ! Mais le prix devient
un signal économique qui pousse les agriculteurs à semer
plus, à investir dans les intrants ... ce qui doit, sauf accident
climatique, aliorer la récolte suivante et rééquilibrer
l’équation ore/demande. C’est le mécanisme de
la régulation naturelle selon les tenants de la thèse libérale.
Mais cela ne marche pas aussi bien en pratique, d’
les débats actuels qui appellent les autorités à un certain
niveau de régulation. Mais on ne peut pas le faire seul,
car encore une fois, le marché est mondial. De plus, s’ils
décident de réguler, les organes publics nont pas toujours
la réactivité susante pour stocker, déstocker, au rythme
des signaux économiques que donne le marché.
Régler le problème de la volatilité par la contrainte induit
le risque de perdre le signal économique. Pour ma part, je
pense quil ne faut pas opposer les voies libérale (sensibilité
de l’ore et de la demande sur les prix) et interventionniste
(stabilité des prix par le stockage public), il faut faire jouer
les deux et inventer une voie médiane.
En revanche, il faut examiner le poids éventuel des
marchés nanciers dans la volatilité, en particulier celui
des fonds nanciers (hedge funds) qui considèrent les
matières premières agricoles comme nimporte quelle
autre classe d’actifs. Il faut à tout le moins garantir une
certaine transparence dans les informations de marché.
Les positions prises par les uns et les autres doivent être
connues de l’organisme régulateur, ce dernier pouvant
intervenir en cas de dérapage incontrôlé des prix.
Les marchés agricoles sont des témoins
parfaits des différents aspects qui
caractérisent le commerce international :
mondialisation des échanges, nanciarisation
de l’économie, nouvel ordre géopolitique, ...
Peut-on tracer des perspectives à long terme ?
Pour cela, il sut de revenir à nos fondamentaux.
• La demande. Ce sera, en 2050, celle de 9 milliards
d’habitants (+ 40 %), accrue par une élévation constante
du pouvoir d’achat, et avec lui, du niveau d’alimentation
de nombreux pays. C’est l’épuisement de la ressource en
énergies fossiles et le relais notamment des biocarburants
dont plusieurs pays font un levier d’indépendance
énergétique (USA) ou de développement économique
Le point sur
les marchés mondiaux des matières premières agricoles
|
Caractéristiques du contrat
à terme européen sur le lait
Lancement de ce nouveau contrat à terme : 18 octobre 2010
Place de négociation : Paris Euronext
Sous-jacent coté : poudre de lait éc
Taille d’un contrat : 24 tonnes
Mode de cotation : en euros par tonne
Lieux de livraison possibles : Anvers, Hambourg, Rotterdam
Dates de livraison : janvier, mars, mai, juillet, septembre,
novembre
Place du blé
dans le monde
UE : 140 millions de tonnes
Chine : 115 millions de tonnes
Inde : 80 millions de tonnes
USA : 60 millions de tonnes
Russie : 60 millions de
tonnes… sauf en 2010
La volatilité des prix agricoles :
une histoire ancienne
La volatilité des prix des produits agricoles a un caractère
structurel, illustré d’ailleurs par la récurrence des crises agricoles.
s 1696, l’Anglais Gregory King traduisait la forte sensibili
des prix agricoles aux variations de la production : "Suite à une
colte dont le volume est d’un dixième inférieur à sa valeur
habituelle, les prix augmentent de trois dixièmes" .
"L a gestion du personnel est un ritable
casse-te dans notre secteur. Nous som-
mes une activité de main dœuvre et le
turn over est ts éle. Les difficultés commencent
au recrutement, les personnes ont tendance à se
sauver s qu’elles voient quil s’agit du secteur agri-
cole. Puis quand on les a, on a du mal à les garder.
Pour avoir 8 personnes, il faut en recruter 9.
Notre métier est mal considé : la terre est basse,
elle salit les mains, c’est physique… Sauf à s’imaginer
commercial ou sur un tracteur à 150 000 euros, le
secteur d’activi nattire pas. Enfin, il faut composer
aussi avec lidée que les salariés -ou leur entourage-
se font de la munération : on ne peut pas donner
1 500 euros par mois à quelqu’un qui débute…
témoignage
la lettre
DES PROFESSIONNELS DE L’AGRICULTURE
point de vue
"Pas simple pour une petite
structure de fidéliser ses employés"
par M. DO, gérant de la SCEA Mungo France à Labège
(31), spécialisée dans le maraîchage
Alors, je réfléchis à la façon de fidéliser mes
salariés, et ce nest pas simple pour une petite
structure comme la mienne. J’ai mis en place des
tickets restaurant, cela les intéresse et certains
voudraient même un montant supérieur.
J’ai mis en place un PEE pour fidéliser mon per-
sonnel. Outre le complément de rémunération,
c’est intéressant fiscalement, pour l’entreprise
comme pour eux. Mais la limite du PEE, c’est
le pouvoir d’achat. Il bute sur la faible capacité
d’épargne des salariés. Sur mes 8 salariés, seuls les
4 qui commencent à avoir un peu de patrimoine
s’y intéressent, ce d’autant que l’abondement est
conséquent."
<
Directeur de la publication : Loic COISNON | Rédacteur en chef : Brigitte GUILLAUMOT | Rédaction : Astrolabe | Conception et réalisation : Trait d’Union | Dépôt légal : n° 1632
Crédit Industriel et Commercial CIC
Société anonyme à directoire et conseil de surveillance au capital de 567 006 336 euros | 6, avenue de Provence - 75009 Paris - 542 016 381 RCS Paris
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d’intermédiaires en opérations d’assurances | Garantie financière et assurance de responsabilité civile professionnelle conformes aux articles L 530-1 et L 530-2 du Code des Assurances
Contrats d’assurances souscrits auprès de ACM VIE SA, ACM IARD et distribués sous la marque CIC Assurances
Préparer
l’après-modèle familial
Par Bent DELBRUEL, conseiller de
gestion à Agrigestion Purpan (31)
Généralement, quand un agriculteur raisonne
emploi, il se demande "combien cela va-t-il me
coûter ?" La question de la main d’œuvre reste
encore très liée à un problème de charges*. Le gros
de la main d’œuvre est temporaire, ce d’autant que
les contrats occasionnels bénéficient d’abattements
de charges. Par ailleurs, les exploitants ne se sentent
pas toujours à même d’encadrer un salarié : ils
préfèrent alors partager le coût mais également
les risques… d’où le recours à des groupements
d’employeurs (chez les laitiers, dans la vigne ou le
maraîchage…) ou à des tiers. Enfin, bon nombre
de structuresnéficient encore aujourd’hui
d’une main d’œuvre familiale, bon marché, voire
gratuite, et de l’aide entre voisins. Cette main
d’œuvre alternative est pourtant appelée à
diminuer fortement dans les 5 ans et sera palliée par
l’automatisation et le salariat.
Lenjeu est donc de trouver des gens intéressés,
compétents et fidèles. Mais le recrutement est
difficile, car le secteur souffre de la pénibilité du
travail. Il y a, sur ce plan, beaucoup de fausses idées,
même si certains exploitants ne sont pas prêts à
entendre que leurs salariés travaillent 35 h quand
eux-mêmes en font le double.
D’autres cherchent pourtant des gratifications de
l’effort fourni par le salarié qui soient supportables
par l’exploitation : durée et conditions de travail,
rémunération attractive, logement de fonction,
plan épargne entreprise, ouverture… Certains
envisagent même de les associer à la réussite de
l’entreprise en créant une structure d’exploitation
en association avec leur salarié ou en le
responsabilisant davantage.
La gestion des ressources humaines est un
domaine complexe : les exploitants sont en
attente, mais on ne dispose pas toujours
d’éléments tangibles pour les orienter. Au-delà de
la rémunération ou de la pénibilité, bien d’autres
facteurs interviennent, auxquels on ne pense pas
toujours.
<
*Parfois surestimées puisque les cotisations patronales
sont d’environ 15 % sur un SMIC.
Epargne salariale : une approche
moderne de la rémunération |
Ouverte au secteur agricole, l’épargne salariale permet aux salariés d’être associés
aux performances de l’exploitation. Ses différents dispositifs constituent des outils
de motivation et de fidélisation des salariés. Une autre façon de rémunérer et d’être
compétitif sur le plan de l’emploi
en un coup d'œil
Participation Intéressement Plan d’Épargne Entreprise
- PEE Plan d’Épargne pour la
Retraite Collectif - PERCO
Distribution au(x) salarié(s)
d’une part des bénéfices Octroi d’une prime d’intéres-
sement du (des) salarié(s) à
l’atteinte d’objectifs d’activité,
de résultats ou de productivité
Une épargne destinée à tous
les salariés de l’exploitation Une épargne dédiée à la
retraite du salarié
S’applique à tous les salariés S’applique à tous les salariés, à l’exploitant et son conjoint (collaborateur, associé ou salarié)
Une répartition uniforme ou
proportionnelle au salaire
ou au temps de présence
ou mixte des 3
Une répartition uniforme ou
proportionnelle au salaire
ou au temps de présence
ou mixte des 3
Alimenté par la participation, l’intéressement, des versements
volontaires et par l’abondement de l’exploitation
• Règles d’abondement modifiables chaque année
Avoirs bloqués 5 ans
(mais possibilité de
déblocage anticipé)
Argent disponible, peut être
placé sur un PEE Avoirs bloqués 5 ans
(mais possibilité de
déblocage anticipé)
• Avoirs bloqués jusqu’à la
retraite (mais possibilité de
déblocage anticipé)
• Sortie en rente ou en capital
• Défiscalisation pour l’exploitation :
- exonération des cotisations sociales (sauf CGS, RDS),
- déduction des sommes versées de l’assiette de l’impôt
sur les sociétés,
- constitution d’une provision pour investissement
en franchise d’impôt.
• Défiscalisation pour l’exploitation
Les sommes versées au titre de l’abondement sont déduites de :
- l’assiette de l’impôt sur les sociétés,
- exonérées des cotisations sociales (sauf CSG, CRDS).
Défiscalisation
pour le salarié :
- exonération des cotisations
sociales (sauf CSG et
CRDS),
- exonération d’impôt sur le
revenu,
- exonération d’impôt sur les
produits de placement et les
plus-values en capital (sauf
CSG, CRDS et prélèvements
sociaux complémentaires).
Défiscalisation
pour le salarié :
- exonération des cotisations
sociales (sauf CSG et CRDS),
- exonération d’impôt sur le
revenu si l’intéressement est
versé dans un plan d’épar-
gne (PEE ou PERCO).
Défiscalisation
pour le salarié :
- exonération des coti-
sations sociales sur les
sommes versées au titre
de l’abondement (sauf
CSG, CRDS),
- exonération de l’impôt sur
le revenu pour les sommes
versées au titre de l’inté-
ressement,
- exonération d’impôts sur
les plus-values (sauf CSG,
CRDS et prélèvements
sociaux complémentaires).
Défiscalisation
pour le salarié :
- exonération des cotisations
sociales sur les sommes
versées au titre de l’abonde-
ment (sauf CSG, CRDS),
- exonération de l’impôt sur
le revenu pour les sommes
versées au titre de l’abonde-
ment, de l’intéressement et
de la participation,
- pour une sortie en capital,
exonération d’impôts sur les
plus-values (sauf CSG, CRDS
et prélèvements sociaux
complémentaires).
Pour en savoir plus, appelez le numéro vert : 0 800 006 060.
Numéro spécial
(Brésil). À cela, peuvent s’ajouter des débouchés
possiblement croissants de la chimie verte dans
l’emballage, les cosmétiques, …
• Lore. Les rendements du blé ont augmenté de
2 quintaux/an depuis 1975 en Europe mais ils plafonnent
depuis quelques années. En revanche, les pays émergents
ont encore de réelles marges de progression (le rendement
moyen du blé de l’Ukraine est de 20-25 Qx/ha). Parallèle
logique à l’augmentation de la population, l’urbanisation
duit les terres arables.
• Les stocks. Il faudra améliorer la gouvernance mondiale,
car il est nécessaire que les grandes puissances productrices
se parlent plus et que des instances de concertation, voire
de régulation, existent pour cela.
Carte des marchés à terme des matières premières agricoles
Paris Euronext : blé, colza, maïs, orge,
poudre de lait écrémé
Londres Euronext : cacao, café, sucre
Allemagne Eurex : beurre, carcasses
de porc, pomme de terre, porcelet,
poudre de lait écrémé
Chicago Mercantile Exchange Group :
blé, maïs, soja, avoine, riz, bétail vivant,
carcasses de porc, lait
New-York Ice-Nybot : sucre, café, cacao,
coton, jus d’orange, porc congelé
Minneapolis, Kansas City : blé
Brésil BM&F : café, bétail vivant, sucre, soja,
maïs, éthanol
Argentine Buenos Aires : soja, b
Chine Zengzhou CE : blé, coton, sucre,
huile de colza, riz
Chine Dalian CE : maïs, soja, huile de palme
Tokyo : soja, maïs, haricot rouge, café, sucre
Et dans ce contexte, quels conseils
donneriez-vous aux agriculteurs ?
Connaître et maîtriser son prix de revient sont un impératif
et un préalable dans ce métier, car c’est lui qui donne
le seuil de commercialisation. Pour en avoir une bonne
estimation, il faut 3 à 5 exercices, avec une gestion
anticipative qui fournit des données pour l’actualiser en
permanence (pluviométrie, ensoleillement, interventions
avec dates et quantités, …).
Fort de ce prix de revient, on peut prendre position sur le
marché à terme, ou sur des contrats physiques à livraison
diérée, avant la récolte, et sur une partie de la production
future. On xe ainsi une partie de sa marge. De fait, il est
important aussi d’avoir des solutions de stockage, an de
rester maître de son calendrier de ventes et des livraisons.
Enn, il ne faut jamais regarder en arrière : comme
pour tout actif, on ne vend jamais au plus haut
Lessentiel réside dans la marge.
Évolution du cours du blé (Paris)
0
50
100
150
200
250
300
350
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
Les variations brutales des cours du b au cours des étés 2003,
2006, 2007 et 2010 sont essentiellement dues à la sécheresse
vissant dans l’une ou l’autre partie du globe.
Directeur de la publication : Loïc COISNON | Rédacteur en chef : Brigitte GUILLAUMOT | Rédaction : Astrolabe | Conception et réalisation : www.traitdunion-com.fr | Dépôt légal : n° 1632
CIC Crédit Industriel et Commercial - Société anonyme à directoire et conseil de surveillance au capital de 573 626 848 € - 6 avenue de Provence 75009 Paris - RCS Paris 542 016 381
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