Cours de Techniques du Commerce international

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Cours APPROCHE DES MARCHES ETRANGERS
Université de Strasbourg (UdS)
IUT Robert Schuman
Département TC
Année 2012/2013, Semestre 2
Rugraff Eric
Chapitre 2.
1
Chapitre 2. Les échanges internationaux de capitaux
I/ Présentation du marché des capitaux

3 types de marchés

1. Le marché des titres = investissements de portefeuille


logique de rémunération de l’épargne
les investissements de portefeuille représentent des
placements de l’épargne fondés sur l’achat de
• titres de créances qui rapportent des intérêts
– obligations publiques et obligations privées
• titres de propriété qui rapportent des dividendes
– actions
2

2. Le marché cambiaire = marché des changes


marché sur lequel s’échangent des devises convertibles
• demande de devises
• offre de devises
le volume des échanges de devises représente 60 fois le
volume du commerce mondial de biens et de services
3

3. Les marchés dérivés

traitent de contrats dont la valeur dépend (« dérive ») de celle
des titres financiers servant de référence
• ex. dollar, euro
• ex. pétrole, métaux précieux

Les produits dérivés sont des produits financiers qui visent à
protéger des risques de variation de taux de change ou de taux
d’intérêt
• exemple d’un exportateur de produit agricole
4

Ces marchés comprennent deux compartiments :
• les marchés organisés qui traitent des produits standards
= produits dont la cotation est organisée par des places
financières
– NYMEX : New York Mercantile Exchange : première
place mondiale pour les contrats à terme (futures) sur
pétrole et métaux précieux
– CBOE : Chicago Board Options Exchange : première
place mondiale pour les contrats sur options
– CBOT : Chicago Board of Trade : première place
mondiale pour les matières premières et les contrats à
terme sur matières premières
5
• les marchés de gré à gré qui traitent des produits « sur
mesure », parfaitement adaptés aux besoins des
intervenants
– les montant engagés sur les marchés de gré à gré sont
énormes
6
II/ Le dynamisme des échanges internationaux de capitaux

Augmentation très forte à partir des années 1990 des transactions
internationales sur les trois types de marchés

Augmentation des émissions d’actions et d’obligations
publiques et privées
 achetées très souvent par des spéculateurs/investisseurs
étrangers
• exemple de la dette publique américaine

Augmentation massive des opérations sur les marchés dérivés
7

Augmentation très importante des transactions sur le marché
des changes

transactions journalières sur le marché des changes
(Source : BIR, 2013) :
•
•
•
•
1992 : 880 milliards de dollars
2001 : 1 510 milliards de dollars
2007 : 3 480 milliards de dollars
2010 : 3 730 milliards de dollars
8
III/ Les raisons du dynamisme

1ère raison : une raison politique

Après la 2ème guerre mondiale : triomphe de la pensée
keynésienne




Etat-Providence
Réglementation de la finance
• ex. 1 : encadrement du crédit et taux d’intérêt administrés
• ex. 2 : contrôle des changes
• ex. 3 : dette publique ne peut être achetée par des non-résidents
marchés financiers (bourse) peu développés
Fin des années 1970 : modèle des 30 glorieuses entre en crise



productivité augmente moins vite
inflation
politiques de relance sont moins efficaces
9

Politiques libérales : nouveau paradigme dominant à partir des
années 1980
 théorie de l’offre (Gilder, Laffer)
 théorie monétariste (Friedman)
 théorie des anticipations rationnelles (Lucas)

Concepts clés :
• Privatisation
– des entreprises publiques
• Déréglementation
– administrative
– du marché des biens et services
– du marché des capitaux
– du marché du travail
10

Première mesure significative

1979 : Air Deregulation Act aux Etats-Unis

diffusion de la déréglementation à tous les secteurs, dont

banque et finance
11

2ème raison : la révolution technologique a rendu possible la
mobilité des capitaux

Informatique (fixe et mobile)
Internet
Intranet
communication par satellite

Conséquences



dématérialisation
 mobilité
 rapidité
• = réseau mondial

12
IV/ Les conséquences du dynamisme


Deux conséquences majeures
1ère. Emergence d’acteurs dominants à l’échelle planétaire :
les principaux acteurs de la finance mondiale

Peuvent être regroupés en 6 grandes catégories :

les fonds

les banques

les compagnies d’assurance
13

1. Les fonds de pension

Favoriser la constitution d’une épargne pour la retraite des ménages

Pays à système de retraite par capitalisation

Actifs gérés (en 2009) : 28 000 milliards de $
14

2. Les fonds commun de placement

Produits d’épargne

Généralement proposés par des investisseurs institutionnels
(banques & assurances)

Actifs gérés (en 2009) : 22 900 milliards de $
15

3. Les fonds d’assurance

Produits d’épargne

Généralement
assurances)

Actifs gérés (en 2009) : 20 400 milliards de $
proposés
par
des
investisseurs
institutionnels
(banques
&
16

4. Les fonds souverains

Fonds créés par les États

À partir des ventes de matières premières (pétrole, etc.)

OU des réserves de changes

Les plus grands : Emirats arabes unis, Arabie saoudite, Koweit, Norvège, Chine

Actifs gérés en 2011 : 5000 milliards de $

Croissance très rapide
17

5. Les fonds de capital investissement (private equity)

Spécialisés dans le rachat de firmes (5ans en moyenne) puis les revendent

ET

Rôle important dans le financement des start-up innovantes

Les plus grandes : Carlyle Group, Kohlberg Kravis Roberts, Goldmann Sachs,
Blackstone

Actifs gérés (en 2009) : 2500 milliards de $
18

6. Les fonds spéculatifs (hedge funds)

Spécialisés dans des stratégies risquées

Manque de transparence

JP Morgan Asset Management, Bridgwater Associates, Farallon Capital
Management, Renaissance Technologies, Och-Ziff Capital Management, D.E. Shaw

Actifs gérés (en 2009) : 1700 milliards de $

Très touchés par la crise
19

Quatre catégories de fonds

Fonds de pension
 gèrent les retraites des salariés dans les pays à retraite par
capitalisation

Fonds spéculatifs (hedge funds)
 spécialisés dans des stratégies d’investissement à court terme
 JP Morgan Asset Management, Bridgewater Associates, Farallon
Capital Management, Renaissance Technologies, Och-Ziff Capital
Management, D.E. Shaw
 nombre de hedge funds : 8000 en 2009
 actif géré en 2009 : 2 300 milliards de dollars (10 000 milliards en
2007)
20

Fonds de capital-risque et de capital-investissement (private
equity funds )
 spécialisés dans le rachat de firmes (4-5 ans en moyenne)
puis les revendent
 peuvent être des fonds de pension
 les plus grands : Carlyle Group, Kohlberg Kravis Roberts,
Goldman Sachs, Blackstone

Fonds souverains
 fonds créés par les Etats
 à partir de la manne pétrolière ou des réserves de change
 les plus grands : Abu Dhabi, Singapour, Norvège, Chine
 actifs gérés en 2011 : 5 000 milliards de dollars (source :
UNCTAD, 2012)
21

2ème conséquence : La finance (la sphère financière) a pris un poids
dominant dans l’activité économique

Rôle central des marchés financiers et des banques dans
 le financement de l’activité économique
 la couverture contre les risques

mais également dans le déclenchement des crises
économiques
• crise actuelle est à l’origine une crise financière
22

Origine de la crise actuelle

Qu’est-ce-que des subprimes ?





crédits hypothécaires risqués qui justifient une prime de risque
 des taux d’intérêt supérieurs à la moyenne
remboursements variables
 sont fonction des taux d’intérêt directeurs
remboursements progressifs
accordés aux ménages à revenus modestes aux Etats-Unis
en cas de non remboursement du crédit, la banque saisit le bien
 elle ne prend pas de risque car le marché de l’immobilier
était en hausse depuis le début des années 2000
• Valeur du bien en T + 1 > valeur du bien en T
23

Ces crédits ont ensuite été transformés en titres (obligations) :
 ils ont été « titrisés »

Des sociétés sont créées par des banques (Special Purpose
Companies) et chargées de créer des « packages » contenant
un ensemble de crédits titrisés et de les vendre

Les titres ont été achetés par des banques, des compagnies
d’assurances et des fonds du monde entier attirés par les
rendements escomptés et par la sécurité apparente du
placement
24

Le développement de la titrisation a été encouragé entre 2000
et 2007 (2007 = début de la crise) par trois facteurs :

1. des taux d’intérêt directeurs bas favorisant la création
monétaire des banques = intéressant pour les ménages de
souscrire des crédits
• A la suite de l’éclatement de la bulle internet en 20002001 et des attentats du 11 septembre 2001, les EtatsUnis ont voulu éviter un effondrement de l’activité
économique
25


2. la déréglementation financière qui a favorisé l’émergence
de produits financiers complexes et non contrôlés
• et non contrôlables
3. la mise en place par le gouvernement américain d’une
politique d’accession à la propriété pour les ménages peu
aisés
• le Community Reinvestment Act
• cette politique a poussé les organismes semi-publics
Freddie Mac et Fannie Mae à être peu regardants sur
les critères d’attribution des crédits
26



Qu’est-ce qui déclenche la crise ?
En 2006 la Fed (Banque centrale des Etats-Unis) fait passer
progressivement son taux directeur de 1 % à 5 % pour :
 engager un dégonflement de la bulle immobilière
 réduire les pressions inflationnistes nées des crédits trop abondants et
de l’augmentation des prix des matières premières et des produits
agricoles
 favoriser un « soft landing » de l’économie américaine
Cette politique de « soft landing » échoue et :
 de nombreux ménages sont incapables de rembourser leurs
mensualités
 le nombre de saisies immobilières se multiplie
 le marché immobilier s’effondre (offre > demande)
 de nombreuses banques, fonds et compagnies d’assurances
américaines et du monde entier se retrouvent avec des titres dépréciés
27

La crise financière se transforme en crise bancaire

Les banques en difficulté réduisent les crédits accordés
 les entreprises ont du mal à fonctionner et à investir
 les ménages consomment moins à crédit = réduction de la
demande

Les banques ne se prêtent plus de liquidités sur le marché
inter-bancaire
 crise de liquidité
 Bank run (ex. Northern Rock au Royaume-Uni)

Les banques qui possédaient de nombreux fonds spéculatifs et
étaient actives sur les marchés financiers
 vendent leurs titres (car ont besoin d’argent)
• effondrement des cours boursiers
28

De crise bancaire elle devient crise économique mondiale
 les cours des bourses du monde entier s’effondrent
 de nombreuses banques font faillite
 les échanges internationaux baissent massivement
 de nombreuses entreprises font faillite
 le chômage augmente
 certains pays sont très fortement touchés par la crise
 Ex. en Europe : Irlande, Espagne, Grèce, Hongrie, pays
baltes
 Les Etats sont contraints d’intervenir massivement dans les
économies
 l’endettement public augmente fortement
• augmentation des dépenses publiques (politique de relance et
d’aide aux entreprises et banques en difficulté) et baisse des
recettes publiques (ralentissement de la croissance, voire
croissance négative dans certains pays)
• UE-27 : dette publique de 80 % du PIB en 2010 contre 59 % en
2007 (127 % du PIB pour la Grèce en 2009)
29

De crise économique elle devient crise de la dette souveraine
 Des pays éprouvent de grosses difficultés pour financer leur dette
publique
 et perdent leur AAA

mettent en place des politiques d’austérité qui pourraient aggraver
encore davantage la crise
 Ex. Grèce, Espagne, Portugal, Irlande, pays baltes

L’endettement public pose deux problèmes majeurs :
 Le coût de l’endettement
• part importante du remboursement d’intérêts dans les
dépenses de l’Etat
 Le financement de la dette
• plus la dette est élevée, plus la défiance des marchés est
forte (car risque de non remboursement de la dette dans sa
totalité croît), et plus les intérêts exigés par les marchés
augmentent et plus la dette croît…
30
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