Marchés actions : la croissance n’est pas encore au rendez vous
En France, l’économie française a lâché prise au deuxième trimestre. Le gouvernement ne
semble pas mesurer la gravité de la situation et semble être dans le déni de réalité. Pour le
moment les espoirs de « croissance » de François Hollande ne trouvent pas beaucoup d’échos
chez Angela Merkel. D’ailleurs, pour Eric Le Boucher des Echos, la relance seule de la croissance
ne relancera pas L’Europe, car dans le meilleur des cas la croissance n’ajoutera pas plus de 0,2
point de PIB nous dit Patrick Artus de Natixis. En attendant, en rétablissant partiellement la
retraite à 60 ans, la France entame son crédit, car elle ne peut faire la leçon à ses voisins, tout en
étalant son laxisme. Il devient difficile de demander aux allemands la mutualisation des dettes
européennes sans s’astreindre à la rigueur la plus élémentaire. Pour le moment, la dégradation
du moral des industriels a conduit la Banque de France à revoir en baisse ses prévisions pour la
France. L’économie reculera de 0,1% en 2012.
Aux Etats Unis, le débat pour les élections présidentielles de novembre va être important pour
le marché. Meryl Witner General Partner de Eagle Capital à New York pense que l’élection de Mitt
Romney serait saluée par une hausse du marché. Mario Gabelli chairman de Gamco Investors à
New York anticipe que la réélection de Barak Obama provoquerait une baisse du marché.
Finalement, Oscar Schaffer Managing Partner de OSS Capital à New York prétend que quelque soit
celui qui sera élu, les deux camps finiront par s’entendre sur la diminution du déficit et
provoqueront ainsi une hausse du marché. En attendant, chaque fois que l’on assiste à l’injection
de liquidités (QE 1, QE 2 et probablement QE 3 bientôt…) les marchés actions montent, même
pour de mauvaises raisons. C’est pourquoi Barry Knapp stratégiste de Barclays estime que
l’indice S&P 500 terminera l’année à 1330 soit un P/E de 12,9x sur un résultat des entreprises de
l’indice de 103$.
En Grèce, Peter Oppenheimer stratégiste Europe de Goldman Sachs envisage trois hypothèses :
1/poursuite de la situation actuelle avec une Troika (Union Européenne, BCE et FMI) qui prend des
mesures pour éviter la catastrophe tout en demandant un peu plus d’intégration. On gagne du
temps ce qui entraine une diminution progressive de la prime dont bénéficient les Bons du Trésor
US et les Bund allemands. 2/ Sortie rapide de la Grèce de l’Euro qui entraine une dislocation de
l’Europe. C’est le scénario le plus négatif pour les actions. 3/ La Grèce est exclue progressivement
de l’Euro. Elle est accompagnée par la Troika, ce qui est le scénario le plus favorable aux actions.
Sur les marchés émergents la guerre des acronymes continue. Jim O’Neill patron de Goldman
Sachs Asset Management avait inventé les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud).
Robert Ward de The Economist préfère celui de CIVETS (Colombie, Indonésie, Vietnam, Afrique du
Sud). Actuellement le thème qui rencontre le plus grand succès est celui du SWAG (= Silver,
Wine, Art, Gold)…Mark Mobius le légendaire gérant de Franklin Templeton en charge de tous les
marchés émergents était à Paris cette semaine pour faire le point. Il a expliqué notamment qu’il
avait renforcé ses positions sur le Nigéria, le Kazakhstan et le Vietnam.