EAMEN DE LA LEP – ÉTUDE DE CAS DU BISON DES PRAIRIES

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Mai 2009
EAMEN DE LA LEP –
ÉTUDE DE CAS DU BISON DES PRAIRIES
Un siècle de rétablissement
Introduction
La présente étude de cas fait un bref survol des activités de rétablissement du Bison des
prairies, lesquelles ont été menées avant la promulgation de la Loi sur les espèces en péril
(LEP). Il existe un long passé d’activités visant à assurer la survie et le rétablissement du
Bison des prairies. Cette étude de cas offre aussi un exemple de la manière dont les
mesures de rétablissement d’une seule espèce peuvent profiter à l’ensemble d’un
écosystème menacé.
Le Bison des prairies (Bison bison bison) est l’une des deux sous-espèces de bisons que
l’on trouve en Amérique du Nord. Par le passé, le Bison des prairies a habité divers
écosystèmes au Canada (y compris des prairies, des arbustaies, des prairies montagnardes
et des zones boisées), dont l’aire de répartition s’étendait de l’est des Rocheuses jusqu’au
sud de l’Alberta et couvrait également la Saskatchewan et le Manitoba. Le Bison des
prairies est presque disparu à la suite de l’établissement européen. En 1888, il ne restait
au Canada que huit Bisons des prairies et seulement 85 dans toute l’Amérique du Nord.
Premières mesures de rétablissement
En 1907, dans le but de réintroduire le bison dans les prairies canadiennes, le
gouvernement du Canada a acheté environ 400 bisons d’éleveurs du Montana, et les a
gardés dans le parc national du Canada Elk Island, près d’Edmonton, en Alberta. Peu
après, l’ensemble du troupeau, moins une cinquantaine de ces bisons, a été amené au parc
national Buffalo près de Wainwright, en Alberta.
• Le troupeau du parc national Buffalo a considérablement grandi, mais en 1924, on
a découvert que 75 p.100 des bisons étaient infectés par la tuberculose bovine,
une maladie amenée en Amérique du Nord par des troupeaux domestiques de
l’Europe. Pour éviter un abattage massif, plus de 6500 jeunes bisons que l’on
pensait non infectés ont été amenés au parc national du Canada Wood Buffalo
dans le nord de l’Alberta, une région où, par le passé, vivait le Bison des bois
(Bison bison athabascae). La tuberculose a persisté dans le parc national Buffalo,
et en 1939, les bisons restants ont été détruits, et le parc, finalement fermé.
• De nos jours, de nombreux bisons dans le nord du Canada vivent en liberté dans
des aires protégées. Malheureusement, les bisons du parc national du Canada
Wood Buffalo et des environs sont porteurs de tuberculose bovine et de
brucellose, ce qui rend impossible le rétablissement de troupeaux de Bisons des
prairies sains dans la région.
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•
Les animaux qui sont restés à Elk Island sont devenus le troupeau fondateur de
tous les troupeaux de conservation de nos jours au Canada.
Évaluation et décision relative à l’inscription
En mai 2004, le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a
évalué la situation du Bison des prairies comme étant une espèce menacée. Le Bison des
prairies n’a cependant pas été inscrit sur la liste des espèces visées par la LEP en raison
des craintes que son inscription puisse entraîner une réduction de la demande des
consommateurs pour les produits du bison, ce qui pourrait avoir des effets économiques
négatifs pour l’industrie canadienne du bison d’élevage. De plus, comme tous les Bisons
des prairies sauvages du Canada se trouvent dans des parcs nationaux, ils resteraient
protégés par la Loi sur les parcs nationaux du Canada.
Mise en œuvre du rétablissement et avantages généraux pour
l’écosystème
Bien que le bison ne soit pas officiellement inscrit sur la liste des espèces en péril sous le
régime de la LEP, le gouvernement fédéral travaille avec les gouvernements des
provinces et des territoires, l’industrie du bison et d’autres intervenants en vue du
rétablissement du Bison des prairies sauvage.
En mai 2006, 71 Bisons des prairies ont pu être libérés dans le parc national du Canada
des Prairies dans le sud-ouest de la Saskatchewan, une région où vivaient des millions de
bisons avant l’arrivée des Européens.
Comme le pâturage des bisons avait une importance fondamentale pour le maintien des
divers modèles de végétation qui sustentaient un large éventail d’espèces indigènes, la
disparition du bison vers la fin du 19e siècle a eu de profonds effets sur les écosystèmes
des terrains herbeux dans les Prairies. Les terrains herbeux des Prairies sont l’un des
écosystèmes les plus menacés du pays. En Saskatchewan, il ne reste que 19 p. 100 de
l’écosystème original de prairie d’herbes mixtes, en grande partie à cause de la
destruction de l’habitat et de la conversion en terres agricoles, et ceci est largement
fragmenté en petites parcelles. Le parc national du Canada des Prairies protège la
dernière région de prairie d’herbes mixte contigüe du Canada.
La réussite de la réintroduction du Bison des prairies dans le parc national du Canada des
Prairies, en dépit du fait que l’espèce n’ait pas été inscrite sur la liste de la LEP,
représente une importante activité de rétablissement de l’espèce. Elle permet également le
pâturage essentiel à la remise en état de l’écosystème de prairie indigène en voie de
disparition, ce qui à son tour est important pour la conservation et le rétablissement
d’autres espèces des prairies.
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Conclusion
La présente étude de cas démontre la possibilité de mettre en œuvre plusieurs éléments du
cycle de conservation des espèces en péril simultanément, lorsqu’il existe suffisamment
d’information, et d’entreprendre des mesures de rétablissement avant l’inscription sur la
liste. Elle illustre aussi le potentiel de mesures sous le régime de la LEP pour faire
avancer le programme de conservation du Canada de façon plus générale, parce que les
mesures de rétablissement d’une espèce menacée — dans ce cas-ci le Bison des prairies
— peuvent aussi favoriser le rétablissement d’écosystèmes indigènes en voie de
disparition.
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