I. LE CONTEXTE PATHOLOGIQUE
L’obésité se définit par l’augmentation de la masse grasse, qui dans
la grande majorité des cas est bien corrélée à l’indice de masse corporelle
considéré aujourd’hui comme le repère le plus pratique et le plus
accessible pour établir le diagnostic d’obésité puisqu’il reflète le plus
souvent cette masse grasse, exception faite des excès de poids d’origine
œdémateuse et des sujets lourds mais sans excès de masse grasse (sport
de masse de type haltérophilie…). On parle d’obésité pour un IMC
(poids/taille2)≥à 30 kg/m2. En deçà de 30 kg/m2, entre 25 et 30 kg/m2
on parle de surpoids. En réalité le surpoids ou la surcharge pondérale
pourrait englober l’ensemble des sujets ayant un IMC > 25 kg/m2. Cette
séparation entre les 2 niveaux d’excès pondéral a un intérêt
épidémiologique, mais dans la réalité individuelle il existe un continuum.
La prévalence de l’obésité a considérablement augmenté depuis une
trentaine d’années en France et dans le monde. En France la prévalence
de l’obésité atteint chez l’adulte de plus de 18 ans 15 % de la population
environ et la prévalence du surpoids environ 35 % de la population, soit
au total 50 % de la population adulte environ. C’est l’augmentation de
l’obésité sévère qui a été la plus forte, même si elle reste relativement peu
importante avec moins de 1 % de la population adulte, mais cette
prévalence a été multipliée par 3 à 4 en l’espace d’une douzaine
d’années. L’autre fait inquiétant est représenté par l’accroissement de la
prévalence de l’obésité infantile, qui semble cependant se ralentir dans
les classes sociales aisées depuis une dizaine d’années. Il faut noter que
non seulement la prévalence de l’obésité et du surpoids a augmenté, mais
que globalement les adultes comme les enfants sont tous, en moyenne,
plus lourds, plus gros que dans les générations précédentes.
L’obésité est une maladie chronique caractérisée par un excès de
masse grasse lié à une accumulation excessive de tissu adipeux, du fait
d’une balance énergétique chroniquement positive. L’augmentation de
masse corporelle induisant une augmentation des dépenses éner-
gétiques, la balance énergétique s’équilibre et la prise de poids cesse et
le poids se stabilise. Au-delà d’un certain stade si les dépenses
énergétiques diminuent et/ou les apports continuent à être chroni-
quement excessifs, le poids augmente à nouveau, en escalier, et ainsi
de suite. Au-delà d’un certain stade le tissu adipeux devient
pathologique, inflammatoire, et une résistance à l’amaigrissement
s’installe se traduisant par une augmentation du poids de consigne
parallèle à l’augmentation du poids réel traduisant une perturbation du
pondérostat. Autrement dit le poids se règle à un niveau plus élevé au
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PRISE EN CHARGE DE L’OBÉSITÉ EN 2012 :LE POINT DE VUE D’UN MÉDECIN NUTRITIONNISTE